« Je vous demande pardon ? »

La brune hausse un sourcil, baisse ses lunettes de soleil, des éclairs dans les yeux alors qu’elle affronte le regard de la réceptionniste. Cette dernière tente de se faire disparaître derrière le comptoir, l’air devient soudain glacial. Le visage dissimulé derrière d’énormes lunettes rondes, elle se terrait derrière l’ordinateur comme si elle espérait

« Qu’est ce que c’est ici ? Une auberge de jeunesse ? Un camping ?  »

« Non, madame... Je suis vraiment désolée, il y a eu une erreur sur la réservation...

« Une erreur ? Vous pensez que j’ai du temps à perdre avec vos erreurs ? Trouvez moi une solution immédiatement, des gens m’attendent.

Nul besoin d’ajouter le "sinon vous aurez à faire à moi", la jeune femme déversant son venin sans vergogne sur sa proie. Elle comptait bien obtenir réparation, non pas car elle y avait investi de l’argent mais plutôt par principe, sans pour autant devoir imposer sa supériorité. Fronçant les sourcils, Astrid secoue la tête tandis que la réceptionniste tape frénétiquement sur le clavier afin de trouver une chambre de libre. Finalement, son regard s’illumine lorsqu’elle tombe sur un numéro libre et elle se précipite dans les tiroirs pour sortir la clé sous forme de carte d’accès et la déposer sur le comptoir, face à l’imposante silhouette de la mafieuse.

« Avec toute mes excuses, Madame. »

Astrid siffle entre ses dents avant de se saisir du trousseau puis elle traîne sa valise jusqu’à l’ascenseur. Son arrêt à l’hôtel n’avait rien à voir avec un caprice ou un besoin d’être hébergée ; pour une fois, elle était ici pour affaires. Dans sa valise se trouvait quelques armes et une liasse de billets, un échange discret qui aurait lieu au restaurant de l’hôtel plus tard dans la soirée. La jeune femme était ici pour qu’on lui rende des comptes ; elle voulait absolument savoir qui l’avait poursuivie et blessée, le soir où elle s’était fait poursuivre par la police. La blessure à son bras s’était bien refermée, le médecin avait fait un bon travail. Si elle n’était pas entièrement guérie, elle était néanmoins soulagée par plusieurs antidouleurs, sous traitement antibiotique pour éviter une infection et surtout, les pansements étaient de moins en moins contraignants.

Depuis ce soir là, elle avait fait profil bas. Inutile de rappeler à qui que ce soit qu’elle flirtait avec le Capitaine de la police d’Arcadia et surtout qu’elle avait été touchée pendant la confrontation... C’était devenu depuis la pêche aux informations et elle devait rencontrer ici quelqu’un qui serait en mesure de lui fournir ce qu’elle cherchait.

Astrid sort de l’ascenseur, elle se fond dans la masse cachée sous un imperméable beige et une capeline noire déposée telle une couronne sur sa cascade de cheveux foncés. Elle s’élance dans le couloir, clés en mains pour trouver sa chambre. Elle évite le regard des autres clients, sans baisser la tête, ne souhaitant pas laisser de souvenir particulier aux gens qui traversent les lieux.

Puis, une fois arrivée devant le numéro correspondant au porte clé attaché au trousseau, elle passe la carte d’accès dans la fente et l’indicateur passe du rouge au vert, déverrouillant la porte. La première chose qui la frappe lorsqu’elle pénètre les lieux, c’est qu’il y a une tonne d’affaires dispersées dans la chambre ; à première vue, Astrid aurait pu croire que la femme de ménage n’avait pas fait son travail et elle s’apprêtait à râler de nouveau... Mais il y avait autre chose. Un ordinateur sur le bureau, des dossiers partout, un appareil photo à la fenêtre et surtout...

Lui.

Presque immédiatement, Astrid se met sur la défensive, prête à prendre la fuite.

« Dis moi que c’est une blague. »

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Être en planque n'avait rien d'intéressant en définitif. Surtout lorsqu'on le fait seul et que pas grand monde n'est au courant de l'affaire afin de ne rien ébruiter et de ne pas faire de vague avec les ripoux de service. Matthew avait relevé tout ce qui pouvait l'être sur les flingues qu'il avait récupéré cette fameuse soirée ou il avait été traqué avec Astrid. Des types louches qui n'en voulait pas au capitaine, mais bel et bien à la criminelle avec qui il avait flirté le temps d'une danse. Il s'en voulait le Capitaine, d'être aussi faible, de s'être laisse embrigadé la dedans, mais son côté héro au grand cœur l'avait prit de court et il avait été forcé de l'aider dans cette fuite. Les armes avaient parfaitement été limées pour ne pas êtres tracées. Les empruntes ne donnaient malheureusement rien hormis celles d'Astrid qu'il avait délibérément mises de côtés, mais par chance, quelques goûtes de sang traînaient. Après des recherches, il avait trouvé l'identité d'un des gars. Un gars, une petite frappe, rien de moins qu'un porte flingue pour un groupe de caïds qui tentaient de se faire un nom dans la ville.

Déjà que cette dernière avait les mafias bien implantées, il fallait que d'autres tentent de prendre une part du gâteau. Ils n'étaient pas si nombreux que ça, mais ils avaient des moyens, c'était bien ça le problème. D'après les indiques du capitaine, il y avait bien un endroit qui pourrait être leur QG. Un lieu que personne ne pourrait soupçonner en fin de compte car même Matthew fut surpris. Ce n'était autre qu'une entreprise qui vendait des téléphones et des produits comme des tablettes et autres ordinateurs ! Une chaîne connue dans le monde entier. C'était étrange de penser que des gangs pouvaient posséder ce genre de chose et même si leur entreprise était assez petite par rapport aux grandes succursales, celle ci était bien placées en face d'un hôtel plutôt bien côté et tout un tas d'autres commerces qui rendaient le coin atypique. Pour faire sa surveillance, le capitaine était allé voir le gérant de l'hôtel pour louer une suite pour un temps plus ou moins long tout en s'arrangeant de ne pas être dérangé. Tout son matériel était la, appareil photo, ordinateur, des fringues, il ne sortait que très rarement pour aller manger ou encore se dégourdir les jambes bien que franchement, il aurait besoin d'une bonne dose de décrassage à aller courir.

La porte derrière lui s'ouvrit et il bondit sur ses pieds, main sur la crosse de son arme et son regard se figea sur la personne qui venait d'entrer. Elle fut apparemment tout aussi surprise que lui en le voyant.

« Mais tu me suis ou quoi? »

Astrid Arsenault le retour. Il ne l'avait pas recroisé depuis cette nuit, elle devait sûrement se refaire une santé sur une plage dans un coin paradisiaque, mais non, elle était la, ouvrant sa chambre comme si de rien n'était et pour couronner le tout, il voyait bien qu'elle était sur ses gardes, prête à bondir en arrière et prendre la fuite.

« Je ne suis pas la pour toi. »

Il se redresse et met les mains en avant pour lui montrer qu'il n'a plus son arme sur lui.

« Tu n'es n'y le repas que j'ai commandé, ni la masseuse que j'ai appelé. Je peux t'aider à trouver ta chambre? »

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Astrid retient son souffle, prête à bondir vers l’extérieur de la chambre, claquer la porte et quitter Downtown. Elle était loin d’être certaine que le Capitaine Snape avait définitivement laissé tomber sa croisade contre elle, ne pas avoir entendu parler de lui ces derniers temps n’avait certainement pas écarté le danger et un simple petit baiser forcé par les circonstances n’aurait pas suffit à le convaincre d’arrêter de la poursuivre. Néanmoins, Serena ne lui avait fourni aucune information si ce n’est que le capitaine était absent ces derniers temps sans pour autant pouvoir lui expliquer les raisons de cette disparition.

Elle avait ses propres chats à fouetter et n’avait pas poussé les recherches. Et voilà qu’elle tombait de nouveau sur lui. Ils étaient tous les deux comme des chasseurs, se tenant prêts à agir. Si Astrid avait déjà dans l’idée de fuir, Matthew avait déjà la main sur la crosse de son revolver, planqué sous ses vêtements. Un rapide coup d’œil fait comprendre à la jeune femme qu’il aurait très bien pu la mettre en joue, ses réflexes étant encore assez bons pour faire volte-face à peine la porte ouverte....  

Finalement, il est le premier à céder, lâchant la crosse de son arme. Elle le détaille un peu plus, sa barbe de trois jours et ses cernes marquant son visage témoignait du manque de sommeil qui l’avait gagné. La mafieuse serre la poignée de sa valise, pinçant les lèvres, visiblement mécontente.

« Capitaine. » le ton est solennel, acide. Elle apprécie peu ce qu’il se passe. « Je suis désolée de t’apprendre que c’est ma chambre, mais ça ne m’étonnerai pas que cette abrutie à la réception se soit encore trompée. »

Celle là ne perdait rien pour attendre. Astrid saurait lui faire sentir son incompétence, le moment venu. Il était aisé de comprendre que Matthew était en planque et il n’avait aucun intérêt à rappeler qu’il occupait les lieux, ni à se montrer publiquement quitte à se griller. Aussi effronté que cela puisse paraître, la française ne quitterai pas les lieux sans s’assurer qu’il ne profitera pas de cet avantage donné tout cuit par le destin. Astrid hausse un sourcil, visiblement agacée :

« Je suis ravie d’apprendre que tu t’offres les service de l’hôtel aux frais de la police, et donc des civils. »

La pique est méritée, un point partout, la balle au centre. Il fallait qu’elle soit stratégique pour  s’en sortir. Même s’il n’était pas là pour elle, il s’agissait d’une occasion en or pour lui d’avoir enfin ce qu’il souhaite et même si elle était plutôt en forme malgré sa blessure, elle aimerait éviter une confrontation directe.

