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it comes at night ✤ Nadja

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it comes at night ✤ Nadja - Jeu 29 Mar - 21:34



 it comes at night




Il y avait de ces nuits où le sommeil était absent, de ces soirées où le plaisir de se coucher semblait toujours se reculer, s'éloigner, s'envoler au profit d'une absence d'envie de s'enivrer dans des draps fraîchement lavés. Le temps semblait absent, comme si à chaque moment, le gamin venait à de nouveau dévorer une page du dossier qu'il avait photocopié par nécessité de comprendre, de saisir les enjeux. Il avait un côté grand coeur, chaleureux et prêt à aider les miséreux. Putain qu'il était borné ce gosse, à perpétuellement s'investir, toujours venir en faire trop pour des gens qui ne connaissaient pas son nom et qui jamais ne viendraient s'inquiéter de qui avait tout rédigé ce putain de dossier venant clouer un procès. Il fallait se demander, pourquoi le gamin continuait à s'acharner. Il venait d'accepter le dossier d'un confrère, qui était tombé en dépression. Sérieusement, le destin, les dieux ou encore le hasard : ils avaient tous un putain d'humour de merde. Il n'avait pas réussi à refuser, pourtant en droit de le faire tant les dossiers continuaient à s’agglutiner sur son bureau. Il travaillait généralement tard, le soir, au maximum dans les bureaux, mais il se sentait perpétuellement épié. Le droit ? Le droit n'était pas juste. La justice était une idée, le système judiciaire était une application mal honnête d'un principe délaissé. Un mirage de justice, une idée absolument fausse que tout cela était nécessaire pour apaiser le calvaire des âmes qui prenaient la poussière. Il avait admiré, des criminelles en liberté. Il avait supporté, le poids des innocents condamnés et il fut éternellement enchaîné au silence. Il n'y avait rien de juste dans cette passivité. Il s'en accommodait, depuis des années désormais. Le gosse ne cessait de se répéter, qu'un jour il aurait la force de préserver les justes, ceux qui n'avaient rien quémandé. Ceux qui voulaient exister. Bordel qu'il aimerait offrir la paix à ceux dont la torture devenait pire avec les heures. Il était un voleur, parce que rester dans les ténèbres, était refusé la liberté à ceux qui méritaient de s'envoler. Il ne pourrait jamais s'en excuser, d'être resté à écrire sans jamais dresser le regard. Le greffier, il devait baisser la tête, rédiger, et offrir au monde une version écrite de l'histoire. Il ne resterait de l'affaire judiciaire, que ses mots à lui : il ne pouvait pas exprimer un avis, il devait juste balancer des mots. Les mots, ils n'avaient pas de sens pour les victimes : des phrases banales, qui condamnaient son âme devenue trop banale.

Il était tard, trop peut-être. Il bossait au centre associatif. Pourquoi ? Pour le silence de l'endroit, pour l'excuse de couper son téléphone et pour ne pas prendre le risque d'admirer Andreï débarquer sans venir être invité. Le gamin, il était souvent là. Trop peut-être, mais il ne pouvait pas s'en empêcher. Autrui, c'était toute sa vie. Il continuait à squatter, tard le soir, pour parfois rester et s'endormir. Les chaises étaient merdiques, le café était merdique, l'isolation était merdique, mais putain qu'il ne pouvait s'empêcher de sourire le gamin. Une idée folle que de toujours se remémorer les conversations endiablées avec les autres membres des associations. Cela pouvait surprendre, mais il régnait une étrange sérénité mêlée à de la colère, une tension dû à la pression et l'empathie parfois trop lourde. Un moment étrange, mais qui venait toujours se confondre avec de la sincère amitié, nouée au fil des réunions et des soirées à squatter sans se soucier du monde extérieur. Le gamin ne reproduisait pas l'erreur de s'enfermer, mais simplement de supporter l'extérieur avec le regard de quelques bienfaiteurs. La porte du hall n'était pas fermée, la porte grande ouverte de la salle de pause offrait une vue prenante sur les ténèbres de la sortie. Le brun vint pourtant entendre la porte s'ouvrir, redressant instinctivement la tête. Une figure féminine se dessina, tandis que le gosse venait à instinctivement sourire en parlant assez fort pour se faire entendre.  « J'peux vous aider mademoiselle ? »

 



