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Misery business - Cezar

 :: abandonnés
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Misery business - Cezar - Sam 15 Juin - 20:04


MISERY BUSINESS
FT. CEZAR ϟ ARIEL

I'M IN THE BUSINESS OF MISERY, LET'S TAKE IT FROM THE TOP. IT'S A MATTER OF TIME BEFORE WE ALL RUN OUT. SECOND CHANCES THEY DON'T EVER MATTER, PEOPLE NEVER CHANGE. ONCE A WHORE, YOU'RE NOTHING MORE, I'M SORRY THAT'LL NEVER CHANGE. AND ABOUT FORGIVENESS, WE'RE BOTH SUPPOSED TO HAVE EXCHANGED. I'M SORRY HONEY, I PASSED OUT, NOW LOOK THIS WAY



Réveil difficile, réveil morose. L’œil s’ouvre, lentement, glisse sur les courbes satinées, s’élève jusqu’à la fenêtre où se dégueule déjà la lumière crue d’une journée bien entamée. L’œil se referme, le corps bouge un peu et les liens se resserrent contre lui. Soupire à même la peau et le visage s’y enfonce plus fort, dans les rondeurs de la silhouette féminine lui servant de rempart aux ombres enveloppant le monde. C’est qu’il se rendormirait bien, dans cette position enchevêtrée, lové contre la chaleur douce et les parfums suaves aux arômes épicés l’embaumant de toutes leurs forces. Presque à s’imaginer qu’elle est sa mère. Pute comme lui qui devient une mère quand il en a besoin, fidèle alliée, amie inaltérable aux doigts se glissant avec une tendresse folle dans les bouclettes en bataille. Garde la tête hors de l’eau grâce à elle, un peu même s’il s’enlise dans sa peine sans parvenir à l’éviter. Lui qui s’est enfilé tous ses antidépresseurs dans un coup de sang violent, à bout et brisé, seul et prêt à crever plutôt que de continuer. Vilaine rechute d’un esprit depuis trop longtemps en équilibre sur le fil du rasoir de ses démons et ses angoisses. Récupéré des limbes de justesse, on lui a retiré l’accès à sa médication, c’est elle qui lui sert de pilulier journalier.

Plus facile de rester ici que de retourner au manoir. C’est déjà un supplice que de croiser le frère dans les couloirs écarlates, le savoir si proche et pourtant à des années lumières de sa portée. Vivre sous le même toit est au-dessus de ses forces pour l’instant. Besoin viscéral de panser ses plaies, recoudre la blessure de son pauvre cœur avec du fil grossier pour que s’atténue l’hémorragie, que se recolle les miettes de son assurance et qu’il redevienne un peu plus ce qu’il est censé être d’ordinaire. Autre chose qu’une coquille vide soumise à ses colères et sa rage, plus prompte à s’enflammer qu’à faire preuve de bonté. Humeur crade qui le poursuit à en faire ressortir les côtés les plus sombres d’une personnalité qui semblait pourtant faite pour briller et rien d’autre.

Je dois y aller, tu devrais descendre un peu… Timbre de velours et les lèvres contre le front embrassent la peau pâlichonne. Dernier jeu de doigts dans les bouclettes et l’étreinte se défait quand elle se lève. Catin filant en silence pour enfiler sa tenue de scène, voiler sa peau d’ébène pour mieux se dénuder devant ceux qui paieront pour l’avoir. Et lui reste là, étendu entre les draps avec la sensation nauséeuse d’être vide. Carcan de rien qui se met malgré tout en mouvement après de longues minutes de silence et d’immobilisme. Petit vieux qui bouge, raide, le corps encore bousillé à planquer sous le tissu d’un t-shirt et d’un jean sans attrait. Epousent les courbes mais ne les montrent pas, à peine un bout de ventre dévoilant le nombril au détour de bras qui se lèvent, affolant indécent planqué derrière la banalité de n’importe qui. Inspiration courage et il délaisse la chambre, descend en silence dans l’antichambre de l’enfer. Occupée avec parcimonie à cette heure encore trop jeune précédent le début de soirée. Quelques clients avachis aux bras de putains sensuelles, d’autres lorgnant les courbes sous le couvert de leurs verres aux vapeurs qui enivrent. Lui se dirige vers le bar et se hisse sur le comptoir, croise les jambes au coude en appui contre un genou et sa main en coupe dans laquelle il glisse son menton. Contemple d’un œil morne le spectacle aux relents viciés de son quotidien.

Aux premières loges pour assister à la valse des couples factices, ceux qui s’affalent sur les banquettes comme ceux qui s’apprêtent à rejoindre les étages. On le lorgne il le sent mais n’y prête aucune intention. Joue les inaccessibles, l’insolent gamin toisant son assemblée de toute sa mélancolie.

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Misery business - Cezar - Dim 16 Juin - 21:51

Trop tôt, trop tard, le temps est une notion pénible et contradictoire, hier, aujourd’hui, demain, de l’illusion encore que les hommes s’imposent et des journées qui s’égarent dans la crasse imperceptible de la ville. Ashmill océan, peuplés de gens crevés rejetés, échoués depuis les pays soviétiques, le kremlin devenu famélique. Visages trop blancs, trop carrés aussi, longilignes ou à géométrie variables, perdus dans leur si joli cyrillique. Ils ont les dents longues et acérées qui rongent et qui niquent, l’anglais mal aimé par ici quand on prend la peine de s’y essayer. Ils n’aiment pas les étrangers, ceux à la peau colorée, même un peu, un tout petit, alors ils toisent et s’enferment dans petites cases étroites, trop étroites. Comme des cagettes à poissons sur un marché gigantesque. Et j’en déteste l’ensemble, les relents, la moisissure et les algues qui traînent ça et là, mais comme toute la violence exsangue de toute culpabilité même quand elle se crache ou se siffle s’écrase sur le sol et tout le sel qui roule et en découle. Alors peut-être que je ne suis pas tellement étranger et que c’est bien là que je dois demeurer.

