I Know Why the Caged Birds Sing

@Nilin El Mahdy & Ilyes

La respiration régulière du cadet dans le creux de ses bras aurait dû le bercer, l’amener avec lui dans le pays des songes pour trouver le repos qu’ils avaient sans aucun doute mérité, après une durée journée de prime jeunesse. Et pourtant, Ilyes était là, allongé, le regard perdu dans le vague des boucles sombres qui ornaient leurs deux têtes, sans parvenir à fermer les paupières, sans parvenir à rejoindre la douce mélopée des souffles endormis. Peut-être qu’il devrait relire les histoires du Père Castor, ou l’un des nombreux contes pour gamins qui jonchaient le sol de la chambre.

Mais ce n’était pas cela qui le distrairait, qui lui permettrait d’oublier cette idée pernicieuse qui commençait à prendre trop de place, à se rendre irrésistible et qu’il serait, dès lors, obligé de réaliser. Il avait bien essayé, pourtant, de l’oublier. Mais rien n’y faisait. Ni la mauvaise grâce maternelle qui l’obligeait à se tenir à carreau, ni l’innocence des petits frères qu’on lui empêcherait de voir grandir, s’il continuait.

Mais était-ce de sa faute si la situation avait dégénérée de la sorte ?

Alors, Ilyes se leva, délicatement. Pourtant, son prénom s’éleva dans un murmure chérubin qu’il s’empressa de tranquilliser, lui promettant de revenir rapidement, prétextant soif à étancher et envie pressante. En moins de temps qu’il ne lui fallut pour s’excuser, le bambin se rendormit, lui donnant libre cours à ses envies fugueuses et escapades nocturnes. Puisque c’était bien ce que le jeune homme comptait faire : prendre l’air, parcourir le dédales de ruelles et impasses jusqu’à ce lieu presque maudit qui leur était bien utile.

Ce lieu où sa mère avait jugé utile d’enfermer celle à cause de qui tout avait commencé.

Passant par la cuisine – où il stocka makrouts et eau dans son sac, Ilyes prit la fuite en catimini, s’assurant trop souvent qu’aucun félin ne le suive à la trace et ne prévienne la tortionnaire. L’air glacé lui arracha un frisson, comme un rappel de ce qui l’attendrait s’il se faisait attraper. Mais au diable, les risques. Au diable, les regards courroucés. Lui, au moins, ferait ce qui était juste.

Lui, au moins, garderait la tête claire.

Parfois, surtout dans des moments comme celui-ci, il se demandait comment faisait les non-natifs, ceux qui venaient d’établir leurs quartiers sur l’île, pour se repérer. Comment faisait-on pour ne pas se perdre à tout jamais lorsqu’on avait pas grandi, joué, rigolé, cavalé dans la décrépitude ambiante ? Pouvait-on vraiment aimer cet endroit – ou apprendre à le faire – réellement ? Qu’en penserait la jeune fille quand elle pourrait enfin parcourir les rues en toute liberté, sans entraves, sans bandeau ? Peut-être pourrait-il la questionner. Peut-être pourrait-il lui servir de guide.

Si elle décidait de rester. Parce que contrairement à certaines, il lui laisserait le choix.

A proximité du cachot, les choses se corsaient. Il aurait dû s’assurer des tours de garde, afin de maximiser ses chances et non juste compter sur sa bonne étoile. S’il s’agissait de supporters de la doucereuse mambo… Mais le Destin était sage, en cette nuit qui aurait dû être paisible, et avait mis en travers de son chemin des gens qui le connaissaient, qui l’appréciaient. Et qu’il pouvait manipuler, de son sourire charmeur et de sa candeur. Blagues badines, remarques masculines et le voilà devant la porte du cachot, comme il le souhaitait. Une légère hésitation de la part des gardes qui l’entouraient, protégeaient les lieux mais rien dont il ne serait venir à bout. « T’inquiète Aziz, il ne va rien m’arriver… Rien de déplaisant, en tout cas. Et puis... » La porte s’ouvrit et il put enfin apercevoir la cracheuse de vérités. « Je pense qu’elle a compris qu’il ne fallait pas toucher à l’un des notres. »

