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WHY DOES DESTRUCTION TASTE SO SWEET? w/ flynn

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WHY DOES DESTRUCTION TASTE SO SWEET? w/ flynn - Mer 21 Mar - 22:03


    why does destruction taste so sweet?
routes sinueuses qui finissent toujours par mener au royaume: ce qui avait un jour un goût de fatalité est aujourd'hui une bénédiction. et s'il fut un temps où elle n'était que contradiction, le goût de la famille et la déloyauté dans le sang, elle ne peut à présent que savourer cette fausse responsabilité. ils n'exigent d'elle qu'une chose et une seule, le plus sale des boulots, la plus terrible des missions; gagner. la communauté balance des noms vains qui passent sur les lèvres comme des pièces d'or, le métal qui coûte cher, le pari essentiel. ils susurrent la ravisseuse de têtes, la collectionneuse de crânes. mais qu'importe le sobriquet dont on l'incombe cette fois-là, le royaume sait qui est la môme qu'on envoie faire un massacre. toujours la même rengaine, le même résultat: s'il fut un temps où elle revenait fantôme, mi-morte mi-divinité, elle est aujourd'hui achilles au milieu du champs de bataille. elle est un homme avec une mission: femme bombe, femme missile, môme destruction. elle est menace, absolution, providence. le poing divin qui s'abat en rafale et qui ne pardonne rien.  

mais l'enfant furie a le défaut de l'esprit du combattant. ses poings n'arrêtent le massacre que sous la contrainte: à ses yeux, un combat ne se finit qu'à la condamnation, qu'au son des veines se vidant du précieux liquide, de l'os brisé, de la peau déchirée. s'il n'y a pas de mare de sang dans laquelle s'absoudre des péchés passés en honneur d'un dieu silencieux, alors à quoi bon combattre en public? si le but n'est pas spectacle, n'est pas feu d'artifices, n'est pas violence exacerbée, à quoi bon en faire l'activité centrale d'une machine infernale? 

méabh pose des questions mais n'attend jamais de réponses: elle se contente d’exécuter. elle est le prototype parfait de la môme façonnée soldat, qui ne dit mot et consent de tout. même le plus abject, le plus affreux, le plus insupportable. rien n'est trop pour une enfant dévorée par son hybris: la folie furieuse des dieux semble avoir trouvé en son sein le domicile idéal. brave fille, que ça chuchotait autrefois. terrifiante gamine, qu'on entend à présent. et la sorcière prête l'oreille, la damnée écoute. elle sourit aux remarques, geste ravageur qui mord à la moindre occasion, lèvres retroussées et canines devant. le coup de mâchoire facile, un peu à la manière des enfants, pour répondre à toute réflexion. môme créature, prédatrice, dont l'humanité délavée est un souvenir affreux qui ne se réveille que par intermittence. ( l'absolution dans les bras des âmes pures. les sourires de maman. les mots de sadhbh. il y a des choses qui la ramèneront toujours à elle, elle seule, sans déité pour la chasser de sa propre carcasse fatiguée. ) 

mais il y a d'autres choses, comme les messages rapides concis du royaume, qui ramènent la divinité à elle qu'elle le veuille ou non. le désastre qui semble prédestiné– combat à telle heure, tel jour. sois présente. et aucune possibilité de refus, pas quand ils se jouent de son hybris pour la faire suivre le chemin désiré. il n'y a pas d'espoir de rébellion pour la môme, pas quand ils proposent l'absolution de la plus douce des façons: du sang entre les dents, quelques bleus, et une bonne dose d'adrénaline pour la faire respirer quelques temps. ( la pire des addictions. ) 

alors méabh va et vient jusqu'à arriver ici, face à lui, bras en position de combat et sourire amusé. flynn. les rumeurs vont bon train mais rien n'est plus délectable que de voir le vrai, le non-retouché, le palpable dont on peut témoigner. ❛     alors?     ❜ demande goguenarde qui résonne alors qu'elle tourne, deux pas d'un côté pour qu'il suive la danse. ❛    quel est ton pronostique?    ❜ et à la mine réjouie qu'elle lui balance, comme une mauvaise blague, elle ne peut pas plus suinter l'ironie. à dire vrai, c'est toujours le même jeu. méabh qui demande et méabh qui ignore, gamine infernale qui préfère tourmenter au possible son petit monde à défaut de savoir comment trouver la paix.
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WHY DOES DESTRUCTION TASTE SO SWEET? w/ flynn - Jeu 22 Mar - 13:42




