Un appel qui l'a laissé sceptique. Un numéro qu'il n'a plus l'habitude de voir, d'une belle-mère qu'il a quelque peu effacé de sa mémoire, en même temps que le père dont il a tout renié, même l'héritage qui coule encore dans les veines. Sans trop savoir pourquoi, il a décroché, comme si l'instinct lui avait signifié qu'il le fallait. Alors il l'a entendu, cette voix sortie de l'outre-tombe de ces souvenirs. Sa voix et la détresse qui l'accompagne, d'une mère inquiète. Les années ont beau passer, il semblerait bien que Tavor ne se calme en rien dans ses travers. Elle pleure, à l'autre bout du fil, demande à Marius depuis combien de temps il n'a pas vu son frère ? La question accueille un silence, celui d'un homme incapable de répondre. Des mois, assurément. Sans doute plus, même. Voici bien longtemps que le contact se limitait au strict minimum par an. La bonne année, l'anniversaire quand il captait la date. Parfois légèrement plus, souvent c'était bien tout. Alors il n'a rien répondu, lui a juste demandé où elle voulait en venir. Et c'est ainsi qu'il se retrouve devant cette porte, d'une adresse qu'il n'a jamais foulé. Il a fallu chercher après, s'assurer qu'il s'agissait bien de celle de Tavor, avant de consentir à sortir. Et il n'est sûr de rien, encore une fois, Marius. Parce que la nuit s'installe partout, même dans ses yeux. Et qu'il a fallu demander, plusieurs fois, sa route. Et qu'une fois à l'immeuble, on lui a presque craché l'étage où se rendre quand il a demandé après son frère, d'avec cette prononciation parfaite du nom de famille.

Il hésite encore, quelques instants, avant que les doigts ne se soulèvent, pour toquer à la porte après avoir effleuré le bois, s'être assuré qu'il s'agissait bien d'elle. Qu'il n'aille pas taper contre le mur, ça serait ridicule. Il frappe donc, sa voix qui s'élève finalement doucement. Tavor, c'est Marius. Comme on annoncerait l'apocalyspe. Visite inattendue, qui ne trouve pas de réponse ceci dit. Cela semble calme dans l'appartement et ça lui tord le bide, sur l'instant. La peur de ne pas voir son frère, la peur de pire. Il tâtonne, jusqu'à la poignée. Et ne s'étonne même pas lorsque le leste est là, qu'il pousse la porte qui n'était nullement fermé à clef. Il y reconnaît bien Tavor, pour le coup. Tavor ? C'est moi... Marius. Qu'il retente, rentrant plus en amont, refermant derrière lui. La canne qui balaye le sol, rencontre parfois quelques obstacles, mais ça lui semble étonnement rangé. Tant mieux, il n'avait pas envie de finir la face étalée par terre. Il continue, découvre l'univers totalement inconnu. Tavor ? Troisième fois, mais il lui semble capter un instant de vie, dans ce silence offert. Et finalement, il lui semble bien ressentir une chaleur. La canne qui s'élève, qui rencontre la chair d'un dos. Il presse dessus, entend qu'on se retourne. Il devine que son frère avait sans doute un casque ou des écouteurs. Tavor, c'est toi ? Qu'il tente encore une fois, la canne qui retombe à terre. Il espère bien que cette fois, c'est la bonne. Bonsoir. Au cas où, il sera poli au moins.

Appartement plongé dans le noir, quand le monde aime vivre dans la lumière, moi je me réconforte dans mon obscurité. C'est à ça que ressemblera toute ma vie de toute façon. Je n'attends plus de lumière, plus personne pour rendre la vie facile et belle, je n'ai pas besoin de ça, mon ami cocaïne et mister alcool font bien le travail. Je finis par lever mon cul du lit, faire l'étoile de mer pendant des heures parce que je n'arrive pas à dormir, mais ne pas pouvoir sortir parce que je n'y vois rien, j'ai des choses à faire ici de toute façon. Je dégage un peu les affaires, faussement ranger dans un placard, le genre de placard que si tu oses l'ouvrir tu finis caché sous un tas de trucs. Je n'ose même pas imaginer ce qu'on peut trouver là dedans. Je pose le pc sur la table basse avant d'aller me faire un café et de quoi manger, des œufs brouillés et du bacon, de toute façon il n'y a rien d'autres, faudra bientôt faire une commande de course à me faire livrer. J'ai une bonne raison de faire ma feignasse maintenant. Un coup d'œil sur le téléphone pour voir si je n'ai pas de commandes,je surveille le tout en mangeant avant de lancer un film. Casque sur les oreilles je mange en regardant un bon vieux marvel, dessinant à côté un nouveau modèle de chaussures. Je le garderais peut-être pour moi celui là, j'ai bien le droit de me faire plaisir aussi, même si j'ai déjà beaucoup trop de paires pour un seul homme. Ce soir je fume et je bosse, pas de simple cigarette, après tout je suis seul, puis au pire, j'emmerde les gens. Joint que j'allume tranquillement et cette nuit se voudra plus calme que les autres. Pour le moment, je vais peut-être changer d'avis et sortir, mais là j'ai trop d'idées en tête pour ça.