La porte se referma derrière lui, le laissant seul avec une bougie et la prisonnière. Il espérait vraiment que personne n’était parti chercher Sahar aux pas de courses. Mais de toute manière, il était trop tard pour s’en inquiéter. Il parcourut du regard la pièce, celle qui avait peuplé ses cauchemar enfantin, celle qui avait servi de menaces tant de fois. « Ils auraient pu me demander, quand même, avant de te filer ma piaule. » On aurait pu lui filer une chambre à l’hôtel, quand même. Mais l’hospitalité n’était pas de mise, ici, pour les étrangers. Le confort spartiate devait avoir sembler à sa mère le summum du luxe qu’elle était prête à consentir.

Et pourtant, la mégère avait consenti à la nourrir, au vu des mets intouchés présent la table. Il s’en approcha, afin de sortir les douceurs sucrés qu’il avait chapardé et s’y installa, lui faisant face. « Ouais, à ta place aussi, j’y aurai pas touché. Même si je doute qu’elle l’ait cuisiné elle… Vaut mieux quand même être prudent, c’est un coup à se chopper une indigestion. » Le sourire moqueur, l'air faussement détendu, Ilyes était pourtant sur ses gardes. Il lui en voulait, à la Terreur, à la Menace Terroriste plantée devant lui, de l'avoir encore fait passé pour un crétin aux yeux des siens. Et il était de toute logique que cela soit réciproque, suffisamment pour qu'elle l'écharde de ses ongles certainement acérés.

« Hésite pas à noter négativement sur Trip Advisor, c'est pas vraiment le séjour idéal, si ?  Un makrout ? »

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@Ilyes Benhadi & Nilin

Tu n’aimes pas les endroits fermés.

Toi, tu as toujours rêvé de grands espaces, de pouvoir danser au milieu des opéras les plus immenses et les plus beaux du monde.

Et maintenant tu te retrouves dans un cachot, au milieu de nulle part. Tu ne te souviens pas de la façon dont tu as fini ici. Tu sais juste qu’on te prend pour une quelconque traitre, un danger pour une mafia. Un rire léger monte dans ta gorge. Toi, un danger ? Tu es surtout une gamine stupide et naïve, dépassée par le pouvoir de la divinité qui te bouffe. Tu ne contrôles rien, malgré ce que la femme qui t’avait interrogée pensait. Si tu avais été plus puissante, si tu avais mieux pris en compte les conséquences de tes dons, tu ne serais pas ici. Mais l’autre semblait croire que tu cachais ton vrai jeu. Stupide. Tu pourrais en rire. Tu aurais aimé en rire réellement. Dans le fond, tu espères juste pouvoir t’en sortir.

Un regard vers le plafond, un soupir pour conclure ta réflexion. Tu t’es juste bien fait avoir cette fois-ci. Et même Ma’at n’a été d’aucune utilité. Elle ne t’a même pas offert un pouvoir offensif, ou défensif. Elle n’est qu’un poids sur ton âme, qu’un boulet accroché à ta cheville. Parfois, tu te demandes si tu n’aurais pas préféré naître purement humaine, avoir ton corps pour toi et toi seule. Au moins, l’anxiété et les crises auraient pu être gérées. Et tu n’aurais pas fini dans les quartiers de mafias.

Mais la vie en a voulu autrement.

Tu es en partie divine. Juste un fragment d’âme, un fragment de la puissance d’antan. Tu aurais voulu être toi, mais tu n’es plus certaine de l’être complètement. Certains n’ont aucun souci à avoir une autre présence, s’y sont habitués depuis leur plus jeune âge, à force d’accompagnements. Définitivement, tu ne fais pas partie de cette frange de la population.

