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Should I stay or should I go now? [PV Cla’]

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Should I stay or should I go now? [PV Cla’] - Ven 19 Juil - 8:56

    Qu’enfile-t-on de nos jours pour un entretien d’embauche?
    Qui plus est pour un emploi sous-qualifié où on hésite encore entre l’accepter et le refuser si jamais la question venait à se poser. Quand j’ai postulé à l’hosto, c’était facile. Enfin, comprenez-moi bien, on parle là uniquement vestimentaire. Après avoir enrobé le produit dans du papier bulle et l’avoir ficelé d’un joli ruban rouge, il a fallu entamer le processus de vente. Ici pour le coup c’est plutôt l’effet inverse qui me pose souci. Et encore, SOUCI est un bien grand mot quand on décortique les petites annonces dans le journal local. Serveuse. Barmaid. Caissière. Tous des postes qui ne demandent pas franchement un exploit à la prestation. Sans vouloir paraître péjorative bien sûr. Je ne parle là purement et uniquement de l’entretien préalable à la – potentielle – signature d’un contrat à durée déterminée. J’ai une vague image de casting pour un film de série B qui me vient à l’esprit. À moins que cela n’ait été une série Z, voir X ? J’ai d’ailleurs cru voir une annonce pour ce secteur entre une proposition de voyance et un site de rencontres anonyme.

    Je ferme un instant les yeux et laisse retomber ma tête vers l’arrière. Adossée contre un mur dans une petite ruelle étroite, je me demande bien ce qui m’a pris d’entamer de telles démarches. Après tout, j’ai volontairement mis un terme à mon contrat. J’ai consciemment et en toute connaissance de cause décidé d’envoyer bouler mon ancien employeur. Pourtant, même après quatre mois d’absence non-justifiée il était toujours prêt à me rendre mon poste et à fermer les yeux sur ce petit écart de conduite. Oui, chacun son interprétation des mots et la définition première qu’on leur accorde. Mais passons. J’avais un avenir assuré dans la branche. Ce n’est pas comme si un jour l’être humain allait se rendre compte que ce n’est pas un psy qui peut changer la donne. On peut donner l’impression de. Créer l’illusion utopiste même. Montrer des pistes. Ouvrir des routes. Ce n’est pas pour autant que c’est nous qui les avons construites. Nous ne sommes après tout rien de plus que la main qui arrache les œillères. Parfois en douceur. Souvent d’un coup sec, comme pour les sparadraps. Certains apprécient. La plupart déteste et se referme davantage dans un délirium unilatéral. L’un comme l’autre rime avec argent. Les premiers car ils vous sont éternellement redevable et font votre pub à tirelarigot. Les autres car il faudra quelques années – parfois même des décennies – supplémentaires de thérapie intense pour revenir au stade de départ, celui juste avant l’état catatonique instauré par notre propre savoir-faire.

    Je rouvre les yeux et laisse échapper un soupire par les narines. Je ne sais même pas ce que je fais ici. Pas plus dans ce territoire qui semble s’éloigner chaque jour un peu plus de mes convictions ; que dans cette ville maudite tout court.
    J’en viens même à me demander pourquoi j’irais postuler localement plutôt que de ramasser toutes mes affaires pour me casser ailleurs. Loin de tout ce merdier ambulant, pardonnez mon langage.

    En faisant le compte, qu’est-ce qui me reste ici ? Un appartement vide dont je n’arriverai bientôt plus à assumer les charges premières. Une clientèle abandonnée qui finira par trouver comment venir me harceler. Une famille d’adoption absente et je-m’en-foutiste. Je ferais tout aussi bien de retrouver celle que j’ai moi-même laissé en plan à l’époque. Est-ce qu’ils se souviennent seulement de moi ? Oui probablement … les liens du sang tout ça tout ça. Puis les albums photos et les repas de famille aussi. Ces souvenirs impérissables dont on nous rabâche les oreilles à chaque occasion qui se présente. « Oh ça fait longtemps qu’on n’a plus vu Brónach. » « Vous avez encore des nouvelles de votre fille ? Vous savez, celle qui vous a poignardé en plein cœur en se cassant en schmett le jour de son anniversaire ? » Et ainsi de suite. Je devrais assurément plaindre mes parents. Ou pas. Après tout … treize ans plus tard ils n’ont toujours pas retrouvé ma trace. Soit ils ont cessé de chercher pour x ou telle raison ; soit ils n’ont même jamais entamé le processus de base. L’un comme l’autre, le résultat reste sensiblement pareil, ils ne m’ont pas trouvé.

