Preeti est là, dans notre maison éclairée par un soleil de plomb. Je m'approche d'elle, une main en avant. Ma Déesse détourne le regard et retire sa propre main. Je lui dis que je l'aime, elle ne semble même pas l'avoir entendue. Finalement, je l'attrape par les épaules pour qu'elle puisse nous faire face. Son visage a changé. Elle se met alors à rire et à parler en Sanscrit mais étrangement, je comprend.
"Je suis toute puissance ..."
A ce moment là, des éclats de verres commencent à pleuvoir dans le salon. Un immense fauve noir vient d'entrer dans la maison. Je me lève et m'interpose. Ma Déesse a un rire mauvais, moqueur, et me repousse du plat de la main pour aller caresser le féroce félin avant de l'enfourcher presque sensuellement.
Je commence à comprendre, je demande à Preeti de ne pas partir, je me met à genoux. Elle me fusille des yeux et me lance un impétueux :
"Moi ? Avec toi ? Non mais regarde-toi, avec ton faux Dieu !"
Son doigt me touche et je sens une force inimaginable me projeter au loin.
---
Je me réveille en sursaut, le corps entièrement en nage.
- T'es pas un poil stressé, toi, en ce moment ? - une voix moqueuse, une autre.
Me passant la main sur le visage, je constate que je n'ai plus aucun souvenir de mon cauchemar qui m'a repoussé hors de mes songes. Il doit être très tôt, je sais d'instinct que je n'ai pas mon quota de sommeil. J'allume la lumière et m'étire pour retirer les dernier bribes de frissons qui me parcourent le corps. Malgré l'heure, je sais que je ne pourrai pas me rendormir.
- Attends, laisse-moi deviner... Tu vas aller voir Preeti pour te réconforter ! -
Je redresse la tête, ce n'était pas bien difficile à deviner. Mais l'idée était à présent devenue une véritable nécessité. Je me lève et me lave rapidement avant de m’emparer du paquet de kraft qui trônait sur la cheminée.
- Attends, c'est un cadeau de Noël ? Je croyais que Preeti ne faisait pas Noël. -
- Je pense que c'est le bon moment... -
- Dans ce cas... Tu peux prendre le mien en passant ? Il est dans ma voiture. -
Je ne suis pas sur d'aimer le fait que Sheitan ait voulu offrir un cadeau à Preeti dans mon dos. Cependant, il s'agit d'un geste bon et je décide que je n'ai pas à juger cela.
Dehors, l'air frais me fait du bien. Je salue mes paroissiens matinaux avec chaleur, écoute leur problèmes et les conseille au mieux. En ce moment, je prône la communication, le pardon et l'amour bien plus que d'habitude. Étrangement, j'ai l'impression que ma joie et ma motivation de ces derniers temps a sacrément déteint sur la communauté et cela me fait très plaisir.
J'arrive à la voiture rouge et prend le paquet sur le siège passager. Une lettre tombe.
- Ah ouaaais ! J'avais oublié que je l'avais gardé. Bon bah ... Kyan t'as du courrier ! -
J'ouvre et lis l'intégralité du message, deux fois, trois fois. Je reste un instant pensif et glisse la lettre dans ma poche. J'envisage un instant d'emprunter la fameuse Sheitanmobile avant de me dire qu'un peu de marche me ferait certainement plus de bien.
Arrivé devant la porte, chargé de mes deux paquets, j'hésite un instant avant d'utiliser ma clé pour entrer. Je retire cérémonieusement mes chaussures et vais directement dans la chambre. Décidément, il est vraiment beaucoup plus tôt que je ne le pensais.
Je redescend discrètement au salon et pose mes paquets sous un bananier. Je vais dans la cuisine pour préparer du jus d'orange frais au gingembre, des toasts et même des tasses de chocolat chaud aux épices. J'aime l'influence que peut avoir Preeti sur moi...
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"मैं यहां हूं हमें एक-दूसरे से बात करनी होगी। मुझे उत्तर दो"
***
"आप मुझे हमेशा के लिए अनदेखा नहीं कर सकते।."
***
"मुझे बाहर हो जाओ!"
Le cri me sort de mon sommeil, et je m'assois dans mon lit, la tête dans les mains.
Les crises sont toujours présentes, même si j'ai repris la danse. Et la voix... Est de plus en plus présente. J'ai beau parler la même langue... On ne se comprend pas. Et surtout, j'aimerais ne pas l'entendre aussi souvent...
Sortie de mon état de demi-sommeil, l'odeur me réveil. A n'en pas douter, il y a de la canelle qui chauffe... Je souris avant de me jeter hors de mes draps.
Kyan est dans la cuisine, concentré dans le petit dejeuner, et, me glissant derrière lui, je colle son dos contre mon corps nu de la nuit.
"Bonjour Trésor, je ne m'attendais pas à te voir si tôt! Tu nous fais quoi?"
Et avant qu'il ne m'attrape je lui pose un baiser dans la nuque avant de retourner vers l'escalier.
"Pas de déconcentration chéri, je vais m'habiller, j'ai hâte de déjeuner!"
Je choisi en un tour de main: le sari rouge que ma mère m'a envoyé est mon préféré du moment, et je suis indubitablement attirée par lui, sans savoir exactement pourquoi.
Je redescend, m’assois dans mon fauteuil préféré, le regard posé sur le dos de mon amour, et lui demande:
"Alors, que me vaux cette magnifique visite? Tu as bien dormi?"
Je souris en entendant les pas de Preeti dans les escaliers. Quelques désagréables bribes de mon rêve me reviennent mais sa présence les chasse rapidement. Ses bras se serrent contre ma taille et je répond d'un ton professionnel :
"Jus d'orange d'hiver, toasts au beurre avec miel et confiture, chocolat épicé."
Les mains prises, je ne peux malheureusement pas l'enlacer et je frémis quand je sens ses lèvres se poser à la base de mes cheveux. Pas étonnant que je devienne fou la nuit quand je suis sans elle. Son corps s'arrache du mien, cette sensation devient de plus en plus désagréable et je me retourne pour lui demander de ne pas être trop longue quand je rougis instantanément. Je n'avais pas remarqué qu'elle était entièrement nue.
Les joues en feu, je m'en retourne à mes préparatifs. Mon sourire au beau fixe devant la vision qui a chassé tous les mauvais souvenirs et qui danse dans mon esprit.
Ma Déesse redescend tranquillement, vêtue du sari rouge qu'elle porte souvent en ce moment. Dommage, je lui préfère le bleu.