Des bruits te parviennent, légers. Tu tournes la tête en direction de la porte, prête à accueillir la personne qui la passera. Est-ce la femme de l’autre fois ? Un nouveau challenger ? Quand comprendront-ils que tu n’as pas menti ? Que tu n’es pas un danger, que tu n’as parlé à personne de ce que tu as entendu ? De toute façon, ici, ils n’ont pas l’air d’être très doués…

Mais tu ne t’attendais pas à le voir lui.

Regard brûlant, tu es déjà prête à aller au conflit. C’est de sa faute de toute manière. Parce que tu n’acceptes pas d’être en tort pour un truc que tu ne contrôles pas. Alors, tout cela a lieu parce qu’il a parlé, et plutôt deux fois qu’une. Tu restes silencieuse, même si tu fulmines. Tu ne veux pas céder à de quelconques provocations qui pourraient rendre la situation encore plus compliquée. Alors, tu te concentres pour réprimer tes pouvoirs, pour stopper la montée de l’angoisse dans tes entrailles. Il ne manquerait plus que tu leur fasses une crise entre les doigts. Quoique, ce serait amusant…

Profondes inspirations, alors que les mots continuent de pleuvoir. Ma’at repère sans mal l’aura dansant autour de l’homme. A nouveau, elle fait face à Seth, tu fais face à Ilyès. Le sourire t’arrache une grimace, et tu finis par réagir. « Je ne pense pas que je trouverais votre cachot sur ce site. » Premier degré, l’anglais reste pourtant intelligible. Tu n’as pas encore perdu tes moyens, donc l’accent français reste assez effacé. « Pas faim. » Qu’ont-ils tous à vouloir te nourrir ? Puis bon, l’empoisonnement, non merci. « Juste une indigestion ? La nourriture est le meilleur moyen de se débarrasser de quelqu’un non ? » Ca ou une balle dans la nuque, comme pour ta mère. Les billes dorées fixent la silhouette du jeune homme. Tu hésites à faire un petit claquement de langue de dédain, avant de te rappeler de ta situation. Ce n’est peut-être pas le moment de t’enflammer.

Tu t’adosses un peu mieux contre le mur dur de la pièce. Tu ramènes tes jambes contre toi, dans une position de boule qui te rassure quelque peu. Le menton sur tes genoux, tu en profites pour revenir sur des propos qui t’ont intriguée. « Tu as parlé de ta… Piaule ? » Comme si ce cachot pouvait être la chambre de quiconque…

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@Nilin El Mahdy & Ilyes

S'était-il attendu à de la chaleur, en débarquant dans la cellule ? Une petite standing ovation aurait fait du bien à son égo mais il ne devait pas trop rêver : elle avait vu Sahar, juste avant, quand même. Ça donnait rarement envie de se réjouir, d'apprécier la captivité. Regard brûlant qu'il soutenait avec nonchalance, comme si ce n'était rien. Parce que ça ne l'émeut guère. Même bateau, même guerre. Ça lui passera, à la petite.

Au moins, elle n'était pas en train de le défigurer comme une furie avec ses possibles ongles de sorcière.

Parce que bonjour l'angoisse s'il doit expliquer les traces de griffes sur son doux minois à sa mère... Les excuses viendraient, toutes plus gênantes les unes que les autres, l’enfonçant un petit peu plus dans une spirale infernale. Mais au moins, parviendrait-il peut-être à lui cacher son escapade, sa visite. Mais pas leur fuite, s'il parvient jusqu'à cette partie du plan.

Le premier degré, l'anglais sérieux et presque coincé, les paroles courtes et tranchantes. Il recueillait le tout d'un haussement d'épaules, les makrout se succédant dans un rythmique réfléchie pour pas caler trop vite et en laisser si la demoiselle décidait de se dérider. Mais les yeux ne voulaient pas aussi décontractés de la posture, avisant de ce que la terreur maternelle avait bien pu commettre. Au fond de lui, il savait qu'elle n'avait rien fait mais une petite part ténébreuse voulait toujours lui accorder le pire, comme une douce ritournelle réconfortante.

« Pas ici, c'est sacré la bouffe, quand même.» répondit-il tout de même, bien qu'il s'agissait sûrement d'une simple rhétorique.

