Winston était dans un parc… Jusqu’à là… rien d’anormal ou d’étrange n’est ce pas ? Il était juste partit courir un  peu… Il était arrivé ici que depuis ….Deux semaines ? Peut être trois. Et il avait toujours l’impression qu’il était tendu comme un fils à linge, pour ne pas dire l’autre terme pour cette expression… Sa sœur avait été agressé il y a environ un mois… et elle leur avait avoué cela qu’il y a trois semaines. Ni une, ni deux, Winston était parti d’Aspen Creek où il faisait une retraite bien mérité pour cette ville de l’enfer.

Après tout, c’était ici qu’il s’était pris un éclair, avant … et depuis il était fou. Il pouvait comprendre des langues étranges, super…il avait des intuitions grandioses … super. Et il ne sentait plus la douleur… qui applaudit ? Bref. Il était venu pour Lisa, et seulement pour elle. Cependant, il ne pouvait pas la surveiller 24h sur 24, surtout quand sa sœur était une femme indépendante qui refusait de se faire avoir par la peur…

Alors que Winston était donc en train de courir en pensant à cela… il passa par-dessus un pont. S’arrêtant un instant pour voir le paysage vert et bleu qui s’offrait à lui, il remarqua qu’une jeune femme était en train de se faire prendre violemment le bras par un homme. Cette ville était vraiment un nid à merde, et c’est ce qu’il jura alors qu’il enjamba le muret pour essayer de combler la distance qui le sépare d’eux…

Il arriva à proximité et observa la scène ... d'abord sans être vue.

Ah le parc, sa verdure verdoyante, ses promeneurs promenant, ses oiseaux....oisillonnants? Son bruit bruyant aussi, mais il parait que c'est comme ça en général dans les lieux avec de la vie vivante, alors...
Le retour du soleil, des beaux jours et de la fraîcheur également. Vivre dans le Maine, ça voulait dire le froid et la solitude l'hiver et l'été, une canicule sans trop de points positifs comparé à d'autres régions. Sophia songeait même à prendre l'air un peu, quitter Arcadia, s'offrir une randonnée au milieu des forêts épaisses de la région. Sauf que la nature sauvage voulait aussi dire les moustiques, et la blonde goûtait peu à l'envie de leur servir de festin.
Elle se baladait juste, ses idées en tête et rien de plus. Des mauvaises langues diront que derrière ses yeux, il y avait surtout de l'air et pas grand chose d'autre mais ces personnes là étaient surtout invitées à se faire foutre en général de la part de Sophia.
Sans le cordialement.

Un joggeur passa près d'elle, le genre du dimanche surtout venu pour exhiber son nouveau survêtement. Au départ elle cru que l'attention de l'homme se portait sur les deux adolescentes qui discutaient un peu plus loin, jusqu'à ce qu'il fasse demi tour.
Lui pose la main sur la partie la plus noble et charnue de son anatomie. Celle en bas du dos. Ah l'enfoiré...

Et quand l'homme voulu aller plus loin, lui attraper le bras dans l'espoir de la convaincre de boire un verre et d'aller chez lui, Sophia le gifla. Le benêt tenta de parler évidemment, sauf que...bah sauf que Sophia ne lui en laissa pas le temps, préférant le gratifier d'un coup de boule avant.

”Enfoiré” grogna la jeune femme entre ses dents. L'homme, lui, hurlait. Parlait de porter plainte. Ce à quoi Sophia répliqua juste par un très beau doigt, très élégant.

”Vas y essaye, légitime défense, c'est toi qui m'a attaqué en premier, mon poulet.”

Et sur le bras de Sophia, parce que sa peau était une stupide peau de blonde qui marquait un peu trop, s'étalait la trace de la main de l'homme. Dommage pour lui. Qui plus est, il y avait eu un témoin la scène, quand bien même Sophia n'avait pas encore senti la présence de Winston qui les avait rejoint...

HRP – Y a un vieux dicton qui dit « vaut mieux tard que jamais » désolée pour le temps que j’ai mis.

Winston avait un sourire sur le visage. Un sourire assez fier, comme il en a souvent quand il voit la « victime » réussir à battre son attaquant. Sa sœur n’avait pas réussi, et l’homme qui l’avait agressé lui avait fait beaucoup de mal. Il était alors ravi de voir qu’une inconnue dans un parc arrive à se démerder aussi bien. Il avait toujours ce sourire de fierté quand il s’approcha de la jeune femme.

