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#nsfw# Satan is happy with your progress (Arad)

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#nsfw# Satan is happy with your progress (Arad) - Ven 26 Avr - 0:42


Find my nest of salt, everything's my fault
Il a pété un phare de sa bagnole après ce soir là. Comme ça, pour relâcher la pression. Un kick de la Ranger droite a suffit pour faire éclater la coque de plastique, l'ampoule qui saute sur le béton dans un bordel de morceaux de verre. Il ne sait pas pourquoi il a fait ça, mais ça l'a bien soulagé sur le moment. Même si c'est plutôt la bagnole de l'autre grand con qu'il aurait voulut violenter mais il s'est rendu compte qu'il savait pas dans quoi il roulait et ça l'a encore plus contrarié. Ni où il habite; pas qu'il serait venu foutre le feu à son paillasson d'un coup de gasoline. De toute manière ce connard l'avait laissé, il avait fui avec les mots magiques; un « J'dois y réfléchir, Morris. ». Morris. Personne l'appelait comme ça, même ses supérieurs à l'armée préférait utiliser un surnom ou son matricule. Même les autres éboueurs avaient vite compris, que Morris c'était son père et personne d'autre et qu'il valait mieux pas tenter le diable. Your mom call me daddy too, asshole. Il était déçu, vexé au possible, ce qui malgré son caractère n'arrivait que peu souvent. Il était vexé parce qu'il en avait. No way. Quelque chose à foutre de se faire planter par ce type. Une main honnêtement tendue qu'il avait écartée comme un prude avec ses conflits moraux à la con. Certes il tenait aussi un bon gros piège à loup dans sa paume, mais une main tendue tout de même. Il était prêt à lui apprendre, lui dire tout ce qu'il sait et être une épaule sur laquelle s'appuyer pour pleurer si ça lui chante. Mais non, l'autre était parti avec ses grands airs, le besoin d'assimiler la nouvelle qu'il sous entendait. Il ne connaissait pas ça Jörgie, réfléchir avant d'agir. Il fallait que ça claque comme une balle dans l'air, pas le temps de digérer le monde qu'il avait déjà chié sur la conclusion. Everything sucks anyway. Alors depuis il roule avec un seul phare avant, lève son majeur à tous les automobilistes qui lui font des appels courroucés dans son rétroviseur. Fuck you, and you, and you. Il espérait bien se prendre une contravention, peut être même qu'il avait espoir de baisser sa vitre pour voir la gueule surprise de l'autre. Son plus beau doigt d'honneur il le lui aurait dédicacé avant d'appuyer sur l'accélérateur. Kiss kiss motherfucker. Mais le simple fait de penser à ce genre de choses suffit à percer son flegme. Ce putain de type n'est rien, il a pas besoin de voir sa sale gueule. Il n'a aucune importance. Fuck off from my mind. Ça bouillonne en lui, juste de sentir son esprit vagabonder sur ce genre de fantasmes de revanche mesquine le fout en rogne. Tellement, qu'il en casserait bien le pare brise cette fois.

Le champ de tir du vieux Joe a fini par l'ennuyer. Parce qu'il ne vient plus, plus aux mêmes heures sûrement pour l'éviter soigneusement. C'est le genre de comportement qu'il ne comprends pas non plus. Bon l'autre avait l'air choqué d'apprendre tout, mais y'avait pas à tortiller dix ans sur un choix. Soit il était in, soit il était out. La vie continuait. S'il préférait tout ignorer grand bien lui en fasse, mais fallait pas qu'il en néglige ses entraînements. Et son pauvre glock ? Fallait bien qu'il le sorte, son pauvre glock, fallait bien qu'il tire sur quelque chose si monsieur était trop faible pour tuer la vraie menace. Bien sûr il était pas con, il savait que c'est lui qu'il évitait par dessus tout. Il savait aussi pourquoi exactement. Bah, si on pouvait plus bousculer un peu les autres, si on pouvait plus être passionné par quelque chose. Pas sa faute si le flic était une petite nature. Bon, il avait peut être été loin. Très loin. Il avait peut être enfoncé un type déjà pas très stable. Mais après tout c'est comme ça qu'on construisait quelque chose, avec des coups de marteau sur des clous. Il avait trop tordu le grand fil de fer, ça lui avait pas plu et il s'était barré. Fuck. « Elle est pas venue ta petite copine Jörgen ? » La voix moqueuse et névrosée de Rusty lui perce les tympans et le tire de sa contemplation alors qu'il range ses affaires. Come back. Il se redresse lentement pour se retourner. L'homme sourit de sa dent de devant cassée, jamais faite réparer, pas l'argent pour ça et Gott segne Amerika. La faute à Jörgen tout ça, mais le bougre ne s'en souvient pas il était trop bourré pour calculer. S'il s'en souvenait d'ailleurs il comprendrait qu'il valait mieux la fermer à cet instant. « Fais pas la gueule soldat, t'en verras d'autre des obsédés de la gâchette comme toi ici. Promis. » Une dent c'était plus drôle qu'un pare brise à casser.

L'autoradio allumé bouffe la batterie mais il s'en fout, se concentrer sur les paroles ça l'empêche de réfléchir. Et tant pis s'il se vide la tête en écoutant du Katy Perry, chacun son vice de salaud. Il traine sur le parking comme un type qui cherche les ennuis, un ados qui a raté son couvre feu. Il observe les clients partir, le cul contre le capot de sa bagnole pourrie, il compte les néons qui s'allument un par un. Il a déjà fumé la moitié de son paquet de clopes depuis le début de la soirée. Si un jour ça doit le crever d'un cancer, il saluera l'ironie et fera la bise à la faucheuse sans rancune. Il l'a suffisamment vue la mort, l'a saluée trop de fois pour croire que la nicotine aura sa peau. C'est pas sa fin, il le sait.

Il est en paix ce soir, pour la première fois depuis des heures, des jours, des semaines. Prêt à faire table rase, et tant pis pour ce grand salopard qui n'a plus envie de jouer avec lui. Il ferme les yeux et tire sur sa clope. Pas de regrets, il n'avait pas de regrets. Il n'était pas capable d'en avoir quelque chose à foutre. Il l'avait repoussé, tant pis, il ne pouvait rien y changer. Surtout pas maintenant. Surtout pas alors qu'il était en colère contre lui. La rage était sûrement réciproque. Fuck, I went too far. Lorsqu'il rouvre les paupières il se tient là, auréolé de bleu, cette grande gigue qui lui projette son ombre dessus sans gêne. « Mein scheißkerl. » Qu'il échappe un peu surpris, l'allemand insultant spontané sur sa langue. Merde, il avait pas fait de vœux sur une étoile filante pourtant. Pas genre à mériter une marraine la bonne fée. Putain c'était quoi cette sorcellerie. Parce qu'il est là devant lui, l'homme qui valait un million de dollars et qui avait préféré fuir comme un lâche. Il attrape sa clope entre deux doigts, échappant un souffle en le dévisageant d'un coup d'œil perçant. Il dit rien au début, incertain de ce qu'il doit palabrer pour le faire partir ou rester. « Pousse-toi, j'essaie de bronzer sous les néons. Tu perturbe mes vacances au soleil. » Qu'il commente d'un voix froide, le timbre pourtant plat. Il ferme de nouveau les yeux. Fuck off, go away. « J'peux presque entendre les mouettes quand j'ferme les yeux. Ou alors c'est juste toi. » Il lance une petite pique pour la forme, pour dire bonjour, pour le rassurer d'à qui il a à faire. Lorsqu'il rouvre les paupières il est toujours là avec sa silhouette intense, sa gueule de flic qu'il a encore envie de voir se déformer. Take your apology and fuck off. Il serre les dents. Putain de karma.

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#nsfw# Satan is happy with your progress (Arad) - Sam 27 Avr - 13:23


Were there crossroads where you've been?
Il lui a fallu plusieurs semaines pour ne serait-ce que digérer la nouvelle. Reflexions sur les nouvelles réalités de la vie, pensées abstraites qui s’égarent dans son esprit pour hanter ses cauchemars. Il imagine ces « monstres » errant dans les rues d’Arcadia à la recherche de leur prochaine victime, et une partie de lui donne raison à Jörgen. Cette chasse qu’il entreprend … Elle n’est peut-être pas si insensée que cela. Puis il se souvient de Maldwyn et de son regard apeuré, ses suppliques déguisée, et l’idée même d’un massacre désigné le répugne. Cette dualité dure plusieurs jours, pesant le pour et le contre avant de s’arrêter sur cette idée de mérite. Peine capitale pour les vrais coupables. Il n’est pas question d’attaquer au hasard et de punir des innocents. Si leurs pouvoirs les rend dangereux, cela ne veut pas dire qu’ils en abusent.

