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wicked game ▬ ((LUNE))

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wicked game ▬ ((LUNE)) - Mar 22 Oct - 17:45

LUNE
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Les silhouettes qui se meuvent dans la pénombre, offrandes de chair aux regards des appétits inassouvis. Jörmungandr observe, immobile, serpentin dans sa langue qui lèche les lèvres au sourire narquois. La carrure qui frissonne sous l'habit qui fait, non le moine, mais le journaliste. Mascarade de chair, travestissement uniforme. Le myocarde palpite délicatement, et le serpent nordique goûte la nuit et ses délassements tentants. Mais si les pas de l'entité le font pénétrer au Red Lantern, ce n'est pas uniquement en quête d'une anatomie à toiser, d'un soulagement éphémère, de risques de maladies à contracter. Si le lieu l'attire, c'est pour une raison qui tient en un mot. Lune. L'astre pâle, toujours accroché au firmament moqueur, est aussi le prénom d'une femme. Et pas n'importe quelle mortelle. Ancienne juge, le regard vide mais la tête pleine d'anciennes prophéties, ses mots sont passé, présent, avenir. Un puits sans fond de savoir, qui se camoufle parmi les carnations concupiscentes, dans son plaisir narcotique. Quelques jeunes femmes viennent aguicher, le regard langoureux, la bouche humide. Une dénégation de la tête, un sourire aux lippes, amusement dans le pétillement des yeux verts, si verts. Une autre fois, peut-être, se promet-il. Divertissements glorieux, méprisables, grossiers et inhumains ; le serpent avale une salive acide, puis accroche ses yeux à la silhouette attendue. L'âme humaine s'ébranle, à l'idée de manipuler la jeun femme. Mais elle n'est pas une innocente - au-delà de sa tenue raffinée, féminine, largement  fastueuse, le stupéfiant aux lèvres, cette femme en sait trop, et d'après ce qu'a apprit le Serpent, elle n'a rien d'une sainte. Une femme comme il les aime.

Il glisse, Jörmungandr, jusqu'à la place où la jeune femme s'est installée. L'odeur y est celle, inhabituelle, d'un psychotrope puissant. Un instant, l'idée que certaines hypnoses sous drogue étaient considérées comme prophétiques le divertit, puis il se racle la gorge, ne sachant si Lune Leogrimm a été avisée de sa présence. Les inadaptés auxquels il manque un sens sont souvent plus attentifs à ceux qui leur restent. L'ouïe notamment ; bien qu'il soit discret, qui sait ce que les oreilles féminines ont capté ? « Bonsoir, mademoiselle Léogrimm. » Jörmungandr utilise une voix rauque, grave, presque musical, sans trace de sifflements. Achibald a une belle voix, faite pour enjoliver, pour mentir, pour séduire. Ils pèsent leurs mots, le Serpent et l'Homme. Ici se joue son plan. Il ne doit pas se laisser aller, ni en faire trop. Contrôler la situation, voilà le challenge. Les Obscuri seraient bien heureux de récolter les informations sous ce crâne aux délicats cheveux blancs. La créature albinos, femelle à la pâleur laiteuse, semble bien étrange au monstueux serpent, mais n'a t-il pas déjà vu des anomalies plus horribles ? Il se souvient des bêtes fauves qui courraient sur les mondes de son époque, et il secoue la tête. « Je m'appelle Archibald, puis-je me joindre à vous ? » Une tonalité plus délicate, plus subtile, comme une intonation qui invite à ce qu'on l'invite. Un rien de charme, dans la gorge, mais inutile de sourire à l'aveugle incolore. Il regrette presque qu'elle ne puisse admirer le corps d'Archibald - l'humain était extrêmement séduisant, selon les critères de la société, et sa haute taille énivrait Jörmungandr, comme tous ces sens mortels et humains. Il s'est vêtu d'un joli costume, ce soir, en l'honneur du lieu ; sur sa veste, à l'intérieur, tout contre son coeur, la broche en forme de serpent se mordant la queue. Orobouros, symbole de tant et plus encore. « J'espère ne rien interrompre » glisse t-il encore, toujours sans bouger ; son immobilité est celle d'une statue, ou encore celle d'un prédateur face à une proie. Et les lippes étirées ne sont guère amicales ; les dents transparaissent à travers les lèvres, dans une grimace carnassière, l'espace d'une seconde. Chassez le monstre, il revient en rempant.

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wicked game ▬ ((LUNE)) - Mar 22 Oct - 18:49

Lune avait rien essayé de faire comme le commun des mortels mais rien n'y fait, elle préférait la nuit. Et lorsque ses jupons ne traînaient pas dans la morgue, elle trouvait souvent refuge dans un des lieux les moins chrétiens que la ville puisse porté en son sein... ironique pour cette femme qui cherchait, soit-disant, à se tenir éloigné du péché. Mais elle y revenait toujours en rampant, comme soumise à cette noirceur épaisse et gluante, puante. Arcadia n'était qu'un chaudron de goudron brûlant, un enfer sur terre. Lune avait cessé de lutter depuis un moment déjà et le Red Lantern était l'un de ces petits cadeaux qu'elle s'offrait dans la solitude, après avoir enchaîner plusieurs nuit rudes à l’hôpital.

« Dominique-nique-nique, s’en allait tous simplement, Routier pauvre et chantant ... »

Quelques notes s'échappent de ses lèvres peintes d'une sombre couleurs. Prune, mais dans cette lumière tamisée, c'est de noir qu'elles semblaient colorées. Un nuage de fumée s'en suit, serpentant dans l'air en délivrant la douce odeur de l'opium qui embrume son esprit depuis un moment déjà. Voilà plus d'une heure que la jeune femme était là, dans l'ombre d'une alcôves, entouré de rideau lourd en velours à écouter les bruits ambiant. Les gémissements, certains surjoués, simulés pour mieux stimuler le plaisir de ses clients. Les rires, sermon de joie sous l'effet de l'alcool et probablement de quelques drogues. Chaque son, chaque odeur... Tout n'était qu'une note de plus qui formait un schéma concret dans l'esprit de Lune, lui permettait de détailler les lieux qu'elle avait fini par bien connaître.

« … En tous chemins, en tous lieux... Il ne parle que du bon Dieu... Il ne parle que du bon Dieu ! »


Dans un tel lieu, c'était blasphématoire que de chanter ce genre de chanson, d'autant plus qu'elle était siffler d'une voix douce et d'un français particulier, loin d'être parfait. Pourtant bien vite, Lune est coupé dans son élan quand une masse fait grincer le siège à côté du sien. Elle se fige un instant. La drogue et le bruit persistant des lieux lui avait fait perdre sa vigilance. Qui ? Quand ? Pourquoi ? Personne ne l'approchait, surtout pas ici. Les clients n'étaient pas là pour lui faire la causette et le personnel, après maintes tentative, avait compris que c'était une perte de temps que d'essayer de la faire monter dans une chambre. Le faciès de la jeune femme se crispe alors que l'inconnu la salut avec respect, élégance.

Prudence.


Les plus gentils étaient souvent les pires. Et celui là, avec sa voix aux notes graves, était probablement le pire du pire. Elle le sentait, son horrible sourire. Il détonnait chez lui un charisme et une aisance qu'elle ne connaissait que trop bien pour avoir hérité du même gêne et en faire un abus exagéré.

Serpent.

D'un geste lent, sans même lui retourner son bonsoir, Lune lève la main qui tenait sa pipe, glissant l'embout entre ses lèvres. Avec la plus merveilleuses des ironies, la pipe était un véritable joyau artisanat, un serpent taillé dans le bois dont la tête venait de se glisser entre ses dents, se faisant caresser par la langue de l'ancienne juge qui faisait ce qu'elle faisait de mieux... eh bien, juger, justement.

« Je ne crois pas avoir déjà entendu ce nom quelque part. Archibald... »

Sa mémoire lui jouait rarement des tours. Si elle aurait pu oublier ce nom, jamais elle n'aurait oublier cette présence, encore moins cette odeur. Lentement, Lune se penche vers le colosse, faisant grincer le siège. Dans son corsage, sa poitrine étouffait, menaçait d’exploser à chaque inspiration trop insistante et donc, offrant par la même occasion, une vision qu'il était difficile d'ignorer. Ses yeux trop grands, trop blancs, trop vides... Ils semble regarder vers lui. Presque à vers lu, comme capable de voir tout ce qu'il avait autour. Mais la vérité, c'est que Lune ne voyait que du noir, aucune couleur, aucune chaleur. Rien, d'autre que les ténèbres. Elle retire la pipe de sa bouche et entrouvre les lèvres, soufflant un puissant nuage de tabac et d'opium au visage de son invité trop cordiale pour être sincère.

« Vous interrompez ma tranquillité. » Affirme t-elle sans détour avant que ses lèvres ne s'étire en un sourire sarcastique. « Vous connaissez sœur sourire ? J'adore sœur sourire... » elle se remet à chantonner quelques notes en dodelinant de la tête. « J'aime cette chanson... c'est très... Frenchie, vous ne trouvez pas ? » Un rire lui échappe, la femme est défoncée, de toute évidence, l'opium fait largement son effet. « Et vous savez ce que j'aime encore plus ? La chanter dans des endroits inappropriés ! »

Un éclat de rire roule dans un gorge alors qu'elle cale son dos dans le large fauteuil aux allures de trône. Elle croise et décroise les jambes, changeant de posture.