« Nous sommes visiblement coincés et c’est assez délicat. J’ai des affaires à régler, vois-tu. Et je serais très embêtée que tu me prennes sur le fait... Du coup, tu vas me laisser partir, pas vrai ? »

Si Matthew la voyait au dîner ce soir en pleine négociations, il aurait les preuves nécessaires pour la mettre dans l’embarras, même si c’est l’affaire de vingt quatre heures... Elle ne voulait certainement pas lui laisser ce plaisir. Discrètement, elle place sa main de façon à se saisir d’une arme, juste au cas où elle devrait le convaincre de manière plus musclée.  

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Même s'il n'était pas un croyant malgré tout ce qu'il avait vu, le Capitaine Snape devait bien avouer qu'au vu de la situation, les dieux devaient bien lui jouer un tour pour que sa pire ennemie, celle qu'il n'arrivait jamais à attraper sur le fait ne cessait de tomber sur lui. Bien que pour lui, elle le cherchait d'une certaine façon pour le faire enrager, cette fois-ci, au vu de son regard, il comprit que c'était bien quelqu'un qui les avaient mit sur la même chambre. Ça ne pouvait être que l’œuvre du divin pour que ça tombe sur lui. Ils sont tous les deux sur la défensive, prêt à battre en retraite ou attaquer, mais Matthew sait qu'elle n'est pas la pour lui, comme lui n'est pas la pour elle, du moins, pas directement.

« Ca ne m'étonne même plus ce genre de mésaventure. Les dieux ont décidés de me tourmenter et te voilà! »

La tourmente! Le fruit interdit. Ce micro flirt remettait la détermination de Matthew en cause. Si elle était capable de l'approcher autant alors qu'il désire tant la mettre derrière les barreaux, cela montrait un cruel manque de discernement du capitaine. Il devait rectifier le tire, se reprendre, ne pas se laisser attendrir par ce visage doux et délicat. Elle renchérie l'Astrid et cela fait ricaner l'homme en face d'elle qui rangeait son arme bien ou elle était. Il n'avait pas l'intention de s'en servir, ni même d'être hostile vu qu'il n'y avait rien de répréhensible de la jeune femme.

« Arrête, ça me ferait presque culpabiliser! Je n'ai rien contre toi, alors tu es libre de partir! Mais si elle t'a donné cette chambre, c'est que c'est sûrement la dernière disponible, même si elle ne l'est visiblement pas. Je crois qu'il y a un pont pas très loin d'ici. Une vue imprenable! »

Il croise les bras, toise du regard la jeune femme avec son bagage, bien cramponnée à ce dernier, prête à filer à la moindre étincelle de malice du policier qui la traque depuis des mois, des années. Il lui montrer finalement l'appareil photo sur son trépied, visant directement l'établissement de la marque à la pomme.

« Si par affaire, tu parle des types qui nous ont canardés, je pense que tu devrais regarder par l'objectif. Les flingues m'ont donnés un petit indice et en remontant les pistes, j'ai possiblement trouvé leur planque. »

Cela attiserait forcément sa curiosité et la connaissant tout de même un peu, il se doutait qu'elle n'était pas resté les bras croisés à attendre de revoir ces types. Elle voulait sûrement s'en débarrasser, éliminer un problème ou ne pas se laisser faire. Etait elle la aussi pour ça? Elle avait trouvé les mêmes informations que lui? Aucunes idées, mais elle était la pour des affaires pas nets, elle l'avait bien dit.

« Comment va ton bras? »

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La haine. C’est la haine qu’il y avait dans ses yeux, la haine qu’il y avait dans ses veines. Tout son corps repoussait la situation comme s’il s’agissait de la peste. Cet homme l’avait vue blessée, il l’avait vue vulnérable et le pire c’est qu’elle l’avait aidé. Rien que ça, ça lui foutait la gerbe, à Astrid. L’air mauvais dans son regard est suffisant pour faire comprendre qu’il n’était pas le bienvenue dans sa vie et qu’elle aurait sans doute préféré s’immoler par le feu plutôt que de partager une seconde de plus cette pièce. Lui, invoque le destin. Elle, elle penche plutôt pour une punition. Elle ne prend même pas la peine de répondre à son trait d’esprit qu’elle juge stupide.

Astrid hausse un sourcil, la moue froide. Elle n’était peut être pas en position de négocier cette chambre mais elle pouvait tenter de négocier sa liberté ; la française secoue doucement la tête, pliant les lunettes de soleil dans un soupir et les glissant à l’intérieur de son trench alors qu’il lui suggère subtilement de passer la nuit sous un pont :

« Toujours autant d’humour à ce que je vois. »

La mafieuse avait choisi un hôtel modeste pour se fondre plus facilement dans la population, entre la bourgeoisie et le petit peuple. Rien d’extravagant, même si elle aurait pu se le permettre. Il faut croire qu’Arcadia, malgré les derniers événements, avait toujours la côte niveau tourisme. Que craignait-elle, après tout ? Elle était Hel. Malgré les morts qui venaient lui susurrer à l’oreille toute la nuit, elle n’en restait pas moins une souveraine et lui un moins que rien. Il tente de briser la glace, en désignant l’appareil photo braqué au loin ; elle croit me surprendre un soupçon de gratitude dans le regard du policier quand à l’obtention des indices.

« Qu’est ce que cela t’apportes ? Ce n’est pas toi qui était visé par ce guet-apens. »

La brune fronce les sourcils, manifestement agacée. Elle espérait avoir suffisamment gagné un peu de sa confiance pour qu’il n’enquête pas, même si elle lui avait délibérément remit le pistolet. S’il mettait le nez dans ses affaires, cela n’allait certainement pas s’arranger, il pourrait même finalement trouver quelque chose contre la brune de suffisamment compromettant pour enfin lui passer les bracelets.  

« Quel fouineur. »  jure-t-elle en français, entre ses dents. La police n’avait pas de quoi s’occuper avec l’enquête sur la mort du maire ?

C’est lorsqu’il s’inquiète de l’état de son bras qu’Astrid met un peu d’eau dans son vin. Il semblait réellement inquiet.

« Je n’en suis pas morte, comme tu peux le constater. »

Une réponse vague, assez pour qu’il ne puisse pas profiter de sa faiblesse si d’aventure elle ne s’en serait pas totalement remise. La mafieuse détourne le regard avant de finalement dire :

« Tu devrais quitter l’hôtel tant que tu le peux encore. Je me charge de ces types, je n’ai pas besoin de ton aide. Ce serait dommage que tu te trouves au milieu sans gilet pare-balles. »

La menace était à peine dissimulée, la tension monte d’un cran. Elle comptait bien faire un bain de sang si cela était nécessaire et peu importe les conséquences, le pire était déjà arrivé, rien ne pourrait faire que le Capitaine puisse la stopper.   

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L'humour était pour beaucoup une sorte de rempart pour des choses difficiles de la vie. Matthew l'utilisait assez souvent, pour dédramatiser les situations et en ce cas la, il le fallait bien. Sa pire ennemie était rentrée dans sa chambre d’hôtel. Celle qu'il voulait attraper la main dans le sac et après l'avoir rattrapé à la course. Il ne voulait pas la chopper sur un coup de bol, sur une blessure qui la rendrait moins performante. Il voulait l'avoir à la loyale même si ça impliquer d'autres meurtres. C'était en quelque sorte sur son honneur qu'il avait misé le fait de pouvoir l'arrêter par lui même. Il ne répondit que par un haussement d'épaule sur sa remarque, il faisait comme il pouvait pour que la scène ne se termine pas encore en course poursuite qui n'avait pas de sens à l'heure actuelle, bien qu'Astrid semblait vouloir en découdre avec les autres. Il lui montra sa bonne foi ainsi que l'endroit ou ils étaient. Elle restait pourtant interdite à bouger de la porte.

« Je n'aime pas franchement être une victime collatérale et je vais juste mon boulot. Une piste que je remonte petit à petit. Des questionnements, des caïds qui tentent de prendre plus de place. J'ai tout intérêt à mettre fin à leurs rêves de grandeurs avant que ça ne s'envenime. Ne crois pas que je face ça pour toi Astrid. »

Il préférait le préciser au cas ou. Il faisait son boulot et de ce qu'il avait apprit, il valait mieux que ça ne cesse tout de suite, sinon il y aurait des bains de sang, autant chez les civils que chez les criminels. Et même s'il appréciait les règlements de comptes entre eux pour qu'ils deviennent moins virulents et puissants, il préférait tout de même les mettre derrière les barreaux pour un bon bout de temps. Il fut surpris de l'entendre parler en Français. Il connaissait ses origines, elle avait un accent lorsqu'elle parlait, mais ça rendait la chose tout à fait... étrange? Intriguant? Ça changeait un peu la jeune femme en un sens et il n'hésita pas une seconde à s'enquérir de son état. Après tout, il l'avait laissé dans un état pas folichon et cette dernière comme à son habitude répondu simplement.

« Content que tu t'es sois sortie. Ca m'aurait fait mal que tu ne survive pas à une telle blessure. »

Elle arrivait à le distancer avec aisance, elle arrivait à lui filer entre les doigts à chaque fois et une simple balle dans le bras l'aurait achevé? Ça aurait été une trop cruelle fin, même pour elle. Astrid semble plus que décider de mettre un terme à tout cela dans un bain de sang, chose qu'il ne pouvait pas laisser arriver. Les bras croisés, il sert les poings à l'entendre, il n'y a que la violence pour résoudre ses problèmes. En un sens, c'était son monde, mais il ne pouvait pas la laisser faire.

« Laisse donc faire la Police pour une fois. Ne te salis pas les mains une nouvelle fois. Encore quelques preuves et je pourrais tous les mettre au trou pendant un bon moment. Il faudrait juste que j'en attrape un la main dans le sac c'est tout. Cesse ta vendetta et va prendre des vacances sur une île paradisiaque le temps que je m'en charge. »

Il n'y avait qu'un l'un entre eux deux. Un bond et il était sur elle. Il ne voulait pas en arriver la, franchement, mais si elle n'ouvrait pas les yeux, ça allait être un véritable massacre surtout la ou ils se trouvaient.