Même s'il n'en était pas aussi certain. Pas un membre à part entière, il n'avait pas accès à toutes les informations. Il ne pouvait lui garantir à 100% que le poison n'avait jamais été utilisé. Lui préférait la force brute, les démonstrations frontales. Mais chacun son truc, parait-il. Celui de la jeune fille était bien de faire parler, peu importe la situation, peu importe les emmerdes que cela apportait.

Il la regardait s'installer, d'une manière un peu plus confortable, moins disposée à l'attaque, également. Ça prenait plus de temps de bondir, dans cette position, mais il n'allait certainement pas lui indiquer. Et puis, elle revient sur des propos qu'il avait balancé pour détendre l'atmosphère.

Le cachot, sa piaule.

Sourire désabusé, réminiscence de souvenirs de gamin infernal. « Jamais plus d'une heure ou deux. Ça te rassure, un peu ? On est pas autant des monstres que tu peux le penser, t'sais. » Juste le temps de le calmer. Juste le temps de l'effrayer. Comme pour lui apprendre une leçon qu'il oubliait aussi vite que ses tables de multiplications. Les pupilles sombres parcouraient la pièce presque avec affection. Il aimait bien, de temps en temps, y revenir pour fuir le domicile familial. Y trouver un peu de paix, lors du jugement félin. Mais ça, il n'allait pas le partager maintenant avec sa tortionnaire, celle qui l'avait mise dans un beau pétrin.

Le bras qui filait derrière le dossier, les jambes tendues, dans cette posture d'adolescent qui s'en foutait du monde. Une certaine impression de puissance, si on lui demandait. Pas qu'il voulait l'impression. Non, il voulait juste donner l'impression que rien, ici, ne l'impressionnait. Rien n'était à craindre, dans leurs sous-sols, quand on savait se comporter. Les doigts de l'autre main tapaient sur le bord de la table un rythme connu, rapide. « Ça doit être chaud, d'être un détecteur de mensonge sur pattes, non ? Tu lui as fait cracher des trucs à la daronne ou le plaisir m'est réservé ?  »

Parce que, ça, par contre, c'était une information intéressante. Si personne n'y était insensible, ça pourrait servir. Il y avait des questions sur lesquelles il avait toujours douté de sa sincérité. Et si une réponse sans filtre l'effrayait plus qu'il ne voulait l'admettre, elle le tentait également énormément.

« C'est les makrouts que t'aimes pas ? Parce qu'on peut toujours tenter d'aller voir si on a pas un truc que t'aimes plus. »

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@Ilyes Benhadi & Nilin

Tu ne peux pas lui faire confiance. Tu ne veux pas lui faire confiance. Tu as tant voulu croire que l’être humain était sympathique, était bon qu’on s’était servie de toi. On t’avait manipulée, on t’avait foutue au fond d’un cachot pour un pouvoir que tu n’avais jamais souhaité avoir. Evidemment, tu ne l’as pas dit à la femme juste avant. Donner tes faiblesses sur un plateau d’argent n’apparait jamais comme la meilleure des idées. Néanmoins, si tu l’avais avoué, peut-être ne serais-tu pas dans une telle situation. Tu soupires doucement, secoues ta tête et ta longue chevelure. Les lèvres pincées, tu en veux à la divinité qui partage ton corps et ton esprit. Elle te fout sans cesse dans la merde, et plus sa conscience s’impose, plus tu perds le contrôle et te mets dans des situations dangereuses. Un jour ou l’autre, la mort finira par te cueillir, en pleine fleur de l’âge. Tu n’auras pas le temps de l’éviter, avec tous les pouvoirs plus dangereux les uns que les autres. Il serait temps de trouver un groupe pour ne  pas se retrouver la gorge tranchée.

