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Stand up and fight

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Stand up and fight - Lun 11 Nov - 20:53

Stand up and fight

Stand up and see the skies alight ! Fight for a better day !



Le sang coula entre mes doigts. Je regardai ma main, devenue complètement écarlate et poisseuse. Mes vêtements aussi l'étaient. Merde j'en avais même dans la bouche qui s'accumulait si vite que je devais cracher tous les cinq mètres. Ou alors c'était moi qui était trop lent... J'avais du mal à marcher, chaque pression sur ma jambe gauche provoquant une vague de douleur dans l'ensemble de mon flanc, de l'épaule jusqu'au pied. Mais je tenais bon. Je devais. Encore un effort, et je pourrais me reposer. J'apercevais déjà les panneaux lumineux de l'hôpital clignoter non loin.

Comment je m'en étais retrouvé là déjà ? Ah oui. Le centre. Un type avait voulu en découdre avec un autre, je n'avais pas tous les détails. Je m'étais interposé. J'avais réussi à le sortir manu militari de là, mais, à peine dehors, il avait sorti un couteau et m'avait planté à trois reprises. Une dans la jambe et deux dans le ventre. Par chance, il n'avait rien touché de vital, principalement de la viande. Quoi que... si je crachai du sang, c'était peut-être parce qu'il avait eu les tripes. Mais par les dieux qu'est-ce que ça faisait mal ! Mes blessures les plus récentes remontaient encore à mon temps dans l'armée, et mon corps n'était plus habitué. Ça et la marche que j'avais dû faire depuis le quartier industriel, ça n'avait pas dû arranger la chose. Mais je pouvais pas vraiment me payer les services d'une ambulance. Pas avec mes récentes dépenses. Alors j'avais marché. Ou plutôt je m'étais traîné jusque là.

Alors que j'approchai des portes, je sentis mes forces s'évanouir, fondre comme neige au soleil. Mes jambes se dérobèrent sous mon poids, et je n'eus que le temps de demander de l'aide avant de me retrouver au sol. L'impact me fit tout de même lâcher un cri de douleur. Enfin cri... plutôt un mélange entre un grognement et un gémissement. Putain... c'était pas du tout comme ça que j'avais prévu de venir visiter le boulot de Lune... Pas du tout.

Ma vue était trouble. J'entendais mal. Mais pourtant, j'aurais juré apercevoir des silhouettes s'agiter non loin...

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Stand up and fight - Mer 13 Nov - 21:39



STAND UP AND FIGHT
Lorsqu'on est médecin urgentiste comme moi, je pense qu'on peut dire qu'il n'y a plus forcément grand chose qui nous fait monter notre tension, encore plus lorsqu'on est en poste dans un hôpital où il n'est pas rare de retrouver des victimes de mafia. Par contre, c'est vrai que ce n'est pas habituel de voir des personnes s'évanouir en pissant méchamment de sang devant le service admission des urgences. Malheureusement, même si c'est assez rare, cela peut arriver.

Si mes gestes sont secs et précis sous la force de l'habitude (mais aussi d'un pouvoir dont j'ignore tout), je ne peux m'empêcher de me faire la réflexion que, s'il devait s'en sortir, il pourrait aisément aller jouer à la loterie. Sérieusement, je crois qu'il serait plus compliqué de faire un endroit plus "approprié" pour avoir un pépin de santé.

-INFIRMIERS ! On a une urgence !

Alors que je commence à ausculter le patient, je me rends compte avec une forme de soulagement que, contrairement à ce que j'avais pu pensé, il n'a pas perdu conscience.

-Monsieur ? Si vous êtes conscient, pouvez-vous serrer ma main ?

S'il pouvait parler, ce serait encore mieux. En revanche, je ne sais pas s'il serait capable de me décrire plus précisément ce qui a pu lui arriver. Si tant est, bien sûr, qu'il accepte de parler. De toutes façons, moi, je ne suis pas policier mais médecin. C'est pas mon job de faire les interrogatoires, il y a d'autres personnes largement mieux placées pour le faire.

Puis, je lui annonce :

-Monsieur, je vais devoir enlever vos vêtements pour mieux vous examiner.

