Welcome to my dark side
it's gonna be a long night

- Sonia ! Sonia reste avec moi je t'en prie !

Je tiens le corps flasque et sans vie de ma vieille camarade de pavés. Ce soir fût son dernier. Le tombé de rideau est brutal : encore une âme que je n'ai pas pu sauver de la violence abrupte de cette existence. Son mac l'a rouée de coups, une fois de trop. J'ai beau avoir réduit ce connard en cendres, je regarde le feu quitter les joues de Sonia sans pouvoir le rallumer. Une étoile s'éteint, encore. A est-ce que je sers, putain de merde !?

La culpabilité est superflue, petite Marisoleil;
Relève-toi à présent.

Je caresse les cheveux roux de Sonia. Flamboyante et pétillante Sonia. Ton sourire n'est plus qu'une caricature douloureuse. De toutes nos soeurs, tu étais celle qui méritait le plus de briller dans une vie meilleur. Tout ça, c'est de ma faute. Les larmes coulent silencieusement alors que je ferme les yeux, collant mon front contre ta poitrine dépourvue de souffle.

Marisoleil !
Hâte-toi de partir !
Quelque chose de mauvais arrive.
Quelque chose de tutélaire !
Ecoute-moi, petite péronnelle !

Le chagrin m'aspire, je me sens comme gobée par l'obscurité polaire. Lorsque j'ouvre les yeux, Sonia a disparu des mes bras. Il n'y a que des ombres. Des ombres grises et floues. Elles s'approchent, m'effleurent, me caressent. Dégoût.

Ne les repousse pas !

Malgré l'injonction mentale, je me débats, incapable de retenir ma répulsion. Alors, ils apparaissent tous, tous ceux que j'ai tué, tous ceux que j'ai perdu. Leurs brûlures saillantes, purulentes, preuve de mon courroux. Leurs murmures sont oppressants, intrusifs, ils me vrillent la cervelle.

- Cállate... Cállate!!! Mains sur les oreilles j'essaie de fuir à travers la forêt de corps qui me bousculent.

-Il y a quelqu'un ? Il y a une urgence vitale !

Cette voix tangible.
Elle est humaine...

Ce grésillement caractéristique.
Une récurrence divine.

- Je suis là ! Où êtes-vous ? Guidez-moi !

A son de son timbre, je finis par rejoindre une ravissante blonde en blouse-blanche. Mon premier réflexe et de lui toucher le poignet pour sentir la chaleur sous mes doigts.

- Vous êtes vivante...

Soulagement.
Mon second acte est de l'éloigner vivement du corps sanguinolent.

- Ne les touchez pas ! Ils.. Ils sont déjà morts !

Le Metnal nous a rattrapé.

roue du RP X Enfers Avec @Marisol Laciudad. J'ai beau être médecin aux urgences à Arcadia, je ne peux m'empêcher de me sentir submergée par une forme de détresse quand je me rends compte que je vais surement devoir gérer cette situation seule. Alors qu'une sueur froide commence à couler le long de mon dos, je répète un peu plus fort ma demande : -Il y a quelqu'un ? Il y a une urgence vitale ! Je ne sais quelle divinité m'a entendu (une personne joueuse mais aussi au courant de la réalité des choses me dirait Eir), mais je perçois une réponse à ma demande. Je ne sais qui est cette personne et encore moins son niveau de compétence mais je sens que toute aide est désormais le bienvenue. Aussi, je ne perds pas de temps de crier à nouveau pour la guider à moi. -PAR ICI ! Par contre, je ne comprends sa réaction à tâter mon pouls et à s'exprimer de manière soulagée que je suis vivante. En cet instant, c'est très dur pour moi de ne pas lui répondre du tac au tac : "oui, je suis vivante. Vous vous attendiez à quoi ? A un marcheur blanc ?". Je suis suffisamment consciente que cela risque d'envenimer la situation de manière inutile à souhait. Aussi, je me contente de répondre : -Oui. Docteur Beatrice Jonson. Et vous ? Si j'ai pu me retenir de sortir une remarque pour le moins déplacé, je ne peux m'empêcher de retenir un claquement de langues alors que la jeune femme me fait part que les personnes que je souhaite aider sont mortes. -Ecoutez, je crois que je m'y connais suffisamment pour pouvoir quand une personne est décédée ou non. Présentement, elles ont besoin de mes soins et j'ai besoin d'aide pour se faire. Alors vous la bouclez et vous m'obéissez, compris ? En moi, tout s'insurge face au fait qu'on veut m'empêcher de porter assistance à ces personnes qui en ont besoin. J'ai juré de venir en aide à tous il y a désormais des années. Je compte bien accomplir cela avec ou sans son aide. Pourtant. Pourtant, si nous étions avant cet orage de 2017, j'aurais sûrement estimé sa parole pleine de bon sens. Mais nous ne sommes pas à cette période. Maintenant que je suis l'hôte inconsciente de la déesse nordique de la médecine, j'ai ce besoin compulsif d'accomplir ma tâche de médecin envers et contre tous... code by bat'phanie

HRP:

Madre de Dios ! Elle a un pet au casque ou elle est bigleuse la blondie ?! Puisque je lui dis qu'ils sont morts !

- Chúpame ! J'vous obéis que dalle! Y sont cannés j'vous dis !

La gonze a l'air bétonnée dans ses godasses. Ça va être compliqué de la convaincre.

Surtout si tu l'insultes, ma chérie.
Fais donc un effort de délicatesse...

En attendant les macchabées continuent d'avancer d'un pas lent, inexorable, vers nous. J'ai une sainte horreur des films de zombies. Je me cache toujours dans les plis de coude de Lucjàn quand on en regarde un. J'attrape Béatrice par le poignet et la force à m’emboîter le pas. Nous nous éloignons des fantômes dans un décors lugubre dépourvu de couleur. Tout y parait gris. Je pénètre dans la première cage d'immeuble venue et je nous y barricade.

- Ecoutez doc, j'crois que vous réalisez pas bien la situation. Ces gars sont 100% décédés. J'peux vous l'assurer. Vous avez peut-être reconnu l'un de vos patients dans le lot ? Chuis sûre que y'en avait. Réfléchissez putain, vous avez déjà vu des gars pisser le sang par frôlements ? Moi jamais ! Et j'en ai dégorgé du poireau !

Je m'essuie le front, à court d'arguments. Je sais de quoi ça a l'air : d'une pute en manque de crac qui délire. Mais je suis clean et je sais ce que j'ai vu.

- Je... Je vous demande de me croire. J'ai reconnu des gens qui ne sont plus de ce monde. Je sors mon flingue et me poste près de la fenêtre pour observer la progression des revenants. J'm'appelle Marisol, au fait...

Parfait, désormais en plus de droguée, tu parais dangereuse.
Si seulement tu m'écoutais davantage.

Après un silence j'ajoute :

- Vous êtes "comme moi" pas vrai ?