Le souffle est profond, le faciès froissé par le sempiternel rictus goguenard, du sel sur les lèvres, du sel qui empoisse la crinière flavescente. Une myriade de perles qui point sur le front, un râle rauque qui irrite la gueule, un myocarde qui menace furieusement de se déchirer au prochain battement. Loin, loin, la vigueur de jadis, le corps sculpté par l’effort et imperméable à la fatigue, loin, tout ce temps-là, ce temps où l’ingénuité le menait à croire qu’il avait le choix. Nonobstant la charpente qui tombe en déliquescence, nonobstant la nostalgie que lui inspire ce qui n’est plus et ce qui aurait pu être, Flynn exulte. Ça, cette adrénaline qui fouaille les tripes et transcende, c’est immuable, personne n’a réussi à foutre ça en l’air, même pas lui, c’est dire. Cette adrénaline le ramène au monde des vivants, lorsqu’il contemple son vaste, vide empire de cendres qu’il a ruiné de ses propres pognes. Il n’importe, il n’importe ; il ne suffit de presque rien, un racket, une rixe, même lambda, un zeste de violence. C’est une étincelle, guère plus, qui tombe dans un baril de pétrole. Ça l’enflamme, les feux dévorent les photos racornies du passé et la neurasthénie, Flynn brise la gangue de la torpeur.
Oui, juste un zeste de violence, et les lèvres se gondent à nouveau en un sourire rogue.
Mais si, en cet instant précis, c’est lui prend cher. Les horions pleuvent, tous avec une férocité innommable, une précision redoutable. Il sent, depuis sa main, les couinements de la patte d’ours, la chair qui se tasse sous le joug de cette brutalité folle, l’onde de choc qui parcourt son bras jusqu’à l’épaule, comme des fourmis qui lui grouillent dessus par échapper au brasier. Quelle foutue teigne.

Flynn, depuis l’aube de son existence, aussi loin que remontent ses réminiscences, ne peut se souvenir que de l’an ríocht. Sa patrie, sa divinité, la mère qui l’a allaité, le père qui lui a montré la voie. Il se targue d’être le plus féal et en son nom, il a commis avec diligence les pires bassesses, extorqué, volé, a écouté la mélopée des os qu’il a réduit en une infinité d’esquilles, a métamorphosé des colosses en pulpe sanguinolente. Et pourtant, pourtant, lorsqu’il plonge son regard dans l’hiver dans celui de la rouquine, il y trouve inéluctablement quelque chose de troublant. Il a vu des macchabés avec plus de lumière dans leurs orbes morts, des clébards avec plus d’humanité. Étrangement, il l’apprécie assez, cette foutue harpie, même s’il doute que les gens de son acabit à elle puissent apprécier, et ne peut jamais saper le sursaut de satisfaction qui surgit lorsqu’elle lui demande de l’entraîner. Ça lui donne l’impression d’être toujours dans l’coup, au vioque, et que p’t-être ce coup-ci il pourra ajouter fondement aux rumeurs.