« Sinon je vais devoir te calmer le temps de l'affaire et t'attacher. »

Il eut presque un sourire amusé au vu de la situation.

« Ou, nous faisons équipe. Tu m'aide à les piéger. Pas de bain de sang, mais tu te venge. »

Il s'aventurait dans une affaire bien louche.

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C’est avec dédain qu’Astrid considère son vis-à-vis, sans cacher qu’il est une entrave à ses plans et par conséquent, elle s’en passerai bien. Elle hausse un sourcil devant la réponse de Matthew, lorsqu’il lui précise qu’il n’est pas là pour elle, son ton se veut froid et direct :

« Tu es bien présomptueux de croire que tu peux y faire quelque chose. »

Rares étaient les fois où la française se justifiait et cette fois-ci ne ferait pas exception à la règle. Il n’y avait qu’avec Aura qu’elle avait une loyauté sans faille et des secrets inexistants alors elle ne s’étendrai pas en discours inutiles, surtout pour lui qui semblait si imbu de sa personne et tellement sûr de ses capacités qu’il ne ferait pas deux pas dans le monde criminel avant de se faire descendre. Pour autant, elle rétorque vivement :

« Ne te salis pas les mains, on règle nos affaires entre nous. Ça devrait pourtant vous éviter de bosser, à l’ACPD. D’ailleurs, comment se passe l’enquête sur la mort du Maire ? »

Une pique gratuite, car elle sait que ça n’avance pas et que ça n’avancera probablement jamais. Les membres de Khaos avaient été subtiles dans leurs agissements et avaient usé de leurs pouvoirs pour que tout se déroule sous les meilleurs hospices. L’avantage, c’est qu’Astrid pouvait se permettre de tout entendre sans pour autant laisser les autres pénétrer son bouclier mental. L’user devenait de plus en plus facile avec le temps et elle pouvait le garder plus de quelques heures sans devoir restée alitée avec une migraine derrière. Dans un coin de la pièce, la mafieuse cru voir passer une forme ectoplasmique mais elle l’ignore, déjà trop dérangée par les esprits qui tournaient autour d’elle en permanence. Elle était consciente qu’il s’agissait du cadeau empoisonné lié à la déesse en elle… Mais il semblait qu’elle ne s’y habituerai jamais.

Fort heureusement, son bandage était dissimulé sous sa veste et sous une autre couche de vêtements, empêchant quiconque de se douter de sa faiblesse temporaire. Même si ses blessures mettaient moins de temps à se refermer qu’un humain lambda, il restait tout de même quelques séquelles qui la tiraillait lors de grands mouvements.  Elle ne relève pas le soulagement du Capitaine, pendant qu’il s’agissait d’un mensonge éhonté.

Astrid parle peu. C’est connu. En réalité, elle avait tendance à s’exprimer lorsque cela était absolument nécessaire. Mais pour le moment, l’envie de répliquer la démangeait. Elle avait envie de l’insulter, de le foutre dehors avec toute ses affaires. Elle sentait la colère monter dans ses narines, une colère qu’elle n’arrivait plus à gérer depuis qu’elle avait soufflé ses dix-sept bougies. Quand bien même elle était d’ordinaire d’un tempérament posé, il suffisait d’un rien pour la bousculer dans ses retranchements et faire d’elle un monstre enragé.

C’était le cas, maintenant.

Matthew essayant de l’amadouer en lui proposant de collaborer, le temps qui s’écoulait jusqu’au moment où le commanditaire de son assassinat se présenterait. Astrid avait tout réfléchi, dans les moindres détails et voilà qu’il se mettait en travers de son chemin ; elle n’avait pas besoin de lui dans ses affaires, encore moins pour lui dire ce qu’elle devait faire ou pas. Dans son regard, on pouvait voir une froideur aussi cruelle que les bas fonds de Helheim. Aussi vive que l’éclair, elle récupère son arme et pointe directement sur la tête du policier.

« Je ne le répéterai pas Snape. Encore un mot et je te descends. Notre petit flirt de la dernière fois ne suffira pas à te sauver.»

Sa voix résonnait comme un écho morbide. La reine des Enfers en personne, prête à bondir, la sécurité saute sur le revolver et d’un ton condescendant, elle ajoute  :

« Tu as compris ou je dois répéter plus lentement ? »  

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La dernière soirée passée ensemble semblait bien être derrière eux a présent. Elle avait choisis la vengeance musclée, faire parler les poings, les armes, faire couler le sang. Ce n'était une bonne nouvelle pour personne et même si Matthew appréciait que les gangs s'entre tue tous ensemble, il n'appréciait pas que ce genre de situations s'enveniment pour créer de nouvelles guerres ou des victimes seraient forcément a déplorer chez les civils innocents. Il ne comptait plus le nombre de morts par cause de balles perdues.

« Il faut bien que quelqu'un face son travail dans la Police. Si je ne tentais rien, cela reviendrait a laisser la ville entre les mains des gens qui pensent que les plus puissants et les plus violents peuvent régner. »

C'était pourtant déjà le cas, en plus de ceux ayant l'argent pour dominer leur monde. Les pourritures étaient nombreuses, de tous les types et la police ou tout du moins les non corrompus devaient se battre sur tous les fronts. Elle n'hésita pas a le relancer sur le sujet du meurtre du maire de l'enquête qui ne semblait pas avancer. Il ne préféra rien répondre sur les deux sujets, elle était aussi têtu que lui d’après lui et il ne laissera pas cela ce produire. Même si le Capitaine cherchait une solution plus pacifique a cette situation délicate, il voyait bien qu'il ne ferait pas entendre raison a la brune qui était aveuglée par la vengeance, par l'affront qui lui avait été fait. Le bruit d'un flingue dont la sécurité a été retiré le rappel a la triste réalité. Il soupire, ils allaient donc devoir en découdre ?

« Pourquoi toujours répondre a la violence par la violence hein ? Tant pis. »

Flirte ou pas, respect pour l'autre ou pas, il était un flic avant tout et l'atmosphère s'obscurcie autour d'eux. Sigfried était bel et bien la et bondit au dessus du lit et d'une main, il bondit sur ce flingue qui commençait a sortir de sa cachette. Dans un endroit aussi clos et aussi rapproché, utiliser une arme était presque trop dangereux et le flic comme le héro le savaient bien. Étrangement, son désir de faire le bien le rendait surement plus rapide ou plus puissant, il n'en savait rien, mais il était lui même surpris de sa vivacité. Il la tira vers l'intérieur de la chambre tout en prenant soin de la faire lâcher l'arme qui tomba au sol. D'un revers de pied il ferma la porte et poussa la jeune femme au centre de la chambre.

« Il faudra me tabasser a mort si tu veux y aller. »

Et elle ne tarda pas a lui démontrer qu'elle était une véritable démone ou déesse de la guerre. Vive, efficace, les coups pleuvaient sur le capitaine qui esquivait, contrait, s'en prenaient quelques uns également sans pour autant contre attaquer. Il attendait le bon moment et ce dernier vint plus vite qu'il ne l'aurait espéré. Il se prit une droite dans le ventre et attrapa le bras d'Astrid et avec une agilité certaine, lui passa une menotte avant de refermer la seconde sur son propre poignet. Le lien étant fait entre eux, il tira vivement sur son bras pour l'attirer vers lui et dans un mouvement de rotation, la plaqua dos au mur, la jambe de Matthew entre les cuisses d'Astrid pour éviter tout coup de genoux mal placés... et les mains de l'homme retenant fermement les poignets de la tigresse au dessus de sa tête.

« Tu vas te calmer a la fin Astrid ? Je peux comprendre ce désir de se faire justice, mais aujourd'hui ce sera avec mes règles et si ca ne te plait pas, tu vas rester sur le banc de touche. »

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Se calmer ? Impossible de se calmer. Elle gronde intérieurement, sent le monstre se réveiller dans ses entrailles. Elle voudrait hurler son indignation, lui arracher le visage elle-même. Astrid ne se contrôle plus, ça fait des années que lorsque la moutarde lui monte au nez, tout bascule. Il étaient la poudre et le feu, prêts à exploser au moindre contact. La mafieuse avait dégainé aussi sec, prête à en découdre car elle n’aurait aucun scrupule à tirer et à se débarrasser de lui. Étrangement, cette pensée ne lui faisait rien... Ce qui était loin d’être normal, aussi froide voulait-elle paraître, leur flirt ne l’avait pas laissée totalement indifférente. Mais avant tout et surtout, elle était une mafieuse et elle avait une réputation à faire tenir ; en étant la représentante d’Hydra et très proche d’Aura, il était évident qu’elle était la cible de bien des malfrats, de tentatives d’intimidation et d’assassinat. Le message que la jeune femme voulait faire passer était en général très clair, l’échec plus l’humiliation qu’elle donnait était suffisante.

Tous les sentiments, la relation étrange qui s’était liée entre eux, rien de tout ça ne tenait plus désormais, il ne s’agissait plus que de survie et de règlement de comptes.

« C’est comme ça que le monde tourne. »

Le sol avait été abreuvé de sang depuis la création de l’univers. Si les jeux de pouvoir n’intéressaient guère la brune, elle était mêlée au monde du crime depuis si longtemps que l’escalade de violence pour parvenir à ses fins ne lui était pas inconnue.

« Je t’ai dis de dégager ! »

Le ton monte. Peu importe désormais, car Matthew a bien compris qu’il n’arriverait à rien avec Astrid et il fond sur elle, claquant la porte d’un coup sec, lui précisant qu’à part une bonne raclée, rien ne le ferait reculer. Elle savait se défendre, même si elle se battait avec la rage d’un animal, ça ne suffirait pas à faire plier le policier ; tout s’enchaîne à la vitesse de l’éclair, si bien qu’elle ne le voit pas dégainer menottes, ni les lui passer autour du poignet. Le froid de la ferraille lui mord la peau et l’instant d’après, d’un coup d’œil, elle voit l’autre moitié se refermer sur... le poignet de Matthew.

