Nous voilà en train de marcher main dans la main, les doigts entremêlés. Je souris d'un bonheur pur. En rêvassant, je dis :
"J'ai du mal à croire que je vais visiter l'Inde avec ma femme." enfin, ça ce n'était pas sur en fait."ou ma fiancée... dis moi, pour la date, n'y a-t-il pas un moyen de la faire décider dès maintenant ? Il n'existe pas de marieuses ou de prêtres aptes à faire cela que l'on puisse consulter ici directement ? Comme ça, si tes parents ne m'aiment vraiment pas, j'aurais vraiment juste à t'enlever..."
C'était terrible pour moi de rester dans cette incertitude, que mon avenir dépende du bon vouloir de gens que je ne connaissais pas. D'autant qu'ils auraient toutes les raisons d'être sévères et exigeant avec le nouveau prétendant de leur fille unique.
"Pardonne mon empressement mais je pensais que toi aussi tu aimerais qu'on habite ensemble dès qu'on serait rentrés..."
Bon, après, s'il ne s'agit que de règles et de rituels à suivre, j'ai obéi à ça toute ma vie donc cela ne me fait absolument pas peur. Enfin sauf si on m'oblige à faire quelque chose qui va à l'encontre de ma religion... ou pire, de mon amour !
Nous arrivons enfin au marché, joyeux et éclairé. L'air est rempli de parfum d'épices, d'encens, de bois frais et de tous les mélanges possibles de fabrication artisanales.
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L'air rêveur de mon amour me fait poser la tête contre son épaule, le coeur léger. Depuis combien de temps la vie n'avait pas été aussi douce? Depuis quand le soleil n'avait pas été aussi lumineux? Nous rayonnons dans la ruelle où on entend déjà les chants de Noël du marché.
Tout est beau dans le meilleur des mondes...jusqu'à ce que l'histoire de la date reviens sur le tapis. Je réfléchis un instant avant de m'exclamer:
[color]"Il n'y a qu'une façon de le savoir!"[/color]
Je sors mon téléphone et après un regard entendu à mon futur mari, j'appelle à l'autre bout du monde.
"maan aur pitaajee? yah main hoon, Preeti! aap kaise hain? main theek hoon! mere dost ne mujhe bhaarat yaatra kee peshakash kee! main nae saal ke lie bhaarat mein rahoonga!"
Je rayonne, et Ama et Apa doivent l'entendre au téléphone. Puis je redeviens sérieuse, et va droit au but.
"ham vaaraanasee mein shaadee karenge. ham aapako shaadee karane ke lie dekhane aate hain. Kyan ek taareekh jaanana chaahenge... mujhe pata hai! mujhe usaka phon nambar bhej do. main usase poochhoonga. main tumhen aaj raat vaapas bula loonga! aaee lav yoo ol!"
Quelques secondes plus tard je reçois le numéro, et après quelques minutes de pourparler je raccroche.
Je me retourne et sourit à mon mari:
"J'ai réussi à avoir la marieuse. Donne moi ton lieu et ton heure de naissance et nous saurons dans l'après midi!"
Les premiers chalets provisoires du marchés sont en vu, et l'odeur particulière du pin et du vin chaud emplit la rue.
"Et maintenant, montre moi tout ce qu'il y a à voir!"
C'est alors que Preeti s'empare de son téléphone et passe un coup de fil. Après déduction, j'en conclue que ce sont ses parents à l'autre bout du fil. Je déglutis en me demandant quelle heure il doit être là bas et, après un rapide calcul, je me dis qu'il doit être le début de soirée.
Je l'écoute parler, totalement sous le charme de sa langue magnifique. J'ai vraiment hâte d'en apprendre les rudiments. Après quelques minutes vraiment trop courte, la voilà qui raccroche, pleine d'enthousiasme.
"Mon lieu et mon heure de naissance ? Euh, je suis né dans un village qui s’appelait Kamenica. Le soucis est qu'après quelques recherches, il y en a plusieurs en Serbie. Je crois me souvenir que mon village est dans le sud, au nord du Kosovo, peut-être même à la frontière. Pour mon heure de naissance, c'est facile à retenir, c'était midi d'après ma maman !"
C'est avec un regard d'éternelle gratitude que je remercie chaleureusement ma Déesse.
"Je te remercie beaucoup. Tu sais parler aux hommes accroc au contrôle..."
Nous passons devant le marché solidaire où nous trouvons du chocolat à fondre, j'en prend quelques tablettes car je dois remplacer celui que j'ai utilisé ce matin. Il y a aussi toute une panoplie de bijoux de tous les horizons possibles et imaginables, des livres, des jouets et des vêtements.