Ode à la cruelle, à cette pute de vie le Red Lantern se mire, trésor perdu, mais pourtant connu de tous ceux qui ne pensent qu’à s’échouer, qu’à s’enliser un peu plus. Je fends les corps, les yeux dans le vide, lentement. Aujourd’hui. Premier jour ou soir, pas le dernier, au moins, jusqu’à ce qu’il ne me reste plus de dette, que je ne doive plus rien à personne et que j’en sois complètement délivré. Hors de question pourtant de faire comme si tout m’était imposé, d’avoir l’œil égaré, effaré même devant les spectacles des autres qui se languissent du plaisir facile, des minutes d’éternités qu’ils voudraient grappiller. Là encore étranger, mais trop habitué au sexe facile pour en être complètement paumé.

Exit pourtant les jolies soirées, les rombières trop desséchées et les vieux trop friqués, mais incapable de bander. D’escort à prostitué, la différence est infime, sauf qu’il semblerait qu’ici, à part des verres et des œillades intéressées personne n’aura rien d’autre à offrir, que tout se terminera forcément dans draps usés. Peu importe. Je me dirige vers le bar, silhouette familière de dos, petite sirène aux allures squelettiques. Le temps, étrange, là encore, parce qu’il me semble t’avoir toujours connu ainsi, comme s’il n’avait jamais eu de prise sur ce corps-là. Échec vivant, ou presque, un autre reflet de mon incapacité. Je me rappelle de la chute, celle que j’avais organisé avec beaucoup de soin, pour mieux fixer en toi une emprise que je voulais déjà, cinglée, ancrée dans ta peau, jusque dans tes os, que j’ai tordu, tordu, puis perdu, perdu, dans des profondeurs abyssales des excès auxquels je t’ai convié, jusqu’à ce que tu m’en deviennes inaccessible et puis.

Alors tu aurais dû crever. Ah. Quel joli sacrifice ça aurait été, sur l’autel de mon égo tout entier, vraiment.

Je me souviens. Et je déteste m’en rappeler. Je pose ma main sur ce dos, cette nuque que j’aurais peut-être du briser, parce qu’ainsi rien ne m’aurait échappé. Aussi bien tes yeux, ton corps et ton âme en entier. Au véritable prénom je préfère utiliser : Ariel. Mon regard coule vers le tien. Je mentirai si je prétendais être surpris. Parce qu’ici, c’est une parodie de vie, des existences chiffonnées embrigadés malgré elles, malgré tout ou une suite logique à un destin complètement fracassés.
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Misery business - Cezar - Mar 18 Juin - 19:49



Contemple mais ne voit pas, perdu dans les limbes du décor écarlate et pourtant si morne qui s’étend devant ses yeux. Ariel soupire comme ces gamins fatigués d’entendre les adultes raconter inlassablement les mêmes histoires qui n’ont ni queue ni tête. Fatigué d’exister entre ses murs, centre d’une attention viciée qu’il a pourtant aimé être au début de sa fringante carrière, la créature insolente, sexe incarné pour qui tous se damneraient pour ne serait-ce qu’un moment entre ses draps. L’éclat est toujours là, s’invite autour de lui comme une aura mauvaise dont il ne parviendrait pas à se défaire. A le sentir dans l’œillade qu’un homme lui lance, les mains pourtant harponnées à la croupe d’une catin au sourire trop épanouie pour être réel. Se moquent du vrai, il n’y a que le faux qui compte et qui les complait. Soupire à nouveau et tapote des doigts contre sa joue. Fatigué Ariel, dans ses paupières lourdes qui battent le rythme d’un sommeil collé à son cerveau depuis qu’il a quitté le bureau de maître des lieux, pourtant des jours plus tôt. Il vit dans un rêve aux allures de cauchemars, erre dans les délires des autres en fantôme que l’on bouscule mais qui n’existe plus vraiment. Sans le frère il n’est rien, c’est une évidence. Juste une ombre, un portrait raté et terne de ce qu’il est vraiment. Un peu comme ce soir il y a cinq où sa vie nocturne s’est embrasée dans les couleurs rouge et bleue des gyrophares d’ambulance. Pour crever dans ses cendres ensuite, et ne jamais recommencer, débauche personnelle laissée derrière dans les replis aseptisés de sa chambre d’hôpital.

Au nom qui s’élève, si proche, s’ajoute le sursaut d’une main sur sa nuque. Contact physique gênant, le tactile presque gêné de s’être ainsi laissé berné bat des cils et pose ses yeux d’animal perdu sur l’homme s’invitant en météorite dans son orbite. « - Cezar. » Présentations faites, non pas qu’elles soient nécessaires tant les deux se connaissent. Trop intimement pour que l’instant ne soit pas dérangeant, le regard s’accroche à celui de l’autre, y catapulte tout son inconfort auquel s’ajoute la nuque soudain raide. Muscles tendus sous la pogne, les reins se creusent et tout le corps se redresse, alangui d’un félin abimé mais pas encore totalement bousillé. « - Tes clients habituels n’ont plus besoin d’être escortés pour que tu viennes ici ? C’est toi qui a besoin d’une potiche pour qu’elle te caresse les chevilles ? » Moqueur accompagné d'une moue mauvaise de celui suçant un citron trop acide, l’esquisse tiraillée entre bouderie et sourire de gamin bravache fier de sa moquerie.

