AARON + CALLIOPE

«Hey baby won't you look my way
I can be your new addiction »

Je lâche mes clés bruyamment mes clés de moto sur le meuble de l’entrée. Le premier à venir me voir c’est Lucky. La queue agitée, il est heureux de me retrouver. Je m’agenouille pour me mettre à sa hauteur et je le laisse me faire la fête. Mon rire résonne dans la maison vide. Vide ou presque, sans mes animaux, je serais totalement seule. Une solitude qui serait sans doute pesante. Ma vie n’est pas toute rose, la trentaine entamée, et toujours personne ne semble être assez bien pour la déesse que j’incarne. Une phrase de mon père résonne dans mon esprit. « Artémis gagnerait à se moderniser » Il n’a pas tort mais elle ne semble pas la plus ravie à cette idée. Elle n’aime pas les hommes et les repousse de ma personne. Elle a une réputation à tenir, la déesse vierge. Je vais finir par mourir dans le même état. Je tente de ne pas y penser, de combler ce qu’il me manque avec les animaux, ils sont mes enfants, ceux que je n’aurais sans doute jamais. Lucky a toute mon attention mais les miaulements de Mina me font dire qu’elle veut aussi sa dose d’amour. Cette petite minette a un œil en moins. Je l’ai adopté il y a quelques années, elle était toute petite et elle avait sans doute était battue. J’ai totalement craqué pour elle, cette maison est un véritable refuge, Lucky a été tapé par une voiture bébé et Mina battue. Je leur donne à nouveau espoir en l’humanité, même si clairement, on ne le mérite pas. L’Homme est responsable de la plupart des extinctions animales. Une horreur, ils subissent un carnage et personne n’ouvre les yeux. C’est tellement plus facile de ne pas regarder, de faire semblant de ne pas voir… On se préoccupe de nos petites querelles. Je caresse la belle chatte écaille de tortue. Elle ronronne sous mes caresses et mes grattouilles. Tous semblent heureux et j’en suis ravie. Je les abandonne un moment, je file me changer, après une bonne heure de balade avec Irlande, c’est au tour de Lucky. J’ai besoin d’aller courir, une drogue vitale pour vider ma tête de toutes mes pensées. J’ai un trop plein d’énergie constant, il parait que c’est l’adrénaline qui cause cela, en même temps, pas étonnant quand on vit à Arcadia prisonnier des guerres de gangs, des guerres de panthéons.

J’attache le harnais de mon dos et sa laisse, juste pour le temps de regagner un endroit tranquille. On court plusieurs kilomètres. On part pour une bonne heure. Il est heureux le golden. On se met en route. Généralement on se dirige vers la baie, j’adore courir sur la plage, même quand le temps est plus frais, comme en ce moment. J’aime la chaleur de l’été mais l’automne est tout aussi agréable, il faut juste être préparée. Les couleurs changent, les teintes deviennent chaleureuses et doucement l’hiver s’installe. On a parfois de la neige à Arcadia, bien que le vent maritime balaye les nuages un peu trop rapidement parfois. Je ne m’arrête pas, j’admire au pas de course la vue. Le ciel changeant de couleur et enfilant ses habits de mille feux pour la nuit. Les étoiles commencent déjà à briller, la lune apparaît. Alcide m’a dit de ne pas me rendre dans les quartiers autres qu’italiens et je n’obéis pas. Je n’ai pas l’intention de me priver de cette ville pour une querelle. Et puis c’est quand on me conseille quelque chose que je fais l’inverse, une âme de rebelle peut-être un peu. C’est sans doute pour montrer que je ne suis pas faible, que je peux penser par moi-même.