Il n’est pas allé au champs de tirs depuis sa dernière discussion avec Jörgen. Peut-être par peur de devoir faire face au visage déçu de son partenaire, à ses remarques glaciales, félicitations pour cette révélation qui l’a frappé en plein visage. Peut-être aussi pour oublier qu’il y a des dangers dans ce monde qui ne peuvent être résolus par une balle en pleine tête. Il ne s’est jamais senti aussi impuissant qu’à ce moment même, où les images floues des créatures dansent dans son esprit, informes de par son ignorance. Il a envie d’en savoir plus, et c’est peut-être ce qui le pousse à retrouver Jörgen ce soir. Il ne porte pas son uniforme cette fois, holster pendant sur sa hanche droite comme une intruse. Il se sent moins responsable sans son badge, comme si son autorité avait été sapée par ce morceau de métal accroché à sa poitrine. Il n’a pas travaillé aujourd’hui, un de ses rares jours de repos. Généralement, ces derniers sont passés en compagnie de son fils, mais il s’est déclaré malade auprès de son ex-femme, mensonge éhonté pour justifier son incapacité à s’occuper du gamin. L’ignorance et l’innocence incarnées dans ce petit bout d’homme qu’une sombre partie de lui-même a envie de gâcher, tout comme Jörgen et Maldwyn avaient gâché la sienne, volontairement ou non.

Il n’a pas besoin de chercher pour trouver son compagnon d’armes. A peine garé qu’il le repère l’autre sur le parking, adossé à sa propre voiture cabossée comme un zonard sans son gang. Il hésite à s’approcher. Il ne pense pas que le résultat de sa réflexion plaira à l’autre; il est trop manichéen, vision en noir et blanc, simpliste. Il est flic, c’est comme ça qu’il voit le monde: En bon et en mauvais. Pourtant le gris s’est lentement insinué avec l’arrivée de Maldwyn. Il y pense encore, à cette rencontre … Un rappel de la puissance dont ont été dotés ces pseudos dieux, injustice faite aux humains qui n’ont que la puissance de feu pour se défendre. Inconsciemment il passe une main sur la crosse marquée de son pistolet, ongle raclant contre la sécurité sans jamais la désenclencher.

Des piques sont lancées quand il s’approche de Jörgen, une habitude qu’il est intégrée dans une routine rassurante. Il a presque envie de sourire à la remarque, mais ses traits sont tirés et ses sourcils froncés, bloqués dans une expression de mécontentement. Un sentiment qui l’agite depuis des semaines.

« Alors quoi, t’as décidé que t’entrainer sur des cibles vivantes au milieu d’un parking miteux est plus distrayant? »

Il a presque envie d’en rajouter, de le narguer sur le fait qu’il ait sûrement manqué au plus vieux, lui qui pense si bien camoufler ses sentiments quand ils sont si évidents sur son visage. Il peut lire Jörgen aisément, mieux que personne il assume. Ce n’est pas chose difficile quand tout ce qui anime l’autre est la rage et le désir de destruction. Sans gêne, il s’installe près de Jörgen, cul contre le capot de la pauvre voiture.

« Je te suis, mais à une condition. Pas de chasse aux sorcières, on en finit avec les coupables et on laisse les innocents à l’écart. »


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#nsfw# Satan is happy with your progress (Arad) - Sam 27 Avr - 16:08


Find my nest of salt, everything's my fault
Des fois un seul coup d'œil suffisait à le foutre en rogne. Alors l'autre qui se plante devant lui comme un petit saint des causes perdues et son auréole de morale, ça suffit pour lui donner des envies de meurtre. Il le laisse s'approcher, se dit que s'il l'ignore suffisamment il finira par aller mendier la bonne parole ailleurs. Si une partie de lui demeure curieuse de voir ce qu'il a fait de toutes ces révélations, elle a finit par disparaître sous l'indifférence. Tant pis pour sa conclusion, il ne veut plus l'entendre, qu'il s'étouffe avec. Il ne veut pas voir à quel point il s'est enthousiasmé pour rien, à quel point l'autre est naïf. Un grand pylône électrique qui attend que la foudre lui tombe dessus et qui s'étonnera que ça fait mal quand ça arrivera. Pas son rôle d'embrasser ses bobos s'il continue à agir comme une victime, plutôt le genre à foutre les doigts dans la plaie. Il l'a surestimé, et c'est peut être ça qui l'emmerde le plus. Il a cru qu'il était comme lui, mais il en est bien loin. Il n'a pas assez souffert, la chair encore tendre de trop de douceur. Un putain de nouveau né avec un glock dans la main. Merde il aurait dû le savoir, que ce connard était trop plein d'espoir pour le genre humain. Autrement il ne traînerait pas avec un type comme lui. Fucking moron. Qu'est-ce qu'il lui voulait à revenir le voir comme si tourner le dos n'était pas un adieu valable ? S'il espérait des excuses ou le faire changer d'avis en le privant de sa présence tout ce temps il aurait plus de chances de toucher quelque chose en visant le ciel. Les nuages reflétaient son humeur d'ailleurs, lourds dans le ciel nocturne, une odeur humide dans l'air. S'il doit y avoir de l'orage ça sera avant tout de ses lèvres que pleuvra la colère. Et si la terrifiante foudre doit tomber, il espère qu'elle frappera ce grand paratonnerre de sa divinité. Comme ça il n'aura plus de raisons de ne pas le flinguer.

Le capot grince du poids de l'autre qui s'installe tranquille et ça lui arrache un grognement au fond de la gorge. Il était bien parti pour rester et en plus il lui donnait l'essence pour attiser le feu de ses sarcasmes alors qu'il se retenait pour ne pas l'immoler. Go away « J'préfère une cible en mouvance ouais. D'ailleurs si tu veux te dévouer mon poulet, j'te colle une plume au cul et tu vas caqueter entre les bagnoles pour moi. Cot, cot, kabang. » Qu'il mords de ses dents glacées, passant sa langue sur ses lèvres avant de se bâillonner d'une bouffée de nicotine. S'il continuait à le chercher il allait perdre son flegme. Et il était bien trop fier pour se laisser aller cette fois. L'autre cherchait sûrement la porte, mais ce soir il se casserait les dents sur un mur. Il se tourne imperceptiblement pour s'éloigner du flic, levant le nez en l'air pour surveiller les étoiles inexistantes. Il pourrait presque oublier qu'il est là dans le silence relatif, mais la grande gigue l'ouvre de nouveau et des mots pourraient bien être le premier coup de tonnerre d'une tempête qui se prépare. L'une de ses canines perce sa lèvre inférieure, sa cigarette éjectée d'une pichenette vers une flaque près d'une autre bagnole. Il se retourne lentement, se détachant de la carrosserie rayée pour planter son regard dans celui de son camarade. Are you for fucking real ? Il le dévisage un instant, tiraillé entre l'envie d'éclater de rire et d'être affligé par ses conneries. A défaut, ses traits prennent le mélange passable d'indifférence teintée de fatigue. Fuck your conditions. Tuer les méchants et sauver les innocents. Il en était encore là. Il n'avait pas encore compris. Fuck, fuck you. Il détourne le regard et échappe un soupire, levant une main pour se masser l'arrête du nez. Il était à court de mots pour lui expliquer, à court de patience surtout. Mais s'il ne lui expliquait pas il continuerait à lui agiter son drapeau de gentil connard sous le nez. S'il ne lui expliquait pas, il ne souffrirait jamais pour apprendre de la douleur. S'il ne lui expliquait pas, alors il ne pourrait jamais prétendre rejoindre ses côtés dans ce combat.