« Mmmouais, j’sais pas. » qu’il lui fait, s’échignant de voiler son museau goguenard de scepticisme. « Tu m’as habitué à mieux. » qu’il lui lance, malgré qu’il ahane et que ses bras sont rendus gourds par les impacts forcenés de la nymphe. « T’aurais pas pris un peu de plomb dans l’cul, des fois ? » Elle va me buter. Qu’il pense. Qu’importe, il a assez vécu et tout ça l’amuse grandement. C’est foison de conneries qui suinte de sa gueule, bien évidemment, la harpie se bat avec une frénésie qui n’a rien d’humain, le bras armé de quelque démon, une haine séculaire et apparemment inassouvissable. « T’as intérêt à te bouger les miches, grande. J’ai misé gros sur ta pomme, j’entends avoir mon dû. » Il ôte ses pattes d’ours et son t-shirt jauni par l’effort, libérant son torse grimé de tatouages divers, dont une couronne tissée sur le pectoral gauche. Autrefois, ça symbolisait son aveugle loyauté à l’an ríocht, une allégeance du sang et de l’être jusqu’au plus profond. Aujourd’hui, il ne peut la voir sans penser à Nuada, et ça l’effraie plus qu’il ne saurait le dire. Roi fantoche que roi vierge de couronne. Il secoue la tête pour revenir à Méabh, plante une cig à ses lèvres, lèvre les bras en signe de crucifixion, oblat au courroux de la belle. « Défoule-toi. T’as trente secondes. » lui dit-il, tandis que son derme prend la fermeté de l’acier.



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WHY DOES DESTRUCTION TASTE SO SWEET? w/ flynn - Jeu 22 Mar - 15:25

un rire, clair et brillant aux allures innocentes; môme qui se targue encore d'être ingénue malgré le sang incrusté sous des ongles recouverts de vernis pourpre. elle joue bien son rôle, se fond dans la masse informe des jeunes adultes de son âge, démarche atypique et lippes étirées avec une naïveté insupportable. un semblant de délicatesse qu'elle revêt comme les vieux habits d'enfants qui ne sont qu'à demi-seyants. et son rire n'est de ce fait rien d'autre qu'un éclat candide qui ne cache qu'à moitié ses intentions, puis-qu’après l'avoir laissé échapper, c'est son poing qui s'envole, coup qui témoigne d'une irascibilité latente. attaque qui touche, tout en lest et sans délicatesse.  ❛     mieux?     ❜ elle demande alors qu'elle recule, sourire coupant et tête penchée, l'air de dire: vraiment? parce que la môme parle plus avec son corps qu'elle n'utilise des mots. grande tragédie pour la famille cynbel d'avoir perdue une enfant à la violence quand elle aurait pu commander des armées sans jamais se blesser– et pourtant, il est difficile de nier le fait que c'est à la guerre que sa loyauté va, quand elle serait prête à se sacrifier pour n'importe quel combat. après tout, rien n'est jamais plus enivrant que jeter les poings en avant, les pieds, danse tribale dans laquelle elle retrouve l'adrénaline qui lui sera sans doute fatale. rien n'est plus électrisant que de savoir que la personne en face prendra chaque coup pour les redonner, ne se laissera pas chanceler sous la révélation que la môme est plus monstre qu'elle n'a jamais été femme, et qu'il serait plausible que son corps n'abrite pas une once de pitié si jamais son opposant venait à abandonner. flynn est tout cela– seule raison pour laquelle c'est son numéro qu'elle a composé en premier pour s'entraîner. il prend, et prend, et redonne tout aussi bien, obligeant la môme à se rappeler qu'elle n'est pas dieu. ( à défaut de faire concurrence au diable )

sourcil haussé à la réflexion, elle peut sentir le coin de ses lèvres se réhausser d'un air mauvais avant de soulever les épaules avec nonchalance. ❛     si tu ne perdais pas ton temps à mater mon postérieur, t'arriverais peut-être à suivre le rythme.     ❜ et ça amuse la môme, d'autant plus quand elle sait ce que ça chuchote. il n'a fallu qu'une séance pour que les langues se délient et que les commérages s'enchaînent. le goût de flynn pour les jeunettes qui lui aurait valu un sale divorce, en quartiers rapprochés avec la conquérante, miss je me tape tout ce qui bouge si je ne suis pas déjà en train de m'assurer qu'ils ne puissent jamais plus marcher.  ça a foutu le feu aux chaumières et a beaucoup amusé méabh, qui fait sans doute parti de ceux soufflant sur le brasier pour le voir tout avaler. ça terrifie encore plus ses camarades, cette façon qu'elle a de ne jamais rien prendre pour elle, de laisser les remarques voler comme si elles ne lui étaient pas dirigées. si seulement la môme colère prenait le temps d'être furieuse de tout, alors elle serait constante. elle serait une chose sûre. mais cynbel a le goût des surprises, s'agace sur le détail et pardonne le méfait, s'amuse à confondre civils et combattants, de sorte à voir la peur dans les yeux de ceux qui essaient de s'approcher. il y a du bon à son imprévisibilité: la déesse qui grandit en son sein trouve la peur provoquée délectable et ne cesse d'en redemander.