« Sacré, sacré, ça paraît un bien grand mot… » Tu ne penses pas que la nourriture soit sacrée. Après tout, rien ne peut être sacré. Tu n’as aucune croyance dans cette réalité trop noire pour y vivre. Ca te stresse finalement, d’être passée de l’autre côté du gouffre. De ne plus penser que les gens étaient bons, mais au contraire qu’ils étaient mauvais, qu’ils te voulaient du mal. L’anxiété se couple à la paranoïa, aux manques de repères. Tu serres les dents, les poings. Les ongles transpercent la chair, provoquant un éclat de douleur bienvenue. Ca permet de te recentrer, de comprendre où tu es dans l’instant. Beaucoup te considèrent comme étrange pour ce type de pratiques, mais ce sont les seules capables de combattre l’hybris qui te ronge. Incontrôlable, tu dois l’être jusque dans tes mécanismes de défense. Certains en profiteraient pour les utiliser à leur avantage, si tu leur en laissais l’occasion… « Quel est l’intérêt alors, d’enfermer quelqu’un ? »  S’ils ne veulent pas passer pour des monstres, ils n’agiraient pas de la sorte. Enfin, ils doivent bien s’en moquer de l’image qu’ils renvoient. Ils ne sont pas n’importe qui, ils sont une mafia, avant d’être une pseudo-famille. « Je ne peux pas accepter que les cachots et la torture soient les seuls moyens qui vous viennent à l’esprit quand vous voulez discuter avec quelqu’un. » Murmures, extrapolations, tu n’aimes pas leur façon de faire. Et Ma’at non plus, comme ses pulsions te le font savoir.

Mais tu la freines. Tu sais bien que tu n’es pas en état de combattre un clan, que tu n’en as pas envie. Alors, tu te refrènes, tu observes, tu détailles. La silhouette se dédouble sous tes yeux, l’aura se transforme, plus sombre que tu ne l’aurais espéré. La déesse te met déjà en garde, elle qui a longtemps combattu les ténèbres dans le cœur du jeune homme. Il aura fallu plusieurs siècles pour que les deux êtres surnaturels se retrouvent face à face, elle garante de l’équilibre, lui destructeur sans fond. Enfin, ce n’était pas le cas des deux jeunots, qui comprennent à peine la situation qu’être une récurrence signifie.

« C’est surtout désagréable de ne pas savoir l’activer correctement. » Si tu l’avais contrôlé, tu n’en serais pas là. De toute façon, ils sont tous déjà au courant, ça ne fait rien de le lui avouer à lui. Il avait juste manqué de chance en tombant sur toi à un moment où le don se déclenchait. En plus, ça te rend malade de l’utiliser. Tu es aussi obligée de dire la vérité, sous peine que ton corps te lâche. Sauf que tu n’as pas envie de tout dire, tu veux aussi garder tes secrets et ton jardin à part. Foutue Ma’at. « Elle a juste confirmé ce que tu m’avais déjà dit. » Mais pas plus. Parce que le pouvoir est instable, parce que tu ne sais pas réellement ce qu’il en est ressorti. Tu n’imagines pas qu’elle possède un bouclier capable de te résister, mais tu te doutes qu’elle est puissante tout de même. Ton don ne doit pas être infaillible. « Comment ai-je réussi à m’embarquer dans une histoire de mafias… » Tu en as croisé par le passé, sans le savoir. Les Russes, les Italiens, mais c’est bien la première fois qu’une organisation te met la main dessus à ce point. Tu ne peux pas fuir éternellement.

Cette pensée te donne la nausée, blanchit ta peau dorée. Combien de temps tout ça va-t-il durer ? Heureusement, Ilyès t’offre une porte de sortie, quelques mots qui te font rire, avant de te rendre compte qu’il est peut-être sérieux dans sa proposition. « Vraiment ? Tu vas surtout te faire tuer en me faisant sortir. » Lui, et toi, par la même occasion. « Pas sûre que ta mère apprécie réellement le geste. » Pour autant, pourquoi pas ? Tu as toujours refusé l’injustice, et tu estimes être injustement enfermée. L’ordre cosmique et le karma voudraient que tu sortes par toi-même. Tu n’as qu’à accepter la main tendue dans ta direction…