Kyan ne pose pas de questions, et je lui envoie un regard de reconnaissance. Nous nous éloignons donc de l'endroit en suivant les lignes du rivage, et répond doucement au prêtre:

"Je ne suis pas partie parce que j'avais envie de sortir de l'Inde. Depuis le moment où j'ai posé mon pied dans l'avion, Varanasi, ma famille, le pays me manque. J'ai juste demandé que ma fille naisse en Inde. Une semaine après, nous étions de retour en amérique...Je n'y suis plus retourné depuis. ça feras six mois."

Je ne veux pas repleurer, et fixe ma concentration sur lui.


100 mots

Ses mots sont douloureux et durs à entendre. Ne pas se sentir chez sois est l'une des pire sensation qui puisse exister.

"Je vous comprend. J'ai ressenti la même chose en arrivant ici. Depuis, j'ai presque peur de rentrer chez moi car je sais que je m'y sentirai étranger. Prendre l'avion une semaine après l'accouchement a du être une sacré épreuve, je ne savais même pas que c'était autorisé en long courrier."

Mes yeux se posent sur la tristesse incarnée.

"N'ayez pas peur de pleurer devant moi, je comprends, vous savez."



mots : 100

Je regard mon compagnon de galère et souris:

"Je suis contente d'avoir croisé votre route. Malgré nos différences, je crois que nous avons plus de choses en commun qu'on ne peux le croire de prime abord! Je n'en parle à personne, Pavel se sent comme chez lui, et mes parents...Je ne veux pas qu'ils s'inquiètent. Le voyage a été très long, Nisha a été sage, et n'as pas beaucoup pleuré les heures de vol. ça a surtout été durs en arrivant, avec la fatigue et le décalage horaire."

Je souris tristement à sa remarque et hoche la tête négativement.


100 mots

C'est un fait, beaucoup de choses invisibles de prime abord nous rapproche en effet. Son regard triste demeure et j'aimerais lui changer les idées. Avec un air amusé, je dit :

"C'est vrai que nous partageons beaucoup. Je vous ai même embrassé sur la plage pour vous réveiller. Je pense qu'il faudra que l'on garde ça pour nous-mêmes pour l'instant. " c'est après tout ce que j'ai fait de plus intime avec une autre personne et je m'en fais la réflexion que maintenant.

Nous arrivons déjà au bout du rivage malheureusement.


Mots 100

Je me retourne, l'air sérieux:

"Faire un bouche à bouche et embrasser quelqu'un ce n'est pas pareil. Je pense que j'y aurais pris plus de plaisir que de me faire inspirer et expirer artificiellement grâce aux poumons de quelqu'un d'autre. Mais je n'en parlerais de toute façon pas. Frôler la mort pour une bête histoire d'apnée... Et puis à qui le dirais-je?"

Mais étais-ce vraiment de l'apnée? La mélancolie était si présente aujourd'hui, je n'aurais pas...

Je laisse cette pensée derrière moi et m'exclame:

"Un thé alors? D'ailleurs, j'ai de nouvelles couvertures, quand est-ce que vous repassez?"


100 mots

"Je sais bien mais c'est ce que j'ai eu de plus proche avec une femme ! S'il vous plaît, ne me retirez pas cela !" Je dis en plaisantant.

Une seconde, je reviens sur ce qu'elle vient de dire, comment ça 'elle y aurait pris plus de plaisir' ? De m'embrasser moi ? Non, elle doit plaisanter elle aussi.

"La prochaine collecte dans votre quartier ne sera pas avant plusieurs mois, je le crains. Mais je peux toujours venir les prendre moi-même. J'espère que vous n'achetez pas du linge de maison exprès pour nous."



mots : 100

Sa remarque me donna envie de l'embrasser pour de vrai, mais le geste n'aurais pas été correct, autant pour lui que pour moi. Je me contentais de sourire, énigmatique.

Je détournais la tête pour qu'il ne remarque pas mon rougissement. Si j'achetais du linge pour eux? J'avais juste fait le tour de la maison de fond en comble, trié tous ce que je ne mettais plus, et avait même acheté des vêtements de prévision. Des achats compulsifs, ce qui ne lui était jamais arrivé.

"J'ai seulement fait le tour de nos affaires. Il doit y avoir quatre sacs de linge..."


100 mots

"Quatre sacs ?" Je reste un peu étonné devant tant de générosité. "Je vais devoir accepter le thé pour venir voir ça par moi-même ! Après, je verrai si le camion peut se libérer pour venir" Pour moi qui ait été éduqué dans la vertu de ne rien posséder, je dois dire que je suis assez admiratif des gens qui peuvent se départir aussi facilement leur possession.

Nous continuons un peu sur l’asphalte, toujours côte à côte, nous dirigeant presque paresseusement vers la maison familiale. Étrangement, je voudrai que cette balade ne se termine jamais. Je n'avais jamais senti ça.



mots : 100

Le ton surpris me fait rire:

Oui, quatre. Deux de vêtements, plus deux couettes sous plastiques. Ça fait trop? Et puis, je croyais que vous aviez déjà accepté, pour le thé!"