« - Payer pour flatter son égo, quand on y réfléchit ce n’est pas si étonnant. » Susurre finalement le prostitué sous le couvert d’un regard mutin, la tête se penche légèrement sur le côté comme le ferait un chiot pour amadouer son maître. Sans se défaire de l’emprise pesant sur sa nuque, tiraillé entre l’envie douloureuse de le faire, et celle encore plus insupportable de rester là, sous l’emprise toxique de cet homme qui ne l’est que trop. Morceau nocif d’un passé commun, période noire durant laquelle les limites n’existaient pas vraiment. Fait pour briser ses chaînes, apprendre à ce connaître dans les endroits les plus sales du monde. Et voir en Cezar la clé de sa liberté, l’adoration viciée d’un fou trouvant dans les yeux d’un autre fou tout le courage nécessaire afin de s’affirmer pour de bon.
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Misery business - Cezar - Sam 22 Juin - 19:08

Et je ne suis pas le seul à me souvenir et à repenser au passé, au temps d’avant révolu et pourtant réincarné. Je me veux familier et envahissant parce que je sais que quelque part se cache l’ombre d’un autre qui me regardait comme si j’avais la solution, l’unique capable de comprendre aussi l’éclat qui brille dans ces pupilles. Alors j’accueille, avec nonchalance, les premières remarques, comme des éclats de verre sur ma sublime carnation. Les épaules haussées, rejetées, parce que tu penses comprendre ce que je suis, tu sembles le croire sincèrement, avec cette morgue insolente qu’ont les idiots. J’esquisse un sourire qui contraste avec l’agacement que je ressens. Car je n’ai pas besoin que l’on me flatte, que l’on me dise combien l’on m’aime, il me suffit d’exister et d’extirper des autres cet adoration. Et pourtant tu devrais le comprendre mieux que quiconque puisque tu dégages encore ce genre de magnétisme. Ah sacré temps.

Je délaisse ton visage et ta nuque, en même temps, l’œil qui se promène aux alentours, simplement pour se faire une idée du royaume à hanter, désormais. Pour combien de temps ? Je l’ignore. Combien d’argent valait ma vie et combien de millénaire je mettrai à repayer le maître des lieux. Ma bouche tremble de dégoût, parce qu’il y en quand je pense à la déchéance, quand je repense aussi à la douleur et à l’impuissance, les coups dans l’abdomen. Mais ici, personne ne me fera du mal si je ne l’ai pas désiré, bien maigre consolation. Comment c’est, par ici ? Oh sans doute décadent, sans doute navrant, sans doute cataclysmique aussi, quand les corps s’égratignent, se confrontent et s’étreignent. J’appose ma paume contre ma joue, pas non plus idiot pour penser que si toi tu t’es perdu entre ces murs c’est pour profiter du spectacle. Tu te tiens là et tu attends qu’on vienne te réclamer une danse, te supplier d’accorder le creux de tes reins ? Je me décale, repère des regards insensés se poser sur toi. Même si je doute que tu aies été jamais regardant. Alors tu ne dois pas beaucoup te faire prier. Et j’esquisse un rire qui se veut complice, tant mon esprit s’abîme à ressasser les échecs du passé, comme une vieille histoire un peu rayée. Rancunier, jusqu’au bout, tu vois, moi non plus je n’ai pas vraiment changé. Ou peut-être. Peut-être que tout a changé depuis la foudre.

- Demain. Je commence, cherchant ta pupille pour m’y greffer. Je ferai parti du cortège des putes de l’endroit. Enfin, j’en suis déjà, simplement, ce soir, il faut que j’observe, que je comprenne, que mon abdomen finisse de s’en remettre. Je redresse la tête, posant simplement mon bras sur le bois. J’ai la fierté qui palpite un peu d’avouer que j’ai perdu tout ce que je me suis longtemps targué de posséder, le monde dans son entièreté, l’humanité sous ma coupe, du moins ceux gravitant dans mon sillage comme des satellites détraqués. Et combien de temps pour récupérer ma dignité ? Je n’en sais rien, mais s’il faut que je la grappille auprès de ceux que j’ai un jour possédé alors je le ferai avec volontiers, car l’égo palpite plus intensément maintenant que je me rends compte que j’en suis au même stade que toi. Enfin presque. Presque. Il y a des enfers que tu ne connaîtras jamais. Que je ne connaîtrais jamais.
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Misery business - Cezar - Lun 24 Juin - 19:43



Sourire et nonchalance, rien n’a changé. A peine quelques rides supplémentaires, celles que l’on aperçoit en plissant les yeux parce qu’elles sont encore trop fragiles pour être évidente. Un faussé entre eux pourtant, creusé par le sexe et les nuits d’insolences passées à ronger la vie jusqu’au trognon. Années débauches pour se trouver au milieu du vide d’une existence fracassé avant d’avoir commencé, il l’a vénéré cet homme qui le tient sous sa paume. Comme une mauvaise drogue, trop toxique pour être supportable et en même temps incapable de s’en défaire. Adoration malaise et malsaine encore en miettes sous la peau, à s’agiter au contact des phalanges sur sa nuque, le petit cœur battant plus fort et le souffle en suspens dans la poitrine. Une part de lui veut y revenir, à ces mois de bacchanale sans limite, frissonne sous les doigts dans un appel silencieux à s’embraser à nouveau, l’un contre l’autre, en ennemis qui se trouvent le temps d’une danse pour mieux se détruire. L’autre, veut rester seule, s’éloigner de tout ce que l’homme représente, ne pas replonger. Trop fragile pour ça Ariel. Même s’il raidit ses muscles et se redresse lorsque le contact se brise, souffle pour libérer la pression coincé sous sa carne.

