Far are the paths that I follow (flashback) - Jeu 12 Juil - 11:20
hurt
I hurt myself today To see if I still feel I focus on the pain The only thing that's real
Les pieds qui frôlent l’asphalte, qui dansent, brûlent sur le goudron et ne font qu’attiser la foule qui se presse devant les portes du Silver. « C’est lui, tu penses, le boss ? » que j’entends dans la queue qui s’allonge. « Il est encore canon pour 40piges… » Réflexions qui me font sourire alors que je marche de droite à gauche, ondule du bassin comme de la tête, prend un peu l’air, regarde les visages qui vont crépiter sous la musique lancinante de la soirée.
L’impression d’être seul sur le bitume, alors qu’autour de moi, y’a 3 agents de sécurité prêts à sauter sur le moindre fou qui voudrait m’attaquer. Mais qui voudrait briser l’Amour ? Qui oserait venir s’en prendre à l’homme qui offre pour le prix d’une entrée, une flèche argentée ?
Je m’éloigne un peu de la foule, abandonne les esprits pour réveiller le mien. Pour… Sybille ? La danseuse s’extirpe des paillettes elle-aussi, et glisse lentement dans la nuit, veste recouvrant son corps que j’imagine encore bouillant sous les notes de musique. Je regarde ma montre. Ah, oui, ça sonne la fin de sa journée. Terminée la jolie Sybille et ses hanches voluptueuses. Va dormir ma Sybille, va reposer tes yeux avant que Nemesis décide d’attaquer sous le joug de la fatigue.
Je la suis du regard, attentif à mes employés comme je le serais avec mes enfants.
Voir plus à vrai dire, Cassie pourrait ne pas revenir une nuit que je m’en inquiéterais pas alors qu’un de mes danseurs… Mon coeur se plierait comme un origami mal réalisé.
Et puis au moment où mes yeux vrillent ailleurs, je la vois. L’ombre qui disparait pas très loin de Sybille.
L’Amour n’a jamais aimé l’ombre. Ça dévore tout. Même les dieux. Même les coeurs.
-
Pas qui accélèrent, coeur qui tambourine, souffle calme et géré. Luca, tu n’es pas un héros et clairement, tu aurais du demander à tes agents de t’accompagner mais… Quand le Coeur impose quelque chose, tu ne peux que l’écouter. Alors marche, progresse, retrouve-la. Sybille, l’ombre. Eux. Un bruit de corps qui tombens, quelques gémissements et puis le silence.
Je n’ai pas peur pour elle, Sybille est une déesse. Je n’ai pas peur pour l’ombre, elle n’est qu’une traitresse.
Mais j’ai peur pour moi. Oui, j'ai peur pour moi. Car quand enfin je la retrouve, je sens son énergie m’abattre alors qu’elle est encore à deux mètres. Mais à la place de fuir, je m’approche.
Je m’approche. Quitte à tomber le premier.
« Sybille, calmez vous...
Murmure délicat, corps qui s'abaisse, qui hésite à attraper ses mains qui débutent leur ascension violente sur sa propre chaire. Ne pas la toucher, ne pas l'effleurer. Trop tard.
Doigts qui attrapent son poignet pour lui éviter les éraflures. Pour calmer son coeur.
Boum.
Bateau qui chavire, crépuscule affamé, dévore le dieu de l’Amour, fais tout exploser.
Au fond, j’aurais préféré l'ombre de l’humain à la noirceur de la déesse. Car elle je ne peux la gérer.
Far are the paths that I follow (flashback) - Jeu 12 Juil - 18:43
hurt
I hurt myself today To see if I still feel I focus on the pain The only thing that's real
C’est comme si je venais de me faire mordre par un serpent. Les crocs acérés entrent dans ma chaire comme un couteau dans du beurre. C’est à la fois doux et douloureux, j’la sens à peine la morsure et pourtant… Pourtant le venin est bien là et s’amuse à me déchirer les entrailles et le coeur lentement et insidieusement.
Adieu beauté, adieu amour. Disparaissez. Faites vous dévorez. Vengeance est là, plus de place pour respirer.
Je sens que je perd pied rapidement, ça tourne là-haut, mes doigts tremblent, mon corps est comme sur un fil tendu que Sybille s’amuse à pincer. Non pas Sybille, Nemesis. Sa déesse. Celle qui m’a fait hésiter longtemps avant t’accepter de l’embaucher. Comment l’Amour peut-il vivre tranquillement en sachant que la rage et la colère danse à ses côtés ?