« Dites-moi Archibald... » Murmure t-elle en faisant rouler sa langue contre ses dents. « Que me vaut le plaisir de votre présence horripilante ? »
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wicked game ▬ ((LUNE)) - Mar 22 Oct - 19:29

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Il a perçu la chansonette qui sortait de cette gorge blanche. Poitrine qui, d'ailleurs n'était pas sans attirer l'oeil du chalant moyen, et du serpent nordique par la même occasion. Les yeux si verts, jade polie et brillante, sursauts d'émeraude, suivent les mouvements féminins. L'objet est sublime, oeuvre gracieuse, et l'ironie de sa forme tire un nouveau sourire au monstre, qui vient s'asseoir dans un bruit de tissu outragé. La façon de prononcer le prénom de l'humain a quelque chose de prédateur, et offre un léger frisson à l'échine plurimillénaire. Il renifle l'odeur d'havane, les arômes entêtants de l'opium qui stagnent autour de la tête auréolé de blancs cheveux - tout comme ses yeux, laiteux et presque opalescents dans la lumière tamisée. Mais le serpent ne craint rien, il est la terreur elle-même, au point qu'Odin le jeta à la mer, dans les eaux d'Ægir, dans les caresses marines, ceinture du monde. Il inspirait la terreur, le malaise - et pourtant, elle semblait totalement contrôler la situation. Qu'elle le pense, si elle le désirait. Jörmungandr avait d'autres pensées. Puis, il réalise avec distance que l'opium a déjà transformé ses songes en délires. « Soeur Sourire ? » répète t-il, avant de la laisser chantonner de nouveau. Les yeux englobent la silhouette, jaugent à mesure. Il secoue la tête doucement, un rien destabilisé face à la folie que recèle ce corps mortel. « Un peu de sainteté ne fera qu'attiser le stupre et la luxure, chez les pieux qui révèrent les seins femelles à ceux ailés » gronde t-il un instant, acide, comme si la bile létale se faisait morts. A ceux qui priaient à genoux pour d'autres raisons que la dévotion, à ceux qui hurlaient le nom d'un Dieu dans leurs ébats, à ceux qui péchaient et qui traversaient les églises le dimanche, voilà ce que visaient ces mots, avant que l'aigreur ne disparaisse de son timbre.

Les iris alertes suivent avec intérêt les jambes et leur course l'une contre l'autre. Il s'adosse plus profondément dans son propre siège, appréciant le confort relatif de l'objet. Le nom sonne à nouveau, imprécation, malédiction dans cette bouche où nulle indulgence n'est vomie. Il hausse les sourcils, comprenant qu'elle sait, qu'elle devine sa nature. L'humain reprend doucement les manettes, comme pour effacer la présence du monstre. Incertitude au gain du change, pour l'ancienne juge. « Quelle impolitesse de votre part. Horripilante, vraiment ? » singe t-il, sardonique. « Pour une ancienne juge, vous gardez les travers de votre profession. Juger autrui n'est guère convenable. » Il se penche, respire avec avidité le parfum énivrant, féminin, mêlé à l'opium. Fauve cruel, qui vient sussurer, comme pour délivrer le secret de son coeur quand ses mots ne sont que venin camouflé. « Il semblerait que vous soyez bien plus qu'une créature alléchante, dans cette ville insensée. Peut-être me suis-je abusé de pouvoir discuter avec vous, mais si je trouble votre tranquillité » assène t-il, non sans ajouter cette pointe séductrice, comme un défi dans le phrasé. Il ne s'était guère attendu à autant de rébellion. C'est que le physique presque diaphane de la jeune femme lui apparaissait comme celui d'une proie. Elle gardait en elle un timbre barbelé, des mots acérés qui n'étaient pas sans attiser la curiosité de Jörmungandr. « Laissez-moi au moins sustenter votre péché, pour me faire pardonner ma présence indésirable » concède t-il, non sans faire un geste pour que l'on serve à Lune un nouveau service d'opium, une fois celui-ci terminé. Il attend patiemment la suite, aussi persistant qu'un reptile cherchant une victime. Autant de peau blafarde, la vue sur le buste arrogant, le verbiage cinglant excitent l'appétit du serpent. C'est de crocs dont il voudrait être muni, pour mieux se planter dans la chair virginale. L'image n'est pas dénuée d'un érotisme dont Jörmungandr devine que l'ambiance luxurieuse n'est pas sans origine.

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wicked game ▬ ((LUNE)) - Mar 22 Oct - 20:07

Cette façon de parler, c'était d'un autre âge. Une graine de plus de semée vers le chemin de la vérité. Bientôt, elle saurait qui il était. Une question de temps mais surtout de patience. C'était le jeu du Diable, rien de plus. Familière avec la sournoiserie, Lune voyait bien l'amusement de son compère mais il fallait admettre, il avait ce quelque chose de plus que les proies habituelles dont elle ne faisait qu'une bouchée. Lui était... radicalement différent. Sur tout les plans. Malgré la drogue, quand il s'approche à son tour, la jeune femme se fige. Il était trop près, il la reniflait comme un prédateur qui s'apprêtait à la gober. Mais le problème n'est pas tant ce geste inattendu, ce sont surtout ses mots.

Juge.

Le cœur de Lune ne fait qu'un bond. Un seul, unique, brutale. Il sait. La pâle créature en lâcherait presque sa pipe alors qu'elle reste là, muette de stupeur. Ce n'était pas réellement étonnant en réalité, il était venu vainqueur, imposant toute sa stature en sachant les cartes qu'il avait en main. Un coup de maître. Royale.

« La ferme. »

Siffle-t-elle soudainement alors que sa main libre s'abat sur l'accoudoir de son siège, de fureur plus que par tentative d'intimidation. Crevette toute blanche qu'elle est, elle n'aurait pas pût, même si elle aurait voulu. L'expression dont se pare son faciès est évocatrice d'une sensation de malaise, d'une multitude de souvenirs dérangeants face aux âmes noircies auquelles elle avait été confronté bien trop tôt. Pour chaque nouveau son qu'il lâche, Lune a l'horrible sensation d'avoir une langue glaciale qui lui lèche la gorge. Prise d'une sueur froide, la cynique albinos semble se décomposer sur place, pourtant sa stature reste altière, essayant de garder le peu de dignité qu'il lui reste.

« Non ! » Geint-elle, lorsqu'il propose une autre prise d'opium. Sa main se lève, stoppant l'ordre donné au subalterne des lieux. «  Assez de drogue pour ce soir. »

Instinctivement, sa main s'est saisit du poignet de la puissante couleuvre aux mots venimeux pour stopper son geste. Elle pivote son visage, faisant face à celui d'Archibald. Visiblement, elle n'est plus d'humeur à rire.

« Qu'est-ce que vous me voulez ? »

La demande est clair, net et sans aucun détour. Sa main relâche le bras de son comparse pour venir se saisir de son menton. Elle l'attire à elle alors que son pouce redessine de sa pulpe, ses lèvres, effleure sa peau lisse. Un rasage de près, des lèvres fines. Elle veut savoir à quoi ressemble l’odieux personnage à qui elle se confronte. L'angoisse à laisser place à une expression hautaine et pleine de mépris. D'un mouvement, elle repousse le visage d'Archibald, la bouche tordue dans une grimace mauvaise. Elle dépose sa pipe lentement puis se lève de son siège, laissant les pans de sa robe glisser le long de ses jambes.

« Mais avant tout, je veux savoir qui vous êtes. » Elle lève un doigt, son nez se retrousse de colère. « Et ne me répondez par le nom stupide dont la mère de votre mortel l'a affublé ! Je ne veux pas savoir qui vous êtes, mais ce que vous êtes. » Sa langue claque contre son palais. Sa gorge est sèche. « Au début, j'aurais misé sur un Dieu... Je me suis dis que ce n'était certainement pas un lié à la mafia, je n'existe plus à leur yeux depuis longtemps déjà et c'est tant mieux. »

Perdu dans ses pensées, ses réflexions, la jeune femme fait quelques pas du haut de ses talons. Elle retrouve progressivement sa verve, assez pour une conversion, si tant est que l'on puisse nommer cela ainsi.

« Un dieu neutre ? Aucun chance, je ne les attirent pas plus. Sans pouvoir, je ne suis rien. »

Concède t-elle, là encore, pour son plus grand bonheur. Elle s'arrête finalement avant de pivoter doucement telle une statue de cire pour faire face au serpent.

« Il ne reste qu'un monstre pour avoir une telle présence. Aucun besoin de voir les auras, ou même d'avoir des yeux... » Sourire carnassier qui s'étire, elle se penche, approchant son visage du sien, la pointe de son nez effleurant la sienne. « La question est donc... à qui ais-je l'honneur de parler ? » Sa langue passe furtivement sur sa lèvre couleur prune. « J'ai toujours eu un faible pour les monstres. C'est drôle, mais je me reconnaît beaucoup en eux... quelle ironie, n'est-il pas ? »

La femme se redresse, détournant le visage et tend l'oreille. Ce qu'elle craignait à présent n'était pas la créature mais les oreilles indiscrètes. Ici comme ailleurs, rien ne restait secret bien longtemps.
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wicked game ▬ ((LUNE)) - Mar 22 Oct - 21:01

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Le serpent persifle, blesse, envenime. Les réactions de Lune sont un tableau dont il se régale. Les mimiques qui échapent de son visage sont symboles de victoire. Face à l'appréhension, le malaise de ses traits, Archibald exulte en symbiose avec le serpent. Son geste de rage sur l'accoudoir n'impressionne personne, même pas elle-même. La plainte qui déchire sa gorge délicate n'est qu'un dernier soubresaut pour s'étirer loin de l'étreinte des anneaux ophidiens. Vainement. Le contact tiède n'est pas désagréable, sur son poignet, les doigts légers, l'étreinte éperdue. Il ne bouge pas, immobile, très doué pour cela. Elle exprime par les mots l'inquiétude qui la ronge, l'interrogation qui sonne entre eux. Il hésite à répondre, cherche du bout d'une langu autrefois bifide. Mais déjà, le contact se fait au niveau de son visage - il se crispe, incertain, surpris. Il n'aime pas être la cible d'un contact qu'il n'a pas initié. Mais il la laisse le découvrir - jusqu'à la grimace féminine, la main qui le repousse vaguement, alors qu'il manque d'éclater de rire devant ce nouveau geste de mépris, mais surtout d'embarras, de malaise. Encore des mots, bavardage interrogatif, qui lasse légèrement le serpent. Il est le seul qui devrait se faire investigateur. Elle déblatère, locution presque ennuyeuse ; il penche la tête sur le côté, ses cheveux suivent le mouvement, alors que ses prunelles se voilent devant les révélations. Toujours assis, il l'observe, méditant, marchant de quelques pas. Son discours n'est pas dénué de logique, mais elle se trompe - sans pouvoirs, elle n'est qu'une créature ayant amassé du savoir. Plus utile dans le futur, mais si l'on parle au passé ... Il étire ses lippes, amusé, alors qu'elle se penche vers lui. Malgré l'attrait discret des appâts féminins, il garde ses propres prunelles vissées à celles, aveugles de Lune. Leur proximité ne l'étonne plus. Il inspire doucement, la bouche presqu'ouverte comme pour la goûter. Puis elle se redresse, et Archibald laisse quelques secondes de silence, théâtralement.

