Des affaires, de chez toi, je t'en ai rapporté des tas. Par petits paquets, des choses anodines parfois pour te remettre dans un contexte familier et rassurant, des cadeaux d'autrefois avec plus de sens pour tenter de raviver ta mémoire. Mais rien y a fait et j'ai dû constater que les choses restaient comme elles étaient. Alors, j'ai décidé de reconstruire des souvenirs, blessé mais orgueilleux toujours. Et si ta mémoire ne veut plus de moi, bientôt elle saturera de me revoir partout. Alors j'ai amené un ordinateur portable, des dvds que je changeais régulièrement. Des films sortis lors de ces cinq dernières années que tu avais aimé - normalement ! - ainsi que d'autres, des classiques à mon sens, que tu n'avais jamais vu avant qu'on ne soit ensemble et que je te pousse à les regarder. Et dans ton lit d’hôpital, je me collais à toi pour qu'on puisse rentrer à deux, pour regarder tout ça ensemble. Et parfois, faut bien l'avouer, je m'endormais parce que les nuits sont courtes encore en ce moment, dévoré par bien des choses. Et le satyre me fatigue énormément, aussi, exige de voir ses désirs satisfaits. Je tire au mieux sur la corde, jusqu'à que trop ressentir le manque, jusqu'à ce que ça me pèse sur mon moral bien trop fortement pour que je puisse agir autrement. J'ai la sensation que tu es de nouveau le seul contre qui j'arrive à réellement me reposer. Tout ça, jusqu'à ta sortie. Mouki ne tient plus à la maison, il a ravagé quelques oreillers, trop frustré de ne pouvoir te voir que par parcimonie. Et il faut avouer que je le comprends que trop bien. J'ai hésité sur où t'amener, suite à ta sortie... Mais finalement, ça sera ton appartement, parce que je me dis que c'est le plus simple pour l'instant. Je passe la porte de la chambre, pour te voir et te sourire immédiatement. Salut trésor ! J'approche, t'écrase un baiser contre une joue, parce que je n'ai plus approché tes lèvres depuis ce premier jour. J'ai mes limites aussi, tu sais. Ça fait du bien de te voir debout... Sourire qui se fait un peu plus intime, les lèvres qui s'étirent moins, qui offrent la vision d'un homme réellement content de cela. Ça va, prêt pour le grand jour ? J'ai déposé Mouki chez toi avant, il courait partout dans l'appartement. Je souffle un rire, récupère ton sac d'affaires, ayant petit à petit ramené aussi des choses chez toi en prévision d'aujourd'hui. Et puis, on peut partir, quitter cette chambre qui ne nous a que trop vu. La route jusqu'à chez toi est calme, je roule avec prudence, te jette trop d'oeillades, trop heureux, réellement, de te voir en dehors de ça. Et quand on arrive devant ta porte, je sens la vague d'excitation me prendre. Je te laisse les clefs de chez toi, te laisse les mettre dans la serrure avant de stopper le mouvement d'une de mes mains sur la tienne. Le coeur battant, mes prunelles qui se perdent dans les tiennes. ... Désolé. Je... C'est juste, pour... Je ne sais pas trop ce qui m'a pris. Je ne sais plus ce qu'il me prend tout court en fait, ces derniers temps. Pour profiter encore un peu, de ce moment, juste avant... Je crois que ça m'émeut, de te voir faire ce geste si banal. Parce que j'ai eu trop peur que tu ne puisses plus jamais. Mon pouce qui caresse ta peau, dans un réflexe que je n'ai même pas perçu encore, subjugué par ton regard. Et ma seconde pogne qui s'élève, qui vient doucement te caresser une joue, la mâchoire, le cou, avant que je ne murmure. Bienvenue chez toi, River... Que je crève d'envie de t'embrasser. Et à la place, je retire mes mains, te laisse pour que tu puisses finir, que tu puisses rentrer, être accueilli par un Mouki qu'on entend gratter à la porte et couiner, qui va se jeter sur toi avec bonheur. Welcome home...

Que le temps était long quand tu n'étais pas là. J'avais le droit de profiter des films que je ne me souviens pas avoir vu. Tu m'as ramené tellement de choses qui n'ont plus leur place dans mon esprit apparemment, mais je les garde proches de moi, parce que ça reste une partie de ce que j'ai vécu et que j'espère réellement retrouver la mémoire. Un lit simple pour toi et moi, l'un contre l'autre, je n'ai vraiment pas à me plaindre. J'aime bien cette proximité, même si tu restes quand même un homme que je ne reconnais plus. Je suis toujours autant désolé pour ça. Tu prends soin de moi et tu m'occupes tout le temps, même quand tu n'es pas là. Quand tu es là, on regarde des films, on discute, parfois tu t'endors, alors je reste là à te regarder l'air presque paisible. C'est bien l'un des rares moment où je pense me rappeler avoir déjà vécu ça. Je suppose que comme c'est le seul moment où tu ne fais pas ta Diva, j'adorais te voir paisible. Le seul moment où je ne pouvais pas te faire de mal avec ma langue de vipère. Tu m'as offert de bons moments pendant ses semaines, rendant le temps à l'hôpital moins pénible.

