My fingers claw your skin, try to tear my way in. You are the moon that breaks the night for which I have to howl
"Preeti!"
Je suis déjà dans la cuisine, malgré l'horloge qui déclare ses six heures dix, préparant les chapatis matinaux, quand Ama se cale contre le pas de la porte, les sourcils froncés.
"La dernière fois que tu étais à la maison, je devais te réveiller pour ton mariage. Ton premier, je veux dire. Tu es sûre de vouloir te remarier? Les voisins commencent à se demander pourquoi tu es revenue. "
Je lève les yeux au ciel avant de planter mes prunelles dans ceux de la matriarche.
"Ama, j'ai fais un choix. Kyan est la meilleure chose qui me soit arrivé ces deux dernières années, et je ne renoncerais à ce mariage pour rien au monde. Les dieux sont avec moi, j'ai prié chaque jour et le Karma ne s'est pas abattu sur ma maison. Ne crains rien!"
Ama adresse une prière murmurée à nos dieux avant de s'assoir près de moi, et passe sa main dans mes cheveux doucement. Ce contact me fais fermer les yeux: Si j'aime autant qu'on me touche les cheveux, c'est surement grâce à ce geste, le seul qu'Ama faisant quand elle voulait être tendre, avant de me prendre lentement les instruments de cuisine dans un silence réconfortant, comme lorsque j'étais enfant.
***
Je cours dans la petite ruelle jusqu'à la cuisine de ma tante et son exclamation de surprise et de joie me fais sourire: Chaachee était aussi solaire que je pouvais l'être, et avait été la deuxième maman de ma vie. Elle me prend dans ses bras, oubliant un instant son petit déjeuner qui cuit, et me murmure à l'oreille:
"Ma petite Preeti, je suis si heureuse que tu sois revenue... Tu aurais pu venir nous voir plus tôt! En tout cas, Kyan a l'air d'être un homme charmant: il a été adorable toute la soirée! Par contre... Quel âge a-t-il?"
Je m'avance dans le couloir, convaincue de la chambre où ils l'ont installé, et en marchant à reculons pour lui faire face, lui fait un sourire malicieux:
"Il a l'âge parfait pour être mon mari, Chaachee! Il est majeur, est bon et droit avec moi et fait excellemment bien le thé!"
Le regard véritablement surpris de ma tante me fait éclater de rire dans le couloir: les indiennes n'ont véritablement pas l'habitude des hommes en cuisine, alors ça relève de l'exploit!
J'arrive à la porte, l'ouvrant sans frapper. Les deux lits simples sont pleins, l'un par Dmitri, dormant comme une souche et bavant sur son oreiller, le deuxième par mon fiancé, dos à la porte et visiblement encore dans les bras de Morphée malgré la fenêtre qui donne sur le soleil du matin. Je glousse, et rentre dans sa couette doucement, parsemant la peau nue par de petits baisers taquins. Et finalement, un frémissement épidermique m'annonce sa sortie des limbes de la nuit, le réveil avec moi dans son lit.
Lance Dmitri en se jetant sur le lit qui lui a été attribué. Il s'agit d'un matelas simple, directement posé à même le sol. C'est l'une des rare chose que nous avons en commun, mon frère et moi, c'est notre adaptabilité aux choses simples. Une couverture et un oreiller en prime est pour nous le summum du confort.
Sans même me demander mon avis, il sort un calepin et un crayon et me demande d'un ton faussement professionnel.
"Bon, je suppose que l'organisation fondamentale du mariage et du plan de table ne m'incombe pas. Donc on va se concentrer sur la nuit de noce..."
Je le regarde et sourit. Effectivement, autant faire ça dès à présent. Sachant que je retrouve Preeti dès le lendemain. La pilule sera plus facile à avaler.
"Je t'écoute."
Ravi, il se lance :
"Alors ... Champagne ?"
"Non merci."
"D'accord, baignoire ?" je hausse un sourcil
"Bien volontiers !"
"Je note ... Capotes ?"
"Oui, s'il te plaît."
"... Marrant..."
"Pourquoi ?"
"J'avais deux hypothèses pour votre mariage ultra-rapide. La première s'est avérée heureusement fausse ..."
Je me redresse sur mon lit.
"L'idée qu'on puisse faire ça rapidement pour qu'on puisse habiter rapidement ensemble ne t'a pas effleuré ? L'amour, tout ça ..." Il me regarde comme pour me dire qu'il n'était pas né de la dernière pluie. Piqué de curiosité, je demande :"Et la seconde ?"
"Je pensais qu'elle était enceinte ..."
---
Le ventre arrondi de ma femme entre mes doigts me fait sourire. Je sens des petits coups sous mes doigts, comme s'il était impatient de voir le jour. Rapidement, nous voilà à l'hôpital et je suis terrifié. Preeti, sereine, essaye de me rassurer, de me dire que tout se passera bien. Elle me semble distante et pensive comme si l'imminence de la naissance ne l'affectait pas plus que ça. Au moment fatidique, on me demande d'aller soutenir ma femme. Loin de souffrir, elle éclate de rire devant mon stress. "Ne t'inquiètes pas, je l'ai déjà fait !"
"Félicitation ! C'est un très beau garçon !"
On me tend le bébé, enveloppé vite-fait dans un lange. Sa peau est légèrement halé, ses cheveux sont épais et noirs, ses pieds sont pourvus de sabots bifides et deux petites cornes ont déjà commencé à pousser au dessus de ses oreilles pointues. Le petit attrape mon doigt et s'endort comme un bienheureux. Quand je sens sa queue fourchue s'enrouler fermement autour de mon poignet...
---
...Je me réveille tout à fait. J'ai très bien dormi mais je ne me souviens plus de mon rêve qui s'étiole de mon esprit comme de l'eau entre les doigts. Quelque chose commence à s'enrouler autour de moi, mes bras, mes mains et je soupir d'aise en reconnaissant la sensation familière d'un extrême bien-être qui s'infiltre par tout les pores de ma peau.
Sans même la regarder, je souris et murmure :
"Bonjour mon amour."
Et j'attrape sa main avant de me retourner pour lui faire face. J'ai beau m'y attendre, je la trouve tous les matins de plus en plus belle, d'autant plus qu'elle m'est toujours inaccessible... Enfin...
Je tourne encore légèrement de manière à me retrouver au dessus de ma femme pour l'embrasser. Un coup d’œil m'annonce que Dmitri dort profondément. Je fais mon baiser plus pressant et avide. Dans un soupir, contre ses lèvres, je chuchote :
"Comment ais-je pu vivre sans toi pendant toutes ces années ?"
Malheureusement, bien trop vite, quelqu'un passe devant la chambre et j'entends la respiration de Dmitri s’accélérer. Preuve qu'il ne va pas tarder à se réveiller. S'il est évident que j'ai vaincu ma pudeur avec Preeti, cela reste toujours une gêne avec celui-là. Je me redresse et prend des habits propres dans la valise.
"Je vais juste récupérer les vêtements que j'ai lavé et mis à sécher hier et je te rejoins, d'accord ?"
Arrivé dans la cuisine, je salue chaleureusement mon hôte et la remercie encore pour son hospitalité. Cette dernière me sourit et me dit dans un anglais tout à fait correct :
"Preeti ne veut pas me dire quel âge tu as, mon garçon."
Je souris franchement. Pour peu, elle me ferait penser à ma propre mère, elle avait cette même familiarité avec moi.
"Je ne comprends effectivement pas ce mystère. J'ai quarante ans, madame. Permettez-moi de vous aider avec le petit-déjeuner !"
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Mon chéri se réveille finalement et me reconnaît de suite, avant même de se tourner. Sa main enroule la mienne et je me fait basculer du côté du lit où est son visage déjà rayonnant. Je lui fait un sourire taquin, et lui murmure entre deux baisers, curieuse:
"Comment tu as deviné que c'était moi?"
