« Okay darling. Ce soir, toi et moi, on va… Disons… arranger ta situation amoureuse désastreuse. Rendez-vous au IL CASTELLO DEL LAGO à… disons 20 heures. D’accord mon chou ? Ne sois pas en retard et par pitié, tu ne viens pas en converses. » La mordorée n’a guère eu le temps de rétorquer en relevant ses prunelles céruléennes que déjà, sa collègue de travail – de quelques années plus âgée qu’elle – s’en était déjà allée, faisant claquer ses talons sur le carrelage de leur lieu de travail commun. À peine la bouche ouverte le temps de quelques secondes, que déjà se referme, abasourdie par la prise de décision pour laquelle elle n’a pas eu voix au chapitre. Et puis, qu’est-ce qu’elles ont ses converses ? Noires, confortables et surtout, capable de s’aligner avec pratiquement n’importe quelle tenue. Coup d’œil vers ces dernières, avant de finalement hausser les épaules non sans marquer une moue boudeuse toutefois, pour mieux reprendre l’étude du crâne qu’elle tient délicatement entre ses phalanges gantées. Pas de meurtre pour cette fois-ci, ou tout du moins, pas à ce siècle, mais une étude anthropologique pour laquelle elle semble se passionner bien malgré elle : il faut dire que la civilisation aztèque, bien qu’intéressante, ne fait pas partie de ses sujets de choix. Pourtant, la voilà, penchée sur la table avec l’intérêt piqué au vif, et ce, pour les trois prochaines heures… Ou jusqu’à ce que son mentor ne la jette dehors, pour raison sociale citée précédemment.

Aussi, xx marmonnements plus tard, une serviette sur ses cheveux trempés, une senteur de « NUIT ÉPICÉE » (spécialement importée de France) en ambiance et un air de jazz pour adoucir les mœurs… la belle ne put que se retrouver devant son armoire, l’index posée sur ses lèvres encore dépourvues de maquillage, visionnant une à une les diverses tenues en suspension sur les cintres. C’était finalement une robe noire aux bretelles fines qui s’était portée volontaire, s’ajustant parfaitement à la taille de sa partenaire, pour que ses jambes fuselées se parent de bottines à talons. Si son amie venait lui reprocher les bottines, elle lui enfoncerait les talons au fond de la gorge ! Le reste de l’apparence n’eut qu’à suivre le mouvement, la chevelure bien lissée pour un maquillage léger. Quant aux breloques féminines… seul son bijou de main vint naturellement se glisser sur la gauche, la dominante, celle avec laquelle elle extirpa de son sac à main un baume nourrissant au miel pour ses lèvres. 19h30. Tout juste le temps nécessaire pour se rendre à Little Italy, glisser les clés de sa voitures au portier et se laisser totalement submerger par l’émotion de la nourriture.

Vu sous cet angle, la soirée ne pouvait que promettre d’être sympathique, bien que l’on ne put que se poser la question suivante : comment arranger une situation amoureuse désastreuse en allant au restaurant avec une collègue de travail ? Une fois encore, la blonde ne put que laisser cela au hasard, ou tout du moins entre les mains de son amie. Une erreur de débutante : ne jamais faire confiance à ses amis ! Car à peine eut-elle donné le nom de la réservation au maître d’hôtel que celui-ci la conduisit directement à une table pour deux déjà occupée. Et pas par n’importe qui ! Horreur, enfer et damnation éternelle ! PROFESSOR SNAPE. En chair et en os. Serviteur du Seigneur des Ténèbres aux cheveux gras et au caractère irritable. Si l’on ne pouvait que s’accorder sur le fait que la chevelure de Matthew Snape était impeccable et toujours bien coiffée, en revanche, on pouvait véritablement associer le caractère épouvantable de ce dernier au personnage secondaire de la série Harry Potter. Pis encore, Saërá était persuadée qu’il en était l’inspiration indubitable. Glissant son charmant popotin sur le siège en face de lui, la jeune femme ne put que darder ses prunelles dans celles de son vis-à-vis. « Laissez-moi deviner, Irène vous a invité sous prétexte de vouloir arranger votre vie amoureuse déplorable ? » Dindons de la farce… Jusqu’au bout. « J’espère qu’elle a promis de régler la note, parce ce que je compte bien commander chaque plat de ce boui-boui et la mettre sur la paille pour le reste du mois ! »

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Une nouvelle fois, il c'était fait avoir. Bien des gens avaient de la peine pour la situation du capitaine de la police et tous s'entendaient très régulièrement a lui présenter de nouvelles célibataires. Même si parfois cela se soldait par quelques rencontres supplémentaires, cela n'allait pas plus loin que ça. Matthew était marié a son travail et ne pouvait se laisser aller a une vie de couple qui lui prendrait de son temps. Il aimerait, il ne pouvait le nier, mais c'était également un point faible que les gens pouvaient utiliser et retourner contre lui. Irène lui avait encore une fois proposé une soirée avec elle et son conjoint ainsi que l'une de ses amies. C'était sa deuxième tentative du genre. A chaque fois que Matthew lui demandait un service, il se retrouvait dans ce genre de nouvelle situation. Autant dire qu'il en demandait le moins possible a cette dernière sinon il serait souvent invité au restaurant a rencontrer de nouvelles personnes.

Sans se douter du nouveau traquenard, il se rendit au dit restaurant avec un peu d'avance. Conne a chacune de ces rencontres, il était sur son trente et un. Il aimait ce genre de vêtements, c'était bien loin de l'uniforme réglementaire. Costard noir, chemise blanche, cravate noire également. Rien de transcendant vous noterez, mais il s'y plaisait bien. Il fut néanmoins surpris lorsqu'il s'installa a la table qu'elle n'était que pour deux. Voulait elle donc juste parler avec lui ? Ou était ce le piege ultime qui se refermer sur lui ? Il dégaina son iPhone et envoya un message a la concerné alors qu'une voix s'élevait a son intention. Il grimaça intérieurement tout en posant son smartphone et en regarda l'invitée de marque. Saërá Løseth, comment Irène pouvait croire que ces deux la pourraient bien s'entendre ? Depuis de début, c'était une relation bouillante ou les deux ne mâchaient pas leurs mots l'un pour l'autre. Il se mit néanmoins a sourire, ironie de la situation oblige.

« Pas le moins du monde ! Je l'avais mise au défis de tenter de me faire passer la pire soirée de ma vie ! Je pensais qu'elle serait plus inventive qu'un restaurant, mais vous inviter a sa place. J'avoue qu'elle vient de mettre la barre très haute ! »

Des mots doux, toujours entre eux. Apparemment, ils venaient de se faire avoir en beauté.

« Bien joué le coup de la robe et des talons. On ne croirait pas que vous êtes une stagiaire tout droit venue du lycée. Installez vous, elle nous offre au moins la bouteille de champagne. »

Son portable avait sonné pour le lui annoncer. Il n'allait pas cracher sur une bouteille offerte lui en tout cas.

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Il était à parier que la créature à la chevelure d’or allait faire payer sa collègue et amie pour le mauvais tour joué cette nuit. Snape… SNAPE ! Le type insupportable, à qui l’on avait envie de coller une baffe pour son manque de savoir-vivre, à qui l’on préfèrerait offrir un petit chiot pour qu’il cesse sa mine d’enfant perdu. Même l’officier boutonneux en charge de répondre aux appels d’urgence de la police aurait été plus agréable à supporter que ce vieillard aigri. L’inimitié remontait pourtant depuis un moment, et l’un ne manquait pas d’envoyer paitre l’autre. A quel moment cette joute verbale était passée aux yeux des autres comme une tension positive à exploiter ? Preuve en était qu’il débutait déjà les hostilités, non sans ce sourire qu’elle ne rêvait que de lui effacer. « Oh je vous en prie Servilius, vous même n’y croyez pas un instant. Je suis la marraine du fils d’Irène… Vous pensez bien que c’est une faveur qu’elle pense vous rendre. » Le sourire narquois sur le bord des lèvres, alors que déjà, elle s’accorde le droit de voler un morceau de pain dans la corbeille pour en enfourner un petit morceau entre la barrière rosée, et ce, sans jamais quitter l’homme de ses prunelles céruléennes. « Quoi qu’elle doit vraiment avoir pitié de vous et de votre âge avancé pour vous présenter une fille qui en a moitié moins. Vous êtes vraiment si désespérant que cela ? » Ne put-elle finalement que laisser échapper avant de pencher la tête sur le côté suite à son laïus. « Mmmh. La bouteille de champagne hein ? » La mine pensive, tandis qu’elle fouille dans la poche de sa veste, qu’elle ne tarde plus à quitter pour lui démontrer l’étendue du reste de sa tenue, pianotant rapidement sur ce dernier un petit message à l’intention de l’entremetteuse. Sans doute un texte ressemblant substantiellement à celui-ci : « Vieille garce, il te faudra plus qu’une bouteille de champagne pour m’infliger la compagnie du terrible mangemort aux cheveux gras ! » Une réponse qui ne se fit guère attendre, sans doute animée par la curiosité de la rouquine, et un rire amusé l’accompagnant. « Ah ah ! Moi j’ai obtenue la totalité de mon repas gratuit ce soir ! » Souffla t’elle enfin contre son vis-à-vis. « Mais elle maintient la bouteille de champagne. Cela dit, s’il vous faut de l’alcool pour parvenir à vos fins… vous devez être terriblement mauvais. »

Nouvelle attaque gratuite, et son visage qui se perd déjà derrière le menu du restaurant, l’œil concentré sur la gourmandise à venir. « Au moins, si vous continuez à me prendre pour une lycéenne, je peux me considérer sauve de toute éventuelle tentative de flirt de votre part.  » Une soirée avec le flic le plus chiant de toute l’histoire de l’humanité… C’était un fait qu’il lui faudrait forcément consigner quelque part. C’était presque dommage qu’elle ne tienne pas de journal intime… Pour un peu, elle aurait certainement prit plaisir à écrire le déroulement de la soirée. Qu’à cela ne tienne, peut-être prendrait-elle le temps d’en écrire un au lendemain. Pour l’heure, elle ne pourrait que se contenter de faire travailler sa mémoire. Ce fut un serveur guindé qui se présenta à eux, pour prendre les commandes. « Hmmm. Je prendrais un Cromesquis d’Oeuf de ferme & Truffe Noire en entrée, l’entrecôte et haricots verts en plat principal… Pour le vin, je laisse monsieur choisir. » Dégagea t’elle délicieusement, non sans porter l’attention du serveur sur  son vis-à-vis, offrant à ce dernier un sourire taquin, peut-être légèrement charmeur, avant de repousser une de ses mèches en arrière de sa main gauche.

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Il aurait apprécié une autre personne, voir même qu'Irène vienne toute seule. Il n'était jamais mauvais de pouvoir discuter avec ses connaissances, ses amis sans autres personnes tout autour d'eux. Cela permettait de faire plus amples connaissances, de parler de choses bien moins sérieuses ou au contraire, bien plus sérieuses. Néanmoins, Irène avait roulait dans la farine les deux personnes qui se trouvaient à présent à table. Ils ne s'appréciaient pas vraiment, ils se cherchaient tout le temps. Sûrement était-ce cette sorte de compétition entres eux deux qui avait poussé la collègue à faire ce genre de bassesses. La discussion fut salée dès le début, mit en œuvre par Matthew dès qu'il ouvrit la bouche et bien entendu perpétué par la blonde qui ne mâchait jamais ses mots. Elle aimait à le comparer à un personnage de livre pour mieux l'embêter. Manque de chance, il n'avait jamais prit le temps de regarder les films, encore moins les livres, ainsi donc ce genre de petites actions n'avaient que très peu d'effets sur lui. Il haussa les épaules pour la suite des attaques, sur l'âge et tout le reste.

« Qui sait, elle m'a déjà présentée des femmes de son âge, vu que ça n'a pas fonctionné, elle doit penser que je préfère les jeunes ou alors... Elle pense qu'un homme mûr pourrait vous calmer plus facilement. Vous feriez des cheveux à bien des hommes j'ai l'impression. »

Quelques échanges de messages avec l’intéressée et la jeune femme a même gagnée son repas gratuit en plus de la bouteille de champagne. Il fallait dire qu'Irène connaissait plutôt bien le penchant du capitaine à profiter de la boisson lorsqu'il terminait ses journées ou soirées de travail. Que c'était en quelque sorte la seule façon pour lui d'aller dormir la nuit, en anesthésiant dans l'alcool.

« Non, Irène connaît juste mieux mes goûts en matière d'alcool que de femmes. Mais je ne peux pas la blâmer sur ce point la. Je ne vous force pas le moins du monde de la boire, elle me conviendra amplement. »

Le menu était complet, il y avait de tout et surtout beaucoup de bonnes choses. Matthew aurait bien pioché dans un peu de tout, mais préféra rester dans les spécialités du restaurant. Il baissa son menu aux propos de la jeune femme.

