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safe place - Sam 19 Jan - 22:24


Les doigts qui pianotent sur l’ordinateur, machinalement. Le regard fixé sur l’écran et pas sur le claver. Regarde à peine les touches et semble ailleurs. La tête vaguement tournée sur la droite, vers la fenêtre. Soleil qui se couche et la nuit qui s’installe. Elle hésite un instant à aller se préparer, appeler dieu sait qui et se lancer à l’assaut de la ville. Ou du bar le plus proche. Pourtant, depuis quelques temps, la norvégienne a réduit le nombre de sorties. C’est plus sûr, moins de situations à problème. Elle évitait de trop se montrer, un peu parano quant au nombre de personnes qui seraient susceptibles de la reconnaitre sur la vidéo qui a leaké. De la foutue légitime défense, c’est tout ce que c’était… Par une valkyrie. Des mouvements plus rapides, une force plus considérable. Surtout pour une jolie blonde qui semblait avoir un corps aussi frêle. C’est qu’elle ressemblerait presque à un ninja sur cette vidéo. Non, seulement un être surnaturel. La plaie. Elle qui avait toujours faire profil bas. Se terrer dans les bas des quartiers russes pour se fondre dans la masse. Rester éloigner de la bratva pour cacher au plus grand nombre son statut de créatures… Ca avait déjà commencé à foirer, il y a quelques années. Retrouver trop rapidement. Par hasard ou non. Réussir à déterminer si c’était par intérêt ou réelle inquiétude. Trop naïve la môme. Trop crédule aussi. Et voilà que maintenant une vidéo étalant ses talents circulait pour qui voulait bien la visionner. Sa matriarche se serait régalée. Sans aucun doute de sa nature, mais surtout d’avoir été si négligente. Elle n’aurait pas loupé une occasion de la rabaisser et de lui pointer ses défauts.
Un soupir qui passe la barrière de ses lèvres. Le spectre de sa mère plane toujours. Elle pensait être libérée. Totalement. Une erreur. Une douce illusion avec laquelle elle avait espéré se bercer, alors qu’elle entend encore, ses remontrances. Imaginaire ou vieux souvenirs… Peu importe, le résultat est le même. La voix est toujours là.

Et elle sursaute quand y’a la sonnette de la porte d’entrée qui retentit. Elle jure. En norvégien, en gaélique. L’un après l’autre, toujours. Elle a jamais supporté de se faire surprendre. Cette personne a au moins le mérite de mettre un terme à ses pensées assommantes.
Ariel. Ce n’était de toute façon pas Lulu ou Isay, les deux ayant la manie d’entrer sans frapper. Ce n’était pas prévu qu’il passe, alors elle se demande un instant si tout va bien. Il a pas sa tête des bons jours. Et en même temps, elle a toujours apprécié qu’il se pointe à l’improviste. « Salut. » qu’elle lache, un sourire sur les lippes, en attrapant son poignet sans attendre, pour le tirer à l’intérieur. La porte refermée, elle le fixe. Laisse le bout de ses doigts glisser contre la joue de l’argentin en l’observant un bref instant. « T’as une sale tête Ariel. Pire que d’habitude. » pourtant, elle sourit la môme. Un large sourire qui se peint sur ses lippes. Elle le taquine. Un peu. Au moins pour la dernière partie. Mais pour la première, il a bien une tête à faire peur. Elle s’écarte un peu, va sortir le whisky et la vodka du minibar, sans être pour autant certaine que ça lui fasse encore quoique ce soit. « J’te manquais ? » la voix amusée alors qu’elle se tourne de nouveau pour lui faire face. « Ou t’avais besoin d’une planque ? » a safe place. Elle l’a souvent été. Il l’a été pour elle. Parfois, c’était juste se retrouver dans le creux de ses bras, pendant quelques secondes. Oublier les autres et le monde. Chacun son tour, depuis des années.

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safe place - Mar 22 Jan - 20:53



Tu l’as tuée. Champagne. Fait péter la bouteille, c’est une première. Alors, ça fait quoi de plus être puceau du meurtre ? Non pardon, c’est pas ton premier meurtre…
Martèle dans son crâne au rythme de son cœur qui bat à tout démolir. La petite voix lancinante et sensuelle de la créature. Celle qui ricane de ce dérapage qui vient d’avoir lieu sur une route semée d’embuches et dangereuse. Respiration en furie à lui incendier les poumons. C’est une erreur. Ca va s’arranger. Elle va s’en sortir. Mais plus la pupille regarde, plus il se convainc que c’est foutu. Pauvre corps de poupée, exsangue sur l’asphalte. Entre deux sacs poubelle pleins à craquer, juste les pieds qui dépassent pour témoigner de sa présence. Clodo dans son royaume de déchets, personne ne remarquera, c’est l’avantage. Il a du sang sur les mains, Ariel, d’avoir trop pressé ses paumes contre la déchirure pour que s’arrête la coulure. A renifler son angoisse pour ne pas la voir exploser en myriades de larmes, morceaux de cristal vide. La panique de l’humain en déroute agite le cœur, c’est pourtant le calme plat qui règne du côté de la créature. Ce plaisir fantastique qui le prend aux tripes après chaque veines sirotées, extasie latente proche de celle qui se conjugue au sexuel. Figé dans l’horreur le corps s’en extirpe avec difficulté, dans ses pieds qui raclent le sol. Recul incertain, les mains s’enfoncent dans les poches de sa veste, cachent l’offense et le demi-tour s’exécute enfin. Se tire du boyau sombre, à quelques encablures de l’immeuble qu’il a quitté un peu plus tôt. Fringale de fin de boulot, normal.

Retourner chez lui en option impossible à réaliser. Aucune envie de croiser le frère, à jouer les fantômes plutôt que de se tenir devant l’imposante stature et se retrouver à baisser les yeux pour éviter les foudres. Bordel à la lumière rouge, possible sanctuaire lui aussi hanté par la présence de l’aîné. L’esprit en court-circuit, il ne sait pas ce qui l’a mené ici, devant cette porte. Tambours battant encore dans sa poitrine, il inspire à s’en exploser les poumons et se décide à actionner la sonnette. Du bout de sa veste, la main dans la poche, pour ne pas salir, ne pas se trahir. A peine rassurer lorsque la porte s’ouvre, et que s’invite le sourire de son hôte. Propulsé à l’intérieur de son univers sans avoir le temps de dire quoi ce que soit, la tension dans les muscles lui déciment les mâchoires, à en faire grincer les quenottes de la créature. Caresse des doigts contre sa joue, des frissons le long de l’échine à mi-chemin entre répulsion et soulagement. « - Je suis désolé de débarquer comme ça. » Qu’il lâche, fébrile lorsque le contact se brise et que la jolie blonde se fait reine de son chez elle. Il a le sourire coincé sur les lippes, Ariel, sans trop savoir s’il doit le laisser s’épanouir ou le faire crever de suite. Figé entre deux eaux, grinçant et bizarre sur sa figure déconfite de celui qui vient de voir la mort de trop près.

Planté là, immobile dans la pièce, il secoue la tête, acquiesce. Safe place, c’est ça. Pour disparaitre le temps que l’orage dans son corps s’apaise. L’argentin fiché, surveillé, il le sait. Pute aux mœurs déviantes, l’assassin qui doit être arrêté pour répondre de son acte. A se demander encore comment il peut sortir librement, pourquoi ils ne lui sont pas encore tombés dessus. « - Je ne savais pas où aller, si je dérange… » A bout de souffle, il se laisse tomber sur le premier siège à portée. Grace d’un éléphant qui se jette d’un tremplin pour atterrir lourdement sur son cul. Et ses mains qui sortent enfin des poches, paumes vers le ciel en prière silencieuse. Païennes maculées du sang du sacrifié en offrande au monstre qu’il abrite en son sein. « - J’ai fait une connerie. » Rocaille acérée sur laquelle sa voix se casse la gueule, tremblante. L’hystérie funèbre qui prend aux tripes, rien à voir avec la frénésie démente ressentie à la mort du géniteur. Elle était innocente…

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safe place - Jeu 24 Jan - 11:05


Son meilleur ami face à elle, Ariel, la mâchoire crispée, le corps tendu. Comme un réflexe, un geste tendre aussi, ya ses doigts qui se glissent sur sa joue. Rien dans la précipitation, juste de la douceur, comme si elle redécouvrait ses traits à chaque fois.  «  Je suis désolé de débarquer comme ça. » Elle répond pas, se contente de laisser glisser ses doigts avant de les retirer. La môme se demande quand il arrêtera d'être désolé d'être là. Il lui rappelle elle, parfois. Presque à s'excuser d'exister. Pourtant, il le sait, qu'ici, c'est presque chez lui. En réalité c'est comme chez lui.  Elle a jamais refusé personne dans son appart, ça ne commencera certainement pas avec lui. Sort les bouteilles, de quoi oublier, un peu, ou d'essayer. Elle imagine pas encore la détresse, la voit pas. Une mauvaise journée comme y'en a tant. Si seulement... Pourtant quand elle se retourne, l’amusement sur ses traits, la taquinerie au bout des lèvres, elle voit bien que c’est pas le moment. L’expression figé, un espèce de demi sourire. Pas vraiment formé, pas franchement assumé.