- Il a eu ce qu’il mérite !

Dit-il en s’adressant à la jeune femme. Il l’observa un instant pour voir si elle n’était pas blessée. Après tout il avait été médecin militaire… pour garder les gens en vie quand ils sont torturés, mais tout de même, il savait voir une blessure grave d’une bénigne. Et la jeune femme semblait tout à fait bien, malgré les quelques traces sur son bras. Winston chercha dans son sac (parce que sac il avait toujours quand il courait pour parer aux éventualités de la vie) et lui sortit de l’arnica.

- Tenez si vous voulez, ça peut vous faire du bien. Je m’appelle Winston.

Il observa le lieu ou le « combat » avait eu lieu. Une fois, ou deux, dans sa tête, Winston repassa la scène pour y trouver des détails, des choses à redire. Mais le faite est que le résultat était là. Lisa refusait de faire des sports de combat, et ça malgré le fait que Winston la tanne pour qu’elle essaie la boxe, le karaté ou quoi que ce soit d’autres. Avant que son cerveau finisse d’analyser les choses, il reprit en parlant à l’inconnu.

- Vous savez vous battre grâce à un cours ou c’est inné ?

Un homme s'avança pour la féliciter, c'était toujours sympa de voir son travail être reconnu ainsi après tout. La jeune femme retint un ricanement moqueur non pas pour elle, non pas pour lui, mais pour le déchet qui battait en retraite, tête basse. ”Ce pendejo a même pas compris ce qu'il avait mal fait, quel abruti.”

Abruti peut-être, dangereux quand même. Sophia ne faisait jamais grand cas des agressions quelconques, grandes ou petites, qu'elle subissait : la violence du monde, la blonde n'en avait pas peur, pensait même au contraire que cela était dans la logique des choses. Elle était jeune, naïve, féroce, se prendrait un retour de bâton dans la gueule un jour bien sûr.
Pas aujourd'hui.

”Merci Winston, j'suis Sophia.” L'arnica, Sophia disait jamais non. Avec le baume du tigre, cela faisait partie pour elle des indispensables que cela soit collection printemps-été ou automne-hiver. L'autre semblait assez impressionné par ce qu'il avait vu du “combat”. Juste un coup donné comme ça, brutal, sans concession, rien de plus. Sophia ne haussa pas les épaules pour autant, préférant un calme relatif après l'adrénaline des dernières minutes.

”On va dire que c'était une position de yoga un peu plus sportive que d'habitude. A part donner des coups quand je reçois ou menace juste d'en recevoir, je sais pas m'battre. Pourquoi, vous êtes prof de krav maga ou de karaté?”

Si c'était le cas, la jeune femme se préparait à se barrer en courant avec la délicatesse d'une fleur (non). Parce que les cours de sport, ça coûtait cher (elle le savait : elle en donnait) et Sophia voulait pas trop se faire prendre au piège d'un abonnement quelconque, là maintenant tout de suite.

”Bon c'est pas tout ça mais j'ai rendez-vous avec une tablette de chocolat pour noyer ma rage...”

Winston donnait toujours à César ce qui revient à César. Là, la jeune femme avait fait preuve de force, de courage, de determination, et de beaucoup d’autres qualités. Il ne dit pas que les femmes qui se laissent faire le sont ! Bien sur que non, mais il voulait aussi montrer qu’ils n’étaient pas tous pareil. Et il était content de voir qu’une femme arrive à se départir de connard comme ça, sans trop de soucis. Il était juste dommage qu’elle soit blessée dans la bataille.

- je pense qu’il a tout fait de mal.

Depuis qu’il était revenu Winston avait eu son lot de « pendejos » et ça le faisait toujours un peu voir rouge. Parce que c’était à cause d’homme comme lui, qu’il ne pouvait pas dire à une fille dans la rue qu’il la trouvait jolie sans qu’elle se sente agressé. Parce qu’il était trop honnête, il pouvait le dire, et l’avait déjà fait par le passé … Et le regard que la plupart lui avait lancé en retour l’avait blessé. Il lui sourit.

- je ne suis pas du tout professeur.