Perdu dans mes pensées, je ne t'entends clairement pas rentrer, je ne sens pas vraiment ta présence non plus, un peu ailleurs. C'est quand tu viens me taper dessus avec ta canne que je capte qu'il y a quelqu'un. Je me retourne totalement choqué avant d'éteindre mon merdier et de faire du vent comme pour dégager l'odeur. Puis, je me rends compte que j'ai juste l'air d'un ado. Je pose mon casque avant de te regarder de haut en bas. « Marius. » J'attrape ta canne que je te retire des mains pour venir te taper les mollets avec en grognant. « Tu n'as pas honte de rentrer pour venir me taper dessus avec ta canne de vieux ? » Regard qui se pose sur la mienne qui traîne dans un coin de l'appartement. Je soupire en regardant la tienne. « C'est pour te foutre de ma gueule que tu viens avec une canne ? Enfin... » Je ne sais pas quoi dire, je suis à la fois très heureux de te voir, mais très surpris. Long soupire qui glisse entre mes lèvres. Je viens te prendre dans mes bras, t'auras pas pu remarquer que je suis juste en boxer, maintenant tu le sais. « Qu'est-ce que tu viens faire ici ? Maman qui t'envoie ? Je ne savais même pas qu'elle avait ma nouvelle adresse depuis que j'ai plus les moyens de vivre dans mon super appartement luxueux de banquier. » Je lâche un léger rire, ça fait un peu mal, mais de toute façon, je me serais fait virer avec mon comportement dernièrement. Mon regard qui se pose sur toi et ma main qui passe devant ton visage pour essayer de comprendre. Je prends ta main pour te guider dans la pièce et te laisser t'asseoir sur le canapé, parce que je sais ce que ça fait d'être dans un nouvel environnement quand on ne voit pas, alors je t'aide. J'ouvre la fenêtre pour faire sortir l'odeur qui va sûrement me donner le droit à une remarque, aucun doute que tu ne viens pas juste pour me dire que tu m'aimes, seulement pour voir si je suis en vie et si j'ai arrêté mes conneries, manque de peau, elles ont doublé.  « Depuis quand tu ne vois plus ? »

Le désavantage d'une cécité, c'est qu'elle offre aux autres sens bien plus de force. Ainsi il a plissé le nez, à son arrivée, face à l'odeur. Il se doutait bien que Tavor ne changerait pas de sitôt, mais il y avait toujours cette bribe d'espoir bête, pas méchante ceci dit. Peu d'étonnement au final, si bien qu'il était presque sûr d'être bel et bien tombé sur Tavor. Confirmation faite lorsque la voix du frère résonne dans la pièce à son tour. Au moins le reconnaissait-il, son état de défonce ne devait pas être trop avancé. Léger acquiescement de la part de Marius, tout de même, l'air de lui dire que c'est bien lui. Ceci dit, l'attitude n'en jette plus bien assez vite, alors qu'il perd son seul point de repère. Plus de canne, même s'il l'a sent. Froncement de sourcil encore, alors qu'il tente de l'attraper à la volée. Rend-là moi... Qu'il marmonne, manquant de le traiter d'idiot au passage, comme une vieille habitude qui ressortirait déjà. Même s'ils se voyaient peu, l'amour reprenait bien assez vite le dessus. Sauf qu'il était à la veille de ses quarante ans et qu'il tentait un tant soi peu de jouer l’adulte de la scène. Je n'ai jamais été le plus moqueur de nous deux, Tavor. Qu'il glisse, sans comprendre d'où vient cette insinuation. Quand Tavor approche, il en profite pour récupérer son troisième oeil au passage, avant de passer un bras autour de l'autre, une main qui s’aplatit dans le dos nu. T'es en caleçon, c'est ça ? Dit dans un sourire, du ton du grand-frère déjà épuisé de tenir ce rôle-là.