Il finit par se rasseoir, un autre soupire las qui perce ses lèvres. Il extirpe son paquet de clopes à moitié écrasé de sa poche, lui foutant un coup épaule contre épaule avant de lui en proposer une. Il prend le temps d'allumer la sienne, rabattant son talon contre la plaque d'immatriculation pour prendre appuie. « Et comment tu les définis tes coupables alors mon grand ? Comment tu les sépares des victimes ? Putain tu me sidère. » Qu'il finit par lâcher, excédé. S'il fallait qu'il reparte de zéro, qu'il remonte aux origines pour lui faire comprendre, alors il lui ferait prendre le plus douloureux des chemin. « Être coupable c'est pas juste une histoire de commettre un acte tangible et d'être prit sur le fait. Parfois suffit de simplement exister pour être coupable. » Il prend une brève inspiration sans lui laisser le temps d'en placer une. Déjà qu'il devait encore se confier à cet enfoiré pour appuyer son propos, valait mieux pas qu'il l'interrompt. « La première fois que j'ai croisé une de ces choses, c'était en Afghanistan. Pour la faire court, toute mon unité y est passée. C'était juste un gamin, à peine la gueule de l'adolescence qu'on avait ignoré en lui passant devant. Juste un gosse. On essayait de libérer le quartier et il a eu peur. Ou alors il était avec l'ennemi, peu importe au final. Mes hommes sont tous morts de cette rencontre. » Sa main passe imperceptiblement sur ses côtes, il peut toujours sentir la déflagration qui l'a épargné meurtrir ses chairs. « C'est comme avec ton dresseur de chiens. A quel moment tu décide qu'il est coupable ? Qu'il est innocent ? Le type a quand même envoyé quelqu'un à l'hôpital. Et vu la gueule défigurée du bougre, je donne pas cher de sa peau avant qu'il ne se suicide d'une balle dans la bouche. » Il avait vu les bandages sur le corps allongé, les chairs putrides, le minois fondu comme neige au soleil sous la hargne des morsures. Il avait espéré croiser l'abomination suspecte à l'hôpital, retrouver sa trace pour le prendre dans ses filets et en finir une fois pour toute. Il jette un regard en biais vers Arad, échappant un souffle. « Alors ferme ta gueule deux secondes avec ta morale de Mickey. Personne n'est innocent, tout le monde est coupable d'une manière ou d'une autre. Tu veux savoir la différence entre toi et moi ? C'est que je suis prêt à me salir les mains du sang des victimes pour donner une chance au bien commun d'en finir avec les vrais coupables. La justice n'est pas parfaite, alors arrête d'être sa pute et de faire le tapin en agitant ton badge de flic comme si t'étais la sainte catin de Babylone des causes perdues. Alors ta condition, j'la baise mon grand. Parce qu'elle fait pas plus de sens que mon excitation relative à te voir fumer un mec en te prenant pour Batman. » I'm out. Il écrase son mégot entre eux, se levant un peu à la hâte. Il est certain d'avoir entendu un grondement lointain. Et c'était pas juste sa colère qu'il avait miraculeusement plutôt bien contenue dans ses entrailles jusque là. Fuck you, I don't need a friend like you.


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#nsfw# Satan is happy with your progress (Arad) - Sam 27 Avr - 17:37


Were there crossroads where you've been?
Comment le fait exister peut-il être un crime? C’est une philosophie qu’il ne partage pas, et peut-être est-ce là la source de ses différents avec Jörgen. Arad garde ce soupçon d’espoir en l’humanité, camouflé derrière un cynisme amer. Malgré l’apathie qu’il ressent pour sa propre espèce, il veut croire qu’il reste en elle une certaine notion de bien languissante. Quelque chose de brillant et de beau derrière une apparence hideuse. Jörgen en est un parfait exemple; lui et sa brutalité, la violence qui l’habite et qui cache une certaine bienveillance égoïste. Il est spécial, généralité suivie d’un individualisme émotionnel. Spécial pour Arad qui le considère comme un ami, malgré les piques et les colères qui sont lui sont dirigées. Il se fiche des mots remplis de rage qui lui sont crachés à la gueule, moquerie infernale qu’il supporte avec les dents serrées. Il doit se retenir pour fuir de nouveau la scène. A la place il endure, avale les informations pour les recracher avec une amertume latente. Les mentions de sa vie de soldat blessent toujours un peu Arad. Cette confession est particulière; elle est la raison pour laquelle Jörgen hait autant, pour laquelle il a commencé à chasser ces créatures mystiques aux pouvoirs particuliers. Il ne sait pas quoi répondre à ça. Il est désolé pour ses hommes, pour leur mort sans doute vaine - Mais ce n’est pas ce que Jörgen veut entendre, n’est-ce pas? Bien sûr qu’Arad est déçu, mais pour être honnête, il ne s’attendait pas à ce que Jörgen accepte ses conditions. Elles sont trop simples, presque ridicules. « Protéger les innocents des coupables », une morale de bleu, le genre de rêve qu’ont beaucoup de recrues avant de goûter aux vérités de la vie. Rien n’est juste dans ce bas monde, malgré les essais naïfs de certaines personnes. Peut-être que Jörgen a raison. Peut-être qu’il est ridicule. Peut-être qu’il est idiot, à penser que ses morales sont un modèle pour toutes les autres. C’est une pensée presque égoïste au final, de vouloir protéger Maldwyn et cette innocence qu’il garde en lui, qui lui fait baisser sa garde et plaider sa culpabilité. Ce n’est plus une question de justice, c’est une question d’affinité. Arad n’a pas envie que du mal soit fait à Maldwyn pour des raisons qui sont les siennes, et certainement pas pour le bien commun.

Il vole une cigarette dans le paquet qui lui est offert et l’allume avec son propre briquet à moitié vide. Il lui faut un certain temps pour brûler le bout de la clope récalcitrante, et il inspire profondément avant de même penser à prendre la parole. Il n’y a pas grand chose à dire. Il ne veut pas s’avouer l’égoïsme qui se cache derrière ses conditions ridicules, et le fait que Jörgen rejette son aide le vexe. Même s’il considère ce-dernier comme un ami, la plupart du temps il a envie de lui foutre son poing dans la gueule, en particulier dans des moments comme cela. Est-ce qu’il se sentirait mieux en sentant craquer le nez de l’ancien soldat sous son poing? Certainement. Mais cette paresse qui l’anime, celle qui lui souffle qu’il n’a pas envie de se préoccuper d’une amitié brisée, l’en empêche. A la place, il serre les poings jusqu’à ce qu’il sente ses ongles percer la peau pour y laisser leur marque en demi-lune.


« Je prétends pas savoir ce que tu as vécu, Jörgen. T’as des raisons pour les haïr, pour vouloir les voir brûler jusqu’au dernier, mais j’ai aussi des arguments pour vouloir choisir mes cibles. Pas pour le bien commun, mais pour pas finir comme toi. Putain, tu t’es regardé? Tu vénères tes armes comme si elles étaient tes seules amies. T’es qu’un tas de merde puant la rage. Tu détestes le monde entier, mais moi j’ai encore des raisons pour vouloir y garder les bonnes personnes, vampires et autres saloperies comprises. »

Il pense à son fils, sa seule raison pour vouloir garder le monde tel qu’il est, avec ses emmerdes et ses petits bonheurs. Il veut le voir grandir dans un environnement sain, ignorant des créatures qui hantent la nuit, ignorant des crimes de son père qui se baigne dans le sang des innocents. Il est hors de question qu’il se laisse consumer comme Jörgen. Il aime à jouer le cynique, homme marqué par la lassitude, mais il veut aussi profiter de la vie sans porter le poids de ses crimes.

« Merde, je dis pas que j’le fais pour les autres. J’le fais pour moi, et y’a pas plus égoïste comme raison. Peut-être que t’es meilleur que moi, Morris, j’suis prêt à accepter ça. Mais après avoir ramené ce type, je peux t’affirmer que j’avais aucune envie ou raison de le finir d’une balle dans la tête, chiens ou pas. »

Et peut-être que ce discours marque la fin de leur amitié, fondée en plein milieu d’un champs de bataille artificiel. La cigarette se consume lentement entre ses doigts, intouchée, et il expire enfin la fumée coincée dans ses poumons. Une dernière cigarette partagée.


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#nsfw# Satan is happy with your progress (Arad) - Sam 27 Avr - 19:43


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Détester le monde entier c'était activement se chercher des raisons de le haïr. C'est ce qu'il ne comprenait pas, l'autre grand connard. Il ne détestait pas. S'il détestait vraiment il y a bien longtemps qu'il en aurait fini. S'il n'était qu'un tas de haine pour ses semblables, il aurait prit le chemin de tous ces tarés qui se mettent des masques sur la tête pour aller fusiller des gens dans les centres commerciaux et les écoles. Il était un tueur, pas un meurtrier de masse. Y'avait une différence dans sa tête, un code dans tout ce chaos. Mais il ne le comprenait pas, il ne comprenait pas que ce n'était pas une histoire de vengeance. Que ce n'était pas une mission divine qu'il s'était donné, pas qu'un besoin de remettre de l'ordre dans ce bordel infâme pour que le monde continue de tourner. Il avait raison quand il l'insultait, quand il lui foutait le nez dans son obsession pour les flingues. Parce qu'il avait que ça, parce que c'était la seule chose en laquelle il était doué alors c'est la seule chose qu'il avait laissée dans sa vie. La seule chose qu'il avait accepté de laisser dans sa vie. Parce qu'il était incapable du reste. Parce qu'il était seul et qu'il n'y avait plus personne maintenant qu'il avait fini par écarter tout le monde. S'il était un tueur, il était surtout un suicide ambulant. Je prétends pas savoir ce que tu as vécu Jörgen. Don't. Si tu as des raisons pour les haïr. Don't you fucking dare. T'es qu'un tas de merde puant la rage. Don't you fucking dare caring about me. Car ses mots ne sont pas des insultes, des palabres qui se veulent révoltes mais qui n'ont aucun fond. Il ne pense pas sa violence verbale envers lui parce qu'elle n'a aucun fondement, il ne pense pas ce qu'il dit parce qu'il est faible. Parce que ce putain de grand connard a pitié de lui. Il a pitié de lui parce qu'il espère encore, parce qu'il ne peut pas s'empêcher de poser ses yeux sur lui en cherchant un semblant d'humanité. Et il a peur de ce qu'il pourrait trouver.