Pour mieux froncer les sourcils à l’entente de la question. Cils battant le vide, la pupille rivée sur ce profil que lui offre Cezar avant de s’échouer sur le décor et les acteurs qui y évoluent. Ce qu’il connait par cœur à en perdre la vue. Maussade Ariel soupire, le coin des lèvres tombant vers ses pieds dans une expression de profonde aversion. « - Tu espères quoi dans un endroit pareil ? Du plaisir qu’on achète, le consentement dont on se fout, et les sourires de façades qui vont avec, un vrai bonheur. » Minaude, faussement joyeux, agite les doigts comme si c’était la fête et les laisse retomber sur son genou. Ce qu’il entend le gêne, comme une mauvaise récitation avec en sujet phare, sa vie. Mal à l’aise dans sa propre maison, le prostitué joue du fessier sur le comptoir, lâche son menton pour laisser ses doigts s’enchaînent entre eux. Balayé d’un battement de paupière les regards posés sur eux, sur l’homme qui s’installe tranquillement à côté de lui. Sur sa propre carcasse, marchandise de retour sur l’étal que l’on lorgne avec une envie impossible à ignorer même lorsque les mains sont occupées à tripoter d’autres fesses que les siennes.

« - Pour les novices du genre, c’est comme ça que ça fonctionne, pour les autres… C’est une autre sorte de jeu. » Sourire triste de ceux qui se dévoilent un peu mais ne veulent pas en dire plus. Ils le supplient, tous les anciens et les nouveaux qui le veulent dans leur lit. S’amourachent des illusions qu’il offre, le sensuel tentateur au corps prohibé. Il a passé le cap de celui qui se tient dans son coin à attendre qu’on le désigne, d’un mouvement de tête ou de doigt. Putain hissé sur le haut des marches de son monde décadent, à briller au milieu de la merde quand au dehors il n’est rien. Demain, et alors ? Regard intrigué posé sur Cezar, suspendu bêtement à ses lèvres en attendant la suite qui tombe comme un couperet. Blague, karma de merde, je te hais si tu savais. « - Je vois, d’où vient ce soudain intérêt pour ce bordel.  Qu’est-ce que tu as fait pour tomber si bas ? Un mauvais pari ? Des dettes à payer sûrement. » Il s’en fout en fait, ne veut pas savoir pourquoi l’autre est là. L’homme est tombé, comme lui. A laissé les morceaux de sa dignité et de sa superbe à l’entrée, dans les volutes nauséeuses de leur passé fracassé. Plus aussi beau tout d’un coup, presque trop banal à être comme lui, pauvre pute qui n’a plus rien pour elle, pas même son corps.

« - Ils ne viendront pas te supplier quand tu te retrouveras à jouer les marchandises sous leur nez, t’es nouveau, ils te prendront sans se soucier de ce que tu penses, et te jetteront sitôt qu’ils se seront vidés entre tes reins. » Qu’il lâche après un long silence en détournant les yeux. Soudain si vieux Ariel, la jeunesse fanée sur ses traits fatigués. Plus aussi beau qu’avant, peut-être l’est-il encore pour ceux qui ne se contentent que du superficiel, lui n’en sait rien il s’est toujours trouvé moche hormis dans les yeux du frère adoré. « - Tu ne seras pas très regardant non plus, ça vaudra mieux pour toi… Tu pourras commencer à jouer les divas dans quelques années. L’égo ici, il se fait fracasser dès la première passe. » Et il ricane, grincement mauvais de celui qui se moque et qui juge. « - On t’a montré ta chambre ? » Souffle-t-il simplement en reposant son regard sur son nouveau collègue.
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Misery business - Cezar - Lun 24 Juin - 20:44

Qu’est que j’ai fait ? Je ne sais pas. Ou peut-être que je sais, que c’est de la faute des autres, toujours, des hommes qui sont trop mauvais joueurs, qui se donnent des airs divin lorsqu’ils décident de se venger, de taxer mes actes et mes excès. Mon doigt tapote le bois du comptoir, les yeux dans le vague. Pas même affecté du sort qui m'attendra, bientôt. Peut-être faudrait-il que j’en pleure. Que j’en sois profondément touché. Mais tout ce qu’il me reste c’est de la lassitude, de la douleur encore et un peu de rancœur. Des idées vengeresses. Pas d’accablement, pas de terreur non plus. Parce que de toute façon, mon sort n’était pas toujours meilleur avant. Mais au moins j’avais le luxe de décider. L’habitude de recevoir de nombreux compliments. De nombreuses attentions.

Tout est une question de rentabilité. Si je rapporte beaucoup, avec régularité, il se pourrait que ma situation s’améliore. Oh, je sais. Je sais qu’ils se disent tous la même chose, qu’ils s’imaginent pouvoir tirer leur épingle du jeu. Qu’ils pensent pouvoir rivaliser avec les plus anciens, les plus rentables. Un joli rêve pour ceux qui savent pas encore de quoi il en retourne vraiment. Je me débrouillerai. Je hausse les épaules. Et même si ce n'est pas le cas, eh bien, tant pis pour moi. Parce que je n'ai jamais compté sur qui que ce soit pour m'en sortir.