- Tu déconne ou quoi ? Le rouge lui va mieux ! -
J'échappe un rire avant d'aller rejoindre Preeti, les bras chargé du plateau du petit déjeuner. Je le dépose sur la table et m’accroupis après de ma chère et tendre, je prend sa main et l'embrasse avant de la poser sur ma joue.
"En fait, je campe dans le jardin, tu savais pas ?" je dis en riant. "Et non, je n'ai pas bien dormi. Je crois que j'ai fais un cauchemar mais je ne sais plus ce que c'était. Et toi ? Comment ça va en cette magnifique journée ensoleillée par ta simple présence ?"
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Je soupire d'allégresse devant le menu qui m'attend.
"Mon amour, mes Dieux me comble de satisfaction en m'ayant posé sur ton chemin. Tu es un vrai coq en pâte!"
En m'installant, le rire qui émerge de Kyan me fait hausser un sourcil:
"Tiens, bonjour Sheitan! Qu'est ce que vous racontez comme cachotterie encore?"
Mon chéri apporte le petit déjeuner et je me sens en harmonie: quoi de mieux qu'un homme que l'on aime et qui nous aime, une belle maison, un bon repas... Le visage de Nisha apparaît dans mes pensées, et je repousse ma tristesse: La police est sur le coup, et les recherches ne donnent rien... mais il fallait espérer encore. Un jour, Nisha serait ici, et ferait partie de notre bonheur.
Lorsque Kyan me pose la main sur son visage, je le lui caresse amoureusement, avant de le rejoindre sur la moquette pour l'embrasser, collé contre son coeur.
"Tu ne veux pas habiter avec moi dans notre maison plutôt que camper? Je sais que notre jardin est magnifique, mais au mois de Décembre tu risque de mourir d'hypothermie, et moi de chagrin!"
Je deviens sérieuse devant son mauvais rêve.
"Tu veux aller te recoucher un moment? Je suis désolée pour ton sommeil, trésor. J'aurais aimé que tu sois là pour pouvoir te rassurer..."
Sa question me fait me passer la main sur le visage, habitude que j'ai lorsque je suis fatiguée.
"La voix me harcèlent. Et cette fois, ce ne sont pas des prières. Elle veux sortir, mais je ne sais pas quoi faire pour l'aider. Elle veux parler avec moi mais je n'ai rien à lui dire! J'ai encore beaucoup de crises par rapport à d'habitude... mais moins quand je suis avec toi et depuis je danse de nouveau."
J'éclate de rire devant l'expression légèrement mal employée.
"Oui, chérie, avec toi je suis vraiment comme un coq en pâte. Sheitan et moi discutions de ton style vestimentaire, rien qui ne te concerne directement, ma chère."
Les yeux de Preeti s'assombrissent un instant, juste assez longtemps pour le voir, mais suffisamment peu de temps pour en douter. Rapidement, son visage serein revient et je laisse cette question en suspend. Cela ne sert à rien d'appuyer sur les choses qui font mal si elle ne souhaite pas en parler.
Encore une fois, la proposition de vivre ensemble revient. Je pense à la lettre laissée dans mon manteau, à nos cadeaux sous le bananier que Preeti n'a toujours pas remarqué... Étrange d'ailleurs, quelque chose doit vraiment la perturber, ou la distraire. Elle semble d'ailleurs concernée par mon rêve. Je la serre dans mes bras un instant
"Et rester une minute sans toi ? Non merci, prenons le petit-déjeuner ensemble, le pain est bientôt prêt."
Par la suite, j'entends son état qui empire. Et le fait que ma présence semble l'apaiser hâte ma décision. Je l'écoute jusqu'au bout avant d'essayer de la conseiller au mieux. J'ai connu cette phrase aussi, et je ne souhaiterai pas cette expérience à mon pire ennemi.
"Je suis là pour toi, Preeti. Essaye de parler avec elle en dehors de tes crises, pendant une danse par exemple, quand tu es calme et réceptive. Si elle vient à toi, toi, essaye d'aller vers elle." Je lui prend les mains et les embrasses, les yeux rivés aux siens.
La minuterie retentit et je me lève pour aller retirer le pain grillé. Tournant le dos à ma belle, le cœur battant la chamade, je dis sur un ton distrait.
"Au fait, j'ai obtenu la bénédiction de l’évêque pour qu'on soit ensemble une fois qu'on sera marié." Sheitan me murmure quelque chose qui me fait sourire. "Par contre, en ce qui concerne l'amour physique, on sera limité à une fois par mois après notre période d'abstinence d'un an. Il faudra ne pratiquer que la position du missionnaire et uniquement dans un but reproductif, bien entendu. J'espère que ça ne te dérange pas trop."
Je reviens en essayant de ne pas avoir l'air trop sur le point d'éclater de rire et m’assois à nouveau sur le sol, auprès de ma Déesse. Je lui prend doucement le visage et l'embrasse langoureusement.
"C'est bien aussi un bananier de Noël, ça change..."
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Comme Kyan éclate de rire, je réfléchis un instant, fronçant le nez comme les enfants à l'école. Même si en apparence je parlais bien anglais, le fait d'avoir peu communiqué à l'extérieur de mon travail était un handicap certain, et les expressions était encore quelque chose que je ne maîtrisais pas bien. Je m'y risquait le moins possible, mais relativisais: Pour apprendre, il fallait se tromper! Je ris donc avec lui en lui demandant la signification exacte, et lorsqu'il me l'apprend je me dis qu'au fond, j'y étais presque.
Je me sentais en revanche plus concernée par la discussion entre colocataire corporel, et demanda des précisions:
"Je crois qu'au contraire, ça me concerne, je veux savoir!"
Et pour appuyer mes dires, je saute du canapé, vole jusqu'à mon chéri et lui fait un câlin, le mordillant gentiment comme une menace d'un enfant de cinq ans.
Je suis encore plongée dans mes pensées lorsque son câlin me ramène à une réalité plus sereine. Il n'a pas répondu pour habiter ensemble, mais nous ne nous quittons finalement que rarement, et même si sa présence me manque certains soirs, certaines matinées, nous faisons en sorte de toujours nous voir chaque jour. Parfois, je passe même à l'église, et quand j'arrive à l'y croiser, le piano est rarement silencieux. De temps en temps c'est Sheitan qui vient me voir danser, et je lui laisse toujours un temps privilégié après chaque représentation. Nos vies s'accordent, rouages par rouage, jusqu'à former une mécanique harmonieuse. Ne manque plus que les dernières pièces, mais je n'ai pas les cartes en main pour faire avancer la construction de notre couple...