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it comes at night ✤ Nadja - Jeu 29 Mar - 22:20



 it comes at night




Un pas après l’autre, les yeux rivés sur les devantures des rues qu’elle franchit. Nadja n’y comprend rien. Elle est strictement incapable de s’orienter dans cette fichue ville. Inadaptée, c’est ce qu’elle, après six ans d’asile, on l’a jette dans ce monde qu’elle ne connait pas, qu’elle ne connait plus. Dans cette ville où elle parle que trop mal la langue, l’accent toujours trop prononcé à ses yeux quand elle entend les filles du red lantern discuté avec les clients. La prostitution aussi n’avait jamais fait partie de son quotidien et pourtant. Pourtant, c’est ce qu’elle fait, la seule chose qu’on lui a proposé, Nadja ne sait pas trop pourquoi elle a répondu oui, peut-être avait-elle pas compris, peut-être que dans sa tête, elle se doutait qu’on ne pourrait rien lui proposer de plus intéressant. Alors, elle erre dans les rues, en sachant qu’une fois de plus son corps a été utilisé pour plaire à des inconnus, à des hommes sans histoire, par pure hasard ou par envie. Ce n’est pas si terrible. C’est ce que Nadja se répète, c’est mieux que l’asile, bien mieux que l’asile. La folie reste toujours belle et bien présente dans sa tête, jamais bien loin, les voix, les cris, ses absences et la peur d’être prise une fois de plus par ses frénésies qui lui font recouvrir les pages de mots qui n’ont à ses yeux aucuns sens. Les tremblements, les spasmes, les crises et vendre son corps comme n’importe quelles autres marchandises n’arrangent pas son état mental. Soudain, elle se stoppe. Perchée sur ses hauts talons pour compenser sa faible taille, Nadja regarde par la fenêtre. Ses mains contre la vitre pour observer ce qu’il se passe à l’intérieur, mais elle n’y voir rien d’intéressant, seulement un homme à une table, d’où elle est, elle semble percevoir le silence qui l’entoure. Là encore, sans savoir pourquoi, Nadja se dirige vers l’entrée avant de pousser la porte pour pénétrer dans ce lieu. D’abord silencieuse, c’est seulement ses pas qui résonne dans le hall. Elle contemple les murs, s’imprègne de l’odeur, nouvelle habitude dont elle s’est emparée en débarquant en ville. Tout est bon pour oublier l’odeur caractéristique du corps médical. L’odeur du désinfectant, du vieux tissu et des médicaments, un tas de choses qu’elle souhaiterait effacer de sa mémoire et la seule solution qu’elle ait trouvé, c’est d’apprendre de nouveau à vivre, et les odeurs du quotidien, par exemple le café trop fort qu’elle sent dans cette pièce.

« J'peux vous aider mademoiselle ? » Voilà son attention captée, elle tâche de se concentrer sur l’homme mais ses yeux continuent de parcourir inlassablement la pièce. « Désolée. » Un mot suffit à faire résonner son accent contre les murs. Ça la met un peu mal à l’aise mais elle tâche de continuer à s’exprimer. « Je… jsuis perdue. J’ai vu de la lumière. » Et elle est rentrée, aussi simple que ça. Honteuse d’être aussi naïve et si peu habituée au contact humain. « Yé veux pas déranger. Je peux partir. » Pauvre enfant. Perdue dans ce monde beaucoup trop vaste pour elle. Nadja finit par bloquer son attention sur une petite marque au mur, c'est ce qu'elle réussi à faire de mieux, s'isoler dans un détail.





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it comes at night ✤ Nadja - Ven 30 Mar - 17:40