La question qui fuse et Marius se dit qu'il a raté quelques épisodes, malgré ce qu'avait pu lui dire sa belle-mère. J'ai cherché ton adresse, surtout. Sa main s'élève, pour frotter les cheveux de Tavor, après avoir manqué de rater la tignasse de ce dernier. Mais c'est bien ta mère qui m'envoie, par contre. J'imagine que certaines de ses inquiétudes sont fondées, n'est-ce pas ? Référence explicite à ce qui stagne dans l'air, cette odeur spécifique qui arrache quelques envies de vomir à Marius. Déjà que la cigarette, c'est limite, autant dire que là il est servi. Au moins Tavor avait la délicatesse de l'aider à s'orienter, le laisser se poser dans le canapé, où il laisse la canne sur le côté extérieur, la tête tournée vers les sons. Et face à la question, il hausse les épaules, plus tellement sûr lui-même tant tout lui semble encore surréaliste. Cet été. Un éclat soudain, colère divine qui a frappé en plein dans les rétines pour le mettre à terre, pour le plonger dans des pénombres dont il ne pourra sans doute jamais ressortir. Une longue histoire qui ne trouve pas de finalité. Évasif, parce qu'il n'est pas venu pour parler de lui. Il t'arrive quoi, alors, pour que ta mère en arrive à m'appeler à l'aide ? Franc, parce qu'il sait bien que Tavor ne se préoccupe pas d'une quelconque convention sociale.

Un frisson vient à le parcourir, face à l'air frais qui s'engouffre dans la pièce. Alors il s'entoure de ses bras, se demandant comment son frère fait pour survivre ainsi, le sachant à moitié à poil. Mais file-moi d'abord un plaid ou n'importe quoi, s'il te plaît... Parce que bientôt, il claquera des dents s'il ne se prémuni pas du froid tout de suite. Encore à maudire un peu Sköll, intérieurement, de l'emmerder même lorsque le loup est au repos. Mais il le sent rôder, ne comprend pas ce qu'il peut arriver à la bête qui normalement lui laisse la paix quand la nuit est là, qu'il n'a plus rien à chasser du regard, haut dans le ciel. La lune l'a toujours indifféré, la laissant à son frère. Alors pourquoi ? J'ai raté quoi, donc ? Qu'il rajoute finalement, pour tenter de se mettre à la page, quant à la vie de son cadet. Qui, s'il a eu la bonté de lui offrir de quoi se couvrir, le verra s'enrouler dedans pour préserver au mieux la chaleur fuyante. Que la chaleur semble loin, quand le soleil continue sa course sans nous.

J'ai toujours eu une attache particulière pour toi. Tu es mon grand-frère, même si on n'a pas la même mère. Grand-frère qui n'est pas resté longtemps dans ma vie. Même si j'étais assez jeune quand tu nous as quitté, pendant un moment j'ai quand même essayé d'être proche. Puis, l'alcool et toi ta famille, deux vies opposés, je me suis toujours dit que tu ne voulais sûrement plus faire partie de la vie d'un raté comme moi. Du moins, c'est ce que papa m'a dit. C'est aussi son excuse pour ne plus vouloir me voir. Je ris à tes petites réflexion, parce que je sais que tu as complètement raison . Je suis le casse couille des deux, pendant que toi tu es l'homme renfermé, moi je partage mon corps avec le monde. « Et encore, tu as de la chance, j'aurais pu être totalement nu. Je t'aurais quand même serré dans mes bras. » Je n'ai pas changé, je ne me suis surtout pas amélioré avec le temps et tu vas pouvoir t'en rendre compte, parce que tu prends place dans mon environnement et tu as envie de discuter. Maman qui s'inquiète car je ne passe plus la voir, car je ne vis plus de jour. L'appeler devient de plus en plus difficile puisque je ne vis plus la journée, le seul moment où je peux réellement le faire je n'ai pas la vision pour. Même si en vrai mon téléphone pourrait totalement comprendre si je lui demandais d'appeler maman. « Je crois qu'elle est encore plus loin du compte qu'elle le pense. Alors autant ne pas l'inquiétait pour rien. Tu lui diras que ça va. »  Je te laisse te poser comme tu veux dans le canapé, me posant à la fenêtre pour l'ouvrir en t'écoutant. Hati est trop agité, tes informations qui me poussent vers une seule idée. Je pose mon regard sur toi et j'essaie de la voir cette aura, j'essaie de voir si tu as changé comme j'ai pu le faire, parce qu'au fond de moi ça s'agite. Sombre, tu es si sombre Marius. J'en ai oublié de te répondre tellement je suis pris dans cette vision. Je finis par aller dans ma chambre pour te prendre ma couette et te la mettre sur le dos. J'ai bien envie de te dégoûter en te disant que le nombre de fluide corporelle sur cette couette est bien trop élevé, mais malheureusement je n'ai que ça à te passer. Je me retiens vraiment de le faire, parce que j'aime te taquiner.

