Cause seasons change but we are still the same. Even though the cold winds blow we're burning like a flame
A l'approche de Noël, le centre réussissait l'exploit d'accumuler à la fois la joie et le désespoir. Pour beaucoup, c'était une période difficile à vivre, à cause du froid, de la météo qui ne se montrait pas vraiment clémente et de l'allégresse qui se voyait sur tous les visages. Mais ici, nous faisions tout pour réconforter les coeurs, pour rassurer les âmes et réchauffer les corps. Nous ne pouvions pas inverser le cours des choses ni renverser l'ordre établi. Mais nous pouvions leur apporter du soutien, les aider à supporter cette période et la rendre un peu moins difficile à vivre.
J'apprenais auprès d'Edward, un boucher, également bénévole, qui nous amenait des pièces de viande de temps en temps, à travailler la viande pour mieux la cuisiner. C'était un travail plaisant, et mon acolyte se montrait généreux en explications, ce qui rendait l'apprentissage plaisant. Je savourais ces moments, loin de mes préoccupations, loin de mes inquiétudes, à juste vivre une vie simple et une activité plus que satisfaisante. La cuisine avait ça de génial qu'on voyait les résultats de son oeuvre très rapidement, et surtout si c'était un succès ou non.
Euh... Hadrien ? Y'a un type qui demande des infos à l'entrée...
La voix de Lucy interrompit nos discussions. Je regardai l'étudiante et lui répondit en haussant les épaules.
Et ? Appelle le père Emmanuel et il lui dira tout. Il est pas là, et t'es celui qui s'y connait le mieux pour accueillir les nouveaux venus.
Je soupirai, posai le hachoir sur le plan de travail avant de rapidement me rincer les mains et me rendre dans la salle à l'entrée. Au passage, j'attrapai Mjöllnir et le rangeai à ma ceinture, comme à mon habitude. Le poids de la hache pouvait certes se révéler gênant, mais je me sentais toujours mieux en la sentant battre dans mon dos.
En arrivant, je me dirigeai aussitôt vers le nouveau venu. Ce n'était clairement pas un SDF, ou bien un tout nouveau, au vu de sa tenue encore propre. Il regardait un peu partout, observant et analysant le bâtiment. Je levai le bras en geste de salut et l'accueillis avec une voix forte.
Bien le bonjour monsieur. Que peut-on faire pour vous ?
C'est moi ou je progressai dans mes salutations ? Encore un peu de travail et on pourrait peut-être tirer quelque chose de ce grand dadais.
- C'est une mère qui va voir sa fille pour lui apprendre le pourquoi du comment sur la vie... -
- Sheitan, laisse moi dormir... -
- Elle lui dit "Chérie, tu es assez grande maintenant. Je vais t'apprendre comment on a des bébés". La môme, sans se démonter répond à sa mère "Mais je sais comment on a des bébés. On met le zizi d'un monsieur dans la bouche, on aspire, et hop, on a des bébés !" La mère, dubitative, répond "Alors non, ma chérie, ça, c'est pour avoir des bijoux !" -
Je ricane dans mon oreiller en même temps que le rouge me monte aux joues. Encore une fois, je sens que Sheitan n'a pas rempli son contrat d'heure de sommeil cette nuit. Je soupire et fini par me lever encore fatigué.
Je regarde la montre sur ma table de nuit et manque de m'étrangler. Neuf heure, déjà ?
- Sheitan ! J'ai un rendez-vous ce matin ! -
Sautant de mon lit, j'enfile un caleçon, un pantalon noir et une chemise blanche sans oublié ma précieuse croix que j'attache à mon cou. Je n'ai pas le temps de méditer sur ce que mon démon a pu faire cette nuit, ni de m'en repentir. Aujourd'hui est le jour de la collecte de vêtements pour Noël et je ne peux surtout pas me permettre d'arriver en retard.
- Annule et prend une jolie fille en confessionnal, qu'on rigole ! -
J'arrive en courant sur le parvis où le camion m'attend déjà. Heureusement, le conducteur n'a pas l'air de m'en vouloir particulièrement et me sourit même. Je saute dans le camion.
"Bonjour, mon père."
"Bonjour Ethan, je vous remercie beaucoup de m'aider."
Tous les points de collectes sont presque pleins. Certaines personnes descendent même exprès pour nous apporter des vêtements chauds supplémentaires. Ethan a même l'idée de s'arrêter dans des hôtels pour demander des couvertures et des oreillers supplémentaires, certains hôtels de luxe ne se privent pas de se débarrasser de linge de maison qui ne sont plus aux normes.
Notre camion déborde de dons tous plus généreux les uns que les autres. Il est remplit à raz-bord et nous n'avons pas d'autre choix que d'aller directement au centre Jean-Paul II pour nous décharger. Cela me fait sourire de savoir qu'ils n'attendent pas notre visite aussi tôt. Je suis très curieux car c'est la toute première fois que j'y vais. Je tiens tout particulièrement à cette mission, cela ne sert à rien de prêcher la bonne parole si c'est pour rester égoïste en action.
