L'esprit de la réponse est fascinant, et je me surprend à le dévisager avec intérêt.

"J'admire votre patience!"

Il a accepté, mon visage s'illumine. Les portes s'ouvrent, et j’attends le prêtre qui se change. Finalement nous partons direction Flushing.

On arrive après un long trajet jusqu'au quartier asiatique du Queens, et après quelques ruelles typiques, nous arrivons devant le Hindu Temple Society of North America.

Je murmure à l'intention de Kyan:

"Je vous aurais bien emmené à Varanasi voir des temples hindous dans leur milieu, mais celui ci était plus près. Il est occidentalisé évidemment... Mais c'est mieux que rien!"


100 mots

Etant très impatient de voir ce que Preeti va bien pouvoir me montrer, je ne perd pas de temps et sort la retrouver le plus vite possible en pantalon et chemise blanche. Nous voilà partit pour arpenter les rues de New-York à pied. La balade est longue mais ma compagne la rend toujours trop courte. Nous parlons sur le chemin et c'est étrange pour moi : pas de conseils, pas de plaintes.

C'est alors que je vois le but de notre voyage. Un temple indien se dresse devant nous. Mon sourire s'agrandit et je demande :

"Vous me faites visiter ?"



mots : 100

Je souris puis, aux marches de l'entrée lui intime:

"On enlève les chaussures avant d'entrer: On ne peut rencontrer les dieux que pieds nus!"

L'image de Ganesh est partout, et quand nous arrivons dans la salle principale, les offrandes de fleurs, d'encens, de nourriture sont partout. J'allume quelques bougies, récite un mantra, puis donnent quelques informations sur l'endroit.

"...Ce temple a été construit selon les architectures traditionnelles indiennes, et est le premier aux états unis, d'où son nom. Ils y en a d'autres qui ont été construits depuis! Malgré tout, je crois que je préfère les temple de mon pays."


100 mots

Intimidé par l'exotisme de l'endroit, je retire donc chaussures et chaussettes avant de suivre Preeti à l'intérieur. Je regarde avec fascination les représentations du dieu Ganesh. Devant les différents rituels que fait Preeti, j'ai soudainement l'impression de ne pas être à ma place ici.

Après la présentation du temple indien que j'écoute avec attention, je ne peux pas m'empêcher de penser la même chose de la plupart des bâtiments religieux du pays.

"Je comprend parfaitement. Les Américains peuvent copier ce qu'ils veulent mais il manque toujours un supplément d'âme, une histoire."



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J'essaye de trouver des mots pour faire comprendre les divers rites, la passion des indiens pour Ganesh, l'hindouisme dans les grandes lignes. Mais avec des millions de dieux à notre actifs et une culture très spécifique, mon manque de vocabulaire devient vite un problème...

"Je suis désolée...Je ne parle pas encore assez bien l'anglais pour vous expliquer les choses en détails..."

Sa réaction face au agissement américain me fais le regarder autrement. Ses mots...

"Vous me comprenez si bien...Je suis bien contente de pouvoir partagez avec vous, Kyan."

Et pour appuyer la parole je lui prend la main.


100 mots

Je suis littéralement en train de voyager dans un autre monde avec Preeti. Son accent, ses hésitations et ses erreurs de langages me transportent encore plus loin. Elle s'excuse d'ailleurs pour son manque de vocabulaire.

"Ce n'est pas grave. Je préfère l’authenticité de vos mots."

Après un compliment, Preeti me prend la main. C'est la seconde fois que nous franchissons la barrière du contact. Instantanément, le rouge me monte aux joues. Normalement, un contact physique ne devrait même pas m'ébranler, mais celui-là recèle quelque chose d'intime et de charnel. J'aime ça.

mots : 100

Le compliment m'atteint droit au coeur, et un air ravi se peint sur mon visage.

Je porte nos deux mains liées presque à mon coeur, lorsque je vois le rouge sur les joues de Kyan. Comme la première fois, cela lui donne un charme fou, et je dévie mon regard pour ne pas le fixer plus.
Un instant plus tard, un serviteur du temple entre, et je casse le contact corporel sans être brusque, mais assez rapidement pour que le geste ne se remarque pas. Je murmure alors:

"Vous avez faim? On peut peut être trouver quelque chose à manger!"


100 mots

Ce contact semble être effectivement aussi interdit pour elle comme pour moi. Elle laisse partir ma main assez habilement. À présent, j'en suis convaincu : dans une autre vie, je serai infiniment tombé amoureux à cet instant. Son regard se détache avant qu'elle me propose que l'on mange ensemble.

"Avec grand plaisir ! Je vous suis. Allons où vous le voulez, n'hésitez pas à me surprendre."

Que ce serait-il passé si cette personne n'était pas entré ? Je suppose que c'est mieux que je ne le sache jamais. Avec ces pensées, je suis ma compagne.


Mots 100

Je reste dans mes pensées tandis que mes pas me porte automatiquement vers le "Tangra Masala", un restaurant indien trouvé pendant mes escapades au temple.