Aujourd'hui, je suis debout à côté de mon lit à ramasser les affaires que tu m'as laissé. Je suis enfin habillé avec des fringues convenables, même si j'avoue que mes goûts vestimentaires ont sûrement changé, ou alors ce sont des cadeaux que tu m'as fait. Ta voix qui se fait entendre et je me retourne pour venir t'accueillir avec un grand sourire, plus que heureux de te voir et de savoir que je vais enfin sortir d'ici. «  Bonjour mon... petit poussin ? » Je ris doucement, j'ai essayé beaucoup de surnom quand tu m'appelais trésor, sans jamais savoir lequel t'allait le mieux. Je te laisse me faire un bisou et je viens te tapoter le vendre du dos de la main. «  ça fait du bien de voir que je suis le plus grand. » Nouveau rire que je souffle avant de venir glisser une main dans tes cheveux que je peux admirer d'en haut. «  Je vais bien. Et toi ? Prêt à ne plus passer me voir tous les jours dans ce lieu triste ? On sera mieux chez moi ou chez toi. Enfin tu vas sûrement travailler je suppose... Mouki, je vais voir notre bébé…  » Puisque tu n'as plus à t'inquiéter de ma santé, sauf de mon manque de souvenir, mais plus de risque que je te lâche. Je souris doucement n'arrive pas vraiment à être grincheux tant j'ai de joie à quitter l'endroit et encore plus quand je sais que c'est pour passer encore un peu de temps avec toi, hors d'ici. Dans la voiture je croise de temps en temps ton regard et ça me fait rire. « Quoi ? J'ai le nez sale ? » Je viens doucement te tapoter la cuisse avant de finalement descendre et rejoindre l'appartement. Tu me tends ma clé que je prends doucement pour venir la guider jusqu'à la serrure, mais tu m'arrêtes. Mon regard qui glisse sur toi pour te regarder l'air un peu intrigué avant de voir le regard que tu me lances. Chaque attention que tu m'offres fait battre mon cœur et je me sens perdu dans le temps. Je frotte doucement ma joue contre ta main avant d'approcher mes lèvres des tiennes pour simplement embrasser un coin. Je soupire doucement en souriant comme un abruti avant d'ouvrir la porte et laisser Mouki me sauter dans les jambes. Il fait de petits saltos et me fait beaucoup trop la fête. Alors je me baisse pour venir le récupérer dans mes bras et j'en chiale. « Merci... »  Je rentre avec Mouki dans les bras qui ne veut pas s'arrêter de gigoter de joie et me lécher le visage. Il me griffe un peu, mais je m'en moque bien, il est énergique le petit, bien plus que j'aurais pu le penser. Je tourne le nez vers toi et te tends la main pour t'inviter à me suivre. «  Merci beaucoup Silv. » Je fais des bisous à Mouki avant de le laisser retrouver le sol. Il court partout, saute partout et finalement il fatigue et va boire un coup pour revenir en force d'ici quelques minutes. Je visite mon propre appartement comme une première fois, découvrant chaque objet et si tu as eu le malheur de t'accrocher à ma main tendu je te traîne avec moi dans l'appartement. Je regarde chaque coin avant d'ouvrir le dressing juste histoire de voir ce que j'y cache. J'y trouve des tenues trop mignonne. «  Je suis gaga de  ce chien, pas vrai ? » Je ris doucement en sortant des petites tenues et Mouki qui semble venir me réclamer de lui en mettre une. Je lui mets un petit costume de lion et je le laisse repartir jouer dans l'appartement trop heureux. Moi je pose mes fesses sur mon lit, regarde les affaires autour de moi en soupirant. «  Je suppose que je ne peux pas te demander de rester ici pour la nuit ? Vu que Culotte et Mango ne sont pas là. »

Je vais bien. C'était un mensonge sans en être un. Je n'avais pas envie de t'inquiéter sur l'instant T. Pas envie de t'alerter sur quoi que ce soit, sur ce moral qui flanche d'un instant à l'autre parfois. J'ai l'impression d'avoir viré bipolaire ces temps-ci, comme si j'étais soudainement pourvu d'hormones capable de me tuer d'un seul coup. J'ai jamais eu un caractère facile, mais tout est différent en ce moment. Je me demande si la créature me change... Alors, c'est sans doute aussi pour que je t'ai arrêté dans ton mouvement. Que j'ai tenu à te regarder, que je me souviens que trop bien de tout ce qui afflue un peu plus à ta vision, tout au fond de moi. Et je souris à peine plus, quand je te sens réagir, quand je sens ta joue qui tente de se faire entière dans ma paume de main. Je te relâche avec cette appréhension bizarre, que la hâte surplombe bien assez vite. Ton baiser, en coin de lèvres, me donne juste envie de chialer un peu sur place. Mais je n'en montre rien, laisse juste tout se faire et me retrouve à rire quand je vois comme Mouki t'accueille, comme il pourrait être capable de vaincre le monde juste pour toi, clairement. Et l'émotion qui te traverse me transperce directement le coeur. Ça me rappelle ce Noël là, quand je te l'ai offert. Et dans ma coin de ma tête, ça fait comme un écho, les "je t'aime" en plus que tu ne prononceras plus... Je referme la porte, un sourire tendre sur les lèvres, une main qui vient te frotter le dos doucement, mes prunelles qui ne décrochent pas de vous, de cette joie qui inonde les lieux, qui se voient que trop bien. Avec plaisir, trésor... Et ma main qui vient s'accrocher à la tienne, trop avide que je suis des contacts de ce genre, tandis que l'autre vient effacer les larmes. Mes doigts qui viennent se marier aux tiens, se coincer entre eux afin de ne pas se lâcher tout de suite. Et Mouki retrouve pattes à terre, semble inépuisable et je crois qu'on peut que le comprendre. Je te suis sagement alors que tu découvres les lieux comme si c'était réellement la première fois que tu mettais les pieds ici. Alors que je t'ai vu tant de fois le parcourir, ce salon. Je reste silencieux, ne te dérange pas dans ton processus, simplement encore accroché à toi comme le parasite que je suis sans doute. Mes yeux encore rivés sur ton visage, à se nourrir de chaque expression que tu peux m'offrir. Gaga ? C'est un faible mot, j'étais l'amant ! Et ça me fait rire, simplement, jusqu'à ce que je dois te lâcher la main pour te laisser habiller Mouki qui est bien trop habitué à l'exercice, tiens. Je me retrouve à sourire bêtement encore, amusé du spectacle qui m'est offert, les bras qui sont venus se croiser contre mon torse. Je te suis encore, avant de caler une épaule contre un bout de porte, la tête qui doucement retombe contre le bois de l'encadrure, à t'admirer ainsi assis. En effet... Et c'est sans doute pour le mieux. Parce que sorti du cadre de l'hôpital, avec ce foutu truc en moi... Je n'ai pas envie d'être qu'une baise que tu n'apprécierais qu'à moitié. C'est sans doute ironique. Mais j'ai jamais voulu être ça, pour qui que ce soit. Mais je peux rester manger. Tu veux qu'on se commande quelque chose ? Je tourne un peu la tête dans la direction de la cuisine, me remémore un tas de trucs encore. D'ailleurs, je t'ai fait des courses. J'espère que t'as toujours les mêmes goûts. Sinon, hésites pas à me refiler ce que tu n'aimes pas... Plus ? Compliqué. Je souffle un rire, en reviens à toi. Hey... Tant que t'es en congé, ça te dit de se faire une sortie, un de ces soirs ? Je me mordille la lèvre inférieure, légèrement pensif. Un ciné, un restau... Une sortie sans prise de tête, quoi. Juste pour se (re)trouve, loin de toute pièce trop fermée, loin des environnements qui me sont familiers à moi, mais plus à toi. Pour une première fois à deux.