Après m'être bien assuré que mon alter-égo n'était pas dans mon esprit avec moi, je murmure à l'oreille de ma promise :
"Dis, tu peux me dire ce qu'est le cadeau de Sheitan ? Je te jure que je ne lui répèterai pas !"
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J'ai peur que la discussion n'ai trop duré pour mon chéri, mais sa mine à l'air de dire le contraire. Je tape rapidement les renseignements pour le thème, puis relis, satisfaite. Ce qu'on peut faire par amour!
Son regard surpasse ses remerciements, et j'enlace ses épaules avant de glisser mes doigts dans ses cheveux, les yeux rivés dans ses prunelles.
"Tu mérites que je te chouchoute avec tes cadeaux inestimables... Mais pas trop quand même si on ne veux pas tomber sous le mauvais oeil! "
Accroc au contrôle? En y repensant, il est vrai qu'il était rarement désordonné (sauf le jour de la fin de notre séparation), toujours à l'heure, toujours calme. Le remarquer maintenant me fit lâcher un petit rire, mais ne dit rien de sa provenance.
Le marché est plus grand que ce que j'avais imaginé, et on y trouve de tout. J'en profite, achète des épices de Noel, des cartes postales plus pour le souvenir que pour autre chose, et une écharpe pour mon chéri qui va bien avec la couleur de ses yeux.
Devant un étal de livres, mon amour se penche vers moi et me pose des questions de curieux. Je lui fais un air mystérieux, et chuchote simplement:
"Je te les montrerais à la maison... On pourra même en utiliser. Peut être!"
"Mes cadeaux ne sont pas entièrement désintéressés. Je t'assure que j'y trouve aussi mon compte. "
Son rire me désarçonne un peu. Se moquerait-t-elle de moi et de ma faiblesse face au fait de ne jamais pouvoir me laisser simplement faire ? Je lui demande des explications.
"Rirais-tu de moi, ma chère ?"
Là dessus, je peux donner une explication sans aucun problème.
"Le truc est qu'on m'a appris à ne jamais me complaire dans le fait de subir. Si le monde ne te convient pas, c'est qu'il t'appartient de le changer. Du coup, j'ai toujours voulu être acteur et jamais passif. Malheureusement, ça a un peu dérivé et je supporte difficilement ne rien pouvoir faire dans une situation qui me tient à cœur. "
J'accepte le nouveau cadeau de Preeti avec joie. En la mettant autour de mon cou, le fort symbole du mariage me vient et c'est à mon tour de rire.
"aujourd'hui, grâce à toi, je viens de doubler mes possessions terrestres. Fais attention ou je vais finir par y prendre goût. "
Preeti me répond alors mais ne semble pas avoir compris ma question initiale. Je la rectifie.
"En fait, je voulais parler du cadeau que toi tu as fait à Sheitan. Je peux savoir ce que c'est ?"
Et je repense à sa proposition et cela à le don de me tendre d'un coup. Après la nervosité de ce matin et toute l'émotion, il ne faut sans doute mieux pas que j'entende ce genre de suggestion. Je serre la main de ma Déesse plus fort et lui murmure à l'oreille.
"Mefie toi, ma douce. Si tu met au diapason mes émotions de ce matin avec mon attirance pour toi, on risque de ne même pas arriver jusqu'à la maison."
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La remarque me fait sourire. Il est vrai que le mariage et le voyage étaient pour deux... Cela ne m’empêchait pas d'être reconnaissante.
"Mon fiancé chéri, je ris beaucoup trop souvent pour te définir toutes les causes de mes rires à chaque fois. Mais là, effectivement, je ris en repensant au contrôle, et je me disais que nous avions tous les deux notre façon d'ordonner les choses: toi par principe, moi par les tocs."
Je pose les yeux sur mon amour: j'ai eu raison de choisir cette couleur! mais à sa remarque, je demande:
"Je double tes possessions? Tu as une ferme familiale et une créature de joaillerie, je crois que tu négliges certaines de tes possessions!"
Je repense à la cachette dudit cadeau, et souris:
"Tu as participé au méfait aussi, mais je l'emporterais pour l'Inde. Vous verrez et saurez le 06!"
Ma remarque crispe Kyan, et je souris à son câlin tandis qu'il me suggère de ne pas le titiller ses sentiments sous peine de câlin en public, et je le regarde éberlué:
Si le rire est sa nouvelle émotion avec moi alors je suis comblé, même si je ne me suis jamais considéré comme quelqu'un ayant beaucoup d'humour. Sa remarque me fait réfléchir et je réponds sur l'air le plus sérieux dont je suis capable.