Ma proposition de repos se voit refusée, et je ris à couvert. S'il était allé se coucher, je serait venue évidemment. J'aurais surement dormi à son côté, ou l'aurait dévoré des yeux, profitant du moment pour me remémorer chaque traits... mais je ne dis rien: le déjeuner me donne beaucoup trop envie!
Face à ma perplexité dû à mon état, mon trésor réagit à sa façon qui marche à chaque fois, et je le regarde tendrement avant de réfléchir à voie haute:
"Quand je danse je n'arrive pas à penser, alors je n'arriverais pas à communiquer non plus. Mais j'essayerais, dans un moment calme... j'aimerais que tu sois là, mais je n'ai pas envie non plus de gaspiller notre temps ensemble avec ça..."
Mon homme me reprend les mains, et les embrasses de nouveau. Je le regarde avec seriosité, avant de murmurer:
"Je t'aime. Je ne serais pas où j'en serais sans toi."
Sûrement folle à lier dans un hôpital psychiatrique.
Le bruit strident du four nous interrompt, et je suis presque déçue que notre tête à tête s'arrête pour une minuterie, mais l'odeur du pain chaud me fait changer d'avis aussitôt. Tout en faisant le cuisinier, j'entend mon chéri prononcer une phrase qui me parachute dans l'espace:
"Au fait, j'ai obtenu la bénédiction de l'évêque pour qu'on soit ensemble une fois qu'on sera mariés."
Trou noir de la conscience.
Kyan continue de parler mais je suis trop choquée pour comprendre ses mots. J'ai l'impression de faire une crise cardiaque, mais que ce n'est pas douloureux, juste... c'est un sentiment immense.
Le terrier d'Alice aux pays des merveilles.
L'instant où on saute d'un avion en parachute.
La sensation du coup de foudre du premier jour.
Kyan revient vers moi, et je ne peut rien dire. Je dois avoir une tête de merlan frit, les yeux qui sortent de la tête, tellement je fixe cet homme m'exprimant une grande nouvelle avec tellement de calme.
Ce n'est que lorsqu'il m'embrasse que mes neurones reconnectent, et je lui saute dessus avec tellement de force que je le fais tomber en arrière sur la moquette, et moi par dessus. Je suis folle de joie!
Mais avant que je ne puisse exprimer quoi que ce soit, Kyan me parle d'un bananier de Noël, et je le regarde comme s'il avait pris de la drogue.
"Un...Un quoi?
Ce n'est qu'en suivant son regard que je vois mon petit bananier de maison, avec des cadeaux posés dans son pot. Je me retourne encore face à lui, sidérée.
La surprise va finir par devenir mon faciès naturel.
"J'ai simplement pensé que je te préférai en sari bleu et Sheitan a dit que le rouge t'allait mieux. Pas de quoi sauter au plafond."
Heureusement qu'elle m'interroge ici et maintenant sur ça et pas d'autres fois où nos conversations internes sont plus tendancieuses.
Quand je reviens au salon, Preeti me saute dessus et me renverse. Je me retrouve sous elle, étonné qu'elle ait aussi bien pris ma petite blague.
- C'est parce que t'es tellement nul au pieu qu'elle est soulagée... -
Voilà, là, par exemple, il ne faudrait pas qu'elle me questionne sur ce que Sheitan est en train de dire. Après tout, c'est effectivement l'une de mes pires craintes. Et l'avoir là, sur moi, ne m'aide certainement pas à avoir les idées bien claires.
"Tu ... Tu acceptes les conditions ?" Je demande, sidéré.
Mais je n'ai pas le temps d'aller plus loin que ses lèvres cherchent ma bouche désespérément. Je l'embrasse en l'entourant de mes bras. Nous fêtons ainsi la bonne nouvelle, nos langues dansant ensemble, mes mains qui remontent le long de ses cuisses en se glissant sous le tissu. Oui, le rouge lui va très bien aussi.
Je profite de son moment d’inattention et son regard vers les deux paquets pour la faire rouler sur le côté pour me mettre finalement au dessus. Voilà, les choses sont rentrées dans l'ordre. Cela me fait tellement plaisir de pouvoir faire ça avec la bénédiction de mon ordre, encore que désobéir ajoutait aussi quelque chose de piquant, je dois bien l'admettre.
A nouveau, je cherche sa bouche et me déplace sur son cou. Arrivé à son oreille, je la mordille avant d'y glisser un langoureux :
"Je meurs de faim. Quant à toi, tu n'as pas le droit de toucher aux paquet avant la fin du petit déjeuner."
De quelle faim je parlais ? De quel paquet je parlais ? J'en sais rien du tout moi non plus.
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Je suis soulagée. Au moins ils n'attendaient pas de moi que je m'habille autrement, et ma crainte de devoir passer à l'occidental disparût aussi vite qu'elle avait apparût.
Pensive, je leur dit à titre d'information:
"J'ai porté du rouge pendant mes premières années. C'est la couleur des dieux, et comme j'étais destinée à accueillir Taleju selon ma mère... Et bien la couleur allait avec. Le bleu n'a aucune signification, mais j'aime bien cette couleur."
Je ne pris pas le temps de les informer du sari blanc que je gardais sans le porter depuis notre rencontre. La couleur du deuil ne m'allait plus.
Notre câlin réchauffe mieux que la chaleur du petit déjeuner, et pendant que mon bond surprise se transforme en étreinte passionnée, mon cerveau comprend enfin les mots éclipsés pendant mon élan sentimental.
"Les conditions? Quelles conditions? Excuse moi, la nouvelle était tellement ... intense que je n'ai pas compris la suite. Je vais pas devoir me convertir, n'est ce pas?"
Mes yeux posés sur le "sapin" ne remarquent pas la contre-attaque, et me voilà roulée sur la moquette sans avoir pût me défendre. Je l'en informe lorsque ses lèvres passent de mes lèvres à mon cou:
" Tricheur, tu as détourné mon attention! Tu mériterais que je boudes..."
Mais malgré ma menace, mon corps continue à répondre à ses caresses, s'échauffant sous les baisers, se hérissant lorsqu'il montrait les dents... j'aurais dû le bouder aussi.
Arrivée à mon oreille, mon amour tricheur annonce la trêve pour le petit déjeuner, et j'acquiesce:
"Moi aussi, j'ai hâte de tout goûter!Et je sais me tenir, j'y toucherais uniquement après le repas"
Nous voilà assis comme des gens normaux bien élevés à table. A ceci près que les cheveux de Preeti ne sont plus si lisses que ça et que les miens doivent être tout ébouriffés. La crainte de Preeti m'estomaque immédiatement, se convertir, elle, sérieusement ?