« Qu’est ce que tu fous ?! »

La voilà qu’elle est bloquée au mur, la jambe de Matthew entre les siennes. Astrid plaque son crâne contre le mur, retrousse les babines comme un animal sauvage, elle sourit, prédatrice, et grogne :

« Je savais que t’avais des fétiches bizarres, Snape. »

Astrid était furieuse d’être entravée. Elle tire d’un coup sec sur sa main et entraîne les deux sur le sol. Basculant tout son poids sur le côté, elle passe au dessus de lui, à califourchon, le cheveux en bataille :

« Tu crois que tu peux me contrôler ? Tu crois que j’ai envie que tu te retrouves là dedans ? »

Certainement pas. Il avait beau être agaçant, la jeune femme ne souhaitait pas le voir blessé, voire pire.  

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Le monde ne devrait pas tourner ainsi. Il devrait y avoir d'autres solutions, mais depuis toujours c'était ainsi. La chaîne alimentaire la première, les forts en haut, mangeant les plus faibles. L'être humain avait lui mit out le monde sous son règne et en profitait même pour soumettre ses congénères. Par la violence, comme Astrid a ce moment précis qui bouillonnait de rage, c'était palpable et le capitaine n'allait pas se laisser faire. De toute façon, il n'arriverait pas a la faire entendre raison et s'il voulait avoir une chance d'y réussir, il allait devoir user de la force pour y parvenir. Encore une fois la violence était de mise. Il bondit donc, prend les devants, empêche l'utilisation des armes a feu et se lance dans un petit duel avec la mafieuse qui lui en fait voir de toutes les couleurs, mais cela lui permet d'atteindre ses objectifs : la menotte a lui pour un corps a corps dont elle aurait du mal a se défaire.

« Si tu savais, ce n'est que la surface de mes nombreuses facettes cachées. »

Il réplique avec une pointe d'humour sur son fétichisme des menottes. Il y avait pourtant du vrai la dedans, il aimait ca a passer les menottes. Il aimait ça de manières différentes suivant les circonstances et les personnes, mais en règle générale, il adorait ça. Il ne pouvait nier que Siegfried tout comme lui avait des penchants de dominateurs. La jeune femme ne se laisse pourtant pas faire et tout en se débattant arrive a faire basculer le duo et prendre le dessus sur lui, a califourchon, presque penchée sur lui a le dire qu'elle n'avait pas envie qu'il soit mêlé a tout cela.

« Je suis incapable de te contrôler, mais t'entraver dans ta quête de sang oui, totalement ! »

Il tira sur la mais prise dans les menottes et s'aide de l'autre pour attraper la jeune femme au niveau du cou et pousse sur le côté pour inverser les rôles, se retrouvant sur elle a califourchon, sa main enserrant le cou de cette dernière, penché sur elle, a quelques centimètres d'elle.

« Tu me vois touché par cette douce attention de ne pas vouloir me voir disparaître, mais de nous deux, tu es celle en plus mauvais état et donc celle qui a le plus de chance d'y rester s'ils te touchent au bras. Alors tu vas te calmer, ravaler ta fierté et on va trouver un plan ou on survis tous les deux et ou on met un terme aux activités de ces caïds d'accord ?  »

Ses yeux sont encrés dans ceux de la jeune femme, il ne la lâchera pas. Il commence a forcer sur ses doigts, le maigre cou de la jeune femme a sa merci.

« Ou alors je vais forcer jusqu’à ce que tu tourne de l’œil et quand tu te réveillera, tu seras attachée au lit sans aucuns échappatoire et sans pouvoir rien faire et sache que j'y prendrais du plaisir. Allez... fais moi ce beau plaisir... »

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Astrid aurait voulu pouvoir se contrôler mais c’était impossible, c’était plus fort qu’elle, comme dévorant voracement ses entrailles. Lorsqu’elle avait réussi à se hisser au dessus de lui, elle avait reprit un peu de confiance, suffisamment pour exprimer ses pensées. Non, elle n’avait pas d’attachement particulier pour lui mais elle avait tout de même un petit pincement au cœur à se dire qu’il pourrait ne pour la traquer et à la poursuivre.

Qu’elle n’aurait plus son jouet.

Mais le Capitaine ne souhaite pas lui laisser le dessus, probablement car il comprenait qu’elle n’était plus contrôlable, lui même admettait oralement ne pas pouvoir ; il bascule sur le côté, usant de toute son poids pour asseoir sa domination sur Hel, mais contre toute attente, sa poigne vient serrer sa nuque et Astrid manque d’air, les doigts serrant la peau de son cou. Il ne lui laisse aucun répit et bientôt, elle manque cruellement d’air, tout du moins suffisamment pour ne pas pouvoir rétorquer, elle tente de lutter encore un peu mais se trouve complètement à sa merci, sachant pertinemment que plus elle se débattait plus elle usait son énergie dans autre chose que de survivre. Serrant le poignet du policier, plantant ses ongles dans la peau de son némésis, elle est encore le visage agressif, rougit par le manque d’oxygène mais n’a d’autre choix que d’abandonner la lutte. D’un signe de tête, la mafieuse fait signe qu’elle rend les armes, l’adrénaline redescend et l’humiliation est manifeste mais moindre que s’il l’avait mise hors d’état de nuire.

Lorsque Matthew relâche la pression sur sa gorge, Astrid est prise d’une quinte de toux qui prend fin lorsqu’elle réussit à respirer de nouveau correctement. La peau de son visage retrouve une couleur normale et elle pousse un soupir. De toute manière, elle ne pourrait pas aller bien loin puisque les deux étaient désormais liés par la paire de menottes. Fronçant les sourcils, elle prononce enfin, en français mais sur un ton suffisamment agressif pour qu’il comprenne qu’elle l’insultait :

« Salaud. »

Ce n’était pas ce qu’elle avait imaginé pour cette soirée mais il fallait reconnaître que la force brute du Capitaine avait été suffisante pour venir à bout de son accès de colère. Finalement, elle reprend :

« Très bien, t’as gagné. De toute façon, on est inséparables, maintenant. »

Contemplant le bracelet de fer avec dégoût, la mafieuse secoue doucement la tête :

« Et tu vas jeter la clé dans les toilettes pour que je ne te fasse pas faux bon jusqu’à ce soir, c’est ça ? »

Merde, décidément quand il avait envie d’être une plaie, il y arrivait très très bien.  

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Il n'aimait pas à user de la violence plus que de mesure, il détestait ça, bien qu'il sentait bouillonner le héro en lui en manque d'actions violentes et sanglantes. Il ne désirait point ce genre d'altercation musclées, mais la brune ne lui avait pas donné le choix que de... montrer qu'il n'était pas que le Capitaine Snape incapable de la poursuite toute la nuit ou encore l'attraper. Ici et maintenant, il montrait qu'il pouvait être bien plus dangereux qu'en apparences et ses doigts empêchant à l'air d'atteindre les poumons étaient une preuve de sa détermination. Le temps passa, la haine dans les yeux d'Astrid se dissipa petit à petit à mesure qu'elle perdait des forces et finalement, elle abdiqua. Il lâcha donc progressivement sa poigne sur la criminelle tout en se redressant, mais restant sur elle pour l'empêcher de bouger trop... violemment. Il n'était pas à l’abri d'une attaque surprise. Elle l'insulta ou en tout cas, lui dit quelque chose de méchant en français tout en reprenant son souffle, elle avait faillit attendre trop longtemps avant de se rendre, mais mieux valait tard que jamais. Au moins, ils allaient pouvoir discuter entre... adultes.

« T'entendre parler français est vraiment... rafraîchissant, même si je comprend pas ce que tu veux me dire. »

Il avait un certain sourire sur le visage alors qu'il avait enfin gagné sur elle. Elle ne tarda pas à reprendre contenance et parler comme une véritable peste. Il soupira et se redressa tout en lui tendant les deux mains pour l'aider à se redresser, de toute façon, ils allaient devoir travailler de concert maintenant qu'ils étaient attachés tous les deux. C'était fait exprès, il ne voulait pas qu'elle lui échappe et pourrait se défendre au plus vite en étant... ainsi lié à elle.

« J'ai assez confiance en tes capacités pour savoir que tu es capable de faire sauter les menottes en quelques minutes, mais les clés sont sur moi. De toute façon, je t'attraperais avant que tu n'arrive à te glisser entre mes doigts. »

Et comme pour le lui prouver, il l'attrape de nouveau au niveau du poignet avant d'avancer vers le lit et surtout l'appareil photo pour regarder à l'extérieur. Même si elle n'était pas très docile, il pouvait bien la tirer dans la direction désirée ou encore se faire tirer à sa façon.

« Alors dis moi, c'était quoi ton plan à la base? Je doute que tu allais rentrer dans cet Apple store et tirer dans le tas. Nous pourrions trouver une meilleur solution tous les deux tu ne pense pas? »

Il voit la trace rouge sur la gorge de la jeune femme. Trace qu'elle touche du bout des doigts, furtivement. Il lui tend finalement une bouteille d'eau.

« Désolé, mais tu ne m'as pas franchement laissé le choix. Je ne pensais pas que tu puisse... être autant éprise par la colère. »

Ça avait eu quelque chose d'assez terrifiant.

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Une fois calmée et la tension redescendue face à l’échange assez bestial, Astrid jetait un regard mauvais à Matthew en espérant que cela suffise à lui faire comprendre que dans d’autres circonstances, elle l’aurait écrasé. Seulement, elle était plus faible que lui pour le moment et surtout elle était encore blessée ; elle lui concède la victoire, pour la première fois depuis leur jeu du chat et de la souris. Il fait une remarque sur sa façon de parler en français et Astrid rétorque :

« Je pourrais t’apprendre, ton vocabulaire est si limité que ça ne sera pas difficile pour toi. »

L’accent français était peut être ce qui lui conférait cette aura de dangerosité qu’on lui connaissait. Astrid aurait pu faire des efforts pour essayer de le dissimuler mais il était bien trop encré en elle pour cela, c’était peut être le seul défaut dans la construction de son personnage dans le milieu de la pègre même s’il donnait un petit cachet international à la criminelle. Elle avait tenté maintes et maintes fois de prendre l’accent américain mais presque immédiatement, c’est le grec qui ressortait. Quand on chasse le naturel...

