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le vide aurait suffi - alan

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le vide aurait suffi - alan - Sam 24 Nov - 23:06




le vide aurait suffi
alan & augustin



Le moteur s’éteint. La porte s’ouvre, claque tel un fouet dans le silence opaque. Le sachet balance à chaque pas qu’il fait, froissements qui effritent l’atmosphère instable autour de lui. Il est jeté nonchalamment sur la table à côté des clés, le sachet – la veste est retirée, pendue dans l’entrée et les chaussures rangées soigneusement dans l’armoire dans un geste mille fois répété. C’est le même numéro à chaque fois qu’il rentre, les mêmes pas empruntés, le même circuit qui le conduit jusqu’à la cuisine où il sort un verre, ouvre le frigo, se sert ce qu’il a envie de boire. Ce qui change, c’est la démarche, l’allure, la posture. L’attitude calquée sur l’instinct, le flair de l’ambiance qui règne au sein de ce qu’ils appelaient leur foyer il y a encore quelques temps. Un regard dans la pièce lui suffit à savoir s’il est là. Lui. Son autre, son tout, son cauchemar, son ivresse. Sa perte qui se dessine chaque jour un peu plus. Celui contre qui il n’arrive pas à lutter.

Quand il n’est pas là, il sifflote, Augustin. Profite de la vue, du calme, d’un bon verre de whisky. Quand il est là – comme ce soir – les choses sont plus compliquées. Il y a ce premier regard, par lequel tout ce joue, se jauge, se comprend. La tension est là encore, palpable, malaise qui s’est installé au fil des semaines où les compromis ont commencé à se faire plus difficiles à réaliser. Alan est fougueux, impatient, supporte mal l’inaction. Augustin freine le jeu, mène la danse, impose le rythme de croisière dont leur entreprise a besoin : ils doivent gérer le business avec méthode et sérénité, se tenir à des habitudes et une certaine régularité. Ça fonctionne. L’argent pleut, les affaires tournent, la drogue passe entre les mains et les rend riches. Mais Alan n’est pas satisfait. Et ce soir encore, c’est un sentiment de malaise qui s’installe quand leurs yeux se croisent, et Augustin serre les dents, agacé. Les pas empruntent le chemin de la cuisine, pas de détour pour l’embrasser comme il l’aurait fait un mois plus tôt – le temps des Galapagos semble bien loin, désormais.

Il ouvre le frigo, en sort une bouteille de jus d’orange pressées. « Bonne journée ? » Claquement de la porte quand elle se referme, Augustin ouvre la bouteille et boit directement au goulot. Les yeux passent sur le calendrier collé là par des petits aimants, les cases parfois griffonnées d’annotations sur ce qu’ils ont de prévu. La date d’anniversaire de la mort de Nina est passée, il y a quelques semaines. Il détourne le regard, avale le jus qui a soudain un goût un peu amer dans sa bouche. Dehors, le soleil brille. Il aimerait aller se jeter dans les vagues au loin, apprécier leur contact chaud sur sa peau. Ne pas avoir à affronter ce sur quoi ils n’arrivent pas à mettre de mots. Il cligne des yeux, puis reporte son attention sur Alan. « Tu as récupéré le fric ? » Le ton est sans émotions, simple conversation comme le font deux associés, deux amis, un couple. Un couple qui bat de l’aile. Un couple qui n’a comme ciment que la violence et la mort.



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le vide aurait suffi - alan - Dim 25 Nov - 0:18



Le vide aurait suffit


Hermès ϟ  Bélénos .

Soleil qui brûle la terrasse, chaque pas pourrait être insupportable sur la pierre à l'extérieur, pourtant lui, il supporte ces températures, ces brulures. Il y a pourtant peu de choses qu'Alan supporte réellement. On ne pourra pas compter l'attente, la patience. Il est frustré ces derniers jours, Alan, un lion en cage, attend la délivrance ne supporte pas l'idée que celle ci soit mis à mal par une tierce personne. Augustin est celui qui décide, parce qu'Augustin est un dieu, Augustin est expérimenté, Augustin est talentueux. Augustin a le dernier mot, Alan n'a pas le choix que de le suivre comme un chien. Son employé, voilà ce qu'il est devenu et cela agace et irrite Alan qui n'a finalement pas la moindre liberté. Au détriment de leur histoire naissante, qui a duré, et qui s'est fanée. Parce qu'Alan ne sait pas ce à quoi pense Augustin, parce qu'il agit comme si de rien n'était quand Alan présente des signes de faiblesse, qu'il désire avoir connaissance de ses sentiments, qu'il se retrouve devant un mur. Alors le temps passe, Alan a l'impression d'être manipulé. C'est pas les tremblements qu'il manque quand ils s'unissent, le corps d'Augustin possédé par le plaisir qu'il lui procure, est ce que cela ne signifie rien pour lui ? Pourquoi ne peut il pas lui en parler, être honnête avec lui ? Et quand cela s'en mêle, la passion dévorante se flétri.

Torse nu dans le fauteuil après s'être débarrassé de sa chemise, il se roule un joint, se sert un verre, se lève, se rassoit, fait les cent pas. Pense, juge, ressasse, regrette, espère. Et puis l'ivresse, la drogue le plonge dans un état lamentable de frustration, la haine se réveille quand il sait qu'il est rentré. Le regard poursuit sa silhouette, les regards se croisent, Alan étire un sourire baigné d'ironie et de mépris. Il s'en détourne, fuit encore et c'en est trop pour Alan. Première question laissée sans réponse, la seconde le fait grincer des dents.

Il se lève, l'index et le majeur coincent la cigarette au bord de ses lèvres et il approche ce sac sur le comptoir. Épaisse fumée s'échappe d'entre les lèvres, le regard délavé de toute patience désormais. La main qui plonge dans le sac attrape une liasse sans délicatesse, il s'en saisit et la poigne la relâche quand il lui jette l'argent au visage. Second geste quand sa clope se retrouve entre ses lèvres, il s'empare du sac et le secoue pour faire tomber tout ce qu'il reste dedans au sol avant de lui jeter le contenant dessus. « Ça te suffit Augustin ?» Il n'y en a pas assez pour Alan, il n'y en a plus assez, pour leur assurer l'avenir, la sécurité, le monde évolue, leurs concurrents aussi se font de la place, et règlent leur comptes avec leurs hommes. L'un d'entre eux tué hier dans une fusillade en pleine rue, ils se font encore plus détester qu'ils ne le sont déjà, ils ont besoin d'encore plus d'argent pour intouchables et si jamais ça déraille, pouvoir tout prendre et disparaître. Ces derniers temps les activités ne sont pas florissantes et voilà trop longtemps qu'ils n'ont pas fait de gros coup, un braquage qui leur permet d'avoir beaucoup d'argent rapidement. Le lyonnais s'approche de celui qui est son meilleur allié mais aussi son pire ennemi. Trop proche, le regard se fige dans le sien, presque agressif, il lui souffle sa fumée dans la tronche, soudainement plus calme mais pas moins méprisant « Je vais y aller, sans toi.»





