Le cœur comme un cheval au galop, le corps brûlant d'une addiction enfin assouvie, le plaisir vient. Il est fort et nous entraîne tous les deux loin au dessus du temple et de la jungle. Plusieurs secondes s'écoulent sans que ma raison ne refasse surface ou que je ne redescende sur terre.
Quand mes yeux s'ouvrent sur les siens et que je me rappelle enfin qui je suis et où je me trouve, je souris et embrasse ma Déesse à pleine bouche.
"C'était ... Woah ..."
A ce moment, tout est parfait, la température, les arbres, les bruits des oiseaux... J'ai envie de crier ma joie à la face du monde et je me sens l'énergie de déplacer des montagnes. Aucun sentiment de puissance n'est plus fort que celui que j'ai actuellement. Je me demande si ma dulcinée partage cet état étrange proche de la transe amoureuse.
"Tu as aimé ?"
L'euphorie est toujours là mais également l'angoisse d'être vu. Je me rhabille et aide Preeti a tout bien remettre en place. Hormis son air rêveur et ses joues roses, elle a l'air tout à fait normale.
En bas des escaliers, nous voyons Dmitri. Celui-ci relève sa tête, regarde sa montre, hausse un sourcil et nous dit en riant
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Je revient sur terre après plusieurs minutes intense, caressant passivement les boucles rebelles de mon cher et tendre, l'esprit encore égaré dans un nuage de fumée érotique, jusqu'à se que sa bouche rejoigne la mienne, au comble du bonheur.
"Je comprend ce que tu veux dire..."
Je regrette un peu que l'instant se termine, et je n'ai plus envie de le lâcher, en proie à une envie de câlins infinis.
"Si j'ai aimé faire l'amour avec toi sur un fort en plein milieu de l'Inde? Par tout les dieux, oui! Et toi?, qu'en as-tu pensé mon amour?"
Nous nous scindons à contrecœur et je regarde ce qu'il reste de nos amours, perplexe.
"Tu as un sac pour mettre ça?"
L'endroit était beau, trop beau pour être pollué, il y avait bien assez d'endroits ravagés, et pas assez de poubelles dans les environs pour penser s'en débarrasser si facilement...
Nous nous habillons rapidement, et je ne manque pas de voler des baisers à mon homme avant de rejoindre le monde des mortels, où l'ainé de mon chéri nous attend tout sourire. à sa réplique je répond simplement, le sourire aux lèvres:
"Moi ça ne date pas de si longtemps. Et toi? Attention aux rides!"
Nous rejoignons notre guide qui semble tirer la tronche: d'un autre côté, j'imagine que Dmitri l'a retenu avec des questions bidon de touristes de base, et l'idée m'amuse.
"Ce que j'en ai pensé ? C'était sans aucun doute la meilleure fois de ma vie."
Rapide, certes, mais terriblement intense...
Cela me rend d'ailleurs très curieux pour la suite, est-il possible de s'améliorer à ce point dans ce domaine ? Et ... la séparation ne risque-t-elle pas d'être d'autant plus cruelle ?
Je fais un nœud avec le sachet de latex et le range dans son emballage d'origine avant de glisser le tout dans un paquet de mouchoir.
"Un sac pour mettre quoi ? Quand on est prévoyant, mademoiselle, on prévoit tout..."
Avant que nous ne retrouvons les Hommes, mon amour me fait une série de marque d'affection qui m'avaient terriblement manqués. Dans un élan, j'hésite à l'embrasser pour de bon et lui proposer sans les mots de recommencer à abuser de sa peau. Ce serait jouer avec le feu... Mais qu'est-ce que l'idée est séduisante !
Je vais répliquer à la boutade de mon frère quand Preeti s'en charge. En très peu de temps, elle avait appris à le manier et les deux semblaient s'accorder.
"Au moins avec mon grand âge, j'arrive à tenir plus de cinq minutes..." Glisse-t-il doucement.
Aïe ...
Là, ça frappe vraiment là où ça fait mal ...
Malheureusement pour lui, grâce à Preeti, peu de choses peuvent m'atteindre en ce moment.
"Chacun son truc... Moi je préfère quand c'est intense que de devoir garder la porte pour mon frère..."
Il s'offusque avant d'éclater de rire d'un coup. C'est vrai que des coups comme ça, il m'en avait fait faire durant notre adolescence. A charge de revanche donc.
"Au fait, Kyan... La vulgarité te va bien ! On dirait presque que tu t'y entraîne tous les soirs." Dit-il avec un clin d’œil pour Preeti.
A sa proposition, je saute presque de joie. Retourner déjà dans un véhicule serait une torture pour moi, un peu de marche est tout ce dont j'ai besoin pour moi. Nous marchons donc, main dans la main et Dmitri s'improvise photographe professionnel en nous demandant de prendre diverses pauses étranges digne de jeunes mariés occidentaux. Il faut dire que le cadre est magnifique et si on peut avoir des souvenirs de ce moment là, c'est certain qu'il faut les immortaliser.
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Mon homme et moi nous accordons à la perfection pour piquer Dmitri, et une complicité fraternelle se tisse entre nous trois par cette joute verbale, trait d'humour par trait d'humour. Le clin d'oeil me fait rire, et je rajoute avec un air de confidence bravache:
"Entraînement trois fois par jour, matin, midi et soir. Et il se débrouille parfaitement bien, n'est ce pas chéri?"
Qu'importe le temps passé, il était à chaque fois un concentré de désir et de folie sexuelle furieuse qui tendait le corps et pénétrait dans l'âme aussi facilement qu'une aiguille dans une veine à découvert.