Si j'essaye dans la mesure du possible d'agir à chaque fois dans le respect du patient, je reconnais que cette fois-ci, j'ai aussi une arrière pensée. En effet, si le patient venait à protester et à faire des gestes brusques, je doute d'avoir la carrure nécessaire pour m'y opposer. Evitons les gestes brusques inutiles.
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Stand up and fight - Jeu 14 Nov - 8:56

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Stand up and see the skies alight ! Fight for a better day !



Des gens se penchèrent au-dessus de moi. J'entendis une voix, celle d'une femme je crois, parler. Elle disait des trucs (évidemment, quand on parle...). Elle prit ma main et me demanda de la serrer. J'essayai de baragouiner quelque chose, mais tout ce qui sortit de ma bouche ne fut que quelques glaviots sanglants. Alors je me contentai de la serrer le plus fort possible. Autrement dit, à peine. Mais c'était déjà ça.

J'espérai que ça l'avait rassuré. Parce que de mon côté, c'était pas le cas. Rassuré, je ne l'étais pas. Je ne voulais pas mourir comme ça. J'étais prêt à mourir, depuis longtemps, pour de nombreuses raisons. Mourir au combat, défendant mes idéaux. Mourir pour quelqu'un que j'appréciais. Mourir en protégeant les autres. Mais ça... Mourir à cause d'un putain de bourré qui m'a planté dans une ruelle, c'était vraiment la merde. Et puis, ça ne prouverait même pas à Lune qu'elle avait raison quant à ma mort en martyr... Nan, j'pouvais définitivement pas m'en aller comme ça.

Mon ange gardien m'annonça qu'elle allait me déshabiller. Dans un autre contexte, j'aurais vraiment apprécié et j'aurais même probablement fait une ou deux vannes à ce sujet. Mais là, j'étais pas vraiment en mesure de m'exprimer. Enfin si. Je parvins à hocher la tête, les yeux dans le vague, pour approuver mon strip-tease version SAW. Je réussis même à prononcer quelques mots, entre deux glaires rouges.

Trois... couteaux... Je crachai une nouvelle gerbe de sang. Tripes...

Espérons que ça lui soit d'une quelconque utilité. J'essayai par la suite de me concentrer sur ma respiration. Je voulais l'aider, je voulais tout faire pour qu'elle puisse me réparer et me remettre sur pied dans les meilleures conditions. Mais je ne savais pas quoi faire. Je jetai un regard vers elle, distinguant un peu plus ses cheveux d'or et son visage fin. En un éclair, l'espace d'un bref instant, le dieu en moi sembla se souvenir de quelque chose et lâcha.

Sif ?...

Mes yeux se révulsèrent et m’entraînèrent dans les ténèbres.



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Stand up and fight - Sam 23 Nov - 10:52



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Plusieurs heures plus tard...

Je dois avouer que je ne suis pas mécontente que ma garde soit bientôt terminée. Malheureusement, il y a eu énormément de monde qui voulait des soins. Bon, c'est sûr que c'était beaucoup plus bénin que celui qui est tombé dans l'entrée des admissions en pissant quasiment littéralement de sang mais cela reste tout de même triste qu'on ait à ce point besoin de mes compétences. Non pas que je sois pas fière de les dispenser, mais cela m'arrangerait aussi de ne pas à avoir le faire car cela signifierait que l'humanité est bien portante.

Néanmoins, lorsque je repense à cet homme, je ne peux m'empêcher de soupirer. Je reconnais que je n'ai pas grand chose qui puisse désormais me surprendre mais là, pour le coup, je dois reconnaître qu'il a réussi en m'appelant Sif avant de sombrer dans l'inconscience. Je ne sais pas comment je dois le prendre dans le sens où est-ce que c'était une volonté de compliment en me comparant à une déesse ou est-ce qu'il voulait dire autre chose ? De toutes façons, je ne vais pas lui poser la question de ce qu'il voulait dire par là : outre le fait que ce n'est totalement pas professionnel, je ne suis même pas certaine qu'il se souvienne de ce qu'il a dit.

Je suis en train de siroter mon café (double très serré, sans sucre. Je sais que certains disent qu'on pourrait faire tenir en lévitation une cuillère de café dedans mais il faut au moins ça pour tenir des gardes comme celle de ce soir) lorsqu'une infirmière me dit que le patient émerge des doses de médicaments qu'on lui a donné. Je la remercie d'un sourire avant de prendre la direction de la chambre en question. A l'intérieur, je prends quelques secondes pour juger du regard l'état du patient avant de commencer mes questions.

