Elle avait suivi le mouvement, un endroit, puis un autre. Le groupe s'était divisé, d'autres avaient rejoint la marée qui les avait tous et toutes portés un peu plus loin dans la nuit. Freya n'en connaissait pas un seul, elle les avait simplement laissé la traîner dans leur épopée nocturne, prête à voir finalement où cela la porterait. Il n'était pas particulièrement intéressants, une bande lambda, des personnalités lambda auxquelles elle ne trouvait pas tellement d'intérêt si ce n'était les billets qu'ils allongeaient sur les comptoirs collants des clubs arpentés, sans doute en partie dans l'idée qu'elle finirait par ouvrir ses cuisses à au moins l'un d'entre eux. Un sourire. Ils pouvaient toujours rêver, il fallait bien plus que ça à présent pour obtenir ses faveurs et si ça n'avait pas toujours été le cas, elle vivait désormais une vie tout à fait différente.

Les discours commencent à perdre de leur sens, il est encore relativement tôt pour n'importe quel oiseau de nuit, mais ces imbéciles sont déjà aussi pleins d'alcool que de bêtises, il n'est ainsi pas difficile d'en convaincre quelques-uns de se diriger vers un endroit un peu moins prétentieux et un peu plus insolent que leur quartier général habituel. Le vide s'était fait, les chemins séparés et c'est ainsi avec un groupe beaucoup plus léger qu'elle avait fini par mettre les pieds dans ce bar où elle avait déjà passée plus d'une soirée. Population intéressante, le pire du meilleur en quelque sorte. Les pauvres ne courraient guère les rues dans cette périphérie de la ville, mais les plus aisés, ne fréquentait pas franchement ce genre d'endroit non plus, sauf par volonté de se défier ou de voir autre chose évidemment. La raison importait peu en réalité, mais c'était une balance qui lui plaisait pas mal jusqu'ici. « Hey Freya tient. Je t’ai pris la même chose. »  Un sourire vient perler sur ses lèvres peintes en rouges et elle esquisse un clin d'oeil du bout des cils, avant de récupérer le verre de bourbon qu'il lui tend. Idiot. La jeune femme ne s'embarrasse pas de plus de formalité, elle estime ça déjà bien suffisant, elle continue donc son chemin, décide de faire un tour pour voir ce qui se passe entre ces quatre murs, ses acolytes eux, sont toujours plus ou moins sur ses talons. Les premières notes d'une chanson bien moins populaire que celles qu'elle avait mangé toute la soirée se met à retentir et lui fait instantanément dodeliner de la tête, mais elle se trouve interrompue par une voix qui vient se faire entendre au-dessus de la musique qu'elle écoute avec plus d'attention qu'elle ne l'aurait cru. Il ne lui faut guère de temps pour en trouver la provenance et se rappeler aux traits de ce type avec qui elle avait déjà passé plusieurs moments, plus ou moins marrants. « Voyez-vous ça ! Elle s’arrête, le toise un instant, bien qu’elle ne soit pas assez grande pour véritablement rendre ça crédible. L’offre est alléchante, elle ne sait que peu de choses sur lui, n’a d’ailleurs pas nécessairement l’envie d’en savoir trop, mais ce qui est une certitude, c’est qu’il l’intéresse bien plus que ceux qui l’entoure à présent. Elle leur fait d’ailleurs signe d’avancer, annonce sans élever la voix qu’elle les rejoindra plus tard, ce qu’elle n’a pas la moindre intention de faire évidemment. Elle se rapproche ainsi de la table de billard et se hisse sur son bord pour s’y asseoir. Laisse moi au moins finir celui-là et ensuite tu pourras me payer tous les verres que tu veux ! Elle lève un sourcil et vient avaler une bonne gorgée du liquide ambré qui danse lentement au fond de son verre. Dis-moi tu joues au billard tout seul, histoire d’être sûr de gagner ou t’attendais juste que je vienne te sauver de cette soirée…. Elle jette un œil autour, puis reporte de nouveau son regard sur lui en laissant échapper un tic de langue. Hautement intéressante. »

La réponse ne se fait pas attendre et lui tire un léger sourire qui ne dépasse pourtant pas le coin de ses lèvres. Elle lève les épaules, la tête penchée vers le côté, simple jeu sur des mots facilement lancés et sans véritable attentes dissimulées. C’est aussi ce qui l’avait fait revenir plus d’une fois dans l’aura de sa compagnie, à contrario des autres qui n’étaient que de passage, il avait jusqu’ici eu le mérite de maintenir un minimum d’intérêt, ce qu’il fallait le dire, était une prouesse lorsqu’il s’agissait de la si solitaire enfant des rues.  Les jambes se croisent et le verre au contact froid, vient s’appuyer sur le pantalon de cuir d’un noir de jais qu’elle avait enfilée. Le regard de la belle vient rencontrer celui de son compère. « Pour l’instant » Un air neutre qu’elle maîtrise à la perfection, elle n’a pas vraiment le sourire facile, c’est un élan qui n’a rien de naturel pour elle, trop peu pratiqué sans doute et trop rarement ressentie. Elle l’avait déjà vu à l’œuvre, savait comme passer un certain nombre de verres, il avait comme la plupart, la générosité facile et elle avait pour principe de ne jamais rater une chance de saisir ce qu’on pouvait bien lui tendre. Juste retour des choses à son sens. La suite de ses paroles lui parle, elle ne peut même qu’acquiescer, ce qu’elle fait d’ailleurs, en associant un signe de tête à un air soudainement un peu plus intéressé. Le contrôle, voilà un aspect de la vie qui lui était primordial, c’est ce qui l’avait faite, ce qui l’avait sauvé plus d’une fois et aujourd’hui elle s’en servait comme une arme aussi acérée que les couteaux dont elle maîtrise si bien le maniement.