❛     oh?     ❜ moue exagérée alors que ses doigts volent pour couvrir sa bouche. surprise surprise, comédie parfaitement orchestrée qu'elle joue d'une main de maître. ❛     sur moi? – quel honneur.     ❜ et le retour du sourire macabre n'est pas surprenant cette fois. les masques de méabh durent rarement plus d'un instant, comme si son intérêt pour la discussion venait à s'essoufler aussi vite qu'il est né. mine désintéressée, yeux distraits par le matériel alors qu'elle demande: ❛     est-ce que tu sais de combien est le prix pour le vainqueur?     ❜ et c'est une jolie façon de se renseigner du nombre de billets qu'elle va rapporter. elle sait qu'elle a les poches un peu vides en ce moment et que les parents refusent de les remplir après le débâcle de la dernière fois. méabh n'est pas une acheteuse compulsive mais ses allers-retours au poste de police pour agressions exigent énormément de pots-de-vin. la môme nie, cela dit, sa réelle implication: après tout, si l'idiot ne voulait pas perdre des dents, il fallait y penser avant de l'appeler bébé.

puis le tee-shirt vole et sort méabh hors de sa réflexion: difficile de contenir l'exaltation qui la secoue, parce que la signification d'un tel acte ne lui est pas inconnue. et de l'entrainement, c'est sans doute son moment favori. cela veut dire violence exacerbée, paroxysme de ce que ses poings peuvent donner sur la silhouette d'acier de flynn. qu'importe ce qu'elle peut lui lancer, il restera de marbre. trente secondes pour laisser la déesse prendre le contrôle et fermer les yeux, laisser la puissance insupportable de l'esprit malveillant faire ce qu'il fait de mieux. fracasser. sauf qu'ici, flynn ne peut pas se briser.  ❛     enfin.     ❜ elle n'a jamais l'air plus joyeuse que dans ces moments. les yeux voyagent le long des tatouages, font une carte mentale des symboles, apprécient le paysage pendant une seconde avant de se remettre en position et de commencer le massacre.

le premier coup est douloureux. une peu comme frapper dans une mâchoire si elle n'était pas d'os mais de diamant. le premier coup est insupportable: elle peut sentir l'onde de douleur la traverser toute entière, l'enlacer comme un amant envahissant, se glisser entre ses os. plus près encore qu'aucun autre, si bien que pendant une longue seconde elle n'est pas sûre de pouvoir différencier sa personne de la vague d'affliction qui la fait chanceler. le souffle chaud de la souffrance contre sa nuque, l'inflammation de ses muscles, irritation des os qui entrent en collision avec une manifestation divine. mais cela ne l'empêche pas de continuer. les gestes sont précis, quoi qu'un peu frénétiques, et si elle sent son poignet gauche se disloquer, elle attend la fin de son compte à rebours, de le voir reprendre forme humaine, pour arrêter les poings. elle l'a vu faire assez de fois pour connaître l'exact moment où il n'est plus d'acier mais de chair, muscles et os: elle se hisse sur une jambe et pousse l'autre en sa direction, bien décidée à le faire tomber d'un coup de pied parfaitement coordonné, histoire de terminer le combat sur une note positive. un sourire solaire concluant la séance alors que ses bras retombent le long de son corps.
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WHY DOES DESTRUCTION TASTE SO SWEET? w/ flynn - Mar 27 Mar - 16:13