Je descend du camion seul et vais directement me présenter. Ici, il semble que les gens forment une véritable communauté et cela me fait chaud au cœur. Certaines personnes me reconnaissent et viennent me saluer, d'autres me regardent avec méfiance. Une jeune femme vient m'accueillir et je lui explique la situation. Avec un sourire, elle me demande de bien vouloir attendre.
L'homme qui arrive pour me voir est impressionnant. Dans ma tête, je sens Sheitan regarder à travers mes yeux et se faire la même réflexion. Tout le monde le regarde avec révérence comme s'il était un Dieu parmi les hommes. Je lève les yeux sur lui et lui sourit sincèrement en lui tendant une main amicale.
"Bonjour à vous. Je me présente, je suis père Kyan. Je viens tout juste d'arriver à Arcadia. Je vais désormais m'occuper des collecte de vêtements et nous venons d'avoir de généreux dons que nous aimerions distribuer. Vous vous occupez de ce centre ? Pouvons-nous faire connaissance ?"
Mon regard se perd malgré moi dans l'étude détaillée de l'homme. Mon regard se pose sur un reflet que je n'avais pas remarqué, c'était furtif et immédiatement caché par le dos de l'homme mais il s'agissait bien d'une arme blanche. Sans perdre mon sang-froid, j'ajoute :
"En tout cas, j'espère que je ne vous dérange pas... "
Cause seasons change but we are still the same. Even though the cold winds blow we're burning like a flame
L'homme qui venait d'arriver me tendit une main que je m'empressai d'accepter. J'y mis peut-être un peu trop de poigne d'ailleurs. L'homme se présenta comme un prêtre (un deuxième tiens) et m'expliqua qu'il s'occupait des collectes de vêtements. Je l'écoutai avant de répondre, satisfait à l'idée de savoir que nous n'étions pas les seules personnes d'Arcadia à se soucier des nécessiteux. Même si le "pouvons nous faire connaissance" me fit sourire intérieurement, repensant aux spams qu'on pouvait recevoir sur Internet.
Hadrien Einarsson. Non, je ne suis pas le responsable à proprement parler. C'est le père Emmanuel qui gère tout ici. Je ne suis qu'un bénévole parmi toute l'équipe. Et rassurez-vous, vous ne nous dérangez pas du tout.
D'un geste de la main, je l'invitai à entrer un peu plus et lui proposai un café ou une autre boisson chaude. Je m'en servis un que je garnis copieusement de lait et de sucre pour le rendre un peu plus buvable. J'en profitais pour faire un peu la présentation du centre.
On distribue plutôt des repas ici, fournissant aux nécessiteux un endroit chaud ou se restaurer et trouver un peu de réconfort. On a pas de section qui s'occupe de donner des vêtements, mais ça pourrait être un super ajout. Par contre il nous faudrait du monde pour ça. On est juste assez pour tenir les soirs d'affluence.
D'autant qu'on devait parfois également veiller sur le comportement de certains qui nous arrivaient éméchés voire défoncés le soir.
Vous dites n'être pas arrivés depuis longtemps à Arcadia ? Depuis combien de temps si je puis demander ?
Je tiltai alors. Son aura... Ce type était un Satyre. Un Satyre devenu curé ? Étrange combinaison. Soit il s'était rangé, ce qui était peu probable, soit il avait choisi la couverture idéale. Dernière possibilité, il avait un pet-au-casque et c'était peut-être le plus inquiétant. Plutôt bon que j'eus Mjöllnir avec moi. Je chassai d'un coup ces pensées de mon esprit. Il était venu pour nous aider, qu'est-ce qui te faisait croire qu'il pouvait avoir de quelconques mauvaises intentions ?
J'écoute la personne qui me fait face en essayant de ne pas masser ma main qui s'est fait broyée sous sa poigne. C'est sur qu'avec un bénévole comme cela, il ne doit pas y avoir énormément de problèmes par ici, ou ils doivent être assez vite réglés.
Me voilà entré au chaud et je demande du thé, s'il y a. Une fois servis, je remarque une certaine mélancolie qui règne ici. Cela me rend triste, j'aimerai tellement pouvoir aider et m'investir pour toutes ces pauvres âmes.
C'est alors que Hadrien m'ouvre cette porte. Je souris de l'idée d'être à nouveau parfaitement à ma place, comme à New-York.
"Je suis là pour ça, Hadrien. Je peux me libérer deux après-midi par semaines. Quels jours vous intéresseraient ?"
Je bois une gorgée de thé brulant et ajoute :
"C'est juste que depuis que je suis arrivé ici, les choses bougent beaucoup moins que là où j'étais. J'aimerai vraiment faire mon possible pour aider au mieux. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez jamais à faire appel à moi. Je suis là depuis un mois, je viens d'une communauté très active de New-York."