Qu'est ce qui m'avait pris de prendre sa main? Et comment j'avais pu la lâcher si rapidement? Réactions opposées en intention et en actes.

Qu'importe, le moment était passé et ne se reproduirait plus. Et pourtant la sensation restait, tenace sur la paume de ma main, comme une tâche d'encre échappée d'une bouteille.

J'avais ouvert une boîte de Pandore, et espérait pouvoir la refermer sans conséquences,comme si de rien était. C'était en vain, évidemment.

100 mots

Je la sens troublée et je me demande ce qui se passe. Juste après être ressorti du temple et pendant que je me rechausse, je fini par lui demander sérieusement.

"Est-ce que tout va bien ? J'ai fais quelque chose qui ne fallait pas au temple ? Vous avez l'air pensive, tout à coup"

Aurais-je plutôt du faire quelque chose que je n'ai pas fait ?

Le restaurant où elle me mène est indien. Je suis ravi que mon voyage exotique ne se soit pas arrêté. J'ai la chance de pouvoir être conseillé sur les plats.



mots : 100

L'inquiétude du prêtre me sort de mes pensées, et je prend mon ton le plus tendre et rassurant:

"Vous avez été parfait. Cela faisait longtemps que je n'était pas venu, mais comme la prière en temple n'est pas obligatoire..."

Arrivés au restaurant, j'aide au choix des plats pour mon compagnon.

"Vous mangez épicé? Si oui, je vous conseille le "Tiger Prawn", mais il y a aussi des plats peu épicés..."

Je profite de ce moment pour détailler son air concentré, ses gestes harmonieux, ces longs cils... Il n'y a qu'avec lui que je voit de pareils détails. Et c'était destabilisant.


100 mots

J'ai été parfait ? Dans un temple indien ? Je hausse les sourcils d'incompréhension mais j'accepte le compliment.

"Ravi que cela vous ai fait plaisir, dans ce cas."

Je m'installe en face de Preeti et je remarque son regard sur moi. Normalement, j'aurais du détourner les yeux mais je suis trop intrigué pour perdre une seule miette, je lève donc les yeux vers elle pour rencontrer les siens, noirs et profonds. Quelque chose se passe avant que je ne me rende compte qu'elle m'a posé une question.

"Choisissez pour moi et surprenez moi."

Le mouvement sourcilier me questionne:

"Pourquoi cet air si sérieux? Après tout ce qu'on peut voir comme touriste curieux mais indélicat, vous faites partis des plus respectueux et discrets, voilà tout."

Nos regards se jaugent, et lorsqu'il me dit "surprenez moi", je ne peux m'empêcher de contempler ses lèvres. Un silence s'installe, puis lorsque le serveur arrive, le moment s'enfuit comme un animal apeuré. Qu'est ce que je m’apprêtais à faire?

Je commande donc deux "Tiger Pawn", distraite par l'émoi que je ressent.
Mes dents s'enfoncent doucement dans ma lèvre, avant que mes mots passent à autre chose:

"Quel programme ensuite?

Sa remarque me fait sourire, j'ai à peu près le même problème à la cathédrale. S'il s'agit effectivement d'une curiosité touristique, il ne faut pas oublier qu'il s'agit avant tout d'un édifice à la gloire de Dieu.

Quelque chose se passe entre nous, quelque chose de sérieux que je ne peux pas comprendre, ou ne veux simplement pas voir. Quand elle commande deux plats épicés, je regrette immédiatement de l'avoir laissé faire.

"Cette journée est la votre ! A vous de choisir. Si je survis à ce plat, du moins, je pourrai vous accompagner."


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La remarque me fais regretter d'avoir pris le même plat épicé pour moi et pour lui. Ne pas survivre?

"Vous n'oseriez pas mourir le jour de mon anniversaire, n'est ce pas? Si je dois vous donner un conseil, la capsaïcine contenue dans les piments s'active au contact de l'eau. Si vous voulez l'atténuer, privilégiez les lipides, et éviter de boire... de l'eau en tout cas.Prenez du lait, par exemple, c'est très efficace pour ça!"

Quand à aller quelque part... je réfléchis un instant, avant de m'exclamer:

"A vous de choisir, cette fois. Montrez moi quelque chose qui vous tiens à coeur!"


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Les plats arrivent et il s'agit d'un assortiment de couleurs et de nouvelles senteurs. Le tout a l'air très appétissant pour quelqu'un comme moi qui n'a pas l'habitude des mets raffinés, encore moins épicés. Je rassure ma convive.

"Non, ne vous inquiétez pas, je supporterai très bien."

Je prend une première pleine bouchée que je regrette immédiatement. Heureusement que j'ai des années de pratique de résistance à la douleur et de bonne figure en toute circonstances derrière moi.

Une idée me vient :

"Luna Park ! Je n'ai jamais eu l'occasion d'y aller !"



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Malgré les paroles rassurantes de mon convive, sa figure à la première bouchée me fait appeler le serveur pour un verre de lait. Je lui fais un clin d'oeil:

"Juste au cas où!"

Pour ma part, mon palais expert ne sens plus les flammes assassines, et je me délecte de mon plat sans plus de soucis.