« Pas d’inquiétudes, je ne fais pas dans la pédophilie non plus. »

Nouveau tacle, il se remet à lire son menu jusqu'à ce qu'ils commandent. Il laisse la jeune femme commander et un sourire s'étire sur son visage à la belle perche qu'elle lui tend à nouveau.

« Je prendrais la table d'hôte et pour ce qui est du vin, votre bordeaux sera parfait! De l'eau gazeuse pour la jeune femme ici par contre, elle n'a pas l'âge encore malheureusement. »

Si le serveur pouvait croire que c'était un couple, il allait vite comprendre que ce n'était pas le cas, comme tous les autres invités. Elle n'avait donc pas encore vingt et un an? Bien entendu que si, mais elle avait un véritable visage de porcelaine et il devait l'avouer, elle paraissait très jeune, même si sa robe la rendait bien plus femme que gamine désagréable. Il leva son verre à la blonde en face de lui.

« Finalement, cette soirée risque d'être plus animée que prévue. Santé. »

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Il fallait croire que la soirée risquait d’être longue… très longue. Elle aurait pu y mettre fin à l’instant même où elle avait aperçu la mine rabougrie de Snape, mais c’eut été laisser passer une occasion en or de l’asticoter un peu plus. Mieux encore, en dehors du cadre du travail où ils devaient malgré tout se tenir pour ne pas entacher leur fonction respective. Ici, en cet instant, aucune limite. D’autre part, elle devait faire payer à Irène ce coup bas. A quel moment l’entremetteuse s’était-elle laissé séduite par l’idée que sa petite protégée et le type insupportable qu’était le capitaine de l’ACPD pouvaient former un couple assorti ? Ne pouvait-elle se contenter de dîner avec elle, de l’emmener boire quelques verres dans un bar où elle se serait faite draguer par quelques pauvres types qui n’auraient pas même eu la chance de voir sa petite dentelle ? Evidemment non. Irène ne faisait jamais rien au hasard. Peut-être était-ce dû à la dernière conversation qu’elles avaient eu ensembles à propos du dit mâle, après un énième asticotage. Qu’avait-elle osé lui rétorquer après que la rouquine soit venue lui demander ce qu’elle pensait de lui ? Ah oui. Les mots lui revenaient à présent : agréable à regarder, sérieux dans son travail, mais le caractère digne d’un jötunn en pleine indigestion. Sans doute était-ce cela qui avait induit en erreur. Ferme ta bouche la prochaine fois qu’on te demande comment tu trouves quelqu’un ma belle. Retour à la réalité, où les joutes verbales étaient de nouveau à l’honneur, le regard détaillant l’homme sans la moindre retenue, en passant par sa tenue… bien différente de celle qu’il ose arborer lorsqu’il vient aux nouvelles meurtrières. « Et vous vous portez volontaire ? Comme c’est attentionné de votre part. J’ignorais que vous attendiez votre première calvitie avec tant d’impatience. » De nouveau ce sourire narquois. Il n’y a en vérité pas plus calme que la jeune demoiselle aux prunelles couleur du ciel en plein jour… Mais sitôt que l’on vient la titiller, il faut s’attendre à une réponse bien sentie. Snape avait eu le malheur de la comparer à une lycéenne pré-pubère, elle lui avait rendu la pareille dans la foulée, sans même se fier aux conséquences. On ne pouvait rien lui reprocher : elle faisait son travail, et elle le faisait plus que bien. L’anthropologue principal n’avait rien à condamner sur ses procédures, tout était toujours en ordre, et soigneusement consigné lorsqu’elle partait. Saërá aimait son travail, au moins tout autant que celui qui consistait à s’introduire chez autrui pour emprunter sans date de retour déterminée un collier de diamants.

Pas de réponse en lien avec la bouteille de champagne. Sans doute ferait-elle l’effort d’en déguster un verre, mais elle ne doutait pas un instant qu’il ne s’agirait que d’une vulgaire piquette. Les goûts de luxe s’entretiennent avec le temps et l’éducation. Si son père n’était pas milliardaire, il possédait toutefois un patrimoine suffisamment important pour que la jeune femme ait grandit dans un certain luxe. Les millésimes n’étaient de fait pas à portée de tout le monde. Menu baissé, et de nouveau, cet étirement de lèvres qui pourrait bien s’avérer agaçant à la longue. « Tant mieux, j’aurai peur d’épuiser un vieillard comme vous avec la fougue de ma jeunesse. Cela m’ennuierait qu’une crise cardiaque vous emporte. » Pas le temps d’en dire plus hélas, que le serveur se présente à eux. Si elle rend la carte avec élégance, c’est ce moment que choisit son diable de rancard pour en rajouter une couche, tandis que le serveur porte sur elle une toute nouvelle attention. Attrapant son sac, ce fut en quelques secondes qu’elle extirpa son permis de conduire, qu’elle tendit entre deux phalanges à leur majordome attitré. « Veuillez l’excuser, mon mari vit très mal ma demande de divorce. Il faut avouer qu’il est très difficile à vivre, et son alcoolisme ne l’a pas vraiment aidé à me garder. » Un clin d’œil vers l’intéressé, tandis que déjà, l’autre lui rend sa carte, rassuré sans doute par son âge, s’éloignant d’un air pincé, sans doute abasourdi par ce couple bien mal assorti. « Je vous le concède, je sens que cela va être très amusant… Chéri. »

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Il y avait toujours de quoi rêver mieux pour une soirée, une personne que l'on ne connait pas, ou encore une personne que l'on connait bien et avec qui on s'entend. La, des la première rencontre entre ces deux la, ça n’avait pas fonctionné et ça n'allait surement pas s'améliorer vu les piques, les pieux même qu'ils pouvaient se balancer a la figure d'entrée de jeux. Irene devait bien rire d'eux depuis chez elle. Il se demandait comment elle en était arrivée a ce genre de conclusions. M'enfin, ils étaient la, ils avaient la bouteille d'offerte et le repas pour Saërá. Ils allaient en profiter pour se détester encore plus, voir jusqu’où l'autre était capable de tenir, manger et boire a l’œil.

« Ce n'est même pas se porter volontaire. Je suis ici, j'y reste. »

Il passe sa main dans ses cheveux, se confortant dans l'idée de la calvitie ne l'atteindrait pas. Pas encore en tout cas ! Il ne pu malheureusement pas répondre a la remarque sanglante et pleine de confiance de la jeune femme. Interrompu par le serveur, il lui aurait bien fait comprendre que la fougue de la jeunesse ne durait qu'un temps et que ce n'était certainement pas elle qui le mettrait au tapis sur ce genre d'affaires. Néanmoins il n'irait pas jusqu'a le lui démontrer par a plus b, car ce serait impardonnable et comme s'il couchait avec l'ennemie. Encore une fois. Il avait tendance ces derniers temps a faire des choix assez louches en terme de femmes par rapport a son statut de capitaine de police. Matthew se mit a rire devant le serveur en voyant le permis de la jeune femme pour prouver son âge et aussi sur enchérir sur un bien joli mensonge ! Lui, se marier avec elle ? Erk. S'en était presque de trop et le pauvre homme comprenait qu'il était... tombé sur une bien drôle de table.

« Elle n'a pas vraiment tort, mais faut se la supporter au quotidien et autant vous dire que tous tomberiez dans l'alcool avec une toquée pareille. Merci en tout ca. »

Il redonne le menu au serveur qui n'attend pas son reste pour partir donner la commande. Il ricane a la prononciation du mot chéri dans la bouche de la blonde. Il sert finalement un peu de champagne a cette dernière le temps que le reste n'arrive. Il garde néanmoins quelques manières avec cette dernière.

« Je comprend en vous voyant chérie pourquoi je ne cherche pas a me caser et a fonder une famille. Aussi belles soient elles, elles apportent autant leurs lots de bonheurs que d'emmerdes. Je suis surpris qu'Irene puisse faire une telle erreur de jugement. Elle qui est pourtant douée pour discerner le bon du mauvais. Probablement son fantasme refoulé sur les hommes en uniformes ? »

Autant parler de la personne responsable de tout ca.

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Une pause dans la joute, tandis qu’elle continue d’observer son vis-à-vis… Dommage qu’elle ne puisse se lever pour lui tourner autour, c’eut été l’occasion de voir jusqu’où il était allé pour un rancard arrangé. Avait-il mit du parfum ? Il ne s’était pas rasé en tout cas, preuve qu’il entendait faire comprendre à l’éventuelle future madame Snape – pauvre d’elle – qu’il n’était pas prêt à toutes les concessions. Tant pis, elle le saurait peut-être en fin de soirée, s’ils parvenaient à se supporter suffisamment pour quitter le restaurant en même temps. Là, dès lors, elle aurait encore plus de matière à se moquer de lui lors des prochaines rencontres. N’était-ce pas là le rêve de toute Saërá qui se respecte ? Pour l’heure, elle ferait avec ce qu’elle avait sous la main. Quoi qu’il en demeure, elle ne put retenir l’étincelle de triomphe dans son regard dès lors qu’il vint passer sa main dans ses cheveux, sans aucun doute en réponse à sa propre pique. Les hommes et leurs cheveux… pires que des femmes quelque part. « Vous êtes venus tout de même en pensant rencontrer une énième éventuelle compagne, ce n’est pas rien dites-moi… » Vint-elle souffler sous un rire amusé, avant de finalement glisser un nouveau petit morceau de pain entre ses lèvres. « Et en costume-cravate en plus… Je vais saluer l’effort, cela met votre… hmm et bien disons plutôt vos épaules et votre torse en valeur. » Oui, un compliment, alors qu’elle tapote des phalanges sur le set de table, déporte son regard ailleurs, jusqu’à l’arrivée du serveur.

« Oh je t’en prie chéri ! Je t’ai demandé une chose ! Une seule ! Un enfant ! A tes yeux, c’était comme te demander la lune, et je suis persuadée que même elle, tu aurais pu me l’offrir plus facilement ! » Jeu d’actrice, et déjà la petite larme qui perle au coin de l’œil gauche, avant qu’elle ne l’efface du bout d’une phalange, plantant de nouveau ses prunelles dans celles de son adversaire, profitant de l’instant où le serveur s’éloignait enfin, se penchant légèrement pour attraper la coupe de champagne servie, la levant légèrement comme pour porter un toast à son époux fictif. La nouvelle tirade l’amuse, lui arrache un début de rire, tandis qu’elle s’accorde une gorgée du pétillant – pas trop mauvais soit dit en passant – pour mieux reposer le verre sur la table. « Et pourtant… vous êtes là. C’eut été quelqu’un d’autre à ma place, je suis persuadée que vous auriez fait un effort surnaturel pour ne serait-ce que lui plaire un minimum. Manque de chance, c’est moi, et je n’ai pas l’intention de quitter ma place. Pour reprendre vos mots… je suis ici et j’y reste. »

« Et je vous rappelle, ou je vous informe peut-être, qu’Irène est mariée à un pompier, le fantasme de l’uniforme est assouvi depuis un bail. Mais allez savoir, il faut croire que notre joute verbale doit cacher une tension sexuelle si intense qu’elle s’est dit qu’il serait bon de nous voir ensembles. Ou peut-être s’attend t’elle à ce que nous soyons totalement différents en dehors du travail… du genre civilisés. » Nouvelle bouchée de pain, avant qu’elle ne repousse de sa main gauche bijoutée sa chevelure blonde, peu docile, en arrière. « Mais soit, puisque nous sommes ici, autant que nous fassions… connaissances. »

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Il était vrais qu'il était venu plutôt bien habillé. Matthew appréciait sortir de ses habitudes, ne plus porter l'uniforme, faire autre chose, être quelqu'un d'autre, pas ce capitaine de police qui nuit après nuit se perd dans l'alcool, seul ou accompagné. La jeune femme va presque même lui faire un compliment sur le fait que ça puisse le mettre un peu plus en valeur. C'était presque inatendu comme paroles, mais il préférait ne pas trop s'en réjouir. Il ne savait pas trop comment cette femme pouvait être véritablement et elle pouvait très bien se moquer de lui, comme ses cheveux habituellement.

« Disons qu'à chaque fois qu'Irène me rend un service, elle insiste pour que je participe à ce genre de soirée. Hormis ce soir, elle arrive bien souvent à cerner mes goûts. Merci pour le... compliment? Et encore, vous n'avez pas vu mes fesses, apparemment, elles font un malheur. Je n'ose pas faire de compliment en retour, j'aurais bien trop peur de devoir vous porter si vous belles chevilles venaient à trop enfler et ne pourraient plus vous supporter. »

Entendons nous, il n'allait pas dire que la blonde en face de lui était elle aussi très charmante, cela lui ferait bien trop de mal! Il était comme ça, il ne cherchait pas non plus à plaire à toutes et à tous, il était policier et se battait continuellement avec tout le monde. Criminels, politiques, journalistes et même policiers. Il avait perdu espoir d'être un Héro acclamé comme Siegfried à son époque. Trop de choses avaient changées et ce monde était bien trop compliqué et pourri dans bien des sens. Revenant à son repas par la jeune femme jouant la comédie à la perfection, il devait lui avouer une chose, elle savait faire passer les émotions. Pauvre serveur, il aurait un bon pourboire pour une soirée aussi désagréable pour lui.