Mais ton don Sybille, c ‘est ça qui t’a sauvé. Et c’est ça qui commence à me soigner. Pieds qui flanchent, corps qui tombe à ses côtés, sur les genoux Luca. C’est rare pour toi, de te retrouver acculé avec autant de facilité. Ça tourne et ça fait mal. Aspire le venin Sybille, je t’en supplie. Fais taire ces cauchemars, calme la colère qui débute son ascension et calme mes mains qui ne plus que des poings blanchissant mes phalanges à force de se comprimer. Petit pansement sur le coeur, plaie à peine ouverte mais si douloureuse. Serpent, tu as bien choisi ta victime, qui autre que l’Amour peut sentir son coeur imploser sous une infime quantité de noirceur ?
Et puis le vide. Et puis la vie. Nuages, disparaissez, poumons, respirez. Je réouvre les prunelles qui la regardaient déjà mais sous une autre couleur. Le bleu de l’océan reprend ses reflets dorés, la tempête a cessé avant même de commencer. Luca est au sol mais pas encore tombé.
« Vous… Vous ne m’ennuyez pas. Vous ne m’ennuyez jamais Sybille.
Vérité absolue, jamais personne ne me dérange, je trouve toujours un peu d’intérêt dans chaque corps qui s’avance à mes côtés. Toi Sybille, tu as plus qu’une pépite en toi. Tu as toute une mine à piller. Je me laisse tomber un peu à côté, fesses sur le sol, pour reprendre mon souffle. Les mains libres, loin de sa peau qui a plus d'épines qu'on imagine, j'essuie un filet de sueur qui vient de s'insinuer sur mon front.
« Ce serait totalement stupide de croire… Qu’il ait pu vous faire du mal ?
Et étouffer un léger rire. Redevenir Luca, redevenir Eros, reprendre des couleurs. Remettre sur la table le coeur et non l’acidose.
Far are the paths that I follow (flashback) - Jeu 12 Juil - 21:26
hurt
I hurt myself today To see if I still feel I focus on the pain The only thing that's real
Toi, qui lui a fait du mal ? Peut-être. Mais lui a commencé en premier, sauvageon qui se pense plus fort qu’une demoiselle qu’il imagine en détresse. Grave erreur que de parer Sybille dans un voile d’agonie. Seul son corps pourrait paraitre faible, petite chose pâle, longues courbes dont rien ne dépasse. Mais regardez là en face, plantez vos prunelles dans les siennes et vous comprendrez que dans Sybille, c’est la puissance qui s’éveille.
Alors face à sa remarque, je souris un peu. Malgré la fatigue, malgré la douleur qui se lit sur son visage et la panique sur le mien. Remonte des Enfers Luca, rejoins le ciel et ses étoiles. Respire un peu, souffle beaucoup et n’ai plus peur, la violence n’est plus là.
Et puis Sybille, la belle et impétueuse Sybille perd sa carcasse de fer et devient de chair en une fraction de seconde. Dans un murmure, dans une grimace, dans un supplice, je le vois enfin, son hybris dont on m’a parlé au Silver. Son dos est paré de cicatrices que certaines danseuses m’ont révélé. Elle n’est pas assez jolie pour rester sur le podium que d’autres m’ont intimé. Foutaises balayées par un revers de main, la beauté est subjective, l’Amour lui est total. Mais je n’ai jamais été lui en parler, je n’ai jamais osé lui demander ce que c’était, que ces boursouflures que certains accusaient d’enlaidir les loges.
« Respirez Sybille, calmez vous.
Que je tente de lui murmurer à travers les douleurs sur son visage qui m’accablent encore un peu plus. Allez Luca, pare ton corps de béton pour éviter d’utiliser ton don. Cache tes empreintes, dérobe ta peau, sois là pour elle comme elle a été là pour toi.
« Montrez moi, je vais vous aider…
Corps qui s’approche, qui gravite autour du sien à Sybille, doigts qui attrapent la veste pour la lui retirer. Lentement, comme si j’allais soigner un chaton retrouvé dans la rue, le corps lacéré par un matou des bas fonds.
« Shhh, essayez de respirer calmement.
Glisse joli veste, glisse pour me révéler tes douleurs, que je les calme à coup de pointes d’argent. La lune éclaire sa peau d’asphalte, gorgée de rouge, gorgée de marques. Mon dieu Sybille. Si Sam était ici, je lui aurais demandé de te soigner sans aucune hésitation…
« Ce n’est pas horrible comme on me l'avait décrit...
