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We were hungry before we were born ft Delsin

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We were hungry before we were born ft Delsin - Mer 11 Avr - 18:57



Memory comes when memory's old. I am never the first to know. Following the stream up north. Where do people like us float. There is room in my lap. For bruises, asses, handclaps. I will never disappear. For forever, i'll be here. Uncover our heads and reveal our souls. We were hungry before we were born (@feverray// beerus)
☆ Delsin &
Senua


Comme tous les vendredis soirs, elle entre dans le fast-food à 19 heures, commande un café noir, en boit une gorgée qui semble lui lacérer l’œsophage et puis plus rien. Le temps se fige soudainement le long de ses membres prisonniers d’une immobilité à en glacer le sang. Bien que sa venue soit progressivement devenue une habitude, cette dernière demeure étrange. Aucun contact visuel, aucun contact tactile, aucun contact verbal. Comme une statue de pierre qui ne peut s’exprimer, piégée dans cet état que sa nature lui a imposé. Un comportement déstabilisant, c’est le moins que l’on puisse dire. A 21 heures, la cliente reprend une gorgée de sa liqueur, fronce les sourcils et avale péniblement ce qui stagne dans sa bouche. Les heures se mettent à nouveau à défiler sans qu’elle ne manifeste un autre geste. Même ses doigts scrupuleusement entrelacés autour de l’anse de la tasse ne bougent pas d’un millimètre. Ils ne sont pas collés mais en ont tout l’air. Tout est une question de perception. Les 120 minutes qu’il faut à l’aiguille de l’horloge pour faire deux fois le tour du cadran, défilent à toute allure devant ses yeux quand elles semblent interminables pour d’autres. C’est que l’immortalité peut se révéler bien longue. A 23 heures, Senua boit la dernière gorgée de son café bien qu’il lui en reste encore. Elle ne termine jamais, prenant bien soin de toujours laisser quelques centimètres au fond.

Un autre rituel. Une autre bizarrerie qui justifie davantage les regards curieux des employés. Ils chuchotent sur son passage, questionnent sa présence, finissent par quitter les lieux. C’est aux alentours de minuit que le tête à tête commence. Quand il traverse le couloir séparant la cuisine de la salle principale pour venir fermer les portes d’entrée. Quand il lui signale que le Kahuna Burger est désormais fermé. C’est pour ce moment, que chaque vendredi soir elle s’assoit sur un des tabourets du comptoir. Pour ce moment, que sa gorge ingurgite le poison obscur qui effleure ses lèvres. Pour ce court moment qui lui appartient. Pourtant, la cliente se contente de partir sans prendre la peine d’engager la conversation. Un simple coup d’œil dans sa direction suffit à le saluer. Un simple coup d’œil suffit à l’alerter. Elle reviendra, elle revient chaque fois mais tôt ou tard, il passera à table. Si Delsin ne s’en doute pas actuellement, cela finira par venir. Une petite voix lui murmura qu’il est dans le viseur de La Calavera. C’est bien la raison de sa venue régulière, de son attitude inquiétante, de son silence pesant. Quand il s’agit des enfants maudits, son talent se révèle dans toute sa splendeur. La sicaria les flaire pendant des semaines, croise leur chemin sur d’innombrables routes, décortique les détails les plus insolites de leur vie. Devient la menace sourde qui plane au-dessus de leurs têtes.

Elle pourrait tout aussi bien tenir un flingue sur leur tempe, lever la sécurité sans appuyer sur la détente et attendre jusqu’à ce qu’ils craquent… mais où serait le plaisir ? La traque est son leitmotiv, sans cela, ses missions ne valent rien. Sans cela, ses efforts sont vains. Ainsi, Senua s’approche doucement mais surement de sa nouvelle cible. Bien qu’il semble correspondre à n’importe quel individu lambda, son instinct lui certifie que ce n’en est pas un. A croire qu’il dégage quelque chose d’autre. Quelque chose de spécial. C’est difficile à expliquer mais à force de les chasser, les écorcher, les tuer et les disséquer, elle parvient presque à les reconnaître. Ils portent en eux la marque des ténèbres. Et ce, même s’ils ont le visage d’un ange. Quand elle devine sa silhouette à l’embrasure de la porte, l’irlandaise s’apprête à se lever pour partir. Sauf que ce soir, sa routine est brutalement perturbée. En effet, deux hommes font irruption dans le fast-food, complètement trempés. Il doit probablement pleuvoir des litres d’eau à l’extérieur, néanmoins elle est persuadée qu’ils ne sont pas là pour se réchauffer. Leurs gestes saccadés trahissent leurs arrières pensées. Face à cet élément inattendu, l’humaine décide de ne pas bouger tandis que la créature observe la situation, devinant ce qui va se produire dans les secondes à venir. Tic tac, tic tac. Le monstre a les dents qui claquent.