On prend la route du retour avec Lucky, après avoir quitté la plage, je le rattache, je pourrais le laisser en liberté, il obéit parfaitement mais je préfère contrôler une situation qui pourrait être périlleuse. Je le détache cependant un peu avant d’arriver à la maison. Habituellement, il va tout de suite à la porte, il veut boire après sa course active. Cependant, il ne fait pas comme qu’habitude. Il avance jusqu’au coin de la rue et tourne dans la ruelle où l’on met les poubelles. Je fronce les sourcils. Qu’est-ce qu’il fait ? Je le siffle, il obéit à la perfection, mais là pas. Je l’appelle, une fois, deux … et je finis par m’avancer quand il jappe, il m’appelle. Je me rends à l’angle de la ruelle pour jeter un coup d’oeil à ce qui a attiré l’attention de mon Lucky. Alors je constate qu’il n’est pas tout seul. Ce chien est extrêmement sociable. Il adore les autres de son espèce, comme celui de mon amie Lyra. Il ne déroge pas à sa règle d’être adorable. Il y a un chien avec lui, ils se reniflent. Visiblement l’autre est perdu. Je fronce les sourcils en m’approchant. J’y vais doucement, un chien effrayait peut être dangereux. Je lui tends ma main pour qu’il me sente avant de lui caresser l’arrière des oreilles. Il semble apprécier la grattouille. « - Qu’est-ce que tu fais tout seul toi ? Tu n’as pas de maîtres ? Un si beau chien ? » Le genre chien-loup, magnifique. « - Tu t’es sauvé de chez toi pour faire les poubelles ? » On ne peut pas avoir abandonné une telle bête, ses maîtres doivent bien le chercher. J’hésite, les refuges sont fermés, pareil pour la SPA… Si je le laisse dehors, il pourrait se faire embarquer par la fourrière ou pire causer un accident et être blessé. « - Je ne vais pas te laisser dehors » Je lui enroule la laisse autour du coup pour lui improviser un collier. « - Tu vas venir à la maison, je suis sûre que tu seras bien et demain, je contacterais un refuge pour qu’on trouve tes maîtres » Et oui, je parle aux animaux, certains me prennent pour une folle, littéralement.

On rentre et cette fois Lucky nous suit sagement. Je leur donne à manger, je me fais aussi à manger, j’ai une fin de loups. Je file prendre une douche. Je commence à m’écrouler dans le canapé en voulant lire, je crois que je m’endors dessus. Je décide alors d’aller me coucher, je prépare un lit douiller sur le canapé à notre invité et je file dans ma chambre. Lucky me suivant, il dort soit sur mon lit, soit à mes pieds, toujours dans ma chambre, un vrai chien de garde. Je m’endors rapidement. Une nuit réparatrice, je pourrais faire une grasse-matinée… mais les légers grognements de mon chien me font ouvrir les yeux. Il veut me prévenir. Mon coeur s’accélère, il est tôt, trèèèès tôt même le jour se lève à peine. J’entends du bruit venant du salon. J’ouvre le tiroir de ma table de nuit et j’attrape un revolver qui se trouve toujours à portée de main. Je me lève en nuisette en espérant que ce soit un animal qui fasse du bruit. Je descends sans faire de bruit pour surprendre la personne.. si personne est. Je ne suis pas déçue. Je tombe sur un mec à poile qui semble à moitié perdu… Je le mets en joug, juste pour me défendre au cas ou. « - Vous êtes qui et comment vous êtes rentrés ? Et bordel, où sont passés vos fringues ! » Je tente de ne pas regarder mais si je dois me défendre c’est mieux de savoir où est la personne… Les yeux oscillent entre l’individu et le plafond, mes joues brûlent, je suis gênée.. Pourtant c’est lui l’individu nu chez moi… mais bon sang c’est quoi cette scène abracadabrantesque ?

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J’ai été formée comme un soldat. Quand on est dans une mafia, on devient parano très vite, on surveille tous les coins de rues et on a peur de se prendre une balle perdue. De se prendre une balle tout court. Alors le moindre bruit me réveille, j’ai le sommeil léger. Je sursaute presque dans mon lit, Lucky grogne légèrement, doucement, pour me prévenir qu’il se passe quelque chose. Je réagis immédiatement, cela peut être n’importe qui. Je préfère me couvrir, pas question de me reprendre une balle. Je récupère mon revolver niché dans ma table de nuit, je fais un signe à Lucky de rester dans la chambre, en tout logique il obéit, il a été parfaitement dressé, Lucky ressemble à une peluche mais c’est tout autant un chien d’attaque, il peut se retrouver avec un pelage couvert de sang si je lui intime l’ordre d’attaquer un ennemi. Qui a dit que les Golden Retriever n’était pas féroce ? Je vérifie mon arme, elle est rechargée, prête à tirer. Je m’avance vers les bruits, peut-être que c’est simplement le chien que j’ai récupéré hier mais je ne pense pas que Lucky aurait réagi comme ça. Il n’est pas méfiant à ce point-là. C’est autre chose et mon instinct me pousse à croire qu’il y a bel et bien quelqu’un dans mon salon.

Lorsque j’arrive dans la pièce, je me retrouve avec un homme. Un homme à poil. J’ai une vue direct sur ses fesses. Pas quelles soient désagréables à regarder mais c’est que je ne comprends pas du tout ce qui se passe. Un homme, dans mon salon, nu. Il y a vraiment des choses étranges. Je ne devrais pas être surprise vu le monde dans lequel on vit. Je lui demande qui il est et surtout ce qu’il fout à poils, il a perdu ses vêtements en cours de route ? C’est un pervers ? Sérieusement ? Il est mal tomber, Artémis fulmine. Une réponse fuse de sa bouche. Elle me laisse sans voix, naturiste ? C’est quoi son délire à celui-là encore ? Je crois que je n’attire que les mecs étranges. Que disait papa ? Artémis gagnerait à se moderniser, ça ne donne pas vraiment envie quand on voit les spécimens que j’attire.