C'est alors que les yeux de l'homme me perce du regard, ou plutôt, me transperce. J'ai presque du mal à ne pas me retourner pour savoir ce qui se passe mais sans aucun doute, c'est bien moi qu'il regarde.
Cause seasons change but we are still the same. Even though the cold winds blow we're burning like a flame
Le curé était assez protocolaire. J'aimais bien, même si ça pouvait apparaître aux yeux de certains comme un peu coincé du cul, ça me rappelait l'armée et la discipline et la rigueur que ça prodiguait. Et puis au moins, à préciser les jours de présence, ça nous donnait une idée claire de ses dispos et des moments sur lesquels on pouvait vraiment compter sur lui.
Le jeudi après-midi c'est un jour assez chargé, me demandez pas pourquoi, donc y avoir du renfort ne serait pas un mal. Après, j'sais pas si vous pourrez mais au choix le samedi ou le dimanche. Beaucoup de nos bénévoles ont une vie en dehors. Pas moi. Aussi ces jours-là on est en sous-nombre. A vous de choisir celui qui vous arrange le plus.
Un new-yorkais qui ne demandait qu'à agir. C'était toujours rassurant de savoir ça. Mais la question du Satyre restait toujours présente. Il était forcément au courant de sa présence. Je me demandais comment il la gérait. Le curé remarqua mon regard insistant. J'oubliais régulièrement ma discrétion légendaire. Bien sûr, il me demanda si j'avais un problème. Bah, depuis quand je jouais la finesse et la discrétion moi ? Je souris, me calai contre un mur et attirai à moi un petit arc électrique depuis une prise à côté pour jouer entre mes doigts avant de lui dire.
Aucun de mon côté. Et du vôtre ? A ce niveau ? Ça se passe comment ?
Ils commençaient à savoir ici qui j'étais réellement. Après tout, c'était l'un de mes objectifs en travaillant ici : aider les hommes pour qu'ils me vénèrent à nouveau tel que j'étais réellement. Leur protecteur, leur allié. Je n'avais pas besoin de me cacher aux yeux des bénévoles. Je voulais également que ce lieu puisse devenir un endroit où nous pourrions être qui nous souhaitions, qui nous étions réellement. Mais je devais savoir si les intentions des nouveaux venus étaient pacifiques ou hostiles.
Le jeudi, c'est noté. Pour ce qui est du week-end, je préférerais le dimanche soir mais il faut que je vois d'abord avec ma paroisse ainsi qu'avec Preeti évidement. J’acquiesce donc à la proposition.
"Aucun soucis pour moi. Je viendrai donc le jeudi et je vous redirais pour le jour du week-end où je serai le plus susceptible de pouvoir venir. Je vais peut-être des fois devoir changer mais je vous préviendrai avant."
C'est alors que l'homme s'accoude au mur et attire de l’électricité à lui. Pour ma part, j'ai vu tellement de choses étranges ces derniers temps que je reste impassible en façade. A l'intérieur, je me pose énormément de question, à commencer par ... Mais de quoi il me parle ?
- Il parle de moi, imbécile ! -
- Oh ... -
Je prend mon temps pour répondre à l'énorme question qui vient de m'être posée. Cet homme voit que je suis un Satyre alors que je me suis présenté en temps que prêtre. Cela fait de lui la seconde personne à le savoir. J'admets que la question doit être brûlante à poser. Par honnêteté, je baisse un instant les yeux pour réfléchir à ma réponse. Par soucis de discrétion, je baisse la voix.
"Très sincèrement, j'ai beaucoup de mal depuis qu'il m'habite. Je suis resté ascète pendant toute ma vie alors j'ai l'habitude de résister aux tentations. Mais il y a des choses auxquels j'ai du céder et ce n'est pas facile à vivre."
Je remonte le regard et, très curieux, je demande :
"Et vous ? Quelle est votre histoire par rapport à cela ?"
Cause seasons change but we are still the same. Even though the cold winds blow we're burning like a flame
Moi qui espérais faire un petit effet avec mon éclair, il ne fut qu'un pétard mouillé face à l'absence de réaction totale du curé. A croire qu'il était déjà habitué à tout ça et que c'était ancré dans son quotidien. Et oui Had' ! Les gens avaient une vie avant de te voir. Couillon. Mais bon au moins était-il au courant, et honnête surtout, à ne pas vouloir le cacher outre mesure.
J'espérais seulement qu'il disait bien la vérité en parlant de son ascétisme et de ses difficultés à résister aux tentations. Sa réponse me convint cependant. Et puis, ses réactions semblaient montrer qu'il peinait vraiment à maîtriser l'être qui partageait son corps. Je renvoyai l'éclair dans la prise d'une pichenette avant de réfléchir un instant à sa question. Ou plutôt de faire semblant. Ma réponse était déjà toute prête.
Oh moi... Je suis un dieu. lançai-je en haussant les épaules, comme si c'était quelque chose qu'on annonçait normalement, un dimanche midi au repas de famille.