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We were hungry before we were born ft Delsin - Jeu 12 Avr - 14:29

We were hungry
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« Elle est encore là. » Qu’il beugle en entrant dans la cuisine précipitamment. « Elle ne commande pratiquement rien et reste à sa table pendant des heures. » Excédé mais pas suffisamment audacieux pour chasser cette cliente qui semble apprécier l'atmosphère de ce fast-food saturé par les odeurs de graisse et de mal bouffe. Drôle d'ambiance pour savourer quelques boissons. Le serveur dépose la commande à l’entrée et disparait ensuite. Le nez pointé sur la viande encore crue, il n’en mène pas large, Delsin. Quelque chose remue au fond de ses entrailles, le besoin de prendre ses jambes à son cou sans plus attendre. Il y a quelque chose de glaçant dans ces yeux qui coulissent contre sa nuque quand il traverse l'espace principal afin de fermer la boutique. Depuis qu’elle fréquente leur établissement, elle a dû comprendre l’horaire du cuistot, chargé de la pire corvée. Nettoyer les ustensiles de cuisine minutieusement et donc, terminer son service après les autres. Pas de coïncidence dans cette attente quasi maladive. Elle tente de lui faire passer un message, qu'il sache qu’on l’observe, appuie bien sur l’évidence en demeurant affreusement silencieuse, le cul posé sur son siège. Insupportable et toujours invérifiable comme théorie. Rentrer chez lui est devenu une sacrée corvée depuis que le rituel s’est répété. La prédatrice peut tout aussi bien le suivre jusqu’au pas de son domicile ou décider de le prendre à revers sur le chemin. Le paranoïaque n’a aucun mal à détecter le danger. Pourquoi a-t-elle jeté son dévolu sur cette proie ? Il aimerait bien le savoir. Un regard vers ses paumes abimées. Il aura beau les détériorer, chercher à répandre le mal pour qu’elles cessent de propager le bien, en guérissant des plaies, c’est toujours là. Ce don improbable, incompréhensible qu’il n’a pas voulu. Si c’est pour cette raison qu’elle le harcèle de cette manière, alors elle va rapidement être déçue en voyant qu’il est incapable de s’en servir correctement. Peu importe, il ne peut rien y faire pour l’instant alors il se repenche sur sa tâche.

Il a encore le chiffon au bout des doigts, racle les lipides concentrés en d’immondes tâches sur sa table de travail quand la clochette retentit. Le panneau indique la fermeture mais certains aiment tant que ça défier les interdits qu’ils se pointent juste à ce moment-là. Il soupire, le mortel en délaissant sa besogne pour mieux sortir de sa pièce et accueillir les maudits clients qu’il ne servira pas. L’amertume gerce les lèvres, les mots s’en échappent sèchement. « La cuisine est fermée, je suis désolé. » Les prunelles s’attardent sur le textile imbibé, la dégaine de chien mouillé des captifs de la pluie. « Vous ne pourrez pas rester longtemps ici. » Qu’il leur explique à ce constat. Il a déjà reposé sa paume sur la paroi menant à son antre quand le plus petit des deux extirpe un flingue de sa veste et le braque sur lui. Le second a bondi vers la brune pour l’attraper à la gorge. Un couteau sous le menton de la belle et le canon de l'autre toujours braqué sur la poitrine du prophète. Avec lenteur, ce dernier lève les mains vers le ciel en signe de paix. Son ton désabusé le surprend lui-même. « Vous voulez l’argent, je suppose. » Parfois son courage se manifeste sous cette forme. De la simple lassitude. A croire qu’il a tout vu ou presque, qu’il n’est plus à une emmerde près. C’est un peu le cas à vrai dire. « La caisse, ouais et plus vite que ça sinon on refait le portrait de la petite dame. » L’iris vide se plante sur l’arme. Peut-être qu’elle n’est même pas chargée. Toujours dans la contradiction, ce foutu névrosé. La peur nourrit ses nuits et disparait quand l’action s’installe. Sa petite bande a peut-être déjà quelques effets positifs sur son attitude d'apeuré. « J’ai pas la clé. C’est le patron qui la garde. La caisse est dans son bureau qui est lui aussi sous clé. » Son opposant se rapproche de lui. « Tu te fous de moi ? » Un haussement d’épaules. « Je peux vous montrer où ça se trouve, c’est à l’étage. » L’hésitation s’empare du braqueur tandis que l’autre tient toujours fermement la trentenaire contre lui. C’est vers elle que l’attention de Delsin se porte. L’inconnue dont il se méfie comme la peste, embarquée dans la même galère que lui. Quelle foutue ironie.