L’Amour ne ment jamais alors accepte Sybille, que ton derme, je la trouve toujours aussi beau. Empreintes des dix doigts qui s’apposent dessus et qui tentent sous la couche acide de trouver un peu de douceur. Pour apaiser son coeur. Et être à mon tour, son soigneur.
Far are the paths that I follow (flashback) - Ven 13 Juil - 9:06
hurt
I hurt myself today To see if I still feel I focus on the pain The only thing that's real
La rage s’atténue, lentement mais surement. De mes doigts, je file un nouveau chandail pour ses épaules, plus doux, plus cotonneux, plus fort que tout ce qui s’amuse à lui taillader la peau. Même si en moi, la noirceur essaye de ternir la lumière, frappant contre mon corps comme contre une porte en acier, j’y arrive. À calmer la folie, à détendre ses muscles, à faire de son corps, mon vaisseau et plus mon ennemi.
Redescend Sybille, combat Nemesis, ne la laisse pas gagner ce combat pour ce corps dont toi seule est la propriétaire. Nous sommes des Dieux, oui, mais nous sommes aussi des hommes. Les deux doivent cohabiter, s'accepter, vivre ensembles. Luca et Eros font de chacun de leur défauts, des qualités. La divinité offre de l'amour, Luca offre son corps. Là est la parfaite symbiose entre le ciel et la terre.
Entre l'esprit et le corps.
Bientôt nous ne seront plus que leur âme, alors profitons encore d’avoir le libre arbitre. D’accepter l’humanité, d’en faire notre amie.
Je souris face à son compliment, pas de gêne, j’y suis habitué. C’est juste amusant de voir à quel point une normalité chez l’un est un don chez l’autre. J’apaise les âmes pour ensuite les faire exploser depuis tellement d’années qu’il m’est difficile de tenir le compte. Combien de corps ai-je arraché à la timidité ? Combien de gémissements ai-je entendu soufflé contre ma nuque ? Combien ont laissé les armes face au dieu qui quémandait toujours plus ?
« Amor vincit omnia » que je lui murmure, un léger sourire au creux des lèvres alors qu’elle tente de nettoyer la guerre qui s’est immiscé sur son dos. L’amour vainqueur. L’amour au dessus de tout. Depuis des années, depuis des millénaires.
L’amour sera toujours là, malgré les combats. L’amour vivra alors que les hommes s’éteindront. Et quand tu t'éteindras Luca, l'amour reviendra.
Il revient toujours.
« Je dois retourner travailler Sybille....
Tristesse infinie dans ma voix.
« Mais venez, je vous invite dans un très bel endroit, vous allez vous sentir privilégié d’y entrer gratuitement..
Léger clin d’oeil, je lui offre ma main pour l’aider à se relever, remettant sa veste sur ses épaules pour cacher les méfaits de la divinité.
« Ça s’appelle le Silver c’est juste à côté, ils y servent un très bon café quand le patron le demande..
Je me penche à son oreille, petit gosse qui s’amuse, qui pétille comme s’il allait dire une bêtise.
« Et apparement, il est très bel homme, le patron….
Léger rire, main proposée. Prend-là Sybille, n'ai pas peur. Luca et Eros vivent en parfaite harmonie depuis quelques jours. Si les doigts te sont proposés, c’est que l’homme contient le divin, l'emprisonne dans une cage dorée.
Far are the paths that I follow (flashback) - Dim 15 Juil - 9:04
hurt
I hurt myself today To see if I still feel I focus on the pain The only thing that's real
La Vengeance disparait lentement, mais malgré tout la douleur est encore bien là, palpable, comme une lame tenue fermement au creux d’une paume que Sybille ne peut pas encore lâcher. J’ai envie de lui murmurer de desserrer l’étreinte sur la violence, qu’elle va se blesser et que de ce sang, elle ne fera que m’empoisonner mais… Comment dire à quelqu’un que sa présence, bien que délicieuse, soit aussi tranchante qu’un couteau de cuisine ? Aussi dangereuse qu'une arme automatique prêt à vous faire exploser la cervelle ?