Position de Yoga ? Le Yoga n’était ce pas le sport ou il fait respirer et se détendre ? Il ne l’avait jamais vu comme un sport qui pourrait être utile pour la défense … mais … justement ça pourrait être une très très bonne idée. Alors qu’elle était en train de lui dire qu’elle voulait partir pour se calmer Winston se reprit.

- attendez ! Vous apprenez où le Yoga ? Vous pensez qu’il y aurait encore de la place dans votre cours ? Votre prof c’est une femme au moins ?

Il se mit à secouer la tête. Il ne fallait pas non plus qu’il se montre trop … trop lui. Parce que sinon, il allait la prendre sur ses épaules et l’amenait à Lisa pour qu’elle lui parle de son cours.

- Ma sœur, elle a été agressé par un homme y a un mois environ. Et elle refuse de faire un sport de combat pour lui apprendre à se défendre parce qu’elle n’aime pas la violence, encore moins l’apprendre. Mais si c’est du Yoga, ça pourrait passer je pense, qu’en pensez vous ?

Oui, on pouvait voir dans ses yeux qu’il venait de trouver la solution au mystère de la création. Il n’avait pas plus besoin de plus. Il fallait que Lisa fasse ça, et elle pourrait se retrouver à se protéger ainsi !

Ah, pas un prof. Bien, un bon point pour Winston, Sophia pouvait se permettre de voir autre chose en lui qu'un ennemi prêt à tout pour lui voler ses élèves, et donc son propre salaire récolté à la sueur de la position du lotus ou de la chandelle, selon l'humeur.
Parfait.
Et la discussion aurait pu en rester là, comme n'importe quelle autre discussion polie (oui Sophia connaissait ce mot) entre deux inconnus, sauf que l'homme renchérit par d'autres questions. Apparemment, quelque chose le travaillait sous cette grande carcasse musclée et bien proportionnée. La jeune femme haussa un sourcil (celui parfaitement épilé, le gauche. Le droit, elle l'avait un peu foiré) et secoua la tête.

”Alors la prof est une femme. Le genre petite mais bien foutue, surtout pour le fessier, et puis du muscle hein faut pas croire. Des grands cheveux blonds et soyeux et des yoga pants qui lui vont à ravir. Tout le monde l'aime, cette prof.” Est-ce que Sophia venait de se décrire tout en se jetant des fleurs? Oui.
Avait-elle honte? Jamais.
Sauf que ce que raconta Winston par la suite, c'était pas marrant, ça donnait pas envie de rire et le visage de Sophia gagna en ombre, sous les mèches de ses cheveux blonds.
On se faisait agresser souvent à Arcadia, elle-même le savait.

”On s'en sortira jamais avec ces gros porcs” marmonna la jeune femme, dégoûtée.

”Le yoga, ça permet pas de se défendre mais c'est bien pour apprendre ou réapprendre à s'écouter soi-même. A recréer le contact avec notre propre corps... Je donne des cours particuliers, j'peux être engagée à domicile et...”

Une étincelle dans son regard, c'était pas là un des fameux moments où il fallait se montrer humaine, à l'écoute?

”Voici ma carte, j'dois gagner mon beurre alors ce que je peux faire, c'est un cours par semaine avec elle s elle est intéressé. Gratuit. J'peux aller jusque deux mois comme ça, après il faudra m'engager pour de vrai. Et peux pas faire plus d'un cours parce que j'ai ceux donnés à la salle de sport aussi, et mes autres clients et... voilà?”

Non pas un prof. Winston aurait pu être professeur … mais après avoir passer quelque temps avec sa petite soeur en tant qu’animateur …. Il avait du se mettre dans la tête qu’aider les gens, c’était bien … leur apprendre des choses … il ne pouvait pas. C’était bien trop compliqué … et chiant au fond. Il n’avait pas envie de devoir apprendre ce qu’il savait, parce qu’il ne serait même pas par où commencer donc …Il préférait ne rien apprendre aux autres, ne pas être un professeur, mais un assistant social, c’était bien mieux pour lui.

