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you, my redemption | asrun & fiona

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you, my redemption | asrun & fiona - Dim 29 Juil - 11:10




you, my redemption
25 Juillet 2018, aux alentours de 21 heures, Egouts, Docks, Arcadia

 


Toi, ma Rédemption. Il y avait un tout, autrefois. Un nuage blanc au-dessus d'elles. Un Paradis, un Eden, au-delà de l'horizon. Enfants, elles étaient plus proches que raison. Fiona s'en souvient. Fiona ne l'oubliera jamais. Elles n'étaient que deux âmes innocentes, flirtant avec la brise matinale, liées par deux mains jointes, enjolivés par un soleil resplendissant. Il n'y avait qu'elles, à l'époque. Il n'y avait que leur amitié, leur tendresse, et le monde à leurs pieds. Il n'y avait que les champs de blé, les trottoirs mouillés. Et leurs rires, enfants de jouvence, jusque sous la pluie. Elles étaient vierges de toute mauvaise pensée, immaculées d'une étrange pureté. Mais l'on ne demeure pas enfant pour l'éternité. Les Âges ont eu raison de leur amour glacé. Le temps a brisé les rêves, emprisonné les colombes de paix. Elles ne sont plus que des mirages, Asrun et Fiona. Plus que des fantômes qui prétendent s'allier pour régner. Mais il n'est rien de plus faux. Rien de moins vrai. Fiona sait ce qui les a poussé à telle ignominie. La caresse méphistophélique les a guidées jusqu'au point de non-retour. Eithne, Déesse Maudite, qui l'a privée de toute volonté. Eithne, sa poigne invisible, son feu incandescent. Celui qui a tué, celui qui a enlevé. Celui qui a anéanti toute possibilité de pardon, toute envie de rédemption. Et Fiona le sait, Fiona le sent. Plus jamais elles ne seront comme avant. Plus jamais elles ne pourront s'aimer autant. Car la mort est entrée dans leurs auras, et la Faucheuse leur a brisé le coeur. Cendres entre les cavités, seuls témoignages du passage de Fiona, du bûcher de ses bras. « Assieds-toi. » qu'elle intime en lui désignant le fauteuil qui lui fait face.

Toi, mon Pardon. Elles se retrouvent dans les égouts depuis des années. L'extérieur n'a plus d'attrait. Les boyaux humides rappellent des circonstances moins personnelles. Royaume gravé sur les pierres délavées. Un prétexte. Une protection. Il n'y a aucune raison d'évoquer le passé, ici. Aucune envie de parler de ce qui incombe leurs âmes. Un bouclier pour mieux passer outre ce qui les sépare, ce qui les unit. Fiona n'aime pas ça. Fiona n'a jamais aimé ça. En réalité, ce n'est là qu'apparat. Elle baisse la tête pour oublier, fait mine d'accueillir pour mieux la quitter. Elle ignore comment s'y prendre. Quoi dire ou quoi faire. Quoi penser, aussi. « Comment vas-tu ? » qu'elle demande. Hilarité déconcertante, question qui se réitère toujours et qui obtient toujours réponse fausse. Comme coincées dans un tourbillon infini, qui répète les actes et les dires, sans distinction de temps. Fiona ne la regarde pas vraiment. Elle fait mine d'écrire des choses, ou plutôt le fait-elle mais sans grande conviction. Elle n'a pas la tête au Royaume, lorsqu'Asrun est là. ça fait bien des années que c'est comme ça. Qu'elle ne peut plus l'ignorer. Qu'elle ne peut plus tenir. Autrefois, elles pouvaient rester des heures ensemble, à se mentir à elles-mêmes. Aujourd'hui, la patience s'amenuise, et les rencontres se font de plus en plus courtes. Pour éviter de se heurter au bûcher qui les tiraille. « Je te remercie d'être venue si vite. Cela ne durera pas longtemps. » Comme toujours, histoire d'être prêtes à partir, à s'enfuir. Histoire de bien donner le ton, de dire qu'aujourd'hui encore, elles ne parleront pas de ce qui gît sous les carcasses. Qu'une fois de plus, elles évitent le sujet qui fâche. Et qu'elles repartiront comme d'habitude, ensevelies sous leur rancune, leur incompréhension, et leur douleur.