Ô tu es belle Sybille. L’humaine en toi réclame tellement de douceur et de lumière. Et ça me brise le coeur de savoir qu’une dualité se joue dans ta petite carcasse… Car même si l’Amour triomphe toujours, la noirceur laisse des traces. J’en suis la preuve Sybille, mon corps est debout mais plus nous avançons, plus mon coeur, lui, se pare de cicatrices et de maladie.
Les Hommes ont leur tumeur, l’Amour a sa folie.
Bras dessus-bras dessous, tissus pour nous protéger, chaleur de deux corps qui ne cessent de s’entrechoquer, nous repassons la sécurité avec un léger regard à l’agent de Sécurité qui tilte en voyant ma mine déterrée. Ils me connaissent depuis tellement de temps que malgré un jeu d’acteur impeccable, un cerne de trop et je suis découvert. Mais pas d’inquiétude, je souris légèrement, pour ne pas faire paniquer. Pour qu’aucun n’appelle Samuel.
Certains regards appuyés sur le joli duo que nous formons m’échauffent le bas du dos. Une légère pression, mélange d’agacement et d’incompréhension. Certains me disent incapables de ressentir de la colère, c’est surtout qu’ils ne m’ont jamais vu, tétanisés par la rage au point de ne plus pouvoir penser à autre chose. Et chaque soir je prie pour que jamais, ce lieu, ne soit le témoin de cette violence qu’Eros s’amusait à en habiller ses flèches de plomb. Luca est beau. Luca est Amour. Luca n’irait jamais briser autre chose que des Coeurs. Pas encore du moins. Un couloir plus loin, nous voici attablés au bar principal, un peu sur le côté. Assied toi Sybille, fais comme chez toi. Oublie la violence, oublie ce poison, gorge toi d'un autre, plus beau, plus virevoltant.
« Un café pour moi s’il te plait Henry, et pour vous… ? ».
Que je lui glisse avant de répondre à sa question qui me laisse un sourire rêveur sur le visage. Pourqui le Silver. Il me faudrait toute une nuit pour lui conter le pourquoi du comment… Mais peut-être que… Une nuit n’est pas impossible auprès de la Vengeance.
« La neutralité. Voilà pourquoi j’ai créé ce lieu. .
Café noir qui arrive, gorge réchauffée, caféine qui débute son ascension pour m’éviter de m’endormir.
« Me sentir chez moi, réellement chez moi… Sans… Aucune violence non voulue….
Elle sait de quoi je parle. En tant que déité, elle connait ma position à la Nuova. Elle a été approché. Elle sait Sybille, que le sang ne coule pas seulement dans mes veines. Mais qu’il devrait recouvrir mes doigts. Devrait, oui.
« Le Silver est un lieu où tout le monde peut trouver ce qu’il cherche, ce dont il a besoin en matière… d’Amour. Et malgré ce que la majorité pense… .petit sourire en coin, regard de faon amouraché, dernière lampée de café. C’est ce qu’on veut tous… être aimé..
Far are the paths that I follow (flashback) - Mar 17 Juil - 0:23
hurt
I hurt myself today To see if I still feel I focus on the pain The only thing that's real
Le pari est réussi. Ça glisse entre ses lèvres nimbées de café robusta. Ça me touche et me fait sourire, même si je n’avais pas besoin des mots de la belle Sybille pour savoir que j’avais fais de ce lieu, un véritable paradis. Il n’y a qu’a glisser un regard dans la salle principale et sur les sourires des clients pour comprendre que si l’Eden était contemporain, il serait ici.
Luca, créateur d’un paradis terrestre, neutralité totale malgré un statut à la Nuova qu’on jalouse autant qu’on exècre. On pense souvent qu’Eros naquit de la belle Aphrodite. Mais les rumeurs sur l’apparition de l’Amour avant tous les autres Dieux prennent petit à petit de une place très chère dans mon coeur. Car à vrai dire, qui d'autre que l’Amour peut naitre seul, par sa propre volonté dans le but seul de conquérir les autres et de les piquer ? Et même si ce n’est pas la vérité, au moins, la création du Silver en est une. Temple de l’Amour érigé par mes soins, pour les âmes qui ne demandent qu’une simple et unique chose : un moyen de toucher le ciel sans devoir rendre des comptes à quelqu'un.
Nouvelle gorgée, fin de l’expresso. L’envie d’en commander un autre me taraude l’esprit mais à la place, c’est sur les yeux couleurs océan de Sybille que je me concentre. Avant d’éclater de rire face à sa question.
« Si je vous dis que danser procure sensiblement les mêmes émotions qu'un orgasme, voulez-vous que je vous en parle un peu plus Sybille ?