Alors l'une de ses mains attrape son col, arc de cercle impulsif alors qu'il était pourtant déjà prêt à se mettre à l'abri. Prêt à fuir sans demander son reste. Ses doigts se serrent, le poing qui s'écrase comme une météorite contre sa mâchoire. Des demi lunes au creux de la paume, la chair serrée de toutes ses forces. Une galaxie de tâches qui éclatent leur constellation sur son visage. Parce qu'il l'a cueilli sur la lèvre, la peau abîmée par l'impact contre ses dents. Il prend un instant pour contempler la violence, le visage cabossé qui cherche la compétition de la carrosserie. Il a toujours eu envie de le frapper, lui faire mal. Mais pas comme ça. Pas juste en perdant le contrôle aussi facilement. Pas ainsi en lui donnant raison par ses actes. « Ferme ta gueule ! » Qu'il lui aboie dessus, écrasant son corps du sien contre le capot. Il soufflait le chaud, lui d'ordinaire si froid dans ses mots. C'est ainsi qu'il s'avouait atteint. « Ferme ta grande gueule ! » Il hurle de nouveau en essayant de le cueillir sur la tempe, à la place il frappe la carrosserie de toute ses forces, frôlant son oreille. Il avait dévié le coup juste assez pour ne pas le massacrer. Pas tout de suite. La tôle gondolée, les phalanges aux chairs retournées. Simplement lui hurler de fermer sa gueule ne suffisait pas. Il fallait qu'il lui fasse comprendre son erreur. « Je suis pas meilleur ou plus mauvais que toi connard, c'que tu comprends pas c'est qu'on est pareil. » Il ose, il aboie sa colère. Lui aussi était égoïste. Parce que ses raisons étaient les siennes, parce qu'il avait choisi cette voie parce qu'il n'en avait pas d'autre. Pas pour remettre le monde en place. Il se foutait du monde s'il n'en faisait plus partie. Il lui cogne la tête contre la voiture, soulevant sa carcasse sous lui pour mieux la laisser retomber. « Moi c'est toi dans dix ans, quand t'auras plus rien. Quand t'auras tout donné pour tout sauver mais que ça vaudra shit. Quand tout le monde sera mort sauf toi. » Il appuie avec force de son pouce sur sa lèvre ensanglantée. Geste malsain, il veut juste le torturer, se venger de son intérêt. Stop fucking caring. Stop fucking caring about me.

Il le soulève de la voiture, le balance au sol pour mieux lui retomber dessus. Il n'avait pas remarqué les gouttes glacées jusqu'ici, mais peu lui importe, le parking est déjà jonché de nids de poule remplis d'eau. « Parce que t'as raison, je suis qu'un déchet plein de rage. » Il lui assène un coup dans les côtes, lui attrapant la mâchoire d'une main pour approcher son visage du sien. « Alors garde ta pitié pour toi, Arad Rose. Garde tes putains d'espoirs et ton humanisme en sourdine en ma présence. » Qu'il garde sa joue de martyr, il lui interdisait de tendre l'autre. Il n'était pas une victime de circonstances. Il n'était pas son ami, il n'était pas seul. Il était juste le déni armé d'un flingue. Il veut lui cracher sa haine dans la bouche, lui manquer de respect comme il lui manque de respect à le prendre en pitié et baver des conneries. Il rate de peu, sa salive échouant au coin de ses lèvres. « Je t'interdis de croire que j'ai besoin de toi et de ton putain d'avis, et étouffe toi avec. » I'm fucking empty, I'm no void to fill. Il lève le poing en l'air pour le frapper de nouveau, mais c'est un grondement un peu plus prononcé dans le ciel qui le fait sursauter. Lui dont la rage oubliait la pluie ennemie. La force de sa prise se brise légèrement alors qu'il lève le nez, inquiet du tonnerre qui se dessine sur les nuages, son attention distraite un instant. All of this is their fucking fault. All of this is your fault asshole.


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#nsfw# Satan is happy with your progress (Arad) - Dim 28 Avr - 12:03


Were there crossroads where you've been?
Il sait qu’il a visé juste quand il voit la réaction de Jörgen face aux insultes déguisées qu’il lance au hasard. Trop plein de haine qui explose enfin sous forme de poings qui viennent s’écraser contre sa mâchoire. Il ne voit pas le coup venir ; Ou peut-être que si, mais il n’essaye pas de l’esquiver.  Il endure au nom d’une pseudo amitié, violence méritée qu’il accueille à bras ouverts. C’est un abcès qui se crève avant de dégueuler les rancoeurs et les non-dits. Il endure les remarques et les crachats, tentant de répliquer pour qu’enfin son poing rencontre le visage de l’autre. Sentir la chair se plier sous les coups le rend ecstatic. Lui qui se pense si bienséant se réjouit de la violence, une obsession qui le pousse aux actes manqués. Peut-être que Jörgen a raison. Peut-être qu’ils ne sont pas si différents après tout. Deux âmes abimées par la brutalité de ce monde qui ont trouvé leur place dans l’agressivité et la rancoeur ; seule discorde étant qu’Arad a trouvé cette raison pour continuer, pour faire de ce monde un monde meilleur. Jörgen n’a rien de tout ça et ça le rend creux, résonnant comme un tambour de guerre. Arad a pitié de lui.

Il est jeté au sol, crachat qui s’écrase sur sa joue comme une sentence. Leur amitié a volé en éclats, mais quelque chose en Arad le force à ne pas abandonner. Il cesse de répliquer les coups, martyr sacrifié au nom d’une camaraderie à laquelle il tient. Parce que malgré tout ce qu’il s’est passé entre eux, il se soucie de Jörgen, faux frère d’arme sans champs de bataille. Leur rivalité lentement transformée en amitié, une fidélité qu’ils n’ont pas eu besoin de se promettre. Il n’a pas grand chose à répliquer face aux attaques si ce ne sont des actes tendres pour tenter de dompter cette sauvagerie qu’il lit dans les yeux de son partenaire.

La première goutte le frappe en plein visage, bientôt suivie de la danse glaciale des autres qui s’abattent sur eux. C’est poétique en quelque sorte, sang sur sa lèvre se mêlant à la pluie pour bientôt disparaitre. Il imagine la scène vue de l’extérieur, et ô comme ils doivent être beaux dans ce déchaînement de fureur qui s’abat sur eux. Il ne peut pas répliquer alors il fait ce qu’il aurait dû faire depuis longtemps et passe ses bras autour de Jörgen en une embrassade maladroite. Il ne sait pas ce qu’il ressent envers lui, sentiments floués par cette pseudo amitié qu’ils ont construit avec les seuls matériaux qu’ils avaient sous la main. Merde, il sait qu’il y a des élans qu’ils devraient garder pour lui, mais Jörgen est tellement pathétique, rongé par la rage et ce vide hivernal qui le rend froid et intouchable. Il espère lui communiquer un peu de chaleur en acceptant sa punition, et comme se moquant de sa décision, le ciel gronde et fait sursauter le plus vieux au dessus de lui. Sa prise se resserre et il refuse de le libérer de son étreinte.

« Tu peux être tellement plus, Jörgen. Putain, tu vois pas à quel point t’es exceptionnel ? Laisse pas la colère bouffer le dernier soupçon de bonté qui se cache en toi. »

Ces quelques mots sont ravalés avec un calme admirable, et putain, peut-être qu’il prend tout ça trop à coeur, peut-être qu’il n’y a plus rien en Jörgen qui mérite d’être sauvé, et peut-être qu’il a tord de forcer cette relation pour n’en retenir que le bon. Mais il veut essayer, même si cela ne lui apporte que des moqueries cinglantes. Sa prise se resserre autour de l’autre. Il veut essayer quoi qu’il en coûte car il a appris à le connaître, cet être cinglant au regard mauvais, et il sait qu’il y a autre chose que ce semblant de sociopathie qu’il s’est attribué à lui-même.