Je n'ai pas encore eu ce plaisir, non. Je suppose que ça ne ressemblera pas aux suites habituelles. J'esquisse un sourire, après cette pointe d'autodérision. Ou plutôt, une façon de couper court à tes railleries avant qu’elles ne viennent. Je me lève prêt à te suivre dans l'antre des putains, le vrai. Pas cette vitrine scandaleuse qui n'a de vrai que l'excitation palpable des clients. J’imagine déjà quelque chose de simple, pas tellement singulier, sauf pour ceux qui sont là depuis très longtemps, qui se sont pas effondrés, puis qui ont encore l'audace de se mettre en scène. Qui brillent toujours malgré les mois, les années. Et les mains dans les poches je contemple ce qui deviendra un jour une part de mon royaume, parce que je survivrai là comme j’ai survécu ailleurs. Et je m’y épanouirai comme l'ortie fini toujours par pousser dans les plus jolis jardins du monde entier. Et mon regard se fixe sur ton dos. Oui. Elle finit toujours par s'y épanouir.
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Misery business - Cezar - Mer 26 Juin - 16:10



Ricane l’argentin, dans un battement de cils faussement enjôleur, candeur maligne sur les lippes. Il se redresse dans toute la cambrure folle de ses reins, étire l’échine à en dévoiler les lignes d’un ventre qui se dénude sans pudeur. « - Encore faut-il que tu rapportes suffisamment… » Susurre-t-il, mutin au sensuel en bordure de langue, sa main venant se poser délicatement contre l’épaule de Cezar. Presse la chair en dessous, en ressent la chaleur. Frissons sur la nuque, dégringolent la ligne du dos jusqu’aux reins, petite morsure subtile dans la babine inférieure, en souvenir du bon vieux temps et de leurs ignobles démons. Une inspiration et il saute à bas du comptoir, félin raide encore dans ses gestes, tire sur son haut délibérément trop court et le succube tire sa révérence sous les regards de ceux qui voulaient se l’offrir. Chaloupe honteusement des hanches, le temps de gravir les premières marches, maintenir l’illusion avant que l’appel au vice ne perdre en éclat une fois le premier étage atteint.

Enchaîne les portes, celles ouvertes et les autres closent, relents de stupre et soupirs contre les oreilles. Bruits d’ébats immondes qu’il n’entend presque plus depuis le temps, rendu sourd à la débauche des autres quand la sienne reste un cri dans le néant. Hurlements de détresse au doux murmure de plaisir égoïste qu’on lui arrache. Les murs n’ont plus tremblés des échos de sa voix depuis son retour, désespérément silencieux pour le malheur de ceux tombés amoureux du chant de la sirène. Passe devant sa chambre, d’autres encore et enfin pousser une porte grinçante sur ses vieux gonds, la petite pièce à la neutralité bête à pleurer, vidée de la présence de son ancienne propriétaire. Petit nœud dans la poitrine et la gorge, putain disparue, crevée très certainement dans un coin de ville dont tout le monde se fout. Lit vide, aucun profit, aussitôt refroidi qu’il faut déjà le réchauffer.

Le sourire en écho à celui de Cezar est amer sur ses lèvres, suinte d’une moquerie mauvaise. « - Pas vraiment non, navré. » Qu’il souffle en haussant une épaule, appui ses reins contre le mur à côté du chambranle, le regard étrangement rivé sur le nouvel occupant de la petite chambre. « - Tu peux toujours arranger pour avoir l’impression d’être dans ces suites que tu aimais tant. » Moqueur cette fois, ne s’en cache pas le môme à l’éclat mutin dans le fond triste et fébrile de ses pupilles au bleu trop morne pour lui. « - Je suis curieux, qui t’a récupéré pour venir ici ? Pas tout seul de ton plein gré, ça m’étonnerait. » Certainement pas le genre de l’homme dont il se souvient. Trop arrogant, trop sublime au-dessus des crachats du monde. Et ça l’intrigue Ariel, fait brûler son sang d’une curiosité malsaine, du besoin de savoir, s’immiscer à nouveau un peu dans l’existence de cet autre, graviter dans son orbite malgré les risques que cela représente.
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Misery business - Cezar - Jeu 27 Juin - 11:52

Oui, ce dos-là je m'en souviens comme j’ai rêvé plusieurs fois, de le briser ou de ne l’entraîner à ne se cambrer que pour moi. Naïf que j’étais, jeune aussi. Puis il y a eu ces autres fois où j'aurais pu le frapper d’une lame aiguisée, quand je rêvais cette fois de faire disparaitre avec toi mes échecs et ce début naissant d’affection parasité pour tout le vice que tu représentais. J’ai toujours été très théâtral. Mais il faut que tu viennes, pas seulement satisfait du spectacle qui fait se contracter mes pupilles. Il faut que moi aussi je participe au spectacle, je fasse partie intégrante de cette danse offerte aux yeux impies. À ceux qui lorgnent férocement sur toi. C'est ainsi que tu gagnes ta vie. Alors je n'esquisse rien, simplement un sourire quand tu viens mordiller ma lèvre.

Avant de te suivre cette fois. Constatant bien plus rapidement ton changement d'attitude, dans ces couloirs où la miséricorde n'existe que sous forme de billets supplémentaires, la bénédiction des queutards. Je ne me formalise ou ne me scandalise pas devant la petitesse des lieux. Mon regard en décrypte plutôt chacun des aspects. Neutres et usés. Ces draps là valent mieux que tout le satin qu’on pourra déchirer. Je devrai trouver le moyen d’arranger deux trois petites choses ici. Je dis, pour moi, d’abord, pour toi ensuite, sans me laisser atteindre par la moquerie. J'entre, pour au moins en devenir maître des lieux, aucune compassion pour le ou la précédent.e occupant.e. Sûrement chassé.e, ou pire. Mais au moins j'en retiens l'avertissement, mais n'imagine pas un instant subir le même sort. Et même s’il faut que j'en perde un peu plus de dignité. J'ai grand horreur de la douleur lorsqu’elle m'est infligée et s’il faut en passer par là pour en être sauvé et bien je m'y risquerai.