Que je lui glisse sans aucune gêne, l’oeil qui pétille et les lèvres qui s’étirent dans un sourire de gamin fier de sa bêtise.
« Et ici je ne fais que le mariolle… La danse mérite un peu plus d’attention et un peu moins… d’alcool pour réellement exister.
Sous les poisons, les corps tanguent plus qu’ils ne virevoltent. Ils suent de douleur plus que de plaisir. Ils se parent de mensonges et non de souvenirs.
« Un jour… Je danserais pour vous. Réellement. Vous n’aurez plus à me demander ce que je… Je ressens…
Mon visage se penche au creux de son oreille, secret que je n’ai pas envie que les autres entendent. Mais qu’ils regardent, ça par contre m’amuse beaucoup. Les rumeurs, l’Amour en raffole.
Far are the paths that I follow (flashback) - Mer 18 Juil - 11:38
hurt
I hurt myself today To see if I still feel I focus on the pain The only thing that's real
La meilleure danse, je ne sais pas. Je ne suis pas assez prétentieux pour me permettre de croire que je suis le plus exquis des danseurs, mais… Le meilleur orgasme, ça je peux lui assurer à Sybille. Quand la divinité qui s’immisce en soit n’est fait que d’Amour et de passion, il serait difficile d’en être autrement. Mais ça, elle doit le savoir, elle a du entendre les rumeurs. Ça tourne dans les coulisses, ça rigole, ça s’amuse de la réputation du patron. Mais jamais dans la moquerie, plutôt dans… l’exaltation. Et l’espoir qu’un jour, les yeux du boss s’arrêtent sur un de ces corps plus longtemps que sur un autre.
« Vous dansez déjà pour moi Sybille, j’ai vu les regards que les clients vous lançaient et… Je peux vous dire qu’il ne s’agit pas que de spectacle.
Je détourne le regard quelques instants et d’un signe de main, le barman revient à toute vitesse.
« Préparez moi un jus de fruit avec… euh…N’importe quelle saveur. Surprenez moi !
Reporter mon attention sur la jeune femme et laissez le professionnel aller me préparer ma douceur. L’alcool n’a jamais été mon truc, je crois n’avoir jamais dépassé les 2 coupes de champagne à vrai dire… Ça m’ennuie, de ne pas savoir si les émotions qui vivent en moi sous la liqueur, sont réelles ou factices. Nous avons déjà assez de l'hybris pour nous empoisonner, pourquoi alors continuer dans la déchéance alors que nous pourrions nous élever ?
« Trêve de discussion autour de ma petite personne, vous avez quelqu’un pour soigner votre dos ?
L’amusement laisse place à une mine plus sérieuse, toute aussi douce mais piquée par le boss, par l’ami et plus par le possible amant. Je me demande ce que ça ferait de l’emprisonner au creux de mes hanches Sybille. Nemesis se réveillerait-elle ? Serait-ce dangereux au point où la douleur pourrait dépasser l’Amour. L’homme est curieux, c’est sa principale qualité et parfois, le Dieu doit se faire tout petit sous l'envie de connaitre autre chose que la divinité.
Je laisse glisser mes doigts sur le bar pour attraper les siens. Petite caresse lente du pouce, traçant des sillons de beauté dans un coeur trop vengeur. Jolie Sybille, ne te laisse pas faire par la déesse qui emporte tes rêves et tes sourires.
« Pas que pour ce soir mais… Pour toutes ces fois où elle l’emporte sur vous ?
Far are the paths that I follow (flashback) - Jeu 19 Juil - 18:27
hurt
I hurt myself today To see if I still feel I focus on the pain The only thing that's real
Parfois cela suffit. Les mots sont difficiles à accepter. Ils ne font pas partis de ceux qui passent d’une oreille à une autre, disparaissant au profit des souvenirs plus intéressants, aux syllabes plus enivrantes et aux gémissements plus… exaltants. Mais ceux qu’elle me murmure Sybille, malgré son joli sourire, ils ne disparaissent pas. Car dans le parfois, il y a surtout un souvent qui sonne comme un écho. Souvent, cela ne suffit pas. Voilà ce que j’entends glissé de ses lèvres. Souvent le désinfectant ne suffit pas, souvent les pansements ne sont plus utiles. Souvent la difficulté est si horrible que les plaies suintent à en arracher des tremblements.