Plus sérieusement, je suis comme vous sauf sur un point. Au lieu d'une créature, c'est un dieu qui a choisit d'élire domicile dans ma tête. Mais on s'est plutôt bien fait l'un à l'autre, ce qui nous évite de nombreux problèmes.
Ou plutôt, comme je n'avais quasiment aucune attache, aucune famille à part peut-être Julie, rien ne m'avait retenu d'accepter cette part divine qui vivait en moi. Hadrien n'était rien, n'avait rien qui le retenait quelque part. Alors pourquoi ne pas laisser Thor revenir ? Ça pouvait être vu comme une vision très fanatique, dévôte ou désespérée de mon être, mais ça me convenait. Nous étions d'accord sur de nombreux points, et similaires sur les autres. Alors en avant Guingamp !
Vous en faites pas. Libre à vous d'en parler aux autres ou non. Avec moi, ils commencent à s'habituer à notre potentielle présence parmi eux donc... Et puis, avec le père Emmanuel, ça donne lieu à de chouettes conversations.
J'interceptai un plateau de cookies qui sortait de la cuisine et en proposai au nouveau venu avant d'en engloutir un et de poursuivre.
Et puis, vous ne serez pas le seul. On a aussi une Indienne qui nous a rejoint il y a peu.
Je marquai un temps de pause avant de terminer mon discours d'un ton un peu plus froid.
En revanche... vu qui vit en vous, je le garderai à l'oeil au début. Sait-on jamais s'il se décide à faire quelque connerie
Ça pouvait refroidir un peu l'ambiance, mais je préférai prévenir directement histoire de tout mettre au clair et ne laisser aucune zone d'ombre. Et puis, ce petit sanctuaire devait rester un lieu chaleureux à vivre.
Immédiatement, je restais interdit face à l’aplomb de l'affirmation. Pour commencer, il a dit ça sans ambage, sans détour, sans une seule hésitation ou aucune nuance. Ensuite, ces termes : Je Suis Un Dieu, si j'avais déjà côtoyés des personnes qui affirmaient ce genre de choses, c'était dans un contexte totalement différent, dans un hôpital psychiatrique, en prison voire en confessionnal et jamais les mots n'avaient été aussi simples à sortir. Aussi, et enfin, le plus important :
"Veuillez me pardonnez. J'ai cru un moment vous avoir mal compris. C'est juste que ... Vous vous définissez comme un dieu ? Comprenez moi bien mais dans mon cas, il y a un Moi... et un Lui."
Alors ce serait vrai ? Nous aurions du fusionner d'une certaine manière ? Sheitan finira-t-il par disparaître ? Ou pire, moi-même ? Par la suite, Hadrien m'offre des explications qui apportent de nombreuses réponses et qui soulève des questions encore plus nombreuses. C'est tellement étrange de pouvoir parler de cela au grand jour.
Presque malgré moi, je me rapproche d'Hadrien, fasciné par sa spontanéité et son savoir. Je pense que nous aurons, lui et moi, de nombreuses conversations à ce sujet, j'ai tellement besoin de comprendre. Je suis donc une créature, et lui un dieu, il peut me voir tandis que je ne peux sentir que mes semblables, quel pouvoir merveilleux pour pouvoir venir en aide aux autres. Fasciné, je refuse poliment les gâteaux qui me sont offerts.
"Je trouve cela courageux que vous en parliez au grand jour. J'aimerais énormément en savoir plus sur ma propre condition. Il est arrivé il y a seulement deux ans et je me sens souvent dépassé."
Une indienne ? Ce pouvait-il s'agit de Preeti ? Après tout, elle m'a dit qu'elle venait ici apporter de la nourriture assez souvent. Pour ne pas rester dans le flou, je demande :
"Vous voulez parler de mademoiselle Sita ? Il se trouve que je la connais déjà." je dis avec un franc sourire.
Après sa dernière phrase, mon masque tombe l'espace d'une seconde et je ressens la tristesse et la frustration se peindre sur mon visage. Je me reprend très vivement.
"Il est déjà passé à l'action. D'aucuns pourraient se trouver chanceux de l'avoir comme allié mais il est tout ce que j'exècre et nous n'avons que peu de choses qui pourraient nous rapprocher. En ce moment, j'ai trouvé moyen de le canaliser mais je ne sais pas combien de temps cela va durer."
Cause seasons change but we are still the same. Even though the cold winds blow we're burning like a flame
On gérait tous les récurrences comme on le pouvait. Dans son cas, je devinais que ça devait être très... conflictuel. J'engloutis un autre gâteau avant de lui apporter des précisions quant à mon choix de mots.
Disons que... Hadrien n'a pas vraiment de raison de vouloir rester. Aussi il a très vite accepté l'idée d'être l'hôte de Thor, voire de lui laisser la place lorsque le temps sera venu, s'il vient un jour bien sûr.