« Vous savez, je ne rechigne pas à rencontrer de nouvelles personnes, mais mon quotidien est bien trop chaotique pour m'attacher. On va dire que la première impression fait souvent son effet et nous pouvons dire que la mienne n'était pas forcément la meilleur à notre première rencontre. »

Coupe à ses lèvres, il se remémore le visage de la blonde lorsqu'il l'avait prit pour une lycéenne. Elle l'aurait probablement tué sur place si elle l'avait pu.

« Oh, ce fantasme ne s'arrête pas à un seul uniforme. Ou alors ce serait franchement réducteur niveau fantasme. »

Pompier, policier, docteur, il y avait tant de costumes aujourd'hui que les fans du genre pouvaient s'en donner à cœur joie. Dans tous les cas, les haussa les épaules tout en regardant la jeune femme dans les yeux.

« Je vous l'accorde. Irène n'en est pas venue à cette conclusion sans avoir eu quelques... mauvaises interprétations. De la à dire tensions sexuelles intenses, il y a un monde. A moins que vous n'ayez un avoue à me faire? »

Quitte à faire connaissance hein, autant mettre directement les deux pieds dans le plat.

« Mais faisons ça! Je vais éviter les platitudes. Vous connaissez déjà mon métier, mon grade, que je suis un acharné du travail. J'ai des origines anglaises et allemandes bien que je sois Américain. Et pour la petite histoire, vous vous efforcez de vous foutre de ma gueule avec mon nom de famille et j'ai fais quelques recherches. Sachez que je suis un complet inculte d'Harry Potter. »

Au moins, elle savait maintenant!

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La belle tend son oreille, écoute attentivement. Chaque mot est une arme qu’elle peut retourner contre le policier pour le jour où, comme d’ordinaire, il ira trop loin avec elle. Ils sont malheureusement voués à se rencontrer jusqu’à ce qu’il prenne sa retraite. Le réel tenant du rôle d’Anthropologue ne forme pas seulement une assistante, mais son héritière pour la place. Elle l’ignore encore cependant, n’imaginant pas un instant que le Professeur Squelette puisse un jour partir et profiter du reste de sa vie tranquillement dans un chalet avec une canne à pêche en guise de dernier outil. Place finalement quelque peu maudite si elle doit supporter Snape durant de longues, trop longues années. Peut-être que la chance intercèdera en sa faveur et qu’il sera muté ailleurs ? « Hmm. C’est bien du Irène tout craché. Elle ne m’a pas laissé le choix pour ma part, j’étais trop occupée à travailler sur une dépouille aztèque pour argumenter… À la différence qu’elle ne m’a jamais précisé qu’il y aurait une autre personne. Finalement de nous deux, navrée de vous le dire, mais je suis celle qui a été le plus piégée. » Un sourire en coin, pendant qu’il énumère certaines de ses qualités et se refuse à en faire de même pour elle. Goujat sur les bords ou prudent ? « Oh rassurez-vous, vos fesses obtiennent la note de 9 sur 10 en temps normal. Vous êtes largement devant le reste des hommes du labo, et tout juste devant l’un de nos contacts du FBI. Quant à mes… chevilles. Pour les qualifier de belles, vous avez dû au moins y jeter un œil, il est vrai que les chaussures à talons ont tendance à grandement mettre en avant cette partie de mon anatomie. » Un rire, sans aucun doute une moquerie, qu’elle étouffe rapidement avec un énième morceau de pain. Si sa mère était là, il ne fait aucun doute qu’elle la gronderait sans le moindre remord.

Elle n’attendait pas le moindre compliment de sa part. En vérité, la jeune femme n’en était pas friande, certains avaient tendance à la mettre mal à l’aise. Si Snape venait un jour à la complimenter, elle ignorait totalement comment elle pourrait réagir, sans doute serait-ce bien trop choquant pour qu’elle puisse y rétorquer quoi que ce soit. Leur joute quotidienne, bien qu’exaspérante, était une conversation suffisante pour elle, jusqu’à ce que son mentor prenne le relais, sans doute pour les sauver l’un et l’autre d’un éventuel meurtre passionnel. « La première impression ? Vous m’avez prise pour une enfant, il ne fallait guère vous attendre à ce que je vous offre mon plus beau sourire en échange. Je ne fais pas mon âge, mais il y a tout de même des limites à l'immodestie. Vous avez bien cherché mes représailles. » S’il avait été un tant soit plus intelligent, il aurait su que ce métier n’accueillait que des étudiants en médecine. Elle avait obtenu son doctorat, désormais, elle visait le rôle d’anthropologue. Haussant finalement les épaules face à l’argument, elle n’eut pas le cœur de rétorquer plus. C’eut été se lancer dans un débat dont elle n’avait aucune envie de déblatérer durant des heures.

Un rire, avant qu’elle ne plante de nouveau ses prunelles dans les siennes, jouant sans aucun doute d’une mine charmeuse, déposant son coude sur la table, puis son menton dans sa paume, l’autre main tenant la coupe de champagne dont elle s’accorda une gorgée. « Un aveu ? Oh Matthew… Si vous saviez combien vous réchauffez mes nuits solitaires lorsque je pense à vous… Je ne peux m’empêcher de penser que nos insultes ne sont que des indices supplémentaires à ce désir brûlant… » Ronronnement sous ses paroles, sans doute l’actrice sait-elle aussi se montrer terriblement passionnée, courtisane à bien des égards… Mais déjà ses lèvres s’étirent d’un sourire venant bientôt se faire remplacer par un éclat de rire sincère. « Ne vous y trompez pas, je n’ai pas le temps de penser à vous en ces termes. Vous m’êtes trop déplaisant au quotidien pour que mon esprit ne s’accorde le loisir de vous imaginer autrement que désagréable. » Autrement dit, s’il faisait un minimum d’effort lorsqu’il venait au labo, peut-être pourrait-elle en faire de même. Mais c’était bien là un pari perdu d’avance. Elle eut toutefois la plaisance de reprendre une attitude normale tandis qu’il se présentait à elle, hochant doucement la tête face à son dernier aveu. « Je m’en doutais bien. C’était ce qui rendait la chose amusante quelque part. Vous devriez les lire cela dit. Mais pour votre gouverne, Le professeur Snape était sans conteste le plus haï de tous les professeurs de Poudlard, désagréable au possible, les cheveux gras et malgré tout, un héros. Vous n’en êtes pas encore à ce dernier stade cela dit. » Une petite gorgée de champagne, avant qu’elle ne repose la coupe pour un temps. Mieux valait éviter d’être saoule en présence du capitaine de l’ACPD. Elle ne tenait pas à faire l’objet de plus de moqueries de sa part, ni même terminer en cellule de dégrisement. « J’imagine que c’est mon tour. Je suis Norvégienne de naissance, mais j’ai acquis la nationalité américaine. Vous pouvez me chercher un casier judiciaire, vous n’en trouverez pas. C’est ce qui m’a permit de me lancer dans la carrière d’Anthropologue. Je voulais être archéologue, mais mes parents ont toujours eu cette fâcheuse tendance à être surprotecteur… Je crois qu’ils ne voulaient pas que je parte à l’autre bout du monde pour affronter les tombeaux. Je me suis rabattue sur l’étude des civilisations par le biais des os à la place. J’aime lire et aller au cinéma, et je suis une véritable inconditionnelle de bougies. » Cela suffirait amplement pour le moment. Et de toute manière, l’entrée venait de faire son arrivée, avec un serveur qu’elle ne pouvait qu’avoir envie de taquiner un peu plus. « Et je garde le chien, mon cœur… Mais je te laisse ton ordinateur, je sais combien les nuits en solitaire vont être longues, j’imagine que Youporn te tiendra compagnie. »

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Il rigola de bon cœur aux propos de Saërá sur le fait que c'était elle qui avait été le plus piégée dans l'histoire. Elle avait raison, lui avait l'habitude de la supercherie bien que dans les fait, a chaque fois l'amie en commun était présente pour faire lien entre les deux. C'était une traîtresse vu que les deux se connaissent et s'envoyer des piques a chaque fois. Il donna donc raison a sa charmante invitée de tablée sur ce point la. Elle avait bien jouée l’Irène. Matthew fut surpris de la déferlante de compliment ou surement juste des constatations de la jeune chercheuse ? Il n'en savait rien et ne sentait pas non plus de moquerie la dedans. Il haussa les épaules a la remarque de cette dernière sur le fait que lui aussi avait du jeter un œil pour faire un compliment sur ses chevilles. Bien drôle de compliment n'est il pas ?

« Je ne suis plus qu'a un pas de devenir les fesses de l'Amérique semble t'il. Et oui, je ne peux le nier, déformation professionnelle oblige, je vous ai regardé de haut en bas dans votre belle robe des votre arrivée. Rien de lubrique, juste le fait d'avoir des informations sur les personnes qui m'entourent. »

Elle aussi avait le sens du détails, si ce n'est bien plus que lui, car dans leurs métiers, ce sont les détails qui permettent de résoudre les problèmes sur lesquels ils se penchent. Il avait donc forcément vu que cette robe, ce maquillage, cette coupe de cheveux et ses talons lui donnait une allure tout a fait ravissante. Néanmoins, ce serait se couper les veines que de l'avouer de la sorte. Il se souvint de la première fois qu'il l'avait vu. La blouse, la taille, le visage et la coupe de cheveux lui avait fait penser a une adolescente. Quelle erreur de jugement du policier qui l'avait amèrement regretté au vu des réactions de cette dernière.

« Je vous l'accorde. C'était une bien belle erreur et je m'en excuse encore une fois aujourd'hui. Mais il est vrai que cela m'amuse d'en remettre une couche a chaque fois. Comme si votre réaction ne plaisait a chaque fois ! »

Masochiste ? A peine sur ce coup la. C'était son genre de toute façon quand il était dans ce style de relation avec quelqu'un. Il aimait mettre de l'huile sur le feu. Il aurait presque cru croire la fameuse tirade de la jeune femme, oui, elle avait un certain talent mais bien vite le retour a la réalité se fit entendre.

« Vous auriez pu faire comédienne vous savez. Vous mentez parfaitement bien et j'aurais presque cru croire que votre corps brûlait de désir pour moi. Presque !»

Elle lui parla un peu de ce personnage dans les bouquins, cela ne l’intéressait qu'a moitié, de toute facon, avait il vraiment le temps de lire autre chose que ses documents et autres rapports d'enquêtes ? Dans tous les cas elle semblait bien connaître le personnage et cela le fit sourire. Un personnage détesté mais qui est pourtant un héro. Il avait l'impression qu'elle parlait de lui, sans les cheveux gras. Si seulement elle savait qui il était vraiment. Siegfried bomberait surement le torse, c'était une évidence. Elle lui parla d'elle mais il n'eu pas le temps d'en parler que le serveur revenait avec le vin pour faire goûter a Matthew tandis que son ex épouse parlait de site pornographique.

« Quelle indulgence ! Je t'en remercie ! Ce sera toujours mieux que de te voir telle une étoile échouée sur le lit ! Ca me fera surement plus d'effets. Parfait merci, délicieux. » 

Remerciant le serveur ce dernier fila chercher les entrées en les plassants devant eux. Une fois plus loin, il leva son verre a Saërá.

« Le pauvre, je lui laisserais un tips conséquent pour nous supporter. Votre pays vous manque t'il ? C'est le genre de destination qui... m'appelle. Je vais pouvoir vous offrir une bougie pour les cadeaux de noël qui approchent entre les différents départements ! Et au vu de cette invitation vous êtes une irrécupérable des relations amoureuses. Pourquoi d’après vous ? » 

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Elle fut presque étonnée d’entendre rire sincèrement son voisin de table. Sans doute était-ce la première fois en toute sincérité. Les rares fois où elle entendait un son proche, ce n’était rien de moins qu’un ricanement pour se moquer d’elle, une raillerie… Mais jamais rien qui ne soit sincère. Elle n’avait pas cet honneur, et sans doute même se moquait-elle réellement de l’avoir un jour. Les jeux étaient fait entre eux, en changer maintenant… ne lui paraissait pas réellement naturel. Plus tard peut-être, lorsque les années auraient défilées et qu’il n’aurait d’autres choix que de travailler avec elle et qu’il devrait alors trouver toutes les parades possibles pour la mettre en de bonnes dispositions pour qu’elle puisse révéler ce qu’elle savait. Ce n’était pas demain la veille quoi qu’il en soit. Cependant, un retour à la conversation eut tôt fait de lui faire plisser le nez, avant que l’index ne s’agite négativement devant le faciès du… quel âge avait-il réellement ? « Tah tah tah. Ces résultats ne sont nullement objectifs et n’ont été divulgués que par les femmes et l’homme gay du laboratoire. Autrement dit, Vous êtes encore loin du fessier de rêve de Superman. » Et elle-même n’avait pas prit la peine de voter, c’eut été de mauvais goût, et la note n’aurait fait que refléter la mauvaise foi dont elle ne pouvait s’empêcher de faire preuve à son égard. « Et j’apprécie votre effort pour ne pas avoir jeté un regard lubrique… Rien que d’y penser… Regardez ! Ça me file la chair de poule ! » Et en aucune façon le frisson n’était dû à de l’intérêt. Passant ses paumes sur ses bras pour effacer la réaction, elle reporta son attention momentanément sur les personnes présentes dans le restaurant, avant de revenir à lui, un tantinet surprise. « Voyez-vous ça. Donc, si je suis votre raisonnement, vous ne devriez même pas avoir à vous plaindre de moi finalement, puisque c’est vous, et vous uniquement qui me cherchez à chaque fois que vous m'apercevez. Je suis donc l’innocence incarnée dans cette affaire et n’agit qu’en légitime défense. Merci de le reconnaître ! » Un sourire de triomphe, et une vérité dévoilée. Que demander de plus ?