Je traduis notre envie de marche au chauffeur qui prend son matériel avant de laisser en plan la voiture et de nous montrer un sentier bordé par la forêt. Nous passant devant, Kyan et moi, main dans la main, Dmitri et le soigneur fermant la marche, arme à la main au cas où.
Jj'oublie vite la présence de l'accompagnateur, et Dmitri nous propose de nous prendre en photo, ce que je fait avec joie, rigolant des mimiques que nous faisons, adressant toujours un clin d'oeil ou un sourire tendre à mon amoureux transi.
La marche se fait longue et tortueuse, et notre séance photographique nous ralentit d'autant plus, au grand dam de notre accompagnateur taciturne. Mais au bout du compte la clarté du soleil apparaît sur un miroir scintillant particulièrement: l'onde apparaît devant nos yeux et la fraîcheur de l'humidité me fait respirer. Enfin un peu de repos dans un coin où la chaleur n'était pas de mise!
"Je me baignerais bien, mais je n'ai pas envie de finir en gueuleton pour crocos... On attendra de passer près de la rivière plus loin!"
Nous nous plaçons dans un coin tranquille et je sort le pique nique pour tous le monde. Les ventres sont affamés, et nous profitons de ce moment pour contempler le paysage qui nous entoure...
J'aurai du être embarrassé par ce qu'elle venait de dire à mon frère, le double sens était juste évident. Au lieu de cela, en passant dans son dos je murmure sur un ton aguicheur tout contre son oreille.
"Ne me tente surtout pas, chérie ..."
Pour ma part, on pouvait même faire ça toute la journée si c'était possible, jusqu'à ce qu'elle me demande grâce. Je sais que ce genre de pensée est parfaitement visible dans mes yeux pour peu que quelqu'un me connaisse suffisamment.
Pendant la balade, je ne profite de tout : la présence de Preeti, celle de mon frère, les oiseaux fabuleux qui sillonnent le ciel de temps en temps, et la présence d'une bête dans les fourrées qui disparaît avant même d'avoir été aperçue. Quand un rayon de soleil arrive à percer la canopée pour venir me saluer, je ne peux pas m'empêcher de fermer les yeux et de profiter de la chaleur sur mon visage.
D'aise, j'écarte les bras et étire mes muscles du dos souvent sollicités ces dernières semaines avant de les passer autour des épaules de ma Déesse. Je sais, j'ai certainement un sourire idiot planté sur le visage mais je ne peux décidément pas m'en défaire. Demain sera là bien assez tôt.
"Ce serait effectivement bien si on pouvait se baigner."
Assis au bord du lac, je regarde le soleil se refléter sur l'eau et la parsemer de milliers d'étoiles scintillantes. Preeti vient s'asseoir à mes côtés.
"Je suis tellement heureux à cet instant. Merci."
Je déballe ma nourriture pendant que Dmitri s’assoit face à nous. Il a toujours cette lueur maligne dans les yeux et nous demande :
"Vous connaissez la blague du gars qui va se confesser chez un prêtre ?"
"Oui, mais je ne l'ai jamais vraiment comprise ..."
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Le ton désireux et désirable de Kyan me colle un frisson dans la nuque qui descend jusqu'à mes cuisses encore chauffées par le contact de nos deux corps une heure plus tôt. Je glisse juste un:
"Et pourtant j'ai très envie de te tenter..."
Puis je reprend mon sourire innocent et mes paroles de sainte pour toute la durée de la marche.
Je profite du moment loin de la foule pour multiplier les contacts physiques: Mains dans la mains, épaules contre épaules, je fait des gestes pour lui montrer des animaux imaginaires avant de déposer un baiser dans son cou mise à nu avant de rire aux éclats devant sa surprise. Évidemment, nous voyons quelques bêtes, réelles celles ci, des oiseaux surtout, et je reconnais un écureuil géant plutôt commun chez nous. Je le montre du doigt à mon chéri, qui ne me crois pas, et j'insiste jusqu'à ce qu'il aperçoit le pelage de l'animal, tirant sur le prune en plein soleil.
Mon chéri me fait un câlin d'arrivée, les bras rivés sur mes épaules, contemplant du même point de vue l'eau paisible seulement chahutée par les animaux qui s'abreuve, ou les poissons à l'intérieur. Dmitri fait quelques photos des daims assoiffés, du lac, puis de nous de nouveau, et je lui propose:
"Viens faire une photo avec Kyan, ça sera un bon souvenir fraternel! Je la fais si tu veux!"
Nous nous installons côte à côte et je pose ma tête sur son épaule lorsqu'il me remercie:
"Pourquoi me remercier? C'est moi qui le devrais, après tout tu m'as ramené chez moi...Je suis tellement heureuse de t'avoir Kyan..."
Dmitri tente une blague que je ne connaît pas, et je dodeline de la tête comme les indiens le font pour signifier un non. Je ne sais pas ce qui va se passer, et j'ai autant peur que je suis curieuse...
Je fronce les sourcils devant la provocation. Je suis devenu un homme terriblement facile. Patience, moi-même, après le mariage, tu feras ce que vous voulez. Mais s'étreindre ici était une erreur et nous avons eu une chance insolente de ne pas avoir été surpris. Je prend donc sur moi et retrouve un sourire innocent que je donne à ma belle.
Visiblement, quoiqu'elle en dise, les marques d'affection sont très importantes pour Preeti aussi. J'aimerais beaucoup avoir sa légèreté et sa retenue mais je sais que dans mon état euphorique, j'irai forcément trop loin. Dmitri et guide témoins ou non.
Malgré tout, je profite du paysage, du calme et des animaux de la réserve. La plupart des bêtes que me décrit Preeti sont fictives et seul l'écureuil géant échappe à son petit manège tactile.
Ma dulcinée prend une photo de mon frère et moi, la première depuis des années, cela m'aurait certainement beaucoup ému si je n'étais pas obnubilé par la femme à mes côtés.