Toi, mon Absolution. Mais aujourd'hui, quelque chose est différent. Aujourd'hui, Fiona se sent étrangement opaque. Les émotions ont un impact nouveau, la transpercent de part en part, fantômes ressuscités. Incompréhension. Car elle s'est préparée. Car elle l'attendait. Mais les temps changent, tout comme les circonstances de leur rencontre. La vie lui offre des bourrasques de violence qui font chavirer le navire. Si bien qu'elle ne contrôle plus rien. Si bien qu'elle se rend compte des dangers de l'océan qui les entoure. Asrun est un souvenir qu'elle a aimé. Asrun, elle l'aime encore, elle le sait. Et elle sait à quel point l'amour est rare, désormais. Et à quel point elle risque sa vie tous les jours. Et à quel point c'est important, d'aimer, avant de se faire enterrer. Et les pensées s'emmêlent, se démêlent, s'entremêlent. Alors elle jette son stylo, soupire, ferme les yeux, essaie de retrouver un semblant de calme, à l'intérieur, de calmer le fléau des peurs. « J'en ai assez, Asrun. » qu'elle crache, vérité quasi-murmurée, un peu timide sur les bords. Elle ne peut plus continuer. Elle est fatiguée, elle est exténuée. Et ça la ronge, de voir cet être tant aimé, tant sanctifié, sans jamais lui dire la vérité. Sans jamais ouvrir son coeur broyé. « Je ne peux plus, je suis désolée. » Alors elle s'affale dans sa chaise, la regarde, enfin, pour la première fois depuis longtemps. Elle la regarde vraiment. Et elle la redécouvre. Le visage de cet enfant, de cette adolescente qui l'a accompagnée partout. Les mains qui n'ont jamais lâché les siennes. La bouche qui lui a témoigné tant de tendresse. Et les cicatrices que Fiona lui a laissé. La vue lui fait vriller le coeur, fait monter les larmes à une vitesse furieuse. Pourtant, elle gangraine la honte, essaie de ne pas se laisser noyer sous l'iode. « Je sais que tu ne veux pas de mes excuses, et qu'elles seront bien loin de refléter ce que je pense réellement. Alors je vais me contenter de te dire que je n'ai jamais souhaité tout ce qui est arrivé. Ni à Havkan, ni à toi. Que je vous aimais. Que je regrette. Que je vis avec ça depuis que j'ai perdu le contrôle. Que je me flagelle tous les jours pour ce que j'ai fait. Et que je comprends ta colère, je la mérite. Mais je ne veux pas que tu restes si cela te contraint à être malheureuse à chaque fois que tu vois mon visage. » Elle a été égoïste, Fiona. Mais ça fait longtemps qu'elle ne l'est plus, en ce qui concerne Asrun. Elle est bien la seule qui pourrait trahir Fiona, qui pourrait punir Fiona, et qui ne subirait pas le courroux du feu.


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you, my redemption | asrun & fiona - Ven 3 Aoû - 21:14

you, my
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Elle soupira. Ici, il n'y avait plus rien pour elle. Pourtant, une fois de plus, elle rappliquait à la moindre demande. C'était d'un pathétisme désarmant. Et, cette fois encore, Asrun ne pouvait qu'agiter sa petite tête lasse. Il y avait trop de fêlures, bien trop d'éclats assassins. Mais elle répondait à l'ordre. De toute évidence, qui était-elle pour se détourner de l’Épée qui s'agitait à sa guise au dessus de sa couche, au dessus de trop nombreux rêves strangulés ? Le bout de ses doigts retraçaient sur le mur des courbes oubliées. La fillette qu'elle avait tant adoré par le passé n'était plus qu'une chimère hésitante dans sa mémoire. Elle avait disparu, brûlée vive par des flammes éternelles qui ne cesseront jamais de danser à travers elle. Fiona, qu'elle susurra une énième fois entre ses lèvres pincées. Ce nom n'était qu'une abomination délicieuse. Et il résonnait, toujours un peu plus, entre ses synapses. Après toutes ces années, elle aurait voulu le dégueuler ce prénom mortifère qui ne promettait rien de tranquille. Elle aurait aimé le crier au vent pour qu'il ne l'emporte avec lui. Mais il restait là, entravant sa gorge comme le ferait un nœud de vipères. C'était une malédiction latente dont le remède n'existait pas. Elle avait essayé pourtant. Elle s'était noyée dans quelques brumes artificielles. Mais sa présence ne s'en détachait guère. Elle était partout: sous ses paupières closes, dans le regard des êtres qu'elle fréquentait, dans les paroles que l'on clamait autour d'elle. C'était une douce gangrène. Et il n'y avait plus rien à en tirer.