    Est-ce que cela m’attriste ? En toute sincérité, je pense avoir dépassé ce stade. Dans ma période de fugue rebelle, j’ai peut-être – probablement – chéri l’espoir de retrouvailles glorieux après un périple voyage. Ce genre d’épanouissement de soi qui se termine en happy end, Hollywood style. Fait est que la vie réelle de monsieur et madame tout-le-monde n’a rien d’un blockbuster. Sauf peut-être celui-là où le perso principal se fait plaquer et apprend qu’il a un cancer stade trois. Juste assez que pour vivre encore quelques années, mais sans la moindre probabilité de rémission miraculée et miraculeuse. L’amour et l’eau fraiche, ça ne nourrit pas un homme. Ni une femme d’ailleurs. Mais c’est là un tout autre débat. La morale de toute histoire se résume à : Shit happens – Get over it. Amen.

    Assez de tout cela.
    Allons déjà découvrir ce que le marché de l’emploi a collé sur les vitres aujourd’hui. J’aviserai bien par la suite quant au qui, du pourquoi, du comment j’en suis arrivée là. Si je ne décide pas d’aller de l’avant, une chose est sûre : mes pas ne m’amèneront nulle part.

    Je reprends ma route. Au fond de la ruelle je tourne à droite plutôt qu’à gauche. Pourquoi ? Le destin ? Le hasard ? Un sordide petit jeu d’échecs entamé par une main invisible tout là-haut ? Who knows ?
    Est-ce que j’aurais dû contrer ce funeste sort et faire demi-tour ? Qui sait, ça m’aurait peut-être empêché de me faire bousculer par la silhouette qui arrive en sens inverse et qui me rentre dedans sans le moindre ménagement. Ou peut-être pas.

    - « Eh faites gaffe ! »

    Par réflexe mon bras droit se tend et attrape l’homme par le bord de sa jolie veste. Tentative désespérée de ne pas me retrouver au sol. Pour autant qu’il daigne me rattraper. Ou ne perde pas l’équilibre en même temps que moi.
    Heureusement il ne portait pas de cravate vu l’élan avec lequel je l’emporte bien malgré moi …
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Should I stay or should I go now? [PV Cla’] - Lun 12 Aoû - 4:24



Should I stay or should I go now ?
Clarence & Bronach
>
«We're all spécial cases.»
Il y peu de temps, encore, tu t’assoyais sur le banc d’un parc dans Cornucopia, toujours le même, et tu regardais ta fille rouler sur les patins vintage qui avaient appartenus à ta mère. Après, vous alliez dire bonjour à Aislinn, achetiez des fleurs pour l’encourager. Les fleurs reposaient quelques jours sur le bord de la grande fenêtre de l’appartement, puis mourraient calmement, car personne n’avait le pouce suffisamment vert pour les aimer comme il le fallait. Maintenant, Cornucopia rime avec amertume. Il ravive en toi la mélancolie qui revient plus souvent depuis que les comprimés de bonheur pour mortels ne font plus effets. Le quartier te ramène, malgré toi,  à cette période où tout semblait tranquille, où le danger, malgré les circonstances, n’était encore qu’un vague concept. Voir les gens sourires sur les terrasses, entendre les éclats de rires, tord ton estomac, transforme ton sourire en grimace. Avant, t’aurais pu croisé l’amie précieuse par hasard, maintenant rien n’est moins sûr. Les vitrines, devant lesquelles tu t’arrêtes parfois, te renvoient ton image agacée. Si ce n’était pas de la réserve de produit pour le bain qu’il fallait renouveler (vous avez une grande baignoire dans la suite de votre nouvelle maison, ça serait con de ne pas en profiter), tu te serais contenté du Whole Food de banlieue pour faire les courses qui, ironiquement, auraient dû être un instant de détente. Mais tu ferais n’importe quoi pour Anna et pour la bombe de bain qui te rappelait l’odeur du Herbal Essences des années 90.