Je me tourne vers toi, finalement, tout curieux que tu es, finalement, d’en savoir un peu plus sur ma déchéance alors qu’il me semblait plus tôt que ça ne t’intéressait pas plus que l’identité de ton prochain client. Je m’approche, posant le bras au-dessus de ta tête mon front contre. Je tire avec nonchalance sur une boucle rouge avant d’y entortiller le doigt. À quoi servirait-il que je te le dise ? Je détaille ton visage, il me semble t’avoir toujours connu ainsi ou presque. Sans doute que même le temps n'arrive pas à s'accrocher à toi, à creuser des sillons d’usure sur ta carnation. En rirais-tu si je te le disais ? Je ramène une main contre ta gorge. Oui, en aurais-tu l'audace ? Sans doute. Je me détache, pour retourner dans la chambre, récupérant les choses qui traînent ça et là sur les rares meubles. Et dans les tiroirs Une information contre une autre. Et toi me raconterais-tu pourquoi tu as atterri ici et pourquoi tu es encore là Ariel ? Je demande, certain qu’il suffirait que tu battes des cils pour qu’on t'y emmènes loin. Et si tu le fais peut-être que je te le dirai à toi, ce que je fais ici et pourquoi.

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Misery business - Cezar - Jeu 27 Juin - 16:24



Comme tous ceux qui résident dans ces petites boites, arranger pour se sentir un peu plus chez soi. Jusqu’à faire du bordel une seconde maison, un morceau de son âme qu’on ne peut plus enlever sous peine de se sentir orphelin. Exècre son métier, ce qu’il peut lui faire à force de se donner à des inconnus mais la maison à la lanterne rouge est devenue la sienne au gré des années passées là. Sourire faux aux lèvres, écarter les cuisses et jouer son rôle, le délaisser une fois les heures d’ouverture derrière eux et se retrouver, entre putes dans les tréfonds de l’antre du vice, se sentir vivant, normal presque quand les clients n’arpentent plus les murs fatigués.

Souffle retenu malgré lui dans sa poitrine à l’approche de l’ancien ami. Ariel lève les yeux, les accrochent à ceux de Cezar et s’y perd. Bêtement. Méandres de dévotion malsaine, l’intoxiqué retrouve les vapeurs de sa drogue mauvaise, se laisse volontiers toucher, phalange dans la tignasse sans broncher quand d’autres auraient eu le droit à tout son mépris et sa fureur. Fébrile devant l’homme, cœur battant et raison en éclats de rien, petite trouille aussi dans le fond du ventre, l’alarme couinant doucement dans la tête. Le laisser s’approcher, c’est prendre le risque de recommencer, renouer avec ce moment sombre où dépravation et débauche se glissaient dans les profondeurs les plus dégueulasses que l’homme peut imaginer. Celles où il a failli crever, une fois de plus.

« - Ce n’est pas vraiment mon genre de juger et de rire des actions des autres. » Souffle-t-il, grimace mélangé à un sourire étrange collé sur les lippes, malaise en bord de langue au contact des doigts sur sa gorge. Cicatrice battant sur la chair étrangère et déjà le contact se brise, lui offre l’air manquant à ses poumons, l’argentin reste là, immobile contre son mur et contemple les faits et gestes du nouvel occupant. Plisse le nez d’agacement devant ce refus de lui dévoiler l’origine de sa présence ici. Se faire prier pour balancer la vérité à leurs pieds. Ca non plus, ça n’a pas changé. Hausse une épaule désinvolte fragile et il abandonne son appui.

« - Je n’ai rien à cacher. » A moitié vrai, à moitié faux, Ariel qui s’installe sur le lit, en tailleur à agripper ses chevilles dénudées de ses doigts. « - Je l’ai fait pour échapper à la volonté de mon père, c’était un défi. Qui s’est changé en habitude, j’appartiens à l’endroit, m’en défaire est devenu impossible. » Juste ça ? C’est ce qu’il s’autorise à dire, garde pour lui l’odieux chantage dont il est victime, son envie irrépressible de se tirer de cet endroit et laisser la pute derrière lui. Son amour cancer pour le tenancier du bordel, inceste parfait dans l’imperfection qu’il représente.

« - On dira que c’est devenu une tradition familiale, le géniteur et le frère à la tête de l’établissement, et moi qui vend mon cul pour alimenter les caisses. » Esquisse de rire sur la langue, nerveux, mauvais. Pas certain de trouver vraiment ça drôle mais quand on y pense, c’est risible. Nouvel haussement d’épaule, sans fout, ou du moins le laisse transparaître, piètre être humain, menteur de talent cependant. L’oupyr se marre sous la peau pâle, mâchouille sa lèvre et contemple de sa pupille prédatrice le futur employé de la luxure dans l’attente de sa confession. Deviens prêcheur, récolte des murmures que personne d’autre que lui n’entendra ici.