Pause qu'il interrompt enfin, tout aussi magistralement. « Quel long discours. Et quelles déductions intéressantes. Pas toutes vraies, mais intéressantes » glousse t-il, avec un rire presque plus terrifiant qu'un grondement de fauve, de ces bruits de bête ancestrale, aux relents sifflants. « Je vais répondre à vos questions dans le désordre. La toute dernière, qui vous semble si vitale ... » Il se relève à son tour, leurs deux corps comme unis dans une étrange danse. Il vient coller sa bouche à son oreille, pour lui révéler ce secret tendre, langoureux. « Je suis celui qui ceignît le monde, lancé par le traître borgne. Moi, l'un des enfants du chaos de la discorde, qui fût rejeté parce que les prophéties l'annonçaient comme lié à la fin du monde. Saurez-vous prononcer mon nom ? » demande t-il, presque amoureusement, comme une proposition indécente, pleine d'une affection empoisonnée. Il tourne autour d'elle, lentement, à la manière d'une reptation serpentine. « Quant à la première, ce que je désire de vous, c'est d'une simplicité enfantine » continue t-il, en continuant d'observer la demoiselle. Il veut s'imprégner de chaque émotion, chaque sensation qu'il pourra lire sur son faciès, décoder de sa posture. « Votre intelligence. Vos souvenirs. Vos prophéties. » La sentence est là, tombée comme un couperet, tranchants bouts de verre de vérité. « Si vous avez réellement un faible pour les monstres, comme vous l'avez assuré, vous ne seriez pas contre aider l'un d'eux, n'est-il pas ? » murmure t-il, languissant, charmeur à présent. Si la demoiselle chérit les monstres comme lui, cela pourra se révéler d'autant plus victorieux. « Vous n'êtes pas inutile. Vous avez un but. Peut-être n'est-ce pas celui que vous imaginiez. » Tentations serpentines, attraction hypnotique, timbre de voix plein d'une influence monstrueuse.

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wicked game ▬ ((LUNE)) - Mar 22 Oct - 22:13

L'énigme prenait en intensité, c'était une boule dans sa gorge, lui donnant la nausée. Mais l'attrait pour le mystère nourrit un peu plus l'instinct de Lune, probablement excitée à l'idée d'être en pleine confrontation avec l'un de ses monstres qu'elle adore tant. Alors elle ne dit rien, attend la suite avec une impatience parfaitement dissimulée. En vérité, elle n'est rien de plus qu'une souris blanche jetée en pâture au serpent. Elle le sait et le sent, toujours plus, jusqu'au fond de ses entrailles. Elle finirait dévoré. Cela, à n'en point douter. Preuve en est quand la Bête se lève, se collant à elle pour venir souffler à son oreille. C'est seulement à ce moment qu'elle réalise combien il est grand, fort et redoutable. Lune se sent faiblir, pas seulement à cause de leur proximité. Il la domine sur tout les plans et l'ancienne prophétesse sait qu'elle ne pourra pas lui tenir tête très longtemps. Son souffle contre le creux de son cou la fait frisonner d'effroi bien plus encore que de désir. Les jambes tremblantes, elle s'agrippe à son costume, ses doigts effleurant un objets métallique, rond. L'espace d'un instant, elle l'oublie lui, effleurant la broche, s’imprégnant de ses détails qui font écho à l'énigme susurrée à son oreille.

« Je sais... qui tu es... »

Souffle la femme fébrilement. Réaliser lui fait perdre pied. Elle le relâche et recule, elle pointe vers lui un doigt qu'elle agite nerveusement, son autre main venant couvrir ses lèvres sombres. Oui, elle connaissait son nom, l'Edda de Snorri trônait sur sa bibliothèque, un livre parmi d'autre, source de savoir, vitale dans une ville comme Arcadia. Et plus encore quand Thor en personne, vous faisait office de Père-gardien. Son état de choc est flagrant et bien vite, la jeune femme se laisse tomber à genou devant le colosse, le souffle court.

« Miðgarðsormr... »

Lâche Lune avec un accent qui frise la perfection. Son visage tout entier se tire, son masque se brise en l'espace d'un instant. Le serpent-monde venait pour la manger. Toute crue. Sans doute savait-il son lien avec Thor et n'avait trouver que pour distraction et moyen de vengeance, que de dévorer sa fille de cœur, sa petite poupée de porcelaine. Il allait la tuer. La tuer. Les yeux ronds et vides se remplissent d'une peur effroyable. Lune n'avait jamais été aussi expressive depuis la mort de sa mère qu'elle avait jeté par une fenêtre.

« Impossible ! »

Hadrien n'allait clairement pas apprécier la nouvelle et Lune n'avait pas envie d'être celle qui allait la lui annoncer. Qui avait-il de pire, devoir dire à Thor que son pire ennemi était présent ou bien serpent de défouloir au serpent-monde en personne ? Lune passe de la peur à la déconfiture, les bras ballant le long du corps. Seigneur, quel dilemme. Il fallait croire qu'elle avait le chic pour tomber dans les pires situation. Esquissant une moue peu jouasse, la femme murmure.

« Je vous arrête tout de suite, je ne prophétise pas ! » Lâche t-elle sur le ton de l'agacement. « Il fut un temps où je voyais le péché dans le cœur des hommes mais ce temps est révolue. »

Elle retrouve un temps soit peu sa verve. Lune lève la main, désignant son visage d'un moulinet du poignet puis pointe ses yeux blancs.

« Vous voyez ça ? C'est le résultat d'une paire de ciseaux enfoncés jusqu'aux nerfs optiques. Et entendez le bien, si beaucoup aurait préféré que je me coupe la langue à la place, je ne regrette pas instant de m'être ôté la vue et ce maudit pouvoir avec !!! » Elle se calme rapidement. « Quand à mes petits secrets, vous savez ce que l'on dit cher ami... le savoir c'est le pouvoir ! Et voyez-vous, je ne suis pas très partageuse. »

D'un geste las elle se détourne d'Archibald, et dire qu'elle s'était presque laissé séduire.

« Et je vous prierais de... garder vos distances. Je ne suis pas très... comment dire... » Elle se recoiffe légèrement, pinçant les lèvres. « Très familière avec le contact... disons... physique. »

Un moment de flottement, Lune pose ses mains sur ses hanches en sablier, accentuée par le bustier qu'elle portait. La situation prenait une tournure absolument infernale pour elle et garder son sang froid devenait de plus en plus difficile. Merde, mais qu'elle idée aussi, d'aimer les monstres à ce point... Elle tend la main dans un soupir.

« Donnez-moi ma pipe, je vous prie... finalement fumer me fera du bien. Et sinon... Qu'ais-je à gagner dans l'histoire ? Vous savez ce que l'on dit, on a rien sans rien... » Nouveau rictus sournois, la petite garce ne perd pas le nord.
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wicked game ▬ ((LUNE)) - Mar 22 Oct - 22:54

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Elle aime les énigmes, l'intense concentration se lit sur ses traits, jusqu'au point de balance où elle comprend. Malgré sa cécité, quelque chose pétille dans les yeux morts. Archibald ne bouge pas, sentant la pression sur sa veste, incapable de savoir qu'elle y a trouvé, touché, caressé la broche, symbole de son pouvoir, de ce qu'il avait été - le gigantesque serpent-monde. A la mention de son savoir, il est curieux - le sait-elle vraiment, ou le croit-elle seulement ? Le serpent frisonne encore. Décidémment, cette soirée est pleine de surprises et de menus plaisirs. Mais l'amusement sincère fait place à un élan qui l'est tout autant. Le nom est prononcé dans une tonalité qui l'émeut, comme jamais il ne l'a été depuis qu'il reprit corps. Depuis combien de temps n'avait-il entendu son nom, ainsi ? Il se souvenait de l'eau salée, et des caresses des vagues ; d'éclairs, de poisson, et d'un marteau titanesque. Il secoua la tête, refusant de se laisser distraire, mais son myocarde avait palpité, le temps d'un clignement de paupière, avait soulevé la poussière séculaire pour y faire renaître une souvenance poignante. Encore, ordonna, supplia le serpent, sous le crâne. « Je préfère Jörmungandr » sussura t-il encore, pour mieux envoyer valser l'émotion palpable qui l'avait saisie à l'écoute de ce patronyme d'autrefois. Il n'avait jamais fait dans la sensiblerie.