Elle passa le seuil de la porte comme le ferait une légère brise, sans même un bruissement de tissu. Ses prunelles se posèrent ici et là sans ne jamais trouver refuge. L'atmosphère était lourde, pesante, la contraignait à courber l'échine. Elle aurait aimé faire machine arrière, comme à chaque fois qu'elle se retrouvait là. Elle aurait aimé s'enfuir, ne jamais se retourner. Mais elle resta là, stupide et pleine de ressentiments. Cracher sa haine, Asrun y songeait sans parvenir à s'y résigner. Alors, elle s'approcha simplement pour s'asseoir sur le bord de la chaise, prête à déguerpir. Le timbre de Fiona vibra légèrement à ses oreille, la poussant à l'observer pour lire sur ses lèvres les mots qui lui étaient adressés. Elle eut envie de rire, l'espace d'un instant seulement, tandis que quelques banalités sortaient enfin de sa bouche. Elle ne répondit pas tout de suite. Elle prit quelques minutes pour ne pas s'agiter d'une hilarité cinglante, puis articula péniblement : « Bien, je te remercie. » Réponse soigneusement apprise, qu'elle s'entêtait à lui servir inlassablement. Il y avait quelque chose d'incroyablement triste lorsque l'on connaissait un tant soit peu leur passif. Qui aurait pu croire qu'elles deviendraient deux simples étrangères après tout ce qu'elles avaient vécu autrefois ? Asrun n'y aurait jamais cru. Et pourtant, voilà qu'elle répondait machinalement, sans même laisser entrevoir la moindre faille, la moindre bribe d'une enfance amoureuse. Elles n'étaient plus qu'un lointain souvenir que l'on ne parvient plus à nommer et qui s'enfuie dans la nuit.

Asrun ne comprit pas tout de suite l'attitude de son interlocutrice. Elle en comprenait les mots, tant bien que mal, les sentiments qui semblaient en découler, mais ne réagissait toujours pas. D'abord, le déni la poussa à secouer frénétiquement sa petite caboche. Elle n'était pas prête pour cela. Il y avait trop d'années maintenant qu'elle se plaisait à enfouir ce pèle-mêle d'émotions vives que lui provoquait Fiona. Pourtant, cette dernière cherchait visiblement la fissure qui permettrait l'effondrement du château de cartes qu'elle avait soigneusement dressé autour d'elle. Elle aurait aimé ne plus entendre. Du moins, ne plus rien déceler malgré son handicape. Mais Fiona savait se faire entendre. Et, cela encouragea Asrun à prendre la parole. « Arrête ça ! » Elle se releva pour imposer une distance certaine entre elles. Le manque d'oxygène lui brûlait les poumons alors qu'elle s'efforçait d'avaler les flots qui menaçaient de s'étendre d'une minute à l'autre. « On est pas forcées d'avoir cette conversation. Au fond, tu n'as pas envie de l'avoir. Et moi non plus. » Fuir, voilà tout ce qu'elle savait faire. Jamais elle n'avait tenté de lui parler après la disparition de son frère. Jamais elle n'avait essayé de comprendre. Ce que ressentait Fiona ? Asrun ne s'en était pas préoccupée après cela. De toute évidence, elle ne devait sa douleur qu'à elle-même. « Je ne veux pas de tes excuses, en effet. Comme je me fous profondément de tout ce que tu peux bien ressentir. » La colère vrilla dans les tréfonds de sa trachée. « Tu as détruit ma vie, Fiona, celle de Havkan, et la tienne probablement. Tu détruis tout ce que tu touches, tous ceux qui ont le malheur de croiser ton chemin. » Elle passa une main tremblante sur son visage douloureux. L'instant était trop violent, trop éclatant pour elle. Il faisait ressortir tout un tas d'émois qu'elle s'était empressée d'étouffer. Alors elle fit quelques gestes pour lui rappeler qu'elle l'avait aimé, elle aussi, privée totalement de la parole. Ceci signifiait à la fois beaucoup, à la fois rien du tout. Elle n'y mettait pas réellement la vérité purulente qui s'y dissimulait là dessous. Parce que dans toute cette triste catastrophe, gisait-là une histoire d'amour pathétique qu'elle n'avait jamais évoqué.
J’ai vu tes peurs se cacher près de notre passé. Et laisse-moi seul, laisse-moi loin de tes côtés. Mais oublie-moi, parcours ces flots, efface mes pas... 
Pando
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you, my redemption | asrun & fiona - Dim 5 Aoû - 8:53