« Tu veux une idée de comment je vis ? Alors. Je me lève quand le soleil se couche. J'ai été viré de la banque parce que j'étais encore et encore en retard. De toute façon je ne peux plus affronter le soleil... depuis... août ? » J'essaie de donner des indices comme tu peux le faire. Histoire de voir si chez toi ça fait tilte, voir si, ce que je dis te fait avoir une quelconque réaction. « Je passe mon temps à faire la fête. Alcool, cocaïne, cocaïne, alcool, femme, homme … Les deux en même temps par moment. Autant dire que je n'ai pas continué sur la route que tu espérais aussi. » Je ne cache pas mes problèmes, parce que pour moi ça n'en est pas, parce que moi je n'ai aucune notion du danger que ça peut-être. Je n'ai de toute façon pas de notion de danger. Jamais tu pourrais entendre que je suis passé dans le vrai mauvais côté le jour ou j'ai rejoint la calavera. Pas parce que ce sont des enfoirés, mais parce qu'à tout moment on pourrait me tuer, me détruire, car je ne suis pas un allié. Je me pose à côté de toi en restant à depuis à poil, le froid ne me fait rien de plus que de me faire pointer de toute façon. « Je vis au rythme de la lune, mais sinon je fais des super chaussures ! Je te montrerais bien ça, mais tu ne vois rien. Vraiment rien ? » Je me pose la question en venant poser mon visage face au tien. Je regarde tes traits en me rendant compte que tu n'es plus jeune. Mon grand-frère n'est plus aussi frais qu'avant. Dommage, on n'aura jamais pu faire la fête ensemble. « Personnellement, je vois la nuit ou dans les bâtiments, du moment qu'il n'y a pas de fenêtre. »  

Marius attend simplement que Tavor lui fasse le plan complet de son existence actuelle. Et il ne loupe pas le coche, l'autre cabot, pour dépendre le tableau qui est fort peu sympathique au demeurant. Mais Marius reste Marius. Ainsi les traits restent stoïques, là où Sköll résonne en dedans. Il aimerait mordre la chair adverse pour en mesurer le goût, savoir s'il est du même que la sienne. Il est dur pour l'Humanité de lutter contre la nature monstrueuse, capricieuse au possible. Et la menace gronde en son dedans. Sköll voudrait qu'il ouvre les yeux, mais de par sa faute, ils sont clos jusqu'au petit jour. Je n'ai rien espéré. Ne projette pas le vieux sur moi. Qu'il aimerait rajouter. Il laisse Tavor faire sa vie, quand bien même celui-ci en fait n'importe quoi. Tu brûles ta vie par les deux bouts si tu le souhaites, elle est tienne. Un soupir, parce qu'il sait qu'il devrait dire tout autre chose, l'engueuler même. Mais il y a des batailles inutiles et celle-ci fait parti du lot. Tavor reste Tavor. Ainsi les frères sont mal barrés. Protège toi au moins, lors de tes gang-bangs. Ça évite les msts et les enfants surprises. Il ressort un instant, l'instinct de protection. Fais ce qui te plaît, mais fais le bien. Il se doute déjà que la réponse pourrait être équivalente à un "trop tard" mais encore peut-il dire cela au cas où.

Rien de rien. Dit avec cette indifférence spécifique qui pouvait tant énerver le monde entier autour de lui. Mais c'est ainsi. Fin. Sauf s'il y a du soleil. Le reste du temps, le noir, simplement. Il s'y fait qu'à moitié. C'est intégré, parce que pas le choix. Mais ce n'était pas encore accepté. Je ne comprends pas tout, Tavor. Mais soit. Sköll s'agite plus encore, persuadé d'avoir flairé un camarade au moins. Mais l'homme reste sourd à ses doléances qui sonnent plus comme des ordres. Tout ce qu'il faut pour irriter l'homme dont les traits se murent de plus en plus dans une sorte de colère qui ne lui ressemble pas. Il se redresse quelque peu. Appelle ta mère toi-même. Je ne suis pas un pigeon voyageur. Il avait apporté le message, c'était déjà suffisant. Tu lui diras toi-même que ça va. Ou ce que tu veux. En attendant, il vient lui tapoter une cuisse d'une paume. Va te doucher, on va aller se boire une bière. Là où ça ne sent pas le joint à plein nez, ça va me faire vomir à force. Encore un bout de geste affectueux avant de ranger sa main vers lui-même. Et n'oublie pas de te fringuer, aussi. Bout de sourire taquin envers le frater, là où il lui semble être le plus à même de le voir.

Et même que finalement, il se relève aussi Marius, pour le suivre parce que de toute manière, il ne peut rien voir et que ça ne gênera aucun des deux de continuer de parler alors que l'un se lave et l'autre l'attend. Puis il se réchauffera mieux ainsi d'avoir l'eau chaude et ses vapeurs. La gêne est une donnée inexistante donc à cet instant et Marius croise les bras, les fesses posées contre la lavabo. Ton boulot à la banque ne te plaisait pas de toute manière, non ? Qu'il lui semble se souvenir, vaguement. Compliqué tout ceci, mémoire parasitée par les derniers mois, les dernières années, à se souvenir de ce qu'il a pu entendre. Oh, je suis divorcé au fait. Que ça lui revient finalement, à fouiller à la tractopelle dans ses souvenirs. Ca fait quelques mois, divorce à l'amiable, c'est allé vite. Au plus grand malheur de madame qui, si elle avait attendu, aurait pu avoir une part du butin. Mauvaise pioche, matelot.