La réaction de l’homme sous sa tirade. Sous son visage, elle ne put que triompher une fois de plus, s’amusant de sa réaction avant de secouer négativement la tête. « Hmm. Non, je ne pense pas que ce métier m’aurait plu. Trop de pression je pense.  Ravie cependant que mes quelques années de théâtre au collège aient eu le mérite de vous faire penser cela. Peut-être que je devrai en jouer plus souvent finalement, si vous êtes aussi crédule… » L’index posé sur ses lèvres, tapotant légèrement celles-ci sous la réflexion. Oui, le jeu pouvait prendre un tournant bien plus amusant de cette façon.  Mais déjà un autre rôle prenait le pas, attiré par l’arrivée du pauvre serveur, désespéré. « Ce n’est pas de ma faute si tu bandes mou et que j’ai perdu tout attrait pour toi. Pourquoi faire des efforts pour un homme qui n’en fais pas ? Sincèrement mon cœur, les menottes au lit, ce n’était quand même pas trop demander ! » Une mine outrée, qui ne dura pas suffisamment longtemps, relâchée sitôt le serveur, scandalisé, parti sans demander son reste. Un rire, sincère, marquant tout naturellement l’amusement que ce dîner pouvait provoquer. « Je vous le concède, je partagerai la cagnotte ! Avez-vous remarqué ce petit frémissement choqué au niveau de sa joue gauche ? »

Attrapant sa fourchette et son couteau, elle débuta lentement son entrée, se replaçant naturellement, croisant ses jambes, de sorte que sans le vouloir, le pied gauche ne put que venir caresser la jambe de son vis-à-vis. « Non. Je n’ai pas de réels souvenirs du Svalbard. Nous y sommes allés pour quelques Noël, lorsque mes grands-parents étaient encore en vie, mais je n’y ai pas de réel attachement. Un jour peut-être que j’entreprendrai un pèlerinage, histoire de découvrir mes racines… Ou pour mon étude sur les Vikings. » Une bouchée, avant qu’elle n’hausse un sourcil. « Si vous faites cela, Irène sera persuadée que finalement, elle avait raison sur toute la ligne. Et je suis persuadée que vous seriez capable de trouver la bougie la plus hideuse et la plus puante qui puisse exister juste pour m’ennuyer. Et je serai contrainte de la garder. » Une fourchette accusatrice, avant qu’elle ne fasse cette fois mine de réflexion. «  Eh bien… Je suis un peu comme vous. Je n’ai pas vraiment de temps à accorder à qui que ce soit. Et je n’ai pas encore déterminé si je préfère le masculin ou le féminin. » Haussement d’épaules, aucun tabou dans cette conversation à son sens.

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ICe repas faisait sortir des sentiers battus le capitaine qui était habitué à quelque chose d'autre à force de demander de l'aide à Irène pour les enquêtes. Sortir de son rôle de capitaine de police lui faisait du bien, il pouvait délaisser l'uniforme, l'arme, le badge, tout ce qui le définissait pour porter autre chose, montrer qu'il n'était pas qu'un simple flic, mais en présence de la jeune femme, c'était bien plus compliqué vu qu'ils étaient en quelque sorte des collaborateurs. Au moins, ici et maintenant ils pouvaient mettre leurs différents de côté et Matthew pouvait bien le concéder, il était le premier a avoir fauté, mais il avait surtout continué à foutre la merde après, il faut dire que la demoiselle en face de lui répondait plus bien aux attaques et contre attaquait sans jamais perdre de temps non plus! Ils pouvaient au moins rigoler de ses fesses, mais aussi de la fausse chaire de poule qu'elle avait à l'idée qu'il puisse avoir un regard déplacé.

« Je prend tout de même ces votes comme gagnants. Je suis certain que vous auriez mit un zéro ou un deux pour faire diminuer ma note en définitif. Oh et ce n'est même pas un effort. Juste du bon sens, ou des bonnes manières. »

Voir l’autre sexes pour un morceau de viande à déguster n'était pas dans ses habitudes. Il leva à moitié les mains au ciel, haussant les épaules et acquiesça, acceptant qu'il était celui qui avait commencé tout cela. Néanmoins il confirma que pour une victime, elle se débrouillait plutôt bien pour en faire voir à son agresseur! Parole d'artiste, d'actrice, une nouvelle fois le serveur eu droit à une petite scène. Elle aurait pu faire des miracles à n'en pas douter. Elle avait la bonne répartie en tout cas et affirma qu'elle participerait elle aussi à la cagnotte en fin de soirée.

« Très bonne idée les menottes. Elles font toujours un bon effet habituellement! Ce frémissement et surtout ce demi pas en arrière comme s'il voulait se barrer loin d'ici! Vous le mettez bien plus mal à l'aise que moi. Sûrement est il aussi imposant que l'image que vous donnez de moi. »

Il sursauta légèrement lorsqu'il sentit la jambe de la jeune femme contre la sienne, s'écartant de lui même pour ne pas gêner l'espace d’autrui. Il se concentra sur son assiette, la table d'hôte lui offrait plusieurs petites entrées, allant des vérines à l’assiette de la demoiselle en face de lui. Siegfried s'enhardit lorsqu'il entendit le mot viking, était elle intéressée par cette culture? Il en avait des choses à dire Matthew dans ce cas la.

« Voyez vous ça! Vous étudiez également sur les Vikings? Étrangement, je suis un féru de cette culture, il est étrange de nous trouver un tel point commun. »

Verre de rouge en main, il pourrait en parler pendant tout une vie, ou Siegfried pourrait en tout cas. Ce héro des temps anciens qui avait sauvé le peuple bien des fois!

« Alors non, on ne fait point de mauvais cadeau. Si bougie je dois offrir, elle sera surement à votre goût et utilisée, je n'aime pas jeter l'argent par la fenêtre en cadeaux débiles. Mais ceci me fait penser que si Irène pense que nous nous sommes bien entendus, elle pourrait éventuellement cesser de nous piéger de la sorte. »

L'idée était lancée en tout cas.

« Pourquoi se se limiter à une préférence? Vous semblez aimer les deux dans une certaine mesure, c'est, je pense la personne en elle même et non pas son sexe qui est le plus important non? »

Et c'était bien Matthew qui parlait!

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Haussement de sourcils sous son affirmative, tandis qu’elle plante de nouveau ses prunelles de glace dans les siennes, penchant légèrement la tête, comme elle le faisait certainement lorsqu’elle était enfant et tentant d’instiller le doute dans la caboche de ses géniteurs. « Et qu’est-ce qui vous fait croire que je n’ai pas déjà voté ? » Certes, elle ne l’avait pas fait, mais il n’existait pas de réelle liste de votants, ni même de notes des fessiers de ces messieurs. La liste n’était réellement réactualisée oralement que lorsque ces dames  - et notre ami gay – allaient prendre un verre pour décompresser après une rude journée, ou une enquête. Il était évident, bien entendu, que si elle avait voté, elle n’aurait pas été objective, raison pour laquelle elle s’était abstenue de le faire tout du long, et ce, chaque fois que le sujet était remis sur le tapis. Avec le temps, et surtout le spectacle offert par les deux protagonistes, les collègues avaient fini par cesser de tenter de lui soutirer un mot convenable en faveur du capitaine de l’ACPD. Gain de cause et esprit tranquille. Ce n’était pas prêt de changer en définitive. Et elle doutait sincèrement que ce dîner ferait réellement évoluer les choses. Leur absence de relation lui convenait parfaitement. Après tout, on ne peut pas s’entendre avec tout le monde, c’est un fait universel. Et pourtant, ils arrivaient à trouver une certaine complicité dans leur inimitié naturelle, preuve en était ce faux mariage arrivant à sa rupture. « Vu votre métier, il fallait bien que je trouve quelque chose en rapport… Je ne suis pas certaine que vous auriez apprécié que j’invoque des os en fantasme… cela dit… C’aurait put être bien plus amusant, et je suis certaine que notre serveur aurait frôlé la crise cardiaque. » Une réflexion, puis un signe de tête négatif. Non, même elle n’aurait jamais été aussi loin dans le fantasme, aussi vint-elle reporter son attention sur son assiette, tout du moins jusqu’au nouveau détour de la conversation.

« Je suis Norvégienne de naissance. Bien sûr que je m’intéresse à mes ancêtres. J’adorerai pouvoir monter tout un arbre généalogique sur l’histoire de ma famille, cependant, je pense que je serai certainement coincée à un moment. Mais qui sait ? Peut-être qu’une de mes ancêtres était une völva ou une skjaldmö. Je serai assez curieuse de le savoir. » Il y avait beaucoup de questions sans réponses, c’était pourtant bien là tout l’intérêt de la chose. « Et vous ? Qu’est-ce qui vous pousse à apprécier cette culture ? » Hormis leur côté guerriers, explorateurs… Elle était toujours curieuse de connaître les raisons de chacun, et la discussion devenait finalement très intéressante. Ce n’était pas tous les jours qu’elle rencontrait quelqu’un partageant plus ou moins l’une de ses passions.

Un sourire finalement. « Je prends note. » Une pause, une réflexion, avant qu’elle ne darde ses prunelles dans les siennes. « Êtes-vous en train de suggérer de jouer la comédie devant notre collègue pour la piéger à notre tour ? » Le petit malin… Elle n’aurait sans doute jamais soupçonné cela de lui… Ce type de ruse, c’était plutôt de son ressort à elle en toute sincérité. Sourire narquois sur les lèvres, l’encourageant à prendre la suite de l’idée, afin qu’elle en pèse le pour et le contre.

« Ce serait facile, mais je respecte aussi les traditions familiales voyez-vous. C’est aussi la raison pour laquelle je ne m’attache pas à m’intéresser à qui que ce soit. Les mariages arrangés, c’est de grande coutume chez nous. Enfin, arrangés… Disons que l’on présente quelques potentiels. C’est à la carte en quelque sorte. Mais je ne vais pas vous ennuyer avec cela, et je ne tiens pas non plus à en parler. Si vous le voulez bien. »

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Il ne pensait pas qu'elle puisse voter, mais il pouvait lui donner le bénéfice du doute? Vraiment?Il se demandait si elle aurait bien pu lui donner une mauvaise note de façon objectif. Dans tous les cas, ce qui était fait était fait non? Il n'allait pas mener une enquête et mettre des fonds pour trouver le vrai du faux non.

« Qui sait... Je demanderais à Irène, je suis sur qu'après ce qu'elle m'a fait ce soir, elle répondra à ma question! »

Le coup dans le dos. La trahison! Il ne pouvait lui en vouloir en un sens, elle faisait attention aux personnes qui lui étaient proches. Ils n'étaient pas non plus trop proches, mais Matthew aimait à entretenir les bonnes relations avec les autres équipes afin de pouvoir travailler avec les différents départements sans trop de soucis. Le capitaine eu une petite grimace pour la question des menottes, mais surtout des os. Le serveur aurait sûrement prit le restant de sa soirée et un rendez vous chez un psy pour comprendre ou ça avait dérapé dans sa vie et surtout dans celle de ce drôle de couple.

« Même pour moi, ça fait beaucoup. Je préfère rester dans ma... zone de confort. »

Les menottes, il connaissait et appréciait, ce qu'elle avait eu en tête, non merci. Dans tous les cas, ils purent commencer à manger tout en se trouvant étrangement des points communs. Les Vikings. Il ne savait pas si ses ancêtres en étaient, mais quelque chose lui disait bien que oui au vu de l’entité héroïque en lui. Lors de cet étrange événement, il avait gagné une bonne partie de la mémoire du héro, de Siegfried, devenant lui et lui devenait Matthew. Une sorte de fusion des deux personnalités pourtant très proches. Il pouvait donc se souvenir de ses combats, ses blessures, sa mort même qui parfois, lors des nuits de cauchemars, il se rappel la mort, la fin d'une vie. La douleur était semblable à celle qu'il avait ressenti lorsqu'on lui avait tiré dans le dos. Elle semblait elle aussi avoir de profondes origines nordiques et c'est sans trop mentir qu'il lui répondit.