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We were hungry before we were born ft Delsin - Mer 18 Avr - 21:50



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☆ Delsin &
Senua


En l’espace de quelques secondes, le fast-food devient la cible d’un profond désespoir. Si profond qu’il chamboule la raison, propulse la pulsion, force l’abandon. Si profond que les esprits faibles ne parviennent à lui résister. C’est ainsi qu’elle les considère, ni plus ni moins. Comme les rejetons de l’humanité, les déchets de la société. Il ne suffit pas de respirer pour vivre, il faut se battre pour mériter sa place. De toute évidence, ils ont loupé le chapitre sur la guerre spirituelle au profit de la bêtise éternelle. Cela l’agace profondément, leur présence ne faisant guère partie de son plan. Il est désormais question d’improvisation. Ainsi, lorsque la menace se déploie aux alentours, la créature recherche instinctivement une arme en vue de se défendre. Hélas les couverts tranchants se sont volatilisés, elle ne dispose que d’une petite cuillère. L’humaine s’en empare discrètement pour la faire glisser dans la poche de sa veste, bien déterminée à l’utiliser à la première occasion. « Lève-toi. » Pour l’instant, l'oupyr obéit sans témoigner le moindre signe de résistance. Témoin passif des évènements qui se déroulent sous ses yeux, la conversation l’incite à croire que ce genre d’incident se reproduit souvent. En effet, le cuisiner ne semble pas alarmer par la situation et se montre conciliant pour ne pas dire blasé.

Tout le monde finit par se diriger vers les escaliers afin de grimper à l’étage. Quand soudainement, le silence anormal est brisé par une mélodie étrange. Senua se met à rire sans retenue, sans relâche, bien incapable de se retenir plus longtemps. Une réaction qui ne fait pas l’unanimité au sein du petit groupe. «  Qu’est-ce qui te prend ? »

Ses nerfs ne sont pas en train de lâcher sous la pression, elle est simplement amusée par le ridicule de la situation. « Pardon, ce n’est vraiment pas le bon moment mais … » Un large sourire se dessine sur le creux de ses lèvres. Le suspense prend d’assaut les murs qui semblent trembler d’impatience. «  Vous avez oublié de lever la sécurité. » Annonce inattendue, elle profite de ce moment de surprise pour agir. Tandis que l'un rectifie son erreur, l’autre relâche légèrement sa pression, lui donnant la possibilité d’inverser les rôles. La lame du couteau l’effleure de quelques millimètres mais ne cause aucun dommage sur sa peau. L’irlandaise ne cherche même pas à la récupérer et s’empare de sa propre arme. Avant qu’il n’ait le temps de saisir l’ampleur de la situation, elle lui enfonce sa petite cuillère sous le globe oculaire. Un geste brusque et il s’envole à l’autre bout de la pièce. « Lâche ton canif. » Elle aurait très bien pu les hypnotiser dès leur arrivée au Kahuna Burger mais s’est volontairement abstenue de le faire. Pourquoi ? Pour le plaisir, le frémissement, l’adrénaline. Senua ne supporte pas l’ennui, il lui faut de l’action afin de se sentir vivante. C’est l’un des désagréments de l’immortalité. Le corps ne veillât plus mais l’esprit lui, continue de s’amenuiser. Il est nécessaire de le maintenir stimulé, éveillé. Sinon c’est la fin, la dépression, la folie, la mort assurée.