"Jamais je ne te demanderai ça, Preeti ! J'aurais l'impression de te perdre. Enfin, à moins que tu ne le veuille vraiment mais ... Non, s'il te plaît, reste telle que tu es !"
C'est sur que cela aurait arrangé pas mal de choses et sans doute que ma réponse serait arrivée beaucoup plus vite. Mais même si ça avait été une condition, je me serais débrouillé autrement. Le lien que Preeti tisse avec sa religion est l'une des choses que j'aime le plus chez elle et la mienne est suffisamment invasive dans notre couple comme ça.
En me rendant compte que la tension disparaît peu à peu, je prend un sourire rassurant en caressant la joue de ma Déesse.
"Non, mon amour. Les conditions sont moins contraignantes. Cela ne concerne que notre vie intime. Donc il y a la période d'abstinence obligatoire de un an, la limitation à un seul rapport par mois en position missionnaire et uniquement dans un but reproductif... Tu vois, rien de bien méchant."
A ce moment, pendant que je lui parle, mon pouce se déplace sur les lèvres charnues de Preeti, les caressant tendrement. Mes doigts frôlent son cou à la peau fine et douce. Mon alter-ego me suggère d'en rajouter une couche en utilisant le pouvoir du charme, moi, je sais très bien que cela va marcher ainsi.
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Nous nous installons donc pour le petit déjeuner, et attend de voir se que prend Kyan en premier. D'habitude, mon déjeuner est à base de thé, et de chapatis. Mais là, Terra Incognita. Je reste un moment pensive devant le pain, me demandant si mes offrandes fonctionnait aussi avec ce genre de mets, puis, parce que de toute façon je n'allait rien faire d'autre, je me résolue à me dire que oui.
"Tu m'excuseras pour ton pain, je t'en pique pour mes offrandes!"
J'en profite pour voler un baiser, avant de m'occuper de la statuette habilement placée proche de la baie vitrée. Les offrandes faites et les prières rapidement terminées, je retourne manger, m'excusant encore pour cet interruption solennel.
Soulagement. Mon visage se détend d'un coup: pas de convertissement forcé. Le plus redoutable hors de portée, je suis prête à tout entendre, et sa caresse me rassure d'autant plus. J'enfonce ma paumette dans le creux de sa main, posant mes lèvres contre son pouce, attendant la suite des explications.
Le sujet est sérieux, et pourtant, le doigt caressant me déconcentre. un frottement dans mon cou me le confirme: quoi que cette période d'abstinence soit, il ne m'aiderais pas à la passer sereinement.
Je lui fait donc un sourire enjôleur, et, de ma plus belle voix, lui demande:
"On peut tricher?"
Plus sérieusement, je pose mes yeux sur lui et scrute ses pupilles.
" "Dans un but reproductif"? ... Qu'est ce que tu penses de ça?"
Quelle attitude invasive! Je prend sur moi pour ne pas exprimer mon avis. La religion se doit d'être intouchable, et même dans les idées les plus éloignées, je me devais de respecter ses croyances, même injustes, même invasives. La prise de recul du moment n'était pourtant pas des plus simples.
Laissé ainsi seul, j'en profite pour faire moi-même ma prière d'avant manger. Quand elle s'en revient, nous reprenons la conversation.
- Wow, soit elle t'aime BEAUCOUP, soit t'es VRAIMENT nul au lit -
Et pourtant, je vois ses traits se tirer légèrement sous mes doigts. Visiblement, quelque chose lui déplait fortement dans les sois-disant règles qui m'aurait été imposées.
"Qu'est ce qui te chagrine ?" Je demande alors que mon pouce franchis pernicieusement la barrière de ses lèvres."Le fait qu'on ne doive faire l'amour qu'une seule fois par mois ? Sans aucune autre pratique possible que la pénétration seule ?" Ma voix devient plus sensuelle et mes yeux deviennent presque luisants de désir à cet instant "Après un an sans rien faire ?"
Mon pied nu se glisse sous la table pour venir caresser sa cheville, faisant teinter ses bracelets. Lentement, je laisse mon pied remonter à l'intérieur de son mollet alors que mon pouce continue son exploration. Il m'est presque difficile de refouler le pouvoir de charme à cet instant car il correspond en tout à ce que je recherche à faire. Je ne pensais pas que son utilisation serait aussi instinctive, aussi charnelle, et aussi facile.
"Tu es certaine de pouvoir tenir ?"
Mon autre main se sent délaissée et je me demande si je ne l'autoriserait pas à venir se joindre à la fête par dessous la table elle aussi... Je refuse de croire que de faire l'amour en privilégiant son plaisir ne lui manquerait pas.
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Qu'est ce qui me chagrine? C'est de la torture! Je fait un petit bruit de frustration lorsque son pouce s'amuse de mon trouble, et ses yeux me pousseraient à la faute si j'étais certaine que notre nouvelle avancée ne sois pas enrayée par ce geste.
Son pied caresse mes bracelets, et le frisson qu'il me donne m'inquiète: s'il joue à ce point, comment je pourrais tenir? un an? vraiment?
" Tu es certaine de pouvoir tenir"
Avec un gémissement je soupire:
"Tu me tues là, tu le sais?"
Qu'est ce qu'il veux me faire passer comme message? Je ne comprend pas ce mélange d'interdit nouveau doublé de son épisode de charme intenable. S'il me touche plus je lui saute dessus... Ou je fais une crise cardiaque.
Ma main passe effectivement sous la table pour venir frôler, tout d'abord, puis caresser franchement la jambe de Preeti. Ce jeu me rend brûlant de désir pour elle. Je m'en mord les lèvres, à présent que je suis moi-même passé du côté charnel de la relation, jamais je ne me résoudrai à vivre comme avant.
Alors que je sens que la tension est trop forte pour moi comme pour elle, je cède. La blague était très cruelle. J'attire alors ma Déesse près de moi pour la mettre à califourchon sur mes jambes et l'embrasser d'une étreinte qui est tout sauf celle d'un futur abstinent. Mes mains remontant le long de ses cuisses, ma bouche tout contre la sienne, brûlant comme jamais...
"Après... Ce sont des règles générales... De mes quarante années d’abstinence, je veux bien t'en passer une." mes mains glissent encore. "Pour ce qui est d'une fois par mois ... On peut dire que nos mois à nous ne durent qu'un quart d'heure." Je viens dans son cou et mordille sa peau avant de me perdre dans l'odeur de ses cheveux. "Quant au fait de ne plus t’emmener au paradis avant de venir en toi ? Ça, je pense que c'est juste hors de question. Je vais me sacrifier pour ton bien-être."