« Je pense que ce serait intéressant de vous renseigner! Une chance, votre nom perdure dans le temps et sera bien plus identifiable que le mien. Depuis que je suis petit, ma mère comme ma grande mère disent que nous somme les descendants du grand héro Siegfried et donc d'Odin lui même en quelque sorte. Ce fut assez d'informations pour un enfant curieux comme moi que d'aller me renseigner sur mes possibles ancêtres. »

Sourire aux lèvres, il boit une gorgée de vin, les flashbacks du glorieux passés de Siegfried revenant dans sa mémoire. S'il avait été choisis pour être sa réincarnation, c'est qu'ils devaient êtres parents en un sens non? Matthew proposa un plan à la jeune femme, une divine comédie afin qu'elle cesse ce genre de soirée et de tromperie. Ce pouvait être une bonne méthode et s'ils arrivaient à jouer la comédie, ils pourraient probablement arrêter de se tirer dessus sans cesse des piques. Ou de façon plus... subtiles.

« Pourquoi pas? Je suis certain que vu vos talents, ça marchera à merveille et que vous pourrez éluder ses nombreuses questions sans soucis. Il faudra juste être sur la même longueur d'onde afin de ne pas éveiller les soupçons. Pour ce qui est de la vengeance, j'ai quelques idées, mais ça pourrait bien être à double tranchant malheureusement. »

Il préférait ne pas en dire plus. Il voulait mettre mal à l'aise Irène, mais si ses propositions venaient à être les bienvenues par cette dernière, cela deviendrait... étrange. Il acquiesça tout en terminant son assiette.

« Je comprend parfaitement que vous ne vouliez pas parler de ce genre de choses mes excuses... Et puis de toute manière, c'est pas en faisant dans la pornographie que tu feras de nouvelles connaissances intéressantes chérie! Surtout avec tes fantasmes tordues de masochismes, les gars ils vont pas te taper la discute avec leur avant bras dans ton cul. »

Revoilà le serveur pour débarrasser. Autant lui en remettre à chaque fois.

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Esquisse d’étirement de lèvres amusé, avant qu’elle ne repousse une nouvelle fois sa chevelure en arrière. « Vous pouvez bien lui demander, cela dit, j’émet des doutes à une sincérité de sa réponse. Même si vous pensez qu’elle vous en doit une ! » Même si elle ne la connaissait sans doute depuis moins longtemps que son vis-à-vis, une certaine amitié, mais aussi solidarité s’était installée entre les deux femmes. A peu de choses près, Saërá aurait put la considérer comme une grande sœur… Parfois un peu pénible cela dit, ce soir en était un exemple parfait après tout. Elle-même ne lésinait pas à chercher une manière de se venger de la rouquine. Intérieurement, son esprit était sans doute en train de calculer les meilleures possibilités pour ce faire. Revenant toutefois à la conversation, elle ne put s’empêcher de souffler un petit rire. « Même pour moi, rassurez-vous. J’aime mon travail, mais pas au point de l’emmener jusque dans mon lit. » Particulièrement vide, cela dit, elle n’allait pas l’exclamer à voix haute, repoussant une mèche peu gênante sur le côté, reportant son attention ailleurs, l’espace d’un instant.

« Rien que cela ? Siegfried, le tueur de dragon ? » Un haussement de sourcil, avant qu’elle ne dodeline doucement de la tête. « Oui, j’imagine que ce serait tout à fait plausible. Surtout s’il avait un caractère aussi épouvantable que le vôtre. » Une boutade, alors qu’elle se permet un silence pour s’interroger sur elle-même. Depuis ses seize ans, elle disposait d’une particularité pour laquelle elle ne savait qui remercier. Haussement d’épaules intérieur, avant de reprendre une bouchée de son entrée, venant s’ancrer de nouveau dans le moment présent, repoussant l’appel des ombres. Il ne fallut pourtant qu’une idée lancée en l’air pour que son intérêt s’éveille soudainement. A bien y réfléchir, se pouvait-il qu’elle soit liée à Loki ? Non elle en doutait sincèrement… Quoi que. « Oh moi je saurai jouer à la perfection, mais vous ? Passons, allez jusqu’au bout de votre idée, que je puisse examiner tout ça. » Curiosité éveillée, termine son entrée.

La conversation reprend un autre tournant, bientôt sans queue ni tête, jusqu’à ce la silhouette du serveur n’entre dans son champ de vision, donnant tout d’un coup un sens à tout cela. « Oh chéri, même pour toi c’est très très petit. Un peu comme ton pénis cela dit. Mais on ne va pas parler de nos déboires sexuelles toute la soirée mon cœur. Tu vas finir par mettre notre serveur mal à l’aise, et même si c’est dans tes habitudes… il ne faudrait pas que cela devienne une routine. » Un baiser envoyé du bout des lèvres, tandis qu’elle laisse le dit serveur faire son travail.

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C'était bel et bien le dîner de tous les changements. Bien qu'ils se lançaient des piques, le fait que le capitaine se soit excusé pouvait changer un minimum la donne, surtout que les deux avaient finalement acceptés de passer ce repas ensemble. Il se résigna à demander à Irène pour les votes. Après tout, il ne passait pas toutes ses journées avec elle et Saëra semblait bien confiance dans cette situation, alors autant laisser planer le doute. De toute manière, Matthew se fichait bien de qui avait bien pu voter pour élire son fessier au top du top! Il ne pouvait nier que ça faisait plaisir à entendre, mais de la à s'emporter, il y avait une limite à ne pas atteindre. Il rigola, oui, il ne valait mieux pas que la jeune femme rapporte du travail chez elle, ça ne le ferait pas vraiment!

« Je ne juge pas les pratiques des autres. Vous faites ce que bon vous semble. »

Il rigole aussi, passant sa main dans sa barbe, comme s'il réfléchissait, mais en définitif, c'était plus un tic, une habitude. Franchement il ne préférait pas avoir ce genre... d'image en tête. Vraiment pas! Il acquiesça lorsqu'elle parla du tueur de dragon. Lui même! Si elle savait qu'il était ce héro la, ça changerait sûrement un peu son point de vue sur le capitaine, même si elle ne pourrait pas le croire forcément. Il lui aurait bien proposé de lui montrer l'arme de ce dernier, mais elle pourrait probablement mal le prendre qu'il l'invite chez lui. La connaissant, elle dirait qu'il mise le tout pour le tout pour la mettre dans son lit ou bien l'attirer dans la gueule du loup. Un truc dans le genre. Il en était certain et puis, elle ne cessait de l'importuner, une véritable emmerdeuse jusqu'au bout des ongles.

« Probablement, nous devons probablement avoir tous les deux le syndrome du super héro qui veut aider et protéger son prochain. Avec ce lourd fardeau nous revient un caractère bien trempé et à toutes épreuves. »

Et l'épreuve, c'était bien elle ici bas! Fort heureusement, dans l'esprit de Matthew, il commençait à entrevoir le début d'un plan, un plan visant à venger l'affront d'Irène. Il était osé, demanderait une bonne dose de préparation autant pour l'un que pour l'autre et surtout avoir le cran d'aller jusqu'au bout. C'était aussi tiré par les cheveux et assez pervers, il le concédait, mais si rien n'allait jusqu'au bout, tout serait idéal bien qu'à bien y réfléchir, cela pourrait causer quelques problèmes au travail après.

« Je fais semblant d'aller bien chaque jour de ma vie et je pense que ça transparaît bien, alors je pense tenir un tel rôle. Oh, je dirais que dans un premier temps, faire croire que tout c'est bien passé. Quelques échanges de sms que vous pourriez montrer à Irène, puis lui faire croire que nous sortons ensemble, puis rapidement lui demander si tout comme vous, nous aimerions qu'elle soit la marraine de notre première née. Tout cela en quelques mois, histoire de la faire regretter, elle se mordrait les doigts que ça aille trop vite et aurait trop peur que ce soit une erreur. »

Il préférait garder son autre idée en tête. Il s'en serrait trop prit dans la tête, déjà que Saëra lui en mettait bien plus dans la figure surtout avec cette dernière tirade. Elle en avait à revendre des méchancetés cette demoiselle! Le serveur partit et revint rapidement avec la suite et Matthew le laissa aller, sans trop lui en remettre dans la vue.

« Je ne doute pas que vous soyez une bonne comédienne, mais en tout cas, vous êtes très douées pour mettre les autres plus bas que terre. Chapeau. Je me demande si les gens que vous flattez arrivent à déceler la supercherie. Au moins ça doit être pratique pour faire croire à votre partenaire de couche qu'il est exceptionnel. »

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Nouveau dodelinement de tête, comme pour appuyer une négation sincère et sans doute mettre fin au débat peu utile de la conversation qui commençait à devenir un poil trop étrange. « Ne commencez pas à vous imaginer tout et n’importe quoi Snape, ce serait vraiment bizarre si vous le faisiez, et très… malaisant. » Prunelles dardées dans les siennes, autant remettre une limite à leur nouvelle relation, ou tout du moins cette trêve temporaire, le temps d’un dîner. La plupart des personnes faisant connaissances avaient tendance à rester sur des sujets simples, eux… Non, le simple ne semblait en aucun cas convenir. Reprenant son verre de vin entre ses phalanges aux ongles parfaitement manucurés et noirs, elle s’accorda une gorgée de vin pour mettre court à toutes les pensées qui pouvaient bien passer par son esprit, avant de finalement le reposer pour glisser un nouveau morceau de pain entre ses lèvres. Mauvaise habitude que celle de s’empiffrer de pain pour passer le temps, et qui faisait incontestablement le désespoir de sa génitrice. La simple pensée suffit à lui faire reposer la denrée sur la table, pour se concentrer de nouveau sur la conversation, devenue bien plus intéressante avec l’arrivée d’une passion commune. « Hmm. Le syndrome du héros hein… C’est pour cela que vous êtes devenu policier ? Mais dites-moi… En tant que héros, vous ne devriez pas arpenter les rues en slip et collant ? » Un petit rire, avant de lever la main pour l’empêcher de parler. « Non, pardon, excusez-moi. J’imagine mal Siegfried en justaucorps et sourire étincelant. Si les gravures sont exactes, il avait plutôt cet air barbare sur le visage et un joli casque ailé. » Nouvelle boutade, puis un air de nouveau sérieux. « Si le dos du tueur de dragon était son point faible, quel est le vôtre alors ? » Simple curiosité, dont elle doutait sincèrement d’obtenir une réponse.

Toutefois, elle ne put s’empêcher d’arquer un sourcil sous l’aveu, sans doute inconscient de l’homme qu’elle avait en face d’elle. Comptage intérieur, sans doute pour ne pas céder à la pulsion de la curiosité, avant de finalement soupirer et rouler des yeux intérieurement. « Allons bon Capitaine, qu’est-ce qui vous tracasse au point de faire semblant d’être bien dans votre peau ? » Nouvelle position, marquant cette fois son intérêt pour la question, posant son coude sur la table, puis son menton sur son poing, toute ouïe, avant de finalement éclater de rire devant la proposition. Un temps pour reprendre son souffle, et essuyer inutilement le contour de ses yeux clairs. « Faire semblant d’être de bonne humeur et jouer un potentiel amant sont deux choses bien distinctes. Moi je peux vous embrasser et prendre plaisir à le faire parce que je sais que ça vous ennuiera, vous, vous pensez être capable d’en faire tout autant pour épater la galerie ? » La tête qui se penche doucement sur le côté, sourire étiré sur ses lèvres dépourvues. « L’idée cependant, est excellente, j’applaudis votre sournoiserie. Mais soyons honnêtes. Vous arriverez à tenir durant quelques mois ? » La question était tout à fait légitime après tout. De son point de vue, il lui était facile de tenir un rôle pareil : elle n’avait personne en vue, et surtout, elle allait gagner quelques mois de tranquillité lorsqu’il viendrait au laboratoire. Le point négatif en revanche… était bien plus gênant : elle allait devoir se dévoiler à lui pour que leur supercherie soit parfaite. Tapotant des phalanges sur la table, la belle se mit à réfléchir, pesant sans doute le pour et le contre. « Même si cela reste un… jeu… Nous allons devoir apprendre à nous connaître, intimement pour la plupart des choses. De cela aussi vous en êtes conscient ? »

Nouvelle gorgée de vin, tandis que le serveur, désormais parfaitement ignoré déposait les plats devant eux. L’entrecôte était à point, ce qui s’annonçait parfait. « Je suis sincère la plupart du temps Snape, ou franche, c’est au choix. Je ne flatte pas les gens dans l’espoir qu’ils m’apprécient. Auquel cas, il y a longtemps que je vous aurai pardonné pour vous accueillir avec le plus beau des sourires dans l’espoir que vous portiez un regard intéressé sur ma personne, et de sorte à ce que vous pensiez sincèrement que je me languis totalement de vous la nuit. Et puisque nous nous lançons dans une vendetta contre Irène, et qu’elle est parfaitement au courant, vous ne seriez que le deuxième homme avec qui je couche. Alors… à votre avis, est-ce que je vais beaucoup simuler ? » Un sourire moqueur, avant qu’elle ne découpe un morceau de son met, pour s’attirer un plaisir coupable peu dissimulé sous la première bouchée.

