vegas, la ville du vice. jules est plantée là, le coeur battant, prête à défaillir. par pitié, arrive vite, avant que je ne change d'avis. le portable éteint, impossible d'avoir des nouvelles de percival, personne ne devait savoir qu'ils avaient fui arcadia pour se marier contre l'avis de leurs familles respectives. c'est même pas une robe de mariée qu'elle porte ; c'est à peine une tenue de cérémonie. personne ne doit savoir, jusqu'au moment fatidique. « he'll come, i swear. » discrète prière d'un coeur affolé, le prêtre devant elle qui patiente pour savoir si elle dit vrai.

le soulagement à peine caché lorsqu’il entre, même le prêtre n’y croyait plus. jules se surprend à sourire, n’ayant d’yeux que pour son fiancé : « i knew you’d be here !  » le prêtre recule : « i’ll give you a second ». l’italienne descend de l’autel pour rejoindre percival, se jeter à son cou juste pour sentir son pouls et s’assurer qu’elle n’est pas en train de rêver. « so, we’re doing it ?  » les yeux pleins d’étoiles, le coeur battant comme pendant les premiers émois adolescents. « they’ll kill us…  » quand ils apprendront leur fuite et leur mariage, les familles n’auront pas de pitié.

bien sûr que non, ils n’avaient pas besoin de ça. c’était une formalité, un doigt d’honneur envers leurs aînés. on leur interdisait ? ils le feraient quand même, quitte à devoir tout brûler une fois de retour à arcadia. jules, elle fait que sourire, les maxillaires qui s’épuisent. « no, we don’t need to… but i guess we want to ? » sinon, pourquoi auraient-il fait le voyage jusqu’à vegas ? « i’m sorry, i know this is not very fancy… but that’s all i can do for now. » pas de grande cérémonie, pas de fête exceptionnelle, juste eux et un petit autel.    

le baiser sur sa joue vint faire évaporer les moindres traces de stress qui restait en elle, ne laissant plus que la place nécessaire pour la détermination qui lui avait fait prendre un billet pour vegas en premier lieu. « fine. » la promesse à demi-mot lui arrache un frisson le long de sa colonne vertébrale. « later... » quand ils seront mariés. Jules prit une grande inspiration pour se tourner et gravir de nouveau les marches menant à l’autel. « we’re ready. » tonight’s the night. « then, we can begin. » le prêtre s’installe entre les deux, jules serre la main de percival comme si elle craignait qu’il ne disparaisse.  

les lèvres qui tremblent, la peur au ventre, les mots fatidiques, ceux qui noueraient leurs destins à partir de maintenant. c’est maintenant, on ne leur enlèverai pas. « do you promise to be faithful to him in good times and in bad, in sickness and in health, to love him and to honor him all the days of your life? » la réponse vient en un battement de cœur : « i do. » le prêtre sourit : « then, I shall declare you husband and wife. » pas le temps pour un l’autorisation ; les vœux sont scellés dans baiser, dans cette petite chapelle éloignée.  

et il faut s’enfuir, s’enfuir avant d’être retrouvés. le baiser stoppé, la magie disparaît, mais ce n’est que l’espace d’un instant et jules, elle est heureuse comme jamais. « let’s get outta here.  » il faut fêter ça comme il se doit. alors le couple s’enfuit, rires adolescents et yeux pleins de paillettes vers les folies que propose le nevada. « wanna go spend all of our family’s money ?  » eh, les casinos ça sert à ça et quitte à être des sales gosses, autant aller jusqu’au bout.