En me reculant au fond de mon siège, je consent enfin à lâcher ma Déesse. Je prend un toast et commence tranquillement à étaler du beurre dessus. Je regarde Preeti.
"Par contre, le petit déjeuner, j'y tiens toujours." Je dis en lui tendant le toast beurré.
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Je le regarde dans les yeux, et mi sérieuse, mi désespérée, je lui demande:
"C'est une blague, n'est ce pas?"
Sa paume vient se poser contre ma cuisse, et mon ventre se contracte. Je sers mes jambes pour enrayer la malédiction tactile, sans succès: ses doigts sont toujours un aphrodisiaque puissant et incontrôlable. Je baisse la tête, la respiration trop courte, le coeur trop actif.
Ses bras me rassemble et me mette sur ses jambes, m'empêchant de ce fait de contracter mes cuisses pour couvrir le feu qui se meut en moi. Son baiser est ardent, et je faiblit: mon corps tressaille de désir et de frustration sous ses doigts caressant, ses mordillements, ses baisers... et au bord des larmes je finis par murmurer:
"Je sais que tout ça fait partie des conditions obligatoires mais...Tu crois vraiment que j'y arriverais? Parce qu’honnêtement, dans l'état actuelle des choses... "
Ma limite est atteinte. Mon esprit est-il si faible face au contact de peau à peau? Avec Kyan, totalement. Avec tous les efforts du monde, je ne pourrais que le désirer, et finir frustrer. Un an de frustration. Quel genre de Dieu sadique est-ce là?
La torture s'arrête brusquement, me laissant tremblante de désir contenu, l'esprit chancelant entre la frustration et l'envie. Le petit déjeuner appelle, et mon corps n'a plus faim de nourriture, l'estomac contracté par les assauts flamboyants de mon tortionnaire.
"Bien sur que c'est une blague ! Une de Sheitan, d'ailleurs. L’évêque se fiche pas mal de ce que nous faisons dans l'intimité..."
Quoique ce n'était pas tout à fait vrai.
"En fait, il préconise seulement de rester chaste, ce qui n'a rien à voir avec l'abstinence. En substance, ça signifie qu'on fait ce qu'on veut tant que c'est consenti, fait avec passion et amour, et, bien entendu, dans la fidélité mutuelle. Je te montrerai la lettre, si tu veux."
Je passe une main sur la joue de ma dulcinée.
"Pour moi aussi, ç'aurait été impossible, je t'assure ! J'ai déjà pas pu te résister la première fois alors que j'étais en pleine possession de mes capacités et encore dans l’ignorance de ce que tu pouvais me faire ..."
En lui servant le jus d'orange, je vais pour continuer la conversation tranquillement alors que je croise son regard. Un véritable regard de prédatrice, j'ai l'impression qu'elle va prendre ce que je viens de lui refuser sans même me demander mon avis.
"Je sais ce que tu veux... Mais petit déjeuner d'abord, cadeaux après. Après on verra si tu as toujours envie, peut-être que mon cadeau te décevra après tout."
Je sais, je sais, j'ai l'air calme mais en réalité, je suis excessivement nerveux. D'une part parce que j'ai une envie folle de Preeti qui me ferait presque transpirer. D'autres part parce que j'espère sincèrement que mon cadeau lui fera plaisir et que j'ai vu juste en le choisissant.
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L'abcès est percé. Le soulagement s'infiltre dans mes veines comme un antidote merveilleux, et mes yeux finissent par pleurer, plus de frustration, mais de soulagement. Je m'adresse directement à Sheitan, le doigt pointé vers les la double vue des compères, et menace:
"C'atait pas drôle, Sheitan, cette décision était excessivement importante pour moi et tu as joué de mes sentiments. Je ne sais pas encore quelle sera ma vengeance, mais je t'assure que sur la plaie que ça va te faire, j'y mettrais du sel et du citron!"
Puis je me blottie contre le coeur de mon chéri, essayant de retenir les dernières larmes, boudant presque sans pouvoir me décoller des battements cardiaques qui me calme.
Sa main sur ma joue me rassure, et je lui embrasse le creux de la paume, grommelant:
" Tu sais que tu es tout pour moi, ce n'est pas juste de me faire ça. Ta religion baissait dans mon estime de secondes en secondes!"
Mon estomac étant revenu, je croque dans sa tartine qu'il a gardé à la main. Le goût est différent de tout ce qu'on peut trouver en Inde, mais il est exquis à sa façon, et j'en reprend. Ma frustration s'envole, mais mon désir... Je colle un regard de braise sur Kyan. Après tout, j'ai bien mérité de le satisfaire, ce désir... et c'est lui qui l'a attisé en plus!
Et voilà que le petit déjeuner et les cadeaux priment. Je prend sur moi: au moins, ça ne durera pas un an...
Je m'assois donc sagement, et mange avec appétit: le désir creuse, comme on dit!
"Pourquoi ça me décevrait? Tu m'as fait un cadeau, c'est déjà énorme! D;ailleurs... les votres sont en haut... Ils ne sont pas empaquetés... Mais je ne m'attendais pas à les donner aujourd'hui! Et puis, comme tu n'as pas été sage Sheitan...Tu l'ouvriras le jour du Noel slave comme je l'avais prévu!"
-Oh oh ... J'suis dans la merde moi !! Bon, au moins on sait qu'elle apprécie au moins un peu ce que tu lui fais... Même beaucoup apparemment. Suis fier de toi ! -
J'admets que cette vérité était très agréable à savoir. Pour quelqu'un comme moi, de savoir que je plaisais à une Déesse sur le plan physique est d'une importance capitale, surtout que je partais avec un sérieux handicape.
"Pardonne-moi. Je pensais que tu comprendrai que c'était une blague... Je ne le referai plus et ne laisserai plus Sheitan le faire. C'est promis."
Nous mangeons donc de très bon appétit. Je suis fier de m’apercevoir qu'elle semble aimer ce que je lui ai préparé. Du coin de l’œil, je remarque que Preeti est toujours dans un mélange de colère, de frustration et d'excitation. Je me sens terriblement fautif mais mon désir pour elle est plus grand que tout. Je devrai sans doute être puni moi aussi.
Sa déclaration m'étonne, et m’émeut à la fois.
"Parce que tu nous a fait des cadeaux ? Je croyais que tu ne fêtais pas Noël. C'est adorable, Preeti ! Je ne sais pas quoi te dire, pour le coup, je m'en veux d'autant plus de t'avoir fait cette blague cruelle."