-Bonjour, je suis le Docteur Jonson. Vous nous avez fait une sacrée frayeur tout à l'heure, monsieur !

Oui, ça c'est le moins qu'on puisse dire. Mais bon, si on avait pas su réagir, cela aurait été bien triste surtout qu'on est un service d'urgence situé en plein au milieu d'une zone de mafia.

-Monsieur, au vu des circonstances de votre arrivée, j'aurais des questions à vous poser si cela vous convient ?

Je n'ai pas pu m'empêcher d'avoir une intonation particulière dans la voix lorsque j'ai prononcé le mot circonstance. Néanmoins, je tâche de garder mon côté professionnel lorsque je lui annonce que je compte le questionner. Son accord donné, je commence par des questions basiques pour éviter de le braquer.

-Tout d'abord, il nous faudrait quelques renseignements de base : votre identité mais aussi une personne à contacter afin que, lorsque vous pourrez sortir, elle puisse venir vous chercher.

Je ne dis rien dans l'attente de ce qu'il va me dire face à cette première déclaration. Est-ce que l'homme fasse en moi est du genre à partir en courant lorsqu'on lui annonce qu'il va devoir rester plus que quelques heures à l'hôpital ?
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Stand up and fight - Sam 23 Nov - 12:04

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Stand up and see the skies alight ! Fight for a better day !



D'étranges rêves m'assaillirent durant cette période d'inconscience. Des visions passées. Etait-ce le mien ? Ou celui du dieu ? Aucune idée. J'y vis une femme blonde. Impossible de dire s'il s'agissait de Sif ou de Julie. Je vis des champs de batailles, impossibles à différencier entre l'Afghanistan ou bien ceux de Jötunheim. Le bruit de la guerre, du sang et de la douleur. L'odeur de la chair carbonisée, des tripes à l'air libre et de la mort un peu partout. Les cris et râles des gisants, les suppliques des agonisants... Tout n'était qu'un chaos confus. Et puis vint la lumière.

J'ouvris les yeux dans une chambre d'hôpital. J'entendis des voix qui parlait, des bruits de pas qui s'éloignaient. Le blanc des maisons de soins m'avait toujours énervé. Si on voulait que les gens se sentent mieux, il fallait mieux mettre de la couleur. Sous les couvertures, ma main passa sur les points douloureux de mon corps. Je sentis des points de suture. Merde... C'était pas un rêve bourré. En même temps, vu la douleur qui en émanait, ça aurait été un rêve bien réaliste.

Une toubib entra dans la pièce. Mon regard s'arrêta sur sa chevelure dorée. Serait-ce elle que mon inconscient m'avait montré ? Impossible à dire. Déjà, les images de mes rêves se troublaient. Et puis, vu l'état dans lequel j'étais arrivé, je n'aurais reconnu personne. La preuve étant, elle m'annonça indirectement qu'elle avait été parmi ceux qui m'avait ramassé devant l'hôpital. Je grognai en me redressant, tout en répondant.

Désolé pour ça...

Elle me demanda l'autorisation pour me poser quelques questions. Je me contentai de hocher la tête en guise de réponse. C'était ton boulot doc', alors fais ton office. Elle commença par les questions de base, ce qui me rassura presque. Le monde continuait de tourner rond et m'attendait toujours avant de partir en nouilles. Au moins je n'étais pas resté inconscient trop longtemps. Avant de répondre, je lui demandai, d'une voix bien trop faible à mon goût.

De l'eau...

En attendant, je pris quelques inspirations et me mis à répondre, le plus lentement possible à cause d'une respiration pas encore au top.

Hadrien Einarsson... Je me grattai la tête qui tournait encore. J'avais visiblement pas encore reconstitué toutes mes réserves de sang. Y'a... Y'a quelqu'un... au service médico-légal. Lune... Mais... lui dites pas... On s'est frité et j'voudrais pas que la première chose de moi qu'elle voit soit ma tronche dans cet état.

Déjà que je l'avais vexé, je ne voulais pas l'inquiéter encore plus si elle me voyait dans cet état. Je lâchai une quinte de toux grasse avant de réussir à demander.

C'est dans quel état ? Sale ? J'suis resté K.O. longtemps ?

De vieux réflexes militaires. Il était bon de voir qu'ils étaient encore fonctionnels. C'était toujours ça de gardé.