« J’me la fermerai pas, pas avant d’être certain que tu veux que je dégage de ta vie. »

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#nsfw# Satan is happy with your progress (Arad) - Dim 28 Avr - 14:51


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Berserker sans substance, les coups qui ne se soucient pas de leurs dégâts, de ceux rendus. Chair contre chair qui s'entrechoque, le besoin de détruire plus que l'autre. Violence des mots rejetés parce qu'ils se font vérités, refus de cette conclusion qu'il impose à lui. Alors a cours de défenses il attaque, frappe là où ça fait mal pour se venger de son esprit en miettes. Et il a le cœur qui bats, putain que le vieux palpitant s'excite à réveiller les morts dans les moments comme ça. Et ça lui fait du bien, comme ça le torture. Plus que le coup de l'autre qui l'atteint à l'oeil et lui fait sauter la paupière, plus que le goût du sang et de la pluie qui se mêle dans sa bouche. Il refuse de vivre avec la pitié, infligée ou reçue. Parce que c'est l'arme des victimes, parce que la compassion aveugle et affaiblit. Il lui interdit de s'apitoyer sur lui parce qu'il n'y a rien à dire. Il n'est pas heureux non, il n'en a pas besoin, le sourire toujours bloqué sur le sarcasme. Il n'y a rien à espérer, rien à gagner d'un monde meilleur parce que ce n'est qu'une illusion. Le bonheur disparaît dès l'instant où on croit l'avoir trouvé, la trêve passagère entre deux tempêtes. Et l'autre con qui s'obstinait à garder espoir, à voir les tout dans les rien, à chercher la bonté en lui. C'était presque comique, s'il était capable d'en rire. Mais s'il n'en rit pas c'est parce que lui même sait que ce défaut se cache dans ses entrailles, que derrière ses couches de négation il a déjà faillit. Son ex femme en est la preuve, l'exception à sa règle extrême. Pas par amour, pas par pitié. Juste parce qu'elle avait fait partie de sa vie et qu'il ne pouvait pas en finir ainsi. Alors il l'avait laissée partir sans la toucher, malgré ce qu'elle était. Malgré la haine et l'envie de la détruire. Si c'était ça le bien que l'autre espérait en lui, la teinte de gris, alors il était hors de question qu'il la trouve. Il serait ingérable auquel cas. Just give up. Alors il s'évertue à l'imprimer dans sa chair, qu'il n'est pas une bonne personne.

La rage qui continue de se déverser mais l'autre à arrêté de riposter. Le ciel gronde sa colère céleste, le frisson d'incertitude qui danse sur sa nuque. C'était pas le moment. Il refusait de céder à la menace des nuages, de laisser l'autre s'en sortir tant qu'il n'est pas sûr que le message est passé, qu'il a tatoué sur sa peau qu'il n'a pas d'autre choix que de le haïr. Mais il a arrêté de rendre les coups, il se laisse faire comme une poupée de chiffon, un punching ball sans vie. Alors il s'arrête, parce que l'orage menace et il ne veut pas être la proie de la foudre. Parce qu'il a fini par sentir ses mains se glisser sur ses côtes, la prise de ses bras sur son dos. « Qu'est-ce que… » Les mots lui échappent et son poing retombe. What the hell. La prise se resserre un peu plus, le forçant à courber l'échine, collant son corps contre celui de l'autre dans une étreinte forcée. What the fuck are you doing. Il gigote pour s'échapper du contact de cette grande pieuvre, l'animosité absorbée par les muscles qui essaient de l'étouffer. Don't you fucking dare. Il s'agite comme un animal pris au piège, force en sens inverse avant d'abandonner. « Arrête !  » Qu'il ordonne en grognant d'une voix froide. I will kill you for this. La furie qui l'a déserté face à l'incompréhension des actes de l'autre. Sa tête qui manque de s'échouer contre le torse du grand flic mais il pousse une dernière fois pour lui échapper, ses mains qui viennent agripper ses poignets pour les plaquer au dessus de son visage. Il presse contre le goudron, ses ongles qui agrippent sa peau sans scrupules et son visage qui s'approche du sien. Les mots qui lui font montrer les dents, la déclaration enflammée et ridicule que l'autre lui fait. Tu es exceptionnel Jörgen. Il lui avait dit de la fermer sinon il allait le butter. Il fracasse son front contre le sien, pour le faire taire mais aussi pour leur faire reprendre leurs esprits. Pas aussi fort qu'il l'avait voulu ceci dit, ce crétin l'avait épuisé avec ses conneries. Il reste ainsi un instant sans rien dire, profitant du silence, tête contre tête. Il avait réussit à le déstabiliser, mais hors de question qu'il lui donne raison. Plutôt crever que de lui accorder cette victoire. « J'suis hétéro connard, alors garde tes effusions et tes mains baladeuses pour toi. » Qu'il juge bon de grogner après un moment d'hésitation, lui-même choqué que ce genre de mots perce ses lèvres. C'était important de préciser, fallait pas que l'autre croit qu'il pouvait se permettre de le tripoter comme il voulait juste parce qu'il avait trouvé une faiblesse exploitable. Mais putain qu'il se sent con de devoir dire ça. Même s'il beugle ça sur le ton du sarcasme, ça lui fait drôle. Sans l'orage il l'aurait massacré ce salaud. « Putain t'es vraiment maso Arad. » Le ton las alors qu'il se redresse pour contempler le massacre sous lui. Un instant de réflexion et il s'extirpe maladroitement du corps de l'autre, se dépêtrant de ses membres trop longs pour se relever. Une putain de pieuvre cet enfoiré.

Un nouveau grondement du tonnerre qui lui électrise l'échine, cette manie de presque rentrer le cou comme si quelques centimètres le protégerait de la foudre. Il esquisse un geste pour se réfugier dans sa bagnole avant de se raviser pour attraper le bras du flic et l'aider à se relever. Il le pousse vers la portière passager avant de contourner côté conducteur, trempé et excédé. Il échappe un soupire de soulagement lorsqu'il claque la portière, échouant sur l'appuie tête. Il en avait complètement oublié la musique qui continuait de tourner et bouffer sa batterie. Avec un peu de malchance la boîte de conserve ne démarrerai pas et il serait coincé ici. Fucking great. Il abaisse la vitre du côté de l'autre, se penchant pour déverrouiller la porte. « Tu fous du sang sur mes sièges, je te jure que te te tue. » Qu'il menace en poussant la portière, dévoilant un siège passager déjà plein de tâches et de brûlures de cigarettes. Fallait bien qu'il trouve quelque chose à redire pour la forme, pour pas que l'autre se mette trop à l'aise. Fucking idiot. Mais s'il avait envie d'être maso, alors il acceptait de le faire souffrir. S'il voulait chercher la bonté en lui alors il le laisserait approcher, rester dans sa vie. Alors peut être qu'il comprendra à ce moment là. Il ne fera pas la même erreur deux fois. Il sera sans pitié.

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#nsfw# Satan is happy with your progress (Arad) - Dim 28 Avr - 17:33


Were there crossroads where you've been?
Son corps entier est douloureux quand Jörgen l’aide à se remettre sur pieds. Les côtes bleutées par les coups et la respiration difficile, il s’accroche à l’autre comme à une bouée. La métaphore est d’autant plus crédible quand il a l’impression de lentement couler sous cette pluie torrentielle. Il ne remarque pas les sursauts qui accompagnent chaque grondement de tonnerre, pas quand la douleur le fait plier au ventre. Pourtant, c’est un sourire qui décore ses lèvres. Il a réussi, il est parvenu à percer la carapace de Jörgen pour passer outre de sa colère et obtenir une paix temporaire. Qu’ils ont l’air cons, ces deux imbéciles, à se frapper dessus une minute et s’entraider la seconde. Mais peut-être que ça marche comme ça entre eux deux. Une rage qui les anime et les manipule pour ensuite laisser place à une rivalité solidaire, le genre à faire gerber tant elle est simple et naïve. Les coups ont marqué ce moment, souvenirs violets sur tout son corps, la lèvre explosée et le goût du sang sur la langue. Il n’est pas prêt d’oublier.