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We were hungry before we were born ft Delsin - Mar 24 Avr - 1:46

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Le temps se suspend à chaque nouvelle parole, chaque nouvel acte posé. Les deux braqueurs appartiennent à une espèce qui ne réfléchit qu’une fois le mouvement exécuté. Des impulsifs qui ne tissent pas un plan très élaboré afin d’obtenir l’objet convoité. Ou plutôt les liasses de billets contenues dans la caisse. Le leader a posé le canon du flingue dans le dos de Delsin, l’a obligé à se tourner juste avant en agrippant son épaule. Devant le cuistot, l’escalier et derrière lui, l’embout de l’arme qui rentre dans les omoplates ainsi que la femme toujours menacée. Il est pas spécialement héroïque, tout juste suffisamment humain et sensible pour s’inquiéter du sort de la brune une fois qu’il sera à l’étage. C’est toujours rassurant de se savoir accompagné face à la menace. Sous peu, il apprendra que finalement, ça n’a rien de réconfortant d’être piégé face au danger avec Senua Campbell. D’un pas aussi las que sa voix jusque-là, le captif enjambe la première marche. Le rire résonne derrière lui subitement. Suffisamment angoissante par sa seule présence pour que ce son massacre l’échine du prophète en y déployant un frisson d’effroi. L’instinct ne trompe pas. La voix grimpe ensuite. Et tout s’enchaîne dès que le revolver déserte la colonne vertébrale de l’employé. L’américain n’a pas le temps de faire face à la scène qu’elle s’est déjà plus ou moins terminée. Le tableau se conclut sur la menace de la furie et l’incrédulité des cambrioleurs. L’orphelin sait seulement que ses appréhensions antérieures étaient fondées. Trop réactive et trop agile pour n’être qu’une cliente en mal de compagnie. Déglutition compliquée pour celui qui n’aimerait déjà plus que foncer vers la porte d’entrée. Les bras ballants, il se contente de fixer les protagonistes à tour de rôle sans savoir quoi faire lui-même. Le cerveau à l’arrêt et les paumes moites face à au spectacle. Il regrette plus que jamais de ne pas embarquer son pistolet avec lui quand il quitte son modeste logis.

L’autre a relevé son colt pour viser leur opposante. « T’as rien trouvé de mieux qu'une cuillère ? » Qu’il ricane, le boss, en ayant pourtant la poigne incertaine. Il a le bras qui remue sous l’effet d’un tremblement. Pas préparé à ça. Pas préparé du tout d’ailleurs. « Si tu veux, on partage le butin avec toi, ok. » Qu’il invente le type qui n’a toujours pas relâché le canif. Il ne le pointe plus sur la trentenaire ceci dit. « T’es malade ou quoi ? On va pas refiler du fric à cette nana. » Désaccord entre les deux alliés. Le coursier tente de se faire oublier, glisse vers la sortie mais se fait très vite capter par l’homme armé. Ce dernier lui attrape le bras, le tire vers lui pour poser le canon sur sa tempe cette fois-ci. « Tu veux jouer à ça ? » Qu’il la provoque, le mec qui tient toujours son flingue. Son collègue ne parait pas enchanté par cette réaction. A contrecœur, de ce fait, il fait tomber son couteau, comprenant qu’il ne pourra compter que sur lui pour sauver son œil. Et Delsin, au milieu de ce massacre, se demande si c’est vraiment comme ça que ça va se terminer pour lui.

Alors que la lame échoue brutalement au sol, le chef change de cible et vise la main de l’oupyr. Le réflexe du capturé fait dévier la trajectoire. La tête cogne le menton de l’adversaire et la balle se fiche quelque part dans le mur à quelques centimètres de la femme. Avant qu’il ne réalise la portée de ses actions, le solitaire tente de désarmer le fou furieux. Les doigts compriment le poignet, font tout pour dénouer la poigne autour de la crosse mais l’autre se défend avec une rage viscéral. Le mortel se prend plusieurs coups dans les côtes mais il a appris à les encaisser avec sa bande. Un second tir retentit alors, il file droit dans le plafond. Aux prises avec le tireur, l’humain se demande à nouveau si tout cela sonne sa propre fin. Au moins, aura-t-il cherché à briller une dernière fois avant de sombrer. Sa volonté de l’emporter baisse déjà, il abandonne avant même d’avoir totalement essayé. Son antagoniste le plaque contre un mur proche. Ce qu’il s’est passé pour les témoins ? Aucune maudite idée.