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Il secoua la tête négativement, non non, il n'allait rien imaginer, autant oublier tout cela, le mettre dans un coin de son esprit et ne plus y revenir. Aller de l'avancer, discuter d'autre chose, de leurs origines. Oui, il semblait qu'ils soient tous les deux d'origines nordiques, d'anciens vikings, ce qui montrerait bien pourquoi ils avaient autant l'impression de se lancer des piques. Ne pouvant le faire physiquement comme leurs ancêtres, ils le faisaient de façon verbale et le Capitaine se mit à rire nerveusement de la boutade de la blonde. Elle comparait les héros d'hier aux super héros d'aujourd'hui, tous représentés dans des tenues pas vraiment grandioses, plutôt moulantes. Ce n'était assurément pas le même registre héroïque entre les deux époques bien qu'il devait avouer que la représentation de Thor était plutôt bien réussit et classe. L'acteur jouait beaucoup, il fallait bien l'avouer. Saëra se marrait bien de sa propre imagination et sa propre moquerie, au moins elle savait se faire rire parfois!

« Je ne sais pas si c'est à cause de ça, mais oui, il y a forcément un lien, j'ai toujours été comme ça depuis tout petit. Beaucoup cherchent ce qu'ils veulent faire dans leur vie, moi, j'étais fixé dès mon plus jeune âge. Les héros d'hier étaient bien plus à leur avantage que ceux inventés à notre époque, c'est certain! Mon point faible hein? Si nous étions un peu plus intime je vous montrerais bien la seule cicatrice que je possède et elle se trouve elle aussi... dans mon dos. »

Ce qui était le cas en somme. Depuis toujours, il avait reçu nombre incalculable de blessures, mais jamais rien de grave. Un coup dans le nez? Ça saignait quelques instants et puis terminé. Une petite entaille? Elle disparaît en quelques jours. Non, il n'y a que l'impact de la balle dans son dos qui a laissé une trace indélébile. De plus, depuis l'éclipse, la blessure est agrémenté d'une sorte de tache de naissance représentant une flamme. Pour Matthew, c'est la marque de Siegfried, placé exactement la ou était son point faible. Ce n'est pas anodin, mais si un jour il venait à voir la même marque sur quelqu'un d'autre, il se dirait que cette personne est tout comme lui, une personne ayant l'âme d'un héro.

« Oh, je vis juste entouré de criminels et de personnes qui se font passer pour des représentants de la loi. Des personnes qui malgré leur serment préfère empocher de coquettes sommes pour fermer les yeux. Nombreux sont ceux qui voudraient me voir flancher, tomber dans l'abîme alors je me dois de toujours paraître au meilleur de ma forme, ne pas montrer le moindre signe de faiblesse voyez vous. »

Sinon les loups se jetterais sur lui sans demander leur reste et ils pourraient ne faire qu'une bouchée du jeune capitaine. Il préféra bifurqué vers un plan tout à fait sournois afin de préparer la vengeance de ce dîner arrangé. Matthew était plutôt sournois à ce niveau la, mais la jeune femme en face de lui semblait être du même moule et déjà lui montrait ce qu'ils allaient devoir accomplir. Elle semblait douter de l'investissement du capitaine, sur la longue et dans la profondeur. Il n'avait pas tant peur que cela de découvrir la véritable Saëra, ce serait sûrement même une bonne chose de la comprendre un peu mieux, car après tout, ils risquaient de travailler encore longtemps ensemble !

« J'en suis pleinement conscient et je dois vous avouer que je trouve cette perspective tout à fait excitante. Si cela peut vous faire enrager que je vous mette la main aux fesses lors de mes visites pour que le jeux paraisse plausible, alors je ne m'en gênerais pas. Que je vous plaque contre un mur et vous embrasse pour impressionner Irène et que cela vous dégoûte, alors oui, allons y. Je suis curieux de voir jusqu’où nous pourrions aller pour nous énerver l'un l'autre et faire croire à Irène que c'est l'amour fou. »

Les idées du mal germaient déjà dans son esprit. On avait pas souvent la chance de faire ce genre d'actions et cela pouvait être intéressant en un sens. Les plats principaux arrivèrent, le serveur n’eut droit qu'à un silence cette fois ci, il devait en être bien heureux et la jeune femme ne tarda pas à reprendre le court de la discutions. Alors qu'il buvait lui même du vin tout en sentant l'odeur de son plat de langouste qui faisait presque salivé. Il fut surpris par les aveux de la jeune femme, cherchant à déceler si elle se moquait de lui pour l'attirer dans un piège ou quelque chose dans ce genre. Mais comme elle venait de le dire, elle était franche ou tout du moins sincère et il voulait bien la croire sur ce point la.

« Je me ferais bien mon opinion sur la simulation si tout du moins nous allons jusqu'à un tel niveau d'intimité. Non pas que vous ne soyez pas belle ou attrayante, mais il y a tout de même un monde entre faire semblant de s'aimer et croquer à pleine dent la pomme de la luxure. Je pense que cela me ferait croire que je profite de la situation. »


Il y avait de quoi réfléchir. Il n'était pas non plus un bon samaritain, mais il n'était pas plus un connard qui profitait de toutes les occasions pour s'amuser avec une femme. Preeti en était le parfait exemple. Malgré la situation qui lui était avantageuse, il n'avait pas le moins du monde profité. Il s'attaque finalement à son assiette avec appétit.

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Attention totalement tournée vers son adversaire quotidien, elle eut l’agréable surprise d’apprécier cette nouvelle conversation, plus sérieuse, loin de leur débâcle habituelle. Hochant doucement le faciès pour appuyer certains de ses propos, elle n’eut toutefois pas l’audace de l’interrompre dans sa lancée, se laissant un instant bercer par son imagination, ne laissant finalement qu’un étirement de lèvres appuyer sa remarque. « C’est tout à votre honneur. Je crois que je ne connais pas beaucoup de flics qui se soit lancés dans ce métier sans avoir cette envie de changer un tant soit peu le monde dans lequel nous vivons. Je crois que j’éprouve un peu de respect pour ces personnes. » Un peu. Le reste du temps, elle se moquait tout simplement d’eux, plutôt frontalement lorsqu’elle s’introduisait dans les maisons pour voler les objets censées être dans des endroits bien plus sécurisés. Jusqu’à présent, nul n’avait jamais réussi à mettre la main sur elle, et jamais elle n’avait laissé la moindre trace derrière elle. Elle entendait bien que cela reste ainsi. « Vous vous moquez de moi ? » Souffla t’elle lorsqu’il lui révéla son point faible. « Ne me dites pas que vous vous êtes vous aussi baigné dans du sang de dragon, je ne vous croirai pas une seule seconde ! » Laissa t’elle finalement échapper dans un rire, qu’elle coupa lentement sous une gorgée d’eau, déviant ainsi du vin qui finirait par se faire traître. « Soit, vous êtes donc une allégorie du grand héros nordique, j’en conviens. Pas trop dépaysé ? » Laissa t’elle finalement entendre, avant de plisser légèrement ses prunelles de glace, la délicate aura blanche venant instiller nombreuses pensées en son esprit. Se pouvait-il qu’il soit réellement le héros Siegfried ? Poser la question serait la mettre elle-même en porta faux. Tant qu’elle se concentrait un minimum, elle parvenait à cacher sa présence des autres. Cela dit, jusqu’à présent, son vis-à-vis ne lui avait jamais fait de remarque, ce qui impliquait que jusqu’à présent, elle était parfaitement parvenue à son propre but. Autant faire en sorte que cela demeure ainsi.

« Ah… la pourriture du corrompu. J’imagine en effet que ce doit être très déplaisant. Malheureusement, cela a toujours été, et ce, depuis que le plus offrant peut se permettre d’acheter le plus pauvre. Je vous souhaite bien du courage pour continuer sur votre voie. Cela dit, si un jour vous cédez à l’appel de l’argent, comptez sur moi pour venir cracher sur votre tombe, déterrer vos os pour les donner à des chiens errants. » Petite plaisanterie, mais connaissant la jeune femme… n’en serait-elle pas tout simplement capable ? Mieux valait ne pas lancer les paris. Pour remporter la mise, nul ne savait jusqu’où elle était capable d’aller. Preuve en était ce plan en train de se monter, lentement, mais bien trop sûrement. « Tiens donc, jamais je n’aurai douté un seul instant que mes fesses vous intéressaient tant. J’en viendrai presque à croire que vous avez convaincu Irène de monter ce plan, pour ensuite jouer les hommes machiavéliques préparant un mauvais coup contre cette dernière, dans le but unique de me mettre la main aux fesses ou pire, me plaquer contre un mur pour m’embrasser. » Une pause, une mine faussement choquée. « Petit malin. » Tapotement d’ongles sur la table, avant qu’elle ne secoue doucement la tête. « Soit, votre curiosité va être assouvie. Nous verrons bien qui de nous deux est meilleur que l’autre à ce petit jeu. »

Le plateau de jeu était prêt, les dés n’avaient plus qu’à être lancés en réalité. Toutefois, elle fut une nouvelle fois surprise par l’attitude du capitaine. Au fond, sans doute n’aurait-elle jamais pensé qu’il puisse être de la sorte, allant jusqu’à l’interrompre dans la tentative de sa nouvelle bouchée, dont elle maintint la suspension du geste. « Je commence à me demander si vous n’êtes pas fiévreux. » Reposant sa fourchette dans son assiette, elle déposa sa serviette sur la table avant de se lever, n’ayant à faire que trois pas avant de pouvoir poser sa main sur le front de son vis-à-vis. « Hmm. Non, pas de fièvre pourtant. Vous devriez peut-être arrêter de boire alors. Vous proférez des choses qui ne vous ressemblent pas. » Susurra t’elle avant de finalement retourner à sa place, reprenant sa fourchette pour achever son intention, savourant le goût du bœuf avant de finalement revenir à la conversation. « N’en demeure pas moins que l’amour est une chose, mais le sexe possède une part importante dans la vie d’un couple, à fortiori chez un jeune couple. Je n’ai pas une grande expérience, mais vous, votre âge et votre charme suggèrent que vous en avez bien plus que moi, c’est donc une donnée à prendre en considération. Même sans passer dans votre lit, je parie à 80% que vous pouvez me faire grimper au rideau. Maintenant, si vous voulez en être certain… il va falloir vous montrer très convaincant. » Laissa t’elle échapper dans un rire, non sans jouer sciemment de son pied droit afin de le faire glisser lentement le long de sa jambe, sans jamais le lâcher des yeux.

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Comme quoi, il était difficile de connaître une personne seulement sur des ressentiments et ce que l'on voyait. Ce soir, les deux personnes qui se connaissaient depuis un moment apprenaient des l'un de l'autre, bien plus qu'en plusieurs années de collaborations. Ils se trouvaient des points communs, divergeant, un certain goût pour la machination et un intérêt pour leurs ancêtres nordiques. Il eut un sourire lorsqu'elle le compara véritablement à Siegfried et son passage dans le sang du dragon. A cette phrase, il plissa du front, la mémoire du héro lui revenant comme une cascade dans son esprit, oblitérant toute la pièce. Ce n'était plus le verre de vin qu'il avait dans les mains, mais bel et bien le sang du dragon lorsque le héro c'était fortifié de la sorte. Finalement il revint à lui presque aussi rapidement, une pointe de douleur dans la tête et il se remet bien bien vite.

« Qui sait... je préfère laisser planer le doute! »

Sur ses origines, sur le fait qu'il puisse véritablement s'être baigné dans le sang d'un dragon. De toute façon, ils n'existaient plus? Sinon tout le monde en aurait vu depuis le temps. Une chose était certaine dans l'esprit de Matthew néanmoins, les anciennes légendes étaient véritables et il ne pouvait que croire en elles. Diversion, partage d'informations pas spécialement inconnues au grand publique, il déglutit lorsqu'il entend les propos de la jeune femme. Elle pouvait dormir sur ses deux oreilles, ce n'était pas aujourd'hui, ni demain qu'il accepterait ce genre de chose. Les mafieux et criminels en tout genre avaient bien compris qu'il n'était pas homme que l'on pouvait acheter. Certains préféraient tenter de l'éliminer de diverses façons, mais Matthew se doutait que dans son propre district, il y avait des hommes et des femmes à lui qui n'hésiteraient pas à lui faire porter le chapeau pour différentes affaires s'ils en avaient l'occasion.