Passé la surprise, je souris et l'embrasse encore, murmurant:
"Tu as bien dormi mon amour? Des rêves ? Moi j'en ai un a te raconter, je suis sûre qu'il pourrais te plaire!"
Et tandis que nous continuons nos embrassades, Kyan se met doucement mais sûrement à prendre le dessus avant que notre étreinte ne se resserre. Je fronce le nez: il ne pense quand même pas qu'on va...? Ici? Maintenant?
Sa déclaration me fait oublier un instant que nous ne sommes pas réellement seuls et je lui rend son baiser langoureux avant de souffler à mon tour:
"Je crois que je n'ai jamais vécu avant toi. ça doit être un mirage, fictif et incohérent..."
des pas se font entendre dans l'escalier et je rougis comme une adolescente prise en flagrant délit. Nos corps se décollent doucement, et je me met en tailleur sur le lit tandis que Kyan cherche des vêtements propres.
Puis, lorsqu'il part chercher ses vêtements secs, je dépose un baiser dans sa nuque et pars rejoindre Chaachee. Celle ci nourrit la vache sacré en pleine rue, la flattant gentiment tandis que le reste du petit déjeuner attend son retour, et j'avance le mouvement en faisant moi même les Kolam de la maison. Je prend les pots de riz transformé en poudre, et rejoins la porte d'entrée dans la rue.
En commençant à tracer les lignes enseignées par Ama puis Chaachee à la manière de l'Inde du Sud, je commence à psalmodier des mantras pour Ganapataye, espérant que la journée se tourne aux meilleures auspices, lorsque la présence reptilienne de Durga s'infiltre dans mon esprit.
Mais, contrairement à d'habitude, je suis les conseils d'Hadrien, me calant tout de même sur un mur opposé à la vision que la ville à de la porte, histoire que si je part en crise, je n'aurais aucun soucis à me faire. Je continue mes prière, et la présence, d'abord froide et lisse, devient chaude et confortable. Intéressante transformation mentale. Je sens qu'elle regarde à travers mes propres yeux en silence, intransigeante, perfectionniste, et après un long moment ou je continue d'ériger mes arabesques poudreuse, elle finit par murmurer:
J'aimerais que tu m'en fasse un pour moi... Ganesh est certes le protecteur contre les obstacles, mais je suis quand même ta déesse privilégiée. Cela me semblerait normal d'en obtenir un!
Bah voyons... voilà que la grande déesse que j'avais adoré de ma plus petite enfance à il y a pas si longtemps que ça commence à me poser des requêtes digne d'un enfant. Je lève les yeux aux ciel, puis je souffle:
Celui là a déjà une prière. Je te ferais le deuxième avec tes mantras, ça t'iras?
Je sens une détente dans mon esprit et entend...un ronronnement? Mon nez se fronce, mais je ne dis rien avant de continuer mes mantras pour le dieu qui ne m'habitait pas.
Ayant finis, je le salue, puis forme celui de Durga dans le salon avant de retourner dans la cuisine, ou Kyan discute avec Chaachee. Elle a un bon anglais, c'est Indira qui a tenu à le lui apprendre, et je suis fière d'elle. Cela lui serait certainement utile s'ils faisaient des marchés de tourisme à Dehli!
D'ailleurs, lorsqu'elle pose directement la question à Kyan, je rougis en roulant des yeux effarés vers ma tente, avant de passer à Kyan lorsqu'il répond naturellement. Je grommelle:
"Je ne vois pas en quoi cela doit être pertinent: l'âge n'est rien, seul la maturité compte. Et c'est un homme parfait Chaachee, je ne pourrais pas être plus heureuse de ma décision, même s'il avait le même âge que moi !"
Quand à ma mère de coeur, elle est estomaquée: un homme... en cuisine? ça serait bien la première fois qu'elle voyait un être doté d'attributs masculins venir la cuisine après ses 8 ans! Elle me fait un regard inquiet, et j'éclate de rire:
"Je te l'ai dit qu'il était parfait! Propose quelque chose à faire, il sera honoré que tu l'acceptes en cuisine... s'il te plaît Chaachee!"
Finalement, elle tend la théière devant le premier homme de la cuisine, et dit d'un anglais pas trop mal prononcé:
"Si preeti dit que tu sais faire, alors montre nous! Je suis très curieuse de goûter le thé que tu nous fera, Kyan."
Je lance une œillade joyeuse à mon trésor: Chaachee était toujours gentille, et elle m'adorais. Avoir ses grâces n'était pas l'étape la plus difficile, mais ça pouvais être un atout, surtout pendant nos jours séparés!
"Il n'y a que toi pour me faire cet effet-là, ma chère et tendre."
Je souris tendrement à ma belle alors qu'elle me pose une question sur mon rêve. Un instant, je repars dans mes souvenirs.
"Je crois ... Mais je n'en suis vraiment pas certain ... Mais je crois que j'ai rêvé de Sheitan bébé. Pas vraiment Sheitan du coup, mais sa vie de Satyre, sa vraie."
Il y avait un sentiment profond de curiosité et de fascination à l'image que je tenais en tête mêlé à une terreur de catholique qui reste malgré tout profondément ancrée en moi. Bien vite, cette image disparaît et la sérénité du moment revient.
"Raconte moi ton rêve." Je demande en lui embrassant le cou et l'épaule pour libérer ses lèvres.
Quand je viens sur elle, le désir monte instantanément mais je sais qu'il nous sera impossible de faire quoi que ce soit. Heureusement, l’embarras du premier jour est bel et bien parti et je peux continuer à explorer sa peau en toute tranquillité.
Sa déclaration d'amour est l'une des plus belle dont j'ai été témoin et je renforce mon étreinte. Je suis tellement ravi qu'elle me voit comme un genre de renaissance. Que répondre à cela ? A part peut-être "pareil pour moi"
Je récupère enfin mes vêtements qui sont déjà secs. Ils sont propres et cela me ravis de ne plus sentir la transpiration imprimée dedans. Je récupère aussi ceux de Dmitri que j'avais lavé également pendant qu'il faisait la cour à la belle Indira.
Les deux femmes échangent des mots que je ne comprends pas à part le prénom de la tante de Preeti que j'attrape. Cette dernière se tourne vers moi et me tend la théière presque sur un air de défi. Loin d'en être embarrassé, cela me détend sur l'instant.
"Très bien mesdames. Asseyez-vous, je vous en prie."
Je cherche dans les placards et tombe sur quelques sortes de thé et quelques infusions. Un sachet odorant aux plantes rouges m'interpelle, de l'hibiscus. J'avais appris à en faire au Sénégal et j'avais encore la recette en tête. Je dispose donc en part égales des feuilles de thé noir mélangées à de l'hibiscus et quelques autres épices qui m'inspirent. Côtoyer activement Preeti avait des avantages culinaires.
Je reviens vers les deux femmes et leur sert la bouilloire fumante, un citron vert coupé et un peu de jus de canne.
"A agrémenter selon votre goût. C'est un thé assez sacré en Afrique occidental qui s'appelle le Bissap. Je me souviens qu'il a beaucoup de vertus apaisantes."
... et est particulièrement recommandé aux femmes enceintes. Voilà, je me souviens parfaitement de mon rêve à présent. J'ai du mal à me faire à l'idée que j'ai réussi à dormir toute une nuit seul dans ma tête, sans Sheitan. De fait, je me sens particulièrement reposé et en forme. Cela faisait très longtemps que ça ne m'était pas arrivé.
Je souris intérieurement de ce bien-être simple en servant généreusement mon hôtesse puis sa nièce. Un instant, je me laisse même aller à l'embrasser dans le cou avant de me rendre compte que c'est certainement quelque chose qui ne se fait pas ici.
"Pardonnez-moi, je me tiendrai sage. C'est promis..."
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J'écoute sagement le rêve de Kyan, tentant de visualiser Sheitan en mini-satyre. L'image qui me vient est touchante... mais je ne sais pas si je vois exactement un caractère aussi trempé dans un corps aussi...innocent.