Le sable est bientôt remplacé par le bitume, et après quelques kilomètres de marche commentées, nous arrivons à la maison de brique.

Je passe la porte (que je ne ferme pratiquement jamais), et invite Kyan à rentrer. La maison est silencieuse, mais pour une fois, je trouve que c'est une bonne chose.

"Vous voulez m'attendre dans le salon, le temps que le thé se réchauffe ou vous voulez m'accompagner?"


100 mots

"Moi ? Attendre dans le salon et me faire servir ? Jamais de la vie. Je me suis fait avoir la première fois par soucis de convention mais vous ne m'aurez pas une seconde fois."

Je suis donc la maîtresse de maison dans la cuisine qui semble être sa pièce exclusive. Mon regard se pose ça et là. Des épices se suivent avec des ustensiles et des denrées alimentaires que je ne connais absolument pas.

"Que puis-je faire pour vous aider ?" je demande alors que je me sens totalement inutile dans cette cuisine où je ne connais rien.



mots : 100

Je me fait donc suivre en cuisine, et c'est assez inhabituel: à part Nisha, personne ne venait jamais dans cette partie de la maison avec elle. Je sort quelques épices, et lorsque Kyan se propose, je fronce le nez: il veux vraiment m'aider en cuisine? Un homme en cuisine...ça déstabilise.

Finalement j'ouvre un double placard rempli à raz bord de thé.

"Choisissez le thé qui vous convient, ils sont notés et trié du blanc au noir."

En attendant, je fais chauffer l'eau, et m’assois sur l'ilot central, regardant le prêtre choisir, curieuse de sa présence et de son choix.


100 mots

Je m'apprête à choisir quand je reste sans voix devant toutes les sortes possibles et imaginables qui s’étalent devant moi. De toutes évidences, je ne me suis pas attendu à cela, je reste interdit avant de lâcher un rire.

Me reconcentrant sur ma prospection, je choisis un thé noir et le tend à Preeti avant de m'accouder à côté d'elle sur le plan de travail.

"C'est très particulier pour moi de laisser une femme me faire mon thé. J'espère que vous même, vous n'êtes pas mal à l'aise à ce que je sois ici."



mots : 100

"Ma collection à l'air de vous laisser pantois!"

Il est vrai que les centaines de pots disposés méthodiquement pouvais impressionner, mais je laissais le prêtre choisir quand même, et lorsqu'il se retourne avec un thé noir russe, je prend le bocal et fronce les sourcils, faussement soucieuse, avant de choisir mes épices en adéquation.

"C'est vrai que dans votre métier, les femmes ne doivent pas être les créatures les plus communes. Et je ne suis pas mal à l'aise, le sentiment est juste particulier. De même que vous, les hommes n'affluent pas dans cette pièce.Vous êtes donc un privilégié!"


100 mots

Je souris

"Un privilégié d'être ici, vous êtes même loin du compte."

Être seul avec une femme dans sa maison est une chose hautement interdite pour ma fonction, comme tant d'autres culture d'ailleurs. Braver ainsi l'interdit est quelque chose que je n'avais jamais eu l'occasion, et jamais osé faire.

"Je suppose qu'il n'y a que votre mari qui a la chance de pouvoir entrer ici. Je ne m'y connais rien en cuisine mais cet endroit donne réellement envie de vous préparer de bonnes choses à manger."

Je ris à l'énonciation du mari:

"Pavel? dans une cuisine? ça n'est jamais arrivé, et à part pour chiper des chapatis étant enfant il n'est jamais rentré dans cette pièce! S'il veux quelque chose, il me le demande, et si je suis absente, il a une cachette à cochonneries dans son bureau! Par ailleurs, je prépare le diner par avance quand je travaille. Alors vous êtes le premier homme à rentrer ici!"

Sa remarque me fait rater un battement. Je murmure:

"Vous voudriez...? Et que me feriez vous?"

La conversation devenait ... sentimentale. Bien peu correcte dans notre situation...


100 mots

Son mari la laissait gérer la cuisine seule ? Je sais que je ne devrai pas juger du fait de mon peu d'expérience de la vie de couple. C'est peut-être un arrangement entre les deux qui convient très bien à Preeti. Quand elle me pose la question, je réfléchis à ma réponse.

"Je ne sais pas du tout. Actuellement, je ne cuisine pas de manière sophistiquée, la nourriture est juste supposée nourrir en s'affranchissant de notion de plaisir."

Je la regarde, amusé.

"Mais vous m'avez donné mon premier baiser, alors demandez moi ce que vous voulez."


mots : 100

"Qu'elle tristesse! S'il y a bien un plaisir innocent, c'est de se nourrir de bonnes nourritures!"

L'exclamation est sortie d'un coup, et, en réfléchissant à ce que je viens de dire, je me reprend, penaude:

"Excusez moi. Je ne voulais pas critiquer ce en quoi vous croyez..."