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le vide aurait suffi - alan - Dim 25 Nov - 11:20




le vide aurait suffi
alan & augustin



Alan se lève, un pétard aux lèvres et la colère clairement dépeinte sur son visage. Augustin sent ses mâchoires se serrer un peu plus, laisse ses yeux se perdre un instant sur ce torse dégarni de vêtements avant de détourner le regard, sentant la confrontation inévitable se dessiner. Il entend le froissement du sac plastique, repose les yeux sur son partenaire qui s’empare d’une liasse de billets avant de lui jeter à la gueule sans sommation. Il n’a pas le temps de l’éviter, ne fait pas l’effort non plus, encaisse simplement ce geste sans bouger. Les yeux se ferment une seconde, rien qu’une, le temps d’inspirer un coup pour maîtriser la bouffée de fureur qu’a provoqué ce geste insolent. Quand il rouvre les paupières, il est clair qu’Alan n’a pas fini son petit numéro, loin de là. Les mots sonnent dans ses oreilles, tonnent, résonnent avec la puissance d’un affront. Si ça lui suffit ? Ils ont tout ce qu’ils peuvent vouloir. Ils ont plus qu’ils n’en ont besoin. Bien assez pour vivre toute une vie, voir plusieurs s’il le fallait. Mais Alan n’en n’a pas assez, visiblement, et il lui jette le sachet après avoir vidé son contenu sur le sol. Il s’approche, le pas déterminé et presque menaçant aux yeux de Augustin. La fumée lui est crachée au visage et il se détourne un chouïa, sans pour autant reculer, évitant simplement cette sensation désagréable, l’encaissant comme il l’aurait fait pour un coup de poing. Alan est frustré, Alan a bu, Alan a fumé. Peut-être même qu’il a abusé d’autres choses, qu’il est retombé dans ses travers. Ce ne serait pas la première fois…

Le voleur plante un regard dur dans celui agité du lyonnais, l’observe d’un air un peu calculateur. Les yeux se posent rapidement sur la table basse du salon, où il ne voit que des feuilles, un verre vide, des boulettes et des miettes en désordre. Pas de seringue. Une partie de lui est soulagée, mince sentiment caché sous la couche d’énervement provoquée par l’attitude arrogante du jeune homme, dont le message est assez clair. S’il ne veut pas le laisser se défouler comme un imbécile, il fera cavalier seul. « Ouais, ça me suffit. T’as ramené ta part ? Il me semble qu’on a de quoi survivre, non ? » La réponse est froide, cinglante, miroir de l’ironie blessante qu’il a discerné dans son regard à son arrivée. Il lève la main, lui pique le joint qu’il regarde d’un air un peu méprisant. Il aime ça, les joints, mais là c’est un symbole de l’idiotie dont fait preuve Alan, alors il le hait de tout son être. Il lève le joint, regarde Alan et hausse les sourcils. « T’as de quoi te payer tout le cannabis que tu veux ? » Le regard se fait plus mauvais, empli de rancœur. La main se referme, écrase le pétard contre sa paume, ignorant la petite sensation de brûlure. Après un an passé avec Alan, ce genre de choses ne lui fait plus rien. Les miettes tombent lentement, planent  au ralenti pour rejoindre les billets sur le sol. Augustin fait un pas de plus, leurs visages sont près, si près maintenant. C’est une situation qu’ils ont vécu mille fois déjà, toujours d’une façon différente. Et aujourd’hui, c’est la colère qui est revenu s’emparer de leurs cœurs. « Si c’est la mort que tu cherches, vas-y. Fais le con. Fais-en qu’à ta tête, ignore ce que je te dis. » Il plisse les yeux, les mots claquent comme un avertissement. Il ne veut pas se battre avec lui, mais il veut encore moins le voir abattu comme un chien, une balle dans la tête, ou décapité par un gang adverse parce qu’il aura été trop impatient. Et pour éviter ça, s’il le faut, il se battra de toutes ses forces contre lui, de toutes ses tripes, jusqu’à saigner, jusqu’à en crever. « Mais compte pas sur moi pour venir sauver ton cul. »



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le vide aurait suffi - alan - Dim 25 Nov - 22:54



Le vide aurait suffit


Hermès ϟ  Bélénos .

Colère réapparue dans le foyer qui n'était pourtant que réussite jusque là. Pour Augustin cela suffit, et il le provoque à son tour en soulignant son addiction comme étant sa seule motivation. Pourtant il lui a évoqué ses peurs de se retrouver de nouveau à la rue. Qu'ils se fassent piéger, à ce moment là ils ont besoin de mettre plus d'argent de côté, ce qu'ils ont ne suffit pas, Alan a besoin d'un cran de sécurité supplémentaire. Mais Augustin n'y voit rien, égoïste qu'il est, sa petite personne sait bien évidemment mieux que tous les autres. Alan serre les dents, se retient de le cogner dès les premiers mots qu'ils prononce. Leurs silhouettes étroitement rapprochées l'une de l'autre, il continue et le défie de le faire. A croire qu'il n'y croit pas, qu'il pourrait réussir, à croire qu'il ne s'en sortirait pas sans lui. Qu'est il pour lui ? Un demeuré ?

La main agrippe fermement son cou, menace de l'étrangler, serre les dents. il n'avait pas eu de geste violent envers lui depuis le jour où ils ont joué avec la mort, à bout portant. Alan brise ce qu'ils ont bâti, cette relation qui n'avait ni queue ni tête mais qui leur assurait un moment de paix et de jouissance partagée. Le désir pourtant toujours présent, Alan ne peut se cantonner à toujours faire comme lui décide, parce que c'est lui qui détient ce pouvoir, parce que c'est lui qui est plus vieux, plus malin, plus expérimenté. L'avis d'Alan n'a jamais réellement compté tout comme ce qu'il peut ressentir. Délaissé, Alan a besoin d'avoir un impact sur cette vie et ne plus avoir l'impression d'être dépendant à cet homme qui n'aurait sans doute pas de scrupules à le détruire. Le regard se baisse sur ces lèvres qu'il a désirées un million de fois, serre le coeur, il relâche aussi vite son étreinte à son cou et détourne les talons. Oh il ne compte pas l'appeler au secours, s'il pense qu'il le fera, qu'il le suppliera. Alan se dirige avec rage vers leur chambre, enfile des vêtements noirs et dans la doublure du placard attrape quelques armes. Au cas où ça dégénère, il aura besoin d'être plus prudent que d'habitude. Jamais il n'y est allé seul à un braquage, Augustin était toujours dans le coin, prêt à l'emporter avec lui et se téléporter. Alan attrape un sac à dos, rajoute quelques éléments qui pourraient lui être utiles et ce sac également lui sera utile pour mettre l'argent dedans.

Alan soupire doucement, il a l'impression que s'il fait cela il brisera quelque chose, que sa relation avec Augustin en pâtira à tout jamais. Jamais plus rien ne sera comme avant. Assis sur le rebord de ce lit qu'ils ont partagé toutes les nuits, ces draps entre lesquels ils se sont découverts sous un tout autre jour, est ce qu'il serait prêt à dire adieu à ce confort qu'il lui apportait ? Est ce qu'il peut réellement s'en sortir sans lui ? Alan lève les yeux vers l'embrasure de la porte, aperçoit la silhouette d'Augustin. Au fond de lui il espère qu'il le retienne, qu'il lui dise clairement ce qu'il a sur le coeur. Il n'attend que ça Alan, volontairement, il leur donne une autre chance. Il ne dit rien, assis sur ce lit, prêt à partir, mais encore hésitant. Les pensées se tournent vers Augustin, et s'il vient il a intérêt à savoir le convaincre, autrement il prendra sa voiture et il n'aura pas de scrupules à tout casser.





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le vide aurait suffi - alan - Mar 27 Nov - 0:01




le vide aurait suffi
alan & augustin



La colère, le feu, la rage. Il les reconnaît, ces émotions hargneuses qui dévorent les iris de Alan. Les doigts enserrent sa gorge dans un geste de pure violence, réaction animale, réflexe d’attaque qu’il a déjà eu des centaines de fois auparavant. Mais cela faisait des mois que ça n’était plus arrivé. Augustin se crispe sous l’emprise de cette main frustrée, le souffle se coupe, anticipe les brûlures et la sensation d’oppression qui menacent de lui s’abattre sur lui, comme avant. Il ne bouge pas, figé par ce geste qui leur était presque devenu étranger. Chassez le naturel et il revient au galop, plus destructeur qu’auparavant. Le monde s’arrête alors que les regards se jaugent, Augustin attend, observe une décision se dessiner dans les yeux vengeurs du lyonnais. Il ne manque pas l’hésitation dans son regard, sent la chaleur toujours ambiguë passer entre eux, de la folie à la colère, de l’attraction au besoin de vengeance qui n’est jamais vraiment parti. Et puis il relâche la pression, les doigts quittent sa gorge sans laisser de cloques sur leur passage, sans lui avoir volé d’air par la force. Il s’éloigne, trace un sillon de fureur dans la pièce derrière lui. Le voleur se masse le cou, titube un peu quand il le quitte, sonné par cette réaction pourtant prévisible. Ils en sont là, alors, encore. Et Alan a apparemment envie de n’en faire qu’à sa tête.