Il me demande de raconter le mien, mais ses lèvres se referment sur ma peau fine où bat ma jugulaire, me faisant oublier mes pensées un instant, avant que je n'arrive à articuler:
"Et bien... Je ne me souviens pas de tout, mais nous étions à New York, tu m'avais emmené dans une église avec un tigre et je t'ai montré un temple, et finalement on s'est perdus dans un labyrinthe... Bon d'accord, j'avoue, c'est confus... Mais c'était un beau rêve!"
Mon attention oublie carrément ce que je viens de dire lorsque les muscles des cuisses de Kyan se resserrent contre mes hanches, et cette proximité enflamme mes reins tandis que je regarde ailleurs, tentant vainement de retenir mon corps d'en vouloir plus, mes poumons de se gorger d'air de plus en plus rapidement...
Heureusement pour notre honneur, Kyan fait son raisonnable et rompt le contact. je prend sur moi, mais après l'avoir fait aussi le jour d'avant, je sais que ça va devenir vraiment difficile s'il recommence...
Mon chéri prend ses aises, et ouvre les pots, regarde dans les rangements, prend ce dont il a besoin, sent, goûte, regarde dans les bocaux colorés. Je le regarde amoureusement tandis que ma tante de regarde admirative, me soufflant en aparté:
"Preeti! Regarde comment il se sent bien en cuisine!...Et cette façon de chercher ce dont il a besoin de manière instinctive... C'est fascinant, où as-tu trouvé cette perle rare?"
Je souris puis lui fait un regard mystérieux avant de répondre en chuchotant:
"Il se trouve que c'est lui qui m'a trouvé. Je crois que l'amour sais nous trouver quand on ne le cherche pas!"
Nous rions en cœur: Chaacha et elle se sont mariés dans un mariage arrangé, et ont eu le coup de foudre le jour J. Coïncidence sommes toute exceptionnelle et poétique qui m'avait laissée rêveuse quant à mon mariage...jusqu'à ce que le déclic ne se fasse jamais.
Finalement, le thé est servi et Chaachee s'incline grandement avant de goûter. Je ne me fait pas de mouron: Chacune de ses expérience culinaire à la maison s'était bien terminé, alors j'avais confiance.
Après un moment d'introspection comme je lui en connaissait, Chaachee se tourne vers mon fiancée, et s’exclame, visiblement ravie:
"C'est excellent, Kyan! Très surprenant. Tu as dit que ça venais d'où?"
Mais le bisou qu'il me dépose dans le cou la stoppe dans son élan de compliment, la rendant muette d'un cou. Je manque de rire de sa tête stupéfaite, mais ça ne serait pas correct, alors je m'incline pour ne pas qu'elle remarque mon sourire, et dit doucement:
"Les marques affectives se font beaucoup en occident, Chaachee, il ne faut pas y faire attention!"
D'ailleurs, Kyan s'excuse de même, et la femme plonge son nez dans le thé en silence, surement pour remettre ses idées en place, avant de s'écrier:
"Au fait les enfants, où allez vous aujourd'hui? "
Technique de diversion efficace qu'elle nous faisais aussi étant jeune, une marque d'affection qui n'engageait aucune dispute, aucune discussion malaisante. Juste... Un changement de conversation.
"J'emmène les garçons à Sariska! Indira est partie nous chercher un taxi avant d'aller travailler, nous pourrions y aller pour pique niquer!"
Toujours dans son cou, sur sa peau, je parsème chaque petit centimètres carrés de son corps à nu par des baisers. Entre chaque contact, je répond à son rêve.
"C'est amusant... Dans ma cathédrale de New-York, on bénissait les animaux... Je ne crois pas te l'avoir jamais dit pourtant... Peut-être que si ... Rêve amusant en tout cas... Peut-être que le labyrinthe symbolise quelque chose et tant mieux si tu l'as trouvé beau... C'est l’essentiel..."
Quand je m'arrache enfin de son corps, j'ai presque l'impression que c'est aussi douloureux pour elle que ça ne l'est pour moi. Je me connais suffisamment à présent pour savoir que cela m'est pénible, mais serait-ce finalement la même chose pour Preeti ? Craindrait-elle ces quelques jours sans moi plus qu'elle ne veut me l'avouer ? J'hésite à lui poser la question mais n'y pouvant rien changé et en ayant peur d'être trop insistant sur le sujet, je passe à autre chose.
Encore une fois, les mots échangés me sont incompréhensibles, à part "Preeti" que j'ai décelé en début de phrase. Les deux femmes rient et cela me fait sourire sous cape, tel un chien attentif, je sais qu'elles parlent de moi en de bon termes et cela me suffit.
"J'ai connu cette recette en Afrique, au Sénégal. Cela est souvent servi froid là bas avec du jus de fruit rouge ou de la grenadine. Cela s'appelle du jus de Bissap."
Mon geste est de trop et je le déplore. Voyant que ça a cassé l'ambiance, je renouvelle mes excuses. Ce ne sont pas des manières de faire et si Preeti revient dans mon église, elle saura très certainement se tenir. Je m’assois aux côtés de Preeti, légèrement en retrait.
"C'est juste que ... Je me sens tellement à l'aise ici que ça m'est venu naturellement. Mais je ne le referai plus."
Quand la conversation change, je suis perplexe. Est-ce que le mal est passé ? Je me fie à Preeti qui reprend la conversation sur le même ton. Visiblement, elle ne garde pas ombrage de ce qui s'est passé et je reprend même son sourire. Je ressert mon hôtesse avant de demander.
"Indira ne sera pas des nôtres, aujourd'hui ?"
Intéressant ... Ou pas... S'il n'y avait que Dmitri à écarter pendant une heure et demie, ça pouvait être soit plus facile, soit plus compliqué sans sa compagne du moment. Je plonge mon nez dans ma tasse, pensif, avant de reprendre mes habitude et de resservir tout le monde d'infusion d'hibiscus.
"Il faudra que je prépare le pique-nique ou on pourra trouver des choses sur place ?"
La tête de Dmitri passe dans l'encadrement de la porte de la cuisine, l'air encore vaguement endormi mais souriant. Je remarque la ligne de ses épaules et soupire.
"Tes habits sont propres et secs. Ils t'attendent pliés sur la valise."
"Merci frangin !" Lâche-t-il avant de disparaître.
Il n'y avait pas Indira à impressionner alors à quoi bon se pointer torse-nu ?
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La bouche qui se referme sur mon épiderme me coupe dans mon écoute, tentant de retenir les muscles qui s'échauffent avant que notre honneur ne soit atteint...jusqu'à ce que je gémis sous les assauts de ses lippes avides.
" Kyan, si tu continue... Non, on peux pas faire ça, je t'en supplie..."
Mon corps supplie de continuer, ma tête supplie d'arrêter. Cruel dilemme...
Je remarque Kyan qui nous scrutent, et tente une traduction aproximative:
"Elle est impressionnée par tes talents, elle est opérationnelle pour notre mariage."
Les grandes lignes, donc.
Je bois ce nouveau thé avec intêret puis délice: encore une fois, la créativité et la culture de mon amour me font tomber amoureuse du même homme, et je note intérieurement le nom de ce thé étranger qui me plaît particulièrement.
"Je suis contente que tu ais fait le thé ce matin trésor, il est excellent. Tu me montrera ce que tu y a mis à la maison?"
Kyan se ré-excuse et je pose ma main sur son bras: Nous n'avions rien fait de mal non plus, et chacun devais verser de l'eau dans son vin.
Chaachee doit être de mon avis, puisqu'elle dodeline de la tête et lève les yeux:
"J'ai été surprise. Mais cela montre que vous vous aimez... Tant que cela reste exceptionnel, je peux vous voir vous bisouiller de temps à autre..."
Je regarde ma tante d'un air taquin: c'est pas comme si je ne l'avais jamais vu lancer des regards tendres à son mari, ni glousser lorsqu'il la prend dans ses bras... Chose déjà trop intime pour le commun des indiens.