Mais ce n’était pas le propos de la discussion. Winston vu sur le visage de la jeune femme que cela la rassurer qu’il ne soit pas professeur, et cela fut suffisant pour qu’il fasse un sourire. Quand la jeune femme présenta la prof de Yoga, qu’il ignorait encore être la femme devant lui, il ne s’imagina rien du tout. Il n’était pas très imaginatif et il prit simplement l’exemple d’une blonde avec qui il avait travaillé. Il papillonna des yeux devant la description qu’il trouvait incompréhensible. Au moins avait telle dit que tout le monde l’aimait … c’était que Lisa pourrait l’aimer aussi non ?

- Non jamais.

Avait il simplement répondu à une phrase qui ne lui était clairement pas adresser. Mais c’était la vérité, les hommes qui agressent sont nombreux. Il en avait connu même des amis à lui, qui penser pouvoir « draguer » de cette manière. Winston n’avait jamais été d’accord et mettait souvent le Houla dans son groupe d’ami. Il prit la carte en écoutant la suite.

- j’avoue ne pas … croire… dans le bien fait de respirer la tête à l’envers sur le sol pour apprendre à se faire confiance. Moi, je sais que ça ne marcherait pas du tout sur moi …

Au bout de trois secondes, il part faire du footing et des tractions quelque part ailleurs … il n’était pas le genre à faire un sport ou il faut être calme et respirant. C’était peut être un cliché, mais il était sur que la relaxation le ferait s’endormir sur le coup, et que le yoga lui donnerait des envies de marathons à cloche pied. Mais lui était comme ça….

- Lisa, elle pourrait peut être, certainement, y trouver son compte. Elle est calme et aime déjà faire de la relaxation. Elle n’aime pas la violence. Elle est anti-violence d’ailleurs …

Lisa lui avait fait la tête pendant un moment quand elle avait su qu’il voulait s’engager dans l’armée … et sa tête avait été encore plus boudeuse quand elle avait réussi.

- Vos cours en salle, je pourrais y venir la première fois avec elle ? Pas pour regarder ou faire du yoga, juste pour m’assurer de la sécurité des lieux ?

Il ne le disait pas, et Lisa allait être certainement contre, mais il allait bien vérifier qu’à l’intérieur elle ne risque rien, et l’attendre en voiture à l’extérieur pour la ramener à la maison…. Et un refus ne sera pas tolérer. Lisa pourrait dire ce qu’elle voulait, Winston avait compris qu’elle était totalement paniquer face à l’homme qui l’a agressé, et voir son frère la détendait, même si elle le disputait encore pour ça.

”Vous savez que vous ne voulez pas, pas que ça ne marchera pas” nuança Sophia.

Le Yoga, la relaxation, ces choses qu'elle enseignait n'avaient rien de magique ou de surnaturel. Que des personnes n'apprécient pas ce genre d'exercices, la jeune femme le comprenait, l'acceptait. Elle-même détestait le jogging, laissant d'autres se jeter dedans à corps perdu pour préférer d'autres activités.
La demande suivante de Winston avait quelque chose d'à la fois épuisant et incongru. Allons bon, Sophia proposait des cours gratuits à domicile pour aider la demoiselle en difficulté au moins un peu, mais l'homme préférait aller voir la salle de sport communale et sûrement critiquer la sécurité du lieu.
Delray Hollow, pas le meilleur quartier, pas le pire non plus : Sophia en connaissait les règles bien sûr, cela aidait, mais la Calavera elle-même tentait d'améliorer l'endroit à présent. Basilio ne ménageait ni ses efforts, ni les moyens, des choses que Sophia ne pouvait voir que de l'extérieur, n'étant elle-même pas un grand ponte de la mafia.

Elle haussa les épaules, secoua la tête. Refuser, une chose que la jeune femme ne manquait pas de faire quand cela allait contre ses envies et ses convictions.

”Non vous ne pouvez pas. Si elle choisit d'assister aux cours de manière normale, alors pas de garde du corps ou je ne sais quoi dans ma salle. Surtout si c'est pour lui communiquer votre stress. Emmenez la, ramenez la en voiture si vous voulez, allez sur les machines de muscu en attendant, mais à moins de prendre part vous même au cours, vous n'entrerez pas dans la pièce.“

Certes, Sophia éprouvait de l'empathie pour la jeune victime néanmoins elle devait penser aussi aux autres élèves du cours également.