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We were hungry before we were born ft Delsin - Mar 24 Avr - 17:31



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☆ Delsin &
Senua


Le temps est une notion bien abstraite que les heures, les minutes et les secondes ne pourront jamais contenir en leur sein. Il dépasse de loin l'entendement. Telle une onde qui ondule à chaque recoin, il est partout et nulle part à la fois. Un grain de sable au milieu du désert. Un océan dans une simple goutte d'eau. Un siècle de vie qui défile à tout allure et un instant qui se fige littéralement. C'est un paradoxe pour l'esprit, une chimère pour la pensée.

La créature aperçoit les balles les unes après les autres comme si elles bougeaient au ralenti. Pourtant, leur vitesse de propulsion l'empêche d'anticiper leur trajectoire. Seule l'intervention du mortel lui permet d'éviter l'impact. Un geste curieux qui provoque en elle une profonde incompréhension. Néanmoins, la réflexion devra attendre, la situation exige une réaction rapide pour ne pas dire immédiate. Fort heureusement, les opérations désastreuses sont devenues sont leitmotiv. Une source puissante de motivation. D'un bref coup d'oeil, l'oupyr évalue les différentes variables qui font peser la balance. Après un calcul furtif, l'humaine décide de neutraliser l'otage qu'elle retient par le bout de sa cuillère pour avoir le champ libre. Exit le globe oculaire qui valse à l'autre bout de la pièce, il lui faut s'occuper de l'homme armé. En effet, ce dernier menace directement la vie de sa cible. Or si quelqu'un doit tuer le prophète, ce n'est pas un vulgaire braqueur dont le nom n'évoque aucune réputation. Elle s'en chargera personnellement. « Lâche ton flingue cabrón ! » Sa menace devient légitime quand la lame aiguisée du couteau caresse la peau de son cou. Et plus précisément, la veine jugulaire interne. Sienna s'est empressée de ramasser le canif pour avoir un moyen de pression. Le coup du couvert ne fonctionnant qu'une fois malgré sa réussite.

« Avant que je ne recouvre le visage du garçon de cuisine avec ton sang » Bien que son apparence lui confère sans nul doute trente-huit ans, certains détails trahissent son véritable âge. A commencer par ses expressions d'autrefois qui ne sont plus utilisées, ses manières étranges qui provoquent les murmures sur son passage, ou encore ses lacunes considérables face aux technologies nouvelles. L'époque des lettres avec les stylos plumes en étain lui manquent terriblement. Elle déteste les téléphones, les ordinateurs, les caméras de surveillance. Tout ce qui complique son boulot au quotidien. « C'est bon, calme-toi. » Il finit par s'avouer vaincu, laissant tomber l'arme sur le sol. L'humaine le regarde s'exécuter mais son attention est happée par les cris de l'infirme cherchant toujours à récupérer son œil. Un moment d’inattention qui lui coûte cher puisqu'elle se reçoit un coup de coude dans la mâchoire. Quelques secondes après, le chef du binôme enchaîne les volées pour la désarmer. Manœuvre réussie puisque le couteau lui glisse des mains. « Ramasse le calibre. » Senua a tout juste le temps d'informer son complice d'infortune que son corps est projeté contre le mur. La violence éveille le monstre qui s'agite à l'intérieur, prêt à sortir à l'extérieur.
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We were hungry before we were born ft Delsin - Mar 1 Mai - 1:08

We were hungry
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La gueule écrasée contre le mur, Delsin, il peine à comprendre comment il en arrive toujours à des situations compliquées. A croire qu’il attire emmerde après emmerde. Né sous une mauvaise étoile et juste trop couillon pour se sortir de cette malédiction. Il est convaincu d’être responsable de cette malchance. Après tout, ne fait-il pas tout pour accumuler les risques ? Travailler dans un quartier malfamé, trainer avec une bande de bagarreurs, s’entourer si peu de personnes de confiance qu’il se retrouve toujours seul pour affronter l’avenir. Oui, il court toujours après son péril. C’est sans doute bête. C’est même carrément débile. Mais voilà, le cuistot se trouve là, à se manger le mur et à compter le nombre de ratés que son cœur alarmé produit au fond de sa poitrine. Il se demande bien quand le coup va partir. Il espère juste que ça ne sera pas trop douloureux, qu’il ne le réalisera même pas. Résolu à crever là, l’homme ne se débat même plus du tout. Quand la pression exercée sur sa carcasse s’amenuise, que les cris et voix s’entremêlent, il a la sensation de ne pas se trouver ici, d'être ailleurs. Loin, bien loin de tout ce bordel. Quand le canon déserte son dos, il en reste d'ailleurs hagard. Confus, l’agressé tourne un peu la nuque pour assister au massacre. L’œil qui roule, l’autre qui rampe pour le récupérer en hurlant à la mort. Cette vision macabre promet de lui fournir plus d’un cauchemar dans les nuits à venir. Il en a l’estomac retourné, les mains encore plus moites et la pupille affolée. Les yeux se détournent de ce triste spectacle pour se poser sur sa sauveuse. Il assiste au retournement de situation, reçoit l’ordre mais reste figé durant de longues secondes face à l’injonction. Les tripes prennent le dessus, les méninges repartent. Il saute sur le flingue en même temps que le type, il se prend un coup dans la pommette. Un autre dans l’arcade sourcilière, le sang s’écoule déjà contre sa tempe. Mais encaisser, il a appris.