Excédé, Augustin serre les poings, reprend la bouteille de jus dont il boit une gorgée pour faire passer l’amertume dans sa bouche. Pour occuper ses mains qui réclame une riposte qu’elles n’ont plus connu depuis leur départ de leur vieille cabane miteuse qui les a vus se déchirer. On dirait que les murs ne sont pas vraiment importants, que quelque soit l’emballage, quand c’est moisi à l’intérieur, rien n’a de chance d’être bien, de fonctionner. Tout pourri au bout d’un moment, même les plus beaux des fruits, c’est ça la leçon qu’il doit en tirer ? Il repose la bouteille un peu fort sur la table, les yeux posés sur la vue paradisiaque en face de lui. Il la déteste là. Il déteste tout. Il déteste Alan et son entêtement, Alan et la trace indélébile que ses doigts laissent sur sa peau. Pourquoi est-ce qu’il doit faire tout ce cirque ? Pourquoi ne peut-il pas se contenter de ce qu’ils ont, pourquoi ne voit-il pas que c’est bien assez, que c’est même trop ? N’importe qui deviendrait fou avec tout l’argent qui leur passe entre les mains, des gens perdent le sens de la réalité. Alan s’effrite à mesure que leur affaire grandit, réclame plus et quand ils l’ont, en demande encore. Son empressement est dangereux. Pour lui, pour eux deux.

Il tourne les talons, rejoint la porte de la chambre où il entend Alan farfouiller. Ce qu’il voit ne lui plaît pas du tout. Un sac, des armes, une tenue qui en dit long sur ses intentions. Mais Alan n’est pas encore parti. Assis sur le lit, il le regarde. Augustin le dévisage d’un air sombre, fout les mains dans ses poches. Il sent encore la pression des doigts sur sa gorge, et ça a réveillé des putains de doutes dans son esprit. « Tu sais que j’ai raison. » Il n’a rien d’autre à lui dire, rien d’autre qui ne soit pas entaché d’une amertume profondément ancrée dans ses tripes. Ou de cette peur panique qui l’effraie bien plus qu’autre chose, cette peur de le voir foncer droit à sa perte. Il faut qu’il se reprenne. Il désigne le sac ouvert et les armes – trop nombreuses – qu’il a jetées à l’intérieur dans sa furie. « Allez, range moi ta merde. » Il renifle, témoin de ce qu’il en pense, de cette idée stupide, baisse les yeux un instant. « Et viens on n’a qu’à… Viens descendre une bière, ou dix. » Il replante un regard sans joie dans les yeux noirs de Alan. « T’auras qu’à me frapper si c’est ça que tu veux. » Haussement d’épaules, il serre les poings dans ses poches, sent les ongles lui rentrer dans les paumes. C’est que ça lui coûte de rester calme, quand il a envie de le secouer comme une vieille poupée de chiffons.



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le vide aurait suffi - alan - Mar 27 Nov - 21:20



Le vide aurait suffit


Hermès ϟ  Bélénos .

Il revient dans la chambre, le trouve là, prêt à partir et son regard est encore et toujours indéchiffrable. Pour peu il aurait voulu voir de la tristesse, de l'inquiétude. Mais sa nonchalance lui hérisse le poil. Sa voix s'élève, sèche, radicale, il lui impose sa vision des choses. Non Alan, sait qu'il a tort de le traiter de cette manière, de ne pas lui donner plus de liberté, de ne pas le laisser douter, de ne pas le rassurer. Alan n'a pas confiance en lui, jamais il ne le pourrait, et plus les jours passent plus il commence à se demander s'il n'est pas trompé par cet homme depuis le début, qu'il lui fait miroiter une vie de paix et qu'il en profite pour faire de lui son pantin. Alan lève les yeux vers lui, d'abord le cœur en lambeaux de voir ses espérances se briser avec ces réprimandes qui ne font qu'affirmer ce qu'il craignait. Il lui ordonne de tout ranger, suite à quoi son invitation n'a plus aucun sens. Cette fois c'en est trop. Il se lève, referme sa veste noire et enfile son bonnet dans des gestes de contestation, il ne compte pas lui obéir, mais d'abord il va lui dire tout ce qu'il pense de lui. Il s'approche alors d'Augustin, regard assassin.

« Tu m'en crois pas capable ? » mâchoires crispées, le visage désabusé, marqué par la frustration ressentie, tout ça par sa faute. Parce qu'il n'est pas traité comme son égal, parce qu'il n'est qu'un pion sur son échiquier. A tout moment Alan craint qu'il le trahi, qu'il le laisse porter la responsabilité de leurs actes. Parce qu'Augustin n'estime pas assez Alan pour être honnête avec lui. Tout ça n'est qu'illusion, parce que Augustin s'en tape d'Alan, au fond, il fait le prétentieux mais sans Alan il ne peut rien faire non plus.  Et ça il le sait, il revient le lui montrer en lui demandant de laisser tomber. Il l'engueule comme un enfant, croit encore assouvir sa domination sur lui. Son regard sombre fiché dans le sien, il lui écraserait bien son point dans la gueule, il le secouerait bien pour le faire cracher la vérité et ses intentions le concernant. Ses pas le rapprochent encore de lui, Alan fait face, il n'a pas peur d'Augustin. Trop près de lui, quand quelques jours plus tôt cette intimité n'était qu'emplie de désir et de jouissance, à cet instant là il n'y a que mépris. Il le pousse, une fois, pression sur l'épaule. « J'suis pas assez fort ? Pas assez malin ? C'est ce que tu penses Augustin ? Tu crois que je vais rester dépendant de toi toute ma vie ?  » Alan avance et le ton monte, le bouscule une seconde fois, à fleur de peau, paumé. « Tu crois que tout ça c'est que grâce à toi ? » Il a fait sa part de travail, il a risqué sa vie, alors en échange, il aimerait qu'on ne le sous-estime pas, qu'on ne lui adresse pas la parole comme s'il était qu'un enfant. « Quand est ce que tu vas me dire que tu me prends pour un con depuis le début ? » Ça monte encore, la haine, la colère et toujours ce passé qui les lie inévitablement, revient briser ce qu'ils ont construit. « Tu crois pas en moi, t'as pas confiance en moi, tu t'en tapes de ce que je pense, j'suis que ton pantin ! Mais ça c'est fini Augustin, parce que je vais pas te laisser me couillonner comme tu l'as déjà fait. Tu crois que je te connais pas ? Je vais assurer mes arrières, sans toi, j'ai pas besoin de toi tu m'entends ? » Pas....Besoin... Les mots résonnent en contraste à ceux qu'il lui a déjà murmurés par le passé – Je t'aime – qui n'a pas trouvé de réponse qui le conforte dans l'idée que l'amour est superflu, intéressé, il n'existe pas. Jamais il ne connaîtra cela, parce qu'il ne peut plus croire en ce genre de sentiment, parce que personne ne pourra le lui faire croire le contraire. Il y a toujours anguille sous roche.

