C'est au moment où j'entre dans cette rue que je la sens. Une odeur qui ne trompe personne et surtout pas moi, une piste qui va m'obséder pendant la semaine et les suivantes. Nous avions du nous croiser sans même que je m'en aperçoive ou peut-être était-il dans la rue quelques secondes avant que je n'y sois. Je ne sais pas... Et ça me tue ...
Cet homme, je ne sais pas qui il est. Je sais juste qu'il est majeur, ou du moins, qu'il a atteint la maturité sexuelle et qu'il est abso-facto-lument vierge. Autant dire que question hors-norme, ça se pose là et moi, j'adore les personnes hors-normes...
Les nuits suivantes de liberté que j'avais, je les ai consacrées à traquer cette proie d'un nouveau genre. Comme un chien de chasse pas encore dressé, je n'avais aucune idée de ce que j'allais faire si, par miracle, j'allais enfin me saisir de ce lapin à la chaire tendre. La curiosité est un défaut qui ne me fait pas défaut.
Souvent, je n'arrivais à rien sentir de particulier à part les effluves sexuelles de toutes les personnes qui m'entouraient à ce moment. Parfois, une odeur me le rappelait mais aucune suite n'était donnée. Quand j'arrivais enfin à la sentir dans un magasin ou un restaurant, je demandais immédiatement si quelqu'un l'avait vu. Comme un aveugle, il m'était naturellement impossible de le décrire et cela n'aide pas mes recherches.
Ce soir là, l'homme intact est pratiquement sorti de ma tête faute de nouveauté dans mes recherches. J'avais une mission à accomplir relativement très lucrative : suivre à la trace un mari infidèle et le confondre avec sa maîtresse. Comme un bon chien, j'ai simplement suivi la maîtresse, le mari plus méfiant ne va certainement pas tarder à venir. Après l'avoir suivie jusqu'à un hôtel particulier je me cale dans l'ombre de l'entrée et attend patiemment. Il s'est écoulé moins d'un quart d'heure avant que mon salaire sur patte entre docilement, il pue le désir et la faute à plein nez. Je serre les poings, les objectifs pour être payé sont parfaitement clairs.
Malheureusement pour moi, l'homme est grand, très grand, et musclé, beaucoup trop... J'arrive cependant à le prendre de vitesse et par surprise en écrasant mon poing contre son nez. D'un revers du bras qui n'a pas parut lui demander beaucoup d'efforts, il m'étale par terre et frappe. Entre deux armements de poings, j'ai juste le temps de sortir avant qu'il ne m'attrape.
Un nez cassé pour lui, une côte fêlée pour moi. Mais mon contrat est remplit ! Avant de tourner de l’œil, j'arrive à m'asseoir dans une ruelle adjacente pour panser mes plaies tranquillement. Il y a juste les lumières d'un bar non loin qui m'éclairent juste assez pour bénéficier d'une agréable pénombre.
C'est alors que je sens quelqu'un approcher... Ce n'est pas l'homme que je redoute, C'est celui que j'attends Et je ne suis absolument pas déçu