Le coursier parvient à atteindre l’arme et la relève en direction du braqueur. « Vous dégagez d’ici et vous nous foutez la paix maintenant. » Le souffle court, la voix rauque et le bras tendu tremblant. Seul l’œil témoigne de la férocité. Son opposant lève les mains, il a un léger sourire moqueur. « Tu n’oserais pas faire ça, gamin. T'as pas ça en toi. » Il le teste. Comme on l’a toujours testé, Delsin. En le frappant, en l’insultant, en le rabaissant depuis qu’il est enfant. Trop faible, trop pauvre, trop lâche. Toutes ces images passées se bousculent dans sa tête jusqu’à ce qu’il ne puisse plus s’entendre penser. Le premier tir atteint la guibole du malfrat. Le second se fiche dans son épaule. La rage a pris le dessus. Parfois, il se demande s’il n’abrite pas un animal au fond de ses entrailles. Une entité détachée de sa conscience qui se réveille quand tout en lui se désagrège. Tout ce qui a pourri juste là, au fond de son ventre et qui a envenimé son parcours chaotique. Il n’a plus rien d’humain avec la colère déformant ses traits. Il ne va pas jusqu’à l’achever, il se contente seulement de le maintenir le contact visuel en tournant autour de sa victime afin de s’approcher de la femme échouée. Le pied éloigne le canif durant la manœuvre, histoire de ne pas les tenter. Il s’agenouille ensuite près de Senua pour vérifier son état. Finit l’absence de lucidité. Maintenant, il se demande bien ce qu’il doit faire. C’est pour ça qu’elle doit être consciente. Pour l’aiguiller.

Plus paumé qu’auparavant, l’américain secoue légèrement sa comparse en tenant toujours en joue leurs antagonistes. Doit-il appeler l’ambulance d’abord ? Ou la police ? La paume continue d’être secouée par les frémissements qui massacrent l’entièreté de son organisme. Que va-t-il leur expliquer ? Que doit-il leur expliquer ? Ses pensées s’orientent vers son passage en centre fermé pour délinquants. Ça doit être noté quelque part dans son casier. Est-ce que ça suffirait à l’envoyer en prison ? La peur l’oblige à réévaluer le port de l’arme. Il avise le carnage, les deux impacts dans les membres de son adversaire et l’autre qui tient son globe oculaire dans sa main, chiale recroquevillé sur le carrelage. Mais qu’est-ce qu’il a fait ? Au moins, ce malfrat vit toujours, il peut s’estimer heureux. Qu’elle lui murmure la créature au fond de ses entrailles. La paume non réquisitionnée par le pistolet s’acharne à agiter l’épaule de son acolyte. Il n’a vraiment pas envie d’être seul pour affronter tout ça.

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We were hungry before we were born ft Delsin - Sam 12 Mai - 16:13