Le regard du brun se perd un instant sur les groupes qui les entourent et font la vie de cet endroit, des rires, des échanges, des sourires et des éclats de voix. Une image comme tant d’autres, une image qui réchaufferait bien des cœurs. Pas le sien.  Lorsque son interrogation vient se poser, elle choisie de se lever, pose son verre sur le bord de la table, ses paumes venant s’installer de part et d’autre de l’alcool qui subsiste. C’est vrai il avait eu l’occasion de la voir évoluer avec des hordes différentes, il était bien plus observateur qu’elle ne l’avait cru, c’était en sa faveur, elle appréciait toujours les gens qui avaient des surprises en réserves. Le regard de la jolie blonde s’éclaire, mais elle n’a guère le temps de répondre qu’il lui tend d’un geste rapide une des queues récupérer sur le mur derrière lui. Bien sûr qu’elle savait jouer. Le billard faisait partie du matériel que tout bar aussi cheap et rustique puisse-t-il être se doit d’avoir, aussi elle avait eu plus d’une fois l’occasion d’y faire ses armes quand ces endroits étaient les seuls abris qui pour un temps pouvait l’abriter des affres de la rue. Elle attrape le morceau de bois avec fermeté et vient en faire claquer l’extrémité du manche contre le sol. Il est temps pour elle de prendre véritablement part à la conversation qu’il essaye judicieusement de démarrer. « Quatre choses. Ses sourcils, machinalement viennent se lever tandis qu’elle contourne la table, sa main glissant sur le bois foncé avec lenteur. Pour commencer je pense que je sais mieux me servir d’une queue que toi. Sans mauvais jeux de mot évidemment. Elle reprend ses mots, petit pic gentillet, cadeau de la maison en quelque sorte, privilège improbable. Ensuite ; et elle continue de s’avancer pour finalement rejoindre le côté opposé à celui qu’elle avait occupé jusque là ; Regarde les mieux. Elle fixe le groupe avec qui elle était arrivée, leur adresse même un geste de la main totalement mensonger.  Ils ne sont évidemment là que pour remplir mon verre et crois-moi je le mérite amplement après les deux heures que j’ai passé avec eux. Cette fois, elle sourit, un vrai, il ne dure pas très longtemps, mais il a le mérite d’exister. Et pour répondre à ta question, je vais parfaitement bien, je te remercie, la routine, les victoires, j’ai pas à me plaindre. Son regard se perd sur la table, observe la disposition actuelle des boules et leurs couleurs.  Je prends les rayés, je te laisse les pleines, elles sont en nombre plus réduits, je suis généreuse profites-en ! Les cheveux blonds qui viennent retomber sur sa poitrine, alors qu’elle se penche pour déposer sur le tapis le bois sombre et calculer la trajectoire souhaitée. Et enfin... Elle tire, vient faire tomber dans la poche la boule choisie et se redresse. Toi? Des aventures qui valent la peine d’être racontées ? »

Si c'était d'une preuve dont il avait besoin, elle pouvait d'ors et déjà lui assurer qu'il l'obtiendrait, en tous les cas elle s'y appliquerais. Freya n'était guère du genre à jouer pour perdre, bien au contraire, elle aimait le jeu pour bien des raisons. L'idée de miser sur elle-même pour commencer, c'était une habitude qu'elle avait eue à prendre bien jeune et que personne n'avait vraiment su faire, si ce n'était le Caporal Williams, le seul qui ait su voir au-delà de l'étiquette superficielle malencontreusement collée à son être par une société égoïste et individualiste. Il n'y avait bien évidemment pas que cela, les probabilités, la réflexion, les stratégies…autant de facettes qui la stimulaient autrement qu'en répondant à ses émotions. La jeune femme s'avance, observe le jeu qui s'étend devant elle, calcule silencieusement trajectoire et tactique pour appuyer ses dires. La réaction de son acolyte lui tire un sourire, évidemment il fallait qu'il trouve à y redire, qu'il persuade son égo de raisons valables pour justifier un potentiel échec, une façon de se préserver sans doute. Ca l'amuse et elle ne lui en tient pas vraiment rigueur, c'est en quelque sorte une faveur qu'elle lui offre si l'on puis dire, d'autres n'aurait eu pour réponse qu'un regard empli de jugement et de mépris. Ceci étant dit, Matthew avait avec le temps et leurs rencontres fortuites, gagner un peu de souplesse de sa part et puis elle n'était pas trop d'humeur maussade ce soir, au contraire, elle était même remontée à bloc.