Ouaip... c'était vraiment pessimiste comme vision des choses. Mais je ne savais pas tout. Notamment par rapport aux créatures. Pour ce qui était des dieux, Julie m'en avait beaucoup expliqué et je commençai à bien m'y connaitre (ça devait d'ailleurs se voir sur mon visage vu le nombre de personnes qui venaient pour mon aide...). Pour les autres, quelques cours supplémentaires ne me feraient pas de mal.
Ah ! Ça va bientôt faire 20 ans que lui et moi on se côtoient ! Donc autant dire qu'on a appris à faire bon ménage ensemble.
Ça non plus, j'avais pas eu le moindre problème. Pourquoi ? Aucune idée. Sans doute parce que j'étais un fils de rien destiné à disparaître une fois ma vie écoulée. Y'avait pas du chocolat quelque part ? Pasque là mes idées commençaient à être autant déprimantes que les téléfilms danois qui passaient l'après-midi.
Je fus surpris lorsqu'il mentionna le nom de famille de Preeti. Je ne la connaissais pas depuis longtemps, mais elle était la deuxième divinité qui franchissait cette porte et qui acceptait de nous aider. Le monde était vraiment petit.
Effectivement. Les grands esprits se rencontrent à ce que je vois.
Par contre, la suite était un peu plus problématique. Compromettre était la solution dans ce genre de cohabitation, mais ça pouvait tout de même engendrer des conflits assez... problématiques.
Ah... lâchai-je pensif.
Ma main passa dans ma barbe alors que je réfléchissais à mes prochains mots. La solution "romantique" me vint bien sûr en tête encore une fois. Bah, après tout, qu'est-ce que ça risquait ?
Il y a quelques trucs qui peuvent marcher. L'un d'entre eux est qu'il se retrouve dans de grosses emmerdes, se fasse casser la gueule et décide de se calmer. Mais bon, je ne la recommande qu'en dernier recours celle-là.
Encore une fois, niveau détente de l'atmosphère, tu t'imposais là mon grand.
Sinon... Celle qui marche mieux selon moi, ce serait de trouver un but en commun. Un objectif, une mission... Quelque chose qui vous motive tous les deux à travailler de concert pour l'accomplir. Si, comme vous me l'expliquez, vous êtes Lui et Vous, alors ça veut dire que chacun a quelque chose à apporter à l'autre. Ça prendra de longues conversations, des engueulades, des conneries faites par l'un et par l'autre. Mais, si vous trouvez le bon but, la bonne cause à défendre... Alors là vous deviendrez un duo capable de déraciner les montagnes.
Mais attention au type de montagne que vous comptiez déraciner. Je n'avais pas spécialement envie d'avoir à utiliser Mjöllnir parce que quelqu'un avait trouvé sa complaisance dans le terrorisme ou je ne sais quel autre projet foireux. Déjà qu'avec Khaos c'était suffisamment tendu, autant ne pas en rajouter.
Je prend peur quand l'homme parle de sa partie humaine à la troisième personne. Ce n'était pas une fusion mais une véritable absorption. Très honnêtement, ça ne me disais absolument rien qui vaille pour l'avenir et je commence déjà à sentir la tristesse venir gouverner mon esprit. Après quelques précisions, aucune idée réconfortante ne me vient. Cela fait vingt ans qu'ils partagent ce corps ?
"Mais il n'y a pas moyen de... De s'en débarrasser ? Il m'affirme que ce n'est pas possible mais je ne pense pas que je pourrais continuer à vivre ainsi pendant très longtemps."
Mes pensées se concentrent alors sur Preeti Sita qui m'avait effectivement précédé dans ma démarche pour aider les autres. Je me sentais un peu fautif d'avoir mis tant de temps à venir ici. Non, je ne devrais que me réjouir de son esprit généreux sans penser à moi.
L'homme, le dieu, l'entité, écoute mes paroles avec attention. Je n'ai pas l'habitude d'être de ce côté des aveux mais j'en ai terriblement besoin à cet instant. La première réponse qui vient ne m'aide pas spécialement, cependant. Être amoché me mettait moi aussi dans l'équation et j'aimerai éviter que mon corps ne se trouve plus ou moins abimé. Après, s'il fallait en passer par là ... Je soupire. Il me dit alors qu'il y a une autre solution, une solution bien plus compliquée mais plus radicale vu la tête qu'il prend à ce moment là.
J'écoute alors ses mots. Ils tombent juste dans mon esprit, la solution est envisageable, presque trop facile, parfaite en somme. Trouver un objectif commun ? Je pense à Preeti, sans pouvoir m'en empêcher, à sa fille disparue. L'un prospectant le jour de manière totalement légale, et l'autre, la nuit sous la surface, dans un environnement bien plus illégal. Je prend un air songeur alors que je réfléchis à toutes les failles de cette solution. Sheitan pourrait refuser, échouer, nous mettre dans une très mauvaise situation, mais toutes ces concessions valaient largement le coup du risque.