Le grand-frère n'est donc pas venu me faire la leçon. J'ai presque envie de te dire merci, mais te voilà qui me dit de me protéger. J'éclate alors de rire, parce que je suis peut-être un inconscient, mais j'ai certainement pas envie de choper des trucs et encore moins un gosse. Frisson d'horreur à m'imaginer papa. « T'inquiète, je n'ai pas envie d'avoir une petite famille tranquille. Je suis bien heureux comme ça. » Surtout que le gosse finirait surement par suivre l'exemple de son père, autant dire qu'il s'amuserait beaucoup trop avec sa vie et qu'il commencera très jeune. Je serais l'opposé de notre père, trop peu sérieux et qui ne verrait surement pas grandir mes gosses, parce que j'en ai pas envie. Je ne pense qu'à moi et ma petite vie pleine de folie. Si quelqu'un veut changer ça, on sait tous que ce n'est pas gagné. En moi tu grondes, tu me montres qu'il y a un truc qui t'attire alors, je vais essayer de faire de mon mieux pour savoir ce qui te pousse à grogner. « Le soleil te permet de voir... Quand moi il me rend aveugle ? Intéressant! » Je jette ça comme pour essayer de te faire attraper la perche, mais comme tu es aveugle, je vais juste finir par te taper dessus avec. Au pire des cas on trouvera un moyen de savoir ce qui nous agite. Long soupire lassé quand tu me parles de Maman. Je pousse un petit son qui montre bien que je n'en ai clairement pas envie. « Tu sais bien qu'elle ne va jamais me croire. Même si j'allais vraiment bien. Puis je l'appelle quand ? Quand papa est là ? Si c'est pour l'énerver... » Parce que je suis un sujet sensible moi aussi, parce que j'ai tout raté. Pas capable d'avoir un boulot stable, pas capable d'avoir une famille, je crois qu'il t'admire plus que moi maintenant, c'est assez ironique quand on sait que c'était l'inverse avant.

Ta main sur ma cuisse, mon regard qui se pose dessus en haussant les sourcils « Un peu plus haut et tu touches ce que  tu ne voudrais pas toucher, tu sais. » Affalé dans le canapé, je ne pense pas que tu m'imaginais dans cette position, mais je suppose quand sentant le tissu de mon boxer sous tes doigts tu as fini par comprendre. Déjà tes pattes de là le frangin, je ne suis pas intéressé. Je ris un peu avant de me lever pour aller dans la salle de bain avec toi. « Je crois que j'ai déjà passé la nuit au poste de police parce que je n'étais pas assez habillé dans la rue. » J'ai un grand sourire quand je le dis, ça continuera de m'amuser de me faire arrêter, tabasser ou même droguer. J'ai toujours fini par m'en sortir, c'est déjà pas mal. Direction la salle de bain donc, je te guide en te tenant la main. « Hésite surtout pas à te laver les mains. Je dis ça, mais tu fais ce que tu veux... Dis toi juste que je n'ai pas forcement pris de douche aujourd'hui. » Et je ne sais clairement pas ce qui pourrait traîner sur ma propre peau, alors je te conseille fortement de la laver, mais sévèrement. Je me lave donc avec toi à côté, au fond, tu pourrais me voir que je m'en moquerais, j'ai déjà vécu pire qu'un frangin qui me mate sous la douche. « Tu sais, c'est le boulot que je n'aimais pas, mais putin qu'est-ce que j'aimais le salaire. Heureusement que des gens achètent mes chaussures, sinon je serais à la rue. Tu me connais. Ce n'est pas à maman ou à toi que j'aurais demandé de l'aide. » Voilà une vérité qui me fait me dire que j'ai plus vraiment dans l'idée qu'on est frère. Même si je t'aime beaucoup, même si tu fais genre qu'on est proche, on n' a jamais vraiment été là , l'un pour l'autre.