Elle tire, envoie dans la poche la boule numéro neuf. Élan victorieux qui s'insuffle en elle, elle tâche de ne pas se laisser griser par ce premier pas réussi et laisse son regard glissé sur les consoeurs de notre chère disparue. Son regard se fixe sur la numéro quatorze et elle choisie stratégiquement de venir la placer de façon à compliquer un peu les choses pour son adversaire, à défaut de pouvoir en mettre une autre à l'ombre, autant miné un peu le terrain. Le dos finalement redressé, elle se recule un peu et vient poser l'extrémité de la queue contre le sol, laissant place libre au brun qui s'était lancé dans le récit de sa présence dans ce bar ce soir. Un rendez-vous galant donc ! Classique et de toute évidence pas très réussi considérant qu'il était toujours là et qu'elle n'avait vu trace d'une potentielle conquête. Une légère étincelle d'amusement vient faire tinter un rire qui dépasse à peine le seuil de ses lèvres. Plus classique encore qu'elle ne l'aurait penser, en tout cas de ce qu'elle pouvait en savoir, n'ayant jamais eu l'occasion d'expérimenter ce genre de rencontre arrangées. « Bien joué. Freya commente évidemment le coup qu'il vient de jouer sur la table et pas nécessairement son rendez-vous raté. Ca a dû être une soirée…intéressante, enfin j'imagine ! T'as tenu combien de temps dis-moi avec ta prétendante ? Il est évident qu'elle ne peut rien faire de correct de cet assemblage, mais elle prend tout de même le temps d'y réfléchir. Et pour ta petite histoire, essaye toujours Matthew. On ne sait jamais, surtout quand tu la joue mystérieux. Elle lève un sourcil, rictus au coin des lèvres avant de partager son introspection en deux et essayé de se remémorer de quel type il pouvait bien parler. La plupart ne lui tirait un intérêt que le temps de se fourvoyer dans des ébats sans lendemains.  Un semblant de visage semble remonter d’outre-tombe, alors qu’elle remet doucement le contexte de cette dernière soirée qui date d’il y a plusieurs semaines. Hmm aucune idée ; et c’était tristement la vérité, le fantôme de cette nuit déjà oublié ne semblait pas vouloir se matérialiser. J’ai très certainement dû lui faire vivre la nuit de sa vie avant de le remettre sur le trottoir. Elle hausse une épaule, pas de fausse modestie, juste un peu d’exagération à n’en pas douter. Elle finit par trouver son coup, vient certes taper dans le tas, lui offrant ainsi une occasion supplémentaire, mais elle regroupe nombre des composantes du dit tas autour de la boule blanche, l’obligeant lui-même à perdre son premier coup dans une séparation préalable. Une chose est sûre, il n’est pas resté graver dans ma mémoire. »

Elle ne comprenait pas la raison qui poussait les gens à se forcer à faire ces choses qui ne changeaient rien à l'équation finale. Pourquoi s'imposer la compagnie de ceux pour qui nous n'éprouvons aucun intérêt si aucun agenda sous jacent ne s'y accrochait ? Freya n'était pas particulièrement soumise aux conventions qui régissent la plupart des relations, elle n'avait jamais vraiment eu l'occasion d'avoir à s'y plier, n'avait jamais noué de liens qui le nécessitaient ou lui avaient appris les normes, peut-être était-ce un tort, mais il était sans doute trop tard pour les lui inculquer. Ainsi, elle le regarde, écoute son récit sans vraiment le comprendre et n'essaye même pas de donner le change, elle trouve ça idiot et son visage se teinte de son ressentie. Il doit le voir, c'est en tout cas la conclusion à laquelle elle parvient en le voyant changer de sujet et se lancer sur sa fameuse histoire qu'elle n'est pas censée croire. Un sourire amusé vient parer ses lèvres rubis, elle trouve cette histoire bien plus amusante que la première, elle apprécie les gens qui savent faire preuve de créativité et d'autodérision et de toute évidence sa petite copine Indienne en a à revendre. « Je crois qu'entre les deux le choix est plutôt évident, celle-là à l'air beaucoup plus ingénieuse. Ca mérite récompense, elle se donne visiblement du mal pour toi ! Elle lève ses sourcils avant de s’appuyer contre l’un des tabourets de bar qui traîne à proximité des tables de jeux, probablement laissé là pour offrir aux joueurs un peu de repos entre deux touches.  Le verre récupéré, elle en avale une gorgée qui vient le terminer. Elle le lève légèrement devant elle et le fait balancer comme un cadencier parfaitement rythmé, dans l’optique de montrer à son camarade de cette nuit qu’il peut à présent tenir sa parole et rempiler. Maintenant tu peux me l’offrir ce verre mon grand ! Elle se tait ensuite, l’observe jouer alors qu’il finit par réagir à ce qu’elle lui avait répondu et que visiblement il prend au premier degré. T’en fait donc pas pour moi, ca m’empêchera certainement pas de te botter les fesses. Sourire trop grand et exagéré qui disparaît aussi subitement qu’il s’est affiché sur ses traits faussement innocents. Personne ne se méfie d’elle. Jamais. Elle n’est pas très grande et n’en impose pas forcément de prime abord et il y a ce visage légèrement poupon, ses grands yeux aux prunelles éclairées et ces fossettes presque trop rieuses pour quelqu’un qui ne sourit que trop peu. C’est au final une force, elle a toujours l’avantage de la surprise, car derrière ses traits juvéniles se cache un assassin sans remords.