"Donc c'est l'histoire d'un type qui va se confesser chez un prêtre. Il lui demande de lui pardonner d'avoir couché sept fois avec sa femme pendant la nuit. Le prêtre demande confirmation qu'ils sont bien mariés et qu'elle était consentante, le type confirme, et le prêtre lui dit que dans ces conditions, ce n'est pas un pêché et que la confession ne sert à rien. Le type s'écrit alors "non mais mon père... sept fois ? Vous vous rendez compte ? Il fallait bien que j'en parle à quelqu'un !" "
J'hausse les épaules et dis
"Non, désolé, je ne comprends toujours pas la blague. Sept fois, c'est si rare que ça ?
Dmitri reste un instant sans rien dire puis éclate de rire.
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La réaction de Kyan à la blague de son frère me fait rire à couvert, et je lui tapote l'épaule avant de lui murmurer:
"Non, d'habitude c'est plus une fois par semaine chéri!"
Je pose ma tête sur l'épaule de mon chéri en regardant les flots paisibles, et me dit que ma place est exactement là en cet instant: Avec lui, en Inde... Manque plus que ma petite fille.
"Regardez, c'est pas un crocodile là?"
Dmitri me coupe dans mes pensées et je me redresse. Le mouvement sur l'onde est clairement vivant, mais à savoir si c'est un reptile à pattes ou non, impossible pour le moment de distinguer clairement dans les reflets du soleil écrasant. De toute façon, la forme se dirige vers nous, doucement mais surement. Le soigneur, paisible, garde son arme à proximité, prêt en cas de pépins. Son visage serein hôte un peu mon inquiétude.
Une fois le repas terminé, nous reprenons notre marche sur les bords du lac jusqu'à l'embranchement de son arrivée d'eau: une rivière de cinq mètres de large, à l'eau plutôt claire. Je propose de la remonter un peu, histoire de pouvoir se baigner malgré l'air peu enclin du chasseur.
Nous montons un peu, puis la côte se stabilise, mais quand même: je suis déjà essoufflée. Et pourtant ça ne fait que quelques mètres... Je prend mon temps avant qu'on ne s'avance un peu plus: La rivière tombe d'une falaise, faisait un cascade qui humidifie les alentours, et descend ensuite lentement entre les arbres qui se resserrent, rendant la piste plus confuse et moins formelle.
Le chasseur fait la tête, grommelant:
"Nous ne devrions pas être ici."
Pour lui faire arrêter ses plaintes, j'utilise la manière la plus simple d'obtenir de quelqu'un qu'il se taise dans mon pays: la corruption. Quelques roupies de plus, et voilà mon guide de nouveau souriant, aimable, et tout à fait prêt à rester dans la clairière protégée des autres touristes et de la chaleur.
Je défais un peu mon sari, et l'enroule autour de mes jambes pour qu'il n'entrave pas mes mouvements dans l'eau. Enfin prête, je regarde les autres en souriant:
Je blêmis ... Une fois par semaine ? A quoi bon être damné pour l'éternité si la récompense est à porté alors qu'on ne la saisit que périodiquement ? Évidement, mon frère qui a décidé de soutenir sa nouvelle amie, me rétorque :
"Pour un couple marié depuis longtemps, c'est même un bon rythme ..." Dit-il en riant de mon inexpérience.
Je suis sur le point de demander ce que Preeti en pense quand pose doucement sa tête sur mon épaule, calmant instantanément toutes mes craintes....
...Jusqu'à ce que Dmitri nous mette un crocodile dans le paysage. Personne ne semble bouger et tout le monde observe. Je fais donc de même et reste attentif à la forme qui finie enfin par s'éloigner. Nous mangeons entre les cris d'animaux et les blagues salaces de Dmitri.
A la place du chasseur, nous suivons Preeti qui nous guide jusqu'à un point de baignade. Rapidement, son souffle se raccourcit sans pour autant que j'y sois pour quoi que ce soit, du moins, je ne pense pas.
"Tout va bien, mon amour ?" Je demande, très inquiet.
Quand elle arrose généreusement le guide pour qu'il nous laisse nous baigner, cela ne me rassure pas plus. Mais Preeti dévie notre attention à moi et à Dmitri en remontant son sari. Je fusille mon frère du regard quand je vois que ses yeux se portent presque naturellement sur ma fiancée, celui-ci hausse les épaules pour s'excuser.
Sur la berge, je vide mes poches dans le sac et retire ma ceinture. Je garde la tunique et le pantalon de toile avant de plonger dans l'eau fraiche, devançant Preeti dans son mouvement. Dmitri sourit et court dans l'eau pour nous éclabousser.
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Mon chéri pâlit et je glousse de son innocence perdue avant de lui glisser en complément:
"Mais nous ne sommes pas obligés de suivre les convenances, n'est ce pas?"
Nous observons calmement la forme aller droit sur nous puis pivoter brutalement, et le chasseur murmure que c'est en fait un gavial du Gange. L'animal, si rare, est déjà une belle réussite d'observation pour moi. Et en effet, je reconnais son museau allongé qui ressort bientôt lorsqu'il atteint la terre ferme à quelques centaines de mètres de nous.
Je m’essouffle et Kyan me demande si je vais bien, et je lui sourit, essayant de le rassurer:
"Rien de méchant... Peut être un petit souffle au cœur qui s'installe, mais rien de grave... Je vais juste prendre mon temps!"
Je n'ai pas le temps de mettre un orteil dans l'eau que Kyan se précipite dans l'eau, le tissu se gorgeant petit à petit. Je le rejoins, et me blotti contre lui, soupirant de soulagement pour le liquide qui nous fait un bien fou.