Je caresse doucement ta main du bout de mes doigts, ne te lâche pas tout de suite, appréciant un simple contact innocent. Je ne peux pas retenir mon rire quand tu me dis que tu étais l'amant. Je tourne le visage sur toi un instant avant de revenir à Mouki qui réclame un costume. « En même temps regarde le ! Il est si docile. » Je caresse rapidement Mouki qui file rejoindre le salon. Je le laisse faire sa petite vie, heureux de le voir aussi bien. Je repose mon regard sur toi en soupirant un peu. « Pour le mieux ? Je ne sais pas. J'aimais dormir avec toi. » Je me laisse tomber sur le lit pour m'allonger un peu et écarter les bras en souriant. La joie que de retrouver un lit double, où je pourrais prendre toute la place, faire l'étoile, ou juste dormir avec toi sans risquer de me prendre un coup de genoux ou de t'en donner un. « On mange ensemble oui ! Ce n'est pas encore l'heure de toute façon, mais je veux bien que tu restes manger avec moi... Pour mon premier vrai repas ! » Non pas que l'hôpital ne m'a pas nourri, mais il faut bien avouer que la nourriture n'est pas leur fort. Je tourne la tête pour te regarder et je tapote un bout de lit pour t'inviter à me rejoindre. « C'est un rencard ? » Je ne te laisse pas le temps de me dire que non, juste au cas où. « J'aurais le droit au grand jeu, monsieur Silverio Baeza ? » Je te regarde l'air taquin, avant d'attraper un coussin pour te le jeter dessus. J'ai envie de t'emmerder, de juste profiter du moment, de retrouver un chez moi, même si ce n'est pas celui que j'ai quitté dans ma tête. Le monde a changé en cinq ans, mais je suppose que je serais capable de me faire à l'idée que rien ne sera plus pareil. Je regarde rapidement les tables de nuits avant d'en ouvrir une que je referme rapidement en haussant les sourcils. « Okaaaay. » J'ai l'air pas trop sûr de moi sur le coup, mais je suppose que tu dois bien savoir ce qu'il y a là dedans si tu m'as ramené des affaires. Alors je ne fais que hausser les épaules pour ensuite venir chercher ta main pour te traîner jusqu'à moi, pour qu'on s'allonge un instant calmement. Je regarde le plafond, reste silencieux. Même si tu parles, je ne brise pas mon silence me posant un tas de questions.

J'entends Mouki qui traîne des choses, puis finalement je remarque le petit tas de jouet au pied du lit et son coussin, que je suppose est celui dans lequel il dort. « Je crois qu'il y en a un... qui veut plus me quitter. Enfin. » Je pose mon regard sur toi pour te regarder, le cœur battant un peu. « Il y en a peut-être deux ? J'espère.» Je ferme les yeux en me laissant retomber dans le lit en soupirant longuement. « Tu vas vraiment bien ? Je me doute que... ça ne doit pas être facile... »

Disons que c'est plus prudent ainsi, si tu préfères. River, y'a ce truc en moi qui me fait mal parfois. Avant, c'était marrant, mais maintenant, j'ai peur de ce qu'il peut vouloir parfois. Et je veux plus te partager avec lui. Aucun mot de ce genre ne sortira de ma bouche, je me contente de te proposer la suite du programme, de manger ensemble et ta réponse me fait sourire aussi, comme le reste. On se commande quoi ? Y'a quoi qui te fait envie ? Et je me lance, le coeur battant et sans doute un brin vaillant. Tu me poses la question qui tue, sans me laisser le temps d'y répondre. Alors, je me contente de rire finalement en réceptionnant le coussin, pour mieux te le renvoyer dessus. Il est mieux dans le lit ! Je souffle encore un peu, te regarde faire, toujours accroché à mon coin de porte, la curiosité qui s'invite. Quoi ? J'ai pas ouvert les tiroirs, j'avoue. J'avais trop peur de ce que je pourrais y trouver, parce que tu me laissais jamais regarder avant. Alors j'ai imaginé le pire et je n'ai pas eu envie de le confirmer. Mais tu réponds pas, m'entraîne avec toi dans une chute qui termine dans le lit. Et je me sens un peu rougir, comme si j'avais perdu je sais pas combien d'années moi aussi. Et tandis que tu regardes le plafond, je ne regarde que toi encore une fois. Admire ton profil, m'esquinte sans doute que trop les prunelles dessus. Arrête, Silverio. Arrête. J'hésite, longuement, avant de bouger à peine ma main, pour te caresser un bras avec elle. Tendrement et lentement, avant que tu te redresses pour aviser Mouki et son petit manège. Je me marre encore un peu, à l'occasion. Tu m'étonnes. Et puis, tu me coupes le sifflet. Je crois que j'ai loupé un battement ou deux, ainsi. Tu espères... J'aurais aimé me perdre dans ton regard, mais tu m'en prives, te laisse retomber à côté. Je ne réponds rien, sur l'instant, n'ai pas vraiment entendu la question. Et quand je sors de mes pensées, je me dis que j'ai été un peu con. Hein, de, pardon ? Tête en l'air. Oh, euh, oui. Un peu fatigué, mais c'est rien. Ca me gratte, tout en dedans. Je décide de me retourner, pour me caler sur le ventre, les coudes plantées dans le lit pour me sur-élever, t'observant encore avant de parler encore. Et si c'était bien un rencard... ? La gorge sèche. Et si c'était pas qu'une simple sortie entre amis... ? Le coeur écarlate. T'accepterais ? Parce que tu m'as pas dit oui, en fait. Et si je voulais vraiment plus te quitter non plus ?

Je te propose que de la malbouffe, simplement parce que j'ai envie de manger gras. Ça fait tellement de bien en même temps, c'est réconfortant le gras. Enfin, pas quand j'ai un peu de ventre qui commence à pointer le bout de son nez, m'enfin pourquoi penser à ce qui va arriver, autant juste profiter. Je ne réponds pas à ta question parce que je n'ai pas bien vu, mais il y a l'air d'avoir pas mal de souvenir là-dedans, je suppose que tu ne l'as pas vu du coup, au vu de ta question. Je laisse ta main parcourir mon bras et ça me donne pleins de petits frissons et ça me fait rire un peu aussi. Je t'ai lancé une bombe je crois, elle t'a complètement fait planter. En même temps, je t'ai dit que je ferais des efforts pour communiquer et je commence maintenant. Je te dis ce que j'espère au fond de moi. Je ne peux que rire quand tu reviens à toi, poser un doigt sur ton front pour pousser ta tête l'air vraiment pas content. « Tu ne m'écoutes même plus ! » Tu changes de position et je viens me tortiller pour poser ma tête sous la tienne, je me moque totalement d'être tortillé dans le sens contraire de toi, de me faire un peu mal au dos et d'avoir sûrement les jambes relevées et posé sur le mur. Je veux juste te regarder d'en dessous. Un doigt qui glisse sur ta gorge doucement et qui remonte jusqu'à ton menton. « J'accepterais. J'ai rien contre un rencard avec toi, bien au contraire. » Je glisse doucement ma main derrière ta tête pour caresser ta nuque en souriant.  « Puis comme ça, j'aurais légitimement le droit de t'embrasser parce qu'on aura eut notre vrai premier rencard de... retrouvailles ? Appelons ça comme ça. » On pourra juste arrêter de s'effleurer en se disant que ce n'est pas bien. On pourra commencer à s'adapter l'un à l'autre, dans la vie qu'on mène avec de nouvelles choses. Je grogne un peu sous toi en me tortillant. « Je suppose que comme tu es connu personne ne doit nous voir ensemble ? Du moins, personne ne doit savoir que monsieur Silver Divo était à un rencard ? » Je me demande juste si c'est une honte, ou une sécurité, ou simplement parce que sinon tu aurais moins de personnes fans de toi et que la production te surveille, parce qu'elle espère toute t'avoir à elles. Je me mets à rire en pensant ça, me disant qu'au final, je suis comme elle, sauf que moi, c'est l'homme derrière tout ça, que je veux date. «  J'ai le droit de dire que certaine photo m'ont rendu jaloux ? Sans raison. Enfin, sans souvenir de bonne raison. »