Elle se relève alors que son tour revient et que la place se libère pour laisser libre court à son analyse de la table que Matthew lui a laissé. Je présume. Il n’a en tout cas pas émis de plainte. Elle lève une épaule. Ca ne lui est de toute façon que trop égale de savoir si ce type a prit son pied ou non. Après tout très rare sont ceux qui avaient réussi à la faire ne serait ce qu’un peu vibrer. La jeune femme tourne autour de la table, observe, calcul silencieusement, fait un pas en avant puis trois en arrière, revient dans le coin droit sous les lumières trop fortes des néons blanchâtres abaissés au-dessus d’eux. Un gage propose-t-il. Pourquoi pas encore faut-il qu’il soit intéressant. Tu proposes quoi exactement ? Il faut que ce soit à la hauteur du défi ! Elle ne continue pas, se trouve interrompue comme les quelques têtes qui comme la sienne se tourne vers un groupe sans doute trop éméché et qui beuglent comme des animaux. Elle déteste ce genre de personne, ceux qui se donnent en spectacle de la sorte, qui s’imaginent être les rois du monde sur lequel tout le monde crache bien volontiers. L’angle dans lequel elle se trouve, ne lui permet pas de voir se qui ce passe, aussi elle perd presque immédiatement de l’intérêt qu’elle y avait trouvé une seconde auparavant. Elle joue fait disparaître une de ses boules dans l’un des coins, bénéficie encore d’un tour, observe, se laisse de nouveau distraire par le groupe trop bruyant qui viennent prendre possession de la table de jeux situé à quelques pas de la leurs. A moins que tu ne préfères parier les derniers billets que t’as dans la poche. »

Ça l'amuse de le voir se prendre au jeu, c'était quelque chose qui restait pour elle un peu obscur, elle n'avait des relations qu'une idée imagée qui ne signifiait rien. D'attachement elle n'en avait quasiment jamais eu, l'amour n'était rien de plus à ses yeux qu'un concept monté de toute pièce pour satisfaire les égos et remplir un vide difficilement supportable. Ce n'était pas réel et elle n'avait pas de temps à perdre avec des chimères. « Monsieur est beaucoup trop demandé, ça doit être si dur ! Elle lui adresse un clin d'œil et se reporte sur son jeu, l'écoute commenter à son tour sa réponse on ne peut plus concise sur la fin de sa dernière soirée en sa compagnie, dont il ne lui reste que des bribes très floues, pas parce qu'elle avait absorbé trop de substances douteuses, bien qu'il soit fort probable que ce fut le cas ce soir-là, mais véritablement parce qu'elle n'avait pas accordé le moindre intérêt à celui qui avait fini entre ses draps froissés. – Hmmm se contente-t-elle de répondre dans un premier temps, aucun de ses compatriotes n'avaient vraiment fait vibrer Freya, bien sûr elle n'était pas sans apprécier l'acte lui-même, elle se satisfaisait sans mal des plaisirs charnels si facilement accessibles de nos jours, mais il ne revêtait pas la moindre importance, ne lui semblait pas plus significatif que de venir coller ses lèvres sur celles d'un autre ou simplement s'accorder mutuellement un minimum d'attention. Ce n'était finalement pas plus qu'une énième convention sociale. Il est surtout rare de voir un homme se soucier d'autre chose que ce qu'il a entre les jambes. Le reste c'est que du plus si tant est qu'il arrive à en faire quelque chose ! À bon entendeur Matthew ! Une de ses pensées se dirige vers les deux jeunes femmes qui semblent au coeur de celles de son camarade, lutte sous-jacente des cœurs et des esprits pour s'assembler et s'entendre. Ça avait quelque chose de poétique, source d'une nature qui tend à vouloir s'étendre et se répliquer. Absurde, frivole et naïf…l'homme n'a qu'une seule nature celle de l'autolâtrie, la destruction au coeur et derrière chaque pensée. C'est ce qu'elle entend par-dessus les échos de voix, le bruit des verres qui s'entrechoquent et de la musique qui vient faire doucement vibrer le sol sous ses pieds. Pas d'opposition à cette intervention, elle est un peu d'accord, alors elle hoche la tête comme pour répondre à celui qui se trouve déjà en elle et ne nécessite aucune manifestation extérieure, ceci étant dit les habitudes et les réflexes ont la vie dure et elle n'est pas encore tout à fait habitué à la cohabitation qui perdure à présent depuis de très long mois.