Le sourire qui se perd, se fane en voyant la panique silencieuse d’ariel. Y'a vraiment quelque chose. L'amusement qui s'évapore, le sérieux qui s'installe. Il bouge la tête, et c'est bien ça. Besoin d'un repère, de quelque part où se cacher. D'une menace ou d'une monde. Des fois c'est bien le monde la menace. «  Je ne savais pas où aller, si je dérange… » « dis pas de conneries. » qu’elle lache du tac au tac. Ca claquerait presque dans l’air tant les mots sont sortis de vite. Elle serait bien capable de mettre qui que ce soit à la porte si c’est pour aider Ariel. Il l’a tant fait par le passé. C’était lui son repère quand sa mère l’étouffait. Lui son ancre lorsque garder la tête au dessus de l’eau était trop dur. Il sait peut-être pas encore à quel point il a compté, pendant toutes ces années. Les deux mômes aux relations parentales trop compliqués. Jamais assez bien, remplissaient pas les critères inatteignables des géniteurs. Elle le suit du regard alors qu’il s’affale sur le premier fauteuil, l’air exténué. Les pognes qui sortent des proches, s’ouvrent, et laisse à la norvégienne découvrir le sang étalé. Pas le sien, vraisemblablement. Pourtant, pas de mouvement de recul de sa part. Contrairement à ce qu’elle dégage, la môme n’est pas si innocente, pas si pure. Valkyrie qui s’est éveillée dans un bain de sang, et l’agresseur qui s’y est éteint. Môme habituée malgré elle, de par une mère qui faisait semblant de la préservé de la vue de l’ichor sacrée alors qu’elle vivait pour retirer la vie. Sans parler de la valkyrie, protectrice de guerrier, recueilleuse d’âme valeureuse, créature en attente de sang versé. « J’ai fait une connerie. » La môme s’approche, s’accroupit tente de capter le regard de son meilleur ami, mais il est ailleurs. Perdu. Elle attrape son menton entre ses doigts trop fins pour être aussi fermes. « Ariel, qu’est ce qu’il s’est passé ? » Pas la peine de demander si elle/il est morte, si c’est pas le cas, ça ne serait tardé. Si la blessure n’était que superficielle, il n’aurait pas accouru ici, encore moins dans cet état. « Eh… Reviens ici, respire. » Elle lache son menton, laisses ses mains reposer sur les cuisses de l’ancien amant pour mieux se tenir en équilibre, réellement inquiète. Pas vraiment pour la victime, aussi malheureux que ça soit, mais pour son ami. Pour les hypothétiques témoins, pour ce que ça pourrait engendrer. C’est pas le moment, c’est déjà trop le bordel. « Quelqu’un t’a vu ? » La main qui presse un peu plus la cuisse, accentuer sa présence, lui faire comprendre qu’ici, il n’a rien craindre. Personne ne viendra le chercher ici. Personne ne viendra le trouver chez une valkyrie, dans un quartier neutre.


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safe place - Jeu 31 Jan - 16:26



Plus chez lui dans l’appartement d’une étrangère que chez son propre père. L’ironie prêtre à sourire, le gamin qui n’a jamais été à sa place dans manoir trop grand, trop froid, trop austère, seulement à l’aise dans le petit cocon de sa chambre que tous les autres endroits du monde lui semble accueillant. Promesses de sécurité, il aurait pu prendre le risque de rejoindre le Red Lantern, retrouvée celle qui peut se targuer d’être devenue le centre de son univers décadent. Encore une fois. Toujours elle lorsque son monde s’effondre. Réflexion bizarre qui pourtant l’a poussé à s’échouer là, dans ce salon, sur ce canapé. A offrir ses mains sanglantes et sa trouille à la valkyrie. Il secoue la tête, frénétique à la question. Bouscule ses pensées, les souvenirs qui s’emmêlent. Fiction mêlée à la réalité, celle teinté d’écarlate qui lui bouffe les yeux. C’est tout ce qu’il voit, sur l’écran de ses paupières, à chaque fois qu’il se réfugie derrière le rideau de ses cils. Traînées rouge à perte de vue, violence d’une lutte étrangement mal équilibrée, la gorge qui se déchire et la poupée qui tombe au sol, sans vie. Pas d’agonie, de jets d’hémoglobine comme dans les films, les gargouillis dégueulasses, rien. Juste le silence, et son cœur qui cognait fort contre ses côtes. Son souffle en furie, et le corps qui tremble avant de détaler comme un foutu lapin.

« - Je sais pas… » Qu’il souffle, sa voix qui se casse sur les dernières notes. Les quenottes qui s’entrechoquent et ses mains sales qui viennent s’agripper à ses bouclettes. Même couleur, ça se verra pas. Les doigts de Majken l’empêche de baisser la tête, se replier dans le cocon de son corps qui s’écroule, bousculé par ce qu’il vient d’encaisser. Pas fait pour ça Ariel, et pourtant. Un petit truc se balance dans son ventre, petite pousse flétrie d’un plaisir malsain qui le laisse pantois tant il ne lui ressemble pas. C’est pas moi, ça le peut pas. C’était jouissif pourtant quand il a soufflé à son vieux de presser la détente dans sa vieille caboche de connard finit. Un rictus mauvais sur les lèvres, extase presque orgasmique quand la détonation à éventrer le silence. Pas pareil, il la voulait cette mort, depuis tellement longtemps qu’il s’était préparé à en porter le poids. Celle-là, elle lui est tombée dessus comme un éclat de rire en plein enterrement. Elle insiste, le lâche pour presser ses guiboles chancelantes. Il bat des cils, bêtement, essuie-glace visant à faire dégager le carmin, faire la mise au point et le regard perdu se pose sur l’alliée. La fixe comme s’il venait de la découvrir, ces yeux dans lequel il s’est perdu maintes fois, ce visage qu’il a touché de ses doigts, caresses d’un ami, d’un amant. Il inspire à s’en péter la poitrine, lâche sa tignasse, ses mains qui viennent s’agripper l’une à l’autre et ses articulations qui blanchissent sous le geste. « - Ca m’était jamais arrivé, je m’arrête toujours avant que… Ils crèvent seuls, je suis déjà plus là depuis longtemps quand ça arrive. J’ai pété un câble, fallait que je la tue. » C’est encore plus horrible de le dire à voix haute, comme ça, dans le silence de la pièce. Le regard accroché à celui de Majken, à genoux devant lui. Et il les entend de nouveau, ces voix qui murmurent dans sa tête. Ensorcèlent et révulsent en même temps.  

« - Non. Enfin je ne crois pas, elle était seule, y avait personne… C’est pas comme si j’avais déjà pas des emmerdes qui me tombent dessus, une de plus, quelle différence ? » Un éclat de rire nerveux lui échappe, soufflé d’entre ses lèvres crispées, bloquées sur un rictus tordu et bizarre. Coincé entre sourire et pleurer sans savoir qu’elle option adopter. « - Je peux utiliser ta salle de bain ? » Et ses mains qui se lèvent de nouveau entre eux. Assassines qu’il veut poser contre celles de sa compagne d’infortune, geste qui s’avorte lorsqu’il se ravise pour les laisser là, suspendues dans le vide, paumes toujours vers le ciel, parce qu’il ne sait pas quoi en faire. Par trouille de tacher le canapé, leurs fringues. De barbouiller un autre monde que le sien des horreurs de ce qu’il est.


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safe place - Dim 10 Fév - 14:29


« Je sais pas… » mots qui s’échouent, qui se brisent. Elle sent la panique et la peur.  Môme complètement paumé dans un monde qui les dépasse tous les deux. Pas ou peu habitué à ses nouvelles pulsions qui vont se vouloir habitude. La bête à l’intérieur qui demande un plus grand tribu. De la chair, du sang. Majken n’y connait rien. Pas grand-chose. Elle sait que c’est que de réclamer du sang et des batailles, elle sent la valkyrie sanguinaire réclamer son dû. Elle la sent se délecter des ichors versés. Mais la cohabitation n’est pas si difficile. Elle n’a aucune idée de ce que ça fait que de devoir cohabiter avec un être si demandeur, si opposé à sa véritable nature. La gosse a parfois eu l'impression d’être un monstre, plus encore lorsque les flashs de sa pseudo renaissance lui revienne. La valkyrie qui s’éveille, qui tue l’agresseur. Une marre de sang. Un enchainement de mouvements qui lui parait horriblement flou. Se réveiller dans le liquide écarlate tout en ressentant cette nouvelle présence. Ne plus rien contrôler, l’espace d’un instant. Chasse ses souvenirs, laisse ses doigts glisser sous le menton du meilleur ami. Créature assoiffée de sang ou non, elle s’en moque, il reste le même pour elle. Ils ont tous changés de toute façon. Mais il restera toujours ce mec, qui a été là pour elle. Celui qui, sans trop de questions, l’a aidé extérioriser. Celui qui s’est fait ami et amant. Celui qui n’a rien jugé. Pas certaine qu'elle se soit vraiment débarrasser de tous ses démons, mais il était là pour l'épauler. Ses opales ancrées dans celles qu’elle ne connait que trop bien, elle espère être aussi réconfortante qu’il a pu l’être. L’apaiser, au moins un peu,  dans ce cauchemar qui est le sien. « Ca m’était jamais arrivé, je m’arrête toujours avant que… Ils crèvent seuls, je suis déjà plus là depuis longtemps quand ça arrive. J’ai pété un câble, fallait que je la tue. » Elle déglutit, se sent impuissante. Une question qui lui taraude l’esprit depuis quelques temps. Par manque de connaissance, par curiosité. Pour l’aider aussi, tenter de trouver une alternative, un semblant de solution pour qu’il se sente mieux. « T’as déjà… enfin tu t’es déjà nourri sur quelqu’un, juste un peu, assez pour toi, mais en étant sûr que la personne ne meurt pas ? » Parce qu’il vient de lui dire qu’il les laisse crever dans un coin, qu’il est  bien loin, quand ils rendent leur dernier souffle. « Si je te disais de boire mon sang, t’arriverais à t’arrêter ? » avant que ce ne soit la dose de trop…