River, je sais plus ce qui m'arrive. Y'a toi, y'a ce nous possible. Et je me sens pousser des ailes, t'invite à un rencard qui n'aura rien d'amical pour moi. Je me suis trop dévoilé pour que ce soit le cas. Retrouve la mémoire, s'il te plaît. Ça m'effraie, tu sais. Terriblement, même. J'ai l'impression de camper sur les mêmes positions depuis des semaines, de plus pouvoir renouveler mes angoisses. Ton doigt sur ma gorge m'arrache un frisson, tes mots un sourire. Je baisse légèrement la tête pour t'offrir plein accès à ma nuque, ferme les yeux et écoute. Puis je rougis un peu, comme le grand gamin que je suis. Quoi, t'embrasses dès le premier rencard ?! Et je me marre bêtement, soupire d'aise sous tes caresses, avant de rouvrir les yeux, te regarder encore. À vrai dire, tout le monde s'en bats les reins. Je t'offre un air mutin, avant de reprendre. C'est juste moi qui tient à ma vie privée. Je n'ai jamais rien dévoilé à ce sujet et ne dévoilerait sans doute rien non plus à l'avenir. Une pogne qui se déloge, pour venir effleurer du bout de mes doigts ta peau. Et je tais le fait d'être bisexuel pour le travail en grande partie. J'ai pas envie de me manger des réflexions homophobes qu'on dira bien pensantes et bla bla bla. Je sais que la plupart ne le feront pas, mais les trois du fond suffisent à me saouler. Bref, quand je suis en rencard, je ne le dis pas et j'évite de trop m'afficher au cas où, oui. Mais ça va, je n'ai pas vraiment de stalkeur ou quoi. L'avantage d'être un acteur porno encore avant tout. Je ris encore, viens à caresser le bout de ton nez avec le mien, avant d'y déposer un baiser, revenir à l'instant présent. Lesquelles ? Montre-moi, je saurais peut-être pourquoi. Et on se bouge à peine, pour que je puisse voir l'écran aussi, posant ma tête contre la tienne, les yeux levés vers l'écran. Et bien assez vite, ce sont les photos avec Javier qui apparaissent. Il y a un instant de silence, où je tente de trouver mes mots. De comprendre, aussi. Il a été le sujet de notre dernière dispute. Je soupire, me laisse glisser sur le côté finalement, pour laisser mon crâne reposer contre ton épaule. Tu m'as demandé s'il baisait bien. Je fixe le plafond à mon tour, me perd dedans. Je t'ai répondu que oui, la politesse tout aussi en berne que la manière dont tu as posé ta question. Rien que d'y repenser, je sens les larmes monter. Et t'es parti... J'ai la voix qui commence à se briser un peu. Et tu m'as oublié... Non, ça ne va pas, River... Ça va vraiment pas. J'aurais voulu que... Que tu me demandes... Qui il était pour moi... Je ramène mes mains vers moi, pour effacer les larmes qui commencent à couler. Mais t'as juste demandé s'il baisait bien... Et t'étais déjà plus là... J'inspire de l'air, tente de réguler la crise. De la contrer, avant de fermer les yeux pour endiguer le tout. Fait mal.

Je te regarde dans les yeux en riant. « Je ne couche pas le premier soir par contre, faudra attendre pour ça. Enfin, je suppose que le fait que mon cœur bat déjà fort signifie que je m'en moque un peu. » Et je ris encore avant de d'écouter parler. Tu ne veux pas afficher ta vie privée, je peux le comprendre, puis comment assumer de sortir avec un type comme moi quand on est aussi beau, drôle et gentil. J'ai vraiment le droit de te trouver que des qualités, même ce qui m'insupporte normalement ? J'ai pourtant horreur qu'on me fasse la leçon, mais tu le fais tout le temps, mais toi, je trouve ça adorable et sexy. Fais chier. Mes doigts qui se baladent sur toi, qui parcourt ton cou, ta nuque et le regard qui se perd dans le tien quand tu baisses la tête. Je n'arrive pas vraiment à en décrocher alors tu le fais pour moi en te relevant pour que je te montre les photos. Le même type et je n'aime pas sa gueule. Il a l'air trop gentil pour être honnête. Petit à petit je te vois revenir à la tristesse, m'apprenant pourquoi on s'est engueulé. Pour un type que tu n'aimais pas, mais avec qui tu couchais. Un hôtel, pas loin du centre. Je pince doucement mes lèvres et garde ce souvenir pour moi, parce que là, je veux avant tout te rassurer. Même si j'ai mal.  « Ah... Je suis toujours aussi... con quand j'ai mal. » Je me frotte le visage un instant en regardant la photo fixement. Essayant de trouver des réponses. Je murmure doucement, n'osant pas laisser entendre ce que je veux dire. « C'était dans un hôtel... dans le centre... ? En journée... » Je glisse ma main sur ta joue, puis je pose le téléphone sur la table de nuit. Je m'allonge contre toi un instant avant de venir chatouiller le dessous de ton menton. « Je crois que... Là, maintenant... Je m'en fiche... de... S'il était bon au lit... Même si ça fait mal, je crois. C'est moi que tu aimais... Alors il n'est pas important. » Je viens poser mes lèvres contre ton front et je crois que nos silences nous tuerons un jour, parce que sans l'information que tu m'as donné la dernière fois, j'aurais pu te détester une nouvelle fois. Mais heureusement, les informations circulent dans le bon sens là. Dans l'autre, je ne t'aurais même pas écouté. « Silv... Je suis désolé. Je vais arrêter de nous étouffer avec mes silences. Donne moi une autre chance. » Et dans le fond, ce n'est pas celui qui a cinq ans de retard qui parle, c'est le con qui sait qu'il n'a jamais été doué pour aimer les autres, puisqu'il ne s'est jamais aimé lui même.