Non. Décidément, non. Il ne parvient pas à réconcilier ce rire cristallin aux miroitements purs, ces éclats d’enfant à Méabh, cette furie sombre qui s’affuble d’une peau humaine. C’est une alliance aberrante, qui va à l’encontre des lois des hommes et des dieux, et Flynn, ça l’ensauvage autant que ça fait tintinnabuler des clochettes d’alarme quelque part loin, au fond d’une sinuosité sombre et reptilienne de son encéphale. Ce qui suit ne le surprend guère, car qui d’autre que cette garce ponctuerait ces notes innocentes d’un coup de poing ravageur. Il s’y attend mais il encaisse quand même avec lourdeur. « Légèrement. » qu’il grogne.  Rien qu’expectorer cet ersatz d’encouragement lui écorche la gueule. Les chicots, eux, sont toujours dénudés par un sourire railleur. Il a le palpitant coincé entre les dents et le sang lui tambourine les tempes à le rendre sourd mais tout ça ne fait aller ses feux que plus haut.

« Tu t’flattes, Cynbel. J’préfère les femmes faites aux gamines qui s’prennent des airs. » qu’il lui balance en toute impudeur. Foutaises que tout cela, elle sait, il sait qu’elle sait. Flynn lorgne avec des orbes farcis de concupiscence ce galbe diaphane, au point qu’une envie de violence différente lui fouaille les tripes. Toutefois, à sa décharge, que l’on prenne son âme putride et basse en indulgence, il ne sait lequel de ces deux desseins il tient le plus à exaucer ; la posséder ou bien torcher ce rogue sourire qu’abrite le faciès poupin d’un revers du dos de la main. Peut-être ces vœux ne sont-ils pas mutuellement exclusifs. Il est toujours difficile de dire, avec une engeance aussi aliénée. « Ouais, sur toi. Quelques centaines, de quoi te tenir une semaine ou deux. Ça dépendra de ton show. J’saurais pas réellement prévoir, c’est plutôt le Ned qui gère toute cette merde. » qu’il lui balance en suçant ses dents. « Mais tu sais que si t’es fauchée, tu peux venir me trouver, j’te trouverai une place dans ma brigade. Le racket, ça tombe tous les mois, et ça tombe grassement. Brutaliser des pauvres types, ça te plairait, j’sens, et tu serais payée rubis sur l’ongle. » Il débite ça sans réelle conviction, la rouquine n’entend goutte à ce genre de business, le sang est sa came et le ring son temple où elle offre des oblats à sa nature sanguinaire. Il s’agrippe vainement à l’espoir qu’un jour elle prenne un peu de plomb dans la cervelle et hisse véritablement la bannière du royaume.

« J’te fais tant d’effet, hein ? » Ce sont ses dernières paroles avant que la tempête n’éclate. La victoire de la bête primale sur la conscience humaine qui s’évanouit, l’avènement de la cruauté et la frénésie, l’acmé d’une violence crasse et débridée sont seuls les monstres véritables sont capables d’invoquer. Des lames furieuses et écumantes qui se déchaînent et déferlent sur la montagne stoïque et indifférente, une force irrésistible qui rencontre un objet immuable et tout le saint-bordel, des volées malévoles qui auraient dû arracher peau, chair et os mais qui laisse le dieu suprêmement indifférent. Jusqu’à ce que l’humain reprenne son droit sur le divin et se fasse misérablement coucher par un coup de pied, qui le perche sur son cul terreux. « Garce. » qu’il grommèle. Il se relève, toutefois, et traîne sa carcasse jusqu’au bac de glaces, puis vient se jucher devant elle, agrippe ses bras d’un geste vierge de toute douceur, et lui flanque la morsure glaciale sur les poignets. Elle aime pas qu’on s’occupe d’elle Méabh, mais elle est foutue de laisser tout le bordel tel quel. « Te braque pas, j’veille juste sur mon investissement. » qu’il lui siffle, bien décidé à ce qu’elle ne chicane pas. Puis, il sort deux fioles de sa poche, à la robe louche, une sorte de violet opaque et poisseux, qu’il lui fait miroiter sous le museau. « J’ai ça, pour oublier ta douleur, s’tu veux. C’est nouveau. » C’est la came qu’il aspire à injecter dans le quartier industriel, instiller une épidémie de dépendance, frelater encore plus ce cloaque dépourvu de maître. Ça vient d’Aislinn, cet élixir-là, et elle en fait une apologie tapageuse. Mais il connaît pas la daube, sa potence et ses effets, et il lui faut un cobaye.