"Faisons le calcul... Avant ce matin, j'avais ma ferme familiale qui me rapporte une rente dont je ne me sert pas, quelques vêtements, une photo à laquelle je tiens, ah, et quelques livres aussi."
Je fais semblant d'avoir un air pénétré pour calculer.
"A présent, je dispose en plus d'une magnifique écharpe, d'un bijoux d'une importante valeur sentimentale et pécuniaire et d'une femme dont j'ignore encore la valeur de la dot... Non, je considère toujours avoir doublé mes possessions terrestres, et infiniment multiplié ma propre valeur. C'est un magnifique cadeau, Déesse. Merci."
Je suis déçu de ne pas savoir d'avance ce qu'est le cadeau de Sheitan mais cela fait partie de ma punition alors j'accepte avec grâce. Quelle minuscule pénitence pour un jeu si cruel. En parlant de jeu...
- Kyan chalenged ! -
C'était vrai. Jusqu'à présent, jamais je n'aurais osé une marque d'affection physique en public à moins d'y être poussé à bout. Mais à présent, c'est totalement different. J'ai la triple excuse d'avoir ma bénédiction, un Satyre qui me murmure d'excellents conseils dans mon esprit et d'être extatique comme un enfant à Noël. Je garde donc le silence jusqu'à ce qu'on arrive entre deux chalets.
Dès que nous passons devant l'interstice qui est suffisamment large pour nous permettre de nous faufiler, j'entraîne ma Déesse à l'arrière du marcher. Je la presse contre le mur et, en ayant vérifié que personne ne nous voyait, je regarde Preeti, les yeux brûlants de désir.
"Tu me provoque, mon amour ?"
J'ouvre ma veste pour venir serrer son corps tout contre le mien, nous enfermant tous les deux dans un cocon à l'abris des regards indiscrets. J'embrasse avec fougue ses lèvres, me remémorant son aguicheuse remarque. Une de mes main remontant le long de sa cuisse en toute discrétion, l'autre, dans son dos s'insinue sous le tissu. Ce que j'aime les saris...
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Je tique:
"Une photo? Tu ne m'en avais parlé... Une photo de quoi?"
Je rougis, et le serre un peu plus contre moi. S'il avait reçu tant, je ne pouvais qu’acquiescer: La journée avait fait grandement avancer notre relation, et je n'avais jamais été aussi heureuse.
C'est en passant entre deux des bâtiments provisoire pour rejoindre une rue adjacente que je sens Kyan me basculer contre un mur. Mon sang ne fait qu'un tour lorsque ses mots enflamment directement mes reins, et le souffle court, je murmure:
[color:b619=0099ff]"Et si quelqu'un arrive? "
Mais les gestes embrasent les sens, le regard crispe les muscles dans une envie pressante, et je finis par me plaquer contre le corps de Kyan, enroulant une jambe contre sa hanche, répondant à la moindre caresse...
"C'est un cadeau que Sheitan m'a fait pour essayer de me remonter le moral pendant notre séparation. Je te la montrerai quand tu viendra à l'église la prochaine fois."
Je me fais à nouveau la réflexion que quand j'ai Preeti dans mes bras, je me sens exceptionnellement bien, accomplit, puissant, moi-même. Naïvement, je pensais que j'allais finir par m'y habituer, mais en réalité, c'est bien pire à présent que lors de notre première étreinte. Cette sensation exaltante vient avec ce sentiment de perte quand je la laisse enfin partir. Du coup, là, tout de suite, je n'ai absolument pas envie de la laisser partir.
Ma bouche contre la sienne, je ne lui donne que peu de possibilité de s'indigner de la situation. Elle arrive cependant à s'inquiéter de notre environnement. Du bout des lèvres, je mordille son cou avant de glisser dans son oreille d'une voix enfiévrée.
"Ça, ma chérie, il fallait y penser avant."
Assez limité par mes mouvements, de peur de laisser tomber les pans de mon manteau, je suis obligé de me limiter à des gestes lents. Quand ma main viens caresser sa joue, son cou, je sens sa jambe m'enserrer la taille. Cela me fait gémir de désir avant que je ne m'en morde les lèvres. Visiblement, ma Déesse voulait cela autant que moi.
D'une voix basse péremptoire, je lui donne un ordre qui n'acceptera pas de discutions.