Le ton redevient joyeux et normal, et Kyan demande si Indira est absente, ce à quoi nous hochont la tête ma tante et moi. Je détaille:
"Indira est une grande bosseuse, doublée d'une grande sportive. Alors, si elle n'est pas là, c'est qu'elle est surement sur son vélo de compétition, en train de se taper un 200m ou en train de faire la largeur du Gange à la nage, mais que nous soyons là ou pas, elle ira faire son sport quotidien: ça tient de l'ordre du sacré à ses yeux!"
Ma tante se redresse à la proposition de Kyan et s'écrit:
"Mais il fait de la nourriture en plus? Je pensais qu'il faisait le petit déjeuner, mais de la à pouvoir faire un repas, je ne peux pas y croire!"
Je glousse et dis en anglais pour que tous comprenne:
"J'ai choisi le meilleur homme au monde, il fait du thé, mais peut aussi nous faire des sandwichs s'il le désire, et sinon je les ferais! "
La bouille froissée de Dmitri passe par le cadre et je me retiens de rire: La marque de l'oreiller est encore sur sa joue, mais rien ne semble le déranger, même le reste du filet de bave de la nuit qui se tisse entre son menton et le t-shirt.
Kkyan fait semblant de n'avoir rien vu, et lui propose d'aller s'habiller, ce qui est une excellente réponse, la pudeur étant de mise.
Malgré l'absent d'Indira, on allais bien s'amuser!
"Mes talents culinaires ? C'est bien la première fois qu'on me dit que j'en ai. C'est Preeti qui m'a appris à apprécier la cuisine élaborée. Ça choque tant que ça que je fasse le thé ?"
Perdu dans la boisson chaude et écarlate, mon esprit revient à ce matin, à notre étreinte qui m'avait fait du bien mais que Preeti m'a supplié d'arrêter. Sa supplique avait sonné comme une invitation. Si seulement j'avais eu une chambre à moi ou si Preeti pouvait me rejoindre directement le soir... Patience...
À la demande de ma fiancée sur la recette du Bissap, je souris.
"On verra, j'aime bien garder une part de mystère, Madame, un homme ne peut-il pas avoir ses secrets ?. Il paraît qu'il n'a jamais le même goût selon la personne qui le prépare. Ravi que ça vous plaise mais j'admets que l'hibiscus indien a un sacré goût. "
J'écoute l'explication de Chaachee. Si nous devons limiter nos marques d'affections dans la rue et dans l'intimité, je dois admettre que j'aurais beaucoup de mal. En fait, j'ai presque l'impression d'être revenu à ma vie d'avant tout en gardant mon esprit et mon savoir d'aujourd'hui.
L'explication de Preeti sur Indira me fait furieusement penser à mon frère, a ceci près qu'il est en vacances et qu'il n'a rien contre le fait d'en profiter un peu. Son sport, il le fait largement à son travail.
Quand la tante renchérit sur ma particularité a vouloir faire le pique-nique, chose que je considère comme parfaitement normal, je ne peux pas m'empêcher de rire franchement. Mon masque d'apparente neutralité tombe du même coup.
"Dites moi, Madame, est-ce si étrange pour un homme de vouloir être digne de Preeti ?"
Il faut dire que sans femme dans ma vie, jamais je n'aurais pris goût à l'art culinaire. Mais le fait de surprendre à ce point quand je fais quelque chose d'aussi facile que de faire bouillir de l'eau me gêne. J'espère que je ne vais pas embarasser ma femme d'une quelconque manière.
Dmitri arrive, habillé et détendu. je me lève pour lui sortir une tasse et le servir. Il salue très chaleureusement les deux femmes et me tape affectueusement l'épaule.
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"J'aime mon mari, mais jamais je n'oserais le laisser en cuisine! Chez nous, les femmes sont maître du fourneaux, et lorsqu'un homme cuisine, ce n'est que pour vendre, pas pour sa famille. Mais c'est très bien!"
Des cachotteries culinaires donc? Je hoche la tête et me concentre sur le fond de ma tasse, essayant de repérer toutes les subtilités, en vain: j'ai beau cuisiner épicé chaque jour, je ne suis pas spécialiste et ne pourrais pas retrouver la recette si facilement!
Le rire franc nous fait lever les yeux en même temps, Chaachee et moi, et je hausse un sourcil, jusqu'à ce que Kyan s'explique, me faisant rougir. Ma tante reste muette un moment, avant de se pencher contre mon oreille:
"Quel homme! Je l'apprécie beaucoup plus que Pavel, les dieux me pardonnent... Mais vous vous méritez l'un et l'autre!"
Je lance un regard d'acquiescement à ma mère de cœur avant que celle ci ne se lève, tapote affectueusement l''épaule de Kyan, avant de lui dire, presque solennellement:
"Bienvenue dans notre famille, Kyan. Appelle moi Nandita, ou Chaachee si tu préfère. Je vais m'occuper des sandwichs, le taxi ne va pas tarder, mais si tu veux tu m'aideras à cuisiner ce soir! "
Qu'elle lui propose de cuisiner avec elle était un véritable honneur qu'elle ne faisait qu'aux gens d'estime, et j'étais comblée de cette adoption familiale, si rapide et si facile. Ama serait plus dure à amadouer... Mais on avait déjà sa sœur à nos côtés!
Le frère ainé arrive habillé cette fois, et lorsqu'il nous salue Indira passe la porte d'entrée en vêtement aérodynamique, cadeau que je lui ai fait dans un colis venant de l'amérique, encore transpirante de sa séance quotidienne.
"Bonjour à tous! Le taxi arrive d'ici dix minutes, mais comptez une demie heure! Je ne vous suis pas, je viens à peine de finir la course, manque encore la nage et le vélo! D'ailleurs Ama, il est rangé dans l'entrée? "
Ma cousine se dirige vers le coin que sa mère lui indique, sort un vélo chromé à l'occidental avant de saluer tout le monde et de disparaître de nouveau.
"C'est ça Indira: une femme qui part toutes ses journées de repos pour faire sa passion. Elle me rabat les oreilles avec son triathlon, ses 20 kilomètres de courses, ses 30 kilomètres de vélo et sa nage aller-retour! Comme si j'allais l'accompagner un jour, il faut être fou!"
Le fait que la femme parle de son mari avec tendresse me fait plaisir. Ne jamais cuisiner pour sa famille et trouver cela normal... je trouve cela triste mais je comprend que la culture ici à les reins solides. Pour ma part, tant que Preeti apprécie que je m'essaye à la cuisine de temps en temps, cela me va tout à fait.
Quand la tante se penche sur l'oreille de Preeti, je reconnais un mot, un seul ... Pavel ... Immédiatement, je bloque mon esprit pour ne pas qu'il tire de conclusion hâtive. Je regarde ma fiancé dans le but de lui demander silencieusement si elle peut me traduire plus tard.
Quand elle se lève et me met sa main sur l'épaule, avant la gêne, je ressens avant tout de la surprise. Je croyais que les marques d'affection physique n'étaient pas très bien vue des indiens.
Quand elle me propose finalement de cuisiner avec elle et que je suis sur qu'elle ne me regarde plus, je me tourne vers Preeti, totalement abasourdi avant de faire mine de m’exclamer "Oh my god !"
"Merci beaucoup, Chaachee, ce serait un honneur même si je ne suis pas encore très doué, je serai ravi de vous servir d'assistant."
Dmitri dévore Indira du regard quand elle entre et nous lance ses informations à cent à l'heure. S'il y avait bien quelqu'un qui devait entrer dans les bonnes grâce de la matriarche, ça devait plutôt être lui.
Quand nous avons les explications de Preeti sur sa cousine, Dmitri me regarde et son étonnement se transforme en hilarité. Je me joint à lui, la coïncidence est vraiment irrésistible.