« Tant mieux. Tu t'en sors avec tes trucs d'artistes ? Faudra me filer ta pointure de chaussures. » Penser à un cadeau de Noël, même si tu ne repasses pas me voir ou que je ne viens pas à toi par la suite, ça sera au moins pour te dire, merci. Je sors de la douche après mettre lavé comme il se doit, j'y suis passé deux fois pour être sûr de ne pas te faire vomir avec mon odeur. Je ne le prends pas mal, chacun sa façon de détester les choses, je fais juste attention à ton bien-être. J'attrape ma serviette pour venir m'essuyer et je chope des fringues propres qui traînent sur l'étendoir. Heureusement que tu ne vois pas le bordel dans cette petite pièce, tout est empilé. Pas besoin de me faire beau ce soir, t'en aurais même pas conscience, puis tu es divorcé, donc si une fille vient autant que ce soit pour toi. Même si je suis clairement le plus sexy de nous deux. Je ris de ma propre connerie, sachant bien que tu as beaucoup de charme avec ta gueule d'innocent. « Tu es heureux depuis ton divorce ? Va falloir que tu recommences à séduire, ça ne t'es pas arrivé depuis quand ? Dis moi . » j'attrape de nouveau ta main pour te sortir de là. Je prends mes clefs et je te pousse vers la sortie. « On dégage vite avant de sentir un peu plus le joint, go go go. » Je te tapote les fesses te laissant dans le couloir pour foncer fermer la fenêtre et éteindre mes conneries. Je te rejoins finalement fermant la porte à clef, du moins, je fais semblant, parce que le verrou marche une fois sur deux et qu'il n'a pas l'air de vouloir ce soir. « Tu as toujours l'air aussi coincé grand-frère. C'est une chose que j'aime chez toi. »  

Raccroche lui au nez si elle te le passe. Marius n'aime pas évoquer leur père. Parce qu'il n'est plus le sien depuis un long moment. Parce que c'est ainsi désormais et qu'il ne veut simplement plus en entendre parler. Mais que l'autre appelle donc la mère et cesse de jouer à l'enfant pour ce coup-là, parce que l'aveugle au soir n'avait pas la patience de gérer tout ceci plus en amont que cela. Sköll bouillonnait toujours en lui, lacérant les parois de la cage mentale dans laquelle il peut bien se trouver, cage qu'il a lui-même scellé. Finalement, tel père, tel fils. Marius se bat intérieurement, tente de trouver des diversions et la douche en est une bonne. Ainsi il attend patiemment que Tavor soit sous la douche pour tirer de l'eau et se laver les mains, s'amusant du couinement qu'il entendra face au débarquement d'eau froide pendant qu'il s'affaire à se laver les mimines et finalement attendre. On a jamais été du genre à demander de l'aide, dans la famille. Simple constatation face à l'évidence. Proche ou pas proche d'ailleurs. Marius était de ce genre aussi, à se démerder plutôt que de demander l'aumône à quiconque. Mais bon, son frère aurait pu lui demander de l'aide qu'il l'aurait eu, l'un n'empêche pas l'autre. Mais bon, tu sais où me trouver si jamais. Avait-il encore son numéro, le cradingue ? Sans doute que oui, Marius n'en avait pas changé depuis un moment.

Tavor semblait presque se réjouir du divorce et cela était un peu étrange à entendre. Après tout, Marius était encore attaché d'une certaine manière à tout ça et ce statut de divorcé le froissait. peut-être était-ce moins terrible de rater sa vie d'artiste et réussir sa vie sentimentale que le contraire. Fou comme sur ce point, ils avaient pu être toujours opposés avec le demi-frère. Mais peut-être qu'il en changerait, le frère désormais lavé. Quarante-quatre. Et ça va pour moi. Il hausse les épaules face à la question d'être heureux ou non. Qu'en sait-il dans le fond ? Ça ira, je suis vacciné pour un moment. Il élude la question à sa manière, parce qu'il est incapable d'y répondre. Et Sköll ricane, susurre qu'il ne l'est pas, non. Que seul lui réussit là où Marius avait toujours échoué. Et ça gronde intérieurement, le duel se livre en silence et c'est sans doute de là que vient la réflexion de Tavor, alors qu'ils sortent, Marius accroché à sa canne. Par réflexe, il va pour lorgner la bouille du frangin pour savoir s'il se moque de lui ou non, mais seul un rideau noir pour l'accueillir. Alors il inspire plus fortement. Pourquoi ça ? Vrai qu'il se pose la question de ce qu'il y a à aimer ou non. Puis je ne suis pas coincé. D'abord. Juste plus vieux et presque sage.

Petit sourire en coin alors qu'ils descendent les escaliers jusqu'à s'engouffrer dans le frais des rues. Je compte sur toi pour savoir où aller, je ne connais pas le quartier. Et en même en le connaissant, sans repères, il aurait eu du mal à s'y retrouver. Déjà qu'il avait demandé sa route six cent fois au moins. En attendant, il laisse le frangin faire le chien d'aveugle, l'odeur fauve en moins désormais. Dis-moi... Du mal à respirer, il fronce les sourcils. Parce que ce n'est pas lui qui a voulu dire cela. Que la cage a vu un barreau se briser. Il s'arrête, perturbé par ce contrôle qu'exerce Sköll, par l'influence qui commence à le dévorer. Il titube finalement un peu pour s'accouder à un mur, virer la sueur du front qui vient de s'inviter en grande pompe, face à ce qu'il se passe intérieurement. Merde... Fais pas chier... Qu'il aimerait lui dire. Mais finalement, attentif aux bruits qu'il perçoit de son frère, il relève le museau vers lui. C'est depuis l'éclipse ? Et la question qui tombe, dans un sourire presque carnassier qui ne ressemble en rien à Marius. L'humain est battu sur l'instant, le corps souffrant de la division interne. Salut... Que les babines se délectent de dire, Marius lui hurlant qu'il n'a pas le droit.