« Non. Enfin je ne crois pas, elle était seule, y avait personne… C’est pas comme si j’avais déjà pas des emmerdes qui me tombent dessus, une de plus, quelle différence ? » Majken secoue doucement la tête, toujours à genoux devant lui. Elle aimerait le réconforter, et n’a aucune idée de comment s’y prendre. Le laisser s’échouer dans ses bras, ou l’autoriser à fondre en larmes. « La différence, c’est qu’en ce moment, ça craint encore plus que d’habitude. On est tous surveillé. » Parce qu’ils le savent, les humains, qu’ils sont pas seuls. Y’a des murmures, des rumeurs qui s’élèvent. Y'a les flics qui s’immiscent, les fuites qui viennent confirmer ce qui n’étaient jusque-là que des théories fumantes venant de cervelles à l’imagination trop fertiles. Faudrait pas ajouter un meurtre au tableau. Elle veut pas le voir se faire enfermer, Ariel. Elle veut pas le voir derrière des barreaux ou observer comme une putain de bête de foire. « Je peux utiliser ta salle de bain ? » Les mains qui se lèvent entre eux, peintes de rouge carmin assassin. Sourire triste sur les lèvres de la valkyrie alors qu’elle se redresse doucement. « Fais comme chez toi. » qu’elle dit sincèrement en désignant la salle de bain, au fond du couloir près de sa chambre. Le regarde se lever, se faire son chemin. Elle le suit, à peine. Sans doute en se disant qu’il a besoin d’un peu d’intimité pour retrouver un semblant de normalité. « Tu sais que tu peux rester ici, Ariel… Ce soir. Ou plusieurs. » Les bras croisés sur la poitrine, appuyée contre le mur du couloir, discernant seulement la lumière de la salle de bain. Elle se racle la gorge, jamais très à l’aise à l’idée d’exprimer ce qu’elle a au fond du palpitant. « J’veux pas que tu restes seul. » parce qu’il ressasserait trop, il se bousillerait le crâne avec les voix et les images qui l’assaillent.


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safe place - Mer 13 Fév - 16:22



Paumé Ariel. Le cœur en pleine séance de dissection, un ventricule d’un côté, sous l’épingle de la trouille et du dégoût. L’autre sous celle de l’attrait, poussé en avant par cette sensation de liberté qui l’a pris aux tripes une fois la mort arrivée. Vivant, vraiment, comme jamais il n’a eu l’impression de l’être. Et c’est certainement ça qui l’effraie plus que le reste, état de choc qui perdure, l’oblige à contempler les noirceurs de son âme, celles qu’il ignore depuis le début en se leurrant comme il pouvait le faire. Il se noie dans les yeux de Majken, y trouve une sorte de réconfort étrange mais qui ne parvient à faire taire toutes les sirènes d’alarme qui beuglent dans son crâne. Cette petite voix qui résonne, en éclat de rire mauvais pour mieux lui assassiner sa conscience. Son humanité, ce truc perdu, il le sait, mais auquel il s’accroche avec force, encore et encore. Les traits se crispent devant la question, nez qui se plisse et les sourcils se froncent.

« - Ca m’est arrivé... » Qu’il souffle, presque timide. Quelques fois, rares à bien y regarder. Sur des proches à chaque fois, à rendre la chose encore plus horrible qu’elle peut l’être. Les étrangers, il les prend et les oublie, un peu comme ils le font tous avec lui. Il a leur saveur sur la langue, imprimé dans la mémoire de ses papilles mais il l’oublie une fois l’ivresse passée, n’y reviendra pas. Ceux auxquels il tient, c’est différent, ils restent là, dans un coin de sa tête. Tapis dans l’ombre, en tentation qui lui sautent à la figure dès qu’il s’en tient trop proche. Il secoue la tête, véhémence dans le geste, rejette en bloc l’idée, refuse et soupire. « - Maintenant ? Oui, j’ai pas faim. C’est elle qui contrôle tout, et comme c’est… Dégueulasse, je repousse le moment où il faudra que je le fasse. » Regard qui vrille un instant, incapable de soutenir celui de son amie. Hausse les épaules, môme qui s’en fout presque qu’on le surveille, si ça doit lui tomber dessus, ça tombera, rien ne pourra le changer. Un léger mouvement de tête en guise de merci et il se lève, raide. Morceau de bois grinçant qui se traîne jusqu’à la salle de bain, automate rouillé. Il évite son reflet, ne veut pas croiser son regard et y lire ces choses qui le tétanisent à chaque fois qu’il les voit. Eclat monstrueux, son soleil brûlant plus fort d’une lumière nouvelle qui l’effraie.

Flotte brûlante contre ses paumes carmines, le lavabo qui se teinte de rouge et lui qui reste planté là, à admirer les volutes au fond de la cuve. Fasciné. Sans vraiment entendre ce que peut lui dire Majken, ailleurs Ariel, dans son monde écarlate et violent. Son cœur qui heurte les côtes, si fort qu’il en lâche un hoquet de stupeur. Se réveille et frotte avec hargne ses mains. S’acharne parce qu’il a l’impression que le sang est toujours là, imprimé sous la chair.
« - Seul ? Je suis jamais seul. Physiquement. Mentalement, tu le sais toi aussi, même quand il n’y a plus personne, c’est dans un coin. » En soupir de malaise contre les lèvres, il se sent mal de l’inquiéter comme il le fait. Regrette presque d’être venu la chercher. Elle n’a pas besoin de ça. Grimace quand se coupe l’eau, s’essuie les mains et inspire avant de sortir et venir se poster face à la valkyrie, s’appuie contre le mur opposé. « - Tu ne me demanderas pas de le faire… Je préfèrerais que tu ne le fasses pas, je ne me fais pas confiance tu sais. » Petit sourire faussement mutin sur les lippes, fracassés de notes peinées. Dose d’humour dans les mots qui sonne faux, ça grince à ses oreilles. Main propre qui se perd dans les bouclettes, nerveuse, à remettre la tignasse en ordre presque avec maniaquerie.

« - Ca m’embêterait de t’attirer des problèmes, si je reste. J’ai déjà l’impression d’avoir fait une erreur en venant ici. Tu n’as pas eu de problème toi ? » Tu sais, avec les leaks qui ont éclaboussés tout le monde. Il ne le dit pas mais c’est implicite, dans ses paroles et le regard qu’il pose sur elle. Tout le sérieux du monde sur ses traits tirés.

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safe place - Lun 18 Fév - 22:54


« Ca m’est arrivé... » des mots timides, comme s’il n’assumait pas d’avoir réussi à contrôler le monstre. Elle se doute que ça doit pas être simple. Elle se doute que ces cas là ne sont pas les plus réguliers et qu’ils ne sont pas aisés. Tout ce qu’elle veut c’est l’aider un peu. Elle cherche, propose des idées qui se voudraient solutions. Qu’elle lui serve de garde-manger s’il le faut. Qu’elle soit sa banque de sang. Peut-être qu’elle aurait pas cherché s’il avait été froid face à tout ça. Si le meurtre lui avait été égal, peut-être qu’elle se serait pas proposée. Et en même temps, s’il y avait été étanche, ça n’aurait pas été son meilleur ami. Mais le voir comme ça, si mal, si coupable, ça la bouffe. « Maintenant ? Oui, j’ai pas faim. C’est elle qui contrôle tout, et comme c’est… Dégueulasse, je repousse le moment où il faudra que je le fasse. » Léger frisson sur l’échine à l’idée du sang comme nourriture. Elle essaie tant que possible de ne pas y penser. A bien y réfléchir, l’idée de lui se nourissant de son propre corps ne lui donne en rien la nausée. Ne voit là qu’un geste amical pour sortir un ami de la torpeur. Mais penser au out du sang sur ses propres lèvres… L’impression d’avoir déjà ce gout de fer sur la langue. Dégueulasse, c’est bien le mot. Il détourne le regard alors qu’il hausse les épaules. Sourire qui se fane sur les lèvres de la norvégienne au fur et à mesure qu’elle s’inquiète pour Ariel. Le suit du regard, aimerait faire plus. Horrible sentiment que de se sentir inutile. Pas assez.

Appuyée contre le mur du couloir, face à la salle de bain alors qu’il enlève la tête carmin de ses mains. Se demande si elle est lourde, si elle insiste trop. La ligne est fine entre être une amie ou avoir l’air d’une mère. Appartement trop grand pour une personne. Malgré les squattages incessants. Isay, Wolfgang… Ou les amis de la fac. Du passage régulier, plus ou moins désiré, mais toujours une chambre de libre. « Seul ? Je suis jamais seul. Physiquement. Mentalement, tu le sais toi aussi, même quand il n’y a plus personne, c’est là dans un coin. » Elle baisse la tête, un peu mal à l’aise. Mauvaise formule. Et elle sait de quoi il parle, de cet autre toujours là. La blonde est plutôt tranquille, sauf quand les nerfs commencent à se tendre. Si on la cherche, la môme ne baisse plus la tête. Fonce dans le tas, accès de violence, force qu’elle ne contrôle plus. Soif de sang différente de l’argentin. Soif de guerre et de champ de batailles. « Je sais, Ariel… Et peut-être que c’est une raison de plus. Peut-être que ce serait mieux que tu sois pas seul avec. » Peut-être que Majken, elle serait une distraction suffisante. Peut-être que l’autre murmurera moins, peut-être que le monstre s’effacera. « Mais moi j’te fais confiance ! » qu’elle lache, du tac-au-tac. Essaie l’humour, alors elle se rapproche, et c’est elle qui glisse le bout de ses doigts dans ses boucles, léger sourire sur les lippes. Il est plus beau quand il sourit. « D’accord, j’te demande rien. Mais… le sang… L’appart’… tu peux. Et c’est pas des paroles en l’air. J’te ferai du bourrage de crâne s’il le faut. Mais ça sera pas une demande. » elle se pince les lèvres, se retient de rire. Préfère jouer avec les mots si ça peut le détendre.