"Ecoute-moi très attentivement. Dans ma poche intérieure gauche, il y a mon portefeuille. A l'intérieur, il y a une poche zipée qui doit contenir encore deux préservatifs. Il va falloir que tu fasses tout toute seule."
Et pour être bien certain de m'être bien fait comprendre, j'ajoute :
"Je peux t'assurer que, pour ma part, je m'en passerai bien donc inutile d'essayer de repousser les limites."
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Un cadeau de Sheitan...pour se remonter le moral?
"C'est touchant. Et dire que la première fois que tu m'as parlé de lui c'était pour me mettre en garde...Vous vous êtes beaucoup rapprochés depuis!"
Ma remarque glisse sur lui comme de l'eau, et la peur de se faire surprendre accentue le désir...Et finalement je laisse l'envie prendre le pas sur la prudence. Ses gestes mesurés exaspèrent mes sens qui crèvent d'envie, les respirations saccadées cherchent l'oxygène que Kyan me vole dans ses baisers, et lorsque ma peau se joint à la sienne, son gémissement me colle un frisson dans le creux des cuisses qui inhibe l'esprit et ouvre l'âme.
Son ton n'engage aucune discussion, et j'écoute les indications de mon homme incendiaire, distraite par le feu qui brule mon épiderme et mes pensées perdues dans l'instant. Cependant, sa dernière remarque est claire, et je fouille l'endroit indiqué, semant en même temps des baisers contre la jugulaire à proximité, et sort les emballages. J'en ouvre un, fébrilement, et mes mains embrouillées par le désir et les tremblements lâche accidentellement les latex. Je lâche des injures dans mon esprits, et, ayant dépassée la limites de la conscience, passe le pas des préliminaires à l'acte. Tant pis pour le reste! Une fois, une seule fois, où je ne répond plus de rien!
Très légèrement, ma sulfureuse Preeti s'écarte de moi afin de me préparer. Essayant de ne pas penser au mal physique que cela me fait de la sentir s'écarter, je jette encore un œil inquiet aux alentours. Personne ne semble vouloir nous interrompre, cela me fait sourire et je reporte toute mon attention sur ma femme qui s'est rapproché de moi, presque brutalement.
Avec ses mains magiques, il n'y a à présent plus rien qui fasse barrière entre nous et notre étreinte. Une de mes mains viens soutenir sa jambe, à l'extérieur de mon manteau ce qui me procure une sensation étrange. La sentir à travers mon propre vêtement me fait me sentir encore plus protecteur mais l'épiderme de ma main reste frustrée de ne pas en avoir plus.
Alors j'avance pour venir en elle pour un mouvement plus brutal et plus passionné qu'à l'accoutumée. Ma tête viens dans son cou et j'y étouffe un grognement de satisfaction. Encore une fois, cette jouissance étrange me vient, unique, torride et furieuse, cette fois-ci. Ma main, restée contre le mur en bois afin de garder l'équilibre, se raidit sous ce nouveau ras-de-marée et je sens mes ongles laisser une écorchure dans le bois derrière elle.
"Ma Déesse, qu'est-ce que tes charmes m'obligent à faire ?"
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Le soucis est vite oublié au profit du plaisir, vif, complet. La main de Kyan se place en soutien à ma jambe, serrant plus l'étreinte, crispant la cuisse d'impatience.
Et finalement, le coup de grâce: L'homme réunit les deux corps, à nus, ardents. Je pousse un cri de surprise qui se mûe en cri de plaisir, avant de vérifier que personne ne l'ai entendu.
Les gémissements se camouflent, étouffés dans les bruits de la foule, et vite la jouissance apparaît.
Et lorsque mon chéri dit sa phrase innocente, mon esprit reprend pied. Qu'est ce que j'ai fait?
"Chéri... tu te souviens ce que tu m'as dit avant de...Parce que la protection est tombée...et je l'ai pas mise."
J'espère de tout mon coeur qu'il ne m'en voudras pas...Et que ce geste stupide n'ai aucune conséquence.
Il me faut à nouveau plusieurs minutes pour atterrir. J'ai presque du mal à me reconnaître dans cet acte si fou, si violent, si passionné. Un instant, je regarde Preeti, prêt à m'excuser pour l'avoir quasiment contrainte à un tel acte. Cependant, ses mots me figent instantanément.
Elle a ... On a quoi ?
Encore dans le feu de mon esprit, j'essaye de me rappeler ce qui s'est passé juste avant. Je lui ai demandé, elle s'est exécutée, elle s'est rapprochée de moi, j'ai cru à un signal mais je n'ai pas pensé à vérifier. En fait, je n'ai pas pensé tout court.