« J'ai. Pas. Besoin. De. Toi. » mots détachés qu'il point du doigt là où se trouve son cœur bien qu'il a la conviction qu'il ne le touchera pas comme ça. Augustin est un homme dur à aimer, lui qui avait cru. Il appuie ces mots au plus profond de son être, qu'il les imprègne dans sa tête, qu'il voit cela comme le jour où Alan a prit son indépendance, désormais ils gèrent leurs affaires dans leur coin, chacun, Alan fera ses recettes, il en fera ce que bon lui semble et Augustin pourra ne pas s'en mêler, ne pas lui donner d'ordre ou le rabaisser encore. « Ne t'avise plus de me donner des ordres. » Menace, prévention, il ne se passera pas de violence ce soir, sauf si Augustin en rajoute.





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le vide aurait suffi - alan - Sam 1 Déc - 1:30




le vide aurait suffi
alan & augustin



Ses mots n’ont pas droit à la réaction qu’il espérait obtenir, au fond de son être. Il voulait le piquer dans son orgueil, le forcer à réagir, à voir à quel point ce qu’il fait est pathétique. Mais il l’a piqué une fois de trop, on dirait. Augustin le comprend lorsqu’il se lève du lit, ferme sa veste d’un geste rageur, visse le bonnet sombre sur sa tête et s’approche de lui, son visage reprenant l’expression de colère brûlante qu’il lui connaît si bien. A quoi il s’attendait, au juste ? Des applaudissements ? Une image ? Les rancœurs sont plus profondes, elles l’ont toujours été, nichées au creux de leurs cœurs meurtris par la mort et la vengeance inassouvie, cette maudite vengeance qui a noirci leurs âmes flétries. Seulement là, il ne s’agit pas des fantômes qui les hantent. La mal est différent, il vient d’ailleurs, et Alan lui crache à la gueule tout ce qu’il pense.

Il le pousse du bout des doigts, une fois. Une deuxième fois, plus fort, et entre les mots qui le heurtent et ces provocations physiques, Augustin sent son sang bouillir dans les veines. La tension monte, et il lutte contre une envie dévorante de cogner, lui faire ravaler ses conneries et ces états d’âme idiots qu’il n’arrive pas à comprendre. Il serre les poings dans ses poches, plus fort, résiste contre la réplique qui lui démange les muscles. Alan déballe, la fureur dans sa voix et Augustin serre les dents, l’écoute, encaisse, se concentre sur sa respiration pour garder son calme alors que le cœur bat la chamade entre ses côtes. Il lui parle de dépendance, de confiance, l’accuse de le prendre pour un con. Un con ? Là oui, absolument, un petit con qui veut se lancer à l’assaut d’une banque simplement parce qu’il s’ennuie. Qu’est-ce que ça cache tout ça, ces reproches, cette phrase qu’il lui débecte au visage, accentuant chacun de ses mots par une pichenette qui menace à tout instant de faire dégoupiller l’ancien mafieux devant lui ? Qu’est-ce qu’il veut dire par là, assurer mes arrières sans toi, qu’est-ce qu’il s’est mis en tête, bordel ? Une petite voix dans sa tête lui murmure la réponse, celle qu’il choisit en général d’ignorer : les sentiments.

Une grimace se dessine sur son visage fermé et il laisse échapper un grognement d’agacement avant de reculer. Il se détourne de lui, passe une main nerveuse dans ses cheveux qu’il se tire sur le coup de l’énervement. C’est ça ou il l’aurait bousculé à son tour, et de là il sait très bien où ce genre de provocation peut les mener. Il se retourne à nouveau vers Alan et le regarde, l’incompréhension se mêlant à la colère dans ses yeux, lève les bras dans un geste qui montre à quel point tout ça le dépasse. « Mais je t’ai jamais pris pour un con, putain ! C’est toi qui fait le con là ! On n’a pas besoin de braquer quoi que ce soit, on a tout ce qu’il nous faut, qu’est-ce que tu veux de plus ? » Il s’agace, perd sa contenance, s’approche du buffet où est posé le portable d’Alan dernier cri. Ses doigts s’en saisissent, agitent l’objet. « Regarde ! » Il le repose, désigne la villa dans un geste panoramique. « Une piscine, une terrasse, des bagnoles… Regarde tout ce qu’on a fait, regarde tout ça, cette vue, regarde cette putain de télé qu’on allume jamais, » enchaîne-t-il en traversant le salon sous les yeux d’Alan pour désigner l’écran plat. « On a gagné tout ça, et le pire c’est qu’on le mérite pas. » Il a un rire désabusé, sans joie, presque hystérique, avant de revenir vers cet homme qui lui a tout pris, cet homme à qui il a tout pris, et qui encore aujourd’hui est le seul à pouvoir lui faire perdre ses moyens comme ça.  « Et toi qu’est-ce que tu veux ? Tout foutre en l’air juste pour ne pas avoir l’impression d’être mon petit toutou ? » Il s’approche de lui à son tour, les doigts tremblants de colère empoignent le devant de sa veste avec fermeté. « Rentre-toi ça bien dans le crâne, Alan. Si j’avais pas envie d’être avec toi, j’aurais pu me casser un milliard de fois. Alors va dire à ta fierté de merde d’aller bien se faire foutre. » Il n’aurait même pas eu besoin de claquer des doigts. Les yeux sombres se toisent, et le bras tire un peu le jeune homme vers lui, quasiment inconsciemment. Il a autant envie de le frapper que de l’embrasser, là. Il lui a vraiment retourné la tête, qu’est-ce qu’il est devenu, sérieusement ? Il aurait dû le tuer, il y a longtemps. Parce que maintenant, c’est trop tard, il le sait. Il ne peut plus en supporter la simple idée.



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le vide aurait suffi - alan - Lun 3 Déc - 18:41



Le vide aurait suffit


Hermès ϟ  Bélénos .

Les mots qu'il prononce lui font grincer des dents, chaque syllabe, chaque son. Pourquoi a t-il l'impression d'être sur le point d'être trahi si ce dernier avoue pourtant vouloir être avec lui ? Cette sensation désagréable, que quelque chose de grave va se passer, que cette vie de calme n'est pas faite pour durer; Ce sera plus fort que lui, tout comme ça a été plus fort que lui de venir se venger sur sa femme et sur son gamin. C'est de la connerie tout ça, juste de la connerie et Alan regrette presque le jour où il lui a proposé cela. Il aurait dû partir seul, refaire sa vie et ne pas se rendre dépendant de lui. Désormais ce lien est indissociable, ils sont dans la merde tous les deux. Ce n'est pas le confort matériel qu'il cherche Alan, c'est ce que ne comprend pas. C'est de l'extra, il avait cru que ça comblerait ce qu'il cherche à combler depuis ces dernières années Alan soupire, il s'en tape de tout ce qu'il lui montre, l'argent c'est ce qui lui achètera la rédemption, une vie, et il a besoin d'en avoir plus pour être intouchable, acheter sa liberté.  Col empoigné les yeux dans les yeux, Alan s'extirpe de son emprise et fait un pas en arrière sans le lâcher du regard, il le toise. « Je cherche pas le confort matériel Augustin» Ton sec et froid, ça ne sera pas réparable, la blessure ne pourra se refermer tant qu'ils auront ce passé commun, tant qu'il n'aura pas obtenu justice du malheur qui s’abat sur lui depuis des années par sa faute.