Les expressions de joie te tombent vite sur le coeur. L’amertume serre ton estomac, voudrait remonter jusqu’à ta gorge, mais tu pinces les lèvres, accélère le pas. Qu’un quartier éveille en toi une si grande anxiété, tu n’y aurais jamais pensé, mais Arcadia en elle-même n’était pas bonne pour ta santé mentale. Tu le savais avant même d’y avoir emménagé (et t’aurais dû t’en douter, ton père n’en était pas parti pour le simple plaisir d’en partir ; que tes soeurs adorent la ville, tu ne le comprendrais jamais). Après, si t’étais retourné à New York, plutôt, tu n’aurais pas rencontré Anna et tu serais sûrement encore plongé dans ce deuil qui s’éternisait. Le jeu en valait quand même la chandelle. Mais qu’est-ce que t’en sait vraiment… Tout ce que tu sais, c’est qu’en rentrant, tu vas t’allonger, espérer que ta douce en fasse autant, et poser ta tête sur son ventre et t’endormir au rythme de sa respiration, sous ses doigts s’emmêlant dans tes cheveux,  comme tu le faisais si souvent ;  sa présence suffit à éloigner tous les maux du monde. Brusquement, tu tournes dans la petite ruelle où les bruits de la ville s’effacent à peine, mais où la solitude pourra te calmer.

Enfin, c’était une possibilité avant de tomber  sur le pavé, entraîné par une meuf pas très habile qui, en plus, a l’insolence de te mettre votre collision sur le dos. T’as bien essayé de répliquer que c’était plutôt à elle de faire attention, mais dans la surprise du moment, on aurait plutôt cru que tu crachais une série d’exclamations sans sens, ponctuée d’un « fuck » en rythme avec le son de toi qui heurte l’asphalte. Non seulement ton nez se vide de son sang, mais t’écrases tes lunettes en te relevant. Rien, mais rien ne va aujourd’hui. Tes lèvres se pincent encore sous la douleur de ton nez qui s’étend jusque dans des tempes; cette fois c’est l’envie de hurler que tu retiens. Un long soupir, évocateur, alors que t’observes le massacre (la jeune femme que tu n’aides pas à se relever, parce que t’es trop occupé à essayer de faire cesser le saignement avec ta veste, et le cadavre de lunettes).  Tu la dévisages, mais étrangement, ce n’est pas par mépris: c’est surtout que tu crois la reconnaître. Tu la connais, de vue et de réputation,  mais dans l’état actuel, ton cerveau qui fonctionne à reculons ne saurais te dire ni où ni comment.  Quelques secondes, longues, avant l’épiphanie. « À votre place, je ne serais pas revenu à Arcadia… » Chaque mot prononcé lentement, comme pour prévenir les petits chocs douloureux que les mouvements de mâchoire infligent à ton nez. Si ce n’est pas qui tu pense, tant pis. Si c’est bien elle, ça serait bien de pouvoir lever le mystère. Et puis, était-elle vraiment sortie de la ville ? Pour le peu que tu sais, elle avait peut-être oisivement passé ce temps à jouer à des jeux vidéos dans un sous-sol miteux... Cette femme, tu ne la connaissais pas vraiment,  tout ce que tu savais vraiment d’elle, c’était qu’elle s’était barrée du jour au lendemain. De quoi éveiller la curiosité de n’importe qui. «  Cette ville n’a rien de bon. » Tu tires une drôle de grimace quand un mince filet de sang glisse dans ta bouche, la tapissant du goût désagréable de fer.
(c) DΛNDELION
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Should I stay or should I go now? [PV Cla’] - Ven 18 Oct - 8:57

    C’était plutôt à moi de faire gaffe, on s’entend bien. Sauf que si lui avait été attentif pour deux, on aurait tout aussi bien pu éviter la collision. Ou tout du moins la transformer en quelque chose de moins … chaotique ? Laconique ? Car c’est là exactement le tableau dépeint à coup d’insultes de surprises et d’onomatopées divers et variés au moment de la chute. Moi au moins j’ai le privilège d’atterrir sur mes fesses. Alors certes, vu la masse musculaire que je me paie, j’aurais tout aussi bien pu me fracturer le coccyx ; mais je m’en sors vachement mieux que mon persécuteur qui se ramasse le plat du siècle. Un peu comme à la piscine, mais sans l’eau. Et avec le bitume en prime. Je vous épargne le bruit que ça fait, mais inutile de préciser que même sans y regarder de plus prêt on sait exactement ce qui vient de se passer.