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☆ Delsin &
Senua


L’espace d’un instant, elle regrette presque sa venue quotidienne, craignant d’être tombée sur le plus grand looser de l’histoire de l’humanité. Pire encore, de l’univers. En effet, la créature ne conçoit pas cette attitude désinvolte qui l’agace profondément quand l’humaine perçoit la terreur qui l’habite inéluctablement. Cela ne fait aucun doute : la situation le dépasse complètement et la paralysie est une réaction tout à fait normale si ce n’est légitime. Le cerveau est complètement affolé, incapable de donner un message clair au corps alors les muscles se figent sous la pression exercée. Ainsi, la victime devient complètement immobile, dans certains cas cette dernière cesse même de respirer. Elle espère sincèrement que ce ne soit pas le cas, et surtout, qu’il ne tombe pas dans les vapes. Manquerait plus que ça ! Ramasse cette fichue arme. Elle n’a pas le temps de lui parler, bien trop occupée à bloquer et esquiver les coups qui pleuvent à une vitesse folle. Son agresseur est aussi enragé qu’une bête sauvage cherchant un moyen de s’enfuir. Il parvient finalement à l’atteindre quand son coude rencontre sa mâchoire avec une telle force que l’arrière de sa tête heurte violement le comptoir. Inerte sur le sol du fast-food, ce qui se passe ensuite devient étranglement flou à ses yeux. A croire que sa vision vient de prendre un sacré coup également. Il ne lui reste que son ouïe pour suivre le déroulement des évènements. Elle pense percevoir un bourdonnement récurrent mais il s'estompe au bout de quelques secondes. Comme les coups de feu ayant percé le silence de la nuit.

« Ne pointe pas le canon vers moi à moins que tu ne veuilles me tuer. » L’oupyr retrouve ses esprits au milieu du vacarme ambivalent. Exit les paroles rassurantes et les gestes réconfortants, elle ne compte pas lui remettre un oscar pour avoir sauver leur peau. C'est mal connaître l'ancêtre. « Pose ce flingue avant de rameuter tout le quartier. » Rapidement, elle reprend contact avec la réalité et évalue d’un coup d’œil la situation actuelle. Ayant l’habitude de gérer des cas similaires, Senua est consciente d'un fait important : si les tirs n’ont probablement pas alerté les habitants aux alentours parce que c’est une mélodie ordinaire pour leurs tympans, il y a toujours un risque de voir débarquer les autorités dans l’heure qui suit. Néanmoins, la créature se relève sans paniquer et se dirige naturellement vers le survivant pour l'attraper par le bras et le tirer vers une banquette immaculée. « Viens t’asseoir, nous allons avoir une petite conversation avec notre ami. » Elle regarde Delsin quelques secondes avant de reporter son attention sur le malfrat qui tient fermement son globe oculaire au creux de sa main. S'il savait ce qui l'attend, le pauvre. S'il savait. « C’est très simple, je vais lui poser les questions, si les réponses ne me plaisent. » Et là sans prévenir, Senua attrape un de ses doigts pour le tirer en arrière avec une brutalité chaotique mais une précision inédite. L'os de la phalange craque dans un bruit aussi répugnant qu'inspirant.

S'en suit un cri strident. Un cri à s’en arracher les cordes vocales. Un cri qui ne perdure pas le moins du monde l’oupyr prenant place sur le banc libre. Elle relâche sa prise pour effleurer sa propre mâchoire contusionnée, se retenant de grimacer. « Je ne peux pas m'en occuper seule alors tu vas devoir me filer un coup de main. » Ce n'est pas vraiment une proposition, ni une requête, ni même un ordre. C'est davantage une suggestion qui ne laisse entrevoir qu'une option profitable : celle de la collaboration. Dans le cas contraire, ce ne sont pas dix petits doigts qui vont se retourner sur eux-mêmes mais bien vingt. Un calcul simple. Une décision irréversible. Un choix erroné. « Qui est au courant de votre plan foireux ? » Senua ne lui adresse pas un regard, obnubilé par le sang sur ses mains. Elle meurt d'envie de s'en abreuver, juste une petite goutte mais éprouve un certain plaisir à se retenir afin d'amplifier son appétit. « Pe.. pers... personne. » Il balbutie comme un enfant apeuré à défaut de parvenir à aligner trois mots à la suite formant une phrase grammaticalement correcte. « Tu trouves qu'il est sincère ? J'ai l'impression qu'il se fout de notre gueule... » Peut-être qu’il dit la vérité, peut-être qu’il ment, pour l’instant c’est sans importance. Il lui offrira un autre hurlement de supplice. Parce qu'elle a bien l'intention de tester Delsin à ce moment précis, consciente de profiter d'une occasion de titiller ses limites. Et ce, afin de lui montrer qu'il peut aller bien au-delà. Qu'il peut utiliser la noirceur tapis dans son âme. Tout le monde possède des ténèbres, tout le monde possède un bouton pour les réveiller. Il suffit d'appuyer dessus. « J'ai l'impression que tu dois faire ton job Delsin Price sinon je vais devoir faire le mien. »

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