« Tout ça, ça va s'arrêter un jour parce que t'as pas confiance en moi et parce que j'ai pas confiance en toi. » C'est un fait un constat et Alan veut se prouver à lui même que sans lui il saura survire dans ce monde qui ne veut plus de lui. Il retira son bonnet, sa veste, laisse tomber l'attaque, pour le moment il a besoin de ne pas y penser, il n'est pas dans l'esprit d'une attaque sur la banque tout de suite, Augustin a trop échauffé son esprit pour qu'il se concentre correctement sur ses agissements. Il laisse Augustin dans la chambre après l'avoir bousculé de l'épaule pour se frayer un chemin et se dirige dans la cuisine pour se servir un verre. Whisky, qu'il se sert et descend tout aussi vite à s'en brûler la trachée. Le regard sur perd sur l'horizon, l'océan Atlantique balaye les côtes de l'argentine et le soleil se couche, plonge dans l'obscurité. La cigarette vient s'ajouter à ce rituel trahissant ses anciennes peurs et angoisses, à cause de lui, les cheveux en bataille sur le dessus du crâne les mèches lui tombent devant les yeux quand il l'allume. Et puis il tourne le regard vers Augustin, ses sentiment en plein bordel, la haine, l'amour, les deux ne sont pas faits pour cohabiter. La fumée s'échappe d'entre ses lèvres, perturbe sa vision le temps qu'elle se dissipe. Il ne sait plus comment se comporter avec lui, s'il peut se laisser aller à cette histoire ou s'il doit y mettre un terme pour leur santé mentale à tous les deux. Augustin ne peut pas s'en accommoder après ce qu'il a fait à sa fille, c'est juste impossible, il ne lui a pas dit qu'il l'aime alors il cache forcément quelque chose. Il ne le comprend pas, il ne pourra jamais le comprendre parce qu'il ne sait rien de lui et qu'il n'a jamais rien sur de lui. Il l'a découvert sur le temps, il connait les moindres contours de son corps mais sous la chair, qu'est ce qui a bâti cet homme ? Mystère, qu'il est fatigué à tenter d'élucider. Alan ne montre plus le moindre signe d'agressivité, ses crises sont par phases, ça fait longtemps qu'il n'en a pas eues, mais là il continue de douter. « Pourquoi t'aurais envie d'être avec moi ? J'ai assassiné ta fille.Tu me hais, je le sais.»





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le vide aurait suffi - alan - Lun 10 Déc - 4:20




le vide aurait suffi
alan & augustin



Alan s’éloigne de lui, brise l’étreinte hargneuse. Pas le confort matériel ? Qu’est-ce qu’il veut alors, qu’est-ce qui lui manque ? Il sait au fond Augustin. Il sait quels trous béants sont creusés dans leur cœurs, à tous les deux. Ils en portent le fardeau, supportent le manque d’une vengeance inassouvie, de comptes non réglés et de rancœurs qui ne pourront jamais être lavés. Pas par tout l’or du monde, ni même par tous les orgasmes qu’ils peuvent se donner. Rien de beau ne pourra venir effacer le sang qui les macule, il n’y a que la mort qui possède ce pouvoir. Le pouvoir de venger. Le pouvoir d’oublier.

Mais ils n’en avaient pas été capables, et maintenant, après des mois à se voiler la face, la vérité leur éclate de nouveau en pleine gueule. Avec son lot d’incompréhensions et de ressentiments. Et cette vérité, c’est Alan qui la décrit d’une voix gorgée par la colère et la fatalité. Pas de confiance. Rien qui ne peut marcher.

Ça éclate comme un coup de tonnerre dans la pièce, et Augustin ne dit rien, le regarde sortir et le bousculer une nouvelle fois. Il ne dit rien, n’a rien à répondre à ce constat d’échec qu’ils avaient repoussé encore et encore, jouant à Bonnie & Clyde comme des putains de demeurés. Il ferme les yeux, Augustin, se laisse aller contre le montant de la porte et soupire, laisse la tension et la frustration s’échapper lentement de son corps encore agité par la rage. Il finit par rouvrir les yeux, fixe quelques minutes le mur de la chambre avant de se redresser et de retourner dans le salon. Son regard s’accroche à la silhouette d’Alan dans la cuisine, une nouvelle clope aux lèvres et un verre de whisky à la main. Augustin s’arrête, les regards se croisent à nouveau. Des regards toujours aussi sombres mais la tempête est passée, emportant le pire avec elle, laissant derrière elle seulement des ruines impossibles à rebâtir comme avant.

Des mèches lui tombent sur les yeux et il l’observe, sent son cœur rater un triste battement. Il se rappelle de son visage de gosse lorsqu’il l’a vu à la télé pour la première fois, se rappelle de cette colère qui lui avait glacé le sang lorsqu’il l’avait menacé à Fourvière. Se souvient de ce visage jeune et pourtant marqué des pires choses de la vie, se souvient de son air malade et affaibli dans leur cabane miteuse, avant qu’il ne laissent la mort de côté et n’essaient d’embrasser une autre façon de s’aborder. Il se souvient de ces gestes qui s’étaient faits tendres et révérends, de ces yeux qui l’observaient autrement, de ce même visage qui avait perdu dix ans et qui parfois s’illuminait d’un sourire incomparable.

Des mèches qu’il a envie de toucher du doigt, un sourire attendri sur les lèvres et le feu rougeoyant à l’unisson dans leurs cœurs blessés. Mais il n’y a rien à faire, il n’y a plus rien à espérer – il ne sait même pas ce qu’il espérait, au juste. Et la question tombe, songeuse, cinglante, tranchante.

Il se détourne, le regard se parant de nouveau d’acier. Ses pas traversent le salon et il gagne le réfrigérateur qu’il ouvre un peu sèchement pour se sortir une bière. « J’en sais rien, » qu’il répond en refermant la porte. Décapsuleur, capsule jetée dans la poubelle. « J’ai tué ta femme. Ton gamin. » Il l’avoue, l’a toujours assumé. L’une était la vengeance, l’autre un accident. Mais la rage qui toujours bout dans un coin de son âme l’interdit de se justifier. Il a fait ce que ses tripes lui disait de faire. Pour Benicio.

Augustin repose son regard sur Alan. « Je les ai tués. Et pourtant tu es là. » Et pourtant tu m’as dit m’aimer. Était-ce une folie passagère, cet aveu, ou bien est-ce qu’il défendrait toujours ces mots aujourd’hui ? Il ne demande pas, Augustin, parce que pour être une folie, celle là c’est la pire de toutes – et parce qu’il a peur de sentir son cœur s’emballer encore s’il devait réitérer. Surtout après cette dispute, alors que tout s’effrite autour d’eux une nouvelle fois. Il s’avance un peu dans la cuisine, sans pour autant approcher Alan, et boit une gorgée de bière. Le liquide est rafraîchissant mais ne l’aide pas à faire le tri dans ce merdier. « Comment peux-tu me supporter ? » Il tapote la bouteille en verre de ses doigts, pensivement, sentant la frustration revenir comme un boulet de canon, et un brin de tristesse avec. « Je sais pas ce qui nous est arrivé. J’y comprends rien. Je t’en veux – à mort, » avoue-t-il, détourne le regard un instant et tente de ne pas penser à Nina. « Mais je te veux aussi. Toi. » Toi, sans tout ça. Un Toi qui n’existe pas.



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le vide aurait suffi - alan - Jeu 13 Déc - 17:01



Le vide aurait suffit
Ce que tu touches, tu le détruis. Mon corps se couche sur ton ennui. J'ai fait l'impasse sur les mots doux. Comme une terrasse en plein mois d'août. Fais pas semblant car je le sais, tu ne m'aimes que parce que je te hais. Mais c'est pas grave, tant pis.

J'prendrai un taxi.


Hermès ϟ  Bélénos .