Au nom exprimé, je fronce le nez, et confie à voix basse:

"Luna...quoi? Excusez moi, je ne sort d'habitude jamais, sauf pour venir au temple, aller voir la mer ou faire des courses. Je ne vois pas du tout où vous voulez m'emmener!"


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Finalement, je remarque que je m'habitue assez vite au plat épicé et sans doute l'envie de ne pas paraître en détresse devant Preeti y est pour beaucoup. D'un signe de tête, je la remercie pour sa délicatesse.

"Je ne sors pas beaucoup non plus, je vous avoue. Il y a peu d'endroits qui me sont venu en tête à part quelques musées et bien entendu Central Park."

Un sourire presque enfantin me vient à l'idée.

"Mais j'ai toujours voulu aller à Luna Park. C'est un parc d'attraction très ancien situé près des plages."


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Je comprend ses raisons, et éclate de rire devant sa mine d'enfant enjoué.

"Alors Luna Park ce sera! Faites le guide cependant, je n'y connaît rien, et je ne sais pas où c'est! D'ailleurs... ce sera mon premier parc d'attraction. Vous prendrez soin de moi?"

Bon, peut être que cette dernière phrase n'était pas nécessaire, mais bon... c'était mon anniversaire. Et, il fallait se rendre à l'évidence, Kyan était une compagnie plaisante. En fait... Je voulais vraiment passer plus de temps en sa compagnie. Même plus que ce qu'il était possible de faire avec une femme mariée et un prêtre...


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Je suis presque ravi que Preeti n'y soit jamais allé non plus.

"J'ai essayé d'y emmener les enfants mais je n'ai jamais reçu l'autorisation. Apparemment, des enfants handicapés dans un parc d'attraction avec un prêtre, ce serait tendancieux. Du coup, je suis ravi d'avoir attendu jusqu'à aujourd'hui pour avoir la compagnie parfaite. Je ne vous lâcherai pas d'une semelle, c'est promis."

Je sens le feu me monter aux joues. Est-ce les épices ou autre chose ? Non, c'est forcément les épices ! Malgré tout, mon sourire d'enfant persiste.


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"C'est ridicule. Toute personne vous connaissant un tant soit peu pourrais l'attester, vous êtes un ange, et bien que je ne vous ai jamais vu à l’œuvre avec les petits, je suis persuadé que vous vous débrouillez parfaitement. Cela dit, je suis ravie que nous fassions notre première fois ensemble..."

Je rougit instantanément, avant de bafouiller:

"Notre premier parc d'attraction, je ne parlais pas de..."

Je ne suis pas la seule à rougir, mais certainement pas pour les mêmes raisons. Nos assiettes sont vides, et Kyan n'a pas bronché... si ce n'est que ses paumettes ont pris une jolie couleur...


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Quand elle dit que je suis un ange, j'essaye de ne pas me confondre en remerciement et de ne pas bafouiller.

"Je vous remercie, cela me va droit au cœur. C'est à cause de ces affaires de pédophilie. Visiblement, leur apprendre à nager, ça passe, mais on dépasse les bornes avec un parc d'attraction."

Preeti semble gênée tout à coup et revient sur la dernière partie de sa phrase. Je comprend seulement maintenant de ce qu'elle peut avoir de déplacé. J'éclate alors de rire.

"On va déjà se contenter de grimper sur les manèges pour le moment."


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"J'avais bien compris... Mais c'est dommage tout de même. Et j'imagine que pour ce genres de soucis déshabiller les enfants pour la piscine est moins un problème que de les faire monter en manège..."

Ma gêne le fait rire surprenamment, et sa remarque me fait tilter:

"Pour le moment? Je prend note!"

Nous partons donc du restaurant et je paye en monnaie indienne, connaissant le patron indien lui aussi, et prenons la direction pour Luna Parc.


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Je m'arrête immédiatement de rire. Ah oui, j'avais fais un énorme lapsus révélateur qui, en outre, ne semble même pas avoir choqué ma compagne. Sa répartie m'enferme dans une gêne.

"C'est assez déloyal d'avoir profiter de vos charmes pour payer. C'était à moi de vous inviter."

Le parc a l'air immense et j'hésite un instant avant de tendre poliment le bras à Preeti.

"Je n'aimerai pas vous perdre." Je dis en guise d'excuse. Au point où j'en suis, je suis bon pour me repentir très sévèrement de toutes façon.



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La moue de mon compagnon me déstabilise:

"Je suis désolée. Je ne voulais pas vous vexer, c'était sans mauvaise intention aucune..."

Je me tourne, fronçant le nez:

"Dans mon esprit, "profiter de vos charmes pour payer" n'est pas un compliment! Mais j'ai quelques pièces du pays, ça lui fait toujours plaisir que je paye l'addition avec! Vous payerez le parc si ça vous tiens à coeur!

Arrivés au parc, Kyan me prend par le bras, et je rougis en hochant la tête. J'ai l'air d'une adolescente dans son premier rendez-vous, mais je profite de ce sentiment de bien être.


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