Mes épaules se retrouvent dans ses mains
Et je frémis
Craignant qu'il rompt le contact interdit
Attendant le choix du destin

Cependant je n'avais pas pensé
A ce qu'il vient de me demander
Mais je m’exécute, ôtant les habits osés
Me retrouvant de nouveau nue à ses côtés.

"à toi", je déclare
Attendant sa réponse fébrile
passant mes doigts graciles
sur l'arrête de sa mâchoire 65

Pavel me traverse l'esprit
Que je ferme aussitôt

Quand bien même ce mariage ensemble compte
Quand celui-ci n'est pas fait d'amour
Et que les sentiments rentrent en compte un jour
Faut-il de son coeur avoir honte?

Le moment devient innocent
Quand Kyan m'exprime son hésitation
Et, d'une certaine façon...
Il se met à nu...mentalement

Je fond devant son honnêteté,
Et m'approche de plus en plus,
Ôte les clous et les cuirs superflus
Pour trouver sa peau de nouveau dénudé

Je prend un moment pour le contempler:
L'ourlet de ses lèvres, les boucles de mèches
La silhouette svelte et l'air revêche
Sans parler de ses yeux à tomber...

"Plus rien ne compte à part toi,
Et pour ce qui es de me faire mal,
ça m'est égal,
Tu ne m'as pas fais mal la première fois..."

Si je le veux vraiment?
"Kyan, je dois te l'avouer
Je n'ai jamais cessé de t'aimer
Depuis ta venue dans notre appartement..."

L’aveu est lancé,
Mais je reprend:
"Alors si tu demande mon consentement
Je dirais "Oui", sans hésiter!"

Je hoche la tête pensive,
Murmurant, plus pour moi-même:
"On récolte ce que l'on sème,
Et je me moque des paroles agressives..."

Après tout, s'il y avait commérage
Il y avait surement jalousie
Et ceux qui les voyait avec envie
ne récolterai que leur propre ombrage.

Mais je me détourne de ses pensées loin de mes désirs, revenant à Kyan.

La distance qui sépare nos lèvres
Se réduis à néant
Et mon désormais amant
nous replonge dans la fièvre

Je m'allonge par son mouvement doux
Et hoche la tête pour lui répondre
ses pupilles claires dans mes pupilles sombres
Se relient à en devenir fou

Son corps rejoint le mien
Et doucement je m'arque
Si l'amour est cette sensation que je remarque
Je ne veux plus vivre sans le sien

"Je crois que je vais y prendre goût"
Je murmure avant que ne se passe l'acte
Et ce faisant je passe le pacte
En scellant mes lèvres avides dans son cou

Ma première fois consciente d'être amoureuse
Est un sentiment tellement puissant
Que sans me rendre compte de mes gémissements
Je finis rapidement par jouir comme une bienheureuse

"Cette nuit a dû être fantastique..."
Je murmure, blottie contre lui
Si je réussissait à ravoir les souvenirs qu'on m'a pris...
Mais en passant à la salle de bain, je tique:

La poubelle est vide, les sachets pleins
Et je ne crois pas un instant
Qu'on ai fait quelque chose sans
Ne l'a-t-on fait que ce matin?

La porte s'ouvre d'un coup
Et Pavel se trouve devant nous
Mon cerveau hurle "NON"

La stupéfaction devient violence
Et je me retrouve devant Pavel enragé
Et Kyan au nez ensanglanté
Hurle: "Bordel, c'est quoi, une vengeance??"

Il faut que je sois hors de moi
Pour que le juron passe dans ma voix
Et plus que ça
Je claque la joue de l'indélicat

Pavel me regarde surpris
"Tu m'as appelée hier
J'ai remué ciel et terre,
et je te retrouve ici dans son lit?"

Je lui fait un regard froid
"Notre mariage est un échec
Tu n'es pas plus fidèle, ne sort pas les pecs!"
Et me tourne vers Kyan désolée de tout ça.

Je me tourne vers l'homme courageux
Ne se rendant pas compte que ce bras de fer
C'est nous qui sommes en train de le faire
Et que ça ne se fait qu'à deux.

Pavel tourne vers l' adversaire
Je boue de l'intérieur de ce qu'il a fait
Une violence inhabituelle de celui que je connaît
Jusqu'à ce qu'il change d'air

Je ne ressent pas de pitié:
C'est lui qui trompe le premier,
Et pas pour l'amour d'une femme.

Ne supportant plus le silence, je repris :
"Comment tu savais que j'étais ici?"
Il répond, l'air contrit:
"Un message disant que c'était fini"

Le regard de Pavel
Suis les mouvements du religieux
Et le cri de surprise dédaigneux
Indique sa découverte du tatouage accidentel

"Du coup tu me quitte pour ça?"
Me dit-il peu assuré
Et quand il voit mon dessin non-censuré
Il reste soudain coit

"Je ne me souviens de rien d'hier"
Je commence à lui assurer,
"Mais malgré ça, sois rassuré
Je te quitte vraiment sans un regard en arrière."

Et je me rapproche du prêtre lentement
Et lui demande solennellement:
"Kyan, préfères-tu rester un amant,
Ou voudrais-tu être à moi vraiment?"

J'attends impatiemment sa réponse, désespérée...

Il lance un regard amer:
"Avant que je parte, tu veux comprendre cette nuit?
Où ce matin t'as suffit?"
Je hoche la tête déterminée et claire.

Il lance:
"Cette nuit tu m'as envoyé,
que tu as pris un verre qui t'as directement bourré
Et que tu perdais conscience."

Il me tend un papier et des vêtements:
"Tu as loué une voiture avec ma carte bleue
Tu t'es désapée devant des nécessiteux
disant que tu leur donnais d'un air bienveillant!"

Il nous dis:
"Vous êtes garés devant l'hôtel
Et quand je venus aux nouvelles
J'ai reconnu ta voix dans tes cris."

Nos yeux se confrontent
Mais ce combat, j'en suis gagnante
Et le mari rejoindra certainement l'amante
Pour oublier sa honte

"Merci pour ses précisions Pavel."
Je tiens quand même à remercier
Je déplie les vêtements pour m'habiller
Pour pouvoir sortir de l'hôtel.

Je rejoins vite la voiture
Pensant à cette histoire de drogue
Tandis que Pavel, en épilogue
Pars à la maison pour se remettre de la rupture.

Je reviens auprès de Kyan
Et lui dis: "Alors tu pars avec moi?
Parce que sinon je ne t'en voudrais pas!"
Tout en lui remettant sa soutane.