J'attendrais. Simplement, oui. La discussion dérive jusqu'à atterrir sur le téléphone, face à cette photo où on est en train de sourire comme deux idiots heureux d'un rien, avec Javier. Et ça me fait un énorme pincement au coeur. Il m'a beaucoup aidé dernièrement, tu sais. Alors je t'avoue la vérité, tente de lutter contre les émotions qui sont encore à fleur de peau, la culpabilité qui me ronge trop fortement. Pas que, je crois. Et je me tais, quand les sanglots me cisaillent de toute manière la gorge. Je me contiens au mieux, use d'une de mes manches pour aplatir mes pouces sur mes paupières avec le tissu pour récupérer les larmes. Et je souffle avant de renifler, revenir à toi. Il y a une éclaircie. Je me redresse à moitié, laissant tomber mon opération éponge, te regarde fixement. Tu te souviens... ?? Et je sens mon coeur qui semble vouloir se barrer, tant il se frappe fort en-dedans, prêt à détruire la cage thoracique pour ne plus connaître de frontière, pour continuer sans se faire mal. Je te recueille contre moi sans te lâcher des yeux, en attente de cette réponse que trop attendue. Pourquoi il faut que tu te souviennes de ça en premier ? Je balaie directement cette question, ne souhaite pas y songer pour le moment. J'entrouvre la bouche un instant, l'envie de te démentir. Javier est important ! Mais je réfléchis à mes mots, laisse l'impulsion de côté. Faut que je trouve les bons. Javier est important. Finalement, ils sont les seuls que j'ai envie de dire. Mais je l'aime comme j'aime mes proches. Pas comme je t'aime toi. Par là, je te laisse comprendre qu'il ne disparaîtra pas de sitôt de ma vie. Ce qu'on a construit est trop précieux. Je crois qu'on se sent moins seul, quand on est l'un avec l'autre. C'est important ça, pas vrai ? Mes pognes viennent entourer ton visage, mes prunelles qui parcourent celui-ci, qui se gorge de cette vision. Pourquoi tu demandes ce qui t'es déjà donné... ? Ce n'est qu'un murmure, avant de baisser les yeux, de te relâcher et soupirer. Je me redresse finalement, pour défaire mes chaussures, les laisser retomber par terre. J'ai froid... Que je marmonne, remarquant seulement maintenant que je tremble. Tu montes, Mouki ? Je tapote sur le lit, tout en me glissant sous les draps pour tenter de me réchauffer. Il grimpe bien assez vite et ça me fait un peu rire, parce que j'avais oublié sa crinière. Tu as fait perdre toute crédibilité à ce chien, quand même. Je rabats la couette sur mes jambes, le dos contre le mur, un oreiller redressé entre lui et moi. Y'a quelques films sympas apparemment au cinéma, en ce moment. Tu choisis le film, je choisis le restaurant ? Je regarde Mouki alors qu'une main vient lui flatter un flanc, grattouillant. Ou on fait le contraire ?

Mon regard qui se perd dans le tien quand tu viens à m'attirer contre toi. Je me souviens oui. Je ne fais qu'un hochement de tête. Je suppose que la douleur a fait remonter les choses. Je reste bien triste ce que soit la première chose qui me revient. Je viens doucement caresser ta joue, même si tes mots me font serrer les dents, je ne fais encore que hocher la tête, qu'accepter que tu ne le laisseras pas partir de ta vie et que j'aurais toujours peur que tu finisses par te rendre compte que n'importe quel homme est mieux que moi. Je baisse un peu les yeux avant de rire. « Alors, je veux avoir le droit de dire que je l'aime pas au moins une fois par mois ! » Je te regarde, juste pour te dire que c'est okay, que je ne peux juste pas contrôler cette jalousie qui me bouffe le cœur. Il a réussi à rentrer dans ta vie à ce point, je suppose que c'est ça, que je hais. Si c'était un ami, simple, sans plus, j'aurais pu l'accepter, plus simplement. Enfin, ça dépend de s'il est vraiment parfait ce connard. Je me connais, je me serais effacé pour ton bonheur, sans abandonner l'idée que toi et moi on était fait pour être ensemble. Tu me relaches pour prendre place dans le lit, pour te cacher sous la couette et je te regarde faire. « Parce que j'ai besoin de l'entendre. » Je finis par te rejoindre avant de regarder Mouki en haussant les sourcils. C'était une question que je me posais aussi ça, est-ce que je le laissais monter sur le lit. Je fais la moue avant de venir flatter un peu Mouki en riant. « Il a déjà eu de la crédibilité ? Il a un déguisement d'abeille... aussi... ou alors de Dalton. »

Le rire qui me reprend et je me niche sous la couverture, venant pousser un peu Mouki pour pouvoir poser ma tête contre toi. Je me tourne un peu pour poser ma main contre ton torse, le caresser un peu, dessiner la force de celui-ci. Sentir que tu es bien musclé sous ton vêtement. « Je choisis le film, ça évitera qu'on tombe malade si le restaurant est mauvais. Ça serait bête de finir notre premier rendez-vous à l'hôpital pour une intoxication. » Le regard posé sur le tien, je remonte le bout de mes doigts pour caresser doucement ta mâchoire, simplement l'effleurer par moment. Je descends dans ton cou lentement l'air complètement admiratif de ton corps. « Mon ego masculin veut quand même savoir si je suis meilleur que lui au lit... Sans animosité, juste de la curiosité. De la mauvaise curiosité, mais c'est le manque de confiance en moi. Tu peux mentir, juste pour augmenter mon ego. » Et même si tu me mentais, j'en serais quand même heureux, je le lance un sourire qui prouve bien que ça ira. On a dit qu'on parlerait non ? Alors je te dis ce que je me pose comme question, même si elle est conne et qu'on pourrait s'engueuler, je m'en moque. Tu veux qu'on parle, qu'on ne se cache rien, alors, t'auras plus qu'à supporter mes questions connes. Je pose mon regard sur Mouki et il vient m'éternuer au visage. Je prends un air un peu dégoûté et je ne bouge plus. « … Je vais aller me laver le visage. Ou alors j'ai toujours des linguettes dans mes tiroirs. »