Il se retourne, me laissant voir sa virilité sans le moindre gêne. Moi je me sens rougir, je n’ai pas vu cette partie de l’anatomie d’un homme depuis des années… Il enchaîne avec une explication totalement délirante. Je n’ai pas volé le moindre chien… et quand bien même il y a des façons de faire. Je ne vois d’ailleurs pas la bête… Je fais la rapprochement sans trop tarder… un mec à poil… sans explications crédibles et l’absence du chien loup. Il ne faut pas être né de la dernière pluie. Je fronce les sourcils en le regardant se tordre. Mais… mais, vraiment, qui est ce type qui squatte mon salon ? Comment est-il entré ? La scène est totalement ahurissante quand on y pense. Je le regarde sans rien dire parce que franchement ? Qu’est-ce que je suis censée dire ? Cela paraît totalement invraisemblable. Il finit par se redresser péniblement. Je le vise toujours parce que je ne sais toujours pas qui il est. « - ça vous arrive souvent de répondre à une question par une autre ? Qui est en tort ici ? » Je contourne le canapé, je tente de faire abstraction de la nudité, j’attrape le plaid et je lui envoie. « - Sérieusement qui goberait une telle histoire ? Je ne suis pas née de la dernière pluie. Couvrez-vous bon sang, vous avez un sérieux problème. » Je reste à bonne distance. Je siffle pour appeler mon chien, il se pointe illico et se positionne à côté de moi. « - Aussi mignon qu’il a l’air, il peut s’avérer agressif quand je lui demande. Donc je vais répéter une seule fois, Qui êtes-vous ? Ne me parlez pas de chien, je n’ai volé aucun animal et quand bien même, on frappe avant d’entrer chez les gens… à moi que vous soyez là depuis la veille... » Je sous-entends que j’ai une idée sur ce qu’il est. Je connais les créatures qui peuplent la ville, le monde. « - Pas trop de puces ça va ? Faire les poubelles, ce n’est pas terrible... »

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L’envoi du plaid était obligatoire. Je ne me voyais pas lui faire passer un interrogatoire alors qu’il a le pénis à l’air et triomphant. Les joies du matin disent-ils. Je m’en fiche, je ne veux juste pas le voir et imaginez dans quel état se trouve Artémis. Voir l’attribut même de la masculinité, très peu pour elle. Elle a une opinion assez basse de ce que sont les hommes. En général, elle s’attend à être déçue. Elle est prête quand moi je morfle. Elle était prête pour les retrouvailles bancales avec mon père. Elle était prête pour toutes les déceptions amoureuses, tous les hommes qu’elle m’a fait repousser. Je suis profondément agacée. Je ne suis pas une lève tard mais j’avoue que ce réveil ne me plait pas des masses, j’aurais préféré autrement. Et puis il ne semble pas pressé de partir. Il m’agace déjà. Insupportable. Je ne sais pas qu’il est mais il va finir par se prendre une balle, juste pour qu’il se taise. Il me donne mal de tête. Vraiment.