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Stand up and fight - Dim 24 Nov - 19:47



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J'esquisse un sourire alors que l'homme s'excuse pour le désordre qu'il a causé avec son arrivée pour le moins surprenante.

-Ne vous inquiétez pas pour ça. On a l'habitude.

Je me retiens d'ajouter un malheureusement. Mais bon, je pense qu'il ne doit avoir personne dans Arcadia qui se doute pas que l'hôpital doit faire face souvent à des situations d'urgence telle qu'on a pu vivre il y a quelques heures avec lui. Et quelque part, je préfère avoir ce genre d'admission mouvementée que d'avoir quelqu'un qui est admissible directement à la morgue. En tant que médecin (mais aussi en tant qu'hôte inconsciente d'une divinité de la médecine), cela m'est toujours très difficile à supporter car c'est la preuve plus que visible que j'ai échoué dans ma tâche, quand bien même le sort ait pu déjà être scellé bien avant une possible éventuelle admission.

Sans vraiment trop réfléchir, j'accède à sa requête pour lui donner de l'eau. En revanche, je ne lui remplis pas le verre complètement. Si je peux tout à fait comprendre son envie de boire, il ne faudrait pas non plus qu'il n'ait plus soif pour boire les médicaments. Et pour avoir discuter avec un collègue sur l'ordonnance à prescrire, il va avoir besoin de beaucoup d'eau pour prendre tout ce qu'il a à prendre entre les antibiotiques contre les infections et les médicaments contre la douleur.

J'accompagne ma réponse d'un hochement de tête alors que je lui rapproche le verre.

-Comme vous voulez. Sauf si les conditions me l'imposent, cela ne sera pas moi qui informerait votre référente de votre présent séjour ici. En revanche, je ne peux garantir qu'il pourra pas avoir de rencontres fortuites entre vous.

Si le prénom ne me disait tout de suite rien, je prenais soin de préciser que, même si je ne disais rien sur son hospitalisation, il n'était pas à l'abri d'une visite impromptue. Et si une telle chose devait advenir, cela ne serait bien évidemment pas de ma faute.

-Vous avez été inconscient pendant presque 7h. Je pense que vous pouvez aisément aller jouer à la loterie Monsieur Einarsson : la lame qui vous a blessé, en plus de faire une blessure nette, n'a pas touché d'artères.

Je prends un air grave alors que je lui réponds sur l'étendu de ses blessures. Ce n'est pas peu dire de l'état de chance qu'il a eu surtout lorsque la blessure a été faite à Arcadia. Je ne me voile pas la face en pensant que pas mal de blessure de ce genre se finissent bien souvent de manière funèbre pour la victime.

-Monsieur Einarsson, au vu de vos blessures, vous comprendrez que je ne peux vous autoriser à sortir avant plusieurs jours.

Finalement, contrairement à ce que je pensais, j'annonce bien plus tôt que prévue dans la conversation qu'il va devoir rester ici. Je le regarde fixement afin de voir comment il va réagir...
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Stand up and fight - Dim 24 Nov - 22:55

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Sa première réponse me parut quelque peu... dépitée. Etait-elle déjà tant blasée que ça par son job ? Ou par la situation d'Arcadia ? Bordel, on aurait dit un vieil officier qui ne croyait plus en ce pour quoi il avait signé en s'engageant, et qui ne continuait son boulot que parce qu'il ne savait rien faire d'autre et qu'il avait besoin des chèques. J'ignorais son âge, mais au sien, j'avais encore des idéaux qui tenaient la route. Merde, encore maintenant j'en ai !

Elle me donna un verre d'eau, à moitié remplie, que j'engloutis d'une traite. Ma gorge irritée me démangeait et m'énervait, et la descente du liquide dans l'oesophage soulagea légèrement la sensation. Elle accéda à ma demande de ne pas prévenir Lune, sauf si la situation l'imposait. Bon en même temps c'était normal j'avais envie de dire. Mais j'avais juste à espérer que la situation ne l'imposerait pas.

Oh ça, les rencontres fortuites à la limite, ce sera pas le pire.

Elle m'énonça ensuite quelques détails sur mon hospitalisation. Sept heures ? Une bonne nuit de sommeil quoi. Bien. Au moins, je n'allais pas être complètement déphasé. Par contre, il était vrai que j'avais eu de la chance au niveau des plaies. Rien de vital n'avait été touché. En même temps, si ça avait été le cas, depuis le quartier indus, je n'aurais jamais pu me traîner jusqu'ici. J'allais tout de même en garder de magnifiques cicatrices. Tant mieux. Ça en ferait des belles à ajouter à mon tableau de chasse.