Cette fois, c’est un rire nerveux, mais franc qui s’échappe des lèvres de la valkyrie. « Des problèmes ? T’as oublié que j’avais un talent inné pour ça ? » rire qui se fane malgré le sourire qui reste fixé sur ses lèvres. Pas besoin de plus d’explications. C’est sur les lèvres de tout le monde. Les dernières rumeurs, les dernières nouvelles juteuses. « J’te jure que tu vas l’imprimer dans ta petite tête. Hésite jamais à venir. » elle se veut légère, pas franchement inquiète de ce qu’elle va lui dire. La vérité, c’est qu’elle a toujours tenté de garder un profil bas. Pour pas avoir la bratva au cul, le fantôme de sa mère qui la suivrait. Finalement, elle aurait eu ce qu’elle veut, un soldat. « Mais oui… » elle attrape sa main, le ramène dans le salon avant de s’échouer dans le canapé. « Tu l’as pas vu ? Vidéo, caméra de je ne sais plus quel parking. Un mec qui a voulu me faire chier… Ou un camé qui voulait du fric. » se frotte nerveusement la nuque, joue avec ses mèches blondes « et, je l’ai mis à terre facilement. Enfin, elle l’a mis à terre. Et j’me suis barrée. Maintenant je pourrais bien porter un panneau clignotant avec écrit valkyrie dessus que ça reviendrait au même. » plainte désespérante d’une môme qui voulait se faire oublier des russes. Ou de qui que ce soit qui voudrait l’utiliser. Veut juste être elle. Pas un pion.


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safe place - Sam 23 Fév - 15:04



Il y a le sang qui glisse dans le fond du lavabo. En tourbillon carmin qui flatte et fascine la pupille. Celle qui est éternellement figée, cercle noir à la forme possédée lorsqu’il s’est posé une dernière fois sur le ciel morne au-dessus de sa tête. Regarder la voûte avant de caner, comme un drôle de réflexe qui doit passer dans l’esprit de tous les mourants. Il y a le sang, celui qui parfume encore son palais, enivre et englue sa langue. Celui qu’il peut presque sentir, émanant de l’autre corps présent dans l’appartement. Juste là dans le couloir. Rêverie morbide, devine le goût qu’il pourrait avoir, ce liquide écarlate qui régit son univers. En nombre de jours qu’il compte depuis sa renaissance, comme le compte à rebours avant que la mort ne vienne de nouveau le chercher. Pas conscient qu’il a l’éternité devant lui, coincé dans ce corps qui ne bougera plus. Ca l’arrange au fond, de rester jeune jusqu’à la fin, jamais vieux, jamais moche. Superficiel dans l’instant, mais ça lui va. Ce qui dérange c’est de se dire parfois, quand il s’autorise à se croire immortel pour de vrai, qu’il les enterrera tous. Les pauvres types qui paient pour le sauter, les putes qui sont devenues comme des sœurs, ces crétins qu’il déteste. Majken, peut-être. Asbjörn aussi, et c’est là que ça fait le plus mal. Le regard qui s’arrache des abysses du lavabo et s’accroche au miroir, à s’enfoncer la rétine dans celle de son reflet. Je pourrais pas. Quoi ? Vivre sans lui. C’est con mais ça le fait presque paniquer rien que d’y penser. Inspire à s’en péter la poitrine et les doigts s’agrippent au robinet pour couper l’eau.

Et revenir se planter face à la valkyrie après avoir pris le temps de se calmer. Inspirer, et expirer, comme on le lui a appris, penser à autre chose. Oublier qu’il finira forcément seul, un jour ou l’autre. Pas fait pour ça Ariel, il a besoin d’être entouré. D’avoir quelqu’un à qui se raccrocher pour pas se casser la gueule. Petite chose fracassée qui a besoin de ça, de ces élans d’affection trop rares et qui lui font cruellement défaut. Jouer les forts pour sauver les apparences, quand derrière ses sourires s’amoncèlent toutes les fêlures, les ordures d’une vie qui s’entassent sous la carne. Poubelle bientôt trop petite pour tout supporter, ça va déborder et se répandre sur le pavé à ses pieds. Cette misère qu’il planque constamment, au mieux. Et il tapote doucement des doigts contre le mur, coincés entre ce dernier et son dos. Ecoute les mots mais ne parvient pas vraiment à répondre. Gêné l’argentin, par cet intérêt qu’elle lui porte. Touché surtout, avec l’esquisse d’un sourire timide sur les lippes. Celles qui s’ourlent doucement, lentement. Fébriles lorsque les doigts viennent se perdre dans ses bouclettes et qu’il se surprend à fermer les paupières le temps d’un battement de cœur fébrile.

« - Tu serais capable de me coller au canapé pour que je reste. Ce serait dommage de l’abîmer. » Qu’il souffle, mutin. « - Je vais rester. » C’est prendre un risque ça tu sais… Ferme-la qu’il grogne dans sa propre tête, pour que la petite voix se taise. Arrête de lui souffler des horreurs qui lui font chavirer la raison, à faire saliver le monstre qui n’en a jamais assez. Nés pour s’attirer des emmerdes, ils font la paire pour ça. Opine du chef en guise de réponse et se laisse entraîner à sa suite. De retour dans le salon, s’affale dans le canapé parce qu’il n’a pas envie de faire un effort pour se tenir bien. Contrecoup du meurtre, les nerfs en tension folle qui l’épuisent. Non il ne l’a pas vu. N’était pas là quand ça s’est cassé la gueule et n’a pas cherché à faire le tour de toutes les horreurs qui ont pu éclabousser les gens. Les siennes lui ont suffi. Alors il écoute sans rien dire, petit cœur qui se brise à chaque mot. En éponge qui absorbe tout, à poser sur le visage la lourdeur d’une inquiétude qui transpire des paroles de Majken. « - Les caméras ont cette tendance à fourrer leurs objectifs où elles devraient pas. » Et tu sais de quoi tu parles, hein, l’expert. Claque les quenottes malgré lui, l’irritation qui revient se coller contre sa poitrine. Violemment. Le pousse en avant et pose doucement sa main sur la cuisse de la jeune femme.

« - S’ils avaient voulu te retrouver, ils l’auraient déjà fait. » Un peu de vrai, un peu de faux dans ce qu’il dit. Le môme de la Bratva qui sait au fond, qu’il est difficile de disparaître de leur petit papier. Toujours là, quelque part, dans un coin de la tête de cette bête immonde qui détruit tout. « - Tu diras que tu avais forcé sur le Red Bull, ça arrive ce genre de truc, pas seulement à des gens comme toi. » Freaks comme lui.

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safe place - Dim 24 Fév - 23:12


Elle le voit doucement, se calmer, au fur et à mesure que l’ichor disparait de ses paumes. Elle l’entend respirer, un peu trop fort, puis plus régulièrement. L’eau qui se coupe, et voilà qu’il réapparait. Elle peut pas s’empêcher de le fixer, Majken. Elle le fixe et se demande comment l’aider. Elle l’aime trop sa gueule d’amour. Elle aime sa tête d’ahurie qui réfléchit trop. Elle aime ses bouclettes colorées dans laquelle elle glisse régulièrement ses doigts. Elle l’aime, profondément, son Ariel. Lui et tout ce qu’il représente. Toutes ces années, à l’aider, sans rien demander. Toutes ces années, à se soutenir. Elle veut l’aider, comme il l’a fait. Elle se fout de ses barrières et de ce qu’il tente de cacher. Elle est là, pour ça. Le soutenir quand il est pas assez fort. Mais la môme est paumé, et sait pas comment y arriver. Alors elle s’approche, s’amuse à glisser ses doigts dans les boucles qu’elle affectionne tant. Il a le feu vert, sur tout. Même son ichor. Y’a qu’à demander. Elle a tout de même un doute, sur sa capacité à le faire. Elle le connait assez, pour savoir qu’il préférera se torturer plutôt que quémander. Tant pis. Elle ira doucement. D’abord l’appart. On verra le reste après.

« Tu serais capable de me coller au canapé pour que je reste. Ce serait dommage de l’abîmer. » les lippes qui s’étirent, le sourire qui grandit alors qu’elle acquiesce, amusée. « Je vais rester. » « Parfait ! Sinon je t’aurais attaché. » qu’elle lache, incapable de contenir ses joies. Les bras frêles qui entourent son meilleur ami, sans lui demander son avis. Dépose un baiser sur sa joue, comme s’il venait de lui annoncer la meilleure des nouvelles ou lui souhaiter un bon anniversaire. Non, il a seulement accepté son aide. Et ça, ça la ravit.