Finalement l'ainé nous rejoins et comme un gamin nous asperge largement. Nous suivons son exemple, et nous nous retrouvons trempés jusqu'aux os, les vêtements collant à la peau.
Je prend cinq minutes pour plonger vers la cascade, ondulant les pieds joints jusqu'à atteindre le fond ou les galets me bloquent, et remonte à deux mètre de la fontaine rugissante. De là me viens une idée pas très lumineuse, mais très drôle:
"Chéri, tu reste et tu me rattrape? Dmitri si tu veux venir!"
Je sors de l'eau par un côté et commence à grimper la falaise haute d'une dizaine de mètres.
Le moins qu'on puisse dire est que nous n'avons pas spécialement été dans la norme. Cependant, je pense que je vais devoir avoir une conversation là dessus avec Preet. Ma dépendance pourrait sans doute poser problème à plus ou moins long terme. C'est comme mes pouvoirs, je n'en connais pas encore la limite.
Nous avons été séparés une semaine sans que cela ne semble poser de problème à ce niveau là, quoique je dépérissais plus ou moins mais je ne pense pas que ce soit lié. Et pourtant, à présent, être séparée de Preeti pendant deux jours me semble le bout du monde comme si mon état d'addition empire à mesure que mon amour pour elle grandit.
... Fichtre ...
L'eau fraiche m'aide à remettre mes idées en place mais le contact mouillé de Preeti contre moi me remet mon obsession en tête. Je la serre tendrement contre moi, je ne dois pas penser à ça maintenant. Quand Preeti se sépare, j'intériorise ma souffrance et pense avec une certaine fierté que j'y arrive de mieux en mieux. C'est alors qu'elle commence à escalader la falaise.
"Non, Preeti, s'il te plaît ... Reviens !"
Je regarde mon frère qui me rend mon regard teinté d'affolement. Je ne pense plus raisonnablement et vais directement rejoindre Preeti pour l'attraper par la taille avant qu'elle ne soit trop haut.
"Qu'est-ce que tu fais ? Reviens avec nous !"
Je l'implore du regard et me demande si je n'ai pas sur-réagis mais les rochers glissants mêlés à la cascade grondante me confirment que l'idée est terriblement mauvaise. De plus, je suis encore sous la peur de son essoufflement d'il y a peu et j'ai peur qu'elle se surestime en cet instant. Je regarde le guide qui se détend à présent, visiblement il était sur le point de réagir aussi. Dmitri, rassuré, me lance :
"Quelle rapidité, Kyan ! T'es pas un adolescent en fait, t'es un vrai lièvre !"
Très très étrangement, j'adore cette idée ... Je ne m'étais jamais spécialement posé la question de mon animal totémique avant.
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Les doigts mouillés de Kyan se renferme sur mes hanches alors que je viens à peine de monter un demi mètre, et lorsque son regard implorant glisse dans mes pupilles je fait la mue en le laissant me rattraper.
"Tu es un vieux lièvre alors: aussi rabat joie qu'une personne âgée!"
Mais lorsqu'il me remet dans l'eau je revoit mon endroit d'escalade et prend sur moi: la paroi devenait plus humide au fur et à mesure, et même si j'avais été une habituée du caracollage tout terrain étant jeune, cela faisait des années que je n'avais pas escaladé une telle hauteur. Je maugrée encore:
"Elle valait trop le coup cette cascade... Pourquoi les Dieux nous auraient créés de tel chef d’œuvre si on ne peux pas sauter dedans?"
Mais je ne réessaye pas, me laissant entrainer doucement par le courant avant de remonter paresseusement jusqu'à mon fiancé.
Une demie heure passe aussi paisible que l'étang au-dessous, et je vois notre guide somnoler au bord de l'eau tandis que nous entendons un craquement dans les bois. Curieuse, j'amène mon regard vers les fourrés denses, mais l'ombre s'y tapis si bien que je n'y prend garde que quelques secondes.
Ce n'est qu'une heure après que le bruit réapparaît, et je sens la froideur reptilienne de mon hôte qui se meut. Affolée, je préviens Kyan en murmurant du mieux que je peux.
"Chéri... J'ai peur que Durga fasse des siennes, son esprit se réveille... ça fait longtemps qu'elle n'est pas sortie... Qu'est ce que je fais?"
Mes yeux cherche un refuge dans les siens, une paix intérieur qui contraste avec les marques froides et angoissantes que laissent mon hôte mental...
"Pourquoi les Dieux nous auraient créés de tel chef d’œuvre si on ne peux pas sauter dedans ?" Voilà bien une phrase qui aurait fait le quatre heure de Sheitan.
"Je ne veux pas être un rabat-joie à tes yeux, Preeti, mais j'aime encore moins l'idée de te perdre."
Je regarde la cascade est reste convaincu de mon geste. Sur les parois, je ne revois que les prises glissantes, et partout où Preeti aurait pu se blesser. Quand à moi, je n'aurai pas su la rattraper et avec le poids de l'eau de la cascade, Preeti aurait été attiré vers le fond sans aucun doute. Je ferme les yeux pour essayer de chasser ces images horribles de ma tête.
Alors que je suis en train de me laisser porter en flottant sur le dos, un craquement dans les bois fait se raidir ma dulcinée contre laquelle je m'étais laisser aller. J'ouvre les yeux qui se gorgent de lumière et je vois Preeti me sourire après avoir observé la frondaison des bois
"...Telle une tigresse qui protège son lièvre..." Je dis en fermant les yeux à nouveau.