Il contemple le visage avec sérieux. Le petit conte qui sort des lèvres presque noires dans la lumière n'a rien d'horrible à ses yeux. Le serpent de Midgard, rejeté si jeune pour encercler le monde, ayant grandi sans père, n'était que fureur et rage, et l'énucléation, même volontaire, n'était qu'un acte de plus, sanglant, bestial, dans l'anarchie et le chaos qu'était la vie même. Pourtant, l'humain ressentit un élan d'admiration devant un tel geste ; une mutilation digne et grandiose, qui teinta l'amusement cruel du serpent. Il resta donc immobile, plus dans l'expectative que cela apaise Lune et la complaise, pour qu'elle puisse accéder à ses requêtes, plutôt que par réel besoin d'immobilisme. Pas partageuse. Il ressassa ces mots comme de la bile. Cela n'augurait rien de bon. Mais c'était sans connaître l'ancienne prophétesse. Il se saisit de l'objet délicat et le lui pose entre les doigts, non sans frôler sa peau, dans un mouvement délibéré de contact. La soudaine demande lui laisse une sensation mitigée, mais il prend le positif. Elle pourrait accepter, s'il sait proposer les bons arguments.  « Vous n'êtes peut-être plus prophétesse, mais vous l'avez été. Et votre savoir est précieux. » Il tend soudain une main, vive, l'arrête à quelques centimètres du visage de la demoiselle, deux doigts proches de ses yeux, comme pour les désigner. « Ces yeux que vous vous êtes ôtés sans rechigner ne vaudront jamais » et il baisse les doigts jusqu'à effleurer les lèvres, avant de reculer sa main - presque par peur qu'elle ne morde, « votre langue qui pourrait chuchoter tout vos secrets. » Ce petit défi verbial l'amuse. Exactement le genre de défi qu'aurait apprécié son père. « Quant à ce que vous y gagneriez ... Que désirez-vous, exactement ? Argent, pouvoir, gloire, toutes ces considérations si mortelles, si humaines ... Vous seriez bien décevante en cherchant cela. Vous êtes déjà noyée dans la drogue, seriez-vous en quêtes d'autres vices ? » et le sous-entendu est là, entre subtilité et divulgation. Le serpent géant n'a aucun remord, aucun tabou - il serait prêt à tuer pour obtenir ce qu'il désire. Il serait prêt à beaucoup de choses, et se servir de tous ses avantages ne l'effraie pas. Quoi que demande Lune en contrepartie de ses connaissances, elle l'aura - du moins il essayera de le lui procurer. « Vous êtes réellement surprenante. Je ne sais si je dois mettre cela sur le compte de la drogue ou non. Vous passez d'une terreur absolue en devinant mon essence bestiale, à une sournoiserie avide, quand ce n'est pas par un mépris souverain. Vous m'amusez énormément, Lune » et la voix est voilée, doucereuse, avec ce rien d'authenticité qu'ont les poisons sucrés. « Prenez juste garde à ne pas trop chatouiller le serpent » avertit-il, avec cette fois une menace outrageusement manifeste. La patience n'a jamais été son fort ; il a trop attendu, autrefois, sous le niveau de la mer. Il y a perdu beaucoup, et sa patience avec. Les souvenirs sont lourds comme lestés de plomb, et ils se font fardeau, parfois : une légère migraine pointe ses aiguillons cuisants, peuplant la vue du serpent de lumières sombres et de tâches floues. Il commande rapidement un verre de whisky, comme le lui conseille la conscience humaine. Le goût ravira Archibald, et la migraine, si elle ne disparait pas, en sera moins douloureuse. Rage interne, brasier culminant de se retrouver affaibli ; plutôt crever que de se révéler fragile. Il n'en est pas encore là - les digues ne sont pas encore tombées, retenant toujours le déchirement du crâne.

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wicked game ▬ ((LUNE)) - Mar 22 Oct - 23:30

Elle se fichait bien de ce qu'il préférait, le nom lui était venu tout seul, parce qu'elle avait lu l'Edda, parce qu'elle avait écouter Hadrien, trop de fois, avec beaucoup d'attention. Elle avait nommé tel qu'il devrait être toujours nommé. Car tel était son nom et ce même nom, n'était que le juste reflet de son existence. Un serpent gigantesque qui ne vivait que pour la fin des temps. Elle ne voit pas le geste, les doigts tendus vers son visage jusqu'à ce que ceux-ci effleurent ses lèvres. Bon sang, il le faisait exprès ! Un jeu de taquins qui n'en finissait plus...

« Ma langue restera à sa place, derrière mes dents. »

Souffle t-elle alors que son visage se baisse, sourcils froncés avec une telle force qu'un pli de peau vient briser l'harmonie de son visage de poupée. La moribonde n'est pas encline à se laisser manipuler, d'autant plus quand le serpent énonce les éventuels moyens d'obtenir les informations qu'il désir.

« Nom d'un cerbère en rûte ! Vous ne comprenez donc rien ?! Je vous croyais plus intelligent que cela ! » Beugle t-elle de plus belle, à nouveau en proie à la colère. « Je n'ai pas besoin d'argent ni de pouvoir, je n'ai pas besoin de bijoux, de gloire où toutes ces futilités que réclament les insouciants ! »

ce n'est pas le vices qui manquait dans sa vie. Elle avait beau prôner à qui voulait l'entendre Ô combien elle était neutre, avait été bafoué par tant de péché dans le cœur des Hommes, elle n'en restait pas moins une femme comme une oui. La drogue, l'alcool... ce n'était là que des moyens rudimentaire de parvenir à calmer ses propres peurs. Elle avait coulé ses yeux au bout d'une paire de ciseaux pour finir dans une morgue à travailler sur des crimes, plus odieux les uns que les autres. Quelle idiote ferait cela, si ce n'était pour des raisons plus profondes ? Ce qu'elle n'avait pas prévu, c'était le manque. Avec du recule, Lune avait compris que trop tardive l'intérêt du pouvoir d'un juge. Trop tard, malheureusement. Finalement, la tension descend d'un cran, force est de constaté qu'il était dur de tenir une conversation avec Archibald. Alors quand il la complimente, Lune étouffe un sifflement de mécontentement. Ce ne sont que des mots. Elle, surprenante ? Et pour si peu en plus... Aucune raison de se soumettre à cette parole.

« Vous devriez voir ma collection de jarretières, ça c'est surprenant. »


Clame t-elle avec un cynisme à toute épreuve. Non pas qu'elle l'invitait à aller fouiller dans son tiroir à sous-vêtements mais disons que tout était bon pour détourner l'attention de ce qu'il voulait : les informations. Court silence, Lune tend l'oreille, écoutant les bruits alentour. Il boit, de ce qu'elle croit entendre. Mais finalement, c'est plus l'odeur du whisky qui l'interpelle. Insensible à la menace, voilà que la femme esquisse un nouveau sourire, s'approchant lentement de son comparse pour venir prendre appuie sur son épaule.

« Sinon, quoi... ? »


Souffle t-elle à son oreille comme il l'avait fait plus tôt. D'un mouvement leste, elle s'empare du verre dans la main d'Archibald pour venir le porter à ses lèvres et de boire son contenu cul-sec. Sacrée descente, mais avec Thor comme complice, la boisson n'avait presque plus aucun secret pour elle. Son gosier était sec à force de râler contre l'ophidien. Alors que l'alcool lui chauffe la gorge, elle rend le verre vide à son propriétaire pour venir murmurer à son oreille.

« La seule chose que je désir vraiment, c'est voir cette ville brûler, je la veux en cendre. »

Alors que sa langue passe sur ses lèvres, un rire narquois s'élève. La femme se détache d'Archibald et sans retenue aucune, passe ses mains sur sa jupe. Misère ! La voilà qui fait descendre une jarretière en dentelle le long de sa cuisse, jusqu'à sa cheville puis la retire avant de venir l'agiter devant le visage de son comparse de la soirée pour la laisser tomber dans le verre vide.

« Cadeau. Voyez ça comme un acte de bonne foi de ma part... Et pour ne pas être venue pour rien. En provenance de ma petite collection personnelle. Prenez en soin, celle-ci vaut plus que votre baratin.»

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wicked game ▬ ((LUNE)) - Mer 23 Oct - 14:27

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Le joli visage de porcelaine voit sa pureté brisée par un pli soucieux tandis qu'elle montre se rebelle encore. Il retient, pour une fois, une réplique cinglante sur une place qu'il pourrait réserver à cette langue fielleuse. L'ambiance taraude les sens, échauffe le sang sous les écailles, non, sous la peau, les terminaisons nerveuses qui se font frissons vertigineux. Le soudain éclat de voix résonne dans l'air, et la discrétion se fait comme peau de chagrin ; Archibald soutient quelques regards curieux, étonnés, qui se détournent bien vite en heurtant ses prunelles. Malaise moite, palpable, qu'il ressent à distance comme un fauve monstrueux. En tout cas, au moins Lune valide ses dires. Elle n'est pas aussi insignifiante que d'autres mortels. Ces avidités terrestres sont d'un ennui si commun que Archibald n'aurait guère supporté cela dans une bouche pareille. Des lèvres qui, d'ailleurs, semblent au deça de toute attente, parce qu'elles laissent sortir des inepties qui laissent perplexe le serpent et l'humain. « C'est une invitation ? » qu'il demande, le plus sérieux du monde. C'est qu'il est un peu perdu. Toute cette atmosphère tend le monstre, qui commence à comprendre que discuter avec Lune, c'est comme se mordre la queue. C'est un cercle sans fin, et il se questionne sur tout le bien fondé de sa mission. Elle n'est pas réceptive, et la seule terreur qu'il a lue était à la mention de son nom ; pourquoi cette frayeur s'est-elle envolée ? Tire t-elle sa force, son courage de l'opium qui brasille dans son carmin vital ? Elle s'approche, indépendamment de la menace lancée. C'est qu'elle serait capable de le défier ! Et elle le fait, provocatrice dans toute sa féminité étalée.

L'oreille aux murmures indécents. « Je pourrais me souvenir de mes appétits carnassiers, et accomplir une mission bien plus délectable » répond t-il calmement, en gardant ce même sourire désinvolte et effrayant. Il passe, volontairement, une langue purpurine sur ses lèvres, en un éclat de faim ravageuse. Il a déjà dévoré des êtres bien plus gros qu'elle. Il se demande ce que cela ferait que de la goûter. Et les mots qu'elle prononce encore sont une victoire et une promesse. Il attrape le verre vide, ayant à peine goûté l'alcool, sentant celui-ci échauffer la jeune femme frivole. Archibald voudrait en commander un autre, la migraine toujours chevillée aux tempes, mais Jörmungandr n'a d'yeux que pour Lune, démente à la sapience attractive. Il voudrait répondre, mais il suit avec à nouveau une certaine surprise chacun de ses mouvements, entrevoit la jambe, et hausse les sourcils quand le morceau de tissu tombe dans le verre, s'imbibant des dernières gouttes ambrées dans un froufrou exotique. Qu'est-ce qu'il vient de passer ? songe le serpent, médusé, alors qu'Achibald essaye de rationaliser tout cela. Il secoue la tête, éberlué. « Je m'en voudrais de vous priver d'une des oeuvres de votre collection » soupire t-il, en reposant le verre qui contient toujours la jarretelle. « Ce n'est pas exactement le genre d'offrandes dont j'ai l'habitude, mais je m'en accomoderai, alors que vos paroles précédentes sur la ville que vous souhaitez incendier m'inspire beaucoup de ravissement. » Il retourne s'asseoir tranquillement, continuant d'observer Lune. « Vos désirs concordent avec les miens. Pourquoi garder vos distances, quand nous pourrions atteindre notre but ? Cette ville finira forcément par sombrer dans le chaos primordial » et la tonalité se fait ravie, joyeuse, d'un bonheur étrange et décalé, inhumain. « Soyez l'alumette de mon incendie, mademoiselle Lune, et je serai votre essence, pour calciner le monde. » Il passe une pouce sur ses lèvres, où se chevauchent le goût de l'alcool et les senteurs capiteuses de l'opium et de la chair chaude de Lune.