Main attrapée pour le conduire jusque dans le salon. Elle espère qu’il va se détendre, que le sang est oublié, et ses démons un peu calmés. Plus silencieux, elle l’espère. Elle sait qu’il faut pas trop rêvé, que c’est jamais que temporaire. Il s’affale et elle se laisse tomber à côté, ses jambes par-dessus ses cuisses. Elle prend ses aises, Majken. Toujours avec ceux qu’elle affectionne tout particulièrement. Et puis, y’a eu bien pire avec l’argentin. Plus de proximité, plus de nudité. Plus de gestes équivoques, oins d’innocence. De la débauche. Pure et dure. Juste pour s’oublier. Elle a pas honte, ça fait partie d’elle, mais des fois, ça lui semble loin. Pourtant si proche. elle sort de ses pensées, et finit par se confier. La norvégienne capturer sur des images de vidéo surveillance. Malgré l’obscurité de la scène, c’était relativement aisé de la reconnaitre. Trop à son goût. Elle aurait voulu rester tranquille, dans son coin. Personne pour savoir. Elle a l’impression d’être épiée. Ca rend parano ces conneries. « Les caméras ont cette tendance à fourrer leurs objectifs où elles devraient pas. » Fronce le nez. Constat désagréable, contrairement à cette main sur sa cuisse, plus apaisante qu’elle ne l’aurait imaginé. « S’ils avaient voulu te retrouver, ils l’auraient déjà fait. » Légère grimace qui passe sur son visage. « Certains l’ont déjà fait. » Pourtant, à l’époque, elle avait voulu disparaitre. Se fondre dans la masse, ou se terrer au fin fond des impasses russes. Un job où personne n’aurait imaginé trouver la fille de la grande Irina Antonova. Danseuse burlesque qui offrait des danses plus lubriques à ceux qui alignaient le plus de billets. Elle s’était terrée, et avait malgré tout été retrouvée. « Irina… Isay… Wolfgang. » Par hasard, ou parce qu’ils l’avaient cherché, elle se demandait encore. Elle se souvient encore, de ses retrouvailles avec Irina. Méfiance de la môme envers l’ancienne amie de sa mère. Se souvient encore de ses mises en garde et de ses conseils Devoir bien être entourée, par les bonnes personnes. Elle se souvient de l’intérêt, un peu dissimulée, en la voyant valkyrie, non plus humaine comme elle l’avait connu. « Erf je sais pas. Peut-être que je délire. Je sais juste qu’on est… recherché. » un on bien général qui s’applique aux valkyries –ou toutes créatures bien utiles. Désirées pour leurs pouvoirs. Des capacités aiguisées, surnaturelles. Et un putain de booster divin. Le graal pour ces cons à l’égo démesuré. « Tu diras que tu avais forcé sur le Red Bull, ça arrive ce genre de truc, pas seulement à des gens comme toi. » Cette fois, la môme éclate de rire. « Le Red Bull, sérieusement ? » elle rit, Majken, et ça fait du bien. « Tu crois vraiment que dans une ville comme la notre, ils vont y croire ? » elle glisse sa main dans la sienne, se rapproche, dépose un bisou sur sa joue. « Et toi ? Ils te foutent la paix ? Ou tu veux qu’on fuit ? Tous les deux ? » Rêve enfantin qu’elle balance sur le ton de la discussion. Pourtant, l’idée est pas désagréable, mais elle a jamais été très douée pour disparaitre. Et est-ce qu’elle le pourrait vraiment ? Y’en a qui lui manqueraient. Elle essaie d’effacer son visage de se penser, mais rien à faire. Il est là, trop présent. Puis y’a son cousin. Et tous les autres. Mais peut-être que ça ferait du bien, d’oublier la merde qui règne dans ces rues.



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safe place - Sam 2 Mar - 19:50



Corps qui s’affale sur le sofa, comme un flan en train de fondre, l’argentin à la prestance fanée qui se fout bien de se tenir comme il faut ou non. A sentir ses muscles qui se détendent doucement, l’un après l’autre, grain de maïs en explosion de pop-corn au fond de la casserole. Les guiboles de la blonde en travers des siennes, chaleur douce et posture étrange. Pas de gêne entre eux, ou juste le flottement de quelque chose qui murmure à l’oreille. Un inconfort frivole qui perdure malgré les moments sales qu’ils ont pu partager. Quand il n’était plus question de jouer les confidents mais de devenir un amant. A s’en faire fondre le cœur lorsque les reins se brisaient à se bousiller, de peine pour elle. Saccager le lien pour la protéger, ou du moins se persuader de faire ce qu’il fallait pour l’empêcher de se détruire plus qu’elle ne l’était déjà. En égoïste, lui qui a piétiné ses convictions et pris le risque d’enterrer leur amitié. De l’hésitation dans le geste pourtant lorsque se lève la main, prête à venir se poser sur la cuisse de Majken. Pour s’y échouer finalement, faussement timide, délicatement pudique. Et esquisser du bout du pouce, des motifs étranges contre le jeans.

« - Ils n’ont rien dit aux plus hauts dans ce cas… Méfie-toi Majken, du dernier surtout… » Avertissement soufflé dans un soupir fébrile. L’avertissement qu’il pourrait se retourner, ce qu’il fait parfois pour finalement oublier, le temps d’une envolée folle de sa prudence pour se la reprendra dans la figure au pire moment. Pas faits pour y échapper aux mailles du filet russe, ils trouvent toujours la route vers leurs proies, ce n’est bien souvent qu’une question de temps. Il a l’esquisse d’un sourire où perce un fragile levé de soleil sur les lèvres, Ariel qui se déride un peu au son du rire qui lui enrobe le cœur d’une petite couche de guimauve. Hausse une épaule et moue de gosse qui est persuadé de tout savoir alors qu’au fond, il ne connait rien hormis les grains de son bac à sable. « - Pourquoi non ? Entre toutes les choses bizarres qui se trament ici, en quoi ça serait choquant ? Un abus de ces trucs pour le sport qui rendent super costaud, ça fait une bonne excuse pour justifier ce qui a été filmé. » Trop de choses étranges dans cette ville, dangereuses et merveilleuses. Du Red Bull ou un abus de sauce tomate, des justifications comme les autres qui feront mouche une fois. Pas deux. Plus à même de s’en sortir, elle que lui. Et la main qui vient chercher la sienne, s’y glisse. Le fige le temps d’une courte inspiration, ce petit moment de latence où le contact se fait gênant, tiraille les instincts et puis tout se détend. Ses doigts qui se referment vraiment contre la main alliée, et le sourire qui se colle sur ses lèvres quand elle l’embrasse à nouveau. Trop innocents pour les jeux auxquels ils ont pu s’adonner. Ca l’amuse presque de constater la différence entre ce moment et ces autres, où rien n’était beau entre eux.

« - Pour l’instant, je passe entre les gouttes. Ca me tombera dessus à un moment, officiellement, les merdes semées par ces leaks. Ca m’étonne presque que les flics soient pas déjà venus me cueillir… » Va au poste, ce sera plus simple. Arrêté pour meurtre et sexualité fleurant bon le tabou. Ca fait combien ça ? Beaucoup. Pas sûr qu’il survivra à la prison, l’humain qui se croit fragile. La créature qui deviendrait folle à rester enfermée aussi proche de ses plateaux repas sans vraiment pouvoir les toucher. A égorger son camarade de cellule en pleine nuit et prétendre au suicide pour faire passer la pilule. Pourquoi pas. Des frissons lui dégringolent le long de l’échine, un nuage sur le visage le temps que la trouille passe, et les paupières qui se ferment doucement. Dans un lent battement, caché derrière ses cils où il s’imagine partir avec elle. Pour de vrai. Comme dans ces roads-movie où tout va mal mais à la fin tout va bien. Prendre une vieille bagnole et rouler dans la nuit sans regarder en arrière. Mais tu regarderais derrière pas vrai ? Peut-être, tout en nourrissant l’espoir d’être suivi. Captif du frère même dans ses rêves de fuite. « - C’est tentant mais c’est impossible. » Qu’il souffle tout en ouvrant les yeux, regard qui se pose sur la valkyrie avec cette douceur brûlante qui n’appartient qu’à lui. Sourire triste d’un clown fatigué collé aux lèvres.

« - J’ai essayé tu sais, je suis rentré chez moi, retrouver ma mère en Argentine. Sans rien dire, pouf, sans billet retour non plus et pourtant, je suis là. Je la déteste tellement cette ville mais je peux pas en partir pour de bon. » Et ça lui fait mal de le dire, comme ça à haute voix. Qu’importe l’endroit où il pourra aller se terrer, si les moyens sont donnés pour le faire, il sera retrouvé. Mauvais lapin pas doué pour se planquer dans son terrier. Il en rêve de pouvoir partir sans revenir. Sait pertinemment qu’il ne peut pas le faire, un morceau de lui est enchaîné à cette ville. Petit cœur cassé dont les bouts abimés tiennent entre les doigts d’un de ces mêmes pauvres types qu’il exècre. Le drame de toute son existence. « - On me retrouverait si on faisait un truc pareil, trop risqué. » Qu’il conclut dans un souffle aux faux airs de soupir las. Passé l’adrénaline du meurtre, quand il n’y a plus rien dans ses veines que du sang neuf qui alimente la mécanique, il se sent vide. Epuisé, à la manière de ces gens qui s’empiffrent dans ces restaus de libre-service au point de rouler jusqu’à leur plumard et s’y laisser crever le temps d’évacuer.

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safe place - Dim 10 Mar - 13:11


« Ils n’ont rien dit aux plus hauts dans ce cas… Méfie-toi Majken, du dernier surtout… » « Wolfgang ? » nom qui sort plus rapidement qu’elle ne l’aurait voulu. Joues qui se colorent un peu trop pour que ça soit innocent. Et y’a rien d’innocent entre ces deux-là. Plutôt le contraire. Le cœur qui s’enflamme, se consume doucement pour les beaux yeux du quadragénaire. Relation étrange et prudente qu’ils ont entretenue pendant des années, et qui a fini par complètement dévié. Y’a plus rien d’innocent. Plus de retenue non plus. Pourtant, elle sait qu’il reste toute une partie de sa personnalité qu’elle doit encore découvrir. Elle n’en avait que des bouts, ici et là. Ne l’a jamais pris pour un sain ou pour le prince charmant pour autant. Môme en recherche d’affection, aux daddy issues conséquents. Pas complètement naïve et pourtant influençable face à wolfgang. Tout pour se retrouver entre ses bras. Addiction qui se confirme un peu plus chaque fois, à chaque moment entre ses bras. Hypnotisée par l’effet de ses baisers, et de ses propres doigts qui courent sur son épiderme. Pas idiote, elle le sait pas très fidèle, mais préfère fermer les yeux, s’imaginer suffisante. Pour une fois.
« Oui c’est vrai… ou des amphèt’ » qu’elle lache finalement, en haussant les épaules. Une justification finalement plausible pour ceux qui ne connaissent rien du monde divin. Ceux qui seraient prêts à gober n’importe quelle excuse pour justifier quelque chose qui ne colle pas avec leur esprit trop cartésien. Mais pour ceux qui savent ? Ceux comme elle ? La justification ne tiendrait pas. Et ceux là qu’elle redoute. Ceux qu’elle pourrait un peu trop intéressée. Ceux qui seraient prêt à payer cher, pour avoir une valkyrie à portée de main. Elle et ses dons. Force surnaturelle, réflexes qui le sont tout autant. Et un foutu booster divin. Môme capable de décupler force ou capacités divines de tout dieu. Comme une putain de cible sur sa tronche. « J’vais t’embaucher comme donneur d’excuses professionnel. » elle lache ça plus légèrement, sa main désormais dans celle du meilleur ami. Gestes innocents, plus encore comparés à ceux échangés dans le passé. Des caresses et des baisers tendres dignes de deux enfants.