Un peu maladroitement, je me rhabille, totalement dans mes pensées. Qu'ai-je fais ? Mon Dieu, qu'ai-je fais ? Je regarde Preeti, horrifié avant de prendre un instant pour traiter l'information.
Dans un coin instinctif de mon esprit, je me rend compte que le contact était effectivement bien plus agréable ainsi, une union entière, sans barrière, en fait, sans comparaisons possible. Immédiatement, j'en rougis d'embarras en me rendant compte que même Sheitan n'avait jamais eu l'occasion d'avoir une telle expérience.
De nous deux, malgré tout, je suis le premier.
"Je suis navré, Preeti, je ne m'en suis pas rendu compte.... Je ... Je n'aurais pas du être aussi pressé, je ne sais pas ce qui m'a pris."
Maintenant, on se calme, aucune raison de paniquer pour le moment à moins de ne faire empirer les choses. Je ferme les yeux et je retrouve rapidement une façade de sérénité.
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Son corps se fige, et je crains le pire. Est-ce qu'il va se mettre en colère? Je baisse la tête, consciente de mon acte. J'ai été irréfléchie. J'assumerais sa colère. Les sons ne sortent pas, et j’attends le verdict, fébrile. Je ne veux pas lire de la colère, ou pire...du rejet.
Et pourtant, lorsque les premiers mots se forment, ils sont d'une toute autre nature: des excuses? Je balbutie:
"Tu n'as pas à t'excuser...C'est moi, j'ai...j'ai tremblé, ça a glissé...Je suis désolée, je n'ai pas réfléchi..."
Son visage change et redevient étrangement calme. Je suis au bord de la crise, et il est calme? Sa réaction me force à redescendre la pression, et calme même mes premiers tremblements de stress. Que peut-on faire?
"Je vais prendre une pilule du lendemain. C'est la seule chose à faire pour le moment... Tu es fâché?"
A son tour, Preeti s'excuse platement. Visiblement, elle se sentait aussi fautive que moi. Nous avons effectivement été stupides tous les deux sur l'instant. Je remarque effectivement à ses pieds les deux anneaux de latex, les deux derniers que j'avais. Je la regarde avec perplexité avant de prendre ma Déesse dans mes bras.
"Ne t'excuse pas, s'il te plaît."
Je suis rassuré d'apprendre qu'il existe tout de même une solution. Je ne sais absolument pas s'il s'agit de quelque chose de fiable mais au moins quelque chose sera fait. A cet instant, j'y pense, bien sur. Serait-ce grave si elle tombait enceinte ? Je pense à Nisha et me dit qu'il est simplement hors de question que j'aborde le sujet avec elle tant que les recherches n'auront rien données. Une pilule du lendemain alors...
Alors, Preeti me demande si je suis fâché et la question me surprend encore plus que le reste. Moi ? Fâché ? En aurais-je donné l'impression ? Je souris tendrement à mon amour.
"Ma Déesse, explique-moi pourquoi je serai fâché ?"
Malgré tout, une question reste en suspens. J'hésite un instant avant d'oser demander.
"T'as pas trouvé ça plus agréable ? Il n'y a pas un moyen pour se passer des préservatifs ? Pas tout de suite, mais pour l'avenir, je veux dire."
A ce moment là, un homme arrive et nous dévisage.
"Excusez-moi, je travaille dans le chalet et j'ai cru que vous ... Enfin, ne restez pas là s'il vous plait."
Je prend Preeti par le bras afin de nous diriger vers la pharmacie la plus proche en essayant de ne pas simplement éclater de rire.
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Son attitude est réconfortante, et je serre contre moi cet homme que j'aime qui ne m'en veux pas.
Je me demande à quoi il pense. Est-ce qu'il cache sa colère? Et est ce que ma bêtise en est-elle une a ses yeux? Est ce que sa religion est d'accord sur les principes d'avortement? Est-ce que s'en est un à ce stade? Les questions fusent, mais je n'ai pas le courage de les poser.
Et lorsque je lui demande, il a l''air tout à fait surpris, et ça me rassure: être faché ne lui étais pas venu à l'esprit. Le soulagement me met les larmes aux yeux, me je les retiens de justesse, et lui souris sincèrement:
"C'est une bêtise qui peut avoir beaucoup d'impact, j'avais peur que tu ne le prenne mal... Au mieux que tu me fâche, au pire que tu me quittes..."
Ma gorge s'étrangle sur le dernier mot et je pose ma tête contre sa poitrine pour me rassurer.