Je roule des yeux quand tu réclames le droit de dire que tu n'aimes pas Javier, la tête qui t'indique que tu n'es qu'un stupide gamin parfois. Apprend à le connaître un peu avant ! Et les révélations tombent encore. On la vit déjà, notre seconde chance. Je ne devrais peut-être pas, dans le fond... Mais j'ai envie d'y croire, réellement. Mais il reste cette réserve dont je ne sais plus me défaire, parce que tout a changé depuis le temps, que je ne peux laisser tout ressortir de moi, qu'il suffirait que tu te souviennes de tout et que tu me dises que c'est terminé depuis longtemps. Malgré tes dires là... Ce sont ceux d'un ignorant et c'est dur de ne pas l'oublier. Alors je prends ma retraite, préserve les fragments de cœur qu'il me reste et décide de partir sur quelque chose de plus léger, au travers d Mouki et son déguisement. Celui d'abeille est le pire ! Je te retrouve déjà là, contre moi, une main qui vient instinctivement se perdre dans tes cheveux, les caressant doucement, le bout des doigts qui semblent supplier à leur manière à ta cervelle de fonctionner de nouveau comme il faut. Doux espoir. Le moment devient tendre et ça m'apaise, grandement. Bien, évite les cinémas porno, il paraît que ça fait mauvais genre pour un premier rencard. Je me fend d'un nouveau sourire, discret. Le genre qui dit que j'adore ce genre de cinéma dans d'autres circonstances, parce que c'est particulier mais qu'il y règne une ambiance que j'apprécie tout particulièrement, qui me donne envie de continuer encore et encore mon métier. Je me tais ensuite, t'observe en retour, la douceur de tes mèches entre les doigts... Avant que tu ne gâches tout. Grand talent que tu as depuis toujours ! Ton ego devra aller se pignoler ailleurs, je n'ai aucune envie de comparer tout ça. Je hausse les épaules, trop amoureux des plaisirs charnels pour avoir envie de commencer un barème aujourd'hui, savoir qui est le meilleur. Qui plus est, les connexions ne sont pas les mêmes, ce n'est même pas comparable. La nonchalance blasée m'habite avant que Mouki ne décide de n'y mettre son grain de sel. Ce qui me fait éclater de rire n'est pas la situation, mais bien ta tête à toi. Je me fend dans une hilarité toute retrouvée pour le coup, nullement faussée, prêt à mourir une seconde fois. C'est ça de prendre sa place, il se venge ! Grand sourire alors que je me plaque une main contre le thorax, dans l'espoir de reprendre un peu de souffle, avant de t'indiquer d'un brève mouvement vers où est la salle de bain. T'auras pas de lingettes, il a pas le droit de monter quand il y a que toi ! Autant dire qu'il mène une vie de pacha quand il est chez moi, choyé et tout le temps fourré dans le lit ou le canapé avec moi. Je me calme doucement mais sûrement, profite que tu bouges pour en faire de même, m'étirant en lui faisant signe de descendre, te suivant ensuite pour t'observer te laver le visage. Les bras croisés, appuyé contre le cadran de la porte, je me trouve un nouveau sourire pour la réplique qui va suivre. Si ça, ça te dégoûte... On est pas prêts de reparler faciale ! Et comme un idiot, je repars dans un fou rire, loin d'être moqueur, sans doute plein d'un soulagement que tu ne peux pas mesurer. Tout semble plus léger. Je me détache, hilare encore, de la porte pour attraper une serviette et te la tendre, les épaules encore secouées par un rire. Tu veux de la javel, aussi, juste au cas où ? Sait-on jamais, trésor ! Sale gosse que je suis, parfois.

Mon regard qui se pose sur toi en te jugeant complètement pendant que tu oses te moquer de ma tête pleine de morve. Je viens m'approcher dans une rire comme pour venir m'essuyer sur toi, mais finalement, je me recule pour aller rejoindre la pièce que tu me montres. « C'est pour ça qu'il me regardait avec un air fier ! Il savait que j'allais rien te dire. » Tu me suis, je l'entends, j'attrape de quoi me laver le visage en grognant un peu, le savon me pique un peu, mais j'essaie de rester doux dans mes mouvements, juste au cas où j'arriverais à me blesser comme un idiot. Tu me fais exploser de rire, me faisant souffler sur l'eau que j'avais accueilli dans mes mains pour me rincer le visage. Je ne réponds pas tout de suis venant juste récupérer la serviette que tu me prends quand j'ai enfin fini de me sentir sale. Je m'éponge le visage avec tout en venant à l'aveugle me poser contre toi. Je relève un peu la serviette pour qu'elle soit juste posée sur le dessus de nos têtes, qu'on n'ait plus que juste nos deux visages, si proche que nos souffles se mêlent, que mon cœur s'affole. « Allons y pour une faciale, mais pas de javel, j'aimerais rester à la maison avec toi et pas retourner à l'hôpital avec de la javel dans l'œil. » Je souffle un rire, mes doigts qui glissent sur tes hanches doucement pour venir accrocher ton haut, pour te ramener contre moi, pour venir lentement chercher tes lèvres, avec une envie de chialer incontrôlable, comme si j'avais trop de sentiment à refourguer dans un tel baiser que ça en faisait mal. Je te fais te reculer un peu pour te bloquer contre moi et la première surface qui viendra, pour te garder au plus proche de moi, dans le noir qu'offre cette serviette.J'attrape tes mains pour venir les poser sur moi sur mon torse, mon cœur, c'est sûrement le meilleur endroit pour que tu me repousses facilement, mais c'était pour te faire sentir un peu de sentiments, plus que pour t'offrir cette opportunité. Espérant qu'elle ne viendra jamais. Je finis par me reculer un peu, juste de quoi respirer avant de rire un peu. « Il y a vraiment une partie de moi qui se demande à quel point tu m'as ouvert à ce genre de choses... je veux dire... les faciales. J'arrive à trouver ça excitant juste à l'imaginer avec toi. » Ma main qui agrippe la serviette pour la laisser tomber sur le sol, pour retrouver ton regard, pour finalement la laisser venir se poser contre ta joue, avant de venir pointer du doigt l'espace entre tes yeux en commençant déjà à rire. « Je veux en mettre juste ici. » Je pouffe dans mon coin, le doigt qui descend sur ton nez jusqu'à tes lèvres. « Mais j'ai pas envie d'éternuer là. Tu sais où est la javel? »