Moi aussi, Sybille, parfois les médicaments suffisent…. Et j’ai envie de la relancer dessus, de serrer encore plus fort ses doigts pour lui faire comprendre que je suis là. Luca et non le patron. Luca et non Eros. Juste l’homme qui comprend la difficulté d’être un dieu enfermé dans une carcasse de chair et d’os. Et en parlant du loup… Ou de le vengeance, la voici qui rapplique dans la verbe de la jolie Brune. Elle se confie et j’aime ça. Me sentir important au point d’être une oreille attentive et pas seulement la signature sur son cheque mensuel. Savoir qu’elle accepte de voir autre chose que le pouvoir et le costume trois pièces que j’arbore quotidiennement. Mes doigts gravitent toujours sur ses doigts, échange léger de deux âmes meurtries qui pourtant restent debout malgré les difficultés. Je m’en sors un peu mieux qu’elle malgré tout. Mes cicatrices ne peuvent être perçu par la majorité. Mais elles sont bien là, dérobées sous une couche de chair, sous un coeur très doué pour manipuler.
J’étouffe un léger rire face à sa remarque. Sa déesse accepte ce que je suis malgré ma difficulté à acquiescer face à ses actes. La violence ne résout jamais rien, l’Amour si. Mettez deux corps ennemis dans une même pièce et piquaient les d’amour et ils rentreront dans une toute autre danse qu’un ballet belligérant. Les armes de fer deviendront de chair, les explosions d’obus des orgasmes vivifiants.
« Je suis ravi d’entendre qu’elle m’apprécie… Si un jour elle souhaite être piqué par l’amour, elle saura à quelle porte frapper. Nemesis amoureuse. Nemesis dévouée à une autre cause qu’à l’équilibre. Nemesis faisant passer ses envies et désirs avant ceux des autres. L’idée est tentante mais sans l’accord de Sybille, ce ne sera que de légers crépitements que je lui offrirais. Les vagues d’Amour, je les garde pour ceux dont les yeux sont déjà gorgés de lumière. « Et Sybille… Nous avons tous souffert… Cela ne signifie pas que nous devons nous punir. Même si je suis parfaitement conscient qu’il est difficile de contrer ce qui nous anime et… nous transforme.
Plus l’Amour exulte plus l’homme se meurt. Plus Eros prend de place, plus Luca disparait. L’humanité ne peut survivre face à un tel besoin d’aimer et d’être aimé. Tout comme la santé ne peut rester de fer quand les passions ont des crocs acérés. Car Sybille, tu penses que l’Amour est bon. Mais l’Amour est destructeur en réalité.
« Pour vos cicatrices, je peux vous aider. J’ai quelques relations dans le corps médical. Je ne vous oblige à rien et ce n’est pas une question esthétique…. Je ne veux pas qu’elle s’imagine que sa peau me dégoute. Jamais je n’ai ressenti cette émotion pour aucun corps. Et pourtant, j’en ai connu des cicatrices, j’en ai vu des corps décharnés, aimé des corps abimés. Je pense ne jamais réussir à trouver quelqu’un de laid tant que je trouve facilement la pépite qui brille dans chaque identité. Je me rapproche un peu d’elle et glisse mon autre main sur sa joue, la laissait finir sa course au creux de sa nuque.
« … Si je peux vous aider à moins souffrir, je le ferais. Ce n’est pas un traitement de faveur ou… Autre chose. Je souris, amusé par ce que je sous entendu dans autre chose. J’accepte de laisser Nemesis détruire votre corps, si vous me laissez le réparer de toutes les façons possibles…
Par la médecine, par mes mains, par mes mots. Par mes lèvres s’il le faut. « Et si Madame l’Equilibre…. Ne pas parler de vengeance, montrer que je la respecte, qu’Eros comprend sa divinité comme elle m’a accepté. …M’apprécie autant que vous le dites, je ne pense pas qu’elle y verra un soucis. Et déposer un léger baiser au creux de ses lèvres, d’une douceur qui accompagne depuis toujours ma réputation.