Et ses questions sur la contraception me bouleverse. Il ne me fâche pas... et prend l'expérience dans son positif? J'admire mon homme pour sa façon de voir le verre à moitié plein.
"Le contact direct est plus agréable, c'est certain. Qu'est ce que tu en a pensé?"
Je réfléchis un temps sur sa question. J'avais envisagé de prendre une contraception, et celle qui me mettais le plus à l'aise était sans nul doute le stérilet. ça coordonnait parfaitement avec mes problèmes de retard (qui n'aurait pas supportés la pilule), et nous laisser un moment assez grand pour retrouver Nisha, et envisager un enfant.
"Si, je mettrais un stérilet si je peux prendre un rendez vous avant le voyage. Nous aurons des années de quiétude, autant prévoir large! Et au pire je le ferais retirer!"
La silhouette qui s'engouffre subitement dans la ruelle me fais sursauter. On a bien failli avoir des ennuis! Nous sortons donc, le coeur battant et une grimace de sourire qui garde le rire pour soi, en cherchant le sigle médical le plus proche pour notre aventure un peu téméraire.
"Très sérieusement, si je m'étais fâché pour ça, je ne te mériterai définitivement pas. Et si j'avais ne serait-ce qu'envisagé une seule seconde de te quitter alors j'aurais été tellement imbécile qu'il aurait certainement mieux fallut qu'on se sépare. Les impacts, on y fera face ensemble."
Sérieusement ? Il pouvait y avoir des hommes aussi peu subtil pour en vouloir à leur conjointe pour un problème dont ils partagent la gravité ? Un homme peut-il réellement en vouloir à une femme de tomber enceinte de lui ? Je n'en sais définitivement pas assez sur les problèmes de couples pour juger et je pense que je suis mieux dans l'ignorance, finalement.
Preeti vient chercher du réconfort dans mes bras. Je suis mal à l'aise qu'elle ait pu penser que je pouvais lui en vouloir pour cela. C'est elle qui aurait du me détester en ce moment. Je n'avais pas su me contrôler.
Quand vient sa question, je ne peux m'empêcher de baisser les yeux, un large sourire vient se planter sur mon visage et le rouge de me monte aux joues.
"Franchement ? J'ai trouvé cela ..."
Aucun mot ne me vient pour décrire à quel point j'ai adoré la sentir à ce point tout en me sentant moi-même plus libre que jamais. Peut-être est-ce du à la violence du moment mais je pense sincèrement qu'il y avait autre chose de plus charnel.
"Terriblement addictif"
Bien malheureusement pour moi qui sent déjà l'envie revenir. J'ai du mal à ne pas m'enthousiasmer par les propositions de Preeti. Je n'ai pas spécialement envie que ce soit encore à elle de se sacrifier pour des raisons de contraceptions. Il faudra que je me renseigne pour connaître la meilleure des solutions.
"Attendons déjà d'avoir fini le cadeau de Sheitan. Il risquerait de se vexer, sinon. Tu crois pas ?"
Après avoir été jetés comme les personnes en manque que nous étions, nous voilà arrivé à la pharmacie. Je me sens un peu gêné de venir demander ce que nous étions venu demander. J'espère que Preeti aura plus d’aplomb.
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Je regarde mon Amour avec tendresse.
"Je suis vraiment comblée d'être la femme que tu aimes, Kyan."
Il n'y avait pas de mots pour décrire l'amour que je ressentait pour lui à ce moment là. Il était si attentionné à son égard, si doux, si calme...Rien ne pouvais décrire cet amour si profond, ni cette personne si parfaite.
Le rouge aux joues et le regard bas est la meilleure des réponses.
"Terriblement addictif? On le refera un jour!"
Mais le risque est minime une fois, pas plus. Ne reproduisons pas les erreurs, pour l'instant... Nisha. Bien qu'avoir un enfant de cet homme serait une joie... D'abord un enfant avant l'autre.
Je souris:
"Evidemment! "
C'est vrai. On avait des réserves pour au moins deux semaines. Je prendrais rendez vous après le voyage!
La pharmacie se tient devant nous, et je regarde mon chéri:
"Je peux y aller seule si tu le veux. Je ne t'en voudrais pas!"
Je regarde ma Déesse... Sérieusement ? L'attendre dehors ? Et le jour de son accouchement, je resterai dans la salle d'attente aussi ? Bon, il faut que j'arrête avec cette obsession une bonne fois pour toutes !
"Je viens avec toi ma chère. Désolé mais je t'ai, et je ne te quitte plus. En revanche, je préférerais effectivement que tu demandes si ça ne t'ennuie pas."