    Je devrais m’excuser. Probablement. Fut un temps je l’aurais sûrement fait. Entre ma période rebelle et le début de l’année en cours. Avant mes dix-huit ans j’aurais été la première à l’enfoncer davantage dans la fange. Et même pas par plaisir, non plutôt comme instinct de survie. Entre les deux je lui aurais offert une main pour l’aider à se redresser et un café au bistrot du coin pour se remettre de nos émotions. Aujourd’hui j’ai juste envie de le laisser se démerder et de rester assise, juste là, à contempler le temps qui passe en attendant qu’il m’emporte dans son élan.

    C’est vraiment pathétique comme état d’esprit. Je déteste profondément et viscéralement m’apitoyer ainsi sur mon sort. Pourtant tout porte à croire que je ne suis plus capable d’outrepasser cette étiquette de la société. Actuellement du moins.
    Au moins mon corps a encore quelques réflexes et le voilà déjà qui est en train de se redresser en s’appuyant la paume des mains sur le macadam. Quelques torsions et contorsions de plus et je suis debout en train de tapoter mon uniforme de clown pour le dépoussiérer quelque peu. N’empêche, le mal est fait. Ce n’est pas avec un costume fripé que je vais réussir à faire bonne impression auprès de mon futur employeur, peu importe qui il soit.

    Sa voix me tire de ma pseudo-rêverie. J’arque un sourcil tout en posant, enfin, mon regard sur lui. il a bel air avec son pan de veste rabibochée par-dessus son visage. Je ne m’étais pas rendue compte à quel point sa chute avait été plus violente que la mienne. Then again, ça n’aurait en rien changé mon implication dans la donne. Quand il retire le tissu pour continuer son laïus improvisé, le tableau n’est vraiment pas de toute beauté. Juste assez que pour prétendre avoir ramassé une porte en pleine trogne, mais pas suffisamment que pour prétendre à une sortie en bar qui aurait mal tourné. Du coup il peut se faire passer pour un clampin maladroit, mais certainement pas pour un caïd des bas quartiers. De toute évidence, à en juger par le prix de son attirail …

    - « Vous énoncez là des évidences connues de tous. »

    Tell me something I don’t know. Bien sûr que je n’aurais pas dû revenir. Bien sûr que Arcadia n’a rien de bon à offrir. Qu’elle n’attire à elle que la pire vermine de l’humanité – pour autant qu’on puisse encore se qualifier de telle. Que c’est un nid à rats qui n’a de cesse de pulluler et qui, comme tout nuisible qui se respecte, est carrément increvable. On sait tous qu’on ferait mieux de la rayer de la liste (et des annales de l’histoire par la même occasion) à coup d’attaque nucléaire et autre joujou de l’évolution biochimique. Un mal pour un bien. Un très gros mal pour un tout petit bien, cela va de soi. Mais peu importe, la finalité n’en restera pas moins plaisante.

    - « Il me restait des choses à faire ici. »

    Faux.

    - « Et une fois revenue, la ville n’a plus daigné me relâcher. »

    Vrai.
    Comme si elle me faisait payer le fait d’avoir OSÉ l’abandonner une première fois. Saloperie de bouche des Enfers de mes deux (pour rester polie).

    - « Qu’est-ce que ça peut bien vous faire ? »

    Je ne cherche même à comprendre comment il sait, ou ce qu’il sait exactement. Peu importe au final. Qui sait. Ce qu’ils savent. Ce qu’ils pensent savoir. Ce qu’ils aimeraient savoir. Ce qu’ils aimeraient croire savoir. Entre tout ça et ce qui est réellement, qui pour encore faire la distinction si ce n’est celle qui l’a vécue ? Et si j’avais eu envie de partager, ça se serait su ; vous ne croyez pas ?

    - « Vous êtes bien resté vous. »

    Vous aviez la possibilité de partir. D’aller faire votre vie ailleurs. D’emporter votre famille loin d’ici et de tout recommencer. Pourtant vous avez préféré vous engluez dans la fatalité des choses en faisant d’Arcadia votre chaînon. Vous voyez, moi aussi je sais qui vous êtes monsieur Birdwhistell.

    Bon … et si on diminuait un peu la gauge de l’austérité gratuite et qu’on reprenait sur de nouvelles bases ?

    - « Vous avez une mine affreuse, mais ça ne semble pas cassé. On finira peut-être pas vous prendre pour un véritable dur à cuire. »

    Une pointe d’humour pour adoucir les mœurs. Il parait que ça fonctionne. Je n’en suis pas convaincue, mais quitte à se faire mordre autant tendre la main pour justifier l’acte et se rendre officiellement responsable du crime commis.
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