Far are the paths that I follow (flashback) - Sam 21 Juil - 0:41
hurt
I hurt myself today To see if I still feel I focus on the pain The only thing that's real
Petite bouche qui s’écrase contre la mienne. Lèvres au goût café, délice interdit, viles tentatrices que les babines d’une déesse si opposée à celui qui exulte dans ma carcasse humaine. Il en veut plus. Il quémande un peu plus de son gout, de la saveur de sa bouche contre la mienne. Je le sens, qui vibre lentement contre mon coeur, qui me murmure des ordres et des supplices. Tente Luca, tu n'as rien à perdre. Toi non, mais moi oui, Eros. Je ne sais jamais ce que je vais trouver au creux du corps de Sybille. De la beauté et de la passion, ce qui tiendra en vie l’homme. Ou de la rage et du poison, ce qui l’entrainera dans une douleur latente et assourdissante.
Toi, Eros, tu t’en fiches, tant qu’il y a des émotions, furieuses ou magiques, tu vis. Tu exploses. L’homme n’est pas aussi fort, l’homme tombe parfois. Alors accepte de reculer et laisser l'humain mener la danse.
Petit jus de fruit qui crépite entre mes doigts, légère gorgée rapide avant de reprendre le fil de la conversation et de laisser de côté le Désir qui jappe comme un cabot qui n’a pas eu assez au repas.
« Peu de gens connaissent Eros… Ils pensent tous que… L’un et l’autre ne font qu’un. Comme vous avec Nemesis, mais… La vie manquerait de piquant si c'était si simple...
Les envies des Dieux ne peuvent être contenues dans un corps humain. Je connais les histoires, ma famille m'en a parlé. Qu'un moment, l'homme peut s'abandonner entièrement au dieu. Je ne sais pas si je serais capable de faire ça...La majorité voit en Eros un dieu bon et beau. Il y a un peu de vrai là-dedans... Un peu seulement. Et si j'ose penser ces mots, c'est que je suis pareil.
Je ne suis pas bon Sybille, malgré tout ce que tu penses. Mais je suis beau et ça équilibre la balance.
" Je vous enverrais le numéro de la personne, je le mettrais au courant de la situation, il... Connait notre statut.
Nuova, divin, humain. Tout. Un médecin que j’ai dans la poche et qui accepte le sale boulot quand Alcide n’a plus personne sous la main.
« Et Sybille, s'il vous plait... N'imaginez plus jamais que je puisse avoir peur de vous ou de votre peau... Vous êtes parfaite. Ne laissez personne vous laisser penser le contraire.
Murmure pour que personne ne nous entende, pour que cette confiance soit à elle et à elle seule. Une gorgée sucrée plus tard, je regarde un peu dans la salle, le patron se réveille après l’ami. Avant de laisser place à l’amant qui ira chercher une nouvelle proie. Singulier ou pluriel en fonction des envies.
« Souhaitez-vous que je vous fasse ramener ? J’ai mon assistant qui peut vous raccompagner sans problème, c’est son boulot. Ou si vous préférez, je peux me déplacer. Ils... Léger coup de menton vers la salle qui danse et saute sur les sons électriques du DJ ....peuvent vivre sans moi une heure ou deux, le temps de faire l'aller-retour.
Far are the paths that I follow (flashback) - Sam 28 Juil - 11:11
hurt
I hurt myself today To see if I still feel I focus on the pain The only thing that's real
Souffle sur la joue, baiser abandonné sur un derme déjà en feu. Sybille qui refuse de l’aide et pourtant qui m’offre quelque chose en retour. Sybille dont les pieds foulent le parquet et disparait comme une jolie lueur au crépuscule. Léger sourire qui reste sur le visage, beauté d’un soir, sauvée des griffes du désespoir. Sybille, toi qui est si belle et si lumineuse, pourquoi as tu été prise comme réceptacle de Nemesis ? Je ne comprends pas la logique, tu ne mérites pas une telle souffrance. Ta lumière est d’une douceur extrême, tes mots, tes lèvres, ta peau, rien de tout ça ne devrait souffrir d’une telle déesse.
Je sais que Nemesis est l’équilibre mais en toi, elle penche plutôt vers la douleur et la fatigue. Comme Eros, chez moi, me fait imploser sous des requêtes de plus en plus difficiles. Aime à en mourir Luca, prend, dépouille les hommes des émotions, croque à pleine dent leur coeur pour les laisser vide de tout sentiment. On pense Eros bon, on le pense lumineux, grandiose. Il l’est. Mais il est aussi dangereux qu’une braise qu’on attise sans s’en rendre compte.
Plus vous l’aimez, plus il en demande. Plus il en demande, plus vous donnez. jusqu’à disparaitre. Alors Sybille, reste à côté de Luca. Mais empêche Eros de te prendre dans ses bras. Je t'en supplie...