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Par essence, l’homme ne naissait pas mauvais. Ce débat philosophique, frolait presque le pathétique selon le gamin dont la vie fut bercée par des belles idées. Sa mère lui avait toujours inculqué, qu’il ne fallait jamais tirer le premier, mais venir protéger et répondre. Il se disait souvent, que cela n’était pas suffisant, que cette idéologie pacifique de la fuite n’était qu’un miroir de fumée. Le gamin se cachait habituellement derrière. Lui, il était le miroir, et la fumée, elle venait à masquer ses dons, ses capacités et offrir seulement un fragment de la générosité, de ce qu’il devait au monde. Le gamin, bordel qu’il essayait de toujours oublier. De ne jamais tomber dans l’égoisme dégueulasse que lui avait infligé son père. Refuser d’aider le monde à se relever était bien différent de faire le choix de le mettre à genoux. Le fils de suicidé avait dans l’idée qu’il fallait offrir, sans jamais venir maudire l’absence de réponse. Il n’était pas là pour les lauriers, il n’en avait d’ailleurs rien à foutre. Les associations, le taff de greffier ou même l’habitude de toujours venir aider sans jamais venir réclamer plus qu’un remerciement. Un drôle de chemin, qui devait l’éloigner des êtres méprisants et le conserver loin des porteurs de malheurs. Les dieux finiraient pas le trouver, le recruter, ou vouloir lui crever les yeux. L’enfant, venait à sa façon, cacher ses peurs dans cette association. Il ne fallait pas croire, ses actes désintéressés : l’idée merveilleuse d’être soulagé de son don, n’avait pas de prix. Le gosse, embrassait donc le choix d’une vie dont le fardeau se morcelait, ne laissant que des lambeaux de sa vie : son corps finirait en morceaux et il le savait l’enfant. Putain il s’en doutait, et il se cachait pour mieux revenir. Un jour, il oublierait la passion de l’oublie et viendrait faire face à sa propre vie. Ce soir, là vie n’allait pas encore venir lui demander de mourir, mais une nouvelle fois de venir secourir – même si le mot était large dans le cas présent, beaucoup trop.

Elle déboulait, elle semblait perdue et ne s’en cachait pas. Le gosse l’observa, et il vint rapidement à la dessiner, ses formes autant que son style vestimentaire. La première image, n’était pas mauvaise, mais elle supposait que la demoiselle souffrait et cela sans venir plonger ses pupilles dans les siennes. Les théories farfelues fusaient, pour ne laisser place qu’à une réalité qu’il ne pouvait pas venir vanter. Il se contentait de penser qu’elle était égarée, sortant d’une soirée arrosée et qu’elle venait donc de se glisser dans l’immeuble par accident. Il avait un regard compatissant l’enfant, tandis que la question posée fut là pour bercer le début d’une conversation. La réponse, dans son fond en révélait autant que dans sa forme. Une excuse, et un accent. Il ne fallait pas être un Dieu pour deviner de quel milieu elle sortait – certainement pas des pieux en tout cas. Il l’observa, le sourire en coin. Ezeckiel lui avait abandonné ses chaussures sous la table, son gilet déposé sur la table alors que ses jambes étaient allongées sur une seconde chaise. Il n’avait pas une grande allure, mais il ne s’attendait pas à croiser quelqu’un qui serait décoré à l’image d’une parure. Elle était perdue ? Peut-être, il n’en doutait pas, tant elle semblait à l’ouest en train de fixer un point impossible à définir pour le gosse. « Tu n’es pas de trop, ne t’inquiète pas. » Le gamin vint à renfermer ses dossiers pour glisser ces derniers dans son sac en venant simplement conserver des feuilles et de quoi écrire. Souriant, venant se redresser. « Tu as faim ou soif ? Promis je ne suis pas un serial Killer, tu peux t'asseoir et on va chercher à t'aider à rentrer chez toi. » Il ne l’était certainement pas, et il n’en avait pas la gueule d’ailleurs – les apparences sont parfois trompeuses.







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it comes at night ✤ Nadja - Mer 4 Avr - 13:01



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Nadja devrait faire d‘avantage attention, pourtant la maladresse n’est pas un trait de caractère qu’on lui octroie si facilement. Elle est d’une élégance et d’une adresse remarquable quand on la voit déambuler sur ses hauts talons. Nadja l’élégance des femmes des pays de l’est et pourtant elle semble tellement loin de tout ça. Tellement loin du physique qu’elle a eu l’habitude d’avoir. Ses yeux sont toujours tristes, les larmes jamais bien loin et parfois son corps marqué par la prise un peu trop puissante de hommes, quelques que bleus le long des bras qu’elle parvient habilement à dissimuler. Nadja, plantée droite à fixer le mur pour camoufler son mal être. Son interlocuteur essaye de la rassurer, affirmant qu’elle n’est pas de trop en ces lieux. C’est bizarre parce qu’elle a cette sensation de gêner ou du moins d’interrompre quelque chose d’important, quelque chose qu’elle ne pourrait sûrement pas comprendre, probablement le calme qu’elle est venue rompre en faisant clapoter ses talons sur le sol, sa seule présence qui vient troubler la solitude du jeune homme ici présent. Sa folie qui vient rompre la paix, toutes ses années qui ont passé et qui ont fait d’elle cette jeune femme inadaptée. Nadja se contente de hausser les épaules. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien répondre à cela, être de trop était devenue sa spécialité, sans doute que l’homme l’ignorait, sans doute ne comprenait-il pas sa position. Puis, il parvient à lui décrocher un léger rire quand il affirme ne pas être un serial killer et même s’il l’était Nadja ne manquerait pas, qui se soucierait de sa disparition. Certainement pas La Bratva qui pourrait la remplacer en un claquement de doigt, des gamines paumées il y en a plein les rues.