Je la laisse passer devant mais, alors qu'elle se trouve à une marche de décalage, je l'attrape par le bras pour l'embrasser. À ma hauteur, je n'ai même pas besoin de me pencher. Non ma belle, je ne te quitterai plus jamais. Quoi qu'il advienne, quelque soit nos erreurs. C'est toutes ces idées que je veux faire passer dans ce contact par nos lèvres.
"Je t'aimerais toujours ma Déesse. Jamais tu ne dois en douter. Tu es ma seule et unique, ma première et ma dernière. Tu m'as offert la sérénité et je vais passer ma vie à essayer d'être digne de toi."
Encore une fois, quand je me détache d'elle, cette souffrance physique qui n'en fini pas d'augmenter. C'est un lourd prix à payer pour chaque rapprochement mais il vaut largement la douleur.
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Kyan est résolu à venir, et dans un sens ça me rassure un peu. C'est la première fois que ça m'arrive...
Je suis prête à passer la porte que mon chéri m'empoigne et, faisant tourner mon corps vers lui, m'embrasse tendrement. Je lui rend son baiser, le coeur débordant d'affection pour ce fiancé si attentionné. Et lorsque ses mots doux s'emparent de mon battement cardiaque, je murmure en posant mon nez au creux de son écharpe:
"Je t'aimerais toujours aussi Trésor, je suis la femme la plus chanceuse du monde. Tu es parfait à mes yeux, tellement que je ne pourrais jamais être aussi parfaite, bien que je ferais tout mon possible pour que tu sois l'homme le plus aimé de cette terre. Tu m'as offert tellement de choses, aujourd'hui, et tous les jours que l'on a passés ensemble... Tellement plus que ce que je pourrais énumérer. Je t'aime à en perdre la raison, et je ne pourrais pas supporter d'être séparée loin de toi."
Notre embrassade se termine, alors que mon coeur en redemande. Mais d'autres affaires nous attendent, moins belle que notre câlin de l'instant. Je prend la main de mon futur mari pour me donner du courage et passe la porte.
Le pharmacien nous accueille, tout sourire:
"Et bien, quelle embrassade! C'est rare de voir autant d'amour de nos jours! Je me suis demandé si vous entreriez un jour ou pas!"
Je rougis.
"Alors, qu'est ce qui vous faut?"
Une peur, un doute m'assaille, et je serre la main plus fort, avant de murmurer:
"Ce serait pour une pilule du lendemain, s'il vous plaît."
Le regard chaleureux fait place à une mine déconfite, et son regard passe de Kyan à moi. Je baisse le regard: je crois qu'on a brisé sa vision de l'amour.
Sans un mot, il part en arrière boutique et reviens avec un comprimé unique dans un emballage aluminium.
"Je suis sensé vous faire la morale, vous dire de vous protégez pour éviter ce genre de choses, mais... vu votre regard, je vais m'abstenir. Si j'aimais quelqu'un comme ça, je ne la prendrais pas... Mais après tout, ce ne sont pas mes affaires."
Je remercie d'un hochement de tête, prend le médicament qu'il me tend, et, toujours serrant la main de mon chéri, nous sortons rapidement de la pharmacie.
L'homme qui nous attend nous fais un magnifique compliment avant de froncer les sourcils face à la demande de Preeti. Je serre le poing, je n'aime pas qu'on juge les gens sans savoir, et juger ma Déesse est quelque chose que je n'ai du mal à supporter.
Après s'être retiré, je regarde ma chère et tendre mais son visage semble triste tout à coup. Je réfléchis à ce que je peux bien dire pour lui remonter le moral mais le pharmacien revient diligemment avec un médicament. Il parle et dit des choses qui ne me plaisent pas. Avant de sortir de la pharmacie, je dit posément à cette personne :
"Je pense que vous outrepassez légèrement vos prérogatives. Nous avons fait une erreur et nous assumons, cependant, nous n'avons pas besoin de votre avis dans notre vie privée. Je vous remercie."
- Et quand t'auras deux minutes, TU T'OCCUPERAS DE TON CUL ! -
Dans l'agacement, je n'avais pas réalisé que j'avais laisser sortir Sheitan de l'inconscient. J'essaye de l'empêcher d’accéder à mes souvenirs mais ils sont trop frais.
- Kyan, ce genre de connerie avec une femme, ça m'est réservé, normalement... J'suis trop fier de toi, putain ! -
Mon visage reste neutre malgré mon envie d'exploser de colère et de rire à la fois. Je rejoins ma dulcinée dans la rue qui semble toujours un peu triste. Je lui prend la main où il y a le comprimé dans la mienne.
