Make a deal ★ @Kyan Skoro
(tenue) + (soundtrack)Les sens en éveil, explorés sans relâche par les paumes exploratrices du mâle, Alexandra ne parvenait plus à retenir ses soupires de plaisirs lorsque leurs hanches venaient se rencontrer avec passion. Les draps venaient se froisser, se tordre, se marquer de leur sueur respective. Les soupires se faisaient râle, cris, gémissements. Les peaux se claquaient sans relâche, jusqu'à ce que la seule limite de leurs corps ne viennent les ralentir dans la sauvagerie de leurs ébats. Griffures, morsures, les dermes rougissaient sous la menace latente de la possession.
Gorgée déployée, lèvres ouvertes, la belle sentait le creux de ses cuisses se nourrir de cette passion qui les unissait. L'humidité venait se déposer sur sa peau de porcelaine, glissant du creux de ses cuisses pour se déposer sur le cuir tendu de son partenaire. Marqué par la folie douce de ces échanges, l'homme continuait de manipuler ce corps tremblant de désir comme pour tenter de lui prouver qu'il parviendrait à ses fins.
La surprise vint marquer son visage lorsque, d'un coup, ses mains furent liées entre elles par un modeste lacet de chaussure. Un grognement animal en guise de réponse à cette action des plus torride, le corps de la belle ne tarda pas à s'écraser sur sa surface du lit comme pour appuyer innocemment cette forme de soumission qu'elle lui offrait pour cette nuit. Le poids et la chaleur de Sheitan vinrent s'imposer dans son dos. Une jambe redressée pour faciliter la pénétration, les entrechoquements de leurs reins ne tardèrent par reprendre après que ses yeux ne furent bandés par la chemise de Sheitan. Complètement aveuglée, dans l'impossibilité de bouger ses bras, la jeune avocate subissait chaque assaut de son partenaire en marquant ses accoues par des cris de plaisirs sonores.
« Mh oui Sheitan, continue. Continue. » Suppliques gémies entre deux pénétrations, la belle n'arrivait plus à contenir son souffle brûlant qui venait mourir dans un tas de draps froissés.
Sheitan avait réussi son pari. Homme de plaisir, homme de parole, il était parvenu à faire grimper sa partenaire d'une nuit dans les limbes insoupçonnées du plaisir. Une fois, deux fois, Alexandra ne parvenait plus à compter le nombre de décharges de plaisirs qui avaient fait trembler son corps, ni les morsures à chaque fois que son partenaire avait déchargé sa propre rage entre ses cuisses rougies par les heurts. Les cadavres en latex, souillés par la semence encore tiède du mâle, étaient abandonnés un peu partout autour du lit, sur le parquet massif de la chambre. Ils illustraient avec une certaine précision le nombre d'échanges qu'ils avaient eu au cours de la nuit.
Nus, le derme sensible encore marquée par la sueur de l'amour, les deux êtres étaient recroquevillés l'un contre l'autre au milieu de ce grand lit. Les draps, souillés par leur baise sauvage, parvenaient à peine à masquer leur nudité alors qu'ils étaient tous deux plongés dans un profond sommeil. Dans les ténèbres de la nuit, la lueur argentée de la lune offrait un éclairage subtile qui permettait d'apercevoir les marques rouges et violacées qui parsemaient leurs peaux respectives. Difficile de croire que ces deux innocentes créatures, qui se tenaient l'un à l'autre de la plus tendre des manières, s'étaient écrasés quelques minutes plus tôt dans des râles de plaisirs en faisant grincer violemment le sommier du lit. Nul doute que les lointains voisins avaient perçu les cris de la belle, lorsque dans un dernier assaut passionnel, elle s'était accrochée aux épaules de son partenaire d'une nuit pour se nourrir de cette jouissance commune qui avait fait trembler leurs corps.
Lorsque les premiers rayons du soleil vinrent pénétrer la pièce, éclairant avec douceur le minois encore partiellement endormi de la belle, Alexandra se réveilla. D'un geste presque aveugle, elle vint tâter la place à ses côtés pour espérer palper la peau nue de son amant d'une nuit. Rien. L'espace était vide, encore tiède. La place était libre. L'homme avait-il disparu ou avait-elle vécu un rêve des plus érotiques ? Un simple regard sur son propre corps, qui était encore marqué par leurs ébats de la veille, suffit à la rassurer sur son état de conscience. Il était bien là, mais il s'était enfuit avant qu'elle ne se réveille.
« Au revoir, Sheitan. » Murmura-t-elle en se laissant mollement retomber sur son matelas, se remémorant pour quelques minutes cette nuit qu'elle avait vécu en compagnie de ce parfait inconnu.