"On dirait un peu moi et Kyan quand tu parles d'elle ainsi" explique-t-il "Sauf que j'ai abandonné depuis très longtemps l'idée qu'il puisse faire quoi que ce soit... Dommage frangin, ravi que le style maigrichon plaise au moins à quelqu'un !"
C'est vrai que contrairement à moi, Preeti fait assidument de la danse. Pour ma part, seule la nage ne me faisait pas peur mais on ne pouvait certainement pas dire que j'étais sportif, loin de là. J'ai arrêté depuis longtemps d'être jaloux du corps musculeux de mon frère.
"Je préfère être capable de lire un livre. Chacun son truc ..."
Je me lève pour aller préparer nos affaires de la journée avant de retourner dans la cuisine pour aider les deux femmes pour le pique-nique. Naturellement, je suis arrivé trop tard et tout est déjà emballé quand j'arrive.
My fingers claw your skin, try to tear my way in. You are the moon that breaks the night for which I have to howl
Je tend mon regard vers Kyan, et ses yeux m'indique qu'il a besoin de comprendre. Je cligne des yeux, moyen de lui dire que je répondrais à ce qu'il veut plus tard, et lance un petit sourire pour le rassurer. S'il savait... il ne s'en ferait pas!
Après la discussion de Chaachee avec Kyan, son visage ahuri se tourne vers moi et je ris sous couverture avant de faire un mouvement d'applaudissement silencieux.
Ma tante s'incline pour accepter la proposition d'assistant, et je regarde ce début de relation familiale avec tendresse: Ma famille adoptait Kyan comme l'un des leurs, et sachant qu'il n'avait plus que Dmitri, je trouve ça d'autant plus important.
Ma cousine passe ne coup de vent, passant quand même sa main dans mes cheveux au passage, et je regarde Dmitri la manger des yeux. Cela m'amusait, d'une part parce que sa tête amourachée était impayable, mais aussi parce qu'Indira ne semblait pas remarquer cet état: l'amour rend aveugle... Mais de façon différente selon les individus j'imagine!
Dmitri rit à mes remarques, et il embraye sur le "cas" de mon amoureux. Le taillage est sévère, mais je dis simplement, jetant un coup d’œil vers le couloir où Chaachee à disparue en me resservant du thé:
"Je ne trouve pas ton frère si maigrichon. Et je crois que physiquement il a tout ce qu'il faut, où il faut, et tout est parfaitement fonctionnel. D'ailleurs je trouve la taille tout à fait correcte..."
En boucher un coin à Dmitri avec une phrase à double sens: fait. D'ailleurs, Kyan renchérit sur une pique sur le mental, et j'approuve d'un sourire. S'il y avait quelque chose qui m'avait plus en premier, c'était bien son esprit vif et intelligent, sa curiosité, sa générosité... Rien qui ne se démontre sur un muscle ou au travers de la peau.
Un klaxon retentit, et nous empoignons de quoi manger, les enfournons dans un sac et passons la porte: Le taxi est garé au beau milieu de la rue, créant un bouchon monstre sur la route, mais personne ne s'en offusquait. This is India après tout, alors... Je monte en première, donne les directives et nous partons dans un nuage de fumées grisâtres et de poussière. Dans le rétroviseur, je vois les garçons prendre la poignée de la porte chacun de leur côté simultanément: si je ne prenait pas le volant, c'était pour ce genre de choses, les indiens étant des tarés lorsqu'on les met dans un véhicule motorisé...
La tirade à propos de mon physique sortie de la bouche de ma fiancée me fait rougir instantanément. Dmitri, quant à lui, reste interdit avant de visiblement chercher à répliquer et finalement éclater de rire.
Nos deux piques combinés me donnait envie d'embrasser ma chère et tendre mais j'arrive à me retenir de justesse. Je venais à peine d'entrer dans les bonnes grâces de la tante, il est hors de question que je gâche ça d'un excès d’orgueil. Je la remercierais plus tard pour ce trait d'esprit magnifiquement formulé.
Quand nous sortons et apercevons le taxi obstruer totalement la route, je me félicite d'avoir déjà nos affaires toutes prêtes. Le matin à peine levé, l'air est déjà étouffant et j'ai presque envie de rentrer à l'intérieur. Preeti s'engouffre dans le taxi à l'avant et je m’assois à l'arrière avec Dmitri.
Ce dernier, d'ailleurs, semble enfin avoir trouvé une réplique et dit à Preeti :
"Tout fonctionnel ? Tu m'étonnes ! Il n'avait jamais servi !"
Et alors il me regarde et se fige.
"Oh pardon Kyan. Peut-être que c'est un sujet délicat." J'hésite entre le rassurer pleinement ou feindre et lui laisser croire qu'effectivement, il venait de mettre le doigt dans un engrenage dangereux. Malgré tout, je reste honnête.
"Non, rassure-toi. Ça n'a posé problème qu'entre moi et moi."
Dehors, je regarde les gens qui défilent. Le taxi freine souvent et cela me laisse le temps de regarder le paysage. L'inde est effectivement un pays très atypique pour ma culture.
"Preeti, tu peux nous dire où on va ou c'est une surprise ? Il y a un endroit où on peut se baigner ? Dans la religion de ton cher et tendre, le mari est supposé aller se laver dans un cours d'eau naturel avant son mariage."
Je regarde mon frère. Décidément, aujourd'hui sera la journée des surprises. Cette affirmation est très curieusement scrupuleusement exacte.
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Le rougissement de mon fiancé je fais glousser: cette colorisation de ces paumettes lui a toujours donné du charme. Dmitri n'en ajoute pas plus et éclate de rire, et je le suis, rigolant dans le salon avec légèreté.
Ce n'est que dans la voiture que Dmitri rouvre la bouche sur le sujet, et, le visage tourné vers la vitre qui nous renvoie les rues bondées défilant rapidement, je rétorque:
"Il est plus flatteur que l'on vous offre un don neuf qu'un présent dont vous vous êtes déjà servi. Surtout si le présent est de cette qualité."
La ville laisse place à la campagne, la route bien goudronnée devenant une route poussièreuse, presque en terre. Je répond, les yeux et l'esprit dans le vague:
"Nous allons à Sariska. Je n'en dirais pas plus! Cependant oui, il y a une rivière, mais nous serons accompagnés. Alors vous pouvez vous baigner... Mais la nudité n'est pas possible, ni même les maillots de bain occidentaux. Les indiens se baignent avec leurs vêtement la majorité du temps, et d'ailleurs, j'ai oublié de vous le dire: je vous ait trouvé des vêtements d'ici. Vous aurez moins chaud, et c'est très confortable!"
Je passe alors le textile de mon sac aux mains de Dmitri, un ensemble sable pour l'ainé, crème pour le mien, connaissant son goût pour la couleur unie et discrète. J'ajoute:
"Si vous voulez vous changer maintenant faites le mais prévenez moi, que je prévienne le chauffeur et ne me tourne pas..."
Non pas que voir mon chéri se dénuder ne me plaît guère, mais plutôt que de tester pour voir son frère mi nu me rendrais tout de suite mal à l'aise: Autant ne pas prendre le risque.
Le trajet dure un moment, et après quelques heures intense de trajet sous le soleil écrasant, Les grilles de la réserve se font voir, et le taxi s'arrête. Je sors une liasse de billets, compte et indique au chauffeur de revenir vers 16 heures. Il sera donc là vers 18 heures, heure parfaite pour rentrer après un après midi de ballade en pleine nature.
Je souris. Être resté pur, du moins d'esprit, était une de mes grande fierté vis-à-vis de Preeti tout autant qu'un sujet d'angoisse. Cependant, par le biais de cette magnifique déclaration, elle s'insulte lourdement elle-même et cela m'incommode. Cependant, je relativise en me disant qu'il ne s'agit que d'une nouvelle pique lancée par ma chère et tendre pour défendre mon honneur.
"Sariska ? Là ou tu es allé dire bonjour à un tigre ?"