Le fait de les avoir menottés était plutôt culotté. Ça les forçait à être ensemble jusqu’à nouvel ordre. Un ricanement mauvais lui échappe tandis qu’elle pense à la petite dernière que lui avait annoncé Selena : le Capitaine Snape serait en couple. Que penserait sa dulcinée de cette situation ? Astrid se délectait un peu de cette occasion de mettre son grain de sel dans cette histoire. Il l’a tire grâce à leur nouveau lien jusqu’à l’appareil photo qui pointait en contrebas de l’hôtel. Idéalement placé, l’établissement offrait une vue somptueuse sur la ville d’Arcadia et surtout sur le cœur de la cité. Jetant un regard dur envers le policier, Astrid finit par jeter un coup d’œil à travers l’objectif pour finalement découvrir qu’il pointait sur un magasin multimédia. C’était donc ça, la planque de son agresseur ? Astrid recule légèrement et reporté son attention sur Matthew :

« Ça me tue de te le dire, mais pour une fois tu as une longueur d’avance sur moi. Je ne savais pas qu’ils possédaient ce magasin. »

Car elle ne s’était pas concentrée sur leur business pour blanchir l’argent de leur sale boulot mais plutôt sur leur capacité incroyable à vendre la mèche sur leurs exploits à droite et à gauche. La mafieuse se relève et entraîne Matthew de force jusqu’à la valise restée au sol, celle qui contenait des armes et une pluie de billets verts. Elle ouvre la valise et la jette sur le lit pour en dévoiler le contenu avant de reprendre :

« Je suis censée rencontrer le commanditaire de l’opération ce soir, au restaurant de l’hôtel. Tout est censé se dérouler de manière cordiale et j’aurais ensuite pu les descendre en paix quand ils penseront m’avoir dans leurs filets. »

Gagner la confiance pour mieux la détruire était le jeu préféré de la française. Finalement, le capitaine bredouille des excuses quand il constate les stigmates de son attaque. Astrid siffle, pour le mettre mal à l’aise :

« D’ordinaire, on demande le consentement de sa partenaire avant de faire des choses pareilles. La prochaine fois, je te fais arracher les yeux avec une petite cuillère pendant ton sommeil. »

Elle était très sérieuse.  

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Toujours piquante, toujours incisive. Elle avait lâché prise physiquement, mais dans la psyché elle était toujours la dominante et pour cause, elle avait toujours gagnée. Il ne pouvait nier qu'elle était la meilleur, il l'avait eu dans un lieu clos, la ou sa force brute pouvait prendre le dessus. Sans oublier la blessure, il n'avait pas forcé sur cette dernière, mais il devait y avoir une limite a la force qu'elle pouvait déployer.

« Charmante. Comment tu dis en français : tu es en état d'arrestation ? »

Car un jour, il le lui dirait, c'était certain. Quand, il ne le savait pas. Pas aujourd'hui en tout cas même si elle portait une des deux menottes a son poignet. Il était plutôt fier de son action il devait l'avouer. Usant de ce nouveau lien, il l'aide a se redresser et lui montre les fruits de son labeur, de son travail de recherche et d'informations en tout genre. Il avait leur repère ou tout du moins la façade de cette dernière. Au vu des plans qu'il avait réussis a dénicher, quelque chose ne collait pas. Il y avait un endroit qui paraissait vide, comme s'il avaient caché une pièce. Bonne technique, ca permettait de rester bien caché dans son QG a la vue de tous. En étant rentré dans le magasin pour vérifié, il y avait trouvé deux portes suspectes. Une qui allaient a l’entrepôt et l'autre un véritable mystère.

« Wow. Je suis en état de choc. Un compliment... Je vais le garder bien au chaud. Ils ont bien joués leur coup. J'ai eu la chance d'avoir le bon informateur au bon moment ceci dit. »

Il faut rendre a César ce qui est a César. Il se fait ensuite traîner par Astrid jusqu’à sa valise qu'elle balance sur le lit pour l'ouvrir. Le contenu était très a l'image de ce qu'il pensait d'elle. Arme, argent en pagaille. Elle lui expliqua son plan qui était... tout a fait a son image. Rapide et efficace.

« C'est quand même se jeter dans la gueule du loup cette histoire. Surtout avec un bras en moins... Mais ca pourrait donner quelque chose d’intéressant. »

Il s'excuse pour ce qu'il lui a fait, elle rétorque de facon assez violente et il déglutit difficilement. Il la croit bien assez franche pour dire la vérité.

« J'attendrais que tu me demande de te le faire la prochaine fois promis. Je pensais que c'était ainsi dans le monde du crime. Les forts font ce qu'ils veulent des faibles... »

Il désamorce la situation comme il peut non.

« Je pense qu'il serait bon que tu aille a ce repas. Je serais dans le coin pour surveiller. Ils te connaissent surement assez bien pour savoir que tu bosse en solo. Ils ne s'attendront donc pas a ce qu'il y ai quelqu'un derrière. Si on pousse le raisonnement, on pourrait même tenter de les prendre par surprise une fois le dîner terminé pendant qu'il fera son rapport. J'aurais assez de preuve avec la transaction de la soirée pour les mettre a l'ombre un sacré moment. »

Il regarde les armes qu'elle détient. Il y avait une belle force de frappe.

« Qu'en pense tu ? »

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Il fallait désormais calculer les probabilités pour que tout se déroule normalement malgré la présence de Matthew qui ne semblait pas prêt à abandonner la barque. Il tenait une affaire entre les doigts qui pourrait redorer son blason après toute les peines qu’il avait traversé pour attraper sa cible numéro un, il n’avait donc aucune raison valable de passer la main à Astrid et de toute façon il ne lui laisserait jamais l’occasion de reprendre les lauriers après sa stupide enquête. Elle considère un instant l’appareil photo pointé sur le magasin et elle cogite en espérant trouver une idée de génie.

« Quel genre de preuves as-tu, à part un flingue je t’ai donné pendant une soirée non officielle hors de ta juridiction et une plaque d’immatriculation ? »

Autrement dit, pas grand chose. A moins de les prendre la main dans le sac ou d’explorer l’entrepôt de l’Apple Store, Matthew ne tirerait rien de toute cette histoire. Néanmoins, la brune devait faire preuve d’un peu de bonne foi pour qu’il accepte de la lâcher après ça. Jetant un coup d’œil à la valise déversée sur les draps, Astrid vint s’asseoir sur les billets, entraînant le capitaine avec elle ; sans doute aurait elle aimé croiser les bras mais ce n’était pas possible alors elle tapait nerveusement du talon sur le sol de la chambre tout en dévoilant ses plans :

« Je ne comptais pas débarquer là dedans et ouvrir le feu. Je devais simplement faire croire que je leur vendais mes services et mon influence et ensuite je les aurais tiré comme des lapins quand ils auraient mit un pied dehors. »

Elle fronce les sourcils et secoue doucement la tête, ce plan ne lui paraissant pas le meilleur maintenant que la situation avait changé.

« Et je ne te fais pas confiance. Ce n’est peut être pas plus pas que l’on soit attachés, tu ne pourras pas me planter un couteau dans le dos et accumuler des preuves contre moi si je t’ai toujours dans les pattes. Un mal pour un bien, en somme. »

Astrid ne faisait jamais de promesse qu’elle ne comptait pas tenir et ses menaces envers le Capitaine étaient plus que sérieuses. Aussi, la mafieuse laisse flotter les excuses de Matthew avant de reprendre :

« Profiter de ma blessure ne fait pas de toi le plus fort. Ça fait de toi le plus sournois, ce qui n’est pas un défaut mais qui n’est pas forcément très glorieux. »

Dans le milieu, le message devait être clair et choquant. Personne ne se contenterait d’un petit empoisonnement quand un coup de masse sur le crâne faisait largement le boulot, les effusions de sang étant toujours plus mémorables qu’un petit étranglement.

« Bien» finit-elle par lancer avec amertume. « Dans ce cas là, puisqu’il n’est pas question qu’on se perde de vue, tu viendras au dîner avec moi. » Elle en aurait presque sourit si les conséquences ne risquaient pas d’être aussi dramatiques. Elle toise le policier de haut en bas avant de dire d’un ton condescendant : « J’espère que tu as de quoi t’habiller. Je ne me montre jamais avec des personnes négligées. » Question de réputation.

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Il était vrai que sur le papier il n'avait pas grand chose, mais avec le repas de la jeune femme, il allait pouvoir les prendre la main dans le sac et il n'y avait pas de preuves plus probantes que celle la. S'il arrivait a voir l'intégralité de la transaction, il serait bon et il savait déjà comment faire. Un petit appel au directeur qui était au courant, une caméra placée discrètement et le tour était joué. Il y avait du temps encore pour tout mettre en place et pourquoi pas placer un micro sous la table réservée. En voila de bonnes idées.

« Actuellement, rien de concret. Sur les photos et vidéos on voit bien ces types entrer et sortir avec du matos qui ne ressemblent pas a des iphone. On voit même parfois leurs flingues. Il y a aussi une zone d'ombre entre les anciens plans et les nouveaux. Ils doivent avoir une place forte avec toutes les preuves que je cherche. Mais la cerise sur le gâteau serait de prendre ce type ce soir en train de faire quelque chose d'illégal. Tu resterais bien entendu anonyme. »

Il protégeait ses sources même si elles étaient parfois elles mêmes criminelles. Le plan d'Astrid était tout aussi bon si on voulait cribler de balles ses ennemies, mais lui ne le désirait pas. Elle n'avait en plus de cela pas confiance en lui. Un sourire passa sur son visage.