"Oups !" Avais-je omis de dire qu'il n'avait pas le droit de venir sur le lit auparavant ? Mais nooon, c'est juste toi qui n'a pas écouté à un moment donné, sans doute trop concentré sur... Sur mes fesses, sans doute. Je te suis, les pensées toutes tournées vers les tiennes qui pourraient me faire perdre le fil des choses mais je ne me défais que trop rarement de mon humour qui semble toucher bon et te faire partir dans le même fou rire que moi et qui fait que je ne suis pas peu fier de ma blague. C'est qui le meilleur ? Quand tu approches pour attraper la serviette, je suis toujours à sourire, à me marrer même, t'observant faire en croisant de nouveau les bras une fois que tu as récupéré la serviette. Et quand je la sens sur mes cheveux, j'ai presque envie de râler pour ma coupe avant de me souvenir que je ne me suis pas tellement coiffé aujourd'hui. Et quand je remarque la proximité instaurée par ce système, je cesse de rire, me retrouve bizarrement avec la gorge trop sèche pour pouvoir faire le moindre son encore. Je baisse mon regard vers toi et tes lèvres entêtantes - mais si, puisqu'elles ne sortent jamais de mes pensées - la raison qui me dit que ce n'est pas bien, qui me tape sur le bout des doigts avant de se faire arracher la règle par les envies qui lui bottent bien assez vite les ongles pour qu'elle s'en aille. Plus de séjour à l'hôpital pour cette année... Que je souhaite, comme une bonne résolution murmurée alors que tes mains nous rapprochent, que les souffles se conjuguent et que je me sens de nouveau tel l'adolescent d'autrefois face aux premiers baisers qui avaient du sens pour lui. Mes mains ne se font pas prier pour te rejoindre quand tu les invites, le dos qui butte contre je ne sais quoi - il est fou comme l'agencement de ton appartement m'échappe là tout de suite - alors que mes lèvres sont toujours à prier les tiennes de rester avec elles. Mais à croire que les prières, c'est vraiment tout pourri parce qu'elles ne sont pas entendus et que tu t'éloignes déjà, juste assez pour briser cette union que je me maudis d'avoir eu sans résister rien qu'un chouilla. Silverio, tu n'es qu'une queue avec un coeur par-dessus pour la chevaucher, parfois !

Mes prunelles qui ne décrochent plus de ton visage, mes pognes qui finalement viennent à faire le tour de ta personne pour t'entourer, posées à peu près sagement sur tes flancs. Juste à imaginer en faisant parti de la scène... ? Sourire en coin, le satyre qui réagit immédiatement en moi, qui me broie les côtes directement pour me signifier combien cette conversation lui importe à cet instant. Barre-toi, compagnon, il est à moi ! Je peux retrouver le clair de tes yeux, sentir ta main sur ma joue, frisonner légèrement parce qu'elle est encore fraîche de l'eau qui a coulé contre il y a peu. Et je souffle un rire, quand je te sens faire, que je t'entends. Pas sûr que je sois d'accord... Petit jeu et je savais que t'allais me gruger, je fini par te connaître un peu trop sur ce sujet, River. Sourire qui s'élargit alors que tu me parles d'éternuer. J'en étais sûr. Alors je viens finalement attraper ton doigt entre mes lèvres, pour le mordiller, lui octroyer le reste du baiser que tu as stoppé à peine plus tôt. Je hausse les épaules en guise de réponse, pour la javel, tant la réponse me semble évidente dans le fond. Une de mes pognes qui remontent jusqu'à la tienne dont j'emprisonne encore une de tes empreintes que j'embrasse une nouvelle fois, alors que mes propres doigts entourent ta paume pour la garder avec eux, avant que je ne consente à relâcher mon otage. J'ai le coeur qui ne cesse plus les marathons. Je garde le silence, me contente juste d'éloigner ce que je pourrais avoir envie de continuer à titiller, t'observant bien trop pour ma santé mentale - totalement défaillante, veuillez rappeler plus tard, merci - au vu de tes cheveux raccourcis et de cette barbe qui se marie diablement trop à merveille avec la moustache qui ne te quitte plus depuis des années. Ton ego masculin serait satisfait de savoir que j'ai toujours envie de toi comme au premier jour... ? Une respiration appuyée, plus longue que les autres, pour tenter de contrôler ce qui ne doit surtout pas se diffuser à cet instant. Je ne veux pas qu'il se mêle de cette histoire-là. Alors, si je dois le maîtriser, je n'ai plus de retenue pour m'empêcher à moi de céder. Et contre ta bouche, la mienne qui revient quémander ce qu'elle ne réclame que trop depuis des années. Juste un baiser, s'il te plaît...

Ça me brise le cœur de quitter tes lèvres en vrai, ça me brise le cœur quand tu t'éloignes de trop de toute façon. Si je pouvais rester coller à toi, je le ferais, mais je ne veux pas t'étouffer. Tu es unique, tu n'es déjà plus un simple inconnu, nul besoin de souvenir pour me dire que tu me plais. Mon regard perdu dans le tien, je ne peux retenir mon rire quand tu me demandes si je m'imagine dans la scène. « Moi à genoux devant toi pour en prendre  plein la face? J'adore l'idée. » Je ris un peu plus caressant doucement tes avant-bras furtivement avant de venir faire mon petit jeu, ma petite connerie. Mon doigt qui se fait stopper par tes lèvres et je viens mordre la mienne en te regardant faire. Un léger gémissement plaintif qui te supplie d'arrêter une telle torture. Le cœur qui n'a plus envie de s'arrêter, je vais finir par m'évanouir. Je te laisse faire ce que tu veux avec ma main, te laisse prendre le contrôle de moi autant que tu veux. Prends moi, touches moi, mords moi, mais juste, ne me quittes pas. J'avoue que je ne m'attendais pas à de tel mots, je ne pensais pas que tu oserais être si engageant alors que j'ai fait le con plusieurs fois déjà. Une légère moue sur le visage avant de baisser les yeux vers mon entre jambe. « Je crois que c'est un oui. » Pas le temps d'en dire plus que tes lèvres attrapent les miennes et je sais que je ne devrais pas forcer, mais je viens te soulever, on ne va pas très loin, juste je te fais poser tes fesses sur la machine à laver pour venir répondre au baiser avec une envie de te découvrir encore plus.  La langue qui cherche sa jumelle, les mains qui cherchent ta peau, je cherche à sentir ta peau qui frissonne, ou juste une réaction qui me ferait encore plus me dire que c'est bien réel et que mon ego n'est pas gonflé pour rien. Je quitte un peu tes lèvres pour respirer non pas sans déposer quelques baisers tendres après chaque mot. « Je déborde de passion là. Si tu m'arrêtes pas, je te fais sauvagement l'amour sur cette machine. » J'espère au fond de moi que tu ne m'arrêteras pas, que l'envie est partagé, qu'on a nos cœurs qui dansent ensemble et surtout, que tu me laisseras t'exprimer cet amour qui m'étouffe, parce qu'il est à la fois très puissant et insensé pour moi. J'ai les mains qui se baladent sur toi les lèvres qui n'arrêtent pas de réclamer les tiennes, je n'arrive pas à m'arrêter. Je glisse mes bras autour de toi pour te garder au plus près, pour te serrer fort et pour une fois, je vais me la fermer, pour ne pas gâcher les sentiments que je t'envoie par mes baisers, par mon toucher. Je veux juste profiter de l'instant. Dans le pire des cas tu me repousses, dans le meilleur, je vais t'étouffer d'amour et attendre avec impatience à genoux. 