Il observa la jeune femme quand elle lui sorti un phrase bien trop philosophique pour lui … oui pour lui c’était philosophique, mais n’oublions pas que certaines matières avaient totalement étaient oubliés par notre cher Winston… et ça très rapidement. Les langues déjà, ce qui était donc cool pour son pouvoir nouvellement obtenu, et toutes les matières trop compliques comme la philosophie ou l’histoire…

En histoire, il dormait car ce qu’il s’était passé dans le passé ne l’intéresser pas. Savoir que la capitale de la Mongolie ce n’était pas Pantaouchsnock il s’en fichait comme de l’an 40. Les langues ? Une question pouvait avoir plusieurs réponses. Là où les maths, et les sciences en général, 2+2=4 et il n’y avait pas à chercher plus loin.

- Vous avez peut être raison.

Il ne veut pas. Mais il ne pensait toujours pas que cela aurait un quelconque effet positif sur lui… et si sa soeur lui demandait de faire du yoga avec elle ? Il allait devoir apprendre à faire la position du lotus ? Rien que d’y penser, il avait déjà envie de dormir. Mais il ne préféra rien dire.

- Pas un garde du corps, un frère inquiet. Mais vous avez raison encore une fois. C’est juste que … quand j’ai appris pour son aggression il était déjà trop tard, et je ne peux pas imaginer que ça recommence.

Il n’était pas sur qu’il ne ferait pas péter une bombe dans le commissariat de police la plus proche si l’homme qui a fait du mal à sa soeur recommence et qu’ils ont rien fait pour l’attraper et en faire du pâté.

- Il y a des machines de course à proximité ? Cela pourrait être une idée en effet. Depuis mon accident on m’empêche de faire du sport comme je le veux alors ça pourrait être sympa.

Ses parents et soeurs refusaient qu’il se remette à faire des courses, des marathons et tout ce qu’il faisait avant pour garder une activité sportive dense. Maintenant il avait le droit au jogging… mais il avait bien envie de reprendre la muscu entre autres et quoi de mieux que de le faire.

”Un frère inquiet ne doit pas pour autant agir à sa place” coupa Sophia. Pour un peu, la jeune femme en montrerait presque les crocs à son tour.
Elle comprenait les inquiétudes de Winston, seulement c'était à sa petite soeur d'apprendre à gérer l situation, pas à lui. Ironiquement, Sophia était prête à lui faire la leçon sur l'indépendance des femmes, le fait qu'aucun traumatisme ne les réduirait jamais au silence et autres trucs du même genre, mais la blonde évoluait par le même temps dans un milieu extrêmement masculin de par sa mafia.
Un milieu où elle acceptait de fermer sa gueule et de baisser la tête, où l'on pouvait la traiter de pute sans qu'elle n'hausse un sourcil parce que hé, ça marchait comme ça, c'est tout.

”On peut jamais prévoir les choses à l'avance, surtout pas les agressions même si les médias disent le contraire avec leurs conneries sur les tenues. Ecoutez, je fais gaffe : si mes cours l'intéressent, elle est libre de les suivre et je peux surveiller que rien ne vienne la heurter et qu'elle ait sa petite bulle de bien être pendant que vous faites le hamster géant qui tourne dans une roue à côté.”

Enfin si les appareils assez antiques résistaient à l'homme. Parce qu'un des tapis de course avait sûrement connu Jésus soit dit en passant, oui oui Jésus.
Des cheveux longs, une barbe, tout à fait, celui là. Et qui venait en claquettes d'ailleurs, l'abruti. Claquettes chaussettes...
Le Messie? Que dalle, messie le footballeur était jamais venu lui, non. On parlait de Jésus, Jésus Da Silva, le mec de soixante balais qui était champion de boxe amateur dans sa jeunesse et venait s'entraîner dans cette salle avant de passer la quarantaine. Sur un des tapis de courses donc, oui.
Comme quoi ils étaient vieux.
Pourquoi, vous imaginiez qui?

”Z'êtes encore un sacré mastard malgré votre accident comme vous dites, c'est important de prendre soin de soi, c'est cool. Vous verrez si vous aurez envie d'essayer un cours vous aussi, on sait jamais. Parfois, il y a des passions qui se découvrent...”

Et, histoire de bien ponctuer sa phrase, Sophia se fendit du sourire le plus innocent au monde. Oui oui tout à fait, c'était on ne peut plus crédible bien sûr.
Evidemment.