Le calme après la tempête semblerait il pourtant la tension est palpable, ils ne se sont pas disputés depuis bien longtemps. Cette interlude de quelques mois entre la richesse et les caresses n'était qu'une vaste illusion, ce n'était pas fait pour durer, ça ne sera jamais fait pour durer. Ce n'est qu'une passade, parce qu'ils se sont retrouvés tous les deux, parce qu'Augustin a pu habilement tisser ses fils et ses pièges autour de lui pour en faire ce que bon lui semble et s'enrichir. C'est comme ça qu'il le voit Alan, et plus il réfléchit plus l'évidence le frappe. Il lui pose cette question et la réponse ne vient en aucun cas le satisfaire. Parce qu'il ne peut être sincère, parce qu'Alan n'a pas confiance en lui. Il lui dit qu'il lui en veut, retourne la question, dans tous les sens et Alan serre les mâchoires, est ce qu'il cherche encore à le voir se soumettre en lui répétant ces mots qu'il lui a déjà prononcé et qui n'a trouvé nul retour ? Augustin pour sa défense montre une dualité qu'il ne connait que trop bien, mais cela n'est certainement pas suffisant pour quelqu'un comme Augustin, il ne peut pas se contenter de se poser la question, il y a plus que ça derrière son air abattu, ses faux airs désabusés qui commencent à énerver Alan. Le lyonnais resserre ses doigts sur son verre, la réponse était pitoyable, ne fait qu'amplifier la colère dans le coeur d'Alan. Et alors, il ouvre à son tour la bouche, cette fois c'est la dernière, car il n'est pas convaincu.

« Tu le fais exprès hein ?! Je te l'ai déjà dit pourquoi bordel ! tu m'as harponné, lavé le cerveau et tu te réjouis de me voir aussi faible !» Parce qu'il ne lui a jamais dit, il ne lui a jamais répondu, Alan doute de sa sincérité et désire désormais que cette histoire ne soit plus qu'un vulgaire souvenir. Dans l'oubli, quitte à oublier sa femme et son fils, parce que désormais leur seul souvenir est associé à Augustin. « Je te le redirai jamais Augustin» Lave toi dessus, aurait il ajouté, c'est dit et décrété, que l'amour qu'il lui porte ne sera plus jamais avoué. Pourtant Alan sait qu'il ne peut lutter contre ses sentiments, qu'à chaque fois qu'il le voit il meure d'envie de glisser ses doigts sur sa peau, s'imbiber de son odeur. « Je vais m'en aller d'ici, tu ne me reverras plus jamais et tu pourras plus jamais avoir la moindre maitrise sur moi. » Alan fuit le regard d'Augustin, parce que ces mots là lui déchirent le coeur. Cela se voit d'ailleurs, qu'il les dit mais qu'il ne désire pas s'en aller de cette manière parce qu'il a eu les prémices d'une vie de calme et d 'amour, il a déjà envisagé la possibilité de l'aimer en oubliant cela, mais est ce que ce sera le cas d'Augustin ? C'est pourtant nécessaire de partir, il faut le faire maintenant avant que tout ne devienne pire parce que malgré tout ça reste dans un coin de sa tête, ces interrogations sans cesse sur l'honnêteté d'Augustin vis à vis de lui. Il accepte d'envoyer valser ces histoires, de ne plus chercher vengeance et surtout de ne plus jamais chercher à le revoir, ni même penser à lui juste pour que sa santé mentale puisse rester intact maintenant qu'il a retrouvé du poil de la bête. Et avant qu'Augustin ne le détruise tellement qu'il en mourrait d'avoir le coeur brisé à ce stade là.« Tu comprendras le jour ou tu sauras aimer autre chose que toi même.»





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le vide aurait suffi - alan - Jeu 13 Déc - 18:55




le vide aurait suffi
alan & augustin



L’agressivité revient dans la réaction d’Alan, étincelle qui remet le feu au brasier encore chaud. Augsustin se tend instantanément, serre la bière entre ses doigts. Il a une grimace narquoise, presque moqueuse en entendant les mots lavé le cerveau, se détourne de lui pour ne pas avoir à le regarder dire de telles conneries. Il secoue la tête, l’agacement monte à chaque nouvelle parole. Comme s’il l’avait cherché. Comme s’il l’avait fait exprès. Il n’a jamais rien vu d’autre en Alan qu’un ennemi à abattre, s’il avait accepté de l’aider au départ c’était simplement parce qu’il arrivait pas à se laver de sa culpabilité vis à vis de Nina. Et le gosse aussi, le bébé. Il avait pas voulu le tuer. S’il l’avait vu, il n’aurait pas tiré ce jour là. La femme, ouais – parce qu’on s’en remet de ça. Le gosse, par contre… Mais le petit cinéma d’Alan l’exaspère, il joue les victimes comme s’il n’avait rien à se reprocher, fait la pleureuse et l’accuse lui d’avoir… d’avoir quoi ? D’être rentré dans sa tête ? Il a pas ce pouvoir là, Augustin, tout manipulateur qu’il puisse être. Il l’a pas forcé à avoir ces sentiments de chochotte là, il y est pour rien. La main tremble de colère alors qu’il range des pots de sauce tomate dans l’armoire, simplement pour s’occuper les doigts.

Je te le redirai pas. Il s’arrête dans son geste, pose le dernier paquet et ferme la porte. Soupire lentement par le nez, puis se tourne pour le regarder, les yeux noirs lançant des éclairs. C’est ça qu’il veut ? C’est ça qu’il attend ? Une réponse ? Augustin serre les dents, boit une gorgée de bière. Il aura rien, rien du tout. Il a tué Nina, qu’il ne s’attende pas à ce qu’il joue les romantiques avec lui. A quoi il s’attentait ? Sérieusement. Et bien vas-y, pars, voudrait-il lui ricocher du tac au tac, juste pour lui faire mal, mais il se retient. Parce qu’il ne le pense pas, parce qu’il lui a demandé de rester. Parce que même s’il a envie de lui arracher la tête, là, maintenant, au fond ce n’est pas ce qu’il veut. Et lui non plus n’en pense rien, s’il peut en croire son regard fuyant. Augustin sent une infime part de lui commencer à s’adoucir, le brasier s’étioler soudainement en reconnaissant l’air perdu dans son attitude. Mais c’est de courte durée. Une seconde, pas plus.

Car les derniers mots ont l’effet d’une grande claque dans la gueule. Cette fois, rien n’empêche le sourire mauvais et cynique de lui étirer les lèvres, alors que les mots se répètent en boucle dans sa tête, refrain ridicule et consternant. Il n’a jamais aimé personne d’autre que lui c’est vrai, il l’avoue, l’assume, le revendique même. Hermès doit pouvoir voler de ses propres ailes sans boulet pour le ralentir, non ? Mais il y avait deux noms, deux âmes qui seules brillaient dans son firmament. Il y avait Benicio qui était son tout. Et puis il y a eu Nina. Il n’y avait qu’eux dans son monde, qu’eux qui comptaient vraiment. Et lui, ce petit con, cette mauviette qui pleurniche sur ses émotions, lui est passé par là, a tout fait disparaître. Lui. Qu’est-ce qu’il espérait de ce gosse, qui vient le sermonner, lui faire la morale, agiter sous son nez ce qu’il lui a arraché ? Il ne regrette plus rien sur le coup de la colère, Augustin, là il est certain que s’il avait le petit Maxime entre ses mains de nouveau, il lui exploserait la cervelle sans aucun remords. Pas le moindre.

La colère bout en lui et il a envie de rire, un rire mauvais, un rire méchant – il a envie de prendre ce couteau sur le plan de travail et lui planter dans le cou pour lui apprendre un peu ce que coûte son insolence. Mais il ne fait rien, reprend un gorgée de sa bière, nourrit calmement cette colère comme une poule couve patiemment son œuf, attendant qu’il éclose. Il fait quelques pas en silence, laisse le temps faire son affaire, jouer avec les méninges d’Alan et les siennes. La bouteille posée sur la table, il ouvre un tiroir et sort de quoi se rouler une clope. Il s’assoit sur une chaise, prend une feuille, un filtre, commence à piocher dans le paquet de tabac. Gestes maîtrisés – un peu trop, trahissant la concentration qu’il lui faut rassembler pour ne pas laisser exploser sa rancœur. La cigarette est roulée, parfaite. C’est sûrement l’une des plus belles qu’il ait jamais roulée.