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wicked game ▬ ((LUNE)) - Mer 23 Oct - 15:26

« Je m'en tamponne le coquillard de vos appétits carnassiers ! » S'indigne Lune avec dédain. « Je ne me suis jamais soumise devant personne et ce n'est pas prêt d'arriver ! Et dites vous bien que si ça avait été le cas, vous ne seriez pas là à débattre avec moi. »

Les montagnes russes faites de sentiments commencent à lui donner la migraine. Peut-être que la drogue et l'alcool n'ont pas aider. Le retour à la maison allait être vraiment difficile. Faisant à nouveau des vas et viens pour se dégourdir les jambes, la jeune femme tâche de garder son sang-froid une fois de plus. Nerveusement, elle fait rouler sa pipe en forme de serpent entre ses doigts, la faisant tourner habilement avant que l'épuisement ne la pousse à revenir s'asseoir sur son siège, proche de celui d'Archibald en reposant l'objet sur le guéridon. C'était une conversation de sourd, ni plus ni moins. Pourtant l'ophidien semble avoir trouver de quoi rebondir au travers des mots de l'astre furibond.

« Du ravissement ? Vous m'en direz tant... »


Souffle Lune en pivotant le visage vers lui. Après tout, Jörmungandr était connu pour son ultime combat contre Thor, lui, le serpent de la fin des temps. Alors l'entendre parler de chaos n'est pas plus étonnant que cela, en revanche, il y a un mot qui fait toute la différence.

« Est-ce que vous venez de dire chaos primordial ? »


Pendant une seconde, elle s'offre le luxe d'un rire amusé et même moqueur. Aurait-il laisser ses neurones à Midgard ? Le chaos était une chose, on le voyait chaque jours au travers du quotidien des gens. Mais le chaos primordial était un concept bien plus ardu. Lune n'était de plus, pas d'humeur à se lancer dans un débat philosophique sur la cosmogonie. Mais lui semblait prendre la chose au sérieux, bien trop en réalité. Alors quand ses doigts viennent à nouveau à la rencontre de sa peau, la femme se crispe. Le message n'était pas bien passer, il fallait croire... Mais malgré tout, elle le laisse faire, sentant sa lèvre être tirée par la caresse, son rouge à lèvres venant colorer la pulpe du pouce d'Archibald d'une sombre couleur. Pendant un instant, elle ferme les yeux, se perdant dans cette sensualité et cette tendresse très particulière. Une chose à laquelle elle n'était pas vraiment habituée et qui lui faisait perdre tous ses repères. À croire qu'au Red Lantern, on finissait toujours par y laisser une partie de son âme.

« Arrêtez ça... »

Le supplie t-elle, victime de son invitation insidieuse. Elle le laisse faire, levant ses mains pour saisir la sienne. Lui, elle... Brûler la ville, la mettre à sang... c'était un joli rêve. Mais rien d'autre. Les paupières s'ouvrent lentement, dévoilant à nouveau le blancs de ses yeux entouré d'une rangée de cils longs et recouvert de mascara.

« Admettons que cela soit possible... Vous vous trouvez entouré de plusieurs mafias, de Dieux plus puissants et influents les un que les autres... »
Elle déglutit, abaissant la main d'Archibald. « Comment comptez-vous faire ? Au cas où vous ne l'auriez pas remarquer, vous êtes enfermé dans le corps d'un mortel. Votre enveloppe est faible, Miðgarðsormr... »

Elle inverse à nouveau le jeu et leur position pour joindre son visage au sien. Lune penche la tête sur le côté, laissant le bout de son nez effleurer la joue de son complice.

« Miðgarðsormr... »

Chantonne t-elle encore, cherchant à le repousser lui aussi dans ses retranchements. Ils sont là, presque corps à corps, se repoussant, s'attirant depuis de longues minutes à présent. Perdu dans un jeu de langue de bois, de refus et de propositions indécentes.

« Miðgarð... sormr... » Son front se pose contre sa tempe, elle serre sa main entre ses petites doigts alors que son souffle vient chatouiller la joue d'Archibald. « Je veux quelque chose de concret, serpent... vous l'avez compris vous-même, mon aide à un prix et celui-ci ne sera pas n'importe lequel... Je ne suis pas seule dans cette ville à disposer d'informations, certains négocierons même mieux que moi... Alors pourquoi m'avoir suivit ici, pourquoi m'avoir choisit moi ? Je semble faible à vos yeux,  Miðgarðsormr ? Vous me voyez comme une petite souris blanche que je vous pourrez dévorer si les choses ne tournent pas à votre convenance. » Dans un râle discret, sa bouche s'ouvre et se referme sur le derme légèrement velu  du serpent un peu trop curieux, dans un baiser tout à fait délicat. « Je vais vous dire un de mes plus grands secret... » Un sourire vainqueur se dessine sur ses lèvres qui laisse une large trace de bouche sur la joue de l'ophidien. « Je connais Thor personnellement... Ici, je suis un peu sa fille... Et s'il apprend votre présence ou que vous avez levé ne serait-ce qu'un doigt sur moi... »

Rire mauvais, bien trop pour que ne pas ignorer que la menace et la révélation sont vrais.

« Il vous tuera. Et je n'ai aucun doute sur le fait qu'il le fera avec plaisir, vous arrachant les écailles une à une avant de venir faire une jolie couronne avec vos crochets venimeux pour entourer mes cheveux qu'il adore tant. »
Finalement elle hausse les épaules, lui tapotant le dos de la main. « Vous êtes charmant Miðgarðsormr, mais pas encore assez pour moi. Il va falloir faire mieux que cela, si vous me voulez dans votre camp. »
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wicked game ▬ ((LUNE)) - Mer 23 Oct - 16:06

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Jörmungandr perdait patience. Il n'était pas venu ici pour se voir repoussé ou insulté, et sa constance était mise à rude épreuve. Il n'avait pas enduré des décennies dans la mer d'Ægir pour finir ainsi, dans un bordel aux lumières tamisées, rabroué par des paroles trop crues d'une ancienne prophète au sale caractère et à l'esprit stupéfié. Il serra délicatement ses poings, prenant sur lui sous l'influence de l'humain. Il y avait une limite à ne pas dépasser, et Lune valsait avec elle comme un danseur de tango. Il inspire largement, comme si l'air avalé pouvait apaiser le feu en lui, le myocarde palpitant de rage et de haine pour tout ce qui vivait. « Le chaos primitif, de celui qui fût avant que tout ne soit ordonné. N'allez pas chercher un sens à des paroles qui ne sont que vent » dit-il, se demandant ce qu'elle peut savoir des Obscuri. Il ignore le rire narquois, son agacement flamboyant dans des prunelles trop vertes que celles laiteuses de la jeune femme ne peuvent distinguer. Il voit, tout proche, quelques personnes s'éloigner, mal à l'aise devant le brasier d'épouvante qui embrase Jörmungandr. Il sent la peuplade confuse devant ce qu'il instille, sensations vipérines, terreur de la nuit noire et de la sauvagerie originelle.

Au moins arrive t-il à placer quelques mots, dans le vain espoir de la faire tomber, de déchoir l'ange pas si saint que cela. Leur contact est léger, il ressent la présence féminine, tumulte intéreur alors qu'il aspire à ce qu'elle accepte enfin, las de ce jeu. Hélas, mille fois hélas, Lune s'empêtre dans des phrases qu'elle n'aurait jamais dû dire. Si elle ne fait qu'amorcer une réalité, l'enveloppe charnelle n'étant guère aussi puissante que celles des dieux qu'il veut renverser, Jörmungandr n'apprécie guère qu'on lui rappelle sa faiblesse toute mortelle. Il se hérisse, le faciès plissé en une grimace à présent sinistre et épouvantable. Un léger sifflement glisse sur sa langue, nullement ému par ce prénom qu'elle ravive. Qu'elle aille se faire foutre, gronde l'homme, assentiment de la bête. Elle s'approche, trop près, distraction dangereuse, tactique létale de sa part. Alors que le front féminin est posé, il pourrait venir mordre la jugulaire, la faire taire à jamais, s'abreuver du sang prophétique ; peut-être cela lui donnerait-il des songes divinateurs ; des hallucinations, inutiles et parasites, tout au mieux, songent les deux entités mêlées, dans un dédain souverain. Ils restent de marbre, immobiles, dans cette même chair partagé. Lune a le pas posé sur cette limite tangible, evanescente, et sa prochaine avancée déterminera ce qu'il compte faire d'elle. Un cadavre, prêt à être dévoré, ou quelqu'un à qui il rendra service contre son savoir. Elle est la seule à décider, gronde le serpent intérieurement, le choix est entre ses mains camées. « J'avais pour gibier des proies bien plus titanesques, mais il ne tient qu'à vous de ne pas faire partie de mes prises dont je me suis sustenté. » L'hameçon est là, brillant et tentant. La jeune femme mord délicatement sa peau, et il réfrène un nouveau frisson. Les deux entités ne sont pas sûres de ce qu'elles ressentent, mais le serpent est certainement agacé et enragé par les mots précédents. Faible résonne encore sous son crâne de bête têtue. Il ferme les yeux, pour les rouvrir soudainement. Leur éclat n'annonce rien de bon, alors qu'il entend le prénom honni, haï, exécré. Thor. Le rire est déplacé, alors que le serpent redresse son torse. Il y a dans ses mouvements la lenteur fatale du serpent destructeur. Il se tend vers elle et lui attrape le bras et la hanche afin de la soulever ; penchée comme elle l'était près de lui, il n'a aucun mal à la faire sienne. Il la plaque contre un mur, presque rudement ; jeux érotiques et ébats fougueux, voilà la mascarade qu'il veut, alors qu'il tient un poignet, l'autre main posée au niveau du sein, au niveau du coeur. « Je retire le compliment que j'ai pu vous faire. Votre langue est aussi inutile que volage. Vous auriez mieux fait de vous taire. Je déteste que l'on me menace, voyez-vous. Thor est donc ici, c'est tout à fait parfait. Ce qui est encore plus amusant, c'est que vous croyez que je vais vous laisser vivre. Peu connaissent ma présence, et il serait dommage de vous laisser ce joli gosier pour que vous puissiez bavarder. Eloquente pipelette que voilà. » Sa poigne se serre autour du poignet, prêt à le briser. Sa haute carrure, sa force, il la doit à ce corps humain, tout en muscle et en nerfs. « Ce petit jeu a assez duré. Vous soufflez le chaud et le froid, menacez puis réclamez ensuite. Cessez. Je suis prêt à vous broyer les os, ou à vous arracher le coeur. Je n'ai plus ma force d'antan, sous ma forme ophidienne, alors cela risque d'être encore plus douloureux. Mes crocs risquent de ne pas entourer vos cheveux, mais plutôt votre gorge. Ma salive létale viendra dissoudre votre jolie peau blafarde. Et dire que je venais en ami. Jouer avec le feu, jouer avec les dieux et les monstres amène à des sentences irrévocables, Lune. » Il inspire encore. Il est à deux doigts de la tuer, de la détruire, mais Archibald, dans un dernier sursaut, veut lui laisser une chance. La mine de savoir qu'elle représente vaut bien quelques secondes encore. Ils sont collés l'un à l'autre, dans une étreinte brutale, violente et effrenée. « Et comme je veux me montrer sympathique jusqu'au bout, je vous laisse une seconde pour me convaincre de ne pas vous calciner toute entière. » Il chuchote, presque amoureusement.