« Pour l’instant, je passe entre les gouttes. Ca me tombera dessus à un moment, officiellement, les merdes semées par ces leaks. Ca m’étonne presque que les flics soient pas déjà venus me cueillir… » fronce les sourcils à l’idée d’imaginer ariel derrière les barreaux. Non, inimaginable. Impensable. Il deviendrait dingue. Lui, ou l’autre, la bête à l‘intérieur. Et égoïstement, elle ne veut pas non plus le voir s’éloigner. Elle a besoin de lui. Toujours, depuis le premier jour, avant même qu’elle ne s’en rende compte. « Tu les laisserais faire ? » Elle espère que non. Espère qu’il se battrait, ou qu’il s’enfuirait. Des leaks faits pour provoquer une merde royale. Crimes et atrocités dévoilés. Pourtant, tous ne sont pas condamnables à ses yeux. Peut-être horrible à penser, mais certains restaient nécessaires. Ou justifiable. Morale et conscience déviante, biaisée depuis plusieurs années. Môme gangrénée par Arcadia et ses vices. La mort en guise de réponse. Solution définitive. « Et la Bratva ? Si t’es dedans, ils sont pas censés te protéger ? Ou quelque chose comme ça ? » Ou graisser la patte des flics ? Sa mère s’en est bien sorti avec le meurtre de son mari. Père chéri arraché trop tôt à cette môme qui était encore innocente. Qu’ils fassent pas partie de cette organisation qu’elle a toujours considérée comme détestable, pour rien. Qu’il en tire au moins quelques privilèges. Ou alors ils pourraient fuir. Tous les deux. Se trouver un petit bout de paradis, se construire un semblant de vie. Douce illusion. « C’est tentant mais c’est impossible. » C’était qu’une idée balancée en l’air, d’une gamine trop rêveuse, pourtant, Majken est un peu déçue. Un peu triste aussi, que ça soit si catégorique. C’était peut-être le dernier espoir, un peu mince, pour partir d’ici. Alors en guise de réponse, elle lui offre le même sourire triste, mais compréhensif. « Pourquoi t’es revenu ? T’as parlé à ta mère ? » tant de questions, d’interrogations. Elle aimerait retourner en norvège, un jour. Même en Irlande. Elle en a sans doute plus de souvenirs. Mais est-ce qu’elle pourrait vraiment partir ? L’abandonner lui ? Ou tirer un trait définitif sur Wolfgang ? Son cœur lui hurle cette réponse qu’elle aimerait taire. Elle le sait, elle est foutue. « On me retrouverait si on faisait un truc pareil, trop risqué. » retire ses jambes pour se tourner un peu plus, et finalement laisser sa tête reposer sur l’épaule du meilleur ami. « C’est dommage. J’reste avec toi, alors. » parce qu’elle aura jamais le courage de se barrer. Au fond, elle en a peut-être même pas si envie que ça. Des attaches douteuses, mais des attaches quand même.


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safe place - Dim 17 Mar - 17:52



Elle réagit trop vite pour que ça ne soit pas suspect. Rougit trop fort aussi pour qu’il ne le remarque pas. Touché par l’attitude, à se dire qu’il ferait certainement la même chose si on venait à lui parler de son frère. Honteusement. Mais il a de la peine pour elle, ressent le petit nœud de l’inconfort dans le fond de sa gorge. L’élan protecteur qui le pousserait presque à lui dire tout ce qu’il sait sur le type pour lequel elle s’entiche. Ce n’est pas à lui de le faire, juste la mettre en garde et essayer de la protéger du mieux qu’il peut. Il ne se donne pas la peine de confirmer, ils savent tous les deux que c’est bien de cet homme-là dont il parlait. Il n’y a que les doigts sur la guibole qui se serrent doucement, impriment leur empreinte dans la cuisse sous le jean. Fais attention qu’ils chuchotent, mal placé qu’il est pour donner des conseils de prudence ou relationnels. Ca va, au moins tu en as conscience. Petite voie qui grince dans sa tête et lui arrache une grimace d’inconfort, là où les traits se brouillent et lui donnent des airs de gamin qui serait en train de se faire pincer les joues trop fort par sa vieille mémé qui pique.

Petit éclat de rire en réponse, il hausse une épaule comme dire pourquoi pas, pas certain qu’il serait si doué que ça dans l’exercice. Les excuses il en trouve depuis qu’il est môme. S’excuse pour le désordre dans sa chambre, s’excuse pour être dans le passage, s’excuse pour tout, même d’exister. Les mains qui se trouvent pour se tenir chaud l’une l’autre, il effleure machinalement du pouce la peau d’albâtre, à peine conscient du geste à l’innocence naturelle. Parce qu’il ne l’a jamais considéré comme autre chose qu’une amie, même lorsque les corps se sont mêlés, entrelacés sous les assauts d’une luxure dégueulasse. Juste là pour rendre service, s’assurer qu’elle allait bien et faire l’éponge pour lui aspirer ses peines et ses colères. Les coincer dans le fond de sa propre poitrine en disant qu’elle quittait sa chambre plus légère qu’à l’arrivée. Jusqu’à la prochaine fois. La question le laisse pensif un instant. Silence de rien du tout dans le salon, il n’est pas certain de savoir ce qu’il ferait si on venait pour l’embarquer. Tout ou rien, ça se jouerait à pas grand-chose. Son humeur du moment, son degré de faim au fond du ventre. « - C’est pas ce qu’on est censé faire ? Les laisser faire ? Le respect de la loi, tout ça… » Qu’il lâche, amer en secouant la tête. Pour expulser dans un souffle le grincement mauvais d’un rire jaune, un brin nerveux. « - Censés, c’est ça. On peut pas dire que je sois un membre exemplaire, je m’en fous de leurs affaires, et ils le savent. Je ne suis qu’un pion qu’on utilise et qu’on balance lorsqu’il est trop sale pour être nettoyé. Crevé ou pas, ça changera pas grand-chose pour eux. » Timbre froid, mauvais de ces êtres qui contiennent toute leur haine dans le fond de leur être. Du mieux qu’il peut jusqu’au jour où elle lui explosera à la figure et viendra réduire en cendres de tout ce qu’elle pourra toucher tellement elle sera corrosive.

Pourquoi t’es revenu ?
Réponse évidente qu’il ne peut pas vraiment balancer. Pour son frère, elle pourrait le comprendre mais ne percevrait pas toute l’ampleur de ce que les mots peuvent signifier réellement. « - Il y a des choses qu’elle ne sait pas, et qu’elle ne saura jamais. Elle a déjà souffert à cause de moi, je ne voulais pas lui donner d’autres raisons d’être malheureuse. Si je lui avais dit que je faisais la pute, elle m’aurait pas laissé rentrer et serait venue réduire Arcadia en cendres. » Fin de phrase qui le fait esquisser l’ébauche d’un rire. Il ne sait pas vraiment ce qu’elle pourrait faire, mais certainement pas approuver son style de vie dégueulasse. Personne ne le ferait. « - Je sais pas. Ca semblait évident que ma place était là-bas et en même temps, il manquait quelque chose. » Dis surtout que c’est ton frère qui te manquait, ce serait plus simple. Ca le serait mais ce serait aussi avouer sa plus douloureuse faiblesse. Il aimerait retourner en Argentine, ne plus en partir, mais certainement pas seul. Asbjörn dans ses valises cette fois pour se sentir vraiment complet. Les lèvres se scellent et le silence s’installe. Penche la tête pour poser sa joue contre les mèches blondes de Majken, son pouce caressant doucement la peau de sa main.

« - Ca t’arrive jamais de te demander pourquoi ça nous est tombé dessus ? On aurait pu y rester, comme tous les autres et pourtant non. C’est pas logique. » Fronce les sourcils devant l’injustice, lâche la question dans un souffle. Sans y réfléchir, laisser sortir l’interrogation qui lui revient souvent en tête. Toujours quand il s’y attend le moins, mais elle revient. Le laisse perplexe, paumé à ne pas comprendre ce qui a bien pu se passer. Vampire qui traînait entre les tombes au moment où il y a crevé et qui l’a bouffé pour le plaisir d’agrandir sa famille morbide.
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safe place - Lun 25 Mar - 22:46


« C’est pas ce qu’on est censé faire ? Les laisser faire ? Le respect de la loi, tout ça… » Elle hausse les épaules, aucun sourire sur le visage. Elle ne s’est jamais réellement cru au dessus des lois, mais elle a vécu avec une mère mafieuse… Ca a tendance à fausser le jugement. Sans parler de sa propre expérience, qui a tendance à lui faire croire qu’ils vivent dans un monde où les lois humaines sont quelques peu dépassées et inadaptées. « Et elle était où la loi, quand on s’est fait buter ? » première fois qu’elle le dit à voix haute. Première fois qu’elle mentionne son propre décès. C’est étrange d’entendre ces mots sortir de sa propre bouche. La vérité, c’est que la valkyrie a fait sa propre justice. Au moins sur l’un des deux. Avant que la môme de s’évanouisse sous le choc. Elle finit par soupirer après les mots d’Ariel. Elle aime pas ça. Elle aime pas ce qu’il dit. Pourtant, y’a rien de nouveau là dedans. Mais elle a toujours détesté ses liens avec la Bratva, détesté le voir utiliser comme ça. Il vaut mieux que ça. En tout cas pour elle. Elle aimerait que tout le monde le voit à travers ses yeux, y compris lui-même. Qu’il dise et pense ce qu’il veut, c’est lui son petit soleil. C’est lui, qui était là quand elle était au plus bas. C’est lui qui a exorcisé ses démons à coups de reins et de sexe dégueulasse. C’est lui qui a tenté de l’aider sans la juger. Et y’a peu de gens qui auraient fait ça. « Ils se servent de toi. Sers toi d’eux ! » Le ton est sans appel, la môme veut pas qu’il se laisse faire.