« Je vous prend aux mots. Mais nos bons amis les acheteurs préfèrent me voir mort à présent. Ils ont bien compris que je ne suis pas le genre de personne qu'ils peuvent avoir avec de l'argent ou quoi que ce soit d'autre. »

Il lui arrivait pourtant de devoir... faire des concessions avec certains d’entre eux. Une façon pour lui de faire tomber d'autres poissons. Il n'en était pas spécialement fier, il gardait tout cela bien secret et pour lui, mais il se devait de passer à la vitesse supérieur s'il voulait que les choses changent. La jeune femme partit dans une drôle d'histoire, ça fit presque rire le policier qui haussa les épaules.

« Vous divaguez Saëra, je pense que vous prenez vos désirs pour une réalité ou vous ne m'avez pas bien compris! Si cela avait été le cas, j'aurais été direct, pas besoin de manigancer de tels plans pour arriver à mes fins. Sauf pour donner une leçon à Irène bien entendu. »

Pour Irène, ils allaient mettre le paquet tous les deux et vu comment la situation avançait, elle n'allait y voir que du feu. Après les dernières paroles de Matthew, la jeune femme se leva pour voir s'il n'avait pas de la fièvre. Sûrement n'arrivait elle pas à comprendre qu'il y avait une part de gentlemen en lui, une part qui aime le jeux de séduction avant que les choses ne puissent passer à l'étape supérieur. Il avait juste eu l'impression que cela devait être obligatoire, chose qu'il n'appréciait pas tant que cela. Dans tous les cas, les propos de la blonde qui ne le lâchait plus des yeux avait du sens et il sursauta de nouveau légèrement lorsqu'elle vint à laisser sa jambe contre la sienne.

« Ce n'est pas une question de fièvre ou un problème d'alcool. Voyez vous, comme vous dites avec mon âge et mon expérience, je préfère prendre mon temps, installer un climat de confiance, créer quelque chose plutôt que de me jeter sur l'autre partie. Même si vos statistiques semblent en ma faveur, je ne serais pas le moins du monde convainquant. Je n'irais pas dans le sens des statistiques ou bien du fait que je puisse avoir plus d'expériences que vous ou que je sois un bon étalon. »

Sa main glissa sous la nappe et alla à la rencontre de la jambe à nue de Saëra pour la caresser du bout des doigts sans pour autant remonter trop loin, juste assez pour sentir des frissons sous ses doigts.

« Néanmoins, tenter de vous donner envie de moi comme le ferait un jeune couple, je n'y vois aucun inconvénient. Cela ne pourra rendre le jeux que plus réaliste et plus intéressant. »

Si elle voulait jouer, il allait jouer aussi, sourire au coin des lèvres, lui aussi ne la lâchait pas des yeux, tel un duel.

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« Vraiment ? Vous laissez planer le doute ? » Secouant délicatement sa petite tête blonde, elle n’eut toutefois pas l’audace d’en ajouter plus, ni de quémander plus de réponses. Son aura brillante était suffisamment parlante pour le moment, bien qu’elle ne puisse nullement déterminer la réelle identité de l’homme en face d’elle. Etait-ce même seulement possible ? Sa mère lui avait expliqué dans les grandes lignes son talent. Des propos qu’elle tenait elle-même de sa mère avant elle. Des générations de créatures inconnues, sans le moindre prénom, mais aux qualités surprenantes. Si l’homme en face d’elle était réellement Siegfried, elle ne pouvait que l’envier de connaître son identité quand la sienne demeurait totalement inconnue, hors de portée. Pas le moindre indice pour lui mettre la puce à l’oreille. Son seul et unique indice relevait de sa quasi incapacité à utiliser son talent en pleine journée. Si elle demeurait à l’ombre des rayons du soleil, ses ombres pouvaient se montrer utiles. Sitôt que l’astre solaire dardait son attention sur l’une d’elle, elle était aussitôt détruite. Etait-elle une enfant de la nuit ? Tout portait à le croire. Elle n’était d’ailleurs jamais plus éveillée que lorsque le soleil se couchait, laissant place à l’obscurité la plus totale. C’était à ce moment-là qu’elle se sentait sereine, vivante. Cela avait toujours été. La nuit la fascinait, elle lui semblait être une deuxième peau. Ce n’était jamais que des ressentis, pas même des souvenirs ou des bribes de mémoire. Il lui fallait prendre son mal en patience. C’eut été mal connaître la jeune femme toutefois que de penser qu’elle laisserait le destin se charger seul de ce qu’elle devrait ou non découvrir.

« Mort ? » Haussement de sourcil, avant qu’elle ne daigne finalement fermer ses paupières pour les rouvrir sous l’ennui que portait la réponse de son vis-à-vis. « Même si vous avez tendance à me courir sur le haricot, je n’apprécierai pas que vous vous fassiez tuer pour des histoires aussi… stupides. Tâchez de rester en vie capitaine, nous avons de longues années devant nous qui n’attendent que nos chamailleries futiles. » Un aveu de sa propre initiative ? Mieux valait ne pas s’y habituer, et le regard lancé à l’encontre de l’homme ne pouvait que maintenir cette affirmative sous-jacente. Contre toute attente, elle pouvait apprécier Snape, tant que leur relation inexistante ne se ponctuait que de rares instants comme celui qu’ils étaient actuellement en train de partager. Soit un dîner une fois par an, une soirée de quelques heures de trêve. Oui, cela pouvait entièrement se négocier. Pour le reste… leur inimitié publique lui suffisait amplement. Quand bien même certaines révélations pouvaient la laisser quelque peu pantoise. « Je vous l’ai déjà dit, l’état des choses entre nous ne laisse pas mon esprit faire de suppositions aussi… hasardeuses. Mais maintenant que je sais que mon popotin vous intéresse vaguement je me montrerai plus prudente lorsque vous serez dans les parages. » Un nouveau rire, précédé d’un clin d’œil amusé. Cette soirée allait manifestement de surprise en surprise. Assez pour que l’on puisse s’interroger sur la fin de cette dernière.

De boutade en flirt, il n’y avait jamais qu’un seul pas, et sous une nouvelle gorgée de vin, elle laissa l’homme exposer son point de vue, non sans s’amuser de sa réaction sous table. Un sursaut. Signe manifeste qu’il allait devoir travailler sur ce point s’il voulait que leur fausse histoire soit crédible. S’il sursautait chaque fois qu’elle le touchait, Irène ne croirait pas une seconde qu’ils aient pu se plaire. Pourtant, elle ne put s’empêcher d’hausser un sourcil sous sa propre initiative, laissant malgré elle un frisson indéterminé parcourir sa peau. Etait-ce du dégoût ? De l’excitation ? Elle n’aurait su le dire. Snape n’était pas désagréable à regarder, elle l’avait plus d’une fois agréé. Cela dit, jamais elle n’avait songé à lui en tant que potentielle source de fantasme. Ni aucun autre homme ou même femme du laboratoire. Ils étaient ses collègues, et de ce qu’elle savait, mêler professionnel et travail… Non, cela ne faisait pas toujours bon ménage. Cela dit, elle en avait fait l’aveu plus tôt, elle n’avait pas de temps disponible pour une vie de couple, et le ponctuel ne l’intéressait pas le moins du monde. Elle avait eu une relation sérieuse, deux peut-être, avant que la flamme ne s’éteigne brusquement. Incomprise qu’elle était. Cependant, les phalanges glissant sur son épiderme n’étaient pas forcément désagréables. Intriguantes. « Monsieur Snape… Vous me surprenez… » Suffisamment pour qu’elle ne daigne nullement bouger sa jambe, peut-être curieuse de constater jusqu’où il serait prêt à aller pour démontrer sa thèse. « Alors dites-moi… Que vais-je bien pouvoir raconter à Irène demain ? Au vue de notre situation actuelle, est-ce que nous avons passé une nuit brûlante ? » Souffla t’elle d’une voix ronronnante, avant de couper un nouveau morceau de son entrecôte qu’elle présenta à son faux petit-ami. « Tu veux goûter mon cœur ? »

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Il préférait laisser passer un peu de mystère, ne pas trop s'ouvrir non plus, ne pas attirer l'attention assurément. C'était son petit secret après tout, il ne l'avait dit à personne et personne ne semblait savoir qui il était véritablement. Il se sentait lui même différent, plus fort et plus faible à la fois. Siegfried était une force de la nature, un héro sauvant les plus faibles. Il se sentait plus fort et plus rapide à présent, mais il savait aussi que son cœur s'emballait plus vite et qu'il ne pouvait dire non à l'appel à l'aide d'une personne. Que ce soit pour sauver un chat en haut d'un arbre, qu'une prise d'otage, c'était comme si son esprit comme son corps ne pouvait refuser une telle demande. Il soupira après le retour de la mémoire du héro et ne put esquiver un sourire sur les propos de la blonde en face de lui. Oui, on le voulait mort, c'était la façon la plus simple de se débarrasser d'un problème après tout chez les mafias. Il pourrait néanmoins mourir en une sorte de martyr, c'est pour ça qu'il ne s'inquiétait pas trop de se prendre une balle en plein rue. Il avait plutôt peur des coups dans le dos, comme la dernière fois.

« Pas d'inquiétudes, je n'ai pas l'intention de mettre un terme à ces si plaisante joutes verbales. Je tacherais juste de les mettre au trou avant qu'ils ne s'occupent de moi. »

Plus facile à dire, surtout lorsque les preuves ne sont pas légions et que les quelques éléments probants disparaissent ou deviennent inutilisables lorsque les mauvaises personnes venaient les utiliser. Il n'était pas spécialement aidé et savait dans la limite du possible sur qui il pouvait se fier, mais ce n'était pas assez pour mener une guerre ouverte contre le crime. Dans tous les cas, il préférait ne pas trop parler du boulot, ils avaient bien d'autres chats à fouetter, si ce n'était pas déjà l'un comme l'autre. Elle pensait à faire plus attention à elle maintenant qu'elle savait qu'il pouvait avoir un quelconque intérêt pour elle. Il savait bien que c'était une boutade, mais quand même, il n'était pas du genre à faire des choses trop déplacées non plus, surtout avec une personne telle que Saëra avec qui il avait une relation assez conflictuelle depuis leur tout début.  Elle lui offrit un clin d’œil amusé, au moins, ils arrivaient à détendre l'atmosphère par rapport au début du repas.

« Prenez garde oui on ne sait jamais. Mes yeux pourraient malencontreusement se poser une fraction de seconde dessus et les dieux seuls savent ce qu'un regard fugace est dangereux! »

Il lève son verre à sa bêtise et continu de boire malgré les contres indications de la jeune femme qui précédemment croyait qu'il avait de la fièvre après ses propos. La jambe de Saëra le surpris une nouvelle fois, il n'était pas habitué à cela venant d'elle, mais il devrait s'y faire. Cette fois ci, il ne battit pas en retraite, laissant sa jambe, y ajoutant sa main et ses doigts pour caresser la peau de la blonde, lui montrer que lui aussi pouvait jouer. Étrangement, elle même ne reculait pas et semblait apprécier le geste au vu de sa peau frissonnante sous les caresses. Elle lui demanda finalement ce qu'elle devrait raconter à Irène pour la soirée, si cela avait été un grand succès ou encore mieux, une nuit passée tous les deux entrelacés dans les plaisirs charnels.

« Je suis plein de surprises, vous l’apprenez sûrement à vos dépends. Pour ce qui est de la soirée, pourquoi ne pas lui dire que la nuit fut courte et intense? Je n'ai jamais parlé des anciens dîners avec ses amies, mais je n'ai jamais eu de relations avec elles dès le premier soir. Ce pourrait être une bonne idée que de la mettre directement dans le bain. »

Sourire amusé, elle lui proposa un morceau de viande.

« Mais avec grand plaisir chérie. »

Il vit du coin de l'oeil le serveur passant par la et à son regard et à son visage, il ne comprenait rien à la situation. Matthew n'avait accepté que pour se pencher un peu plus pour mettre le morceau de viande tendu dans sa bouche. Son corps penché, sa main remonta bien plus facilement le long de cette cuisse. Il fut bloqué autant par la table que par la propre limite de sa taille, mais du bout des doigts, il effleura la lingerie de Saëra avant de revenir à sa position initiale, ses ongles caressant la peau de cette dernière sur le retour.