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wicked game ▬ ((LUNE)) - Mer 23 Oct - 16:47

Elle avait cherché la limite en sachant pertinemment que faire usage de Thor le priverait de toute patience. Et cela ne rate pas, le monstre se lève brutalement, disposé à faire abattre son courroux. Lune n'a pas le temps de reculer, de le sentir venir qu'elle se retrouve soulevé comme un brin de paille pour se faire coller au mur le plus proche. La vive douleur dans son bras lui arrache un gémissement de douleur alors que sa main libre s'agrippe au poignet de l'animal qui lui maintient la poitrine. Il allait ruiner son beau corsage, le saligaud.

« Des menaces, hein... ? » siffle t-elle, le souffle coupé. « Et bien sûr, avant de me coller au mur, vous ne vous êtes pas dit que c'était un piège de ma part ? »

Quelle déception, vraiment. Si Lune avait encore eu des yeux en état de fonctionner, elle l'aurait fixer, aurait soutenu ses prunelles jusqu'à ce qu'il se noie dans ses propres péchés. Mais il n'y avait plus rien, juste un vide persistant qui lui imposait une totale noirceur en guise de décor. Elle remue, tentant de se défaire de la poigne de son comparse mais rien à faire,le colosse est trop solidement ancré dans sa colère et ne compte pas la laisser filer si facile. Sauf peut-être les pieds devant.

« Calmez-vous. » Ordonne t-elle plus doucement, tâchant de ramener le monstre à la raison. Il resserre sa poigne, elle s'attend presque à sentir ses os couiner avant de céder. « Vous attendez des informations de moi... mais n'attendez pas que je vous les donnes sans vérifier votre fiabilité. Je sais très bien que Thor est votre point faible. Tout le monde le sait, même un enfant de douze ans dès l'instant où il sait tenir une manette de jeu vidéo entre ses doigts. »

C'était le genre d'information que la pop culture actuelle laissait filtré aisément. Pas besoin d'avoir lut l'Edda, comme elle l'avait fait.

« Vous allez devoir apprendre à vous maîtriser, Miðgarðsormr … Votre réussite dépendra aussi de votre discrétion. Commencez pas ne pas vous laisser abuser par quelques paroles insidieuses, voilà mon premier conseil. »


Il est tellement proche d'elle, à la fois violent et sensuel. Quelle foutue torture. Lune bascule la tête en arrière, calant l'arrière de son crâne aux boucles pâles contre le mur. Sa main remonte le long du bras du monstre, elle presse son épaule dans un geste qui se veut réconfortant, qu'il retrouve la paix en lui. Qu'il évite de la tuer, surtout.

« Arcadia est un vrai nid de guêpes et le mot est faible... je n'ai trouvé pour seul moyen de fuite et de protection, que de me crever les yeux. Mais cela a aussi nourrit un besoin de vengeance que je n'ai jamais sût atténuer avec le temps... Je vois que c'est un mal que vous ne connaissez que trop bien... »

La femme inspire, déglutit. Respirer lui demande une énergie monstrueuse. L'angoisse la prend au tripes, lui noue les entrailles. Elle n'a pas peur de la douleur, pas peur de mourir, c'est une chose à laquelle est s'est résigné depuis longtemps déjà et Archibald vient sans doute de le comprendre. C'est son corps à lui, tout entier, contre le sien, qui la terrorise. Elle dodeline de la tête, plus de sourire aux lèvres, plus le moindre rire dans la gorge. Juste des larmes aux coins des yeux.

« Regardez la pipe. » souffle t-elle. « Vous n'avez rien remarqué, sur sa forme... ? »

Un souffle bref lui échappe alors que l'objet sur le guéridon est taillé grossièrement dans la forme d'un serpent. Le détails pouvait paraître risible mais en réalité, il ne l'était point. La justice était souvent représenté comme une femme aux yeux bandés, aveugle, brandissant une balance, un glaive et à ses pieds, un serpent enroulé.

« En abandonnant mon pouvoir, j'ai abandonner la justice pour échouer dans les bras froid de la vengeance. J'ai jeté la balance au fond d'un fleuve, enterrer mon épée avec mes yeux. Je n'ai gardé que le serpent, car seule sa langue et son esprit retord et perfide, son intelligence, m'ont été utile pour rester en vie. La bête, dans sa représentation, est devenu mon dernier réconfort. » Ses doigts serrent un peu plus l'épaule du colosse dans un geste fébrile et désespéré. « Vous savez ce que m'a appris la vie à Arcadia ? Ne rien jamais rien attendre de personne pour éviter les déceptions. Vous pouvez me rendre la vue ? Vous pouvez me rendre ma mère ? non. Alors je vous le dis, Miðgarðsormr , je n'attends rien de vous... Parce que vous n'avez rien à m'offrir. Pas même le réconfort des mots ou celui de vos bras. »

Dans un sanglot silencieux, la voix de la prophétesse meurt avec ses aveux.
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wicked game ▬ ((LUNE)) - Mer 23 Oct - 20:15

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Un piège. Oserait-elle dire qu'elle l'a manipulé ? L'orgueil blessé, l'égo égratigné, fêlure dans l'arrogance bestiale. Néanmoins, la serpent se reprend - peu importe, car si elle a tiré les fils de ce piège, il pourrait bien détruire le collet dans lequel il a foncé, acharné. Il reste une cellule de chair, contenant les vagues essais de Lune de se débattre. Quand elle lui donne l'ordre de se calmer, il a un rire bas, ronflant, animal. A qui essaie t-elle de faire croire qu'elle a le contrôle de la situation ? Lui, ou elle ? Il secoue doucement la tête, désabusé. Les explications qu'elle donne, les faits ne sont guère un baume pour sa fierté. Ses conseils résonnent comme des sons de cloche. Se maîtriser ? Il est toujours hérissé, comme un gigantesque félin, ou un saurien titanesque. Il a été floué dès sa tendre enfance, comme sa soeur et son frère, parce qu'ils étaient. « Je sais être discret quand cela s'avère nécessaire. Je m'arrange toujours pour ne pas laisser de traces. » La menace est absente, si elle est décidée à énoncer des faits, lui aussi peut s'imiscer dans ce jeu là.

La sensation sur son épaule est comme une pîqure d'insecte, indécise, et la conscience du serpent papillonne vers elle pour l'oublier aussitôt. « A quel jeu jouez-vous, alors ? Votre vengeance vous est servie sur un plateau, vous ne devriez pas repousser l'émissaire » riposte t-il, ne voulant pas lâcher de sitôt sa colère, qui pourtant s'effiloche à l'idée qu'il puisse enfin puiser dans les connaissances de la jeune femme. « Un serpent. Délicatement reproduit. » Il lui jette un coup d'oeil brûlant, comme si ses rétines pouvaient calciner l'objet de son attention ; peut-être a t-il évité un détail ? Mais c'est tout autre chose. La petite histoire contée le laisse froid, aucune empathie ni compassion. Le serpent n'a jamais ressenti ce genre de choses, hormis peut-être pour sa famille, Hel et Fenrir. Comment aurait-il pu ? Il y avait bien eu l'Océan, mais c'était une autre histoire. Une longue, ancienne, triste et amère histoire. Ses muscles se raidissent sous la pression des doigts féminins, sans qu'il ne fase pourtant un mouvement, carapace humaine tenant toujours la jeune femme en son pouvoir. Les larmes qui roulent, le sanglot qui déchire l'âme ; il observe muettement Lune, les sourcils haussés. Puis, enfin, il soupire longuement, souffle d'une forge ancestrale dans le poitrail. « Si je ne puis vous rendre ce que vous avez perdu, je peux vous offrir d'autres choses plus aisées. » Il se penche et cueille une larme qu'il engloutit, perle salée sur sa langue pointue. « La vengeance. Je peux déjà vous offrir l'opportunité de représailles. Je peux être vos yeux, si vous le désirez tant, et vous livrer la ville en plein brasier. » Il songe un instant à ce qui a été dit, puis ses bras, de prison, se changent en étreinte douce ; il attrape les hanches, en la tenant contre lui, la brutalité quelque peu effacée. « Je peux mettre à votre autel tout le réconfort que vous voudrez. » Il hésite, puis baise les paupières ; il s'en voudrait de l'empoisonner de sa salive. Mais si elle recherche la proximité, le serpent la lui offrira. Peu importe - tant qu'il dispose des informations désirées. En premier lieu, il a apprit la présence de Thor, et le lien direct qu'il possède avec Lune. Un fil à faire jouer dans le réseau arachnéen d'Arcadia. Beaucoup d'autres viendront encore, dans l'écheveau du sein du reptile. Il n'a qu'à faire parler la belle, et tout se passera bien - pour elle.