Quand le bruit revient, cette fois je vois Preeti effrayé. Je reprend pieds et la regarde. Son regard perdu fini par retrouver le chemin de mes yeux. Alors qu'elle m'explique ce qui se passe, je comprends fébrilement que je vais avoir droit d'être témoin d'une crise. Plus loin sur la berge, Dmitri s'est endormi et moi et mon aimée avons sacrément dérivé. Aucun témoin de nos échanges, donc, à part peut-être ce qui se trame dans l'ombre. Je reprend sur un ton calme, je paniquerai plus tard.
"Mon amour, regarde-moi. Tout va bien. C'est normal que Durga veuille sortir et elle en a le droit. Laisse-toi aller et détends toi au maximum. Essaye d'accepter sa présence. Si elle fait vraiment surface maintenant, ce n'est pas grave, je serai là. D'accord ?"
Je serre Preeti dans mes bras, regrettant sincèrement de ne pas pouvoir faire plus pour elle. Le moment n'est sans doute pas très bien choisi... Encore que ...
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Je continue mon demi boudage en faisant quand même un câlin à mon chéri protecteur en silence. Au bout d'un petit moment je lui murmure:
"C'était une envie stupide, et même si ça me disait bien de le faire, je suis heureuse que tu fasses attention à moi. Je t'aime mon lapin grincheux..."
Je suis le regard de mon chéri et me rassure: quoi qu'il se passe, le chasseur et Dmitri ne verront rien, et c'est tant mieux. Je m'accroche à Kyan, les bras contre son cou comme une enfant térrifiée, et lorsque la présence que je vois encore comme un parasite hostile prend la place je souffle:
"ça me fait encore peur...Protège moi encore un peu s'il te plaît..."
***
Les yeux fermés, je reconnais l'odeur du corps, mais je sais pertinemment que l'esprit qui le contrôle n'est pas mien. J'ôte mes mains et regarde mon environnement, profitant du soleil plus chaud, des couleurs plus brillantes, des odeurs plus puissantes... Enfin chez moi.
Je m'incline doucement. Le prêtre n'a pas l'air agressif, et si nous pouvons être plus que cordiaux entre nous, tout sera plus facile.
"Bonjour Kyan. Désolée d'interrompre quelque chose, mais la claustrophobie qu'on peut ressentir quand on ne sort pas pendant des jours... C'est dur à supporter. Je ne reste pas longtemps, moins d'une heure si je dérange. J'ai juste besoin de ...Respirer."
Je me jette à l'eau. La fraîcheur de l'élément me met dans une bonne humeur est une sérénité sans nom. Enfin libre... J'aimerais que Sheitan en profite. Mais ce serait peut être trop demander...
Quand je remonte et crève la surface translucide, je remarque que je me suis bien éloignée de l'homme dans l'eau, et me suis rapprochée de l'orée des bois, qui touche presque la rivière d'ici. Et là, parmi les feuilles enserrées les unes par les autres, deux yeux me regardent fixement.
Le tigre est en position de défense, feulement doucement. La peur, je la sens. Mais au lieu de reculer, j'avance, sort de l'eau, amenant Preeti dans la gueule du loup...ou presque.
Je serre Preeti tout contre moi. Toute pensée lubrique m'a quitté devant sa détresse et cela me rassure sur une chose : j'ai encore le sens des priorités. J'intériorise ma peur afin de rester calme devant ma fiancée
"Tout va bien, mon amour. N'essaye pas de lutter. Accepte la présence. Je suis là pour toi, ne t'en fais pas."
J'aurais bien aimé que l'on me donne ce genre de conseils juste après mon accident. Cependant, je ne sais pas moi-même si je les auraient écouté de toutes façon. Preeti s'efface petit à petit pour laisser place à Durga, je me demande si Preeti est toujours là à regarder et si elle reste consciente à présent.
"Bonjour Durga. Je comprend parfaitement. Tu peux profiter tant que tu veux mais s'il te plaît reste prudente, je tiens à vous deux énormément."
Dans mon propre esprit, comme un chien que l'on siffle, Sheitan se matérialise au bord de ma conscience. Lui aussi doit avoir besoin de prendre le contrôle car cela fait plusieurs jours que je lui interdit de sortir. Devant mon peu de résistance à cet instant car mon attention est entièrement focalisée sur Durga, il franchit facilement la barrière.
---
"Bonjour jolie Déesse !"
Je dis en me rapprochant. L'environnement ne m'est pas inconnu étant donné que je le vois dans l'esprit de Kyan tous les soirs, mais le vivre en pleine sensation est totalement nouveau. Je regarde des pieds à la tête la femme immergée dans la rivière au milieu de la jungle, une vraie vision de paradis.
Durga s'éloigne et je plonge à sa suite. Il n'y a personne pour nous observer en cet instant, la tentation est beaucoup trop forte. Je la vois près de la berge et viens la rejoindre, le sourire au beau fixe.
C'est alors que je comprend ce qui l'a attirée ici. Un énorme fauve rayé se tient là, tout près de nous, l'animal autant magnifique que dangereux, me fait penser à Durga. Pour ma part, je suis plutôt taillé pour ne pas affronter les conflits et fuit à toutes jambes en cas de pépin. Je glisse mes mains autour de la taille de la femme de tous mes fantasmes.
"Durga, ce n'est pas très prudent de jouer avec le feu..."
Voilà que je commence à devenir comme Kyan. Depuis quand j'ai peur pour les autres, moi ? Surtout que Durga sait parfaitement se défendre. Pour ma part, j'ai totalement confiance en cette femme. Je desserre mon étreinte mais reste prêt à réagir.
"Je suis très curieux de savoir comment tu vas gérer ça. C'est sa présence qui t'a attiré, n'est-ce pas ?"
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Je reconnais de suite la voix que j'entends pendant mon plongeon, mais l'élan étant pris, je ne le casse pas, sachant pertinemment qu'il me rejoindra, tout en lui envoyant, joueuse:
Tu as plus qu'à me rattraper!"