Ah ! Chanceux j'sais pas. J'ai connu pire durant mon temps à l'armée fanfaronnai-je.

Mais il était vrai que, face aux Jötunns, je m'étais tout de même fait embroché sur un morceau de fer forgé. Il avait traversé mon flanc de part en part, là aussi sans transpercer quoi que ce soit de vital. Mais j'en portais toujours la marque, qu'on pouvait confondre avec une ancienne plaie par balle.

Ma toubib m'annonça ensuite que j'allais devoir rester quelques jours encore en observation. Là par contre, je tiquai. Si j'acceptais de me reposer chez moi, rester dans un hôpital, sans assurance, allait me revenir à y vendre mes reins sur place pour payer les frais. Et ça, je refusais. Je me redressai légèrement sur le lit et déclarai, du ton le plus confiant dont j'étais capable.

Ah nan désolé mais ça va pas l'faire. A moins que l'assurance maladie universelle n'ait été déclarée pendant mon sommeil, j'vais pas avoir les moyens de rester longtemps.

Même si je sentais toutes les fibres de mon corps me hurler de rester coucher, je tentai de bouger mes jambes pour m'asseoir sur le bord du lit. Opération longue et fastidieuse en perspective.

Ecoutez doc'. J'ai connu pire quand j'étais dans l'armée, et j'suis solide comme un dieu. Sérieusement ? J'avais osé la faire ? Donnez moi une canne et la liste des médocs à acheter et j'prendrais un taxi pour rentrer chez moi et m'y reposer.

Ça me reviendrait cent fois moins cher que de dormir deux jours dans cet endroit.

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Stand up and fight - Dim 1 Déc - 11:41



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Je commençais à avoir une relative bonne opinion de mon patient du jour après qu'il ait accepté que, si rencontre fortuite il devait avoir, cela ne serait pas de ma faute. En revanche, cette bonne opinion a fondu comme neige au soleil lorsqu'il a frimé avec son passage à l'armée. Je me suis retenue très fort de rouler les yeux. Il voulait quoi ? Que je l'applaudisse pour avoir endossé l'uniforme ? Non loin de moi de dénigrer ces hommes et femmes qui ont choisi la voie plus qu'admirable de l'engagement pour notre pays mais, clairement, vu comment il le dit, cela fait très vantard cherchant à mettre le médecin dans son lit. Et j'en ai déjà vu un certain paquet depuis que je suis ici pour pouvoir parvenir à les détecter désormais à des lieux à la ronde. Et malheureusement pour lui, mon radar vient de sensiblement le mettre dans cette catégorie et il va devoir plutôt ramer pour en sortir.

Néanmoins, même si mon avis a sincèrement diminué sur lui, je ne peux m'empêcher d'avoir une forme de compassion pour lui lorsqu'il expose clairement ne pas avoir les moyens de rester plus longtemps que nécessaire à l'hôpital. Il n'a pas tord en sous-entendant que l'assurance maladie est une magnifique invention européenne qu'il faudrait absolument importée, n'en déplaise aux vieux riches avares républicains. S'ils devaient faire le quart des sacrifices que je vois ici, cela ferait bien longtemps que l'assurance maladie serait inscrite dans la constitution.

Cependant, malgré toutes les considérations économiques qu'il peut avoir, ma conscience m'interdit qu'il s'en aille. Les promesses de repos qu'il peut faire me semble tellement peu crédible : combien de fois j'ai entendu des personnes dire qu'ils vont se reposer alors qu'elles sont retournées aussi sec travailler le lendemain, aggravant leurs maux ? Beaucoup trop.

-Un dieu ? Si vous étiez aussi solide que vous le dites, vous ne seriez pas ici.

Ma voix est sèche et claquante pour le faire redescendre de son nuage d'invincibilité illusoire. Et le ton est plus qu'une indication sur le fait que je pense sur les divinités, à savoir que cela n'existe pas. Point.

Je ferme les yeux quelques instants pour réfléchir avant de les rouvrir, persuadée d'avoir un compromis suffisamment adéquat pour que toutes les parties puissent s'en retrouver satisfaites.