Winston savait bien qu’il ne devait pas agir à sa place … mais sa soeur était tout à fait le genre de personne à faire en sorte que tout le monde pense qu’elle va bien… alors que lui, dormant dans la pièce à côté, l’entends quand elle pleure ou panique en plein milieu de la nuit… il savait qu’il ne devait pourtant pas se mêler mais c’était tout de même plus facile à dire qu’à faire.

- J’ai l’impression que je vais en perdre la tête de toute cette histoire. Je sais bien que ce n’est pas à cause de sa tenue, mais … Savoir que ma soeur risque quoi que ce soit, ça me fait froid dans le dos, et ça me glace le sang.

Il savait qu’il ne pouvait pas la garder avec lui. Cela ne tiendrait qu’à lui, il la suivrait même à son travail en la suivant comme un garde du corps … il lui avait même proposé. Un garde du corps qui n’a pas besoin d’être payer, et qui ne la trahirait certainement pas … mais il semblerait que l’idée n’avait pas plus à sa soeur, puisqu’elle lui avait dit que s’il osait faire cela, elle ne lui parlerait plus pendant au moins une semaine … Winston avait décidé qu’une semaine c’était trop long pour risquer quoi que ce soit … mais il n’avait tout de même pas envie de la laisser…

Il avait ce besoin impérieux, vitale, énorme de trouver un moyen de la protéger envers et contre tout, et même du petit moustique suceur de sang venu l’emmerder dans la nuit. Ses soeurs étaient toutes sa vie. Ses parents aussi, mais les parents devaient mourir avant les enfants, et ne risquaient rien perdu dans leur ville au fin fond de la cambrousse. Ses soeurs, elles, étaient plus … oh disons le impulsif, téméraire, inconsciente que lui quand son hybris prenait le pas sur ses principes.

Bien que Winston ignore tout de son hybris et ne pouvait donc pas faire cette comparaison pour le moment. Alors qu’il allait répliqué, il reçu un SMS. C’était la sonnerie de sa mère. Il sortit son téléphone, pour y lire une chaîne stupide qui prévoit une malédiction à toutes les personnes qui ne répondent pas. Il renvoya son téléphone au fond de sa poche en se disant qu’il allait devoir avoir une discussion avec sa mère sur ça. Winston se baissa et montra une des nombreuses cicatrices qui couraient sur son corps, celle ci, sur son genou permettait à la fois à la créa d’avoir une action en plus dans le défi, mais aussi à Winston d’argumenter son propos.

- J’en ai pas eu qu’un seul d’accident, selon les médecins la douleur devrait m’empêcher de me mouvoir correctement, mais grâce à un mystérieux hasard je vais parfaitement bien.

Il fit un sourire à la jeune femme. Ce sourire à la Colgate qu’il savait si bien faire et qui marcher tellement bien sur son visage. Après tout, elle venait de le surnommer … comment déjà ? Mastard … Or, il était presque sur d’en savoir la définition.

- Pour ce qui est d’essayer votre cours, pourquoi pas, mais je ne suis pas sur que de me traiter de gros m’aidera à me sentir à l’aise pour venir dans votre cours. Je ne dis pas que je ne pourrais pas prendre un chemin de travers, et venir comme par magie assisté à vos cours, je vous dois bien ça pour vous remercier. Promis je serais un élève gentil comme Neville !

Il ne précisa pas tant qu'elle n'était pas Ombrage parce qu'il ne voulait pas que la jeune femme se sente offensé. Comparer n'importe qui à cette femme serait une insulte trop énorme pour Winston qui ne préféra pas le rajouter, même si ça le faisait rire.

Sophia haussa un sourcil, elle avait utilisé le terme “big” pas “fat” étant donné qu'elle soulignait la carrure imposante de l'homme. Avait-il compris autre chose? En ce cas, cela était son problème à lui.
La mention d'accidents multiples ne la fit pas ciller. Elle aimait se croire dure, insensible, habituée à la violence, Sophia. Elle aimait se croire petite teigne poussant comme une mauvaise herbe sous le tutelage de la Calavera, sans rien pour la faire frémir, sans rien pour l'effrayer.
Tu parles...
Aussi fière soit-elle, Sophia n'était que Sophia (et un peu plus peut être). Elle ne tremblait pas de Winston simplement parce que l'homme ne représentait aucune menace pour elle et le montrait bien avec ses cicatrices et son humeur.
Dans son orgueil à elle, Sophia pensait que cela était parce qu'elle était invincible.