Mon regard passe de Sheitan à la forêt, concentrée par une sensation familière incompréhensible. La créature me rejoins, et ses bras qui m'entoure semblent tout autant protecteurs que de la tendresse pur.
"Je ne crois pas qu'on ait de quoi avoir peur, tant que le chasseur n'est pas réveillé..."
Le feulement se fait plus agressif depuis que l'homme est proche, mais je murmure quelques phrases en hindi, doucement, comme si je l'avais déjà fait auparavant et que je ne me souvenais pas de ses bribes de mémoires volées contre ma nouvelle vie.
La bête atténue son bruit, puis finit par disparaître, rebroussant chemin doucement, comme hésitant à s'approcher, mais ne renonçant pas forcément à sa position. Je continue de murmurer lentement, la voix chantante mais rassurante, jusqu'à ce que les rayures ne soit plus visibles.
Alors je me retourne vers Sheitan, et répond finalement à sa question:
"Je crois que nous nous sommes attirés mutuellement. Après tout, il est mon animal de prédilection. Mais nous avons eu de la chance de le voir, autant qu'il a eu de la chance de ne pas se faire voir du guide qui ronfle là bas!"
J'enlace mes bras contre mon mari, et l'embrasse avidement. Depuis quand nous ne nous sommes pas vu? Peut être une éternité, en réalité quelques jours. Je prend mon mal en patience, ce qui n'est pas vraiment mon fort. Et avant que le désir ne nous surprenne, je lui chuchote:
"Je crois que nous devrions rester sage... Mais ce soir je crois aussi que Preeti va passer à l'improviste, laisse la fenêtre ouverte!"
Ma formidable femme parle au tigre comme s'il s'agissait d'un vieil ami. Je reste impressionné, je ne savais pas qu'elle avait ce genre de pouvoir et je suis fier qu'elle soit ma compagne. Quand le tigre est hors de portée de vue, je prend Durga à nouveau dans mes bras, me délectant de chaque centimètre carré de peau à son contact.
"Tu m'as appris un truc aujourd'hui. La prochaine fois que je croise une chèvre, j'essayerai de lui parler... Ce sera moins impressionnant, je te l'accorde. Comment tu vas, toi ?"
Quand ses lèvres se posent sur les miennes et que sa langue me cherche, je ne peux réprimer un frisson de pur désir. Peu m'importe combien de temps cela fait que ce corps ait eu des orgasmes, mais je suis visiblement en manque de ma Tigresse personnel à cet instant. Afin de la laisser parler, mes lèvres partent à l'assaut de son cou.
Elle me demande alors de rester sage et cela me fait la mordre doucement dans la chair tendre. Moi ? Rester sage ? Et puis quoi encore ? Mais effectivement, faire des folies ici serait une terriblement mauvaise idée même si je suis accompagné d'une charmeuse de tigre.
"Profitons encore un peu alors. Tu veux pas qu'on essaye de se faire passer pour nos hôtes pour le reste de l'après-midi ?"
Voyons si le frangin de Kyan le connaît plus que moi-même.
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Les bras viennent s'enrouler de nouveau autour de moi, et je lui envoie un regard charmeur.
"En fait je n'ai pas fait grand chose d'incroyable, je n'ai aucun pouvoir sur lui, comme il n'en avait sur moi. Je crois que c'était simplement une reconnaissance mutuelle, et en restant maîtresse de moi même, sûre de moi, il n'a juste pas osé me défier. Tant mieux, parce que j'ai des griffes et des crocs, mais je suis moins bien lotie niveau taille des armes!"
Ma proposition renvoie un écho beaucoup plus intéressant de mon Chaton. Se faire passer pour nos hôtes?
"Je veux essayer! ça va pas être le plus simple, surtout si tu restes près de moi!"
Je fais mon regard le plus innocent avant de me rejeter à l'eau, faisant onduler lascivement mes hanches, le regard désireux reprenant le dessus, avant de lancer insolemment des éclaboussures à mon joueur préféré.
"Au pire, si ça tourne mal, on pourra toujours redonner le contrôle à nos amis humains..."
Je poursuis ma femme dans l'eau et la rattrape non loin de nos chaperons avant de l'embrasser comme si ma vie en dépendait. Nos corps flottant dans l'onde et nos gestes cachés sous la surface, j'en profite pour attraper ses cuisses nues et plaquer son corps contre le mien. Du coin de l’œil, je vois Dmitri bouger et nous regarder avant de nous faire signe.
Qu'il nous regarde, je m'en contrefiche.
Je continue l'exploration du corps de ma femme sous l'eau en l'embrassant dans le cou. Une main se glissant entre ses cuisses.
"Tu vois l'effet que tu me fais ? Dis moi que t'as aucun pouvoir sur moi non plus." Je murmure contre sa gorge offerte."Ce soir, c'est vraiment Preeti qui va passer à l'improviste ou c'est toi ? Les nuits sont longues sans toi..."
Pendant un instant, j'esquisse le geste de retirer totalement les vêtements gênants de Durga avant de me l'interdire soudainement. Si je fais ça, je signe mon arrêt de mort et je n'aurai plus le droit de sortir pendant toute la durée du séjour. Je serai sage comme Durga le souhaite ...
"On va peut-être repartir, non ?"
Le frangin a une lueur presque méfiante dans le regard. Lui aurais-je fait peur à ce point ? Sans m'écarter de Durga, je dis en imitant au mieux la voix de Kyan.
"Fort bien. Tu peux réveiller le guide s'il te plaît ? Je suis un peu occupé, là ..."