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25 Juillet 2018, aux alentours de 21 heures, Egouts, Docks, Arcadia

 


Toi, ma Déraison. Pendant quelques minutes, elle se perd dans l'Univers. ça lui broie les os. D'avoir craqué. Elle qui avait tant mis en place pour éviter d'affronter Asrun. Elle qui a tant fui, qui a tant caché. Ensemble, elles avaient trouvé un équilibre parfait, une tolérance mutuelle qui permettait de faire perdurer l'alliance sous le Royaume, sans jamais laisser la haine et le chagrin venir les endeuiller. Mais si les secrets persistent, Fiona, elle, ne peut les contrôler. Peut-être en a-t-elle assez, de cette mascarade, de cette vie. Peut-être en a-t-elle assez, de cette comédie, de tous ces secrets qu'elle garde bien au fond d'elle-même. Peut-être en a-t-elle assez, de cette parodie, d'elle-même, d'Asrun, des autres aussi. Parce qu'elle n'a jamais été faite pour tolérer, simplement tolérer sa comparse. Passé qui amadoue le crâne, qui se rappelle soudainement au cerveau. Elles se sont aimées, les deux gamines, elles se sont profondément aimées. Et elles se sont déchirées, et elles se sont détruites, mais elles s'aimaient, autrefois. N'est-ce pas là argument suffisant pour mettre à mal ces foutaises qui sortent de leurs bouches ? Visiblement, non. Du moins, selon Asrun. Car poupée de cendres refuse les mots, refuse les sentiments. Elle préfère lever les murailles, se calfeutrer dans le déni. Elle secoue la tête, en premier lieu, première alerte que Fiona préfère ignorer. La deuxième se fait néanmoins plus violente. Asrun parle. Et s'enfuit, bien entendu. Mais elle parle, au moins. Car même si ce ne sont là que mots de colère, Fiona les aime. Ils ne sont plus les mots pareils, similaires, dictés machinalement à chaque nouveau rendez-vous. Ils sont nouveaux, et ça lui gonfle le coeur.

Toi, ma Déraison. Fiona se lève, finalement. Elle aimerait parcourir les quelques pas qui la sépare de sa vieille amie, mais il n'est pas temps pour cela. Elle le sait. Certaines choses ne se reproduiront peut-être jamais. Mais elle a de l'espoir, la Reine, ça lui martèle l'épiderme. « Tu te trompes. » La voix est claire, calme. Elle sait quelle violence elle inflige actuellement, sans même élever le chant entre ses lèvres. Et elle ne veut pas lui faire plus de mal, à Asrun. Elle aimerait pouvoir évacuer les ténèbres déjà ancrés, recommencer à nouveau, mais impossible. Car l'âme est marquée au fer rouge, ensanglantée par le tisonnier. « Je veux avoir cette discussion, Asrun. Je suis fatiguée de prétendre que tout va bien. » Elle est sincère. Elle se souvient, autrefois, lorsqu'elle lui ouvrait la porte. Grands sourires, pour la faire entrer. Asrun ramenait souvent des fleurs aux parfums charnels, aux bénéfices certains. Et Fiona lui servait un verre de vin, et elles riaient, et Havkan riait avec elles. Temps où la paix régnait encore dans son antre. Temps où le feu ne lui avait pas échappé. Des souvenirs qui poussent à chercher l'absolution, malgré tout. Ou du moins, à chercher une issue à cette impasse. Car Fiona sait pertinemment qu'Asrun n'est pas heureuse. Encore moins auprès de celle qui tua son frère. Alors si elle n'obtient pas son pardon, peut-être pourra-t-elle la convaincre de trouver la paix. « Je suis fatiguée de prétendre que je me fiche totalement de comment tu vas, fatiguée de prétendre que notre relation n'a aucune importance à mes yeux. » Elle en a. De l'importance. Bien plus que toutes les autres. Bien sûr, elle en aime, au sein des ventricules. Bien sûr, elle en apprécie. Mais Asrun, plus que tous. Parce qu'elle lui a fait du mal. Parce qu'elle l'a perdue. Et c'est à cet instant précis, le jour où elle vit son visage calciné, qu'elle a su qu'elle ne la retrouverait jamais vraiment. Le jour où elle a perdu son Havkan, elle a aussi perdu Asrun. Mais cela ne l'a pas étonnée, malgré l'espoir d'avoir tout dissimulé.