Plus le petit déjeuner avance, plus je me sens nerveux à l'idée qu'elle ouvre mon cadeau. Partagé entre la crainte et l'excitation, finalement nous finissons de manger tranquillement. J'ai caché mes mains qui tremblent dans mon dos et annonce :
"Tu peux aller ouvrir tes cadeaux, ma douce. Le mien, c'est celui qui est avec le papier bleu !"
C'est étrange, j'ai rarement eu quelque chose qui ressemblait aussi peu à Noël et pourtant, il y a peu de fois où la magie était aussi présente qu'à cet instant.
My fingers claw your skin, try to tear my way in. You are the moon that breaks the night for which I have to howl
Je m'accroche plus fort au cou de Kyan, qui s'excuse platement avant de promettre de ne plus recommencer. J reste un moment songeuse, l'oreille collée au coeur de mon chéri, avant de calmer mes pleurs et finir par dire:
"Ce n'est pas grave. Maintenant, lorsque quelque chose sera trop gros pour l'avaler, je te demanderais juste si c'est une plaisanterie! Je t'aime, et même s'il est un mauvais humoriste, j'aime beaucoup Sheitan aussi!"
Je me délecte un moment, pensive, avant de murmurer:
"J'ai encore du mal à y croire. De penser que bientôt je pourrais être la femme que tu aimes aux yeux de tous, je veux dire. J'espérais que ça soit rapide... Mais je ne m'attendais pas à ce que ça soit si simple. J'ai accepté d'attendre en pensais que ça durerais peut être des mois, et cette rapidité me comble de joie! Je t'aime, et rien ne pouvais me faire plus plaisir que cette nouvelle! "
Son regard surpris me fait faire une moue dubitative:
"Certes, je ne fête pas Noel, mais toi oui. Je n'allais quand même pas accepter que tu le fête et moi pas! C'est une chouette tradition... Même si je ne l'ai pas pris comme une fête religieuse. C'est donc mon premier Noel... Je suis un peu nerveuse, je n'ai pas eu beaucoup de temps, et j'ai eu beaucoup de chance aussi... Tes cadeaux sont arrivés hier! Je les attendais pour Janvier...Mais c'est tant mieux si c'est arrivé avant! Et d'ailleurs... pourquoi tu ne le fête pas le 6 comme dans ton pays d'origine?"
J'ai la permission d'ouvrir mes cadeaux. Mon premier Noel. Je suis émue, avec un sentiment presque enfantin. Je prend les deux paquets, les regardes avec attention, puis regarde Kyan, dans une position bizarre, qu'il ne prend jamais d'habitude. De l'inquiétude? De la nervosité?
"Tu veux que je l'ouvre en premier?"
Sa tension est palpable, et m'inquiète presque: ce paquet à l'air si important à ses yeux, que peut-il contenir pour autant de nervosité?
Rien ne pouvait lui faire plus plaisir que cette nouvelle ? Soit, chalenge accepted !
"Je suis comblé aussi ma douce, mais il faudra quand même attendre que l'on soit mariés. D'ailleurs, j'ai un million de questions sur le sujet ! Mais ne t'inquiète pas, ça peut attendre..."
... Qu'on soit dans l'avion, par exemple. Même mes pensées me rendent de plus en plus nerveux. Pour le moment, je le cache assez bien mais il ne faut pas que la tension dure plus que nécessaire.
Le fait qu'elle ait pensé à me faire des cadeaux pour Noël, qu'elle en ait eu envie me comble de joie. C'est très idiot mais je me sens comme un enfant qui vient de comprendre qu'aujourd'hui est le jour où tout le monde ouvre ses cadeaux.
Par la suite, elle me pose une question que j'ai du mal à comprendre.
"Le 6 janvier ? Mais... avec qui je fêterai Noël un 6 janvier en Amérique ?"
Même s'il est vrai que chaque années, j'y pense quand arrive la date. Généralement, j'appelle mon frère et parfois nous faisons un échange de cadeau par la poste. Rien de plus. Après, mon métier de Prêtre m'obligeait effectivement, d'un certain sens, à respecter la sacro-sainte date du 24 décembre, minuit.
"C'est juste que jusqu'à maintenant, je fête Noël uniquement via mon église... "
Preeti se dirige ENFIN vers les paquets présents avant de se retourner et me demander lequel elle doit ouvrir en premier. Je retiens un soupir d'exaspération de justesse. Afin de me punir de ma propre blague cruelle, je désigne le paquet rouge avant de dire.
"Tu n'as qu'à ouvrir celui de Sheitan avant, je suis très curieux de savoir ce qu'il contient."
Quoique mon alter-égo ait choisi d'offrir à ma légitime, je suis persuadé qu'il ne fera pas autant d'effet que le mien. Il faut que je garde le meilleur pour la fin.
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La remarque me ramène à la réalité: le mariage était attendu avant toute chose.
"Je te dirais tous ce que tu veux savoir! On aura effectivement le temps dans l'avion..."
Je me rappelle le dernier vol jusqu'aux Etats Unis. Nisha à peine née dans les bras, les centaines de personnes attendant les vols en retard de manière chaotique... La vie en Inde était vraiment différente, désordonnée, volatile. Tout ce qu'elle n'était plus depuis l'incendie. Et puis l'avion enfin était arrivé, et il eut le vol, irrémédiablement long. Seize heures sans toucher terre. Ils étaient finalement arrivés à New York complètement déphasés, les cycles nycthémères déréglés, le nouveau né pleurant sa fatigue...
Le visage de Kyan s'illumina, et je compris qu'il ne s'attendait vraiment pas à recevoir quoi que ce soit. Je lui caressa la joue avant de poser un baiser sur son front, descendant sur ses lèvres. Finalement, je souris à sa remarque:
"Et bien... avec moi bien sûr!"
Tant qu'à fêter une fête qui ne concernait pas ma religion, autant le faire au moment originel pour la personne. L'idée de reprendre des traditions des deux pays me tentais cruellement, et je rêvais déjà d'une maison mixant les traditions avec harmonie, donnant un charme différent à notre famille... Mais là encore, on en était pas encore à là.
Le fait de ne fêter que religieusement me fit réfléchir, et la solitude qu'il avait dû sentir sans famille proche à ses côtés...
Face à ma question, je remarque une lueur d'empressement dans ses yeux, mais il n'en dit rein, se contentant de me désigner le cadeau de mon mauvais blagueur préféré.