« Non, non… ça va... » Vraiment elle ne veut pas se montrer plus gênante qu’elle l’a été. Il lui reste un peu de savoir vivre, Nadja avant d’être cette délurée a été éduquer de manière stricte sans pour autant manquer d’amour. On pourrait s’imaginer que la vie a été trop clémente, lui donnant trop de bonheur, suffisamment pour vouloir lui reprendre quand cela aurait pu sembler trop indécent. Maintenant, c’est une toute autre histoire, on pourrait ignorer tout de ce qu’elle a pu vivre avant de fouler le sol américain, dans ses yeux on y voit que de la folie, une pauvre gosse perdue. Et perdue elle l’est, pas seulement dans sa tête, sinon elle ne serait pas ici présente. Nadja, elle recherche un peu de réconfort après une soirée éprouvante, un peu de calme, un peu de répit avant de retourner dans l’endroit infâme qui l’héberge. Elle aimerait être quelqu’un d’autre, rien qu’un peu, pas cette folle, pas cette étrangère, pas cette vendeuse d’amour. C’est sans doute aussi pour ça qu’elle a poussé cette porte, l’envie d’une nouvelle rencontre, avoir une nouvelle image.

« C’est quoi ici ? » Cet endroit en particulier, il l’intrigue, elle ne comprend pas trop à quoi le local peut bien servir. Il est différent de tout ce qu’elle a bien pu voir au cours des dernières années et même à Arcadia plus précisément. Il y a un petit côté réconfortant et rassurant, loin du monde de la nuit dans lequel Nadja évolue depuis peu, loin des terreurs nocturnes, des crises, des cris. Loin de la folie, des voix, des esprits qui l’entourent. Elle a senti en foulant le pas de la porte, un endroit qui vous fait vous sentir bien, ou mieux. Ce n’est pourtant pas l’odeur du lieu qui la séduit, ni même l’état des murs et du sol. Ce n’est certainement pas le local le plus au point niveau décoration mais il y a une aura qui s’en dégage et pour la première fois de la soirée, Nadja est contente de s’être perdue, d’avoir perdu un peu de savoir vivre et qu’elle n’a eu aucune méfiance en poussant la porte. « Je m’appelle Nadja, je l’avais pas dit encore. » Une tournure de phrase maladroite, l’accent toujours bien présent, elle n’est pas encore capable de cacher sa récente arrivée. Tant pis.






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it comes at night ✤ Nadja - Jeu 5 Avr - 20:49



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Si l'humain était encore assez présent dans ce bas monde pour illustrer l'humanité, il fallait néanmoins s'assurer que cela ne saurait changer. Le gamin, ne chassait pas les dieux, il s'en foutait au fond. Le monde entier pouvait venir se dire, qu'il était en colère contre eux, après tout sa mère s'était suicidée à cause d'eux. Le gosse n'en parlait pas, il considérait qu'il était trop tard pour raconter ces choses là. Il était trop tard, pour venir chuchoter que tout irait mieux dans le futur, que tout allait s'améliorer. Sa mère était morte, par suicide. Son père était un déchet, un alcoolique misérable qui n'avait rien pour lui hormis d'être assez friqué pour ne pas rédiger un nouveau torchon. Où étaient les dieux dans cette histoire ? Ils étaient absents. Venir accuser les divinités des fautes, des saloperies, des erreurs et des faux pas de l'humanité serait accordé à ces derniers un rôle plus grand que nécessaire. Le gosse ne pouvait pas vivre éternellement en colère contre eux. Ezeckiel n'était pas un miséreux, peut-être qu'il a été malheureux, mais bordel qu'il avait mieux à faire que de continuer à venir hurler qu'il en avait marre d'être coincé dans une enfance bordélique. Le monde avançait, fallait le suivre, il n'allait pas s'arrêter pour venir relever les blessés. Le gosse était là pour ça, pour préserver ceux qui connaissaient la souffrance. Redresser le perdu, relever le blesser, préserver du danger. Le gamin avait le triste syndrome du héros et il finirait par se faire bouffer. Les divinités tueraient pour une saloperie comme lui, et en retour : il serait capable de rendre fous ces derniers. Le gosse avait mal joué, il aurait dû se diriger vers la psychiatrie pour y régner comme un dictateur au pays des dégénérés. Il y avait des gens, nés pour se venger, pour embrasser une haine sans nom. Lui, il était né pour protéger, pour encaisser les coups et non pas pour en donner. Lui demander de se battre était inutile, tout comme venir espérer qu'il serait apte à abattre un inconnu : savoir tenir une arme était une chanson bien différente de celle qui racontait comment presser la détente.