Son visage se pare d'une moue se voulant miroir d'une acceptation immédiate, mais ses sourcils se froncent tout de même. Passer sous le billard ? Tu peux préciser ta pensée avant que je n'accepte le deal ? Un sourire vient légèrement étiré le coin de sa bouche avant qu'elle ne se penche pour jouer son dernier coup. Elle n'a guère le temps d'y apposer toute sa concentration, car l'attitude de Matthew change tout à coup et elle le voit se redresser un peu brusquement comme dans un réflexe automatique et à peine fait elle sens des mots qui lui échappent et qui contrairement à ce qu'elle pensait ne lui était pas destinés, qu'un contact déplacé suivi d'un bruit qui fait immédiatement vriller ses tempes, vient la surprendre. La colère monte comme une vague de lave torrentielle prête à se déverser et tout emporter sur son passage. Elle n'a jamais été calme, jamais été de ceux qui savent se contenir, patienter et relativiser, non elle a toujours été le feu sous la glace, l'élan bourré de colère et de hargne et le géant meurtrier en son sein ne vient rendre ses traits de caractère que plus exacerbés.

Elle se redresse lentement, jette un coup d'œil sur Matthew dont le regard montre qu'il sait que ce qui va suivre n'aura rien de bon, oh non, l'étincelle dans les yeux de la jeune femme ne laisse aucun doute à ce sujet. Tu n'aurais ja-mais du faire ça ! La base de la queue vient cogner sèchement le sol collant du bar et elle se retourne dans le plus grand calme pour faire face à celui qui a oser franchir une ligne évidente. Ça t'a plus j'espère. Lui dit-elle en se retournant et en venant s'appuyer contre la bande de la table. Elle hausse ses sourcils, lui laisse croire qu'elle entre volontiers dans son petit jeu. Il sourit, rit même, un bruit gras et désagréable qui ne vient qu'alimenter ses boyaux qui se tordent dans tous les sens. - Carrément ouai ! » Il jette un œil à ses copains, tend le bras pour l'approcher de la taille de la souriante Cubaine qui n'attend qu'une chose qu'il soit finalement dans l'angle parfait….parce qu'il n'y a pas que pour le jeu qui avait précédemment animé sa soirée qu'elle aime à calculer des trajectoires oh non...

La seconde suivante fait valser l'ambiance qui les entourait et elle se saisit de la main qui l'avait gratuitement agressé et d'un geste déclenche un violent craquement de ses doigts qui se brisent sous les siens. La sensation l'électrise et un sourire véritablement satisfait et amusé, comme rarement elle n'en affiche, vient recouvrir son visage. Le cri de ce gros porc est plus aigu que son rire graveleux et elle serre encore, appuie là où ça fait déjà mal avant de le renverser d'un geste de balayement du pied. La queue à disposition, Freya l'attrape, les dents serrées et l'élan de colère accrue, dirigé même, par la force qui en elle ne dort plus et vient fermement appuyer le bois contre la gorge qui devient silencieuse. Elle n’est plus seul maître de son corps, son Jotünn est là, avide de chaos et de destruction et guide son bras, partage avec elle le pouvoir qu’ils ont en l’instant sur le monde, tout du moins avant que des bras ne s'essayent à l'éloigner par la force. Ce n'est que là qu'elle constate que d'autres entourent aussi celui qui, il y a encore quelques minutes, s'essayait autour de cette table à des traits d'humour.

Elle force un sourire sur ses lèvres, pour la simple et bonne raison que si effectivement elle ne peut nier son propre succès auprès de la gente masculine, elle n’en a strictement rien à faire de rendre qui que ce soit heureux. Après tout elle n’est même pas certaine de pouvoir le faire pour elle-même, alors l’envisager pour autrui ? Impossible.  Freya l’écoute surenchérir sans vraiment faire d’efforts pour croire ce qu’il lui raconte, elle a même un peu de mal à le croire, ce genre dont il fait partit, elle en a vu des dizaines et des dizaines arpentés les clubs et les bars d’Arcadia et elle ne sait que trop bien les discours et belles paroles dont ils peuvent eux-mêmes se convaincre.  L’égo masculin, petite chose à la fois si fragile et destructrice, presque aussi dangereux que la colère d’une femme. Elle lui laisse cependant le bénéfice du doute, loin d’elle l’idée de vouloir lancer un débat sans fin qui ne pourra de toute façon pas être prouvé dans un sens ou dans un autre.  Elle laisse donc ce sujet se tarir doucement au profit du jeu, du moment présent et de cette soirée qui semble finalement pouvoir être un minimum sauvée.

Lorsque Matthew lui explique ce qu’il entendait par l’expression passer sous le billard qu’elle n’avait au passage jamais entendue auparavant et ressemblait à un mélange étrange entre deux autres bien plus connues, elle lui adresse une moue exagérément intéressé avant de lui décocher un mince sourire. Si ce n’est que ça, elle bien prête à accepter ses termes, qui plus est elle est persuadé qu’elle a toute ses chances de le battre à leur petit jeu…elle n’en aura cependant, sans le savoir, pas l’occasion ce soir.