Tu me montres encore que la famille c'est vraiment pas ça chez nous. Pourtant toi tu es là et maman s'inquiète pour moi. Seulement pour moi apparemment parce qu'elle t'a quand même fait venir ici, toi le petit coincé de service. Pardon, dire coincé, n'est pas très flatteur, mais dire que tu as sûrement un balais bien placé n'est pas plus élégant. Bien que l'image est amusante. Quoi que, c'est mon frère que j'imagine avec un balais dans le cul, c'est presque traumatisant, presque parce que rien ne me choque, tu pourrais te le fourrer devant moi que je me dirais juste que j'ai surement trop fumé. Je n'ai pas du tout écouté ce que tu as bien pu me dire, bien trop dans mes pensées, la douche froide qui m'a fait glousser et tes paroles qui n'ont plus vraiment de sens pour moi. « Ouais, ouais. C'est pas faux. » Comment dire que je n'ai rien compris. Je n'ai même pas essayé de t'écouter pour le coup vieux frangin. Vieux, on n'est pas loin du compte, dire qu'on a bien trop d'années d'écart, je ne sais pas si tu es comme papa et que tu préfères les femmes plus jeunes, je n'ai jamais cherché à connaître tes goûts et ta femme, j'en ai jamais rien eut à faire. Comme je m'en fiche de tout, faculté que tout le monde connaît.

Le grand frère dehors et moi qui claque bien la porte pour t'emmener dans la rue en riant un peu. « Ouais, un balais dans le cul et la sagesse aussi. Tu sais juste pas t'amuser de la vie, Marius. Faudrait que tu te places au milieu. Entre ton côté trop sage et ma folie. » Peut-être que là j'arriverais à me dire que tu es sortable. Attendez, c'est vraiment moi qui pense qu'un type avec de la classe et de l'élégance n'est pas sortable ? Entre vomir et pisser sur les gens, c'est vrai que je suis un modèle et que tout le monde devrait me ressembler. Je n'ai pas trop envie qu'on me pisse dessus, oubliez l'idée. Je t'attrape pour te guider dans les rues avant que tu changes un peu. Tu t'arrêtes pour te poser contre un mur et voilà que j'ai perdu un frère pour un autre. Je te regarde en haussant un sourcil, comprenant un peu que tu es bien quelqu'un comme moi. La schizophrénie en plus, je dois dire que je n'ai pas ce soucis avec Hati, aussi motivé l'un que l'autre. Même sensation que quand j'ai vomi sur ce type que j'appelle papa par moment comme par réflexe, alors qu'on n'a aucun lien. « Frère ? Frère. FRANGIN ! » Je te saute sur le dos avant de tendre le bar dans une direction que tu ne verras pas avant de venir frotter ma joue contre la tienne. J'ai plus du louveteau que du loup majestueux, mais faut avouer que si tu es qui on a compris, je ne peux pas mieux montrer ma joie que maintenant. J'ébouriffe tes cheveux, pour t'accueillir comme il se doit, sans aucune douceur dans mes mouvements. Avant de tousser un coup et de redescendre de là, me rendant compte que tu vois rien et que j'ai sûrement juste dû t'affoler. « J'ai presque envie de te faire l'amour, mais dans tous les cas, c'est malsain. Pardon Marius ! » J'ai envie de remuer la queue de joie, enfinpour cette fois, c'est le loup qui parle. J'ai mes limites.   