Venir foutre la gamine dehors, n'était donc pas une option. Perchée ou paumée ? Un peu des deux. Elle disait aller bien, et évidemment il allait pas lui balancer que vu ses talons et son air halluciné « aller bien », n'était pas vraiment la première image qu'elle renvoyait la petite rousse. Néanmoins, elle n'était peut-être pas au top de sa forme, mais elle était assez intelligente pour venir poser une question : preuve qu'elle n'était pas totalement out. Le gosse afficha un sourire en prenant le temps de croiser les bras depuis sa siège en admirant la pièce pour quelques brèves petites minutes. Le gamin connaissait l'endroit comme sa poche, cela était presque évident pour lui, sans doute un peu trop d'ailleurs. Il était difficile d'évaluer la valeur quand le coeur s'était habitué à un décor avec lequel le gosse semblait faire corps. Il afficha un petit rictus, naturellement parce qu'il souriait trop souvent Ezeckiel, mais cela avait toujours le mérite d'être sincère. «Tu es dans un centre associatif. Les locaux sont mis à disposition par la municipalité, disons que c'est un arrangement à l'amiable. Là c'est une salle réservée au personnel, d'ordinaire, mais promis tu ne vas déranger personne. Ce bâtiment accueil plusieurs associations, pour des causes diverses et variées. » Le gamin n'était pas là pour vendre, donc il se contentait de faire bref. Après tout, il était surpris, et non pas en train de jouer les prophètes des associations. La gamine vint finalement à se présenter, annonçant son prénom, son identité, en mêlant les mots. Elle n'était pas originaire du coin, mais son accent fut une trahison bien avant tout le reste. Le bénévole vint alors à noter le prénom de la demoiselle sur une feuille de papier, pour simplement permettre de dresser un profil et de si possible la guider vers chez elle. « J'suis content de faire ta connaissance Nadja. J'suis Ezeckiel, mais tu peux m'appeler Zek', Zeke ou Ez', libre à toi. » Le gosse l'observa avec attention durant plusieurs brèves secondes, pour finalement, la fixer sans le réalisé. « Okay, tu peux me donner ton nom, ton adresse où des infos pour t'aider à retrouver ton chemin ? J'prends tout tu sais, y a pas de mauvaise réponse. »









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it comes at night ✤ Nadja - Mar 24 Avr - 18:27



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Pauvre petit moineau tombé du nid bien trop tôt. Ses yeux s’émerveillent de tout, même des nombreux défauts que comportent le mur. Nadja aime les couleurs qui se fanent, qui ressortent les fissures et apprécier autre chose que les murs immaculés de blanc, ça lui a brûlé les rétines. Elle aime les nouvelles couleurs que lui proposent ce monde, malgré son comportement fortement inadapté. C’est donc un centre associatif, c’est ce que le jeune homme lui apprend. Des associations, elle en a vu défilé, on dit que ça aide les fous, enfin certains, ceux qui ne sont pas encore trop atteint, que le contact humain ne rebute pas encore totalement. Nadja faisait partie de ces petits chanceux pour qui la folie n’a rien de visible quand elle n’est pas en crise. Elle avait le droit à la visite de ces associations, de ces bénévoles qui acceptent par simple bonté d’accorder quelques heures de leur vie pour faire se sentir mieux ceux qui en ont besoin. C’est une cause louable. Il y a donc plusieurs associations qui vivent entre ces murs. Curieuse de tout comme une gamine, elle profite de cet instant hors du temps, hors de tout. Avant de se raccrocher à son prénom, à ses bonnes manières, se raccrocher à qui elle est, à ces quelques certitudes, un trois fois rien.