La remarque sur la sexualité certaine de Jörgen lui arrache un rire amusé. Bien sûr qu’il a pensé à Jörgen dans ce sens, il ne se le cache pas. L’autre est attirant, différent de ses anciennes conquêtes. Il ne mâche pas ses mots, et même si certains d’entre eux ne sont que mensonges éhontés, Arad parvient toujours à décrypter les faits et gestes échangés dans l’intimité d’une cabine de tirs. Pourtant ce n’est pas ça qui l’a poussé à passer ses bras autour de son torse. C’était la pitié, sympathie ressentie pour des sentiments trop longtemps camouflés derrière une haine certaine du monde, ou peut-être simplement une apathie face aux évènements qui auraient dû le toucher. Il a toujours été cru, sans barrière ; Arad est là pour canaliser cette force, espérer la guider pour qu’elle fasse plus de bien que de mal. Il sait qu’au fond Jörgen est bon. Qu’il a survécu à beaucoup trop d’horreurs pour en être ressorti indemne, et jamais il ne pourra se comparer à lui. Jörgen a tord, ils ne se ressemblent pas; ils se complètent. Une notion beaucoup plus compliquée et plus simple à la fois, comme s’il lui était naturel de danser dans l’espace du plus vieux et d’éviter ses piques et attaques. Un feu follet suivant l’âme convoitée d’un homme exceptionnel. Il est sincère dans ses propos. Arad le trouve incroyable, le soldat. Vétéran d’immondices commises au nom d’une pseudo liberté quand les vies sont sacrifiées comme si elles n’étaient que des pions. Il ne pourra jamais mentir et dire qu’il comprend, mais il compatit et peut-être que c’est banal et sans surprise, mais il est prêt à soutenir la lourde charge posée sur les épaules du tireur.

Il lui est difficile d’entrer dans la voiture sans ressentir cette pointe de douleur, comme une aiguille creusant la chair entre ses côtes. Il doit lever sa chemise pour admirer les dégâts, marques violettes déposées par un poing furieux. Juste un souvenir. Il essuie sa lèvre ensanglantée d’un revers de manche et se délecte presque de la voir tâcher le siège passager malgré les avertissements de son compagnon. Il a envie de lui cracher ce goût de rouille au visage, simple retour des choses pour l’humiliation qu’il lui a fait subir. Mais il n’en fait rien.

« T’étais vraiment obligé de me tabasser? »

Grognement à peine articulé, les marmonnements d’un vieillard aigri. La complainte est suivie d’un silence de mort, brisé seulement par sa respiration difficile. Les côtes ne sont probablement pas cassée ni fêlée, mais elle sont douloureuses, assez pour être un handicap à chaque inspiration. L’orage tonne. Arad devine qu’il est proche, et la pluie s’intensifie. L’air est lourd dans l’atmosphère, odeur de bitume chaud alors que le vent est glacial. Il jette un oeil à son compagnon. Il ne sait pas quoi faire, comment réagir suite à cet « incident », s’ils peuvent l’appeler comme ça. Au moins l’abcès est crevé, les non-dits criés à la gueule de l’autre avec un enthousiasme brutal.

« T’as peur de l’orage? »

Il remarque la nervosité. Elle lui rappelle celle des vétérans dont les collègues animent les réunions. Instabilité face au monde civil, comme s’ils appartenaient au champs de bataille, et non pas aux rues d’Arcadia. Il a envie de poser sa main sur l’épaule de l’autre, l’ancrer dans la réalité et le faire échapper aux souvenirs qu’il assume être liés par les balles et les coups de feu d’une guerre vécue et survécue. Le contact n’est plus le bienvenu, plus depuis qu’il a dépassé les limites en l’enlaçant comme un gosse perdu. Il ne le regrette pas, ce toucher, mais il sait qu’il ne faut pas dépasser ces limites silencieuses.

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#nsfw# Satan is happy with your progress (Arad) - Mer 1 Mai - 22:35


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Et voilà qu'il se retrouve coincé dans sa bagnole avec l'autre. Il pourrait démarrer, embrayer vers la côte et ouvrir la portière sur la falaise pour se débarrasser de lui. Mais quelqu'un lui a dit un jour qu'une cible en mouvement au milieu de nulle part était plus susceptible de se faire frapper par la foudre. En vrai il n'est même pas sûr que la bagnole va réagir à la clé dans le contact maintenant, avec toutes ces conneries. Et parce que mine de rien devenir une abomination c'était pas ce qu'il lui souhaitait, alors il l'avait laissé entrer. Obligé qu'avec sa taille de pylône il se serait prit la foudre, cette tête de fer qui ne voulait pas se mettre dans le crâne qu'il était pas un type qui aimait les étreintes. Peut être qu'il devrait l'emmener au zoo pour voir si ça lui prend aussi l'envie de faire des câlins aux lions. Sucker. Putain tout ça lui avait coupé l'envie, l'autre qui se laisse frapper comme une étoile de mer. Non pas qu'il soit le genre à s'arrêter quand on lui rends plus les coups, mais c'était sa manière de le regarder après, cette gueule à tendre l'autre joue. La tronche du vas y frappe moi je te pardonne l'offense. Putain de connard.

Alors il s'était calmé, coincé dans l'habitacle avec lui. Il constate enfin les dégâts que le flic lui a infligé dans le rétroviseur intérieur, grimaçant. Et l'autre qui lui demande si ça valait la peine de le tabasser. Bordel que oui que ça valait la peine de lui en coller une. Si pas pour cette fois, pour les prochaines qu'il se dit. Il est allé trop loin la dernière fois, trop loin cette fois. Mais qu'est ce qui lui dit que ce ne sera pas son tour en suivant ? Après tout il avait montré propension à le saouler, surtout avec ses discours mielleux au possible sur la bonté et l'amitié. Putain il aurait commencé à pousser la chansonnette comme dans les films Jörgie en aurait pas été surpris. Fucker. « Fais pas genre, t'as aimé me tabasser aussi. Mens pas, j'l'ai senti. » Qu'il réponds d'une voix froide, la blague vulgaire à peine dissimulée pour le faire chier. Il change vite de sujet cependant, imposant le silence pour toute conversation à mesure qu'il peste et grogne en détaillant l'énorme hématome qui se dessine sur son œil. Il a sûrement de quoi aider tout ça dans la boîte à gants. Quand on est aussi prompt à résoudre les choses pas la violence comme lui on garde toujours de quoi se rafistoler à portée. Il esquisse un geste vers le siège passager mais s'arrête pourtant. « J'ai pas peur de l'orage arrête tes conneries. » Qu'il crache, balayant les mots d'une main invisible. Des enfantillages, mais hors de question qu'il lui donne raison, même s'il était effectivement terrifié par la foudre. Mais c'était plus compliqué que cela, et lui expliquer lui prouverait encore que parfois il arrive assez à ressentir pour réfléchir. Il avait pas besoin de ça.

Il se penche pour atteindre la boîte à gants, écrasant à moitié de son bras les jambes trop longues que l'autre à repliées tant bien que mal dans sa caisse. La trappe qui s'ouvre et se cogne à moitié contre ses genoux pendant qu'il fouille son contenu. Il en extirpe une compresse d'alcool dans un sachet et quelques pansements désinfectants avant de se redresser. Il y a une arme dans la boîte à gants, un pistolet plutôt petit qu'il garde là. Juste au cas où. C'était toujours une histoire de préparation. « Tiens. Ça serait dommage que ton gosse voit la plumée que je t'ai mise mon poulet. » Qu'il glisse froidement en lui balançant de quoi retaper son visage. Ils n'en avaient jamais parlé, de leurs vies intimes. Pas le genre de Jörgie, mais ça l'empêchait pas d'être observant. Et plus d'une fois il avait vu un jouet ou une photo trainer dans le sac de l'autre. Non pas qu'il y ait regardé, mais c'était pas exactement discret. Alors il en avait déduit qu'il avait un gosse, après tout c'était ce que les gens de son âge faisait. Lui, c'était plus compliqué.

Le sachet déchiré entre ses doigts, la compresse alcoolisée qui libère son effet froid sur son arcade. Un bref soupire de soulagement alors qu'il se cale à nouveau dans le siège, observant la pluie tomber d'un air maussade. Il ferme les paupières un instant avant de caler une main sur le volant pour réajuster son assise. « L'orage c'est… c'est dangereux OK. Et je parle pas de ces conneries de se prendre la foudre et mourir. J'parle de ce qui ce passe quand t'y survit. » Qu'il finit par dire. « Et j'ai pas envie de devenir une de ces choses. J'ai pas envie de changer. J'veux rester moi, j'veux rester humain. Sinon à quoi bon. » Il retire sa compresse glacée pour la changer de face, ignorant soigneusement le regard de l'autre. « Alors ouais j'ai peur de l'orage connard. Deal with it. C'est toujours mieux que d'avoir peur de me battre. » Il se tourne vers le flic, plongeant son regard borgne dans le sien. « Ma bagnole est une zone où les élans d'affection sont proscrits, alors je te préviens garde tes câlins de Mickey ou je te colle le flingue dans la boîte à gants dans la bouche. » Il fait un geste de la tête vers le vide poche. Il soupire et échappe un rire. « T'es vraiment maso. » Qu'il marmonne de nouveau, s'attaquant à bander ses phalanges avec du sparadrap. Lui il était les deux, ou aucun. Un peu sadique, un peu maso. Surtout un bordel complexe.  