-Très bien, je vais vous faire l'ordonnance des médicaments avec le repos associé et votre autorisation de sortie. Cependant, outre le fait que vous désengagez la responsabilité de l'hôpital au cas vous feriez une rechute...

Le regard noir que je lui lance veut clairement faire passer le message que le repos n'est clairement pas une option et que je lui promets toutes les malédictions possibles et imaginables des divinités médicinales existantes s'il ne le respectait pas. Si j'étais au courant que j'étais une hôte d'une telle divinité, je pense que je trouverai la situation particulièrement cocasse.

-Ce sera votre référente qui vous transportera chez vous. Ceci est non négociable.

Il est vrai que cela peut revenir en quelque sorte à revenir sur la parole que j'ai pu donné il y a quelques instants auparavant. Pourtant, à mon sens, cela ne l'est pas : après tout, cela est une obligation pour moi de prévenir sa référente afin de m'assurer qu'il se repose effectivement lorsqu'il sera chez lui...
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Stand up and fight - Dim 1 Déc - 12:54

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Je trouvais toujours ça insultant de dire ça ou de le penser, mais je devais avouer que la toubib m'amusait. Ou me rassurait. Sa conscience professionnelle était une belle chose à voir et me changeait de mes souvenirs des médecins de l'armée ou des services de sécurité, qui te renvoyait au turbin avec un shot de morphine et une lampée de vodka pour que tu tiennes le coup. Bon, les conditions n'étaient pas du tout les mêmes en réalité.

Je rebondis sur sa remarque divine.

Ah ! Que voulez-vous. On a toujours des hauts et des bas. Et puis, les dieux sont mortels eux-aussi.

Précision pour elle et rappel nécessaire pour moi. Surtout dans cette situation-là où c'était à cause d'un type complètement défoncé. Je serais mort vraiment bêtement si ça avait été le cas.

Elle accéda à ma demande. intérieurement, je me sentis soulagé de ne pas avoir à m'endetter sur trois générations juste pour dormir deux jours ici. Et puis, mon lit était bien plus confortable. Soulagé de me savoir autorisé à sortir, je frémis tout de même face au regard qu'elle me lança concernant le repos (et la non responsabilité de l'hôpital). Aussi, mes vieilles habitudes militaires revinrent et ma réponse fut un franc et sincère.

A vos ordres Doc.

Par contre la suite ne m'arrangeait pas du tout. Mais alors pas le moins du monde. Déjà parce que je ne voulais pas que Lune ne me revoie dans cet état. Et surtout parce qu'elle m'en voulait sans doute encore pour la dernière fois. Ou alors elle avait oublié et mon état la ferait me prendre en pitié mais c'était bien trop compter sur sa potentielle empathie.

Je suis pas sûr que ce soit possible ça par contre Doc. Déjà parce qu'elle est probablement encore en train de dormir à cette heure-ci. Et ensuite parce qu'elle est aveugle. Elle pourra pas vraiment prendre la voiture pour me raccompagner et elle ne connait pas le trajet jusqu'à chez moi.

Je me redressai un peu plus, tout en douceur, toujours assis au bord du lit, avant de continuer.

Collez-moi dans un taxi et ce sera bon. Je peux vous assurer que dès que j'aurais franchi la porte de l'hosto, toutes les merdes qui me tomberaient éventuellement dessus seraient à ma charge. En espérant que ça n'arriverait pas, j'avais pas envie de faire demi-tour aussitôt sorti. Aidez-moi juste à descendre. Ou demandez à un infirmier, j'veux pas non plus vous déranger plus que ça dans votre travail. Vous en avez déjà fait beaucoup.

En posant un pied à terre, celui de la jambe abîmée, je le sentis particulièrement faible et il était peu probable qu'il me soutienne sans assistance. Aussi, je demandai une dernière chose.

Vous auriez une canne ? Ou une béquille ?

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Stand up and fight - Dim 1 Déc - 22:23



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Je hausse un sourcil en l'entendant dire que les dieux sont aussi mortels. Je crois que je ne vais pas relever ce qu'il dit et mettre sa remarque sur le compte de sa fatigue. Même si les dieux existaient (ce qui n'est de toutes façons pas le cas), l'immortalité est le propre de leur condition. C'est justement pour ça qu'ils sont considérés comme étant supérieurs aux hommes en plus d'avoir des pouvoirs digne de films comme Harry Potter.