« Je te l'ai déjà dit, je t'attraperais a la loyale, en t'attrapant a la course ou quand tu feras une petite erreur. Ce soir, je suis prêt a me salir les mains en travaillant avec une criminelle, mais dans la balance, je préfère faire tomber un groupe de criminels plutôt qu'une seule personne. Je pense que tu me connais et que tu sais que je suis un homme d'honneur et de parole, alors je ne trahirais pas un accord passé entre toi et moi. »

Elle parlait de blessures et de rapport de force. Elle voulait bien remettre les choses au clair et il ne pouvait qu’acquiescer.

« J'en suis conscient et preuve en est, je ne me suis pas amusé a te toucher au bras. »

Il aurait pu, pour la maîtriser, mais non, ce n'était pas son genre. Elle abdique finalement et Matthew est victorieux. Un sourire traverse son visage alors qu'elle lui demande s'il a une tenue de soirée parce qu'elle ne sort pas avec des personnes négligées.

« Voyons... j'ai toujours une tenue de secoure pour aller surveiller ma criminelle préférée dans un restaurant ! »

Ils se mirent donc a faire les préparatifs, pour ce repas qui arriverait bien assez vite jusqu'au moment de se préparer eux mêmes. Un sourire espiègle sur le visage du capitaine qui se rapprocha d'elle tout en commençant a déboutonner sa chemise.

« Loin de moi l'idée de profiter d'une telle situation, mais dis moi, veux tu prendre ta douche tout de suite ou plus tard ? Se changer risque d'être problématique... »

Mais a tous problèmes sa solution et l'homme avait une seconde paire de menotte qu'il pouvait toujours user. Il l'invita dans la salle de bain, la poussa du bout des doigts. Fermant a clé la porte derrière lui, par méfiance. Ils étaient au septième étage, mais il avait parfaitement confiance en la capacité d'Astrid de lui filer entre les doigts si elle était libre et sans surveillance. Sa main vint caresser le poignet de la brune, la clé dans son autre main.

« Si je te détache, j'ai bien peur que tu veuille me filer entre les doigts alors on va faire quelque chose. »

Il défait son attache et remet la menotte sur la barre de fer de la douche. Elle pourrait retirer ses affaires sans trop de soucis, et il referait le même procédé pour qu'elle se rhabille.

« Besoin d'un coup de... main ? »

Dans son dos, ses mains libres remontaient le long de ses hanches, faisant remontrer le haut de la jeune femme. Oui, il profitait de la situation, il ne pouvait le nier, ni même le fait qu'il y prenait grand plaisir.

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Leur opposition permanente avait le goût du jeu mais le fait que Matthew dépose les armes pour cette enquête insinuait un doute dans l’esprit de la jeune femme. Si elle pouvait travailler avec lui pour une fois, elle pouvait peut-être gagner sa confiance à la loyale et jouer avec cette dernière plus tard. Une occasion rare à ne pas laisser passer, alors elle s’adoucit, décide de laisser couler et de paraitre plus humaine, peut-être même plus attachante si cela était possible. Elle réfléchit rapidement aux événements, à la chronologie avant de reprendre :

« La plupart des transactions doit avoir lieu tôt, en même temps que les livraisons du matin. Le soir, c’est beaucoup trop voyant, surtout dans une ville comme Arcadia. Si on veut aller là dedans et t’obtenir des preuves concrètes, il faudrait y aller en deuxième partie de la nuit, avant l’aube. »

Cela impliquerait qu’ils doivent passer une partie de la nuit menottés l’un à l’autre mais franchement ils n’étaient plus vraiment à ça près compte tenu de la situation. Elle hausse un sourcil, le ton condescendant :

« Toi ? Te salir les mains ? Je croyais que tu étais le héros sur ton cheval blanc ? L’incorruptible de l’ACPD ? »

Plus pour longtemps car Astrid comptait bien le corrompre avec le temps. Lorsqu’elle voulait quelque chose, elle finissait toujours pas l’obtenir, quelle que soit la voie choisie pour atteindre l’objectif. Telle une araignée, elle tissait sa toile autour du policier, plaçant ses pions avec attention pour le mettre échec et mat. Mais l’heure n’était plus au plan, ils devaient se préparer. Matthew l’entraîne dans la salle de bains et Astrid semble aussi ravie qu’un grumpy cat. Vraiment, elle détestait montrer qu’elle était humaine avant d’être une criminelle. Porte fermée à clé, silence de morts ; Astrid n’aimait pas les choses telles qu’elles se présentaient, surtout maintenant qu’elle était accrochée telle une poupée sur la barre de douche. Ses yeux lancent des éclairs :

« Tu as cru que j’étais ton animal de compagnie ? »

Franchement, il pourrait faire au moins semblant de la respecter, ce qu’il ne fit absolument pas lorsqu’il se mit à lui remonter ses affaires le long de son corps. Elle vint jouer sa dernière carte pour le faire se tenir à carreaux :

« Que dirait ta petite amie si elle voyait ça ? »

Au moins, elle prouvait qu’elle avait quelques informations sur la vie privée de Matthew et que si elle savait ça, elle pouvait sans doute savoir d’autres choses. Sa rage contenue se voyait sur les traits délicats de poupée :

« Tes mains n’ont pas leur place ici, retire les. Je ne suis pas à cours de menaces. » Elle était même plutôt inventive, de ce côté. Mais elle tente de se radoucir pour atteindre son plan initial : « Peut-être qu’un jour tu pourras. Tu sais, quand tu auras mérité mon intérêt. Mais tu es loin du compte. » De sa main libre mais blessée, elle lui fait retirer ses mains de ses hanches, elle n’avait plus qu’à jouer sur le fait qu’elle lui refuse la chose pour qu’il la veuille d’autant plus. « Maintenant, tu m’excuseras mais je dois me préparer. » Elle lui claque le rideau de douche au nez.   

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Il était bon de voir qu'ils pouvaient s'entre aider d'une certaine facon. Leurs connaissances respectives permettant de connaitre le meilleur moyen et la meilleur heure ou frapper. Ils pourraient arriver a quelque chose de bien plus productif qu'une simple fusillade, un simple règlement de compte entre criminels. Avec un peu de finesses, il pourrait tous les arrêter, les mettre K.O silencieusement et ne pas finir avec du sang sur les mains. Autant lui qu'Astrid, une opération sans bavures qui aiderait très certainement le Capitaine dans sa quête de justice. Cela montrerait surement a ses collegues qu'il n'avait pas forcément besoin d'eux ou encore... qu'il y avait encore une chance de faire justice dans cette ville de criminels. Moins de personnes au courant, moins de fuites. Oui, comme il l'avait dit a Astrid, il était prêt a se salir les mains a présent pour faire ce qu'il y avait de juste. Siegfried le poussait vers cette toute nouvelle alternative.

« Il faut bien que quelqu'un le face. Tous les services sont corrompus et si j'avais mis quelqu'un au courant pour cette opération alors il y aurait forcément eu des fuites. Je ne peux me fier a personne. Les anciens héros faisaient tout le temps le sale boulot, quoi qu'il en coûte. »

Siegfried avait tué un dragon oui, mais aussi et bien plus d'humains pour faire entendre sa propre vision de la justice. Il n'y avait pas de loi dans l'ancien temps, juste celles des dieux et des plus forts. S'amusant de la situation, il ne tarda pas a recevoir une douche froide de la part d'Astrid qui n'avait pas la langue dans sa poche et qui pourtant avait terriblement raison. Il profitait de la situation comme jamais, chose qui ne lui ressemblait pourtant pas, mais face a cette femme, il avait bien du mal a rester insensible et c'était laissé allé a son bon plaisir a l'aide des menottes. Il reste interdit alors qu'elle lâche une assez jolie bombe entre eux. Comment savait elle pour lui et Saëra ? C'était resté assez secret du fait que c'était une fausse relation et qu'il voulait juste se venger d'Irene. Néanmoins il ne rétorqua rien au début, sa main claqué par la brune qui fit en sorte de mettre de la distance entre eux deux avec le rideau de douche. Il eu bien du mal a se remettre les idées en place.

« Excuse moi, c'était plus que déplacé et inapproprié. »

Il s'éloigne un peu de la douche, s'adossant au mur tout en passant une main sur son visage comme pour chasser les mauvaises intentions qu'il avait eu. Son intérêt et son attrait pour Astrid lui faisait faire des choses qui ne lui ressemblait pas le moins du monde.

« Tu es bien au courant sur ma fausse vie privée on dirait. Je ne peux vraiment me fier a personne. »

Qui avait parlé ? Comment le savait elle ? Ils ne s'étaient pourtant pas montrés sur les réseaux sociaux et rares étaient encore ceux qui le savaient véritablement. En tout cas, ils donnaient l'illusion qu'ils étaient ensemble et ca fonctionnait bien. Dans tous les cas, il serait encore plus sur ses gardes a présent, cherchant a refermer ses pulsions, les chassant au plus profond de son être pour ne plus faillir de la sorte. Un soupire et le voila qui se change, gardant un œil jusqu’à ce qu'ils soient de nouveaux liés et encore, il allait lui rendre sa liberté pour le restant de la soirée tres probablement.

Une fois prêt, il était temps pour eux d'y aller et sans un mot de sa part, ils se dirigèrent vers le restaurant. Elle la première, lui en second pour ne pas éveiller les soupçons.

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L’agacement de la jeune femme était à peine contenu, elle cachait très bien ses émotions d’ordinaire mais son échec cuisant laissait une marque explicite sur son visage. Un silence, un tâtonnement, puis elle lâche la bombe qu’elle gardait en réserve pour le moment propice. Cela eu l’effet escompté puisque presque immédiatement, le policier abandonne son entreprise et recule brusquement, comme frappé par la réalité. Astrid lui claque le rideau de douche au nez et profitant du peu d’intimité laissée, elle se débarrasse de ses derniers vêtements qu’elle jette un peu plus loin avant de faire couler l’eau. Le bruit à des oreilles masque presque les questions de Matthew, mais elle les entend quand même. Froide comme de la glace, Astrid se maudissait d’avoir trahi cette information car il pouvait désormais savoir qu’il y avait une taupe dans son commissariat ; il lui faudrait du temps avant de la démasquer mais c’était néanmoins un avantage qu’elle sacrifiait pour le bien de sa réputation. Pourtant, la réaction de Matthew était assez surprenante puisqu’il parle de fausse vie privée. Elle arque un sourcil, puis après un moment qui avait semblé durer une éternité, elle répond :

« Fausse ? »

Vraiment cette Selena. S’il lui apprenait qu’il s’agissait d’une couverture pour une mission, Astrid saurait vers qui se tourner pour demander des comptes.