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WHY DOES DESTRUCTION TASTE SO SWEET? w/ flynn - Mer 28 Mar - 21:17

légèrement. ça amuse parce que la môme n'a de léger que la démarche, les hanches dans un mouvement délicat qu'elle exécute avec une précision absolue. le reste, ce n'est que violence. le reste, ce n'est que frénésie. l'anarchie dans sa forme la plus immaculée, brutalité éthérée qui semble s'accrocher à ses mots et à ses gestes. l'humanité s'est détrempée dans un torrent de mauvaises intentions, honnie par une déesse affamée d'hostilités.

elle s'approche, lippes étirées vers les sommets et le poing qui se desserre lentement, menace tacite qui s'oublie d'un regard semi-continent– mensonge, bien sûr, mais il semble qu'aucun des acteurs de cette conversation ne soit capable d'un tant soit peu d'honnêteté. intégrité étrangère à son discours quand elle annonce: ❛     c'est pas ce que dit le peuple.     ❜ les mots chantonnés comme une comptine, alors que ses pas posent le rythme; il n'en faut pas beaucoup plus que quatre pour l'atteindre, le jauger, les yeux un peu relevés pour pouvoir le fixer. aura agressive qui se dilue, qui s'ignore, qui se fait autre qu'elle n'est: et c'est ainsi qu'on en vient à hésiter quant aux intentions de la môme. parfois ce sont des baisers qu'elle a au coin des dents, et parfois c'est vers la jugulaire qu'elle dirige le coup de mâchoire. difficile de dire quand la gamine aléatoire laisse son sourire tomber en ruines au coin de ses lippes, pour murmurer: ❛     puis pense pas que j'ai raté les yeux baladeurs.     ❜

elle assène quelques mots et en reste là. recule et s'éloigne, d'autres questions dégoulinant déjà d'une voix douceâtre pour camoufler les réelles intentions. ça parle de billets qui manquent cruellement à la môme-plaisir et ses nuits de folie. qu'importe si les boissons sont payées par des bons samaritains sans visage– il faut payer les cachets qui font tout oublier. il faut payer les silences, payer les coups, payer une vie dont elle ne veut rien entendre. puis faut dire qu'elle a le billet facile, méabh, quand ce n'est pas la main baladeuse. les articles qui s'égarent de la boutique pour finir dans son placard, sans ticket pour attester leur légalité. nul doute que sans le royaume et la famille pour la couvrir, elle serait déjà enchaînée dans une de ces prisons sans goût où jeunes filles de toutes ethnies découvrent les joies de l'enfermement. cela dit, elle n'a rien promis à qui que ce soit. et s'il y a la famille avant les dieux et le royaume avant les hommes, s'il y a ces deux entités à qui elle doit un prétendu respect, l'hybris l'étrangle tant qu'elle ne peut que se servir de ses poings pour rendre un semblant de sa satisfaction. il y a les études, bien sûr, qui remplissent un rôle aux yeux des parents; la môme qui va loin, qui surpasse le grand-frère indépendant et la jumelle traîtresse. mais tout ça, ce n'est que de la poudre aux yeux. c'est méabh qui joue et amuse la galerie pour cacher tous ses affreux délits, ses horribles plaisirs, ses abominables conceptions d'un monde qu'elle aimerait voir brûler.