Il tapote le côté filtre sur la table, allume la clope et se la pose entre les lèvres avant de ranger les paquets dans le tiroir. Il ramasse les miettes sur la table, se lève pour les jeter à la poubelle. Il s’arrête dans la cuisine, souffle la fumée, sent la cigarette se heurter à la nervosité dans tout son être. Ça doit sûrement faire des étincelles, à l’intérieur. « J’aimais quelqu’un, » rappelle-t-il d’une voix doucereuse, dans laquelle roucoule la perfidie de la vengeance. Il a oublié, Alan, que dans leur autre vie le flic c’était lui. L’ordure, elle est en face de lui. Et elle prend son temps pour bien aiguiser la lame. « Aide-moi à me souvenir de son nom, s'il te plaît. » Il tire sur la clope, savoure l’odeur de fumée et le goût de la riposte. « Ça commençait par un N. » Il souffle la fumée comme pour ponctuer la première lettre. « Après, il y avait un I. »  Nouvelle fumée, un sourire carnassier sur le visage. « Un N, puis un A. Nina. » Il souffle un nouveau nuage de fumée, sort le briquet et décide de cramer le reste de la clope qu’il laisse tomber sur le plan de travail devant lui. « Partie en fumée. Comme ça. »




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le vide aurait suffi - alan - Ven 14 Déc - 9:45



Le vide aurait suffit
Ce que tu touches, tu le détruis. Mon corps se couche sur ton ennui. J'ai fait l'impasse sur les mots doux. Comme une terrasse en plein mois d'août. Fais pas semblant car je le sais, tu ne m'aimes que parce que je te hais. Mais c'est pas grave, tant pis.

J'prendrai un taxi.


Hermès ϟ  Bélénos .


Destruction - les murs s'effritent sous les regards noirs qu'ils se lancent, un foyer qui jusque là était paisible se retrouve au cœur de la tempête. Et l'incendie rallumé, Alan observe Augustin se mouvoir et agir avec minutie, pour ne pas salir, prend soin de ces lieux comme s'il s'y sentait réellement chez lui. Alors lui aussi est pris dans l'illusion ? Ces mimiques et ces expressions sur son visage lui indiquent finalement que non, bien sûr qu'il n'apprécie pas les mots qu'il lui lance à la figure mais pire encore un frisson d'horreur remonte l'échine d'Alan quand il le voit ironiser et sourire, amusé. C'est tout ce que ça lui fait ? Ça l'amuse de constater qu'encore une fois ils échouent ? Ou alors est ce que c'était prévu ainsi depuis le début ? Alan ne connait pas Augustin et se rend compte qu'il ne pourra jamais le comprendre. Alan était quelqu'un de droit avant, Augustin n'a jamais été une bonne personne, c'est un bandit, un délinquant, une ordure sans foi ni loi, se réjouit de l'avoir fait souffrir en tuant deux innocents. Pourquoi est ce qu'il fait cela ? Pourquoi jouer de cette manière avec lui plutôt que chercher le duel final qui définira qui doit vivre et qui doit mourir dans ce cercle vicieux de vengeance ? Alan serre les dents, s'abreuve d'alcool comme pour calmer ce nœud pris dans celle-ci. Il s’assoit, nonchalant, ce comportement là l'irrite, il n'a jamais rien pris au sérieux, il s'amuse c'est un enfant. Capricieux, égoïste, cruel, la liste de ses défauts est bien longue et a tendance à occulter toutes les qualités qu'il a pu déjà lui trouver. Doux, attentionné, intelligent. Tout cela n'existe plus aux yeux d'Alan qui le perçoit de nouveau comme son ennemi numéro 1, la cause de son calvaire, celui qui pourrit le sol qui fait son chemin jusqu'en enfer.

Et il ouvre la bouche Augustin, isolent, fait miroiter un jeu, une devinette cruelle qui de nouveau fait chauffer ses tripes. Il contient la colère, décide de ne pas rentrer dans son jeu et se focalise sur son verre, mais il l'achève, compare son action à quelque chose de facile, comme s'il avait pris plaisir à éliminer sa fille, comme si c'était lui la pourriture dans le fond, lui rejette la faute. Tout ça c'est de la faute d'Alan parce qu'il n'a pas été assez fort, parce qu'il est tout simplement devenu celui qu'il a toujours refusé d'être. Et Alan exècre qu'on le compare à ce qu'il pense déjà d'Augustin, à cause de l'immonde facilité qu'il a eu de tuer sa compagne et son enfant.

La colère gronde comme un orage d'été, il cède à cette dernière, ne pouvant s'en empêcher et jette son verre contre le mur en ayant pris soin de viser Augustin, loupé, ce qui le frustre davantage; Alan se lève, réduit la distance entre lui et celui qui était pourtant son allié et envoie son poing s'écraser dans sa figure. Toute sa violence et sa colère dans ce même coup qu'il ne retient pas, il a envie de lui faire mal, là tout de suite. Alan ne le ménage pas, envoie un autre coup dans le ventre pour lui couper la respiration et l'envoie au sol sans lui donner la moindre chance de se défendre. « T'en as pas marre de tout ça hein ? Faut toujours que t'en rajoutes ?! » Il le secoue, l'empoigne par le col, ses mains brûlantes chauffent le tissu. L'hystérie dans le regard, fou furieux contre cet homme encore une fois il lui prouve qu'entre eux rien n'est possible, ni amitié ni amour. Trop de rancune entre eux.  « Qu'est ce que tu veux bordel ?? Dis moi qu'est ce que tu veux à la fin ?! Pourquoi tu joues avec moi comme ça ??» hurle contre son visage, crache la frustration dans la tronche. Est ce que c'est ça qu'il veut voir ? Le désespoir et la colère de ne plus savoir quoi choisir entre partir et mourir? Il l'a en face de lui, Alan complètement déboussolé par son existence, il cherche la vengeance et souhaite aussi quitter ce monde injuste. « Je meurs tous les jours de ne pas avoir su qu'elle était là !! C'est toi que je voulais tuer !! Pas elle !! Je suis pas comme toi je suis pas un lâche !!»





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le vide aurait suffi - alan - Dim 27 Jan - 19:09




le vide aurait suffi
alan & augustin



Son petit jeu cruel a l’effet escompté : la colère se réveille, destructrice, ravageuse, et Augustin évite de justesse le verre de whisky qui explose sur le mur derrière lui. Le sourire malsain reste en fantôme sur ses lèvres, son cœur bat à mille à l’heure entre ses côtés, excité par l’adrénaline, agité par la rancune, et au fond, caché sous la haine, il sent qu’il se fissure encore un peu. Car ils en sont là, à se cracher au visage.

Retour à la case départ.

Retour à la réalité.

Et ça fait mal.

Tout comme ce coup de poing bien dosé qui lui défonce la pommette, il sent quelque chose craquer mais n’a pas le temps de s’en préoccuper car c’est un autre coup qu’Alan lui assène dans le ventre cette fois et qui lui coupe le souffle. Jeté par terre comme un malpropre, Augustin ne peut pas se défendre et se fait malmener, empoigné par le col il est secoué par la rage de Alan à son encontre, qui lui crache toute sa colère à la figure, toute cette haine, ces non dits, ces incompréhensions qui rendent toute paix impossible. Qu’est-ce qu’il cherche ? Il lui a déjà dit, Augustin, il cherche rien. Rien. Il erre juste dans ce monde tout comme lui, privé de cette vengeance qui le brûle il n’a plus de sens à donner à sa vie. La survie était devenu le seul objectif en vue, perdu dans cette tempête, la survie sans savoir pourquoi. Puis l’argent. Puis Alan. Mais là tout s’écroule autour d’eux, autour de lui, et il se rend compte que rien n’a changé, que toutes ces idées vagues n’étaient que mirages : qu’avec Alan il n’y aura jamais rien d’autre que la fureur et la mort. Parce que quand il le voit il se souvient des yeux de Nina, de sa voix, de son visage ; et que au final, rien ni personne ne pourra jamais la lui ramener, peu importe qu’il essaie de laver ses erreurs auprès de ce gamin paumé qu’il a détruit.