**

La préparation n’avait pas duré longtemps. Astrid avait tenté de se rendre la plus séduisante possible, autant qu’on puisse avec une main menottée. Une touche de mascara, un peu de rouge à lèvres puis elle avait coiffé ses cheveux et enfilé une chemise blanche rentré dans une jupe noire sobre, relevée d’une veste blazer noire épaisse. Un noeud très fin entourait le col de sa chemise. Il fallait bien que Matthew la détache au moment du dîner. Lorsque les deux se dirigent vers le restaurant, Astrid fait une halte pour mettre au point leur stratégie :

« Je parle, tu restes à côté et tu la boucles sauf s’ils s’adresse directement à toi. Ces mecs là n’oublient pas les visages : si jamais l’opération est une catastrophe, ils se souviendront de toi comme s’ils avaient plaqué ton portrait dans leur petit bureau et qu’ils priaient devant tous les soirs. »

Dans sa main gauche, elle serrait la poignée de la valise. Elle était dénuée d’arme puisque le policier ne voulait pas prendre le risque. Puis elle emboîte le pas, traversant les tables pour finalement rejoindre un homme qui attendait, encadré par deux hommes de mains. Un rapide coup d’œil lui fit remarquer qu’eux étaient armés ; elle siffle en direction de Matthew :

« Je t’avais dis de me laisser mon flingue. »

Peine perdue. La mafieuse vint s’asseoir en face de son rendez-vous.

« Bonsoir. Inutile de me présenter. »
« Qui c’est ? » s’enquit l’homme en désignant Matthew.

Merde. Ça commence bien.  

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On dit que l'on est toujours attiré par les interdits. Matthew se savait faible face a la bouteille, tous ceux qui le connaissait un peu savaient ce qu'il faisait tous les soirs après son service, mais cette Astrid avait une mauvaise influence sur lui. C'était comme si tout son être rejetais cette idée fugace qu'elle pouvait l'attirer alors que son corps réagissait au quart de tour lorsqu'il était en train de lui courir après ou encore danser avec elle. Elle était son interdit et il était bien trop excitant pour qu'il puisse être lui même, totalement lui même en sa présence. La preuve en était, il faisait n'importe quoi avec les menottes, mais fort heureusement, Astrid le ramena a la raison avec des paroles aussi cinglantes qu'une douche froide. Le silence s'installa après ça, puis elle parla finalement, ayant tiqué sur le mot faux couple. Un sourire s'étira sur son visage. Il avait de nouvelles informations sur les éléments que pouvait avoir en sa possession la brune.

« Tu n'en apprendra pas plus a ce sujet la. »

Il tranche net la conversation. C'était un jeux dangereux et tous les deux pouvaient s'y brûler les ailes. Finalement prêts, il se garda bien de dire qu'elle était magnifique dans cette tenue et ils se dirigèrent vers le restaurant, libérant la brune de ses chaines pour le moment. Elle lui rappela les regles de la partie et il acquisse.

« Bien reçu cheffe. Je ne désir pas devenir leur nouveau fantasme ou leur nouveau Jésus. »

Restant légèrement en retrait, il remarqua directement que le type n'était pas seul. Ils étaient ouvertement armés et Astrid lui fit la réflexion qu'elle aurait aussi du être armée.

« Je préfère le goût du risque que veux tu. »

A cette distance la, ils n'auraient pas le temps de le mettre en joue qu'il serait sur eux. Il en avait fait la démonstration a sa partenaire de mission quelques heures plus tôt. Malheureusement, ils tiquèrent directement sur lui et on demanda qui il était. Il ne regarda même pas Astrid pour prendre les devants. A quoi bon de toute manière.

« Personne. Je suis juste ici pour accompagner mademoiselle Arsenault. Ni plus ni moins que cela. Mais vous n'êtes pas venu ici pour vous enquérir du statut de son chauffeur n'est-ce pas ? »

Sourire aux lèvres, il tire une chaise pour sa patronne afin qu'elle ne puisse s'installer et commencer les négociations. Debout, il tenait tête aux gorilles en face de lui. Ils faisaient au moins une tête de plus que lui, mais il n'avait étrangement pas peur. Comme l'avait dit Astrid, il devait la fermer et la laisser gérer ce qu'elle savait faire après tout.

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Le principal était de ne pas se laisser atteindre par Matthew. Leur léger flirt leur avait déjà fait franchir une ligne invisible entre ennemis et alliés. Ennemis, ils l’étaient sûrement ; alliés, ils l’étaient temporairement. Là, dans ce restaurant modeste et discrets, ils partageaient le secret de leur alliance tout en faisant face à l’ennemi qui avait failli venir à bout d’eux au bar, et surtout ceux qui avaient démolis le véhicule du Capitaine. Astrid lance un regard froid sur sa cible, ne laissant transparaître que l’imposante supériorité qu’elle essayait de démontrer face à l’homme qui avait voulu venir à bout d’elle. Ni rictus ni sourire ne vient se dessiner sur les lèvres de la jeune femme lorsque Matthew rétorque qu’il s’agit de son chauffeur, mensonge plutôt cohérent compte tenu qu’il avait tenu le volant pendant leur courte course poursuite. Néanmoins, elle se promet de remettre le sujet sur le tapis pour le taquiner plus tard, elle le renommerai désormais Uber sur toute ses notes.

« Bien, ne perdons pas de temps avec les politesses. » reprend-t-elle.

La brune fit glisser la valise pleine de cash de son côté jusqu’à celui de l’homme qui la toise. Avant de l’ouvrir lui-même, il la fait passer à ses gardes du corps qui vérifient la sécurité du dispositif et le contenu de la valise en l’entrouvrant discrètement. Puis, lorsqu’il fut satisfait, il lève son verre en direction du duo :

« Alors, nous allons pouvoir discuter. Comment va votre bras, Mlle Arsenault ? »

***

C’est en éclatant de rire qu’Astrid retourne à la chambre d’hôtel, éclat de rire qu’elle partage avec Matthew. Le dîner s’était bien déroulé et ils avaient pu partager quelques coupes de champagne avec leur invité pour célébrer la conclusion de leur trêve. Pourtant, lorsqu’il eu le dos tourné, Astrid ne put retenir quelques remarques qui se voulaient méchantes mais qui n’avaient été plus drôles que voulues. Les blagues avaient fusé et voilà qu’elle riait à s’en briser les côtes. C’était assez rare pour être relevée, elle qui avait pour réputation d’être froide et sans cœur... voilà qu’elle laissait éclater son euphorie.

« Il a tout gobé ! T’as vu le regard qu’il t’as lancé quand t’as dis que t’étais mon chauffeur ? Dingue, il a du penser que je t’avais recruté à moitié torchée ! »

Elle fit valser ses chaussures dans l’entrée de la chambre, lâche sa cascade de cheveux brune qui retrouvent leur liberté et elle s’assoit sur le lit pour faire faire au policier :

« C’est fou. Le pire pigeon que j’ai croisé. Pourtant, j’en ai vu des amateurs... »

Des amateurs qui leur avait fait vivre un sale quart d’heure quelques semaines avant mais tout de même.  

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Matthew arrive très facilement à se rendre méchant ou encore totalement hermétique à ce qui ce passe tout autour de lui. Les mains dans le dos, il ne se laisse pas démonter par les regards des autres hommes, pourquoi le ferait il? Il était dans son rôle de chauffeur, garde du corps, il n'était pas la pour être agréable ou bien même amical avec ceux qui avaient tentés de leur faire passer l'arme à gauche ou en tout cas la française. Il était ce que l'on pouvait appeler un dommage collatéral bien qu'il n'en avait pas autant morflé que la brune qui ne tarda pas à lancer les hostilités. Elle n'était assurément pas la pour s'amuser et il la laissa faire malgré le fait qu'il lui demandait ouvertement comme allait son bras. Les hommes qu'ils avaient mit K.O avaient de la mémoire, mais sûrement pas assez pour se souvenir de l'acolyte. Silencieux, il jubila lorsqu'ils acceptèrent la valise pleine d'argent. Les caméras avaient prit toute la scène et il avait au moins des éléments de preuves maintenant. La jeune femme fit une démonstration de son talent de négociatrice qu'il ne lui connaissait pas vraiment, après tout, elle courrait à chaque fois qu'ils se croisaient, ils discutaient pas vraiment non? Il ne savait pas si c'était la somme d'argent ou bien la charme naturel de la jeune femme, mais l'homme lui mangea littéralement dans la main si bien qu'ils quittèrent le repas avec tout ce qu'ils avaient escomptés.


De retour à la chambre, ils éclataient de rire, trouvant à la méchanceté gratuite d'Astrid une pointe d'humour qui se propagea en fou rire générale lorsqu'ils croisèrent leurs regards. Il fit bien attention à ce qu'ils ne soient pas suivit et ferma la porte derrière eux alors que la jeune femme s'installait sur le lit tout en parlant au Capitaine.

« Il n'avait pas l'air d'être le plus doué pour juger les gens ce type c'est certain. Mais je suis heureux qu'il n'ait pas un pif pour sentir la flicaille comme d'autres. »

Il s'en va à son appareil photo et regarde à travers l'objectif, cherchant les pigeons.