Tout ce déroule rapidement, trop vite, trop intense, elle n’a plus le temps de réfléchir, n’en est même plus capable, uniquement guidée par une colère sourde et silencieuse. Son Jotünn prend le dessus, guide son bras, ses jambes et la force qui électrise ses sens. C’est une sensation euphorisante et excitante à laquelle elle ne résiste pas une seule seconde. Ce sont après tout les seuls véritables moments où elle se sent libre et plus encore…complétement vivante. Ainsi la main qui se pose sur la sienne ne l’extirpe pas de sa torpeur et de l’ébullition démesurée qui a pris possession d’elle, elle continue vient appuyer le socle de la queue de billard sur la trachée de l’homme à terre, son regard plongé dans le sien, lui laissant tout loisir d’en observer la noirceur.

Des mains, cette fois l’arrache à sa proie, la tire en arrière et la maintienne à distance, tandis que l’abrutie aux mains baladeuses reprend souffle, crache l’air qui était resté coincé dans sa trachée. Son teint passe d’une charmante nuance violacée à un rouge un peu plus prononcé et ca la fait sourire. Ouvertement. Les bras qui la tirent en arrière  se font plus revêches et elle reprend soudainement pieds, bien décidé à en découdre, si ces messieurs veulent eux aussi participer alors elle se ferait un plaisir de les faire entrer dans la danse. « Ouhh vous-voulez vous amuser un peu aussi ? Lâche-t-elle effrontément aux deux types qui s’essayent à la maintenir. Matthew de son côté en découd avec un autre molosse et semble parfaitement se débrouiller si l’on en croit la scène qui se déroule sous les yeux émeraude de la jeune femme.  

Des picotements dans le bout de ses doigts l’enfièvrent avant que son coude ne vienne se perdre dans le foie de celui qui dans son dos l’étreint. Elle profite de l’élan pour venir d’un coup sec lui coller la paume de sa main au niveau du nez qu’elle sent se tordre et craquer sous sa peau. Elle esquive le second, se retrouve ensuite non loin de celui avec qui elle avait entamé sa deuxième partie de soirée et qui ne se retient pas de se défendre contre ceux qui l’attaquent somme toute gratuitement. Hey joli coeur, attrape ! » Un sourire évident sur les lèvres, elle lui envoie la queue de billard, échouée encore quelque secondes plus tôt, sur le sol et laisse ses mouvement suivre leur cours : esquiver, attaquer, frapper. Ca l’amuse plus que ca ne le devrait et l’ambiance survoltée du public qui les entoure n’arrange en rien l’euphorie qui l’exalte complétement.  

Elle entend l’avertissement, mais elle s’en contrefiche en tous les cas sur l’instant, les flics sont en règles générale le cadet de ses soucis, elle a eu à faire à eux bien des fois lorsqu’elle était plus jeune, jamais de façon fortuite, toujours loin de l’aide qu’elle aurait pu en retirer. Fort heureusement de ses frasques il ne reste pas grand-chose sur les lignes noircies d’un dossier effacé à sa majorité. Les choses sont toutefois un peu différentes cette fois, elle ne peut pas se faire remarquer, ce ne serait pas là à son avantage pas plus qu’à celle de la Bratva, il lui faut être intelligente et faire preuve de plus de contrôle qu’à l’habitude. C’est sans doute cette fraction de réflexion qui lui vaut de se prendre un coup sec et brutal en plein visage, elle recule machinalement de quelques pas, pousser par l’élan du choc, secoue la tête, légèrement sonné par la surprise, mais prête à en découdre de nouveau.

La motivation lui brûle les veines, le danger ne fait que l’effleurer, semble passer un peu loin d’elle alors qu’elle continue de rendre les coups qu’elle encaisse elle-même. C’est ainsi ce qu’elle s’apprête à faire lorsqu’elle sent une main se refermer sur son poignet, mais elle n’en a guère le temps et se retrouve bien vite contre celui qui se présente comme son seul allié ce soir. La jeune femme pare à sa propre surprise et écoute Matthew, les sourcils froncés. Qu’elle a créé ? Ba voyons. Il a bien de la chance que ce ne soit précisément pas le moment pour lui dire sa façon de pensée sinon il en aurait très certainement pris pour son grade, pas d’inquiétude ceci-dit elle trouvera bien le moyen de lui faire une petite piqure de rappel sur les faits et la bienséance. D’un geste elle se retrouve propulsé sur le tapis de la table alors que trois types énervés se ruent sur eux, enfin du coup sur son camarade qui se fait prendre a parti sans qu’on lui laisse vraiment le choix de ses mouvements, il se dégage pourtant, dévie sur la droite, laissant libre place à Freya pour balancer un véhément coup de pied au milieu du visage déjà rougit d’un de ses adversaires. L’homme titube et tente maladroitement de se rattraper, une main sur le dossier d’une chaise qui ne résiste pas, l’autre coller sur son nez qui laisse échapper une gerbe écarlate qu’elle trouve bien plaisante au regard.