Et ensuite vient les prévisibles complaintes du patient. Néanmoins, ce n'est pas sa carrure de bucheron métalleux qui va me faire peur. Je suis animée par une volonté de fer. Il n'est clairement pas en état de prendre les décisions les plus adéquates pour lui. C'est pour cela que je ne bougerai pas d'un iota dans ma volonté. Je ne supporterai en effet pas de pas parvenir jusqu'au bout à l'aider. Quelque part dans mon esprit, les mots du serment que j'ai pris par le passé et qui est devenu également mon fardeau sans que je le sache résonnent et semblent lever les obstacles qui posent soucis pour Einarsson sans la moindre difficulté.

-Si ce n'est que pour le sommeil de votre amie, je suis certaine que vous pourrez aisément l'appeler dans quelques heures et profiter d'un dernier bilan avant de sortir. Quant à son incapacité, je peux tout à fait m'arranger pour faire appeler un taxi afin que vous puissiez tous les deux le prendre.

Je continue de le regarder alors qu'il me dit que je peux appeler un infirmier pour l'aider à se lever. Outre le fait que c'est un chouia vexant de penser que je ne pourrais pas le soulever (je ne fais peut-être pas de la musculation mais je pense pouvoir m'en sortir), j'ai sincèrement l'impression qu'il me prend pour la réincarnation de je ne sais pas qui pour parvenir à me faire plier dans les 5 minutes chrono en main.

-Et c'est justement mon travail de m'assurer que les patients rentrent chez eux en relatif bon état sans encombre. Et vous n'êtes clairement pas en état, Monsieur Einarsson, de rentrer seul chez vous. Cela serait une faute professionnelle que de le faire. Donc non, pas de béquille ou de canne tant que vous ne trouvez pas quelqu'un pour vous faire raccompagner.

Je conclus ma phrase avec un sourire charmant. Non, définitivement, retente à nouveau. Ce n'est pas avec ça que tu vas m'avoir.
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Stand up and fight - Lun 2 Déc - 9:56

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Son haussement de sourcil face à ma remarque me fit comprendre qu'elle ne croyait pas un mot de ce que je disais. J'hésitai un instant à me lancer dans un long débat sur la mort de Baldr, sur Ragnarök ou encore le nombre de dieux celtes ou aztèques qui s'étaient entre-tués au fil des légendes et des sagas. Mais je me retins. Pas la peine de l'ennuyer avec ça.

Elle se montra cependant inflexible, inébranlable face à mes arguments. Encore une fois, j'admirais cette dévotion dans le travail. Néanmoins, ça ne m'arrangeait pas du tout. Pourtant, je sentis pertinemment qu'il ne servirait à rien de continuer de lutter. Tant pis. Le savon allait être pour ma poire. Bah, quand j'y repensai, ça ne pouvait pas être pire que trois coups de couteau. En fait, j'aurais juste à faire semblant de dormir le long du trajet et j'éviterais ainsi les réprimandes de Lune. Ça sonnait comme un plan.

Je me rassis sur le lit, constatant que je ne sortirai pas avant un petit moment et levai les mains en geste de capitulation (qu'elle s'en souvienne, c'était pas souvent que je cédais) et dis.

Vous l'emportez Doc, je vais attendre. Il faudra juste contacter Lune Leogrimm à la morgue pour qu'elle puisse venir me récupérer.

Prudemment, je me rallongeai, soufflant non sans satisfaction de la détente de ma jambe. C'était bien mieux comme ça en fait. J'allais devoir appeler la scierie, et le centre d'aide aussi, pour leur dire que je serai absent pendant un moment. Je clignai des yeux à plusieurs reprises avant de demander.

Dites Doc... vous pensez réellement qu'on peut changer cette ville ? Lui donner un nouveau souffle, loin de la corruption qui la gangrène ? Ou bien on ne peut qu'essayer de panser les plaies et soulager un peu la douleur.

Ma question était sincère et ma voix trahissait une certaine inquiétude. Le type qui m'avait agressé... il était venu dans un lieu où on aidait tout le monde, sans distinction. Tous les malchanceux, les délaissés, les oubliés... Il aurait eu sa place, un endroit chaud où se réconforter, un repas pour lui remplir le ventre, des rires et du soutien au travers des adversités de la vie. Alors pourquoi l'attaquer ? Cette ville pouvait elle vraiment être sauvée ? Je voulais y croire. Mais plus le temps passait, moins j'en voyais de signes.