Il ne voulait pas de compromis, Marius. Pas un de plus dans cette vie déjà dissolue, tranchée en deux. Il ne voulait pas de tout ça. Et sans doute qu'en sentant Sköll prendre ainsi le dessus sur leur condition, ça le traverse d'autant plus. Obscurité dans laquelle il est d'autant plus plongé, dans des limbes où l'humain n'a plus son mot à dire. Le loup est ressorti, salut le congénère sans se douter duquel il peut s'agir. Mais la réaction le laisse presque perplexe sur le coup, de cette fête que seuls les vulgaires clébards font normalement. Alors il le repousse un peu, grognant par réflexe, sauf qu'il ne s'agit pas de babine, juste d'un corps humain auquel il ne se fera sans doute jamais. Entraîné vers un endroit dont il ignore tout, Sköll se dit que, peut-être, ils n'ont été que deux à être libérés et c'est pour cela que Hati le reconnaît. S'il s'agit bien de lui. Arrête, Hati... Qu'il s'y tente, pour qu'il cesse d'avoir l'air aussi enfantin. Sköll souffle, le museau plein de cette haine que le firmament lui a planté dans la gueule d'un coup d'épée, quand le père a dévoré le soleil à sa foutue place. Il reprend pied, se redresse comme si de rien était, avise le son des pas, fait de son mieux pour se repérer. Cet humain t'influence trop, frère. Remarque acide, mépris évident de la bête envers l'espèce bipède. Il n'apprécie Marius que quand ce dernier est plein de ses excès de colère, que la bête gronde en lui comme Sköll pourrait le faire. Le mien est une pleurnicheuse. Sköll ne se doute pas qu'il a été ramené à la vie dans ce corps-là parce qu'ils se ressemblent. L'egocentrisme trop appuyé pour remarquer les détails qui font que. Finalement, un sourire le traverse encore alors qu'il passe un bras autour des épaules de l'autre, rare geste qu'il fera avant de revenir à ce qu'il ne voit pas, suivant. Tu as appris ce qui nous a ramené dans ce monde ? Sköll n'a pas eu l'occasion de s'y pencher. L'humain était trop classique à la base, bien loin de pouvoir posséder de telles vérités. Et tu sais ce qu'il en est, de ce monde, d'ailleurs ? Ce crétin de Marius ne sait rien. Et ça le désespère. Mais il remédie à cela petit à petit, peint les horizons d'autrefois, ce monde qu'ils ont parcouru, pour retrouver les traces de ceux qui l'ont parcouru. Il n'y a que nous ? Qu'il s’enquiert dès lors. Cela semblerait logique, pour la réaction d'Hati. Ils arrivent sur place et une bière est commandée, dès qu'il est posé. Il n'a pas envie de réfléchir plus en amont que ça, l'attention trop portée vers le frère disparu dans des limbes terribles dont il ne garde aucun souvenir. Est-ce la même pour l'autre ? Avant de s'engager plus en amont dans des questionnements qui trouveront peut-être enfin réponses, il laisse l'autre lui faire déjà le topo de tout ce qu'il a bien pu rater.

Le nom qui tombe, définitivement j'ai envie de remuer du popotin sous la joie. Ma joue qui vient se frotter à sa voisine pour montrer que je suis beaucoup trop heureux. « Sköll ! Tu sais que y'a une bière qui porte ton nom ! » Je te laisse me poser toutes ses questions qui semble te prendre la tête. Enfin qui semble occuper la tête du loup. Dans mon esprit, moi et Hati on ne comprend pas comment vous faites pour ne pas vous entendre. Peut-être que c'est parce que Marius est ennuyant, mais si moi et Hati on se ressemble autant, logiquement Marius et Sköll devraient être pareil. « T'es pas mal dans ton genre non plus, rien qu'en disant ça tu pleurniches. Je ne vois pas de différence entre nous deux. » Je te prends la main pour te tirer un peu plus rapidement dans un bar, parce que là, j'ai soif et va falloir parler pendant des heures pour qu'on discute de tout ce qu'il s'est passé. Je te traîne sans répondre, avant de rentrer, tu as peut-être dû te prendre la porte, mais je continue avec ta main dans la mienne. Je trouve un siège bien au fond et arrête un serveur pour demander deux bières,un Sköll pour Sköll, je trouve ça amusant. Je t'aide à t'asseoir quand même au final, te laisse même prendre le coin confortable. « Alors... je n'ai aucune idée de ce qu'on fout ici. Je n'ai pas assez écouté papa je crois. Ou alors il m'a rien dit. Je ne sais pas, je lui ai vomis dessus et après... aucune idée. J'étais pas très frais et c'était super cool.  » Haussement d' épaules, je n'ai vraiment pas cherché plus, on a besoin de moi ? Je bosse pour qui veut, de toute façon je n'ai pas trop le choix, Hati en a le besoin, mais il sent bien que ce n'est pas le cas de son frère grincheux.

« J'en sais rien. Des caprices de dieu. J'en ai rencontré plusieurs. Ils sont sexy, mais ils sont tous tellement hautains. En même temps je n'ai pas de bonne fréquentation comparé à Marius. » Je souris doucement réceptionnant ma bière. Je viens prendre ta main pour la poser sur la bière et je viens doucement taper la mienne contre la tienne. Comme pour fêter nos retrouvailles. Deux frères de nouveaux liés et en même temps, on est voué à ne plus jamais croiser réellement le regarde de l'autre de ce que j'ai compris. « C'est donc pour ça que... Marius est aveugle. Heureusement qu'on ne contacte plus nos parents. » Je baisse les yeux avant de boire une gorgée puis grogner. « Hey, mais attends. Vous faites quoi depuis que tu es là ? Je veux dire... T'es pas sorti de ta grotte pour avoir croisé personne comme nous ? » Faut dire que moi je sors peut-être un peu trop de ma grotte, ça arrangerait sûrement pas mal de gens si on pouvait échanger les rôles je suppose.