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Misery business - Cezar - Jeu 27 Juin - 23:53

Et les babioles sont nombreuses. Rouge à lèvres trop rose et déglingué, barrettes fines et autres, que je jette à terre sans ménagement. Vieux chewing-gum accroché sur le bois là. Je tique avec la langue, agacé.  Même quand je suis affairé j’écoute tout de même, l’œil distrait plus que l’oreille, simplement. Je dissèque et décortique une petite partie de ta psyché, maintenant que nous en sommes aux révélations et que j'ai le loisir d’entendre un peu de ton histoire. Je pince même les lèvres en entendant que finalement, c’est cette métaphore cabossée qui a réussi à te déposséder de tout. J'appartiens à l’endroit. Je referme le tiroir. Une affirmation sans teint, sans volonté non plus d'en échapper. Tu ne présentes maintenant qu’un intérêt limité. Je n'ai pas de goût pour les marionnettes échevelées.

Puis tu affines tes propos et j'en extirpe finalement deux sujets épineux. Et une autre réalité. Ce n'est pas à cette maison que tu appartiens, mais à ses tenanciers. Un père et un frère. Les fameux sujets qu’il me serait facile d’aborder si je le voulais vraiment. C’est pathétique. Vraiment. Je dis, comme si je parlais du temps qu’il fait. Constatation sans trace et atone. Je vide un autre tiroir, qui ne comporte que quelques capotes et autres. Et je ne m'abaisse pas pour consulter le dernier. Ce n’est guère là que l’on caché ses trésors.

J'ai, été acheté au marché noir, par ton frère, je suppose. Il n’était pas suffisamment âgé pour t’avoir enfanté. Je guette une réaction, simplement à l’évocation de celui que tu as toi-même évoqué plus haut. Même si je n'en attends pas grand-chose. Je ne peux décemment pas me targuer d’avoir une famille pour comparer ou comprendre. Pour attaquer et critiquer, réellement. Je m'installe contre le mur en face de toi, une jambe repliée pour pouvoir y déposer le coude. La vie nous inflige souvent d’étranges épreuves. Et peut-être que te revoir en est une autre. Cependant. J’ai choisi de travailler ici. Pour pouvoir lui rendre chaque centimes dépensés. Je marque une pause, grave et solennelle car c’est ainsi que je veux qu’elle soit. Pourquoi t'es-tu résigné, Ariel ? Je demande finalement, sans trop concéder d’informations. Ou peut-être trop. Je ne sais pas.


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Misery business - Cezar - Ven 28 Juin - 19:52



Juge et l’argentin grimace, faussement mauvais dans le regard qu’il pose sur son vis-à-vis continuant à faire son ménage. « - Pas plus que se retrouver à vendre sa dignité pour éponger ses dettes. » Petit crachat teigneux, le rictus candide et à la fois mutin de la créature aux quenottes scintillantes dans l’esquisse qui les dévoilent un court instant. « - Ca peut toujours servir tu sais. » Les capotes, ici c’est nécessaire. Mouvement de museau en direction des emballages balancés à terre sans ménagement, sourcil arqué de l’être trop utilisé qui n’en est plus à son premier coup d’essai.

L’aveu blesse, froisse le joli visage. Appose la marque d’un malaise incongru dans le bleu des yeux qui se dérobent, s’abandonnent dans la contemplation des draps aux plis tellement marqués qu’ils en sont devenus impossibles à enlever. « - Evidemment… » Petite tête tournant à plein régime, Asbjörn et son appétence pour les gains faciles. Il t’a sauté toi aussi, comme toutes les autres qui passent dans son bureau ? La question lui démolit la langue, fait crever son cœur sur des battements chaotique mais elle reste collée sur sa langue, transparait dans le froncement de sourcils creusant un pli singulier sur son front. Amant jaloux, frère possessif à l’excès, endure et supporte sans broncher mais en crève sous la peau.

« - Ne compte pas trop sur un remboursement rapide, les intérêts grimpent vite avec lui. Tu commenceras bas, comme nous tous. » Souffle cruel, la putain se redresse, joue des épaules et d’une superbe qu’il rassemble dans le geste pour se reconstruire une posture. Eclipse d’un battement de cils l’injure, le trouble venu se nicher dans son crâne et son âme, renoue le contact à laisser ses pupilles exploser contre celles de Cezar. Question gênante et silence en réponse. Pas aussi grave ni solennel, juste pesant, entrecoupé du murmure des conversations venant de l’étage en-dessous. Il ouvre la bouche, la referme aussitôt dans l’incertitude qui lui étreint la poitrine. Tapote presque nerveusement des doigts contre ses chevilles.

« - On m’a fait comprendre que je n’étais rien de plus qu’une vulgaire pute. J’excelle dans le domaine, ils se damnent tous pour m’avoir, seraient prêts à n’importe quoi pour ça, c’est grisant à force, de les tenir par les couilles tous ces cons. » Plisse le nez, mutinerie d’un gosse fier de son mauvais coup. Ego du rejeton si souvent écrasé enorgueillis de toutes les attentions qu’il reçoit, mêmes les plus dégueulasses. Rien de plus qu’un trophée que l’on se partage, brillant de tout son éclat à chaque fois qu’il descend et les écrase de son insolence langoureuse. « - Je ne suis pas résigné, juste, pas prêt à changer mes habitudes. » Sonne un peu faux contre ses oreilles, quand le gamin rêvait d’une autre vie quelques mois à peine en arrière. Quand il rêve encore qu’un jour il pourra enfin se tirer de là.
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Misery business - Cezar - Jeu 4 Juil - 20:42

J’examine ton visage, ta posture, tes manières encore. Droit et digne, fierté sur le faciès et le dos droit de ces gens qui s’estiment mieux que tout, meilleur que le monde entier, comme un roi de Sabah. Alors quand tu te qualifies de vulgaire pute, ça me fait sourire, parce que vulgaire, t’en as peut-être les allures, mais la qualité certainement pas. Je sais sans même demander que t'es le plus demander, quand les client.e.s ont bien envie de rêver. Sensualité aiguisée, qui suinte sans même que tu aies besoin de poser ainsi.