Je réfléchis à sa proposition. Si réellement je devais remplir cette tradition, cela ne collerait pas aujourd'hui. Je passe ma main sur la nuque de ma fiancé pour l'interpeller
"En réalité, il faut obligatoirement que ça se fasse dévêtu, et la veille au soir du mariage. Tu as une idée ?"
Cela me touche que mon frère ait pensé à ce détail et si je pouvais l'accomplir, cela me ferait énormément plaisir, d'autant que cela empiétait que sur le temps de notre séparation ce qui me serait bénéfique.
L'eau devait être vive, de préférence propre et fraiche, un moyen assez évident de se laver le corps autant que l'âme pour être pur le jour du mariage. Pour ma part, seul Dmitri devait et pouvait être témoin de ça si on accomplissait ce rituel.
Des vêtements d'ici ? J'ose demander en riant :
"Tu n'assumes pas ton prétendant en tant que touriste ?" L'attention était vraiment touchante cependant. Le vêtement était on ne peu plus simple : une tunique et un pantalon, tous les deux larges et assez confortables. C'était bien la première fois qu'on achetait des vêtements pour moi."Merci Preeti."
"On s'change ! Ferme les yeux ou tu changera d'avis sur ton futur mari !"
Une fois changés et nos anciens vêtements rangés, j'essaye de m'accoutumer à cette nouvelle tenue. Le col est si large qu'il laisse entrevoir ma croix et, avec elle, les deux alliances que j'avais glissé dans la chaîne pour ne pas les perdre quoi qu'il arrive. J'ajuste la tunique sur mes épaules et voilà mon trésor fait d'or totalement caché à présent.
Le trajet est long et je vois déjà les yeux de Dmitri se perdre dans le paysage. Comme un bon soldat, s'il ne prend pas ce temps pour parler, il ne va pas tarder à s'endormir.
Je me rapproche près de la femme de ma vie et baisse la voix pour lui murmurer :
"Je suis désolé, Preeti, mais qu'avez-vous dit à propos de Pavel tout à l'heure ? Si cela ne me regarde pas, tu peux me le dire sans soucis."
Une fois enfin extirpés du taxi, Dmitri commence à faire ses étirements en admirant la vue. Le voir en habits locaux est étrange pour moi mais au moins, il passera plus facilement inaperçu.
L'endroit est vraiment irréel, digne des films les plus fous. Ici, la nature a gardé ses droits, les arbres qui poussent de manière totalement chaotique côtoie de petits ruisseaux laissés tranquille par la main de l'homme. Seul quelques cabanes et un chemin central font penser à quelque chose d'un tant soit peu aménagé.
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L'exclamation presque enfantine me fait rire, et je me prend à penser que je me sens de nouveau à l'aise avec Dmitri. Même si peu de temps était passé, les choses s'étaient arrangées naturellement, à mon grand soulagement, et personne ne gardait de ressenti négatif envers les autres. Enfin je crois!
La remarque me fait tirer mon chapeau:
"Quelle mémoire! Oui, c'est bien ça, c'est une réserve naturelle, ancien parc de chasse privé des maharajas. Le parc fait 850 kilomètres carré, il y a peu de chance que je recroise un tigre là bas! Mais il y a beaucoup d'oiseaux et de daims, des panthères, du gibier... quelques villages et les ruines du fort de Kankwari. Il paraît qu'il y a un lac magnifique d'ailleurs, mais pas pour se baigner: il y a nombre de serpents et de crocodiles dans son eau! "
Dévêtu et la veille au soir?
"Le mieux en ce cas... c'est que vous passiez au Népal. Il y a beaucoup de sources, et des coins moins peuplés que l'Inde... Indira pourra vous y emmener!"
La taquinerie me fait sourire, et je dis simplement:
"Tu peux rester dans tes habits d'étranger, mais faire une machine chaque jour parce que le soleil te fais suinter chaque heure que dieu fait, ce n'est pas agréable. Il n'est que huit heure et vous transpirez déjà, alors si on attend le repas... Vous attirerez le tigre à l'odeur j'imagine!"
Je rigole en me retournant vers le pare brise et ferme les yeux comme prévu... en jetant quand même un œil au rétroviseur du côté de Kyan où je ne vois que lui.
Le trajet est long, et le silence se forme petit à petit, ponctué parfois des commentaires du chauffeur, des blagues de plus en plus rares de Dmitri...jusqu'à ce que la voix de Kyan se fasse entendre prêt de mon oreille. Je fronce le nez et, me rappelant de ce matin, je pivote mon visage vers lui:
[color=#0099ff]"Ma tante disait juste que je méritais mieux que mon premier mariage, et qu'elle étais heureuse pour nous deux. Tu n'as pas à t'en faire... tu as eu peur?
le taxi file, et nous prenons un 4x4 pour le temple, conduit par un soigneur chargé de notre protection...et de celle des animaux. La végétation est plus présente, parfois en plaines herbeuses d'où s'échappent les daims, parfois broussailleuse, devenant une véritable jungle à proximité des cours d'eau que l'on entend souvent de loin. Dmitri fait des photos, je parle un peu au chauffeur, et traduit pour Kyan.
"Il dit qu'il reste un dizaine de tigres dans le parc: les villageois ont du mal à cohabiter avec eux, et des empoisonnements sont arrivés pour les tuer... Mais nous sommes dans un bon moment de la saison pour voir une multitude d'animaux!"
Le temple se dessine peu à peu dans la végétation, et je me tais un instant pour contempler la façade rouge qui se dresse devant nous, avant de me tourner vers mes compagnons:
J'écoute attentivement les explications sur notre but. Même d'une improbable chance, il nous serait possible de voir un tigre. Je garde les yeux sur l'horizon, rêveur. Cet endroit de nature est parfait après l'étouffante ville, j'ai hâte que nous soyons enfin arrivés, c'est bien loin de ce que j'imaginais être notre pique-nique de la journée. Ma dernière journée avec Preeti sera parfaite.
La dernière avant notre séparation... Cette idée à le don d'assombrir un peu mon esprit. Je ne dois pas y penser pour le moment, juste profiter.
"Alors envoyer ta cousine dans le but de nous reluquer en train de nous baigner est tentant mais elle n'a pas le droit de nous accompagner... Du moins, pas jusqu'au bout."
Je ris, Dmitri s'était vraiment renseigné à fond sur cette coutume, étrange mais agréable de sa part. Pour ma part, j'imagine surtout la présence de Preeti avec moi dans cette source désaltérante, sans vêtements, juste nous deux, au milieu de la nature et loin des hommes ...
"Ça va Kyan ? T'as l'air fiévreux tout à coup."
"Oui oui... Tout va bien."
Mon esprit glisse à présent sur ce matin, à mon magnifique réveil...
Quand Preeti me donne la traduction, il y a une pensée qui ne m'a pas trompé, il s'agissait bien d'une comparaison. Je ne pensais cependant pas qu'elle était à ce point en ma faveur.
"Peur ? Un peu, et c'était totalement idiot."
Seulement une dizaine de tigres ? Dmitri et moi échangeons un regard de tristesse. Nous avions tous les deux tellement envie d'en voir un sauvage. Derrière les arbres, le temple nous guette avant de lentement surgir pour nous faire face. Un ange passe. Les hindous n'ont pas à rougir devant les cathédrales même si leur monuments sont écarlates.
"Un pique-nique au lac me semble une excellente idée. Il nous sera possible de marcher un peu ?"
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Je rougis d'un coup avant de m'écrirer:
"Je ne pensais pas du tout à ça! Mais elle est votre guide le temps de mon absence, elle connaît bien le pays, va parfois au Népal... Elle fera ses affaires pendant que Kyan..."
Je me tais en pensant à mes propre paroles: mon homme nu dans un cours d'eau... Je crois que nos ébats me manque dangereusement, je fantasme bien sur n'importe quoi! Et d'ailleurs, je dois avoir transmis ma pensée à Kyan, donc les joues paraissent plus rouges que leur couleur au soleil...