Les sirènes se rapprochent et son jotunn l'urge de mettre les voiles, de détourner le regard du spectacle, qui elle le sait, l'hypnotise autant qu'elle, la satisfaction ressentie devant ce chaos le réveil, l'appelle, il s'en nourrit, y puise une énergie nouvelle. Pourtant, il la pousse aussi au retrait, vers cet autre qui à son tour l'invite à voir ses lumières reconnaissables, qui rebondissent contre les carreaux embués de l'endroit. Il est temps de disparaître. Elle descend de la table, fait claquer les talons de ses bottines sur le sol alors que le temps semble s'être ralenti, elle attrape la main de Matthew et ne lui laisse gère le temps de dire quoi que ce soit, avant de l'entraîner à sa suite et vers la porte des cuisines qui, elle l'espèrent les mènera vers l'extérieur. Chance ou logique c'est finalement le cas, ce genre de bouge sont tous foutus pareil de toute façon. L'écho de voix autoritaires se font entendre un court instant alors que la porte se referme sur la ruelle dans laquelle ils ont atterris. Elle ne court plus, presse le pas, prend les premières intersections qui se présente, forme silencieusement un labyrinthe efficace dans lequel se perdre avant de finalement s'arrêter après quelques minutes pour finalement se mettre à rire. « C’est ce que j’appelle une soirée intéressante ! Elle lève les sourcils, amusé, sourire au coin des lèvres. Y a une superette ouverte 24/24 pas loin, je suis passée devant tout à l’heure, je t’offre le poison de ton choix et un paquet de surgelé si tu veux pas avoir un œil en moins demain ! Ramène-toi ! Ce n’est pas tellement une suggestion qu’un plan déjà formé dans son esprit. Tu te débrouilles pas mal avec tes petits poings dis-donc ! J’aurai pas cru !» Elle hausse une épaule, esquisse un sourire moqueur qu’il ne verra pas et continue de tracer son chemin dans le plus grand des calmes et quand bien même son coeur continue de palpiter d’ivresse.

Spoiler:

Elle ose espérer qu’il ne trouve pas cette soirée parfaitement ordinaire, cela en dirait long sur ses habitudes et ses fréquentations si le spectacle absurde de cette soirée n’avait rien de particulier. La jeune femme n’irait pas jusqu’à laisser entendre que c’était extraordinaire, mais ca avait eut le mérite d’être un minimum divertissant même si elle se serait toutefois bien passer du manque évident de tact de ce gros tas de merde qui avait osé posé ses mains sur elle. Cliché oui sans aucun doute et elle lui adresse un sourire en coin à cette remarque qu’elle ne relèvera pourtant pas.  « À chaque soirée sa nouveauté on dirait, histoire de ne pas avoir vraiment le temps de tomber dans des habitudes barbantes.  Elle s’avance dans la ruelle qui se dévoile progressivement aux lumières blafardes des lampadaires, au loin, les voix s’étiolent derrières eux, tandis que les rugissements familiers des voitures qui filent sur la grande avenue viennent doucement les remplacer.

Le compliment puisque c’est ainsi que la réflexion semble se présenter lui est retourné et elle l’accepte volontiers et sans se faire prier, elle aime comme la plupart d’ailleurs, se faire mousser surtout lorsqu’il s’agit de ses capacités de combat pour lesquelles elle doit bien le dire, elle a travailler d’arrache pied encore et encore jusqu'à maîtriser les douleurs infernales subit par ce corps malmené.  Le secret est là, en tout cas elle aime à y croire, bien que le géant enfermé sous ses frêles épaules ne soit pas toujours de cette avis, elle lui laisse cette volonté, cette idée évidente qu’il pèse dans une balance qui ne pencherait pas nécessairement en sa faveur dans d’autres circonstances ou peut-être que si, elle l’avait après tout déjà fait.  Le secret c’est d’avoir à affronter une foutue patriarchie de merde jour après jour, crois-moi ca à tendance à faire des miracles.  Elle tend le bras comme dans une extension sans aucun sens de sa phrase, elle ne souhaite en réalité qu’orienter le regard de son camarade vers les néons verts qui viennent se présenter à quelques mètres seulement d’eux et indique le parking on ne peut plus sommaire de la supérette dont elle parlait il y a peu et vers laquelle elle se dirige pour des applettes de mise.

Ils ne leurs faut pas franchement très longtemps pour ressortir avec un sac contenant l’essentiel et peut-être même un peu plus, des surgelés pour les yeux azur abimés, une bouteille pour réchauffer les cœurs et un tas d’extra inutiles qu’il avait jugé impératif pour accompagné la téquila d’une qualité douteuse qu’ils avaient dénichés.  Le parc s’ouvre sous leurs pieds et ils viennent s’installer sur une table de pique nique laisser à l’abandon. Je vois que tu as eu une adolescence classique et pleine de danger. Elle laisse échapper un rire amusé, un rire franc et naturel…pour une fois. En tout cas tu n’as pas l’air de retomber dans un cauchemar lointain ! Elle fait glisser un gobelet de carton rempli au tiers, pas de café dans celui-ci, mais le liquide blanchâtre qu’ils ont choisi.  J’espère que c’est pas le toast que tu as choisie, comme t’as pu le constater je ne suis pas une grande fan des gros beaufs à la ramasse qui se croit tout permis ! Prend en de la graine et fait passer les messages à tes camarades Superman !  Elle lève son propre gobelet dans sa direction, ne s’encombre pas vraiment de sel et de citron, peut-être à tort vu le gout âcre de l’alcool, mais tant pis, peut-être pour le prochain. La grimace ne se cache pas et elle fronce le bout de son nez, secoue légèrement la tête, avant de poser le contenant et de venir refermer un peu plus son écharpe autour de son cou légèrement refroidie par les températures extérieures  maintenant que toute cette excitation s’envolait doucement. Du coup tu comptes raconter quoi à tes petits camarades demain à la machine à café ? Une porte ? Un geste héroïque ? »