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Stand up and fight - Mer 11 Déc - 22:09



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Je me retiens d'aborder un sourire triomphaliste lorsque j'entends Monsieur Einarsson se plier à mes exigences. Mais bon, après, je serais largement en droit de le faire puisque, peut-être pour une fois, on écoute ce que je dis sans que j'ai trop à hausser la voix ou à employer des stratagèmes plus inventifs les uns que les autres.

Je me contente donc d'un hochement de tête pour signifier que j'ai bien pris acte de son choix.

-Entendu Monsieur Einarsson. Je vais contacter rapidement Madame Leogrimm.

Alors que je dis le nom, j'essaye de réfléchir à si j'ai déjà pu entendre ce nom au sujet de l'un ou l'autre de mes collègues. Je ne pense pas : je ne suis pas forcément du genre à me rendre à la morgue (c'est souvent d'autres collègues qui s'en chargent si de telles occurrences doivent se produire dans notre secteur. Non pas que je n'ai pas les habilitations pour le faire, c'est juste que c'est l'organisation du service qui est ainsi.).

Je suis sur le point de partir lorsque mon patient m'interpelle. Me figeant, j'écoute avec attention l'homme parler. Je tâche de garder une attitude aussi neutre que possible. Bien entendu que j'ai un avis sur le sujet pour lequel il m'interpelle. En revanche, je vais bien me garder de répondre trop sincèrement à la question pour éviter de m'attirer des ennuis. Instinctivement, je sais que si j'en viens à critiquer trop l'une ou l'autre des mafias, je me retrouverai fortement comprise dans la mission divine de la déesse réincarnée que j'abrite, à savoir soigner tous ceux qui en ont besoin, quelque soit leurs convictions ou les causes de leurs tourments. Pourtant, je ne peux totalement ignorer la question car j'ai l'étrange sentiment que c'est important pour lui de garder espoir.

-Sûrement. Dans ce jeu de pouvoir à la tête de la municipalité, il y aura forcément une personne qui décidera d'utiliser à nouveau cette carte pour avoir de l'électorat, que cette volonté soit sincère ou non.

Je souris doucement alors que j'énonce ce constat. Après tout, notre ancien maire en est le parfait exemple. Quelqu'un va plus que sûrement prendre sa suite en la matière.

-En tout cas, ce n'est pas en étant dans votre état que vous pourrez faire quoique soit, Monsieur Einarsson. Bien que je peux comprendre que vous souhaitiez profiter d'un environnement familier pour vous reposer, je me dois d'insister que le repos est indispensable pour que vous puissiez reprendre une activité normale au plus vite. Je ne pense pas que cela soit nécessaire de vous immobiliser totalement : cela risquerait d'être contre productif pour ce que cela vous avait. En revanche, je ne peux que vous rappeler que ce n'est vraiment pas l'idéal de jouer à l'homme qui ne souffre jamais, surtout si vous souhaitez qu'on ne se revoit pas tout de suite.

Parce que oui, même si j'ai toujours une satisfaction à voir les personnes sortir en meilleure santé que quand ils sont arrivés, il est aussi préférable pour eux qu'ils ne reviennent pas tout de suite (ou mieux : pas du tout. Mais il ne faut pas trop en demander des fois.).

-Pour l'ordonnance, je ne pense pas que cela soit bien compliqué pour suivre les prescriptions. Vous avez notamment un antibiotique pour éviter une infection : si vous voyez que cela est toujours rouge dans une semaine, il faudra repasser pour éviter les complications. Pareil, si vous voyez que vous avez un des effets secondaires décrit sur la notice, revenez pour que je vous change la prescription.

Lorsque je dis cette dernière recommandation, je ne peux m'empêcher de penser à cette patiente qui a trouvé que c'était normal les mots de ventre à être plier en deux à cause du médicament. J'ai changé la prescription bien sûr mais, je ne peux m'empêcher de penser qu'elle ne m'a clairement pas tout dit. Il devait sûrement avoir des trucs de charlatans (ou homéopathie pour tromper les patients) si "extraordinaires" en jeu. Mais passons.

-Je vais vous laisser Monsieur Einarsson. Si vous avez besoin que je repasse n'hésitez pas.
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