– Voyons. Voyons. Toi, une vulgaire pute ? Je n'aime pas la fausse modestie. Je me relève, pose mon index sous ton menton. Tu es beaucoup de choses, mais pas une simple prostituée. Parce qu’elles finissent comme la précédente occupante de cette chambre. Mes doigts courent sur ta joue, un sourire peut-être trop doux sur le visage. Peut-être pas assez. Regarde-toi. Comme tu es beau, étrange, mais beau. C’est vrai. Tu n'es pas résigné. Tu rayonnes peut-être parce que le roi de ce royaume, c’est toi. Je relâche ton menton, m’installe à tes côtés, avec une déférence écœurante. Je brise la distance, approche mon nez pour en frôler ta joue. C’est sans doute pour ça que tu ne t'en vas pas. C'est agréable d’avoir une cour. Je chuchote, comme si c’était un secret que j’acceptais de ne pas divulguer. Je pose mes mains en arrière pour m'y appuyer, le nez levé vers le plafond.

Et c’est drôle quand on y pense, parce je t'ai laissé, abandonné dans la tourmente, au fond du gouffre, mais au lieu de dépérir, tu t'es épanoui et te voilà. Te voilà, trônant sur un lit qui ne m’appartient pas, qui ne m’appartiendra jamais réellement. Dont je suis le simple locataire. Et ici ce n’est certes pas moi qui en fait vibrer les planches, qui en excite l'imagination. Alors que le désir est la clef de tout. Ou du moins celle qui mène à ma liberté. Et qui dit liberté… Et moi j’en suis simplement prisonnier. L’aveu est terrible, car je n'ai jamais vécu pareille situation, car je n’ai jamais autant effleuré le fond. Je ferme les yeux, l’œil brillant, la bouche close. Et nul fidèle pour embrasser mes phalanges et me supplier de même les regarder. Il n'y a rien ici, rien de clinquant pas même un soupçon d’or.

Et s’il y a une seule personne dans cet univers capable de s’en émouvoir, je crois qu’il n'y a bien que moi. Que moi pour m’occuper de moi. Que moi pour m'en consoler. Que moi pour m'en rappeler.

Termine de m’expliquer, tu veux ? Et va parader ailleurs petit roi.

Pathétique, disais-je ? Ah. Peut-être bien que c’est le mot.


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Misery business - Cezar - Dim 7 Juil - 16:44



Pupilles qui chavirent sous l’examen auquel se livre l’homme qui lui fait face. Petit remous en fond de ventre, de cette attraction démente qu’il exerçait sur lui il y a des années en arrière. Mauvaise drogue dont on ne se défait vraiment jamais, il l’a détesté, si fort qu’il s’en serait éclaté le cœur si sa propre débauche ne s’en était pas chargé à sa place. Il l’a désiré, admiré, idéalisé, fait de lui la matérialisation de tout ce qu’il voudrait être. Ce qu’il ne serait jamais. Et maintenant qu’ils sont là, tous les deux, Ariel se retrouve à nouveau aux prises avec toutes ces choses étranges qu’il ressentait en présence de Cezar. A retenir piteusement son souffle quand l’index se pose sous le menton, les doigts contre sa joue électrisent sa peau. Le souffle tiède réchauffant la chair morte, en éclats de frissons jusque dans le creux des reins. Et il soupire, l’argentin, de cette expiration lourde qui fait s’exalter les sens.

« - Agréable, à petite dose très certainement. Je n’ai pas ton amour pour les attentions et les courbettes, si pouvais changer, j’irais ailleurs, ferais autre chose. » Il le murmure comme s’il redoutait qu’on l’entende, de briser l’instant semblant suspendu dans un entre-deux étrange qui n’appartiendrait qu’à eux. Entre passé et présent, à osciller sur le fil du rasoir de leurs existences fracassées. C’est lui qui examine à présent, coule ses pupilles sur les lignes et les angles, le profil qui se dessine à ses côtés, dégringolent le long de l’abdomen pour en caresser le bas ventre du bout des cils. S’y perdre un instant et se reprendre dans un raclement de gorge faussement innocent.

« - Prisonnier temporaire d’après ce que tu m’as dit. Ce n’est pas une fatalité pour toi, juste un détour. » Hausse une épaule devant l’évidence, il se croit prisonnier mais il est bien plus libre que toutes les âmes travaillant ici. Il a eu le choix, il a décidé de lui-même de venir là pour éponger des dettes qui ne seront rapidement plus qu’un souvenir. Quand les autres triment depuis des années et n’en voient plus le bout tant les chaînes qui les entravent sont devenues lourdes et envahissantes. Il a ses doigts qui glissent sur le drap fatigué, viennent buter contre ceux de Cezar, caresse éphémère à peine proférée déjà oubliée, les phalanges retirées et il se redresse, un peu, creuse ses reins dans un étirement félin.

« - Ca te dérange pas vrai ? Que je sois encore là ? Que je sois celui qui doive t’expliquer comment ça fonctionne ici ? » Qu’il ose enfin, la voix perlée d’une malice mauvaise. Karma en retour de flamme, il sait Ariel, que l’ancien allié de folie a voulu le voir tomber. Petit démon sur son épaule qui a presque failli réussir. S’il savait pourtant qu’il est déjà mort, le prostitué qui rayonne de cette aura de malheur dont il ne peut se défaire.
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