”Pas d'pot pour les blessures.” se contenta de répondre la jeune femme, l'oeil faussement blasé. ”Faites comme vous voulez pour le cours du moment que vous suivez les règles.”

Ironiquement, Sophia et son insolence portaient le respect en grand...hé bien... respect? Si l'homme était ancien soldat, la jeune femme n'avait aucun problème à se faire sur son sens des règles et du devoir.

”Il y a de la musique, des gens, parfois ça discute fort avant et après le cours, faut que votre soeur soit au courant. Mais personne l'attaquera. On fait comme ça alors, vous me l'amenez semaine pro et vous attendrez sur le tapis de course? Parfait...”

Elle hocha la tête, ses cheveux blonds en profitèrent pour voler au vent. Tout était dit, et le jogging de Sophia n'était malheureusement pas fini.

”Je dois y retourner, l'entraînement tout ça tout ça... passez une bonne fin d'journée en ce cas.”

Surtout si par la suite il en venait à payer l'abonnement de sa soeur au club de yoga. A partir du moment où la personne en face de soi avait un carnet de chèques utilisable, il était de bon augure de lui souhaiter longue et prospérité.
Et générosité.

Winston n’était pas le genre à être outré par les pensées des autres sur lui. Il était plutôt le genre à qui ça passait au dessus … ou alors qu’il retenait pour un jour le ressortir comme jamais. Il aimait bien ça. Être la malédiction personnelle d’une personne .. pas qu’il l’utilisera un jour contre Sophia, vu qu’à sa tête, il avait compris qu’elle ne se sentait pas coupable. Dommage. C’était pratique (et pas très gentil de la part de Winston de toute façon). Il aimait bien être la personne qui intimide, qui fait peur, et qui demande des comptes. Maudissant les gens qui ne rentre pas dans le droit chemin, cette technique était très utile pour les SDFs qui refusent de l’écouter quand il leur dit de faire attention à eux. Il tenait à eux et savait que la plupart ne le faisait pas.

Il rit à la manière de la jeune femme de lui dire qu’il avait pas de pot. Si c’était aussi simple. Il faudrait qu’il s’écrive cela sur un tatouage ou sur sa stèle. « Pas d’pot, il est mort ». Cela pourrait être très drôle, mais il ne dit rien en sachant que ses soeurs ne supportaient pas quand il énonçait l’idée qu’il allait mourir un jour… et de préférence avant elle.

- Je suivrais les règles, je n’ai pas envie de creuser ma propre tombe. Je mettrais ma main à couper que ma soeur me tuerait si je ne le fais pas de toute façon.

Voyait il un peu sa soeur comme un dragon ? Un peu quand il s’agit de lui, mais c’était une des raison pour laquelle il avait besoin de faire attention à elle… il ne pouvait pas la laisser se faire avoir par un connard de première qui lui veut du mal. Il nota le rendez vous auprès de cette femme … qui plus il y pensait, plus lui faisait penser à un Roudoudou. Vous savez ce monstre tout rose, tout gentil, mais qui aime ce qu’il aime. Il est têtu, et facilement abordable. Il fit un sourire. Il aimait bien les pokemons comme beaucoup d’enfant, et cette ressemblance sortit de nul part lui fit esquisser un sourire.

- Bonne journée à vous aussi.

Alors qu’il se retourna, il vit au loin une personne qu’il connait que trop bien… C’était son ami, mort au combat … la raison qui l’avait poussé à venir ici avec sa soeur au départ juste pour être animateur. Alors qu’il se retourna pour demander à la jeune prof si elle aussi elle voyait le fantôme, ce dernier disparu dans un battement de cils. Cette histoire venait de lui glacer le sang. Des pieds à la tête. Il était totalement incapable de bouger alors qu’il observait le lieu où était avant son ami sous forme de … spectre ?

- Arrête ton délire mon vieux, tu es pas dans un film d’horreur.

N’empêche que ça l’obligea à regarder plusieurs fois avant de pouvoir se décider à partir. Il n’avait pas non plus envie de passer son temps à regarder derrière son épaule. Il soupira quand il rentra chez lui pour se jeter dans les bras de sa soeur.