« Un véritable... délice. Ma langouste vous ferait elle envie très cher? Elle est succulente, bien qu'elle soit légèrement remontée grâce à la sauce. »

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« Vous avez plutôt intérêt. Vous manqueriez à beaucoup de collègues de surcroit. » Laissa t’elle entendre, sans préciser de noms. Ce n’était pas tout à fait utile. Des collaborateurs assez sexy pour se trouver plutôt en page de couverture de magazine ou dans des films ne comptaient pas légion. Pour autant, cela lui aurait arraché la gorge que de le confirmer, autant donc s’abstenir d’en dévoiler plus, et de donner une arme supplémentaire à son adversaire de tous les jours. Il y avait toutefois des propos évoqués ce soir qu’elle conserverait naturellement pour elle. L’homme était une créature ou un héros, de cela, elle en était absolument certaine. Et si son soupçon s’avérait juste, mieux valait que les mortels l’ignorent ou n’en soufflent mot à d’autres êtres telle qu’elle pouvait l’être. Elle n’allait pas se mettre le capitaine dans la poche, ou dans la culotte comme le suggérait si bien ce rendez-vous, mais elle n’allait pas non plus donner d’armes ou d’atout à ses congénères. Une petite mise en garde, assurant le début d’une autre conversation, et qui vint lui soutirer sans mal un amusement certain. « Si j’étais une déesse, je vous punirai pour votre audace. Mais vous vous en doutez déjà je suppose. Vous avez donc de la chance que je ne le sois pas ! » A peu de choses près.

Soufflant les braises d’un jeu dangereux, la jeune femme le laissa faire, sans doute réellement amusée par la tournure des évènements, bien qu’une gorgée de son vin eut le plaisir de l’aider à faire passer cette pilule tandis que l’homme laissait aller ses phalanges toujours plus haut, s’accaparant une chair inviolée depuis des lustres. À ce rythme, elle ne donnait pas bien cher de sa peau s’il se montrait aussi entreprenant. Un point pour la vendetta cela dit : ils étaient capables de se toucher sans grimacer. C’était au moins ça de gagné. Et fort heureusement, ils auraient une barrière de vêtements pour éviter les contacts trop intimes. Pour les baisers en revanche… Peut-être devrait-elle investir dans les fromages forts ou l’ail pour l’ennuyer par la même occasion. Une idée à développer… Pour l’heure, encore fallait-il déterminer comment la soirée s’était déroulée. « Vous voyez, vous confirmez ce que tout le monde pense tout bas : tension sexuelle intense. Très bien, je me sacrifie pour la bonne cause, mais sachez qu’en temps normal, vous n’y auriez pas droit avant le troisième rendez-vous. » Une nouvelle gorgée de vin. « Et encore, seulement si vous vous montrez gentlemen et que vous me raccompagnez chez moi. » Les vieux clichés sont indémodables, n’en déplaise à certains.

Jouant toutefois la parfaite compagne, amoureuse et languissante, elle ne vit toutefois pas venir la suite des évènements, tandis que le morceau de viande se glissait en bouche, une main taquine remontait savamment jusqu’à son entrecuisse, effleurant les dessous qu’elle avait osé mettre. Une geste qui eut l’audace de rencontrer bien rapidement sa main libre, claquant la sauvageonne sans se départir de son sourire amoureux. « Hin hin Matthew. Vous n’avez pas gagné le droit de savoir ce que je porte en dessous. » Souffla t’elle en sa direction, non sans récupérer sa jambe fort peu sage pour la croiser de nouveau sur l’autre, cessant là les hostilités adroites, avant de refuser l’invitation à goûter le plat opposé. « Non merci, mais c’est gentil de proposer. » Un silence, une nouvelle bouchée de son entrecôte, un véritable délice. « Bon, pour le reste des modalités… A quel point voulez-vous que cette histoire paraisse vraie ? Je parle en matière de rendez-vous, d’attitudes à avoir l’un envers l’autre… »

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Haussement de sourcil et la voilà qui dit des choses gentilles sans pour autant se salir les mains ou la langue. Il espérait bien que sa mort serait une grande perte pour bien du monde, mais il ne préférait pas que cela arrive. Il avait encore pas mal de chose à vivre, à parcourir, à découvrir et il était encore bien trop jeune pour penser à ça. Il rigola à la remarque de la déesse et du regard sur son fessier. Lui qui ne le faisait pratiquement jamais, du moins volontairement, il se sentirait mal de se faire gronder par tel ou tel dieux parce que ses yeux avaient croisés la route des fesses de la jeune femme. Non vraiment, il n'était pas de ces mâles alpha qui se pensait assez supérieur pour pouvoir porter un regard et un jugement sur le physique des femmes, le soit disant sexe faible. Si ces types avaient eu à faire à Saëra dans une joute verbale ou à poursuivre Astrid, ils seraient rapidement tombés de leur piédestal.

« Loués soient les dieux de ne pas vous avoir enrôlés dans leurs camps, sinon j'aurais déjà les pieds et poings liés pour ce que je n'aurais sûrement jamais commis! »

Une chance qu'elle en était pas une en tout cas. Imaginez qu'elle soit la réincarnation d'une déesse, ça ne pourrait être qu'une personne très désagréable en manipulatrice de surcroît. Loki? La définition était sûrement la bonne, mais il espérait se tromper. De toute façon, il n'avait aucuns moyens en sa possession pour savoir qui était qui en ce bas monde, car oui, il y avait des gens comme lui, comme cette femme ailées qu'il tentait de capturer. Cette ville était un nid à affaires étranges et mythiques. Il était donc convenu pour les deux partis que la soirée ce serait terminé chez lui ou chez l'autre dans une sauvagerie digne des premiers rencarts réussis. Elle comme lui se refusaient habituellement à ce petit jeux dès le premier soir, mais il fallait bien qu'Irène comprenne qu'elle avait déchaînait les deux jeunes gens et que ça n'allait pas être la dernière fois.

« Confirmons donc cette hypothèse douteuse, ça ne fera que plus faire couler d'encre. Sachez qu'il me ferait véritablement plaisir de venir vous chercher les prochaines fois. Simplement pour le bon plaisir d'arriver avec quelques minutes de retard et de vous foutre dehors après. Sauvons les façades, mais restons naturels tout de même. »

Une petite pique, cela faisait longtemps, surtout lorsque ses doigts s'aventuraient sur cette peau inconnue et qui ne semblait pas le moins du monde vouloir s'enfuir sous le contact. Néanmoins la suite fut plus audacieuse et la pauvre main se vit frapper et tout contacts disparurent avec une réplique qui fit sourire le Capitaine qui se pencha légèrement.

« Au moins vous en portez, je suis rassuré. »

Sourire au bout des lèvres, ils continuent de manger comme si de rien n'était et il cesse de mastiquer pour avaler et réfléchir. C'était toute une question que de préparer une telle vengeance. Ils allaient devoir êtres bien préparés pour que tout cela puisse paraître véritable et non pas une divine comédie.

« Je dirais qu'il n'y a pas de demie mesure à avoir si nous voulons que cela fonctionne réellement. Nous pouvons toujours prétendre que nous nous voyons très régulièrement sans pour autant nous voir. Après tout je doute qu'Irène ne nous surveille trop de toute façon. Pour ce qui est de l'attitude, je pense que des échanges de messages devraient êtres plutôt réguliers et à l'image de gens qui viennent tout juste de se sauter dessus et qui en veulent plus. Si votre portable sonne régulièrement ou vibre et qu'elle voit que vous souriez et ne tardez pas à répondre, cela serait une bonne chose. Evitons s'il vous plait les photos, je vous imagine très bien faire la grimace et/ou vomir à la vue de mes fesses 9/10 ! »

Il y avait tant à penser quand on voulait être un petit couple parfait.

« Pour l'attitude quand nous serrons ensemble avec Irène. J'hésite entre celle d'ado qui ne cessent de se coller, mais c'est assez écœurant rien que d'y penser, ou alors des regards, des attentions plus discrets. Nous éclipser tous les deux de temps en temps pour qu'ils se posent des questions, de bonnes questions. »

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« Ou pire encore. Qui sait ce dont les dieux sont capables lorsqu’ils se sentent offensés… » Fort heureusement pour notre capitaine, Saëra n’était pas aussi tortionnaire, ni même capable de crever un œil pour une simple œillade. Elle n’était qu’une jeune femme au répondant manifeste, parfois rancunière, parfois capable de passer au dessus. Allez savoir pourquoi Snape était un cas à part. C’était plus fort qu’elle. D’un autre côté, avec un nom pareil… Comment voulez-vous réfréner les moqueries douteuses ? Pis encore, il y avait cette petite chanson qui lui trottait en tête chaque fois qu’elle l’apercevait, entêtante, qu’elle avait eu le malheur d’entendre en visionnant un petit spectacle de marionnettes sur youtube. Un jour peut-être, elle viendrait la lui chanter au creux de l’oreille. Ce qui allait s’annoncer bien plus tôt que prévu s’ils s’en tenaient au plan. Pour l’heure, elle se faisait sage, s’éloignant doucement de la Saëra qu’il avait l’habitude de côtoyer au travail. Toutefois, mieux valait qu’il n’en prenne pas l’habitude. Une fois ce petit jeu terminé, ils reviendraient à leurs petites habitudes et leur train de vie quotidien. Il n’y aurait peut-être pas grand-chose à retirer de cette expérience, sinon qu’ils pouvaient se montrer bons comédiens et terriblement bien assortis pour se venger d’une offense… Tout du moins, si cela fonctionnait. Cependant, comment cela pourrait-il mal tourner aux vues des plans qu’ils étaient en train de monter ?

« Comme c’est adorable de proposer d’autres rencards ! Je savais que je vous avais tapé dans l’œil, mais à ce point ? » Une légère raillerie, avant de reprendre sur le ton de la moquerie. « Mais maintenant que je sais que vous arriverez en retard, je peux largement me permettre de prendre mon temps pour me préparer. Histoire d’être aussi ponctuelle que vous. » Petit clin d’œil, avant qu’elle ne se reprenne. « Cela étant… Je ne suis pas certaine d’avoir envie que vous sachiez où je vis. Je préfère ne pas songer à ce que mes voisins se diront s’ils vous voient débarquer chez moi. Vous seriez bien capable de venir avec votre badge juste pour m’ennuyer, et je n’aime pas ramener le travail chez moi. » S’arrogea t’elle le droit de rétorquer. Elle commençait à connaître son partenaire. Pour l'irriter, il était capable de tout, et elle tenait sincèrement à préserver son chez-elle, tout autant que sa colocataire. Toutes deux enfants de la Bratva, l’une était sans conteste bien plus impliquée que l’autre, ce serait mauvais genre que d’inviter le mouton dans l’antre des loups.

Et lorsque l’on parlait d’antre, l’audacieux ne cessait de grimper, s’assurer une prise de choix sur sa personne, jusqu’à ce qu’elle ne l’arrête, fasse cesser l’indécent qui n’avait manifestement pas sa place à cette table. Pas entre eux deux, et jamais en dehors du cadre du jeu. Elle testait ses attitudes si elle le touchait, mais finalement, il pouvait s’avérer bien pire qu’elle. « Vous avez peur que j’attrape froid ? » Souffla t’elle avec amusement à sa réplique, avant de reprendre une gorgée de vin. « Et qu’auriez-vous fait si je n’en portais pas ? » Lâcha t’elle, moqueuse, sans doute prête à refermer le piège sur le si gentil capitaine. Elle n’avait pas réponse à tout, mais s’efforçait toujours de trouver un mot ou une porte de sortie. Faisant tourner le reste du vin dans son verre, elle n’eut qu’à acquiescer sous ses propos. Les messages étaient judicieux, même si elle avait souvent tendance à oublier son portable dans le vestiaire, le plus souvent pour ignorer les messages des personnes qu’elle préférait ne pas côtoyer. Une donne qui malheureusement, allait devoir changer si elle voulait que la vendetta fonctionne. « Pas de photos dénudées, nous sommes d’accord, toutefois, je crois savoir que les couples adorent montrer que leur union fonctionne. Il faudra malgré tout que nous prétentions être heureux en ayant quelques photos de nous ensembles. Et parce que j’imagine que je suis la plus sensible de nous deux… Arh. Je n’arrive pas à croire que vous allez polluer mon fond d’écran. » Un massage des tempes, tandis qu’elle ferme un instant les yeux. « Je préconise tout de même une rencontre par semaine. Ne vous emballez pas, ce ne sera jamais un vrai rencard, mais c’est au moins histoire de mettre certaines choses à plat, des renseignements sur chacun… Si nous voulons jouer le vrai couple, il faut au moins que nous nous connaissions à minima. Vous savez que j’aime les bougies, mais vous, qu’est-ce que vous aimez ? » Prunelles qui s’ouvrent de nouveau pour fixer l’homme en face d’elle. « Quant à l’attitude… Pourquoi pas, dans un premier temps, ne pas prétendre ? Il faut que la comédie fasse naturelle. Vous savez d’ores et déjà que je peux me montrer bonne comédienne, mais surjouer, j’ai peur que cela nous fasse défaut à la longue. Actons normalement, comme nous le ferions avec de véritables conjoints, et montons les enchères au fil du temps. Je saurai vous faire une scène en temps voulu. C’est bien connu que toutes les femmes sont des hystériques. » Un roulement d’yeux pour ponctuer sa phrase. Elle n’y croyait pas une seconde, cela étant, elle saurait se montrer enfant terrible lorsque viendrait le moment de la rupture. « Nos limites ? » Il en fallait bien quelques unes après tout.

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