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wicked game ▬ ((LUNE)) - Mer 23 Oct - 21:13

Ce n'était pas tant un jeu, plus une réelle méfiance. Cela faisait longtemps que Lune ne faisait plus confiance à personne. Enfin si, à une maigre poignée de personnes, comme tout à chacun mais il lui était impossible de s'abandonner en faisant comme si elle ignorait combien il était facile pour les gens de faire des atrocités et surtout, de lui tourner le dos. Elle se refuse à répondre au serpent, piqué non pas dans son ego, mais dans son cœur envahit par les ronces formées par les souvenirs douloureux. Qu'il ne le prenne pas personnellement, son désespoir était la dernière chose qui la rendait encore un tant soi peu humaine. Lui, était arrivée comme un cheveux dans la soupe, lui promettant vengeance et flammes destructrices. C'était bien trop beau pour être vrai, mais Lune ne pouvait lui en vouloir de ne pas le comprendre. Lui-même, n'avait rien d'un humain.

Alors qu'il se décide enfin à retirer son poids de son corps et de libérer son bras, la jeune femme ferme les yeux, inspirant longuement. Si mourir ne lui faisait pas peur, l'idée de pouvoir sortir vivante d'ici lui plaisait particulièrement. Mais Archibald n'en avait toujours pas fini avec ses promesse. Oui, c'était une vengeance offert sur un plateau d'argent et alors que sa langue glisse sur sa joue pâle, savourant ses larmes comme l'oupyr se serait repu du sang. Immobile, l'aveugle se laisse faire, ne cherchant plus à le repousser. Qu'elle essaye, il reviendrait toujours contre elle. Sur elle. Il était trop fort physiquement. Elle n'échapperait pas à ses étreintes. Mais en avait-elle seulement envie ? Alcool, drogue, maelstrom de sentiments... ces trois là ne faisais jamais bon ménage, surtout dans une situation si tendu. C'est dans ce genre de moment, que l'on faisait les pires bêtises, n'est-ce pas ? Comme écouter les sifflements du serpent à son oreille pendant qu'il passe ses bras autour de vos hanches, vous serre contre lui. La chaleur se répand entre les corps, il embrasse ses paupières qui se ferment à nouveau. Lune ne pleurs plus mais ses cils humides offrent largement à Archibald de quoi s'abreuver. Autant par les larmes, que par la misère de sa proie.

« Et ensuite... ? »

Il serait ses yeux oui. Mais il n'offrait pas la vengeance. Il profitait juste du cœur gangrené de Lune pour assouvir ses propres dessins. Elle le savait parfaitement et cela rendait la chose plus douloureuse encore.

« Qu'adviendra t-il de moi, quand vous aurez obtenu ce que vous voulez ? »

Alors que le visage du serpent tentateur est tout contre le sien, la pâle demoiselle lève les mains, le saisissant d'un geste doux. Ses doigts fouillent sa barbe, les mèches de cheveux qui se balancent, elle caresse, redessine les traits taillés au burin de son visage. Un bel homme, à n'en pas douter. Elle avait besoin de savoir à quoi il ressemblait. Du moins, son enveloppe mortel. Ses mains lui semblaient minuscules sur le visage du colosse. C'était le cas en réalité.

« Vous partirez, vous me laisserais à ma solitude, je serais sans bute. »

Car là était tout le danger de ses désirs. Lune voulait voir Arcadia s'effondrer, mais ensuite ? Son rêve devenu réalité, il ne lui resterait plus rien. Se reconstruire n'était pas une option, elle n'en avait pas été capable jusqu'à ce jour et elle savait qu'elle ne le pourrait pas. Pas enfermé dans cette prison qu'était la solitude. Parce qu'elle n'avait rien, elle n'avait personne. Et le peu qu'elle avait encore à ses côtés, périrait dans cette bataille démentielle.

« Vous n'êtes rien de plus qu'un mirage, Miðgarðsormr... » Un sourire triste étire ses lèvres alors qu'elle vient saisir entre ses doigts une mèche de cheveux sombres de la bête, la repoussant sur le coté. « Oh, vous êtes un magnifique mirage, un songe comme aucun humain ne peut vraiment rêver d'en voir dans sa vie... Mais un songe n'est rien d'autre qu'une farce éphémère. »

Sa petite main caresse sa pommette, effleurant du bout des doigts, le piquant de sa barbe alors que la tristesse envahit tout son faciès malgré son sourire qui s'éternise. Son océan devait lui manquer, sa vie ici chez les mortels devait être un enfer dont il se passerait bien. Lune ne put s'empêcher de l'imaginer, là-bas dans les eaux sombres et profondes de Midgard, ses écailles brillant dans l'écume. Elle n'avait pas eu plus belle image en tête depuis une décennie. Alors que son regard se perd dans le vide, oubliant l'humain qui lui fait face, elle sourit un peu plus, toutes ses pensées tournées vers le titanesque serpent-monde qui nageait dans un univers loin de la terre des mortels, l'opium rendait les images plus réelles encore, sensationnelles. Dans un élan de compassion que lui n'avait pas, elle vient passer ses bras autour de ses épaules, le serrant contre elle dans une étreinte douce mais sincère, soufflant à son oreille.

« Votre place n'est pas ici Miðgarðsormr. C'est injuste pour vous... »

C'était affligeant, comme voir un tigre en cage. Voilà l'un des plus grand mystère qu'Arcadia cachait... Comment et pourquoi ces dieux et ces monstres avaient fini ici ? La jeune femme recule le visage, comme pour l'observer. Elle se met à rire, les larmes aux yeux et souffle à son visage.

« Vous savez quoi ? Vous avez passer des milliers de vies humaines dans une mer qu'aucun Homme ne peut imaginer... Et moi je n'ai même jamais vu l'océan de ma vie. Je ne sais même pas nager. » On ne lui avait pas appris et à présent, elle ne saurait même pas dans quelle direction aller, même dans une piscine. « Il y a tant de chose que je rêve de faire Miðgarðsormr.. Nager, courir, voir le monde, embrasser un homme... peut-être même, faire l'amour, pourquoi pas, ce n'est pas si fou après tout... » Nouveau rire triste, elle chasse une larme de sa joue d'une main, l'autre bras autour de son cou, Elle reste suspendu à lui. « Vous voyez, comme je suis pitoyable... ? Rien ne pourrait changer cela. Alors quel réconfort avez-vous à m'offrir pour me faire oublier le saccage de toute une vie ? »
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wicked game ▬ ((LUNE)) - Mer 23 Oct - 22:06

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Elle semble avoir abdiqué, l'étrange créature pâle. Abandonnée entre ses bras, elle laisse couler la tristesse de ses yeux morts. Il observe, s'abreuve comme à une source de ces minuscules goutelettes, presque avec tendresse. Une douceur qui n'est que façade, pour un être aussi gargantuesque et solitaire que Jörmunagandr, trop hargneux pour faire réellement confiance, trop souvent trahi, délaissé, rejeté pour avoir le malheur d'exister. Comment aurait-il pu compatir avec sincérité ? Comment aurait-il pu verser des larmes sur d'autres, quand ses yeux étaient secs d'avoir été trop battus par les vagues ? Elles étaient ses larmes, ces lames marines d'un bleu si profond. Elles avaient attisé la fureur en le myocarde reptilien. Il n'oubliait pas, non, et les réminiscences qui émergeaient ne faisaient que lui donner raison en son coeur. La logique et la pertinence des questions, des remarques le laissent un instant pensif. Que répondre à ce genre de doutes, dont le bien fondé n'était plus à prouver ? Les monstres prenaient sans jamais rien offrir en retour ; les bêtes, les fauves tuaient, mutilaient, arrachaient, détruisaient. « Tout sera possible quand le chaos aura submergé le monde. Désordre et bouleversement ne sont que les prémices d'une nouvelle aube. Ce qu'il adviendra de votre personne ne tient qu'à vous, et au camp que vous rejoindrez. » La colère s'est effacée, mise en second plan face à la ruse et à cohérence. Sa mission avant tout - quand bien même son agacement continue de brasiller, aux mots qui résonnent encore contre l'égo fissuré.

Un mirage. Le mot est poétique, un rien mélancolique. Il se laisse toucher, caresser, silencieux, attendant la suite avec une patience cyclopéenne. Il cligne des yeux, au toucher délicat. Qu'elle découvre ses traits si elle le désire, il se laisse faire avec une volupté manifeste. Il se souvenait de la caresse océanique sur ses écailles, la tiédeur liquide. Mémoire d'outre-monde, qui ressurgit avec une tendresse infinie. Il inspire doucement, pour laisser passer l'émotion et ne pas être submergé par ces flots presque littéraux. L'étreinte l'aide à s'arracher aux vieilles ombres, et il lui rend l'enlacement désiré. Le serpent remue intérieurement aux mots qui sont doux à ses oreilles. Lune se dévoile, révèle ses propres secrets, sans qu'il sache si la drogue ou l'abattement en sont l'origine. Après la jaretelle, il n'est guère surpris qu'elle divulgue une telle partie d'elle-même. Pour une jeune femme qui n'aimait guère le contact, moins d'une heure avant, prête à repousser sa main, elle se retrouvait pendue à son cou. Etrange créature. « La mer est fabuleuse. » Il murmure ces mots comme une prière à un autre. « Rien ne vous est virtuellement impossible. Mais désireriez-vous toujours voir le monde quand il ne sera que cendres et fournaises, quand la mer sera de sang et la nuit peuplée de cauchemars ? Parce qu'en ce monde là, quand régnera la discorde et le chaos parmi les hommes, les dieux, les créatures, tout sera possible. » Visions dantesques d'une fin du monde qui n'est rien qu'un renouveau, un recommencement - lui qui symbolisait l'éternité, dans sa position d'orobouros, il saisissait l'ironie délectable des choses. « Tout le réconfort que vous désirerez, je me réitère. » Il reste près d'elle, souriant calmement. Toute rage s'est évanouie devant la faiblesse évidente de la mortelle, devant le flanc offert, les souvenirs déterrés. « Je ne puis guère résoudre votre convoitise d'un baiser masculin, ma salive étant acide, létale à forte dose, aussi fatale que lancinante. » Il soupire intérieurement ; Lune semble éperdue, et il semblerait bien qu'elle souhaite de plus passionnantes étreintes. Carnation qui se veut désirée, qui se veut honorée, baisée, adorée le temps d'un accouplement consolateur. Il n'a rien contre - le désir du serpent va au-delà de la chair, au-delà du corps. Il veut tout goûter, tout toucher, tout empoisonner de son contact terrifiant et imposant. « Acceptez-vous donc ma requête ? Trouvons-nous un accord ? Vous serez mon puits de science, ma petite langue volubile, à la conscience dissonnante, et j'effectuerai votre vengeance, je mettrai la ville à feu, et », il glisse une main sur le corps, caresse délicatement, du bout des doigts, tentateur et charmeur, « je vous offrirai l'union que vous convoitez. Non pas un homme, mais un monstre. » L'humain conscience de cette prostitution du corps, de ce déballage de chair, mais ce n'est qu'un maigre prix. La faim les dévore, monstre et mortel, de sang, de violence, de terreur. « Ou si vous préférez autrui, je trouverai quelqu'un à votre goût, pour vous faire toucher du doigt l'étiolement virginal. » Nouveau sourire. Quel lieu, autre que le Red Lantern, aurait pu être le témoin de tels agissements, de tels plans fomentés ? La conscience reptilienne s'étire, grand comme le monde, affamé comme la nuit et les chimères qu'elle dissimule.