Ezeckiel, son prénom tombe, c’est un peu dur à prononcer, puis une liste de surnom suit, elle ne s’en souviendra certainement pas de tous. Et puis tout un tas de question à son propos surgisse. Nadja a l’impression de passer un interrogatoire, même si la voix d’Ezeckiel se veut rassurante, c’est presque chirurgical la manière dont il l’interroge, à la fois bienveillante et grave. Elle n’aime pas vraiment ça, elle voudrait mentir, être une nouvelle personne pour quelques instants et si jamais elle répond ce qui est vrai, cette illusion cessera aussi vite qu’elle a été créée. Pourtant, elle doit rentrer, retrouver le Red Lantern, ses collègues et tout ce qui va avec. « Nadja Kurylenko, et… j’ai débarqué il y a pas… pas longtemps. » Son passeport la nomme résidente américaine mais il y a plus de sang Tchèque dans ses veines que le reste. « Je suis sortie dehors. Je connais pas très bien ici encore. » Les noms échappent bien trop souvent, même si le Red Lantern reste marqué au fer rouge dans sa mémoire. Elle préfère taire cette information pour le moment, ne pas paraitre tout de suite pour la prostituée de l’est perdue, Nadja déteste le cliché qu’elle est. Pour le moment, elle déteste tout ce qu’elle est. « C’est quoi comme association que tu fais toi ? »  À elle de poser les questions maintenant. C’est aussi son droit non ? D’en savoir plus sur l’individu qui la questionne.


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it comes at night ✤ Nadja - Mer 2 Mai - 21:48



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Conter cette histoire, encore et en choeur avec les craquements du vieux bâtiment. Rien de glorieux, rien de fabuleux, mais bordel qu'il était heureux. Tous ceux qui venaient à franchir le seuil de l'entrée, venaient à affronter la réalité. Ils ne venaient pas se cacher du monde, mais ils apprenaient à l'affronter dans des murs déchirés par le temps et les combats. Le gosse, il admirait perpétuellement cette battisse, et il s'amusait à imager son histoire. Les aveugles, ceux qui devenaient les magiciens du monde en écoutant ce dernier, se contentaient d'imager et cela avait le don de faire vibrer ce gamin. Cette rousse égarée, n'était qu'une âme de plus qui viendrait nourrir le vécu du bâtiment. Le prophète n'était pas idiot, et il avait conscience d'être un individu obsolète autant que l'était cet immeuble. Le gamin procédait donc à un interrogatoire, pour venir nourrir son savoir et parvenir à aider la demoiselle qui semblait perdue. Il avait une vague idée, de ce qu'elle était, ou du moins, de quoi elle avait l'air. Ezeckiel, il vagabondait dans les rues de la ville depuis des années, et il avait finit par découvrir, qu'il suffisait de traverser une rue, puis une autre, pour découvrir la dure réalité de la vie dans la rue. Il avait toujours été comblé, ayant parfaitement conscience de cette chance, il voyait ce temps consacré comme un juste retour des choses. Il ne voulait pas la juger, pas plus qu'il ne comptait dénoncer quoi que ce soit à la municipalité. Il voulait l'aider, avec le plus sérieux du monde. Son boulot, c'était toute sa vie, et cette association en était une étape à part entière. Le gosse écouta donc cette inconnue avec une douce attention, une vois rassurante mais affirmée tout en venant poser un regard réconfortant sur la demoiselle qui avait son âge, peut-être un peu plus. Difficile à dire, difficile à juger. « Kurylenko, c'est d'europe de l'est ? J'ai été en voyage scolaire une fois, à Prague. C'était sublime d'ailleurs. » La mise en confiance était importante, parce qu'il n'était pas flic et qu'il n'était pas non plus des services de l'immigration : il était là comme ami.