Alors qu'Hadrien fini sa phrase, je sens un sourire de conviction avoir poussé sur mon visage. Mon avenir personnel venait enfin d'avoir une belle éclaircie devant lui.
"Je vous remercie, c'est une excellente idée. En fait, je pense avoir même trouvé ce qui pourrait effectivement nous rapprocher. Je vous doit ma santé mentale, s'il y a quoi que ce soit que je puisse faire pour vous personnellement, n'hésitez jamais à me demander."
Je me sens me détendre pour de bon à présent.
"Vous rencontrez souvent des dieux et des créatures ? Vous leur êtes certainement d'une grande aide avec de tels conseils."
Je ne peux pas m'empêcher de ressentir une pointe d'envie face à cet homme. Moi qui brûle de pouvoir aider les gens dans ma situation, voilà que je venais de trouver quelqu'un qui faisait ça depuis longtemps et infiniment bien mieux que moi.
Je pense que cette rencontre sera la première d'une longue série de prise de renseignements sur ces entités qui semblent peupler la terre.
Cause seasons change but we are still the same. Even though the cold winds blow we're burning like a flame
Je lui... avais refait sa journée ou quoi ? Je ne m'attendais pas du tout à ce que mes mots ne soient aussi salvateurs. A croire que j'étais meilleur pour les discours passionnés que pour les débats argumentés. Bah, si ça pouvait l'aider et le guider dans sa vie, alors tant mieux. J'eus presque l'impression de le voir se mettre à mon service tant ses remerciements étaient sincères. Une idée germa alors dans mon esprit.
Il me demanda ensuite si j'en rencontrais beaucoup. Oh mon grand si tu savais... Il y en a tellement. Beaucoup trop peut-être. Je soupirai, cherchant exactement comment formuler ma phrase.
Oui. Oui j'en rencontre beaucoup. Trop peut-être pour bien garder les pieds sur Terre. Trop peu que j'aide pour l'instant malheureusement.
Je soupirai, une pointe de déception dans la voix. Bah, après tout, il était préparé mentalement à l'éventualité de croiser des créatures surnaturelles. Alors je pouvais rentrer dans le sujet un peu comme un rugbyman dans la tronche d'une fillette de douze ans. Je fis quelques pas, me détachant ainsi du mur qui me servait de support. Prenant une nouvelle inspiration, je déclarai, avec un peu plus de puissance dans mes mots.
Je suis Thor. Dieu du Tonnerre, de la Foudre et de la Force. Protecteur d'Asgaard et de Midgard, des Hommes comme des Dieux. J'ai pu me lier d'amitié avec Athéna, rencontrer Thot, retrouver certains de mes frères et soeurs du Nord. j'ai discuté et vécu avec des Valkyries, des Nains et des Djinns. J'ai pu croiser Némésis, Ah Puch et j'en passe. Nous ne sommes plus que les ombres de ce que nous étions auparavant, mais nous existons toujours.
Mon ton redescendit un peu, pour marquer la gravité de la situation.
Les hommes ne nous vénèrent plus. Cette terre, l'Amérique, est un pays sans dieu, sans racine, sans attache. Ils se cachent derrière des masques de dévotion et des artifices de croyance, mais dans le fond ils sont vides, désemparés... Ils ne font valoir que le pouvoir, l'argent et la superficialité. Alors, pour regagner leur puissance, beaucoup de dieux se sont tournés vers le crime organisé pour à nouveau être admirés et vénérés. Même parmi les plus vertueux.
Je repensai à Tyr, travaillant pour la Bratva, à Nerthus cherchant à s'en tirer, aux Celtes qui avaient perdu l'honneur qui leur restait... A toutes ces âmes qui suivaient des chemins obscurs et dépravés.
Mais nous ne sommes pas ça ! Les dieux ont toujours été supposés être des modèles, des sources d'inspiration, des exemples pour les peuples ! Nous étions sensés les protéger, les instruire et les guider ! Et au lieu de ça, la plupart d'entre nous se cache et tente de vivre une vie insignifiante, tandis que le reste écrase, oppresse et se gave sur le dos de l'humanité. Et à cause de ça, le Chaos se répand dans les rues et se prépare à tout détruire sur son passage.
Ma voix s'enflamma un peu plus à chaque mot. Thor et Hadrien se rejoignirent pour exprimer cette colère envers ce système et ce désir d'arranger les choses, ne serait-ce qu'un peu.
Je ne compte pas me laisser faire. C'est pour ça que je suis là d'ailleurs. Pour aider, aussi bien les hommes dans le besoin que les dieux. Je veux leur prouver qu'une autre voie est possible, que l'altruisme, intéressé certes, peut être aussi gratifiant que le crime. Je veux leur montrer que nous pouvons redevenir ce que nous étions à l'origine. Des dieux ! et non de foutus criminels de bas étage !
Mon coeur battait la chamade à la fin de cette tirade. J'y croyais. J'en croyais chacun des putains de mots. Restait à voir si ça le toucherait, aussi bien le prêtre que le satyre...