Toi, ma Désillusion. Les frasques de violence lui percutent le visage. Alors elle se renfrogne. Essaie de galvaniser la honte, la peine, et le regret. Le venin lui pénètre la moelle, fait vriller la carotide. Elle aimerait pouvoir occulter ses paroles. Mais elle les mérite. Et elle les accepte. Malgré la douleur qu'elles infligent. Souffrance qui lui martèle l'endocarde, gros balourd éviscérant la carne. Elle tente de tarir les émotions qui se mettent à bouillonner en elle. Cette violence qu'elle aimerait diriger contre elle-même. Mais il n'est pas temps d'y prêter attention. Il n'est pas temps de tout gâcher. Elle aimerait répondre à Asrun, prétendre qu'elle ment, ou qu'elle ne sait rien. Rester dans cette perpétuelle fuite qui lui broie désormais les entrailles. Mais elle doit se résoudre à affronter le vrai. Affronter les conséquences de ses propres actes. « Tu dis certainement vrai. » qu'elle avoue, enfin, délivrance de souffrance qui fait monter les larmes, juste derrière les paupières. Elle tient néanmoins le regard d'Asrun. Ne faiblit pas, prouve qu'elle entend, qu'elle assimile, et surtout qu'elle ne fuit pas. « J'essaie de changer cela. » Grâce à Aodha, notamment. Grâce à ces entraînements qu'elles mettent en place tard le soir. Ces moments où elles tentent de canaliser les peurs. Et où Fiona affronte réellement ce qui gît dans les boyaux. Elle la voit, la détresse d'Asrun. Elle la voit, aussi, cette révélation douloureuse. Qu'elle l'aimait. Ces signaux qui lui dictent l'imparfait, car cette époque semble désormais révolue. Mais Fiona ne sait pas se résigner. Pas pour elle, jamais. Moi aussi, et ça n'a pas changé. C'est ce qu'elle lui fait comprendre, dans la langue qu'elle lui a imposée par mégarde. Et elle est sincère. Elle le sera toujours avec Asrun. Elle aimerait l'approcher, faire un pas, l'enlacer, mais elle sait qu'elle n'a aucun droit. « Et je l'aimais, lui aussi. » Et ça fait mal, de l'avouer. Et ça fait certainement encore plus mal, de l'entendre. L'iode lui brûle la rétine, s'écrase sur ses joues rougies. « Je ne voulais pas lui faire de mal. Je ne voulais pas... » les mots s'écrasent, se déchiquettent dans sa gorge sous l'influence d'un sanglot dévastateur. « Je sais que tu ne me pardonneras jamais. Et je ne me le pardonnerai pas non plus. » Même si c'était un accident. Même s'il s'agissait d'un manque de contrôle. « Il n'est plus là, maintenant. Mais toi, tu es devant moi. » Les mains s'animent, crient en silence. Je veux que tu partes. Le fléau des larmes lui brouillent la vue, un instant. Pour que tu sois en sécurité. Qu'elle ajoute. « Loin de moi. » qu'elle crache. Alors que l'idée lui brise l'échine, coup sec derrière la nuque pour l'assommer.


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