Je réfléchis, mais je n'ai envie que de deux choses: un thé... et un vrai baiser. Mais... impossible d'y penser, ni même de dire ceci! Mes désirs ne correspondent pas à la réalités de nos vies... Je trouve le juste compromis:

"Surprenez moi! Quelque chose qui vienne de vous, ça me conviendra parfaitement! "


100 mots

Bien entendu, je ne prend pas ombrage de sa remarque. La belle me met au défis de lui cuisiner effectivement quelque chose. Je remonte dans mes souvenirs, à l'époque où ma mère et moi cuisinions ensemble, cela date mais je pense qu'il me reste une recette en réserve.

"D'accord ! Vous permettez ?"

Je trouve facilement les ingrédients qu'il me faut, la cuisine est bien organisée. Farine, sucre, lait, œufs, lait, beurre, bien évidement chocolat et, faute de trouver autre chose, la noix de coco fera l'affaire.

J'allume le four et commence la préparation sérieusement.




mots : 100

Je m'installe plus confortablement sur mon îlot et contemple le spectacle d'un homme me faisant un cadeau. Bientôt, l'eau est prête, et je m'occupe de préparer nos thés tandis que Kyan fait sa surprise.

Contrairement à se que je pouvais penser, nous ne nous gênons absolument pas, et nous nous coordonnons parfaitement. 52

"Lait ou sucre?"

Les tasses prêtes, je pose la sienne par dessus son épaule sur une étagère où il y a de la place et vais chercher un livre pour me remettre dans la cuisine, chantonnant dans une ambiance harmonieuse que je n'avais jamais ressentie jusqu'alors.


100 mots

"Aucun des deux, je prend toujours mon thé nature. Merci"

Concentré sur ma préparation pour n'en rien louper, je peux à présent mettre la pâte dans un plat direction le four et préparer le glaçage. C'est très étrange comme je me sens comme dans mon élément ici, je souris et siffle tout en remuant.

Je remarque seulement que Preeti est partie. Alors que je me retourne pour attraper mon thé, je ne remarque pas son retour et elle tombe littéralement dans mes bras. Cela me fait rire.

"Je pourrais faire cela toute ma vie si cela nous était autorisé."

mots : 100

Perdue dans mes pensées, je rate la marche de la cuisine et tombe droit contre la poitrine de l'homme qui s'affaire. Ses bras se renferment sur moi, et le rouge me monte aux joues automatiquement, tandis que le contact du textile, de l'odeur, me prend au coeur. Je ferme les yeux un instant avant de lancer mon regard contre celui de Kyan.

Sa remarque me fait tiquer: Que voulait-il dire? Me garder dans ses bras? Arrête de rêver, Preeti...

"Faire cela? De la cuisine? Je vous assure, vous avez des dizaines de repas devant vous encore, vous êtes jeune...


100 mots

"Vous faire la cuisine serait un vrai plaisir, mais en l’occurrence, je parlais de vous sauver."

Pendant un instant, elle reste dans mes bras et je n'ai aucune envie de la lâcher. Nos yeux se rencontre et se parlent sans même de communication verbales.

"Vous êtes vraiment une femme exceptionnelle, Preeti. Je sais que je ne devrai absolument pas dire ça mais je tiens à ce que vous le sachiez. S'il vous plaît, ne l'oubliez jamais."

Mes yeux ne peuvent plus s'empêcher de détailler son visage, ses traits fins, ses lèvres ...


mots : 100

Me sauver? Je repense à mon début d'après midi raté, puis m'exclame:

"Le devoir civique vous obligerais à sauver quiconque aurait besoin de votre aide. Je crois que vous avez le droit de me sauver quand vous voulez du coup..."

Je baisse les yeux sous son regard persistant, et murmure contre mon gré face à la proximité de nos visages:

" Je ne vois pas en quoi je suis une femme exceptionnelle, encore moins pour vous, Kyan... Mais j'aimerais beaucoup le savoir."

La dernière phrase avait coulé entre mes lèvres sans que j'en ai l'intention, je relève les yeux, grandement surprise.


100 mots

"Certes, mais ce ne ne serait pas aussi agréable..."

Mon regard devient sérieux alors qu'elle refuse mon compliment. Preeti n'a aucune conscience de sa valeur.

"Pour moi personnellement ? Vous m'êtes très fascinante. Personne ne m'avait jamais troublé comme vous le faites."

Je replace une de ses mèches de cheveux d'ébène derrière son oreille.

Cette femme m'attire inexorablement. Même à cette instant, il m'est impossible de m'écarter ou d'elle ou même de la lâcher. Ma main est restée sur sa joues et mes yeux continuent de sonder ses moindres émotions.

"Et qu'est ce qui vous trouble? Je continue de penser que je ne suis pas extraordinaire...Vous par contre... Si"

Moi, je sais ce qui me trouble en tout cas: Le frôlement des doigts contre mes mèches sombres et un déconcentrant très efficace... et sa paume qui se pose délicatement contre ma joue n'aide en rien !

J'ai une envie répréhensible de passer mon pouce contre sa lèvre, et je dévie mon attention en lissant la côte de l'oreille contre mon pouce et mon index... avant de poser mes doigts contre l'arrête de sa mâchoire... Qu'est ce qui va se passer?


100 mots