Que veut-il comprendre par "garder les pieds sur terre" ?
Une tristesse se lit dans sa voix quand il m'avoue ne pas en aider autant qu'il le pouvait. C'est quelque chose que je peux parfaitement comprendre. Pour lui, venir en aide aux dieux comme aux créatures semble être devenu une véritable vocation. C'est alors que le dieu se présente.
Sa voix est forte et quelques personnes se retournent un peu interloquées avant de reprendre leur travail comme si de rien n'était. Thor ? Le dieu nordique ? Je dois admettre que la ressemblance physique avec l'image que je m'en faisait est assez troublante. Il me fait une liste de tous les autres dieux humains qu'il a pu croiser dans sa route. D'autres réponses et plus de nouvelles questions me viennent.
Son discours tonitruant se fini sur l'aveu que, coincés dans des corps humains, ils ont perdu de leur puissance. Cette flèche cruelle semble s'être logée dans sa profonde fierté.
Ça y est, je vois où il veut en venir par "garder les pieds sur terre" et je commence à entrevoir à quel point les discutions avec le Père qui s'occupe de cet endroit peuvent être animés. Certes, j'ai encore un peu de mal à avaler certaines réalités mais elles sont aussi criardes que la dure vérité qui m'anime. Je me soumets donc au fait de croire en ces dieux humains.
Je suis très moyennement d'accord avec l'affirmation que l'Amérique soit un pays sans dieux et je suis certain que les amérindiens seraient parfaitement d'accord avec moi. Mais y a-t-il seulement des dieux humains amérindiens ? Pour les immigrés ou descendants d'immigrés comme nous, l’Amérique semble être effectivement un pays sans âme, pour cela, je suis tout à fait d'accord avec lui.
Par la suite, son discours sur le Bien et sur son but dans la vie fait mouche. Même s'il est en train de prêcher un convaincu, je ne peux pas m'empêcher d'éprouver une fascination voire une admiration pour ce qu'il essaye d'accomplir.
Sheitan, dans ma tête a gardé le silence pendant ces dernières minutes et s'est totalement fermé à moi. A la fin du sermon, j'ose enfin prendre la parole. D'un ton sincère, je dis :
"J'aimerai beaucoup vous aider dans cette noble entreprise. J'ai toujours aidé les hommes pour ma part et m'élargir aux créatures et aux dieux ne me fait pas peur. Mais je m'interroge, est-il seulement possible pour un Satyre de sentir les dieux ? Comme vous l'avez dit, la plupart d'entre eux se cachent."
Je repense à toutes ces pauvres âmes que j'ai moi-même ignorée quand elles me parlaient de manifestations surnaturelles, à celles qu'on a enfermé dans un asile. Ou, comme moi, à celles qui ont pris peur devant leur propre incompréhension et qui ont voulu en finir. Moi qui souhaite les aider, je m’aperçois avec tristesse que je suis très loin d'en avoir les capacités. Moins en proie à l'émotion, j'ajoute des interrogations.
"Comment les dieux ou les créatures apparaissent-elles ? Comment cela se fait que vous-même soyez conscient de ce que vous êtes alors que ce n'est pas forcément le cas des autres ? Et surtout, dites moi, s'il vous plaît, comment je peux vous aider au mieux ?"
Après une petite réflexion, j'ajoute une dernière question :
Cause seasons change but we are still the same. Even though the cold winds blow we're burning like a flame
Il avait du coeur et de la volonté. Je devais lui reconnaître ça. Mais, dans ce monde, je devais trouver des gens qui serait prêt à saigner, à se faire rouer de coups, à se faire traîner dans la boue pour affirmer une idée et bâtir quelque chose. Je réagis donc à la première partie de sa remarque.
Vouloir aider est une très bonne chose et je ne peux que vous encourager à le faire. Mais dans cette opération précise, il va falloir plus qu'arriver la bouche en fleur. Je recherche tout le monde, intellectuels comme idéalistes, mais aussi des guerriers. Le Chaos grandit, et il faudra lui montrer plus qu'un coeur doux et une bonté d'âme si on veut le renvoyer dans les tréfonds de cette terre.
Sa question par contre est des plus légitimes. Et là, je sens que je vais briser un peu le mythe du précepteur incollable qui commence à se créer autour de mon être.
Il ne me semble pas que cela soit possible, après, je peux me tromper. J'ai moi-même encore beaucoup à apprendre à ce sujet. Tout ce que je sais, c'est que les dieux se voient entre eux et peuvent, selon l'état d'avancement de notre éveil, devinez de qui il s'agit. On sait aussi reconnaître les monstres, les héros et les créatures. Mais je ne sais pas si eux savent nous reconnaître.
Vint ensuite un florilège de questions toutes aussi légitimes que pertinentes. Je souris, amusé par la soif de connaissance et par le désir d'apprendre du prêtre. Et aussi du fait qu'il vienne demander conseil à la récurrence d'un dieu qui n'est en aucun cas lié à la sagesse. Je n'étais pas sûr d'avoir les bonnes réponses mais je comptais bien faire au mieux.