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#nsfw# Satan is happy with your progress (Arad) - Lun 6 Mai - 18:20


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Peut-être que Jörgen a raison. Peut-être qu’Arad se complait dans la violence. Le plaisir ressenti quand les coups sont rendus, la peau bleuie, empreinte temporaire sur la derme meurtrie. Même le craquement des os le fait frissonner, fragiles dans le cartilage nasal. Il déteste cette part de lui-même qui réclame sa dose d’adrénaline, celle qui guide ses poings lors d’un combat. La même qui l’a forcé à contempler au lieu d’agir, figé devant la violence qui animait les chiens lors de leur attaque. Il n’est pas fier de cette face cachée, contrairement à Jörgen qui semble à l’aise dans cette situation. Il a envie de s’excuser, de rendre la pareille à son complice qui lui propose sa trousse de soin. Ce n’est pas la première fois que Jack le voit couvert de bleus, et ce ne sera pas la dernière. Il trouve toujours une excuse pour enjoliver la vérité devant son fils ; acte faussement héroïque quand la réalité est sale et ennuyeuse.

Il prend la compresse qu’on lui tend et murmure un « merci » un peu embarrassé. Il l’a cherché, cette raclée. Il a touché là où ça fait mal pour obtenir une réaction, quelque chose qui prouverait que Jörgen est humain malgré tout, qu’il ressent. Même si ce n’est que la rage qu’il est parvenu à faire sortir, ça lui suffit. Cette même colère qui l’anime parfois, infondée et pourtant bien présente. La pression du pansement sur sa pommette enflée le fait lâcher un soupir douloureux, mais autre que cela, il garde le silence. Jörgen parvient toujours à combler, que ce soit avec des conneries ou avec des phrases étrangement profondes. Ce qui est certain c’est qu’il est toujours surprenant, ce partenaire improvisé. Gentillesse maladroite après une correction bien méritée, confidences partagée sous un orage menaçant.

La pluie frappe le pare-brise dans un rythme assourdissant. Elle est incessante, noie le bitume et nettoie les traces de leur combat, comme si rien ne s’était passé. Si l’orage ne s’était pas fait entendre, il serait toujours là, allongé sous Jörgen et encaissant les coups. Est-ce que le tonnerre rappelle le champ de bataille ? Il donnerait beaucoup pour être dans la tête de l’autre à ce moment précis, déballant les moindres secrets et sentiments qu’il s’acharne à étouffer. Une réponse lui est rapidement apportée, mystérieuse pour Arad, encore ignorant de ces choses là. Il ne sait pas ce que Jörgen veut dire par « changer ». Comment la foudre peut-elle transformer quelqu’un ? Quelles sont ces étranges créatures que Jörgen veut voir disparaître ? Une définition précise qui est encore manquante, remplacée par un flou complet et complexe. Il a tellement de questions à poser. Elles ont flotté dans son esprit pendant ces quelques semaines; il les a ressassé encore et encore, tentant de trouver une réponse dans ses contemplations. Peut-être est-ce un moment comme celui-ci qu’il lui faut. Quelque part où aucun d’entre eux ne peut vraiment fuir, atmosphère tranquille mais un silence bourré de questions.

Il se sent presque blessé par la remarque de Jörgen. « C’est toujours mieux que d’avoir peur de se battre. » Il est visé, cible atteinte par une pique qui lui est destinée. C’est vrai qu’il a peur de se battre, il en est terrifié même. Non pas pour les raisons qui sont généralement attribuées à une situation de combat; la possibilité de perdre, d’avoir mal ou même de mourir, tout cela ne l’effraie pas. Non. Arad, lui a peur de ne pas pouvoir s’arrêter à temps. Il a peur d’apprécier de faire couler le sang, il a peur que sa réputation de gunslinger soit plus que cela. Une insulte crachée derrière son dos qui cache le terme « meurtrier » derrière sa bannière. Il ne veut pas être un tueur, mais ne se sent pas justicier non plus. Il flotte entre les deux, perdu dans ce vide manichéen, gris taché de noir quand le sang se met à couler.

Mais les questions sont toujours là, et certaines sont pendues au bout de sa langue. Alors il ose et ouvre la bouche.

« C’est comme ça qu’ils deviennent … ce qu’ils sont ? Ils sont frappés par la foudre et bam, vampires et compagnie ? Alors comment tu peux savoir s’ils sont coupables ? Ils étaient comme nous avant, non ? »

C’est ce qu’il ne comprend pas dans cette logique que Jörgen semble avoir. Comment juger quelqu’un qui s’était simplement trouvé au mauvais endroit au mauvais moment ? C’est une vaste blague, justice moquée quand elle pointe du doigts les innocents.

« Et si ça m’arrivait à moi, tu me buterais ? Et si ça arrivait à un gamin, ou même à toi ? Tu te finirais d’une balle dans la tête ? Jörgen, c’est … »

Ridicule. Dégueulasse. Terrible. Risible. Le soupir qui s’ensuit montre sa lassitude. Il ne sait quoi penser. Jörgen est son ami, malgré ce qu’ils se crachent à la gueule au quotidien. Le sentiment qui émerge quand il pense aux horreurs que l’autre commet est à vomir.

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#nsfw# Satan is happy with your progress (Arad) - Lun 6 Mai - 21:59


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Il n'a jamais autant maudit l'orage qu'à cet instant. Parce que maintenant que le ciel exprimait sa colère tout son saoul, la sienne était morte raide au fond de ses nerfs. Et c'était problématique ce calme de l'après, parce qu'une fois qu'il avait explosé il lui fallait du temps pour se remettre à fumer. Parce que le volcan avait déjà craché toute sa violence et il ne restait plus que la lave refroidie de lassitude pour lui fossiliser le corps. Apathie généralisée, la faiblesse de ces instants où tout pouvait percuter son égide dermique sans subir de représailles autres que la pointe acide de sa langue. Pas de coups rendus plus que de raison, de poings prêts à parler à sa place ni d'arme à feu bien vite dégainée. En somme, la violence ça le crevait vite, c'est pour ça qu'il fallait toujours qu'il en finisse avec son adversaire avant qu'il ait une chance de contempler cette opportunité. Mais il avait pas eu le temps de le finir l'autre grand con, pas assez pu lui faire fermer sa gueule de son poing sur sa mâchoire. Alors non seulement il était contrarié, tout au mieux capable de grogner son humeur, mais l'autre avait l'air d'être encore en pleine forme pour continuer à l'énerver.

Alors il subit, appuie un peu trop fort sur son œil parce que la douleur de l'hématome lui fait garder la rage au fond de la gorge. Le sparadrap sur les doigts pour cacher la boxe mauvaise, la hargne momifiée sur sa chair. L'autre qui paie pas de mine non plus, la gueule d'amour bien abîmée de son petit fait. Il ferait pas le fier à draguer demain, c'était déjà une consolation de prise pour Jörgie. Le grand flic avec ses airs de poseur, sa tronche bien formée et sa silhouette de sportif élancé. Il était trapu lui, fait pour ramper au sol dans la boue, la petite taille plus dure à viser. Il était fait pour grimper les tours à la con comme Arad, les démolir d'une balle dans la tête et les regarder s'écrouler. Sa bouche peut être, c'est sa bouche qu'il fallait qu'il vise en premier. Bordel que l'autre pouvait pas s'empêcher de parler. Il croyait que ça l'aurait calmé tout ça, mais même pas. Il recommence avec ses questions de paumé, ses trucs existentiels de ses deux et ses considérations manichéennes. A croire qu'il avait constamment besoin de réfléchir pour deux là où Jörgie ne perdait pas d'énergie avec des probabilités. Il agissait, point. Si parfois il prenait le temps, il sacrifiait au pire quelques minutes à l'incertitude. Il n'était pas constamment retenu par la peur d'être juste, la peur de bien faire. Il n'est pas quelqu'un de louable comme l'autre, pas besoin de l'être quand les regrets ne le visitent jamais pour l'affliger de leur insomnie. Il agissait, une machine bien huilée là où l'autre se laissait noyer dans son humanité. Des et si à lui en donner des envies de meurtres. L'autre qui lui disait de vivre un peu, de se laisser aller à sa bonté de Saint-qui-touche alors qu'il vivait constamment dans la peur. La peur de lui-même, de cette part de noirceur qu'il refusait de nourrir. Il l'avait sentie, la violence affamée dans ses coups, le besoin passionné de la destruction bien vite rattrapé par cet incommensurable connerie. Cette étiquette de héros placardée à faire le bien alors que le bougre grattait sa dope pourpre sur ses ongles comme un sauvage. It's how he gets his kicks. Dur de s'y méprendre, surtout quand il essayait de lui cacher tout ça à grand renfort d'équilibre chevalier. Il dansait sur le fil du rasoir son compagnon d'infortune, et Jörgie ça le titillait assez pour lui donner envie de jouer. Kinky.