Je siffle Lucky, parce qu’il commence à m’agacer et peut-être qu’un chien, même Lucky, peut l’intimer de partir. Je me fiche de ce qu’il est Nahual ou pas. Le chien n’est plus, l’homme doit déguerpir. Je suis presque sûre qu’il n’en est pas à son coup d’essai. Combien de femmes tombent dans le panneau ? Et moi j’ai bin été naïve. Il aurait pu être n’importe qui finalement. Je n’ai rien vu et je rage pour ça. En tout cas, mes petites insinuations semblent l’inquiéter. Il veut savoir qui je suis. Ce que je suis sans doute. Je ris. Légèrement. Je n’ai pas l’intention de vendre mon identité. J’ai mes raisons. Il n’en saura pas plus sur moi. Mon arme le pointe toujours. A l’arrivée de mon chien, je le perds littéralement. Me voilà bien, je viens de trouver le plus grand fan de golden retriever. J’ai envie de l’assommer. Il veut le caresser, il a quel âge ? On dirait un enfant qui voit un chien pour la première fois. Lucky ne bouge pas. Pas d’un poil, même sa queue ne remue pas. Pourtant, je suis presque sûre qu’il aimerait être caresser mais il obéit. Je ris légèrement « - Il mord si je lui donne l’ordre et là, je suis à deux doigts de lui donner… vous savez… l’ordre » Histoire qu’il comprenne qu’il abuse un, non, beaucoup. Comme si Lucky m’avait comprise, il lui grogne dessus. Histoire de dire, ne m’approche pas trop, surtout, n’approche pas trop ma maîtresse. Je souris, mon arme toujours sur lui, je n’ai pas de repos de ce côté-là. Il finit par répondre à ma question, savoir qui il est. Il semble vouloir préciser autre chose que propriétaire d’un refuge et je sais ce qu’il veut me dire. « - Un Nahual, j’ai bien compris. C’est la première fois que j’en croise un qui se transforme en chien, le dernier était une panthère, un peu agressive, vous étiez plus … sympathique, bien que votre nudité commence à m’irriter les yeux » Je soupire, agacée, toujours. « - Les Nahuals, ne peuvent pas mentir, sinon vous souffrez, je crois en avoir eu une petite démonstration tout à l’heure alors je vais vous poser une question et je saurais tout de suite si vous mentez : - Votre petit numéro est calculé ? Vous vous faîtes dorloter sous la forme animale, et quoi après ? Vous cambriolez ? Je suis curieuse. J’aimerais savoir. Et n’oubliez pas, j’ai une arme et un chien, pas aussi mignon qu’il en a l’air » Je sais qu’avec ma nuisette, je ne dois pas être crédible mais je tente quand même de prendre mon air le plus sévère.


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Je le trouve antipathique. Il parle trop. C’est pénible quelqu’un qui parle de trop. Comment ils font ses proches ? Ils supportent ? J’ai presque envie de tirer. Après tout, on est aux Etats-Unis, je pourrais prétexter la légitime défense, un inconnu, nu qui plus est, qui s’est introduit dans ma maison. Je pourrais dire qu’il cachait quelque chose sous le plaid… bref, je pourrais dire un tas de chose, je crois qu’on finit toujours par croire le stéréotype, grande, blonde aux yeux bleus. Peu importe. Je ne vais pas tirer mais j’aimerais qu’il comprenne qu’il ferait mieux de se barrer. Je ne sais rien sur lui. Ce qui me conforte c’est qu’il n’a rien sur lui, il ne peut rien emmener. Il n’a donc pas pu fouiner dans mes affaires, dans la logique, il ne trouverait rien de compromettant mais je préfère quand même être sûre. Sa nudité aide quelque peu. « - Et bien la prochaine fois, je vous assure que je vous laisse faire les poubelles. Je ne m’attendais pas à trouver un homme nu dans mon salon » Et Artémis n’apprécie pas. Il faut la préparer à ce genre de choc. Là, clairement elle fulmine. Je crois qu’elle castrerait l’homme. Le pauvre, j’ai légèrement pitié quand même. Je lève les yeux au ciel. Je n’ai pas l’intention de me présenter mais il en rajoute toujours plus. Il me raconte un peu sa vie animale, j’adore les animaux qu’on ne se trompe pas mais c’est un Nahual, il a choisi d’aller dans les ruelles de Little Italie pour manger les restes. Ce n’est pas ragoutant mais c’est bien là que je l’ai trouvé. Mon arme le pointe toujours, je n’ai pas le choix, je ne sais pas de quoi il est capable. « - Oui dans une ruelle à quelques rues, c’est Lucky qui vous a trouvé, c’est un sauveur dans l’âme, il récupère des chatons et des chiens errants, que voulez-vous » Je soupire à nouveau. Je le trouve barbant et en plus donner un nom à sa forme animal, c’est nul. Je suis sans doute blasée, le réveil brutal, le manque de café dans le sang et le manque de nicotine surtout. « - Sérieusement, je vais laisser mon arme mais si vous tentez un truc, n’oubliez pas que je suis ceinture noire de plusieurs arts martiaux » loin d’être un mensonge, ma mère a bien tenté de me faire faire de la danse comme toutes les filles, mais moi, je voulais un kimono. « - Je vais faire du café et vous trouvez des fringues, vous n’allez pas sortir de chez moi à poils, je connais du monde » Mon père n’habite pas loin, je connais du monde et je ne veux pas que cela se sache. Je file dans la cuisine, Lucky ne bouge pas et comme s’il lisait dans mes pensées, il grogne pour éviter qu’il ne bouge. Je prépare la cafetière et je file dans la chambre d’amis. Je récupère des affaires de Vito mon frère. Il les a laissés une fois et elles n’ont pas bougé. Je lui envoie de l’entrée du salon. « - C’est à mon frère, je pense que cela vous ira » Jean, t-shirt, c’est déjà pas mal. Je file dans la cuisine chercher la cafetière. Je pose deux tasses sur la table basse et j’allume ma cigarette. « - Désolée, vous avez mis mes nerfs à rude épreuve. » Deux bouffées de poison, une gorgée de café. « - Vous devriez faire attention quand vous laissez votre autre vous prendre le contrôle, un jour vous allez finir à la fourrière et pas sûr que l’employé du jour prenne aussi bien votre condition d’hybride. » Je lance un regard à Lucky et il s’avance vers moi, monte sur le canapé et fait face à notre invité. « - En tout cas, vous avez plu à Lucky, vous ne devez pas être trop pourri comme type, mais si je me trompe, peu importe, après ça, on ne se recroisera plus » Catégorique dis donc, Artémis devrait peut-être ne pas m’influencer autant.