My fingers claw your skin, try to tear my way in. You are the moon that breaks the night for which I have to howl
L'idée me plaît, mais il faut jouer le jeu jusqu'au bout. Alors quand mon chaton agrippe mes cuisses tel un damné en manque, je fronce les sourcils avant d'éclater de rire. Qu'on se le dise, l'abstinence ne lui va pas!
L'ainé se réveille, et je devient de plus en plus sérieuse, donnant des signes contradictoires entre mon corps offert et mes paroles:
"Sheitan...Vraiment là ça va finir par se voir, et nous de ne plus nous voir du tout! Preeti va être furieuse!"
Non pas qu'elle sois terrifiante mais...Elle a le contrôle majoritaire, et si elle y fait attention, je ne pourrais plus revenir...
Mais lorsque ses doigts glisse contre moi je ferme les yeux en me cabrant: Quel extase! Et pas le droit d'en profiter!
"Je n'utilise pas mes pouvoirs et j'espère que tu n'utilises pas les tiens parce que sinon ça va vraiment être difficile..."
Je me serre un peu plus contre le corps échauffer pour éviter que l'homme se réveillant ne nous entende, et murmure:
"Je viendrais si on me le permet. Tu me manques beaucoup aussi tu sais..."
Soudain la main se retire comme sous un charbon ardent, et je cherche à comprendre ce geste si rapide. Est-ce que le fait d'être puni par Kyan l'a finalement fait ralentir? Pas le temps d'y penser beaucoup que le grand frère nous interpelle.
Je prend sur moi pour ne pas lui dire de s'occuper de ses affaires, mais le chasseur se mouvant petit à petit lui même, c'est peine perdu: la baignade est terminée.
J'articule de ma voix la plus douce:
"Chéri, ton frère a raison....Il est temps de rentrer! Nous aurons le temps de...discuter plus tard!"
Je me détache doucement de ce corps si désirable, et nage jusqu'à la rive: Plus on est proche physiquement, plus notre mascarade sera défaite rapidement... En espérant qu'il comprenne.
Dmitri ne fait plus spécialement attention à nous et cela me convient tout à fait. Je rejoins Durga sur la berge et lui murmure dans l'oreille :
"A quoi bon être libre si je ne peux pas être avec toi ?"
Dans ma tête, Kyan se débat comme un diable et j'ai de plus en plus de mal à le contraindre. Je le laisse donc se glisser dans ma conscience à côté de moi, et, plutôt satisfait de la distance que je suis en train de prendre avec ma femme, il me laisse finalement le contrôle.
Nous reprenons le chemin qui nous mènera au retour, vers le 4x4. Malgré l'interdiction que j'ai de m'approcher de Durga par Kyan et par elle-même, je profite d'être un peu en contrôle pour m'étirer tout le corps et même faire quelques foulées de courses. Ce que j'aime ce corps ! Pas autant que celui de Durga, bien entendu ...
"T'as l'air infiniment plus détendu, Kyan !"
Je reste figé un instant, que répondre, et comment répondre ? Dans mon esprit, ce dernier n'esquisse pas le moindre geste pour essayer de prendre la parole à ma place, certainement amusé par la situation ou trop épuisé.
"On va dire que la baignade m'a remis les idées en place."
Bon, Kyan, altruisme. Ne pas se faire repérer ...
"Et toi, comment tu vas ?"
Dmitri sourit et m'explique que sa sieste lui a fait beaucoup de bien. Il passe une main amicale autour de mes épaules à laquelle je me sens obligé de réagir en me dégageant doucement. Le contact humain est pourtant une chose merveilleuse mais si je veux me faire passer pour Kyan, il fallait en passer par là.
"Dis, dans la rivière... Preeti et toi, vous avez ... ?"
Non mon pote ! J'ai pas pu à cause de toi !
"Je ne vois pas en quoi ça te regarde, en fait. T'es jaloux de la vie sexuelle de ton frère, toi ?"
Visiblement satisfait de ma réponse, il éclate de rire en s'éloignant. J'aime bien ce gars. Vraiment j'aimerai un jour qu'il me connaisse sous mon vrai jour.
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Je me retourne et rétorque à mon chaton vexé en chuchotant, la main contre sa hanche:
"Tu peux être avec moi... Juste sois sage. Sinon nous ne serons ni libres...ni ensemble."
Je fais mine de lui faire un câlin chaste, mordillant la peau dans un geste que Dmitri ne verra pas, mais que Sheitan sentira, puis me recule comme si de rien était.
Sur la route pour rentrer, Sheitan prend de la vitesse, et j'hésite à le suivre avant de me freiner: avec les vêtements trempés de Preeti, je m'étalerais si vite que personne n'aura le temps de comprendre mon intention. Je prend mon masque de fille sage, qui ne coure pas, attendant patiemment cette nuit pour grimper sur le lit et faire courir le coeur de mon mari dans un autre sport qui nous sied .
Et c'est à ce moment que l'esprit de Preeti ré-apparaît de pied ferme, surement dans la volonté de récupérer ce qu'il lui appartient. Je lutte un moment, mais peine perdu: Cette gamine est d'un entêtement! Elle persévère jusqu'à prendre le contrôle. Je regarde mon époux une dernière fois, attristée qu'elle ne me laisse pas le temps de lui dire...
***
Enfin! Pouvoir contrôler sa vie, son corps... Je me sens clairement mieux!
Je remarque que le monde à l'air plutôt normal, et que nous sommes sur le retour. Je m'avance vers Kyan qui discutait avec Dmitri, qui part en riant, et je lui demande:
"De quoi parliez vous?"
Je fais un peu ma curieuse, mais avec mon black out... J'ai besoin d'un temps avec lui. Alors je profite que les autres se regroupent à la voiture pour enlacer son cou avec mes bras, passant mon nez dans son cou, profitant de sa fraîcheur encore humide de l'eau que nous avons quittés, l'embrassant sur la jugulaire de bas en haut avant de voler ses lèvres...