"Tout va bien, ma chérie ? Ne me dit pas que ce qu'il t'a dit te rend triste ? Je te l'ai dit, j'assumerai tout avec toi ! D'autant que c'est principalement ma faute à moi ... Encore une fois, je suis désolé. Tu veux que je laisse Sheitan s''occuper' du pharmacien ? Il n'en a que pour quelques secondes."
- J'confirme ! -
Ma main se détache de la sienne en gardant le sachet. Je le regarde et l'ouvre pour en prendre le mode d'emploi. Sereinement, je le déplie pour en prendre connaissance comme le fou du contrôle que je suis.
"Alors visiblement, il vaut mieux la prendre le plus vite possible... Marrant, le nom est trompeur, du coup... Effets secondaires indésirables ..."
My fingers claw your skin, try to tear my way in. You are the moon that breaks the night for which I have to howl
Je sens la main de Kyan se crisper, et une tension que je ne lui connaissait pas apparut. Je me colla plus à lui: qu'importe ce qu'il se passerait, nous le vivrons ensemble. Cependant, je ne m'attendais pas à son intervention, et écoute, surprise, les remarques agacées mais néanmoins polies, de mon fiancé.
Perdue dans mes pensées, la main chaude et douce de Kyan prend la mienne et me ramène sur terre. Sa voix est rassurante, et je pose ma tête contre son épaule.
"Disons seulement... Je m'attendais à pire. Cependant je ne pensais pas tomber sur quelqu'un qui me complimenterais avant de me faire la morale. Cependant, je ne pense pas que sa remarque ne mérite notre attention. Laisse faire... Rentrons plutôt."
Il prend un moment pour lire la notice, mais lorsqu'il me parle des "effets secondaires indésirables", je gobe juste le comprimé rageusement.
Ma Déesse ne rit pas à ma remarque avec Sheitan et malgré sa marque d'affection physique qui suit, elle ne semble décidément pas dans une humeur légère ou badine. Encore une fois quelque chose m'échappe totalement dans son agacement.
Après quelque temps, je me dis que tout est sur le point de rentrer dans l'ordre alors qu'elle m'arrache la pilule des mains et l'avale dans la foulée. Un peu dépité, je replie le mode d'emploi avant de le glisser dans ma poche. Ce simple geste me confirme que quelque chose ne va pas, ce genre de problème qui affleure la surface de la conscience mais où aucun mot ne vient se poser.
Moi-même, je reste un instant silencieux pour absorber la situation. J'espère seulement ne pas avoir ajouter de l'huile sur le feu avec mes remarques et surtout, j'espère que Preeti ne s'est pas sentie contrainte à avoir avaler le comprimé, ou pire encore, que la simple idée d'avoir à nouveau des enfants la mette dans cet état. Après un moment de silence, j'ose glisser ma main dans la sienne et murmure.
"Preeti, je te présente encore mes excuses pour ce matin. Je te promets que je ne me laisserai plus jamais emporter ainsi.... A moins qu'il n'y ai autre chose qui te tracasse. Tu veux m'en parler ou tu veux que j'essaye de te changer les idées ?"
Nos jeux commençaient à atteindre leur limite et j'en payais l'amer prix. J’espérais seulement que nous allions pouvoir aller de l'avant et que mon ardent désir sur l'instant n'allait pas porter à conséquence... Ou si...
My fingers claw your skin, try to tear my way in. You are the moon that breaks the night for which I have to howl
Ma réaction est disproportionnée, et je m'en veux tout de suite. Et lorsque Kyan réagit en s'excusant... Je le prend par le bras et murmure, la tête contre son épaule:
"Tu n'as rien à te reprocher. Je t'aime... Je suis juste à fleur de peau parce que je m'en veux. J'ai pris un risque inconsidéré, puis je ne voulais pas prendre cette pilule, ce qui est délirant... Je veux vraiment qu'on ai des enfants un jour... Mais d'abord Nisha. Et c'est la seule raison qui m'a poussée à la prendre. Et pour ce qui est de s'emporter... On le refera. Quand il n'y aura plus de risques! Ça te va?"
Je reste un moment contre lui, emmêlant mes doigts dans ses boucles, pensive, avant de me redresser pour l'embrasser. La colère part au profit de l'instant, puis nos pas nous emmène vers la sortie du marché, et peu à peu l'humeur s'éclaircit. Après tout, c'est une belle journée. Qu'est ce qui pourrait nous arriver?