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De la cuisine, je l’entends appeler Lucky. Une part de moi espère que Lucky lui mettra un vent. Je sais que ce n’est pas bienveillant mais j’ai toujours un peu mauvaise d’avoir ramener un hybride dans mon salon. J’aurais dû être plus vigilante. Mais peu importe, autant que je tente d’en apprendre plus sur l’intru. Je veux être sûre que je ne loupe rien à son propos. Je laisse le café couler pendant que je me rends à l’étage en vitesse, dans la chambre d’amis. Je récupère des fringues amassées, Vito les a laissés là et maintenant elles vont servir. Je redescends dans le salon et je lui lance à la volée. Je lui précise que sa nudité est gênante. Parce qu’elle met en colère une certaine déesse et que cela déteint sur moi. Il me remercie pour les vêtements et je le laisse les enfiler. Je repars dans la cuisine, il y a assez de café pour deux, j’en sers deux tasses et je viens les apporter à mon invité surprise. A nouveau, il me remercie. La politesse semble le connaitre… enfin à moitié, il était quand même dans mon salon à poile ce matin. Mais passons. Sa présence me rend nerveuse, je sors alors une cigarette et mon briquet. Je m’excuse parce que forcément fumer c’est aussi importuner mais en même temps je suis chez moi, je crois que si ça l’embête et bien il s’en ira. Peut-être que ça ne serait pas une mauvaise idée, qu’il parte. Je me mets à la fenêtre quand même, je ne veux pas que ma maison sente la cigarette, cette addiction me pourrie assez la santé, pas besoin que pourrir mon intérieur aussi. Mais passons.

Je le préviens de faire attention avec son autre lui. Un jour, il va se réveiller dans une cage pour chien à la fourrière et que je ne suis pas sûre que ce soit très bien perçu, un mec à poil dans une cage à la place d’un chien. Non je crois que quiconque qui ne connait pas les créatures du monde se méprendrait. Littéralement. Il rigole. Sait-il que la moquerie n’est pas quelque chose que j’apprécie ? Je sais que je devrais me dérider un peu, mais enfaîte là, ce rire venant d’un inconnu, je ne le prends pas super bien. Je me braque vite, Artémis n’aide en rien. C’est un homme qui plus est. « - Vous ne devriez pas rire comme ça, si vous avez quelque chose à dire dîtes-le. Je n’apprécie pas tellement la moquerie. » Je me tourne un peu vers lui, mon regard est dur. Artémis bouillonne, elle me brillerait sur place si elle pouvait, juste pour lui faire payer son affront. Il ne sait pas à qui il s’adresse. La fierté de cette déesse est tellement compliquée à gérer. Je souffle On en vient à Lucky, ce brave chien qui l’a ramené à la maison. Je lui avoue qu’il fait cela avec tout ce qu’il trouve. Un sauveur, un héros. Je souris en le regardant, c’est sans doute mon homme, mon bébé d’amour. Je ne sais pas vraiment pourquoi il me demande ce que je fais des animaux que Lucky ramène. Je finis ma cigarette et je vais mettre le mégot dans un cendrier. Je me tourne vers lui. « - Je me débrouille pour les faire adopter, je ne les abandonne pas si c’est votre question. Et il est déjà 10 heures du matin, et oui le temps passe vite » Sous-entendu que j’aimerais bien qu’il finisse sa tasse et qu’il fugue comme un chien le ferait si bien. « - Vous habitez où ? » Je n’ai pas spécialement envie de faire le taxi mais si je peux avoir la paix plus vite, je crois que je suis prête à le faire. « - Je vais vers le Zoo, quartier éco, si je peux vous déposer sur la route » Il faut que j’aille me préparer je vais finir par être en retard au boulot.


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