Elle était sortie dehors ? La demoiselle n'évoqua pas de quartier, ni même son domicile. Le gosse en tira des brèves conclusions, sans pour autant porter des accusations. « Arcadia est une ville très agréable, tu verras avec le temps tu vas réussir à t'orienter. » Que pouvait-il lui dire de plus le gamin ? Rien. Il ne voulait pas lui faire peur, et se voulait sincère, autant qu'il le pouvait. Il n'allait pas lui dire que forcément, se promener la nuit dans une ville inconnue était une drôle d'idée et qu'il avait du mal à comprendre l’intérêt. Il savait que l'esprit humain n'était pas rationnel. Le gamin, en revanche, ne s'attendait pas à une question sur ses activités. Le brun afficha un petit sourire en coin. « Je suis bénévole avec les aveugles. J'essaye de créer des groupes pour discuter, mais aussi parfois simplement des ateliers pratiques, ou encore préparer à des opérations graves comme celle de la cornée dans le cadre d'une baisse de la vision… pardon je m'emporte. » Il réalisa bien vite, que cela ne l'intéressait que lui, et se redressa alors pour prendre direction de placard en commençant à fouiller. « Tu saurais retracer ton chemin sur une carte ? » Cela ne coûtait rien de chercher de toute évidence.


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it comes at night ✤ Nadja - Lun 4 Juin - 15:50



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Il est fort, plutôt doué, Ezeckiel quand il conte l’histoire de l’association pour laquelle il se dévoue. Nadja aimerait avoir une cause à défendre aussi, quelque chose pour se rattraper, éviter la chute libre ou la rendre moins douloureuse le jour où elle tombera de manière définitive. Elle aimerait avoir une histoire à raconter quelque chose de moins tragique, rendre son existence moins misérable et qui sait peut-être pouvoir racheter ses péchés. À son nom et sûrement à son accent, il reconnait qu’elle n’est pas d’ici, que le voyage a été long. Il tape dans le mille ; la République Tchèque comme mère patrie. Elle tente de raconter le pourquoi du comment elle est ici, sans vraiment confirmer ou infirmer ses origines slaves. Ce n’est pas qu’elle en a honte, c’est principalement qu’elle n’a pas encore de mensonge concernant sa venue ici. Il n’y a qu’à la regarder, elle ne peut pas feindre être une femme d’affaire, une femme de bonne famille, alors elle préfère simplement éviter une question de plus pour continuer l’illusion.

C’est un passionné, on le sent, on le sait. Quand il parle des aveugles avec lesquels il travaille, on sent qu’il porte sur ses épaules une cause qui le tient à cœur, une grande cause. C’est bien ce qu’il fait. Le monde devrait comporter plus de gens comme lui et moins d’égoïste. Ez lui propose de retracer son chemin pour sans doute l’aider à retrouver d’où elle vient. Elle fait signe que non. Il va finir par croire qu’elle ne met aucune bonne volonté, mais finalement, Nadja ne sait pas vraiment comment elle s’est retrouvée là. Ce n’est pas de sa faute son esprit est partie ailleurs. Sa folie la rend comme ça, toujours trop loin, jamais prête à avoir les pieds sur terre. « Mais avec une feuille et… un crayon, je peux dessiner. » Le dessin ce qui lui a permis de garder la tête hors de l’eau ces dernières années. Elle pourrait dessiner d’où elle vient. Un bâtiment non loin du Red Lantern qu’elle pourrait feindre comme étant son domicile, ou justement le Red Lantern prétextant vivre pas loin du bordel. C’est ce qu’elle pourrait faire, c’est qu’elle ferait de mieux pour ne pas profiter de l’hospitalité d’Ezeckiel plus longtemps et de tâcher de cacher son secret. C’est horrible d’avoir honte de qui on est. De ne pas oser le dire de peur d’être jugé parce que ce n’est pas socialement acceptable. Pourtant, Nadja n’a rien choisi de tout ça, elle n’a pas voulu qu’on vende son corps au plus offrant tout comme elle n’a pas voulu qu’on l’interne. Nadja, c’est la vie qui l’a brisée, et justement la société qui l’a rendu inacceptable et non fréquentable. On ne copine pas avec des filles de joie, encore moins avec une prostituée totalement folle.

Nadja prend place au niveau de la table, le temps que Ez lui fournisse une feuille et un stylo avant de commencer à griffonner les bases de l’édifice de Red Lantern. Ce bâtiment si familier alors qu’elle n’y vit que depuis peu, les vieux néons qu’elle fonce de manière volontaire pour les faire ressortir. Il n’y a pas dire, elle a un certain talent pour le dessin. Un simple croquis permet de le déterminer, Nadja ne s’en vante pas, elle n’espère pas gagner quoi que ce soit en dessinant pas même de la reconnaissance. Ça a simplement été plus utile que ses six années d’asile. La meilleure thérapie. « Voilà. J’habite à côté. » Est-ce que l’illusion sera réelle ? Est-ce que cela sera suffisant ? Cherchera-t-il à aller plus loin ? À gratter la surface ?