Les mots hurlés heurtent eux aussi mais c’est un refrain contre lequel il est depuis longtemps immunisé. C’est le visage qui brûle là où il l’a frappé, les abdos qui se crispent après le choc. Il ouvre les yeux sur ce visage déformé par la détresse et la colère, ce visage qui a un effet destructeur sur lui, bouleversant, un effet qu’il n’a jamais su décrire ni comprendre. Mais ces espoirs murmurés sont brisés désormais, tout comme ce verre qui gise sur le carrelage, en mille morceaux qui rentrent dans la peau de ses mains lorsqu’il reprend appui tant bien que mal. Ses yeux ne quittent pas ceux de Alan, les pensées courent, filent, s’entremêlent et il ne sait pas quoi répondre, n’a plus les mots ni l’envie de chercher quelque chose à lui répliquer, à lui donner. Il a joué, il l’a cherché. Il l’a trouvé, et Alan a craqué. Ils ont tout deux brisé ce qu’ils avaient construit, il s’en rend compte, mais il se rend compte que c’était couru d’avance comme il s’en doutait.

J’aurais aimé me tromper.

Il ne dit rien Augustin, pour une fois. Les rôles sont inversés et il l’observe simplement d’un regard intense qui ne comprend pas, qui lui en veut, à mi chemin entre la colère et le regret. Il le traite de lâche. Il a peut-être raison, après tout, mais pourquoi se battre pour une cause perdue ? La hargne au cœur, ses poings lui disent de répondre au sang par le sang, mais Augustin s’est suffisamment battu avec lui. Il n’y a pas de solution. « Peut-être que je suis lâche. Je ne peux pas te tuer. » Il ne répond pas à ses questions, ne répond pas à ces déclarations qu’il connaît par cœur. Il pousse sur le bras de Alan, se débat un peu, s’extirpe de sa poigne et se traîne sur le sol le plus possible loin de lui, jusqu’à ce que son épaule rencontre le mur. Les bouts de verres percent les paumes, le tissu de son pantalon, quelques gouttes de sang tâchent le sol. Il se touche la joue, le rouge se dépose là aussi. Il baisse les yeux, ne le regarde pas en face. Il ne veut pas. Il ne sait pas ce qu’il y verrait, ce qu’il ressentirait. Tout est sans-dessus-dessous. « Si tu veux crever, crève. Mais laisse moi tranquille. »




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le vide aurait suffi - alan - Dim 3 Fév - 18:30



Le vide aurait suffit
Ce que tu touches, tu le détruis. Mon corps se couche sur ton ennui. J'ai fait l'impasse sur les mots doux. Comme une terrasse en plein mois d'août. Fais pas semblant car je le sais, tu ne m'aimes que parce que je te hais. Mais c'est pas grave, tant pis.

J'prendrai un taxi.


Hermès ϟ  Bélénos .


C'est fini, voilà, tout ce qu'ils ont fait, tout ce qu'ils ont construit. Ça ne peut marcher ainsi, ça ne peut durer. Alan sait qu'il a fait une erreur et se promet de ne pas recommencer. Augustin le conforte dans son choix de se rebeller quand il lui espère de crever, mais de le laisser tranquille. Il se relève, fou de rage, attrape son foutu sac et se tire de la maison sans plus épiloguer. Pas un regard, pas un mot de plus, désormais il veut être seul. Il veut apprendre à survivre seul et ne plus dépendre d'Augustin et de ses dons. Il ne lui doit rien, il n'a rien à apprendre de lui et se demande pourquoi est ce qu'il s'est laissé embrigadé par son allure de professionnel du cambriolage en croyant pouvoir apprendre. Rien, il n'a été qu'un pantin, il n'a fait que suivre ses ordres. Certes ça leur a réussi mais Alan le voit arriver, il va l'abandonner, le laisser dans la merde et après il se fera chopper et il payera les crimes commis pour deux. Il ouvre l'une de leurs voitures, décide qu'elle sera celle qui l'accompagnera durant son périple, envisage de rouler jusqu'aux USA après son cambriolage, où il sera bien plus facile pour lui de recommencer à zéro. Essoufflé, paniqué à l'idée de le voir se téléporter devant lui et changer d'avis, Alan appuie sur l'accélérateur et quitte leur luxueuse demeure. Il roule, longtemps, jusqu'à la bordée de la ville où il repère une bijouterie.

Garé dans un coin d'ombre, il reste assis, et malgré lui ne peut s'empêcher de regarder sur son téléphone portable les derniers sms qu'ils se sont échangés, et au cas où il lui en ai envoyé de nouveau. S'il lui demandait de revenir, il sait qu'il le ferait, qu'il ferait demi-tour, qu'il irait s'excuser. Il n'attend qu'un pas, un pas de lui. Un pas qui ne vient pas et à la nuit tomber, il se cagoule, jure et sort de sa voiture pour passer par derrière pour entrer dans la bijouterie. Il fait fondre le système de sécurité, pour le tordre, le casser et pouvoir ouvrir la grille qui cache la porte réservée au personnel. Il ne réfléchit pas, le cœur cogne dans sa poitrine, angoisse palpable. Augustin lui aurait dit, dans les moindres détails comment la boutique est constituée, parce qu'ils ont toujours étudié les plans avant d'entrer par effraction. Alan improvise, déglutit difficilement quand il bousille les caméra. Il ignore combien de systèmes antivol la boutique possède, il y va à tâtons, prie pour ne pas entendre la sonnerie. Alan ouvre le tiroir d'une vitrine, attrape tous les bijoux qu'il peut par poignées, les fourre dans son sac. Il peut à peine respirer avec cette cagoule.

Un coup de feu retentit dans sa direction, la balle se plante dans le mur derrière alors qu'il a tout juste le temps de se blesser. Et les insultes en espagnol fusent, l'alarme se déclenche, assourdissante. Pris de panique, Alan s'empresse de sortir, tient fermement son sac contre lui comme s'il jouait sa vie pour ces quelques montres. Il refuse de perdre, il refuse qu'Augustin lui dise qu'il avait raison. Il retrouve sa voiture, chassé par les coups de fusil dans sa direction, se prend une balle dans l'omoplate qui vient lui handicaper le bras. La douleur est telle, il démarre, passe les vitesses et tient le volant avec la même main et s'engage sur la route à vive allure. Il n'a nul part où se réfugier, alors il roule, simplement, manque d 'écraser des ados qui skatent sur la route, manque de se faire rentrer dedans par un camion. Il étouffe, retire sa cagoule en une fraction de secondes et se rend compte dans le rétroviseur qu'il est poursuivit par la police. Et merde, en plus il fallait que ça se passe comme ça. Et tout ce qu'il a fait lui éclate à la gueule, il mérite d'être arrêté, d'être enfermé, il mérite la peine de mort, il mérite toutes les horreurs du monde. Pourtant il fuit, l'instinct prend le dessus, tel un animal apeuré. Il s'arrête dans une favela, se planque dans un endroit, après avoir couru entre les maisons de fortune où la voiture de police ne pourra pas passer. Il se retranche, à plat ventre dans un débarras de fortune, hélas repéré. Fait comme un rat, il sort son téléphone par réflexe et compose le numéro d'Augustin. « Viens me chercher !! Augustin !! Ils m'ont eu ! » Coups de feu en rafale trouent les planches qui font les murs du débarras. Il reste à plat ventre, la poussière lui retombe sur le visage, lui pique les yeux. « Augustin !! Viens !! »





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