Et elle se rend compte qu’elle aurait pu ne pas le revoir, son meilleur ami. S’il avait réussi à ne pas revenir, s’il était resté en Argentine. Mais des fois, on revient à ce qu’il y a de pire. Après tout, elle est pas foutue de partir non plus. Elle sourit aussi, majken. Un sourire doux, compréhensif. Un peu blessée aussi. Pas à cause de lui, mais de la façon dont les mots raisonnent dans son propre crane, en se rendant compte de ce qu’une mère normale aurait fait pour son gosse. « ça aurait été une belle preuve d’amour qu’elle fasse tout brûler. La mienne aurait été foutue de me faire prostituer. Ou quoique ce soit d’autre en réalité. » après tout, elle l’avait bien fiancée à isay sans lui demander son avis sur la question. Comme ça, et c’est tout qu’elle avait dit. Juste obéir, acquiescer et devoir s’habituer à l’idée qu’il devienne un jour son époux ? Ironie de la chose quand on vit qu’elle se l’est finalement tapée pendant des années. A en redemander, encore et encore. Toujours plus. Attrait certain pour les relations malsaines. « Il te manquait moi. » boutade lancée le sourire aux lèvres. C’est sans doute pas ce à quoi il pense, mais tant pis. Elle repose sa tête sur a sienne, quand il vient la caler sur son épaule. Sa main qui cherche la sienne, vient la serrer un bref instant. Peu importe ce dont il a réellement besoin, elle sera là pour lui.

Soupir qui passe la barrière de ses lèvres. Pourquoi ? La question a tambouriné pendant des années dans son crâne. Pourquoi elle ? Pourquoi pas la laisser crever ? « Souvent. Peut-être un peu moins en ce moment. » Elle serre un peu plus ses doigts les siens, en se rappelant tous les mois passés à se questionner, à ne rien comprendre. Pas sûre que ça soit plus le cas maintenant. Pas certaine de trouver la réponse un jour. « Mais j’en sais rien. J’me suis toujours demandée pourquoi moi ? on m’a assez fait comprendre que j’avais rien de spécial, que j’étais jamais assez… bien. Pour elle, en tout cas. » elle s’est aussi demandée si c’est parce qu’elle n’avait pas un peu de ce truc divin, déjà dans les gênes. Son père était une récurrence après tout. Mais pas certaine que son cas s’applique à tout le monde. « Je sais pas. Tu crois que les créatures détectent quelque chose ? j’en sais rien, un semblant de seconde chance qu’on aurait mérité ? » la voix est faible, peu assurée. En général c’est que des hypothèses qu’elle garde dans un coin de sa tête.

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safe place - Mar 2 Avr - 20:43



Frissons en grelots contre l’échine, il en tremble sous les impulsions qu’ils font courir le long de sa carne. Hausse une épaule, timide mais suintant d’un dédain qui vient salir les traits. « - Occupée à gérer les autres emmerdes de la ville. On était pas des cas à part Majken, ça arrive tout le temps, et manque de chance y a des cadavres qui passent à la trappe. » Franchement cynique, le sourire acide collé aux lippes où se dévoilent les quenottes. Petits morceaux de nacre à l’éclat sanglant, mâchouillent nerveusement la peau fragile de la lèvre inférieure. Faussement sensuel, dangereusement mauvais. Il ricane Ariel devant les mots, le ton qu’elle utilise pour lui ordonner de ne pas courber l’échine. C’est là toute l’essence de ce que je suis, les putes on les utilise, jamais l’inverse. « - T’en fais pas, j’ai le roi de la secte  en régulier dans mon lit, ça pourra me servir un jour. » Qu’il souffle en tapotant doucement de sa main libre contre la cuisse de Majken. Pas certain que ça lui apporte quelque chose mais il s’en persuade, se souffle à lui-même qu’il pourra peut-être réussir à se mettre le Pakhan dans la poche, pour de bon et pas juste au gré de leurs petits de jambes en l’air au goût de souffre. C’est comme se taper son père qu’il pense à chaque fois, sans parvenir à faire machine arrière, accroché à ses idéaux plus qu’à son égo. Fustigée son âme sur l’autel de sa haine, ils le touchent mais ne peuvent plus vraiment l’atteindre, tous ces êtres qu’il exècre.

Le sourire mauvais depuis dégoulinant de tendresse, irradie de cette chaleur qui coule en fond de veine. Hoche doucement de la tête, même s’il n’en a pas besoin, de preuves d’amour de ce genre pour savoir que sa mère ferait n’importe quoi pour lui. Comme il ferait n’importe quoi pour elle, malgré les pôles différents où ils séjournent et qui les éloignent. Pour elle et pour son frère, l’inconscient prêt à tout dès l’instant où la survie de son cœur en lambeaux entre en jeu. Petit soupir de rire à la boutade, les mains qui se cherchent et lui qui glisse ses doigts entre ceux de la valkyrie. Se perd dans la contemplation des peaux qui se touchent, les paumes l’une contre l’autre. A même échelle, ça lui fait drôle, le laisse pensif. Avec Asbjörn il a toujours l’impression d’avoir des mains de gosses, ou de gamine pas encore sortie de sa période de crise pubère. Similitudes troublantes dans les histoires qui se mêlent. L’incompréhension commune au réveil, au cours des jours et des mois qui ont suivis. A se dire qu’ils n’en valaient pas la peine. Petits rejets du monde, si souvent écrasé par les godasses de ceux les jugeant insignifiants. Pas divin mais monstrueux, Lars aurait été capable de voir dans la créature un nouvel outil à utiliser. Et plus les mots s’enchaînent, plus il se renfrogne Ariel. Soleil en éclipse derrière la lune d’une colère qui lui bouffe le ventre d’un seul coup. Sans savoir d’où elle peut venir, pourquoi elle s’agite tout d’un coup quand le calme était revenu se glisser dans sa poitrine.

« - Tu crois vraiment que c’est une seconde chance ? J’en suis à ma troisième dans ce cas, et j’ai pas l’impression d’avoir fait quoi que ce soit pour la mériter… » Presque mort pendant ses jours de coma, recraché chez les vivants sans qu’il ne comprenne pourquoi, lui qui voulait tellement y rester cette fois-là. Et la seconde, à s’étouffer dans sa peur et son sang, pleurer du vide en suppliant ne pas crever comme ça, de cette manière, tout seul. Vivre ensemble, mourir seul, l’adage ne lui aura jamais paru aussi cruel que ces heures passées à agoniser dans une tombe à moitié creusée. « - Détecter quoi ? La faiblesse ? La trouille ? La haine ? Le petit truc divin qui s’est jamais mis en route et qui a foutu sa merde dès le départ ? » Saccage en bord de lèvres, la douceur du timbre vrille et dévie vers des sécheresses qui font se tordre la voix. Vaciller entre les graves de sa rage et les aiguës de son incompréhension. Ses doigts lâchent ceux de Majken, et il se défait de l’étreinte. « - Des fois, je me dis qu’elle aurait dû s’abstenir et partir se fourrer chez quelqu’un d’autre. C’est affreux de se savoir mort et de devoir prétendre être vivant. » Conclusion crachée à leurs pieds, lui qui se penche en avant, les mains jointes au-dessus du vide à s’en péter les doigts. Caricature humaine, il est bien plus affreux que sa camarade. Illusion de vie lorsqu’il se nourrit, le reste du temps il n’est qu’un cadavre charmant à la peau froide et aux pupilles figées.
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safe place - Lun 8 Avr - 19:53


Elle aime pas vraiment cette conclusion morbide. Triste réalité dans une ville comme Arcadia. Y’a pourtant pas plus vrai. Ils étaient que des victimes parmi d’autres. Des mômes sans grande importance. La seule personne qui aurait pu vouloir la retrouver aurait été sa mère… Déjà crevée. Et pour la Bratva, à l’époque, elle n’était pas grand-chose. Juste la progéniture de le meilleur élément mortel. Pas grand-chose. Une môme sans don particulier, juste bonne à obéir sans grande conviction.

« T’en fais pas, j’ai le roi de la secte  en régulier dans mon lit, ça pourra me servir un jour. » « Hein ? Qui ? » qu’elle demande subitement. Pas besoin d’être devin pour comprendre que ça ne lui plaisait que moyennement à Majken. Elle était pourtant bien au courant du métier de son meilleur ami, accepter à le voir continuer était pourtant délicat. Même quand elle avait elle-même profité de ses services. Elle se sentait parfois honteuse, parce qu’elle n’était pas certaine qu’elle aurait adopté le même comportement s’il avait été barman, banquier ou dieu sait quoi d’autre. Elle avait profité de son taf, de ses activités. Et pourtant, il était seul en qui elle avait eu assez confiance pour se lacher complètement, pour afficher chacune de ses blessures, et les zones d’ombre de son âme. Aspect pas très glorieux de la môme. Et pourtant, ariel l’avait aidé, plus qu’il ne l’imaginait. Si elle avait exorcisé une partie de ses démons et ses angoisses dans ses draps à coups de rein, elle avait ressenti le besoin que ça soit lui. Lui et personne d’autre. La seule personne à qui elle avait confiance. Mais ce n’était pas pour autant qu’elle appréciait qu’il soit utilisé. Poupée frêle entre les mains de sales cons vicelards. Pantin aux fils bien trop solides. Si seulement Ariel pouvait se servir d’eux autant qu’ils se servent de lui. Ca laisserait peut-être un gout moins amer en bouche.