"T'aimes bien me donner des ordres ... Tu vas me punir si je ne suis pas sage ?"
Je me calme un peu quand elle me prend dans ses bras avant de m'enflammer alors que je sens ses petites canines contre ma peau. J'aurai définitivement du me méfier de sa proximité. Malheureusement, pas le temps de la rattraper ou de la faire payer qu'elle est déjà loin.
Quand ma Déesse me rejoint, j'ai enfin de l'espoir : peut-être va-t-elle tenter un rapprochement que je pourrai enfin mettre à mon profit pour me venger ? Elle demande innocemment de quoi on parlait et je laisse Dmitri le soin de répondre afin qu'il ne reconnaisse pas ma voix. Je remarque alors que Durga a fait un sacré effort de ce côté là, je suis impressionné.
"Oh rien. J'demandais juste à Kyan des trucs, et il m'a envoyé boulé, comme d'habitude."
Je ralentis donc et laisse le guide et Dmitri nous devancer. Alors que je me dis qu'il me faudra user de ruse pour piéger ma Tigresse, la voilà qui s'offre littéralement à moi. Pendant un moment, je suis convaincu qu'elle souhaite à nouveau me mordre et lève la tête pour l'y aider. Mais pas de morsure, à la place, ses lèvres douces à la place des dents féroces. Je grogne de plaisir, c'était nouveau ça, et assez agréable !
Quand elle pose ses lèvres doucement sur les miennes, je vire Kyan au fond de ma tête pour en profiter un maximum ... Seul ! Je passe mes bras autour du corps de ma femme et commence à la faire basculer légèrement afin de lui faire perdre l'équilibre. Mes bras sont son unique point d'appuis, je commence à me laisser aller à un baiser plus enflammé et enlace ma langue à la sienne. Mes bras la serre pour accentuer le contact.
Quand je pense en avoir suffisamment profité et être patient jusqu'à la tombée de la nuit, je m'arrête avant que ce ne soit quelqu'un d'autre qui vienne nous interrompre. Je regarde ma Tigresse et lui murmure de la voix la plus lascive dont je suis capable
"Dis moi, on devait se montrer sages. C'est moi qui devrais te punir ce soir ..."
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"Je suis sûre que tu aimerais ça!"
Notre relation était ce qu'elle était: de l'amour certes, mais aussi deux personnes dominantes qui se font face. Un bras de fer amoureux ou une fois c'est moi qui me retrouve piégée par ses manœuvres stratégique, et parfois... mes charmes l'envoutaient assez pour me laisser le dessus. Et encore... On n'utilise pas nos pouvoirs!
***
Je ris aux propos de Dmitri. Son frère pouvait être taquin avec lui, ou froid. Mais rien de bien méchant.
Kyan réagit différemment de d'habitude, mais je trouve ça plutôt charmant, et continue ma petite escalade, avant d'atteindre les lèvres attendues.
Mais lorsqu'il me prend dans ses bras et me fait basculer, le geste est totalement nouveau et un rire enfantin me prend... jusqu'à ce que son baiser soit plus sérieux, plus... désireux. Un peu de surprise, mais je le lui rend, et pousse l'audace jusqu'à escalader son dos avec mes jambes jusqu'à être totalement agrippée à lui comme un koala à son perchoir favori.
Le baiser prend tant d'intensité que je n'arrive bientôt plus à être joueuse, et un soupir de contentement sors de ma gorge avant qu'il ne rompe notre contact.
Son futur châtiment me fais hausser un sourcil. Me faire punir? L'idée est tellement drôle que je ris sous cape avant de répondre du même ton:
"Et comment tu voudrais me punir exactement? Je me trouve assez sage comparé à toi! Quand à venir te voir ce soir... J'y penserais si tu es sage jusqu'à là!"
Je détache mes chevilles de son dos et reviens les pieds sur terre avant de m'engouffrer dans la voiture. En route pour le retour!
La voix est trop claire, le baiser est trop doux, presque timide au début. Et ce petit cri de surprise... Durga ne me repousse pas alors que ses règles avaient été implicites mais claires. Pris dans le jeu, je veux savoir jusqu'où elle va aller avant de nous interrompre, cela me plaît beaucoup ! Quand je sens ses jambes s'enrouler autour de moi, je suis obligé de me redresser pour garder l'équilibre.
Au détour du chemin, Dmitri nous voit et fait un geste silencieux pour nous inviter à venir. Dommage et ... curieux. Durga aurait-elle pactisé avec Preeti ?
Quand elle prend la parole et ne semble pas avoir compris ce que j'ai dit, je blêmis d'un coup. Mon intelligence revient dans ma tête et d'un ton faible, j'interpelle celle qui est déjà hors de portée.
"Oh putain... Preeti ? C'est toi ?"
Je la regarde sans savoir quoi dire ni penser... Je souhaite juste qu'elle soit revenue seulement ces quelques dernières secondes.
- Kyan ??? Reviens vite ! J'crois que j'ai fais une belle connerie... -
- Oh non...-
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Je cours pour rattraper ma chérie qui s'est retournée après l'appel de Sheitan. Je l'attrape doucement par le bras. Sans faire spécialement attention aux réactions aux alentours je baisse la voix et lui dit :
"Mon amour ? Tu es revenue ? C'est moi Kyan. Je suis désolé, j'avais laissé Sheitan sortir et visiblement, tu es revenu entre-temps sans qu'il ne s'en rende compte."
Mes yeux se perdent dans le vague un instant et je reviens sur Preeti
"Il se confond en excuse lui aussi mais il est un tantinet trop nerveux et trop vulgaire pour que je le laisse faire ça lui-même. Ça va toi ?"