Ou dans une maison close ? Elle observe le grand brun un instant, doute que ce soit le genre d’endroit dans lequel il se rendrait, même si sa mention des clubs de strip-tease pouvait potentiellement laisse à penser le contraire, elle n’y croyait pas vraiment, il ne semblait pas de ce genre, mais elle ne le connaissait pas alors tout était hypothétiquement possible.  Un mince sourire vient perler à ses lèvres rosées lorsqu’il surjoue sa hâte de se retrouver dans une situation encore plus discutable que celle de ce soir, puis elle laisse glisser ses mains derrière elle, sur le bois érodé du banc sur lequel elle est assise, s’appuyant un peu plus en arrière pour se mettre à son aise. « Pas plus louche que certains bars du centre ville j’ai envie de te dire, les gens sont loin d’être plus classe ou même plus habillé parfois. » Elle lèvre une épaule, lance ça sur un ton extrêmement neutre et posé, comme si elle ne faisait que dévoiler une vérité universelle, ce qui en soit est finalement un peu le cas. La suite fait revenir sur le devant de la scène les congénères de Matthew, ceux-là même qui ce soir avait oublié les limites de la bienséance, limite qui ne leur avaient d’ailleurs probablement jamais été inculqués. Elle ignorait ce qui était le pire, le défaut d’éducation ou à l’inverse le choix d’une domination irréaliste.  « Évidemment que non, je crois qu’arriver au stade où tu t’imagines que tu peux faire ce genre de chose dans le plus grand des calmes, c’est déjà foutue ! Me détendre ? Son regard se fait interrogateur et contraste avec le sourire presque amusé qu’elle affiche, un gloussement rieur ponctue sa phrase avant qu’elle ne reprenne. Nan ca me détend pas vraiment au contraire, mais je vais pas pour autant dire que j’aime pas ça, c’est excitant. Elle lève ses sourcils, lève de nouveau ses épaules dans un geste impertinent. Et puis je sais que je peux leurs coller une raclée, ca m’effraie pas, je suis loin de la victime. Et elle l’était, elle avait bien trop donné dans ce rôle des années durant et s’était jurée qu’on ne l’y reprendrait plus jamais.

La conversation suit son cours, Freya essaye à présent de s’imaginer un Matthew adolescent, un peu rebelle ? Ca avait du sens, bien qu’en toute franchise elle aurait trouver ca peut-être plus intriguant qu’il se fut révéler être de ceux qui ne se font pas remarquer ou peut-être un de ses gamins qui le nez plongé dans leurs bouquins se passionne pour les sciences, les mathématiques ou le moyen-âge, une idée presque clichés finalement, mais le portrait qu’il dresse fait bien plus sens pour le peu qu’elle le connaissait. J’en doute pas, mais une piqure de rappel ne fait jamais de mal n’est-ce pas ? Elle lui adresse un clin d’œil amical avant d’attraper la bouteille et de venir ravitailler leurs verres de fortune. Ne prend pas tes rêves pour des réalités mon grand ! Et puis tu m’as toi même dit que tu avais déjà ton petit harem personnel, tu devrais pas être trop gourmand ! La bouteille retrouve sa place et elle pousse légèrement le verre vers lui, alors qu’il lui tend un quartier de citron entre deux paroles énoncées. Elle s’en saisit, plus pour lui faire plaisir que par véritable envie et le laisse verser quelques grains de sel invisibles à ses propres yeux dans la pénombre de ce parc où ils ont pris place. Si tu me provoques je me vois dans l’obligation d’accéder à ta requête. La blondinette s’amuse de ses propres paroles et alors qu’elle récupère son gobelet elle entreprend de répondre avant de passer à table. Tu as l’air de porter tes collègues dans ton estime dis-donc ! Peut-être que tu devrais trouver une explication plus rocambolesque s’ils ne sont pas fins ! A voir ce que tu peux leurs faire gober. Ca sonnerait presque comme un défi, bien qu’elle ignore à quel genre de personne il a a faire, pour autant elle ne lui demande pas ce qu’il fait dans la vie, n’a pas vraiment envie de trop en avoir sur lui, le mystère et l’ignorance à du bon et elle s’y retrouve parfaitement. Qui plus est, elle n’a très certainement pas envie de voir la question lui être retournée.  A la tienne cow-boy ! Elle lève alors son verre et enchaîne les gestes attendues, puis termine par la même grimace qu’au précédent. Et toi dis-moi t’as appris à te battre où ? »