Je me tourne et déchire le dessus avant de rire aux éclats. Puis, je pendant à son cou avec un battement de cils, je l'implore presque:
"Est ce que je peux le voir? Finalement, c'est son cadeau quand même...J'aimerais savoir ce qu'il avait dans la tête de son propre avis"
Je me fige alors que Preeti parle d'avion. Aurais-je pensé tout haut sans m'en rendre compte ?
"Je... Je n'ai pas parlé d'avion, si ?"
Non, je n'avais pas évoqué l'idée, et à présent, ma nervosité venait peut-être de donner un indice sur ce qu'il pouvait y avoir dans le paquet. Je serai tellement déçu si ma surprise venait à tomber à l'eau... La seule et unique chose que je pouvais faire pour la surprendre et qui ressemblait un tant soit peu à la sacro-sainte demande en mariage que je n'ai même pas pu faire.
Je soupire devant ma propre faiblesse.
Sa remarque me fait sourire. Évidement que je ferai Noël avec elle !
"On fera toutes les fêtes que tu veux, religieuses ou non, occidentales ou orientales."
Et alors, elle déchire finalement le cadeau de Sheitan et éclate de rire. Bon, si j'avais joué sur l'émotion, au moins Sheitan avait décidé de faire une surprise pas sérieuse à Preeti. Plein de curiosité, je demande
"Et je peux savoir ce qu'il t'a offert ?"
A ce moment là, je ne comprend pas bien sa requête. Voir quoi ?
- Moi, idiot ! -
- Oh ... -
Sheitan n'étant pas loin, je lui laisse le contrôle très facilement. Nos yeux n'ont pas eu besoin de se baisser pour éviter la tête qui tourne. Je sens mon expression se modifier...
---
"Salut, Tigresse. Ça te plait ? Tu sais, tu n'es pas obligé de TOUT utiliser avec Kyan..."
J'remarque alors que les bras de la belle sont autour de mon cou. Je suis partagé entre le réflexe de reculer et celui d'en profiter. Malheureusement, Kyan n'est pas loin et ne me laissera pas faire. D'autant qu'il est tellement nerveux que je ne pense pas pouvoir garder le contrôle bien longtemps.
"D'ailleurs, je prendrai bien mon cadeau tout de suite..." Je dis avec un clin d’œil.
Je pense qu'à cet instant, si j'avais pu recevoir un coup mental, j'en aurai reçu un.
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Ma pensée à voix haute à l'air de l'avoir choqué, et je rectifie:
"Mais on est pas obligé, et puis je t'en parle quand tu voudras, on a le temps avant ça! C'est juste que je me rappelais combien le trajet était long, et que si on faisait ça dans les transports nous nous ennuyerons moins, mais si tu veux qu'on en parle avant, y a aucun soucis, pose moi juste tes questions dès que tu en a! "
Je ris de joie, puis lui déclare:
"Prépare toi à fêter souvent alors, l'Inde est le pays avec le plus de jour fériés toutes régions confondues, si on ajoute les fêtes slaves et chrétiennes... Nous auront peut être une fête chaque jour!"
Je souris à mon chéri par dessus mon épaule et lui répond vaguement:
"Du matériel éducatif et de quoi s'occuper un moment. Je n'ai pas tout vu, mais j'aimerais découvrir son cadeau avec le concerné. J'aimerais que vous soyez là tous les deux... mais ce n'est pas comme ça que ça fonctionne n'est ce pas?"
Lorsque j'entend mon surnom, je souris avant de pincer sa joue.
" Alors, ça fait des mauvaises blague à couvert?"
Je déballe petit à petit le cadeau sur le canapé, et fait un point sur la vue d'ensemble: nous voilà donc avec un livre de cuisine aphrodisiaque que je feuillette un instant, souriant sur son contenu, des préservatifs de toutes les couleurs et pour tous les goûts, unlivre sur...
[color#0099ff]" un livre sur la religion catholique? Très étonnant de ta part! Mais merci, je pense que ce sera utile...rien que pour éviter ce genre de blagues!"[/color]
Et finalement, une petite boîte étrange. En l'ouvrant, le message indique "Pour réaliser tous tes fantasmes", je ris aux éclats:
"En soi, ce n'est pas faux, puisque vous avez le même numéro... Je le garde quand même, on ne sais jamais, si je perd votre numéro!"
Il me fait un clin d'oeil, et pour le remercier, je l'embrasse entre la joue et la bouche, coin sous estimé, ni amoureux ni vraiment amical, juste de quoi le calmer un peu tout en me moquant gentiment de lui.
Visiblement, Preeti a bien pris mes petites blagues et s'étonne même du livre sur la religion de son "trésor". Effectivement, si elle lit avec autant d'assiduité de Kyan, il n'est pas impossible que je ne puisse plus faire de blague dessus. Je vais devoir être plus créatif la prochaine fois. Ce n'est pas grave.
C'est à ce moment que Preeti m'embrasse au coin de la bouche. Cela m'arrache un frisson de plaisir comme de surprise. J'aime tellement Preeti que cette simple attention va me faire ma semaine entière. C'est amusant de se contenter d'une relation platonique quand l'autre entité prêtre a le droit de s'amuser. J'ai l'impression d'avoir signé pour le contraire mais que le mauvais rôle m'a été assigné.
Kyan a assisté à ce rapprochement et a été témoin interne de mon émotion. Il garde pour lui ce qu'il en pense. Je pense qu'il est reconnaissant que nous fassions des efforts tous les deux pour nous entendre. Je me demande si au terme de notre fusion, nous ne deviendrions pas qu'une seule et même entité.
"J'te l'rend !"
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Ma Déesse est là, toute proche. Je lui souris et je sais que je vais pas tarder à avoir mal au bras gauche. Je l'attire à moi et l'embrasse passionnément, cela a le don de calmer un peu ma nervosité, aussi, je peux dire en ayant presque l'air parfaitement serein :
"Allez, ouvre mon cadeau maintenant."
La voilà qui se retourne et ouvre la boite contenant les trois paquets, numérotés de 1 à 3 selon l'ordre d'ouverture. Je me place juste derrière elle, à genoux, prêt à faire ma demande...
Cadeaux !:
Le premier contient un bracelet de cheville en argent reliée à une bague de pied. Je crois que ça s'appelle un Payal.
Le second est une enveloppe contenant les billets d'avions (oui, tu savais !)
Le troisième est la convocation pour le mariage à la fin de la période de voyage. Le document est en sanscrit avec un post-it dessus "tu peux me traduire ça, s'il te plait ?"