Et pendant un bref instant, elle se sent un peu mieux. Un peu plus apaisée, en pensant qu’il l’est aussi. Les doigts entremêlés, les peaux qui se touchent. Un peu comme avant, et pourtant si différemment. Rien de crade. Rien de sale. Un contact innocent, presque pur. Un contact enfantin qui aurait presque des airs nostalgiques. Du bout du pouce, elle en caresse doucement le dos, espérant que ses démons le laissent tranquille, au moins un instant. Mais parfois, elle se sent impuissante. Exactement comme avant. Parfois, avoir la valkyrie avec elle ne change pas grand-chose. Ce même sentiment désagréable, qui persiste. Ne pas être assez, ne pas être capable d’aider son entourage. Ariel en première ligne.

« Tu crois vraiment que c’est une seconde chance ? J’en suis à ma troisième dans ce cas, et j’ai pas l’impression d’avoir fait quoi que ce soit pour la mériter… » elle se renfrogne un peu, majken. Mine plus boudeuse que souriante. Elle essayait juste de voir les choses du bon côté. Elle essaie au moins de trouver une raison. Pour lui. Pour elle Que c’était pas juste un hasard, que d’une manière ou d’une autre, elle méritait cette seconde chance. Ariel méritait pas plus qu’elle de crever. Ils ont mérité de ce qu’il leur ait arrivé, alors elle tente de trouver des raisons bancales à tout ça. Pas juste un hasard foireux. « Détecter quoi ? La faiblesse ? La trouille ? La haine ? Le petit truc divin qui s’est jamais mis en route et qui a foutu sa merde dès le départ ? » « J’en sais rien, Ariel ! » sa sécheresse l’irrite. Elle essayait juste… d’aider. Il détache ses doigts, s’éloigne d’elle, et la môme soupire. « et moi tu crois quoi ? j’étais jamais assez ! le truc divin s’est pas déclenché non plus. Ma mère espérait bien que ça soit la seule chose que j’hérite de mon père. Mais j’étais assez. Pas assez forte, pas assez bien. J’étais la môme qu’on foutait dans un coin et qu’on oubliait. J’devais la fermer, que ça me plaise ou non. Obéir comme un foutu chien docile. » alors elle sait pas bien ce que la valkyrie a pu voir un elle. Peut-être seulement un espoir. Un petit quelque chose qu’elle n’a elle-même jamais réussi à trouver. Il continue, et les mots qui sortent de sa bouche lui serre le cœur. La machoire crispée elle prend sur elle, pour ne pas s’énerver. Elle voit les choses différemment. Au moins un peu. Elle aussi, elle se dit qu’elle devrait être morte. Et les mois qui ont suivi, elle avait réellement la sensation de l’être, mais maintenant ? Plus vraiment. Pas le même de créatures non plus, qu’ils ont à l’intérieur d’eux. Et c’est bien pour ça, qu’encore maintenant, elle lui propose son aide, de dormir ici ou de se nourrir sur elle s’il le faut. Mais elle se redresse brutalement, se tourne vers lui, avec sans doute un peu trop de force et peu de délicatesse. Le corps d’Ariel plaqué dans le fond du canapé, alors qu’elle est à moitié sur lui, son menton fermement emprisonné entre ses doigts. « Je t’interdis de dire ou sous-entendre que tu serais mieux mort. » ses opales azures ancrées dans celle de son meilleur ami. Elles brillent, de colère et d’émotion. Elle voit pas son monde sans lui. Sans doute que c’est un peu égoïste…. « j’ai besoin de toi. Y’a des gens qui tiennent à toi, qui t’aiment aussi. Alors cette putain de créature que t’as à l’intérieur, t’apprendras à la dompter. Mais toi, tu bouges pas de ce monde. » elle le relache, un peu gênée, en reposant ses fesses à côté. Un baiser un peu timide sur la joue, alors qu’elle se demande si la valkyrie n’a pas un peu pris le pas sur elle. Pas complètement, parce qu’elle en pense chaque mot.  

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safe place - Mar 16 Avr - 20:04



Il ne répond pas quand la question ébranle subitement le silence. Vide sur la langue et petit éclat mutin dans le fond des yeux, l’esquisse d’un sourire au murmure d’éphémère sur les lèvres. Plutôt perdu dans la contemplation des doigts qui s’étreignent, à ressentir la chaleur de la peau vivante contre la sienne et s’y perdre. Se laisser enivrer par le contact, la proximité. C’est bête mais ça lui fait du bien, cette douce tiédeur qui lui fait un peu défaut depuis qu’il est mort. Elle l’est aussi, mais leur non-vie est différente. Plus zombie qu’être vivant, crevé qui survit en sirotant l’humain, lui pique sa vie pour faire perdurer la sienne. Ca le rend sombre d’y penser, fait se déverser un flot de mots mesquins qui traversent son cerveau dans un éclat de fureur. Sans vraiment réfléchir, emporté par la houle de sa rage, sa peine et cette rancœur qui le prend aux tripes quand la question revient se poser dans ses pensées. Pourquoi moi ? Et même s’il hurle parfois à l’injustice, le môme tabassé par son père qui a espéré mourir à l’époque, quand est venu l’heure de l’agonie, cette fois il a supplié pour ne pas partir. Vie de merde dont il n’est plus utile d’en douter, il y tient malgré tout. Petit égoïste qui a espéré jusqu’à son dernier souffle qu’il s’en sortirait cette fois. Pour sauver son cul mais surtout pour ne pas Le perdre. Peut-être que c’est ça que le monstre a entendu, qui l’a poussé à venir grouiller sous sa peau pour le tirer de son douloureux trépas.

Pris dans la tourmente, les doigts se défont et les corps se détachent. A vouloir se lever mais il ne parvient pas à le faire, le vent soudain de fureur n’est pas suffisant pour le transporter entièrement. Il a ce besoin déroutant de ne rien faire après avoir mangé. Trop mangé. Presque une envie de dormir qui lui gratte les yeux et plombe tout son corps pourtant vide. Il écoute, d’une oreille un peu distraite Ariel, la tirade de la valkyrie. Fronce les sourcils et plisse le nez, secoue la tête de gauche à droite comme  un môme qui n’a pas envie d’entendre les paroles trop sérieuses des adultes. Un index dans chaque oreille sauf que ses mains à lui sont pressées contre ses cuisses. Petit malaise en bord de poitrine, le cœur en éponge qui se serre et se vide de son cruor piqué à une pauvre fille abandonnée dans une rue pourrie. « - Pas la peine de jouer à compter les points, on a eu une vie de merde tous les deux, me sors pas le couplet de la gamine rabaissée et bafouée, je le connais aussi. » Il le soupire, plus rêche qu’il ne le voulait. Ne peut s’empêcher d’imaginer le cadavre, de le voir comme s’il y était encore. Illusion d’optique ignoble accrochée au bleu de ses pupilles soudain absorbées par le vide, plongées dans les yeux vitreux qui le fixe. Premier meurtre dont il est véritablement conscient, un autre fantôme sur le tas de ceux qu’il a déjà semé dans son sanglant sillage.

Elle est brusque Majken dans son geste, le domine et le maîtrise sans qu’il ne le comprenne vraiment. Docile qui se laisse faire, habitué à se soumettre, il s’accroche au regard qu’elle lui lance comme à une foutue bouée. Retient son souffle presque, mal à l’aise sous la force de ce qu’il peut lire dans les jolis yeux qui scrutent les tréfonds de son âme en lambeaux. « - Tu peux m’interdire tout ce que tu veux, ça reste une vérité, on est mort sous la jolie couche de vernis qui nous sert de gueule. Pièges à rat avec les deux pieds dans la tombe, c’est tout ce qu’on est. » Conclusion triste qu’il balance quand elle le relâche. Gêné par ses mots, il ne sait pas vraiment quoi dire alors il se contente de laisser un sourire timide se poser sur ses lippes. Ferme un instant les yeux, s’isole dans le cocon de sa propre carcasse. « - Je suis désolé Maj, c’est sorti tout seul… Le contrecoup. » Il les pensait, un peu, ses vilains mots. Trop franc parfois, plus encore depuis qu’il a la créature qui lui tapote les tempes de ses griffes pleines de sang. Pianiste ratée qui joue des notes trop fortes pour lui et qui doivent sortir prendre l’air. Sur le moment ça lui fait du bien, d’être affreux, de blesser. Satisfaction mauvaise de petit diable, et ensuite viennent les remords.

« - Faut que je dorme, je suis épuisé et je me sens pas très bien. » Petit murmure fragile, demande la permission tout en se roulant en boule dans son coin de canapé. Foutu chat qui ne prend pas de place quand il le décide, lui qui a plus l’habitude de prendre tout l’espace dans le lit quitte à en éjecter un potentiel autre occupant. « - Merci. » Et le bras se tend, les doigts venant doucement effleurer le bras de l’amie qui lui propose son aide. Comme un drôle retour de faveur, dans la tourmente chacun leur tour. Sauf que la sienne est violente, morbide. Assassine. C’est une nuit de sursis qu’elle lui offre, un petit moment de tranquillité avant qu’il ne soit contraint de revenir s’abîmer le cœur contre le crépis de sa douloureuse réalité.
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