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wicked game ▬ ((LUNE)) - Mer 23 Oct - 22:58

« Mes nuits sont déjà peuplées de cauchemars. Quand le chaos viendra, il fauchera dieux et hommes. Et mon destin sera égal au leur, je le crains. Votre chaos n'aura pas plus de compassion à mon égard, que vous n'en avez pour moi. »

Murmure-t-elle d'une voix douce. Fatale réalité, elle n'est qu'un grain de poussière dans l'immensité du néant. Lune ne se méprend pas, elle sait qu'elle n'a pas plus d'utilité en ce monde que dans un autre. Le futur, bien trop trouble, bien trop sombre, n'offre aucun réconfort. Elle crèvera ici, comme tous les autres. C'est peut-être, finalement ce qu'elle mérite après tout. Lune ne sait plus que blesser, se renfermer, n'accorde sa confiance à personne. Tout sera possible... ? Sera-t-il alors possible de la changer elle, si on la laissait vivre ? Vivre, pour voir quoi . La désolation ? Un nouveau départ ? E si par chance on lui accordait de rester dans les jupons d'un chaos primordial, puissant et sans limite, aurait-elle le plaisir de voir le monde changer pour réellement devenir meilleur et ce, avant que sa vie de mortelle ne prenne fin ? Elle refuse d'y croire.

« Vous êtes attachant Miðgarðsormr, je dois au moins vous accorder cela. »

La façon dont il s’évertue à promettre, encore et encore, toujours plus. Alors quand il décrit l'effet qu'aurait un baiser, la jeune femme secoue doucement la tête. Pouvait-elle seulement se laisser corrompre avec si peu ? Un pâle sourire lui vient à nouveau alors que ses yeux blancs se voilent, lentement.

« Quelle belle façon ce serait de mourir... »

Un sourire rêveur, elle penche la tête sur le côté. Ce serait le juste retour des choses que de mourir entre les crocs du serpent. Lune ne se laisse pas endormir pour autant, elle garde précieusement dans un recoin de son esprit, chaque mot, chaque aveu que le serpent lui offre et sait qu'il en fait de même de son côté. Quand il la touche, promettant l'étreinte farouche du monstre et non pas celui de l'homme, l'ancienne prophétesse à la sensation que le monde se dérobe sous ses pieds.

« Ne promettez jamais ce genre de chose. Jamais. » Sa bouche se tord de tristesse. « Je préfère de loin un monstre qu'un homme... Mais ce que je veux avant tout, c'est un être capable de me comprendre et de m'accepter avec ma noirceur. » Qui ne rêvait pas rencontrer un jour sa moitié. Sa vrai moitié. « Je ne suis pas femme à simplement écarter les jambes en attendant de voir une ville brûler. Ma dernière parcelle de lumière, je la donnerais quand je me sentirais prête et à qui le méritera. Vous, peut-être ? Oh, Miðgarðsormr... Vous n'êtes même pas capable de comprendre ce que cela représente. Je doute même que vous ayez jamais aimer de la sorte. Moi non plus, cela dit... Et je mourrais sans doute avant que cela n'arrive. »

Finalement la jeune femme s'échappe lentement de ses bras, effleurant le costume porté par la Bête avec élégance. Elle lui sourit de nouveau, un brin maternel, complice avant tout.

« Je ne peux répondre à votre requête pour le moment. N'en prenez pas ombrage... On ne décide pas sur un coup de tête de réduire un monde à néant, même si l'envie s'en fait sentir. Il y a encore des choses auquel je tiens ici-bas, et des gens aussi... des gens comme moi, des gens comme vous. »
Elle prend ses mains, les caressant de ses pouces, peau contre peau dans une douce caresse. « Accordez-moi encore du temps, je vous promet d'y réfléchir sérieusement. Mais pour l'heure, il me faut encore accepter vos révélations et me faire à l'idée de votre présence à Arcadia. Le chaos peut bien attendre un peu... Le monde ne va pas s'enfuir sans lui. »

Lune se détourne de lui, s'approchant du fauteuil. Elle saisit le manteau sur son dossier et 'un mouvement agile, vient le mettre sur ses épaules. S'en suit le ramassage de son sac à main dans lequel elle fourre sa pipe avant de le refermer. Un soupir. Elle aurait voulu lui sourire une dernière fois, mais à présent, la fatigue et l'inquiétude la terrassait. Lentement elle referme son manteau, saisit sa canne télescopique qu'elle étend d'un simple geste et se tourne vers le serpent.

« N'oubliez pas mon cadeau, il serait dommage de partir sans... »

Mais finalement, pour la première fois depuis treize ans, Lune vient à sourire, réellement. C'est comme une lueur d'espoir, elle irradie, la rendait plus pâle et lumineuse encore. La prophétesse baisse la tête, amusé avant de se mettre en marche, passant près d'Archibald, effleurant sa main du bout de ses doigts et murmure.

« Bonne fin de soirée, Miðgarðsormr. Puisse vos nuits êtres moins sombres que les miennes. »


Et sans un mot de plus, la jeune femme s'esquive hors du Red Lantern, abandonnant le monstre à sa solitude et avec pour seule information, mais pas des moindres, que son pire ennemi est là quelque part.
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wicked game ▬ ((LUNE)) - Ven 25 Oct - 13:44

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Quoi qu'il puisse en dire, Lune était réaliste, en un sens. Le chaos apportait son lot de morts et de destruction. Pourtant, le serpent savait que la fin de tout pouvait être une renaissance. Une différence. Un croisement des destins. Il secoue la tête au compliment erroné - attachant, non. Il n'était pas de ceux qui créaient autour de lui une aura bienveillante et solaire, il n'était pas quelqu'un à qui on s'attachait, car sa simple présence mettait mal à l'aise, voire terrifiait. Il n'était pas Baldr pour qu'on l'aime ainsi. La phrase en suspens de Lune l'interpelle une seconde. « Il n'y a pas de belle façon de mourir. » La mort n'est jamais douce. Elle prend, enlève, arrache ; toujours douloureuse, toujours avide. Le serpent écoute, calmement ; la comprendre ? Il ne sait s'il pourra jamais appréhender totalement l'humanité, malgré la part qu'il y a, à présent. Quant à l'accepter, le serpent n'est guère sélectif : il y a ceux qu'il compte détruire, et le reste, ceux qui ont son respect ou son indifférence. Il ne sait encore dans quelle catégorie classer Lune. « Vous avez tord. Mais je ne sais effectivement pas ce que représente un tel don de soi. Le corps n'est qu'appétit, en ce qui me concerne. » Mais il a aimé, autrefois, comme seul un enfant délaissé aurait pu le faire. La main qui l'a nourri, au lieu de l'abandonner au triste sort qu'Odin avait tenté de mettre en place, pour lui. Mourir, dans la noirceur de la mer, au fond des océans, sans lumière, sans compagnie, esseulé, affamé. Et pourtant, la houle salée s'était révélé nourricière, paternelle. Douce. Tendre. Les souvenirs refluent, presque douloureux par leur puissance.

Lune le sort de ses réminiscences, et il sent une pointe de gratitude. Le serpent, nostalgique, est presque en colère contre lui-même. Contre cette faiblesse au goût salé, ancrée tout au fond de son myocarde ancestral. « Vous apprendrez vite à vous passer d'autrui. » Oh, comme les mots voudraient dire vrai. Être seul, et se suffir à soi-même. Ne pas avoir besoin de la présence, du bavardage inutile des autres mortels. « Très bien. » Il concède le temps, offrande rejetée. Qu'elle en sache au moins autant l'aidera à prendre sa décision. Il l'espère - pour elle. Il n'a pas oublié sa promesse de la détruire, et il n'acceptera pas de trahison. La voilà qui s'éloigne, se prépare, alors le serpent récite une dernière phrase. Supplique ou ordre, difficile de le dire. « Ne parlez pas de moi à Thor. » Son vieil ennemi, présent en cette ville, voilà qui lui donnait matière à réfléchir. Le serpent a un petit rire devant Lune ; sa jaretelle, offerte. Non, il ne l'oubliera pas, aussi futile que soit ce sacrifice de dentelle. Le sourire soudain est comme une lune sortant des nuages. Il lui trouve une beauté presque évanescente. Il la regarde s'éloigner, l'esprit tourmenté de questions et d'incertitudes. Les yeux se posent sur les corps offerts, entrelacs de chair tentatrice. Il est prêt à partir Jörmungandr, épuisé de toute cette excitation qui galope dans ses veines, jusqu'à ce que ses yeux captent une lueur.
Bleue.
Les narines s'évasent. L'impulsion un brin retombée renaît des cendres du monstre. Thor ? Non, non, Lune n'aurait pas été ainsi s'il s'était agi de Thor. Qui, gronde tout son être, alors qu'il observe le géant blond, éphèbe moderne aux allures séductrices. Les prunelles vertes englobent la beauté sauvage, auréolée d'un céruléen qui fait remonter des souvenirs du fin fond de sa mémoire reptilienne. Un espoir, aussi clair qu'étonnant, s'enracine comme une ronce. Lui ? Non, non, il ne veut pas du salé de la mer ou des larmes. Mais il est bien décidé à lui faire face. Les émotions qui crépitent, ouragan interne qui le fait se lever, fauve et discret. Il se dit que peut-être, il y a bel et bien un destin. Et qu'il se joue de lui.

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