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it comes at night ✤ Nadja - Sam 16 Juin - 15:11



it comes at night





Se lever avec passion, tous les matins et enchaîner les heures, poursuivre encore et toujours la même routine. Le brun, il faisait cela par envie, parce qu'il avait des valeurs et qu'il ne cessait d'imaginer son cœur devenir plus léger avec le temps. Il ne croyait pas en l'autre vie, hormis celle des divinités évidemment. Il était persuadé, que sa vie devait être bonne pour ce qu'elle était et non ce qu'elle lui apporterait dans un autre monde – qui n'existait pas. Ezeckiel se levait et défendait la justice. Il était acteur, même si tout le monde semblait prendre plaisir à diminuer son rôle au sein de la machine judiciaire. Un rôle mineur dans l'esprit commun, mais au coeur du processus dans la réalité. Le brun avait le bénévolat, pour faire contrebalancer la passivité supposée de son travail. Il était dévoué aux autres, et sans doute qu'un jour cela se retournerait contre lui, même s'il tentait tant bien que mal de se battre pour défendre son indépendance autant que sa volonté. Il aimait sa vie, et cela se voyait. Il n'était pas éternellement malheureux. Il était chance, putain qu'il le savait le gosse que sa vie était belle. Nadja, elle, ne respirait pas la joie de vivre. Elle lui demanda timidement, sans réellement demander en réalité, une feuille et un crayon. Le gosse abandonna sa recherche de carte et hocha la tête. Fermant le placard pour ouvrir cette fois-ci un tiroir et en extirper une feuille et plusieurs crayons. L'organisation était le maître mot des associations, pour parvenir à s'assurer un équilibre et une méthode rigoureuse. Venant finalement déposer tout cela sur la table pour laisser à la demoiselle le plaisir d'exprimer son talent. Il l'observa, minutieusement. Elle était douée, elle avait un certain style et de la grâce. Le regard du gamin vint pourtant à passer d'agréable surprenant, en prenant conscience qu'elle dessinait de façon très agréable, mais fit face à l'horreur du dessin sous ses yeux. L'endroit, il le connaissait et il savait vaguement ce qui se passait dedans. Le Red Lantern. Ce n'était pas vraiment une surprise, mais bel et bien une confirmation. Il conserva ce sourire sur son visage, n'osant pas venir le perdre, par peur de faire partir la jeune demoiselle. « Le Red Lantern, je sais où ça se situe. » Il fallait bien comprendre, que cela n'était pas pour les raisons classiques qu'il avait connaissance de l'endroit. En plein quartier Russe. Nombreuses fut les fois où le gamin dû se déplacer pour aller récupérer son père dans un sale état. Il ne fallait pas croire, que le représentant de la justice était un adepte des lieux. Au contraire, y foutre le feu serait un plaisir s'il était dénué de vie à l'intérieure.


Le brun s'éloigna de la table, prenant direction de sa veste et de son sac. Observant Nadja du coin de l'oeil sans oser venir lui parler durant plusieurs secondes. « Tu veux y retourner ? » Le brun posa la question sans réellement attendre la réponse. Venant secouer la tête et enfilant sa veste d'un geste assuré sans se soucier de l'avis de la rousse. Non pas qu'il était tortionnaire ou le cliché du mal dominant. En revanche, il avait conscience de la saloperie que représentait le Red Lantern, et il semblait surprenant de décrire un tel lieu en vivant soit disant « à côté ». Une faute de langage peut-être, et qu'elle voulait simplement dire qu'elle en était un membre. Difficile à dire, mais une chose était sûre : elle avait des risques de mal finir et de nouer des liens avec les mafias. Le gamin l'observa un bref instant, extirpant une carte de sa veste pour la faire glisser sur la table en direction de la rousse. « Je vais te raccompagner à pied, tu peux prendre ma carte. Si jamais tu as besoin d'aide, je serais là pour t'aider. Je te la donne maintenant, cache-là, et après tu es libre d'en faire ce que tu veux. » Le brun attrapa son sac et ses clés : ce n'était pas une question, il allait la raccompagner.


© TITANIA




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