Je passe ma main entre le siège et la porte et passe mes doigts dans les cheveux qui bouclent à cause de la chaleur d'un geste tendre:
"Trésor, tous le monde sait que tu es un homme parfait pour moi. N’aie pas peur des fantômes, ils ne sont plus de ce monde là pour nous séparer..."
Le regard que les frères s'échangent me fait ressentir leur tristesse. Ici plus qu'ailleurs, on ressentait les affres du braconnage, de la chasse intensive et de la disparition des animaux comme le tigre. Ils avaient même disparus du parc quelques décennies auparavant, jusqu'à ce qu'on les réintroduisent. Animal sacré, mais pas assez pour qu'on puisse le protéger des puissants en demande de peau, de dents et de trophées en tout genre...
La voiture s'arrête, et nous descendons tous au pieds de l'édifice. Malgré le temps, l'endroit est très bien conservé, et je propose aux garçons de monter dans le fort. Les pièces sont vides, et l'écho fait résonner nos pas, bruit des fantômes du passé, et j'imagine comme je le faisait enfant ce qu'il y avait pu avoir dans ces pièces: ici un meuble luxueux où des statues divines seraient entreposées, là un bassin d'eau fraîche agrémenté de poissons paresseux, et dans cette autre salle un tapis oriental des plus coûteux...
Finalement, nous montons des marches et nous retrouvons en haut d'une tour. Le bâtiment étant en haut d'une colline boisée, nous avons un point de vue imprenable sur la réserve. Je pointe du doigt le lac en contrebas, et dis:
"Chéri, tu voulais qu'on ailles se balader à pieds? On peut descendre au lac, je pense...
Je regarde notre guide qui acquiesce à ma traduction, puis me tourne ravie vers mon fiancé.
La vivacité avec laquelle Preeti s'exprime me fait presque penser à ce qui se passe dans ma tête. Pas encore mariés, déjà en diapason. Malheureusement, Dmitri a tout compris lui aussi et nous regarde l'un et l'autre en souriant malicieusement. Être dans sa position doit être vraiment amusante pour lui, sa position de grand-frère témoin de mariage et organisateur des choses à-côté. Je sais que quand je suis entré dans les ordres, ça a été un grand déchirement pour lui de savoir que je n'aurai jamais de vie de famille. Je comprend pourquoi notre vie de couple lui importe autant à présent.
Je sens un contact familier et agréable qui me fait sortir de mon sentiment d'amertume que j'ai eu alors que je posais la question sur Pavel. Je me fais tellement honte à ressasser cette histoire qui ne me concerne même pas. Sa main dans mes cheveux me fait oublier tout cela. Son contact est chaleureux et simple et je ferme les yeux un instant afin de le savourer pleinement.
"Je le sais bien. Je n'y peux rien mais je ferai un effort. Tu as raison, je vais me concentrer sur rien d'autre que sur toi à présent."
Après tout, les catholiques ont un rapport assez spécial à la mort. Et je me souviens des paroles de Sheitan à ce propos qui me disait que ce sentiment de jalousie était parfaitement normal, qu'il fallait juste du temps et de la méditation pour que ça passe.
"Tout le monde sait ? Même tes parents ?"
Cela me fait sourire de penser que Preeti a d'ores et déjà fait accepter notre mariage, quoi qu'il arrive. Ce ne serait pas étonnant de sa part, cependant je me doute que ce ne sera pas aussi simple.
Quand sa main se retire alors, je ressens à nouveau cette douleur physique. J'arrive à la contrer afin que ça ne se voit absolument pas.
La visite du temple est à couper le souffle. Malgré le temps qui est passé, la structure globale est restée intact. Les salles vides laissent la place à l'imagination. Enfin, quand nous arrivons devant le promontoire, la vue est splendide. Pour ma part, ç'aurait été un moment absolument parfait si j'avais pu... Je me tourne vers le guide.
"Excusez-moi, vous parlez anglais ?"
Avec un sourire des plus poli, il me répond avec un sévère accent.
"Bien sur !"
... Évidement ...
J'attrape le regard de mon frère et, du bout de l'ongle, tapote un mur en pierre. Je prie pour qu'il n'ait pas oublié, mais dans l'armée, ce genre de savoir devait s'entretenir. Rapidement, les yeux de Dmitri s'éclairent. Le message est long mais il m'arrête d'un signe de la main quand il a compris l'idée globale.
Il avance jusqu'au guide et désigne le bas des escaliers que nous venons de monter.
"Je voulais juste savoir ... Nous sommes passés tout à l'heure devant une drôle de structure..."
Les deux hommes descendent, nous laissant enfin seuls.
Sans même attendre, je saute sur la femme que j'aime pour l'embrasser, nous collant contre un mur au passage, priant mon Dieu et tous les autres de nous laisser tranquille pendant au moins cinq minutes. Un petit moment rien qu'à nous dans ce havre de paix, s'il vous plait !
Ses lèvres m'ont tellement manqués, sa peau, son odeur. Je sais que notre dernière étreinte de ce genre ne date que de ce matin seulement mais peu m'importe. Ma langue cherche la sienne, avidement. Ma main sur sa nuque comme pour prolonger le baiser, puis dans ses cheveux, l'autre sur sa taille, pressant un peu plus son corps contre le mien avant de glisser dans son dos. Mon corps, enfin, pesant légèrement contre le sien. J'avais fait ça par pur instinct et cela me plait au plus haut point.
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Je redevient un poil sérieuse, et répond simplement:
"Mes parents savent ce que je pense de toi, et sauront ce que le reste de ma famille pense. On les vois, demain, ils ont le temps d'avoir une opinion! Et puis... C'est un fait: tu es parfait pour moi. Alors quoi qu'il se passe, nous serons mariés, et mes parents le savent!"
Je me penche sur le vide pour observer la porte d'entrée sur le coté de la tour, écoutant les oiseaux nichés au dessus, jusqu'à ce que la question incongrue de Kyan me fasse me relever pour comprendre: pourquoi cette question à notre guide?
Après avoir eu confirmation, il n'a pas d'autres questions, et je trouve ça de plus en plus étrange lorsqu'il se met à frapper les murs doucement, surtout parce que Dmitri à l'air de comprendre ce qui se passe, et moi pas...
Finalement il fait un geste, avant de capter l'attention du guide, et j'ai envie de rire en voyant la manœuvre. Mais je n'en ai pas le temps que mon amour emprisonne mes lèvres, et ma patience des derniers jours se romps: ça y est, il m'avait définitivement trop manqué, ses mains, sa bouche, sa peau qui se referme contre moi... Je gémis contre ça bouche, impulsivement, instinctivement, sans aucun contrôle ni sur lui, ni sur moi. Je me colle contre sa silhouette et emmêle mes doigts dans ses mèches pendant que nos bouches se dévorent. J'espère que les autres sont loin, infiniment loin, parce que je ne pourrait jamais arrêter ce qui est en train de se produire de ma propre volonté...
Je ressens enfin ce bien-être d'être contre elle. Définitivement, il n'a jamais été plus vivant, plus violent. La séparation sera dure mais je ne pense absolument pas à cela. Au loin, j'entends des pas qui se rapprochent et j'entraîne ma Déesse contre le renflement d'un mur. Ici, nous seront encore moins visibles.
Contre sa bouche, sur sa langue, je laisse s'échapper un gémissement alors qu'elle resserre notre étreinte. Quand sa main passe dans mes cheveux, je sais à ce moment qu'elle veut la même chose que moi. Sincèrement, j'espère qu'elle aura de la retenue comme j'ai été obligé d'en avoir ce matin. Sinon ...
Totalement hors de tout contrôle raisonnable, je me perds dans son cou et mordille légèrement sa chair. Quelqu'un nous a-t-il vu ? Peu m'importe en réalité.