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Je regarde Sheitan, les yeux pétillants, et lui fait un câlin.
"Bien sûr que ça me plaît, Sheitan, je suis vraiment contente que tu ais pensé à moi déjà! Je t'aurais bien donné ton cadeau, mais chose promise, chose dûe, tu attendras le 06... Même si tu as été chou sur ce coup là."
Mon geste lui tire un frisson, mais il reste muet. Je me demande ce qu'il pense, mais ne demande rien, si ce n'est de retrouver Kyan pour pouvoir ouvrir son cadeau.
Je suis un peu inquiète de sa réaction par rapport à Sheitan, mais un large sourire apparaît à ses lèvre, que je lui rend. Je lui montre les cadeaux de Sheitan encore étalé sur le canapé, et lui dit avec un sourire:
"Je crois qu'il en a marre qu'on lui pique ses affaires... et qu'il aime ce qu'il voit en souvenirs. Cependant, j'aurais de quoi cuisiner et te cuisiner aussi..."
Ses bras me capture et nous nous enfermons dans un baiser ardent, avant qu'il m'intime d'ouvrir enfin le précieux sésame.
Je le brandis fièrement, et comme pour l'autre me retourne pour l'ouvrir.
A l'intérieur, Trois boîtes numérotées. Je hausse un sourcil vers lui, et ouvre le premier docilement. Une boite de velours typique des bijoux apparaît, et à l'intérieur, un jhangheer argenté tiens enlacé une bague, et je lance un sourire joyeux à mon chéri. Mes bracelet, si précieux...
Je l'enlace tendrement et m'exclame:
"Je suis si contente! Je voulais justement en prendre un pour notre rencontre! Il est magnifique... Je ne sais pas comment te dire merci!"
Je suis dejà tellement contente que mes mains tremblent d'excitation pour ouvrir le deuxième.
J'y trouve une enveloppe, et lorsque le papier glacé crissent sous mes doigts Je relève les yeux sur mon chéri:
"T'as pas fais ça..."
Mon coeur bat plus fort, et il me semble l'entendre d'ici. Je suis estomaquée.
"Tu m'as pas offert ça si? Je rêve...Oh mes dieux, tu as pas fais ça!"
Je m'élance dans ses bras et me met à pleurer d'émotion. Des billets d'avion pour New Dehli? Pour nous deux? C'est beaucoup trop pour mon coeur qui explose de bonheur, Et j'embrasse chaque centimètre de son cou, murmurant des "merci" pleins de larmes.
Je vais revoir ma famille!
Après trois ans loin d'eux, priant pour que je puisse retourner à Varanasi au plus tôt... Et Kyan m'offre le voyage? Je n'arrive pas à y croire.
"Si c'est une blague c'est la pire blague les enfants... Oh, mais comment tu as fais pour les avoir? C'est si cher de prendre ces billets... Oh, mon amour, je t'aime tellement, tu comble mon coeur, je suis si heureuse!"
Il me faut moulte câlins et bisous pour m'arrêter de pleurer, et c'est la tête sur le coeur de Kyan qui bat aussi fort que le mien que j'ouvre le troisième, fébrile.
Des papiers en sanskrit?
"हमने सात कदम उठाए हैं। तुम हमेशा के लिए मेरे हो। हां, हम भागीदार बन गए हैं। मैं तुम्हारा हूँ इसके बाद, मैं तुम्हारे बिना नहीं रह सकता।..."
Je suis tellement choquée que mes pieds ne me porte plus. Je tombe à genoux contre mon Homme, comme il est tombé le premier jour de notre amour.
"Oh...Je n'ai pas de mots...Je suis la femme la plus heureuse sur terre. Tu es tellement parfait."
Je m'incline, parce que je ne vois pas d'autre façon de montrer ma gratitude.
Le premier cadeau fit mouche. Elle me remercia encore et encore et me confia qu'elle pensait en acheter un pour notre rencontre de toutes façon. Cette idée me fit sourire, je n'avais pas eu conscience que ces bracelets marquaient un élément marquant dans sa vie.
"Il faudra que tu me dises un jour à quoi correspondent les autres."
Je trouve en tout cas que c'est une tradition magnifique. Le mien est légèrement différent parce qu'il est relié au bout du pied. Si le vendeur a vu juste il s'agit d'un véritable bijou de mariage. Tant que ça fait plaisir à ma Déesse, je suis ravis en tout cas.
Preeti empoigne le second cadeau. Je n'en mène vraiment pas large. Tout sourire d'abord, son visage devient sérieux dans l'instant où elle devine ce dont il s'agit. Je me fige, est-ce de l'incrédulité ou de de la déception ? Finalement, sa réaction laisse peu de place au doute alors qu'elle s'élance dans mes bras. Des larmes de joies s'échappe de ses yeux. Définitivement, c'était de l'incrédulité. Mon cœur se remplit de joie. Je serre Preeti dans mes bras
"Je te l'assure, rien n'est trop beau pour toi, ma chérie."
C'est alors que je remarque qu'elle a gardé la troisième enveloppe dans sa main. Mon cœur manque un battement alors qu'elle l'ouvre, presque distraitement. J'essaye de faire en sorte que ma nervosité ne se sente pas trop. J'avale plusieurs fois ma salive avant qu'enfin, elle ne découvre la convocation. Je ferme les yeux un instant pour prier, faites que j'ai vu juste.
Pendant un instant, j'ai peur que Preeti ne soit tombé dans les pommes. Heureusement, ce n'est pas le cas et je la rattrape de justesse. Preeti fait quelque chose à laquelle je ne m'attendais absolument pas, elle s'agenouille devant moi et s'incline... Immédiatement, l'esprit bouillonnant de Sheitan se met en route.
- Ouah. Elle est très reconnaissante, et cette position donne limite envie de ... -
- Seigneur ! -
Je m'agenouille alors près de ma Déesse et l'embrasse longuement, jusqu'à ce qu'on soit plus calme tous les deux. Je m’aperçois alors que son émotion a déclenché mes propres larmes que j’essuie rapidement.
Après un long moment à être resté par terre, serré l'un contre l'autre, je m'écarte et lui glisse tendrement à l'oreille en riant :
"Du coup, tu m'as toujours pas donné ta réponse... Tu veux être piégée avec moi pour le reste de ta vie ?"
Je regarde ma magnifique Déesse, j'ai du mal à me séparer d'elle physiquement. Je n'en reviens pas de la chance que j'ai à cet instant, je caresse ses joues pour en essuyer les dernières larmes. Je plonge mes yeux dans les profondeur des siens. Une idée purement enfantine me vient.