Je crois qu'il faut qu'il y ait eu une récurrence dans la famille pour que l'âme mythique se réincarne. Mais pour ça, je n'en suis pas sûr du tout. Ensuite, plus le temps passe, et selon ce qui nous arrive, nous nous éveillons progressivement. Cela peut prendre du temps, et c'est variable selon chacun.
Pour la dernière partie de sa question, je pris un instant pour réfléchir. Aider au mieux ? Un curé ? Même pas aumônier militaire... Voilà qui s'avérait... problématique. Ou du moins intriguant.
Je ne sais pas encore exactement comme je compte agir. Mais pour l'instant, je rassemble des gens. Nous nous réunirons un jour prochain, je ne sais encore quand, pour mieux nous organiser et choisir notre méthode d'attaque. Vous serez le bienvenu.
Sa dernière question me déstabilisa. Pourquoi me demander ça à moi ? Et surtout, pourquoi le demander ? C'était une question assez privé en fait... Et puis, je n'en savais rien !
Aucune idée. Je ne sais deviner qui sont ceux à qui j'ai à faire que depuis peu de temps et ma rencontre avec Preeti date d'avant. De plus, je pense que vous devriez lui demander directement à elle. Je pense qu'elle préférerait vous le dire d'elle même.
J'acquiesce à sa première demande. Des gens pour faire montre de force ou d'intimidation n'est vraiment pas dans mes cordes, pour ma part, je pense qu'on a bien plus a gagné à parler au cœur des gens. Cependant, s'il y avait vraiment à faire le guerrier pour faire avancer la cause, je pouvais toujours proposer mon alter-ego
"Pour ce qui est d'un travail de terrain, je laisserai mon Satyre s'en charger. Il est bien plus bagarreur que moi. Même si je me réveille le matin parfois avec quelques marques corporelles, je sais qu'il est rapide et doté de plutôt bon réflexes."
- J'le dois pas à ton entraînement en amont, ça. T'étais tout maigrichon quand j't'ai récupéré. -
Je dois bien admettre que grâce à ses expéditions nocturnes, j'avais sensiblement pris de la masse musculaire. Je ne pense pas que Sheitan puisse rivaliser avec un dieu en cas d'accrochage, cependant.
- Me tente pas... Sérieusement ! -
"Je peux répondre à la question alors : les créatures sont inaptes à voir les dieux. Je vois très bien les autres créatures et je sais presque d'instinct ce qu'elles sont, mais votre ... entité ... me reste désespérément cachée. Par la suite, je ne crois pas avoir jamais rencontré de héros ou de monstre, je ne sais même pas de quoi il s'agit en réalité."
J'écoute avec attention ses explications sur les récurrences. Les dieux restent donc sur terre en attendant un hôte digne dans lequel se réincarner ? Mon Satyre m'avait menacé de la même chose quand j'ai essayé de m'en débarrasser. Contrairement à lui, les dieux semblent garder leur souvenirs antérieurs et s'incarner de plus en plus dans l'être humain. Je prend note mentalement de toutes ces nouvelles informations.
"Vous pouvez compter sur moi ! J'espère qu'à cette date, moi et ma propre créature auront fait du chemin vers une acceptation mutuelle.."
- Mais ça tiens qu'à toi, ça ! T'as qu'à sortir un peu plus et profiter de la vie ! -
Je pense aussi à ses étranges pouvoirs. Bien sur que le charme sur commande ne me sert à rien dans la vie mais sa vitesse serait sans doute bien pratique en cas de confrontation.
"Et bien entendu, que j'en saurai moi-même d'avantage sur l'étrange vérité qui se passe actuellement autour de nous."
Ma dernière question semble mettre Hadrien mal à l'aise, je comprend seulement maintenant que c'est une question qui ne se pose pas. De plus, malheureusement pour moi, Hadrien ignore qui peut être Preeti. Bien entendu, elle l'ignore aussi pour le moment et je redoute un peu l'instant où son entité prendra le dessus sur sa partie humaine. Je laisse donc ce sujet de côté pour le moment.
"Je vous remercie beaucoup pour le temps que vous m'avez m'accordé en tout cas. Je vais essayer de suivre vos conseils pour pouvoir m'accorder avec ... Lui. C'est étrange car je n'ai jamais vu de créature aussi scindées que moi avec la mienne. On pourrait littéralement avoir deux vies distinctes sans que l'un ne connaisse les pensées de l'autre."
- Tu pourrais pas survivre avec mes pensées sans être victime de combustion spontanée. -
Je cherche pour de nouvelles questions mais aucune ne me vient sur le moment. Cela sera différent dans quelques heures, quand j'aurai pris le temps d'intégrer tout cela. Je souris franchement à l'homme qui me fait face.
"Je vais vous aider à décharger les sacs. Il serait temps. Où doit-on les entreposer pour le moment ?"