T'es décidé à me faire tourner définitivement la tête, River. Bon sang. Alors je reviens t'accrocher de mes lèvres, de mes doigts, de tout ce qui possible. Et je te passe les mains dans le dos sans me soucier de me faire soulever, de me retrouver sur une surface froide - ok, j'avoue que ça me fait tressaillir un instant - parce que l'envie de t'avoir au plus proche de moi balaie tout le reste. Alors bien assez vite, y'a mes doigts qui courent sur ta peau et tout ce qui pouvait te courir en haut qui se retrouve à terre à rejoindre la serviette peut-être, parce que je réagis que trop bien à ce qui semble arriver. Ma chemise ne résiste pas bien longtemps non plus à tes avances et je retrouve la chaleur de ta peau qui me fait un peu plus perdre pied alors qu'il ne faudrait pas. Je me sens terriblement à l'étroit dans mon jean et je ne doute pas que c'est de même pour toi, mais pour autant, me laisser l'occasion de réfléchir fait que mes doigts ne viennent pas picorer les boutons pour défaire tout ceci. Bordel, je fais quoi ? J'ai terriblement peur que ce soit du sexe pour du sexe. Pas que ça me gêne normalement, bien au contraire, c'est mon activité préférée même, mais... Mais j'ai toujours cette sensation de profiter d'une situation. Être dans tes bras, c'est tout ce que je peux souhaiter. Presque. Contre ta peau, un long soupir sans doute trop chaud, plein d'une excitation non feinte. Faut pas... Que je marmonne pour moi-même, alors que je t'enlace aussi, une pogne qui remonte le long de ton dos pour venir se poser sur ta nuque. River, qu'est-ce que je dois faire ? J'ai mal au coeur, à force et je me rends compte que quelques phéromones ont été relâchées quand je ne réfléchissais plus à rien. Mon front vient à se poser contre le tien, après un nouveau baiser passionné, mes mains qui bougent pour venir cercler ton visage de part en part. River... La voix est plus rauque, pleine de cette brûlure que le désir laisse dans la gorge. J'en crève tellement d'envie... Et comme pour souligner le tout, je colle un peu plus encore mon bassin au tien, en venant embrasser le coin de tes lèvres, fatigué de moi-même et de mes principes à la con parfois. Mais avec toi, tout est différent. Mais je ne peux pas... Je ne peux pas... Et je pourrais en chialer, t'imagines pas à quel point. J'aurais trop... Trop l'impression de profiter de toi... Sans comprendre pourquoi... Ou peut-être que si, parce que je sais que tu te souviens pas du regard que t'as pu me jeter et que moi, il me hante. Bordel... Je suis trop con... Et je souffle un rire quelque peu jaune sans doute, cette envie de tout envoyer chier pour revenir sur mes paroles pour mieux reprendre. Je me sens... Perdu... Entre ce qu'il faut faire... Et ce que j'ai envie de faire... Et un sourire naît, sur cette confession, alors que ton souffle s'entremêle encore au mien. Je sais plus... River, je dois faire quoi pour qu'on puisse être heureux un jour ?

Il ne faut pas. Tes mots qui me font ralentir un peu, mais qui ne n'arriveront pas à stopper mon envie. J'implose littéralement j'ai presque envie de te supplier de me faire l'amour, peu importe le sens, peu importe comment, j'ai juste envie de ne faire qu'un physiquement avec toi. Le corps déjà bien trop préparé à la suite, Le boxer qui en subit les conséquences. Je ne sais pas si je vais pouvoir me contenir, faudra sûrement que j'aille dans un coin me calmer, ou alors on fera ça comme deux adolescents. Tu joues un peu avec ma patience, parce que tu me dis qu'il ne faut pas, puis que tu en as envie et finalement que tu ne peux pas. Mon cerveau n'arrive plus à suivre, mais j'essaie de rester lucide, de comprendre et je comprends pourquoi tu ne peux pas, mais ça me fait mal. Mon regard qui vient se plonger dans le tien, mon bout du nez qui caresse doucement le tien et je prends une voix calme, enfin j'essaie de camoufler au mieux que c'est difficile de parler là. « Silv... Je sais bien que la situation n'est pas facile. Que tu ne veux pas profiter de moi, de mes souvenirs oubliés, j'en ai conscience. C'est pas profiter de moi là. J'en ai envie. J'en ai tellement envie que je pourrais te supplier à genoux. » Je pose mes mains sur tes joues pour les caresser pour te faire me regarder dans les yeux et j'ai l'air terriblement amoureux là. « J'ai mal. J'ai très très mal au cœur. J'ai l'impression d'étouffer sous mes sentiments... Que j'arrive pas à exprimer assez tellement ils sont fort. » Pour toi c'est sûrement juste la folie du moment qui parle, mais pour moi c'est constant dès que je te vois. Ça me tue, intérieurement. Mes lèvres viennent chercher les tiennes pour revenir t'offrir ma passion, mon excitation et mon amour. Je crois que je suis légèrement trop excité, parce que c'est comme si à tout moment je pouvais venir sans même avoir profité de ton touché. Et si c'est le cas, tu pourras profiter de ma gêne et de mes excuses. Je recule un peu la tête pour admirer ton corps, ton torse, tes muscles, j'y dépose doucement mes lèvres, puis mes dents pour t'imposer quelques rougeurs. « Fais moi l'amour. Ne penses pas plus loin que nos envies, parce que sinon rien ne viendra naturellement entre toi et moi. Si tout doit être dictée par nos souvenirs, on ne va pas vivre notre nouvelle chance pleinement. » On sera toujours limité par ta peur et c'est sûrement ce qui nous perdra. On a parlé de communiquer plus, mais il ne vaut pas qu'on se frustré. « Tu ne profites pas. J'en ai envie. J'ai même pas les mots pour te décrire ce que je ressens tellement c'est fort Silv. Rien ne me paraît assez fort... »