Il jette le sparadrap et le reste des compresses sur le tableau de bord, le geste qui se ponctue d'un grondement menaçant à l'extérieur. Un rapide coup d'oeil sur les vitres, la pluie qui lave sa bagnole gratos, great. L'autre qui veut même pas finir sa phrase, allons bon. « Jörgen, c'est… » Horrible, affreux, terriblement excitant ? Il se fichait de réfléchir maintenant à ce qui pourrait peut être arriver. Peut être qu'il se ferait sauter le caisson, peut être pas. Peut être qu'il buterait un gosse s'il juge que c'est une créature. Peut être pas. Il réfléchissait pas à ça, parce que c'était pas encore arrivé. Il avait pas le temps de s'arrêter en chemin, il jugerait le moment venu. Mais ça l'autre le comprends pas, avec sa terreur constante de dépasser le point de non retour. Il voulait du lâcher prise, il allait lui en donner du lâcher prise. Alors sa main se plaque sur ses lèvres, le faire taire d'abord semble l'étape incontournable. Il se tourne, se penche autant qu'il peut, coincé entre le volant et la boîte à vitesse manuelle. « Des fois j'te buterai pour moins que ça Arad, juste parce que tu l'ouvre un peu trop. » Des mots froids qu'il appuie de sa paume sur ses lèvres. « J'sais pas c'que j'vais faire si ça arrive. J'verrai quand et si ça arrive. Même si j'suis quasiment certain de ce qu'il se passera. Alors tu peux le dire connard, que ça te dégoute, que j't'écoeure. Au moins ça serait pas une connerie de plus sortie de ta bouche. » Il détaille sa pommette blessée de son autre main, son pouce appuyant à peine sur la plaie. Un petit sourire mauvais se dessine sur ses lèvres, son visage proche du sien. « Je vais te dire pourquoi toi et moi ça fonctionne si bien. » Qu'il murmure, pose sa main libre contre les côtes de l'homme dans lesquelles il a frappé plus tôt. « Parce qu'on est pareil Arad. Parce que je suis suffisamment un monstre pour que tu prenne ton kiffe, ta dose de violence dans mon sillage. Pas la peine de mentir, si t'as tellement besoin de te chercher des excuses à différencier le noir du le blanc c'est parce que dans le fond t'aime ça. T'aime flirter avec la douleur et le pouvoir, ça t'excite mais t'es trop prude, trop bon pour baisser complètement ton froc et profiter. » Coward. Il libère sa bouche, choppe ses mains pour les caler sur sa gorge. Lui donner une position de pouvoir comme il l'avait fait il y a déjà plusieurs semaines, une sommation à se laisser aller. C'était facile quand c'était toujours Jörgie qui frappait en premier, il n'avait qu'à y répondre en se disant que c'était pas de sa faute. Il ne le laisserait pas s'en sortir si facilement cette fois. « Et si ça arrive. Si je deviens une de ces choses. Si je change et que je me fais pas sauter le caisson. Si je tue des femmes et des enfants par milliers, tu feras quoi ? » Il serre ses doigts sur les siens, la face toujours emplie d'une moquerie glaciale. Il entrouvre les lèvres, fixant son regard dans le sien. « Tu serais plus beau avec mon sang sur la gueule. » Qu'il le provoque, l'air carnassier. Bordel qu'il faut que l'autre fasse quelque chose pour ses pulsions refoulées. Et après il osait dire que c'était Jörgie qui avait un problème ? D'autant qu'il sache, il valait mieux avoir une bonté de Saint enfouie qu'un diable au corps. Motherfucker.


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#nsfw# Satan is happy with your progress (Arad) - Dim 16 Juin - 12:33


Were there crossroads where you've been?
La douleur lui paralyse la moitié du visage, grimace immortalisée sur sa gueule d’ange. La parole débitée sur un air de dégoût et de pitié, mélange dangereux quand il s’échappe de sa gorge pour danser sur ses lèvres. Il retrouve le goût de l’autre quand une main vient se plaquer sur sa bouche. Toutes ses pensées lui échappent à ce moment là. Tout à coup, tout ce qui compte c’est la proximité de Jörgen, son corps glacé par la pluie mais toujours frémissant de colère. Il veut rejeter cette présence, la garder contre lui … Une antithèse qui le torture et qui guide ses gestes, hésitant. Il se laisse manipuler, comme un pantin sans volonté. Tout ce qu’il peut faire c’est subir, avaler un soupir de douleur quand ce pouce vient presser sur ses plaies encore vives. Ce n’est pas son genre, de rester passif devant quelque chose qui l’enrage autant que l’excite. Son coeur bat fort dans sa poitrine, plus vivant que jamais quand Jörgen continue de le toucher, lui faire mal pour le plaisir de voir son visage se contorsionner sous la douleur. Il a envie de rétorquer, pincer et griffer la chair abimée, les marques laissées sur la peau de l’autre ayant la forme de ses poings. C’est presque satisfaisant, de le voir porter ces bleus aux couleurs de son drapeau, comme un territoire conquis, un signe qu’il est le seul à avoir pu atteindre ce connard.

Possessif du soldat, un sentiment qui l’étreint quand l’autre laisse ses mains enlacer son cou. Il serre, réflexe presque automatique tant la violence guide ses gestes. Et si il laissait ses marques ici aussi ? Collier pour un chien dangereux, signe d’appartenance qui le satisfait quand il sent le soldat déglutir contre sa paume. Il veut le faire taire, manipulé par les mots pleins de rage et de provocation. Il veut que l’autre ferme sa gueule pour de bon, mots étouffés au fond de sa gorge avant qu’il ait la chance de les laisser sortir. Le silence d’une respiration difficile le ferait presque bander si la colère n’était pas si présente. Il n’a pas la place pour un autre sentiment que cette-dernière, comme si son corps ne lui appartenait plus, comme si elle le possédait et qu’il n’était qu’un spectateur horrifié. Putain, il ne veut pas le buter mais tout ce qu’il parvient à faire c’est serrer de plus belle, voir avec satisfaction la peau tourner au violet sous ses doigts.

Ce n’est que lorsqu’il rencontre le regard de Jörgen qu’il relâche sa prise, horrifié. Putain, qu’est-ce qu’il est en train de foutre? Il ne veut pas faire de mal à Jörgen. Même si l’autre se transforme en monstre, même si ses mains se couvrent de sang, il sait qu’il ne pourra jamais lui faire de mal. Il ne veut pas se l’admettre, mais il se soucie de l’autre. Peut-être même plus que ça. Peut-être que cette rivalité superficielle, bataille perpétuelle pour reprendre le dessus sur l’autre, peut-être qu’elle s’est transformée en sentiments non-désirés. Il glisse ses mains sur la nuque meurtrie, retrace les nouvelles marques qui se sont formées sous la pression d’un désir de vengeance sans sujet. Des violences devenues caresses alors qu’il encadre le visage de Jörgen avec une détermination nouvelle.

« Ferme ta gueule, Morris … »

Il le force à le regarder, planter son regard noir dans le sien, impossible d’y échapper. Il ne sait pas comment réagir face à cette révélation soudaine, encore tachée de la violence qui s’est insinuée entre eux deux. La forme de ses mains s’est ancrée dans la peau du soldat, comme un collier qui décore sa nuque. Son estomac se serre, se retourne, nausée qui lui brûle la gorge quand tout ce dont il a envie c’est d’embrasser cette peau abimée. Il s’en approche, front collé à la mâchoire de Jörgen dans une étreinte maladroite. Il s’attend à la rejection qui viendra après, comme une réaction allergique à l’affection. Il connait le soldat, sait qu’il a plus de mal à accepter la douceur que la violence. C’est une habitude qu’Arad a envie de changer, même s’il sait que ce n’est pas à lui de le faire. Il n’est rien pour Jörgen, qu’un flic à moitié pourri qui a trop peur pour appuyer sur la gâchette ; Mais quelque chose en lui le fait essayer, cracher ses vérités au nom d’une pseudo honnêteté, un courage superficiel.

« Tu pourrais massacrer tout la ville au nom d’une pseudo guerre sainte, j’en aurai rien à foutre. »

Il est égoïste comme ça. C'est lui avant les autres, et cette relation, il en a besoin. Il a besoin de quelqu’un qui reconnait cette part d’ombre en lui, qui adore cette violence qui ne demande qu’à sortir. Il a besoin de Jörgen.

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