Ma main, toujours dans son dos, passe sous les pans de son sari. Que cet habits m'avait manqué, à moi et à mes doigts. Je passe une main derrière sa cuisse pour relever sa jambe autour de ma taille pour accentuer le contact entre nous. Aventureux, quand l'une de mes mains effleure l'une des épingles, je m'écarte légèrement et regarde Preeti avec une question dans les yeux. Une seule.
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Je vais devenir folle. Mes mains glissent dans le col, froisse la chemise, s'infiltre sur les hanches, enserrant la peau, faisant grimper la température déjà trop haute pour nos corps enchevêtrés.
Kyan nous bascule contre un mur moins visible, mais le bruit inexorable qui reviennent me comble d'exaspération. Non, là je ne veux pas reculer... Je le veux, ici, maintenant. Alors je hurle jusqu'à ce que l'écho se répercute:
"Dmitri Skoro, si tu ne retiens pas ce guide je peux te jurer que je me vengerait de la pire des façons! "
Je suis folle, c'est officiel.
Mais ma menace est efficace, puisque les pas s'éloignent rapidement, et nous voilà seul, ses dents titillant ma chair, mes mains s'aventurant dans son dos, revenant à son ventre, détaillant le creux de l'aine jusqu'à ce que la ceinture bloque mes mouvements...
les doigts glissent sur une des pinces métalliques et les yeux me demande la permission. La permission? je me rapproche et murmure dans son oreille:
"Mon amour, on a peu de temps...si tu hésites il faudra attendre encore, et ça c'est pas négociable: je suis raide dingue de toi, Kyan..."
Malheureusement, des pas reviennent déjà, audiblement seuls. Doucement, Dmitri demande :
"Vous êtes où ?"
A regret, je m'arrache des lèvres de ma belle pour dire sur un ton beaucoup trop hostile pour être honnête :
"Tu veux pas juste prendre la tangente ?"
"Quoi ?"
A bout de nerfs, la peau brûlante du contact de ma dulcinée, je grogne presque.
"Si je vois ta gueule ou celle de n'importe qui, je te jure que je te balance en bas..."
"Message reçu." dit-il, un sourire dans la voix.
Au loin, j'entends la voix de mon frère expliquer à des touristes que la visite de la tour est fermée pour cause d'"érection d'une nouvelle structure" avant que nous soyons définitivement tombés dans le silence des hommes. Bien joué, frangin...
Totalement seuls à présent, je me reconcentre sur ma Déesse. Ce moment ne va certainement pas s'éterniser. Je lâche l'épingle et remonte directement le sari autour de la taille de ma Déesse. J'ai tellement envie de faire languir encore nos deux corps mais je sais que nous n'auront certainement aucune seconde chance.
Quand mon nom est prononcé avec cette avidité dans la voix, je ne tiens plus non plus. Je glisse une main dans une poche pour y récupérer un objet précieux avant que mon pantalon ne tombe sur mes cuisses. Oui, j'avais un peu prévu de ne pas louper le coche alors que le pose l'emballage métallique dans la main de ma future femme.
"Je ne tiens plus, j'ai envie de toi, Preeti ..." je murmure dans ses cheveux.
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Je grogne contre sa peau:
"C'est de ta faute, tu es mon némésis, je ne peux plus me passer de toi..."
Mais des pas reviennent déjà et je pense aux meilleurs façons de faire disparaître un corps humain dans la jungle quand mon chéri prend la relève, plus hostile que moi... et plus efficace. Cette fois son frère déguerpis, et je sais qu'on en entendra parler à notre retour, mais qu'importe. Pour l'instant, seul l'homme qui se tient à mes côtés ne m'importe...
Il détache mon sari et le remonte, et l'air chaud passe sur mes cuisses précédemment protégées du vent.
Lorsque le latex est déposé dans ma main, je reste un moment songeuse: la dernière fois que nous avons fait ça en extérieur... Je ne referais pas la même erreur. je m'applique donc à bien le mettre, mettant mon empressement et mon désir de côté, puis me recolle contre lui lorsque le disque est bel et bien déroulé.
Sa déclaration me donne un frisson et je gémis contre la peau de sa nuque:
Alors que je sais que je ne pourrai plus reculer, je ressens une hésitation chez la femme de ma vie. Rapidement, cependant, elle s’exécute et met en place la protection comme elle sait si bien le faire. Quand elle se colle à nouveau contre moi, j'ai envie de vérifier si tout est bien en place, mais quand j'entends sa déclaration suivie de mon nom entre ses lèvres, je ne tiens plus.
Je soulève ses jambes pour les enrouler autour de ma taille. Ma chemise ouverte laisse ma peau se coller à celle partiellement dénudée de ma chérie. Ce contact terriblement intime m'avait bien plus manqué que je ne l'avais imaginé. Juste avant d'accomplir l'acte de chair, je me retiens juste un instant, profitant du moment en plongeant mes yeux dans les siens.
Quand j'entre enfin en elle, ce sentiment d'accomplissement est plus intense que jamais il ne l'avait été auparavant. Pour rester discret, je suis obligé d'étouffer un cri contre le cou de mon amour. Malgré la chaleur étouffante qui règne ici et l'ambiance qui devient ardente entre nos deux corps, mon épiderme est parcouru d'un violent frisson. Il me faut un moment pour revenir dans ma conscience et dans mon corps.
"Ce que tu m'avais manqué ..."
J'entame alors notre valse plutôt lente, au début mais qui échappe à tout rythme, à tout contrôle très rapidement. Je suis partagé entre l'envie de profiter et de celle que je ne sais pas encore pour combien de temps nous avons avant de se faire interrompre.
Mon instinct prend soudain le dessus, glissant une main sous le sari pour dénuder un de ses seins qui sont devenu une source de fantasme pour moi. Je commence à le caresser de ma main, puis de ma langue, portant Preeti au plus proche contre moi pour augmenter le contact.
"Mon amour ... Je ne vais pas tenir longtemps."
Je sens déjà l'étincelle qui vient dangereusement proche de l'embrasement de mon plaisir. Comme en réponse, je sens presque malgré moi, la danse s'accélérer entre nous, devenir plus profonde et plus intense. Je sens mes ongles s'enfoncer dans la chair tendre de l'une de ses jambes et mes dents se refermer doucement sur ses pointes dressées.
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Le désir prend rapidement le dessus, et je passe mes mains dans la chemise déboutonnée, profitant la sensation de sa peau contre mes doigts, tandis que mes jambes s'enroulent contre les hanches de Kyan, guidées par ses mains désireuses.
Nos yeux se scrutent un instant, moment où le temps se suspend, comme ma respiration qui se coupe, attendant le moment fatidique où cet état de stupeur enflammé se transformera en fusion ardente.
Le temps se remet en route si lentement que je me sens faiblir, fébrile du désir qui se dresse inexorable dans ma poitrine...
La fusion de nos corps me fait gémir immédiatement contre son cœur, les doigts se crispant contre sa nuque et ses cheveux. Mes muscles se tendent sous l'épiderme en émoi, et son gémissement contre ma jugulaire me donne un frisson d'extase.
"Nous nous sommes manqués... Je ne sais pas comment j'ai pu vivre éloignée de toi pendant toutes ses années..."
Le mouvement reprend doucement et chaque allers et retours active le brasiers qui annonce ma petite mort prochaine. Le bon sens a quitté mon esprit, ne reste plus que l'instinctif lorsque ses doigts se renferme sur ma poitrine qu'il met à nu, accompagné de sa bouche, me faisant gémir de plus en plus, au bord de l'orgasme.
Et lorsqu'il me prévient que ça ne durera pas je suis incapable de lui répondre: Je suis dans une aphasie sexuelle totale, les mots fondant dans ma gorge au profit de sons incompréhensibles, jusqu'à ce que ses mouvements bestiaux se renferment contre moi, ses griffes dans ma cuisse, ses dents sur ma poitrine.
Je convulse de plaisir, inondé de l'orgasme qui nous tient tous deux.