« Ils sont sûrement futé pour trouver des bonnes planques, mais ils manquent encore de talents dans les négociations! Dommage pour eux, ils vont pas apprécier la prison... »

Et tout le monde sait ce qu'il ce passe dans les prisons pour ceux qui ne sont pas... assez forts ou doués dans les négociations. Dans tous les cas, pour le moment le mode caméra n'avait rien vu, mais à bien regarder, il pouvait voir le groupe non pas passer par la porte d'entrée du magasin, mais bien une petite porte dérobée dans la rue qui ne semblait pas être à la bâtisse ni à celle d'à côté. Il attrapa son plan des lieux et avait enfin la dernier pièce de son puzzle. Il se retourne finalement vers Astrid, desserrant sa cravate tout en attrapa sa paire de menottes, s'approchant d'elle lentement.

« Alors mademoiselle Arsenault, seriez vous sage ce soir jusqu'à ce que nous entrions en action avec nos nouvelles preuves? Ou dois-je vous attacher à moi pour éviter que vous me filiez une nouvelle fois entre les mains? »

Les coupes de champagne aidaient à être plus amicale, mais il avait encore cette scène dans la salle de bain en tête et ne se sentait plus si... confiant en lui que ça.

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Assise sur le matelas, Astrid se débarrasse de la plupart de ses affaires superflues, en commençant par ses chaussures puis sa veste, respirant désormais à son aise. A l’abri dans la chambre d’hôtel, la mafieuse n’avait plus à se tenir aussi droite que d’ordinaire, lâchant du leste sur l’image qu’elle tenait à garder face à tous ses interlocuteurs. Matthew ferait exception ce soir, pour célébrer leur victoire commune même si elle se l’attribuait grandement. Il souriait, lui, en la regardant. Et elle, elle lui souriait en retour comme si tout était normal, comme s’ils n’étaient pas deux ennemis enfermés dans la même chambre suite à l’erreur d’une réceptionniste alors que d’ordinaire, ils ne faisaient que se courir après dans la rue. Le moment d’hilarité passé, le policier se dirige immédiatement vers l’appareil photo, toujours braqué sur l’enseigne qui fermait ses portes pour la fin de journée. Hésitante, la mafieuse finit par se lever pour le rejoindre près de l’objectif. Presque comme une évidence, la française lance nonchalamment :

« Efface mon visage sur les vidéos. »

Elle ne savait pas encore s’il en aurait l’utilité, surtout s’ils trouvaient des choses plus accablantes dans le hangar où se faisait les livraisons et dans les bureaux. Cependant, elle ne pouvait pas prendre le risque de se faire boucler : elle rendait service à Matthew, il pouvait bien lui rendre la pareille. Finalement, il se tourne vers son invitée, retire sa cravate et la menace de lui remettre les bracelets qui patientaient dans la pièce.

« Tu ne portes pas si mal le costume que ça. » rétorque-t-elle sobrement, sans répondre à la question.

Astrid laisse la remarque flotter avant de reprendre avec plus de sérieux :

« Je n’aime pas particulièrement l’idée », finit-elle par avouer. Puis avec un air taquin, elle réattaque : « Et puis, je suis certaine que tu vas encore en profiter malgré ta “fausse“ vie privée. »

Oh, comme elle aimait jouer là dessus, sur son avantage. Astrid n’était pas née de la dernière pluie et voyait bien ce qui se tramait en dessous de leur jeu du chat et de la souris, l’attrait que l’interdit avait fait naître entre eux. Jetant un coup d’oeil au lit, la mafieuse déclare :

« De toute évidence, on va devoir partager le lit, je doute que tu n’acceptes de dormir par terre pour mes beaux yeux. Et je compte bien aller dans ce magasin au beau milieu de la nuit, je tiens à mon sommeil donc je ne compte pas partir. »

Il était vrai que le peu d’heures de sommeil qu’elle arrivait à s’offrir étaient un véritable trésor et qu’elle dormait profondément lorsque Morphée parvenait à l’entraîner dans ses griffes. Pour conclure la question, Astrid mit en place le deal :

« De toute façon, maintenant qu’on est là dedans tous les deux, on a aucune raison de ne pas se faire confiance. Tu te souviens, un peu comme au bar. »

Un peu comme au bar où dans les bras l’un de l’autre, la tête du policier dans son coup et l’étreinte sur le mur des toilettes. Même si ce n’était que de la comédie pour s’en sortir, Astrid aimait y voir une part de vérité. 

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La mission prenait une tournure plutôt intéressante. Il avait à présent en main toutes les cartes qui lui permettrait de tous les mettre au trou s'il arrivait à les arrêter. Manque de chance, il ne pouvait compter sur d'autres collègues, ceux en qui il avait confiance n'était absolument pas disponible. Il ne pouvait pas non plus demander un mandat pour avoir des secours sinon il y aurait des fuites et ça tournerait à la catastrophe encore une fois. Il avait déjà eu trop de désillusions à cause de ce genre de problèmes. Non, il n'allait pas se laisser avoir cette fois ci. Soupirant, la jeune femme lui intima qu'il devrait effacer son visage des vidéos et des photos.

« Bien entendu, j'effacerais les preuves de ton implication. »

Ce qu'il faisait été contre toute attention à l'encontre de toute sa politique actuelle de lute contre le crime. Mais entre arrêter une personne et un gang tout entier, il faisait rapidement le choix du plus grand nombre. Retirant sa cravate et demandant à la jeune femme si elle allait rester sage, cette dernière préfère lui faire une autre remarque sur son costume. « Merci, tu étais pas mal non plus. Ça change de la tenue de course. » Jean, blouson en cuire, chaussure pour prendre le plus de vitesse possible et mettre une branlée au policier qui n'arrivait pas à la suivre. Elle finit par lui dire qu'elle n'aimait pas particulièrement cette idée et qu'il pourrait une nouvelle fois en profiter malgré le fait qu'il puisse avoir une fausse vie privée, une fausse petite copine. Elle remettait ça une nouvelle fois sur le tapis.

« Tu n'en apprendra pas plus, t'es informateurs ne semblent pas être si au courant que ça. » Il range finalement les menottes dans sa poche arrière tout en offrant un sourire espiègle à la jeune femme. « Je veux bien croire en ta bonne parole et je ne vais pas tenter le diable. J'ai assez. Déconné. » Il cherche son mot, mais celui ci était bien trouvé. Ils allaient donc devoir composer avec ce simple lit double et attendre que la nuit soit bien installée avant de partir à la chasse aux mauvais garçons. Il s'installa sur le coin du lit et retire lui aussi ses chaussures, il attrape son portable et met une alarme pour quatre heure du matin. « Ça ferait sept heures de sommeil et grand seigneur que je suis, je vais te laisser dormir tranquillement dans le lit pour guetter des mouvements suspects. »

Il se redresse tout en retroussant ses manches sur ses coudes. « Oui, je m'en souviens très bien. Ce fut un merveilleux moment d'égarement... mais je ne le regrette point. Cela nous a mené ici non? » Sourire aux lèvres, il s'attrape un verre et y verse du whisky avant de s'installer sur la fenêtre, regardant la brune droit dans les yeux. « Tu peux dormir sur tes deux oreilles, je surveille les alentours. » Il ne savait pas trop ce qu'il cherchait ou tout du moins, il faisait en sorte de ne pas chercher ce qui pourrait lui être nuisible et pourtant, le regard de cette française lui donnait envie de se brûler les ailes.

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Astrid a le cœur comme du béton, on l’écrase sous sa semelle sans y faire attention ; il reste stoïque face à la misère humaine qui pavent les routes. Il était là mais à force les gens avaient tendance à l’oublier. Elle aussi, elle le négligeait.

Le rose monte aux joues, les bulles de champagne qui font leur effet et qui montent jusqu’au cerveau, qui délient les langues, le cœur de nouveau perfusé par d’infimes doses d’éthanol. Elle fixe le gardien la paix, alors qu’elle trône sur le matelas et qu’il est debout face à elle, comme un chevalier protégerai sa princesse. La mafieuse se redresse, guidée par une main invisible et se rapproche sournoisement de l’ennemi, l’éclat de jeu dans le regard, elle a faim, faim de ce flirt qu’elle a laissé mourir en quittant le bar de Siren Alley.  Lentement, ses doigts récupèrent le verre de whisky qui sommeille dans les paumes de Matthew et elle le pose sur la table de chevet tandis que son autre main vient saisir délicatement le tissu de sa cravate qu’il n’a pas encore défaite, le noeud autour de son coup encore solidement noué.

« Tu comptais me regarder dormir ? »

Y’a plus qu’eux dans la galaxie, les héros écorchés du monde moderne, la criminelle placide qui garde son flegme même lorsqu’elle est acculée dans une voie sans issue. Sa poigne se referme sur la cravate et elle attire l’homme vers elle avec son air perdu, elle assoit sa domination l’espace d’un instant tandis que leurs visages s’affrontent et que l’alcool se dilue dans le sang. Astrid n’a plus rien à perdre si ce n’est sa réputation, planquée entre les murs trop propres d’un hôtel qui se veut luxueux mais qui n’accueille que les catins de luxe et les brigands venant se faire un nom. Les couloirs avaient vu plus de fric sale qu’une prostituée des quartiers chauds, ici on blanchit de l’argent comme on boit de l’eau. La criminalité a jeté son voile sur l’ensemble de la communauté, pas un jour ne passe sans qu’un délit ne soit commis et personne ne s’exclue des trafics lorsqu’on peut avoir un petit profit. L’appel de l’argent facile, la corruption qui s’insinue comme un poison, les foutus bons sentiments qui sont réduits à néants quand Astrid bat des cils.

Aujourd’hui, c’est lui qu’elle veut toucher de son côté sombre. C’est dans son esprit qu’elle doit s’insinuer et instiller le doute, pour gagner la partie et renverser le roi. Il n’y a pas d’autre issue que l’échec et mat.

La femme surplombe le justicier, tirant sa cravate pour attirer son visage jusqu’à elle, Astrid se penche à peine pour jouer sur cette intimité, une sensualité qu’elle n’avait aucun mal à exploiter. Pour elle, la partie venait de commencer.

« Tu pourrais m’aider à trouver le sommeil. Tu connais de belles comptines ?  »

Le ton est séducteur sans être vulgaire, il dénote de la froideur habituelle de la belle qui dévoile une autre facette de sa personnalité tordue.  

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