et sans doute flynn le sait-il, puisque le discours n'a aucune conviction. il sonne creux, comme un coup sur un tambour dont on ne perçoit que l'écho. ça aurait pu faire de l'effet, si, et si, et si, que des conditions qui ne sont pas réunies. alors la môme ignore, mine toujours un tant soit peu hilare face à la situation. ❛     t'as écrit ce petit discours ou c'est juste de l'impro'?     ❜ qu'elle demande, l'air faussement intéressé. ❛     parce que j'suis à deux doigts de te demander de sortir le powerpoint qui va avec.     ❜ elle étire un bras derrière sa nuque, dédaigneuse au possible alors qu'elle ajoute: ❛     quand est-ce que tu vas prendre non pour une réponse?     ❜
 
puis le tee-shirt s'en va et les yeux s'égarent, rappelés à l'ordre par la voix de flynn. si seulement il pouvait se taire, la môme le trouverait beaucoup plus agréable. mais il est finalement touché par la malédiction de l'humanité: ce qui aurait pu être un théâtre géant de corps dansants se fait discussions, se fait corruption, se fait mots de trop et maux en trop. la môme contient toute réponse derrière des lippes closes alors qu'elle laisse la tempête prendre le relais. les gestes méthodiques, peu magnanimes dans la virulence qui les accompagne. elle n'est que véhémence et impétuosité, le poignet fragile qui ne supporte par l'ardeur du plaisir.

trente secondes se passent et c'est sa respiration saccadée qui la rappelle à l'ordre, le palpitant qui vibre sous la peau un peu trop violemment. son coeur qu'on pourrait croire battant dans son poignet tant la douleur se fait frappante, ce qui n'empêche pourtant pas son pied de se hisser pour toucher. et si elle pense le combat terminé, elle se voit vite détrompée: il a les doigts sur ses bras bien avant qu'elle ait eu le temps de se débattre. et ça l'agace, la gamine, d'être prise par surprise; plusieurs gestes ne suffisent pas à la libérer et c'est le visage sombre qu'elle l'observe mettre de la glace. ❛     l'investissement s'porte bien.     ❜ et c'est là qu'on voit les jeunes années suinter hors de ses pores, la fenêtre fissurée qui laisse entrer la lumière. elle ne peut pas cacher le caprice ou la colère, peut à peine contrôler l'envie terrible de croiser les bras sur sa poitrine et de renâcler la situation avec tout le panache dont une adolescente serait capable. ❛     oublier la douleur?     ❜ et ça demande d'une voix amusée, presque moqueuse. la môme ne compte pas dire non– ne le fait jamais. elle accepte des verres d'inconnus et des cachets de visages inédits, frôle la mort et les ennuis plus souvent qu'elle ne s'est entendue dire merci. alors ce n'est pas la came de flynn qu'elle va se voir rejeter. mais y'a quand même quelque chose de comique dans l'idée; comme si elle voulait éviter la douleur. comme si tout le capharnaüm de sa tête ne trouvait pas finalement la paix au milieu de l'affliction et du tourment. comme si elle ne faisait pas tout cela, les combats, les sorties, sa vie toute entière, pour que l'amertume prenne le dessus sur un hybris qui ne laisse de toute façon la place à rien d'autre.  ❛     la douleur ça s'oublie pas, m'sieur, ça se savoure. maintenant–     ❜ doigts agiles qui attrapent la fiole et la rapprochent du visage pour mieux observer. ❛     ça se boit?     ❜ question stupide, bien sûr, puisqu'il n'a pas d'aiguilles sorties pour infiltrer l'ennemi dans les veines bleutées. mais il vaut mieux s'en assurer, avant d'ouvrir la fiole et d'en sentir le contenu, sourire espiègle qui accompagne le tout. ❛     tu m'accompagnes pour le voyage, j'espère?     ❜ et elle approche déjà la fiole de la bouche du garçon, plus que prête à vider le contenu dans sa bouche– mais le sourcil haussé qui freine l'action, visiblement attendant une confirmation.
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