Pour toujours et à jamais

"Manque de tact ?"

Le sujet problématique revient à nouveau. Mais cet instant ne pouvait pas être gâché ainsi, pas même avec toute la mauvaise volonté du monde.

"Ça t'ennuie si on revient sur ce sujet plus tard ? Ceci dit, merci pour les compliments. Pour ma part, tu es la meilleure sans conteste. Pour ce qui est de l'expression, je voulais simplement dire que je ferai tout pour toi, mon amour. "


Preeti vient me rejoindre au sol et je l'entoure de mes bras tout en l'écoutant attentivement. Je me sens jubiler de l'intérieur à ses mots avant que Nisha ne me ramène un instant à cette dure réalité. J'ai déjà une fille et il faut avant tout que je m'occupe d'elle.

Furtivement, je repense à l'album photo familial qui attend sagement juste là, dans le sac de Dmitri. Je suis impardonnable de ne pas m'etre plus consacré aux recherches.

"Et moi, je suis un Père avant tout !"

Je dis en riant.

"Quant à savoir si l'idée d'avoir des enfants à moi me fait peur, cela me terrorise en réalité. Mais c'est de la bonne peur, de celles qui n'appartiennent qu'aux aventures les plus importantes. Comme de partir vivre à l'autre  bout du monde  pour la première fois, celle de t'aimer, celle de te faire l'amour... Oui, je veux vraiment retrouver Nisha plus que tout et avoir une famille avec toi."

Ma femme a visiblement du mal avec mon cadeau et cela me fait rire. J'acquiesce à ses craintes

"Aucun problème, met la où tu veux. Et ne t'inquiètes pas pour Sheitan.

Preeti me raconte son enfance et je n'ose pas l'interrompre tant cette introspective a l'air profonde. J'essaye de l'imaginer petite, profitant au maximum de son enfance aux côtés de la grande Indira jouant le rôle de maman/grande sœur. Bien entendu, Pavel est mentionné peu après. J'hésite à entamer la dure conversation mais ses lèvres rejoignent les miennes et effacent mes questions ridicules.

L'envie de la serrer contre moi devient plus forte à chaque instant et ce feu familier commence déjà à brûler dans mon corps
Non. Pas maintenant. Ce serait gâcher la nuit qui nous attend.

Nous repartons donc, mains dans la main en cette chaude après-midi en direction de la salle des fêtes. L'ambiance est tout aussi chaleureuse et la musique et les cris commencent déjà  à me faire un peu peur. Dans ma main, je serre celle de Preeti avant de m'arrêter encore hors de portée de vue du gros de la foule.

À sa manière d'il y a quelques minutes, je glisse mes lèvres sur les siennes avant d'entamer une sensuelle danse avec sa langue. Je passe une de mes mains dans ses cheveux pour prolonger juste un peu ce contact qui a le don de me faire oublier mes angoisses. Je n'ai plus qu'une obsession :

Être ce soir.

Pour toujours et à jamais

Le reste de la journée se passe avec une lenteur déconcertante.

"Félicitation à vous deux, c'était un mariage magnifique. Bravo à toi, ma fille ! Fais attention à elle, mon garçon !"

Je souris à Shaashee avant de la remercier. Elle me gratifie d'une tape amicale sur l'épaule et récupère quelques plats vides que je aide à porter jusqu'à son taxi. Je salue quelques autres personnes venues nous féliciter une dernière fois avant de partir. Nous sommes pris en photo sous tous les angles et je remercie chaque phrase de sympathie même si je ne suis pas toujours certain de leur signification.

Désespéré d'en voir enfin le bout, je remarque Dmitri qui nous fait un signe de tête. Intrigué, j'avance et voit un nouveau taxi magnifiquement décoré.

"Celui-là est pour vous. Bonne soirée !"

Pour peu, je l'aurai remercié à genoux. Me coupant dans mon élan, Dmitri me prend dans ses bras en une étreinte chaleureuse.

"Fais gaffe à toi, mon frère. On se voit à New-York dans quelques jours. T'as de la chance d'être tombé sur une femme comme elle, je t'assure qu'il n'y en a pas deux."

"Oh, tu peux te rassurer ... L’amour, c’est comme les cartes : quand on n’a pas de partenaires, mieux vaut avoir une bonne main!" me souffle Sheitan, moqueur.

Dmitri éclate de rire et, ne trouvant rien à répliquer, nous accompagne jusqu'au taxi où il donne une mystérieuse adresse au chauffeur avant de le payer.

Enfin seuls ... J'ai à peine le temps de croire en ma chance et d'enfin me détendre pour regarder Preeti dans les yeux que j'ai l'impression que le taxi s'arrête déjà. A cette heure, c'est sur qu'il n'y avait pas foule dans les rues. Je souris à mon amour avant de lui répondre.

"Plus que prêt ! J'espère sincèrement que tu n'es pas fatiguée. Ou pour être plus précis, que tu n'avais pas vraiment l'intention de dormir cette nuit."

Pour ma part, c'est sur : aucune parcelle de mon corps n'aspire au repos.
Aucune.

Le porteur est véritablement à notre service et semble même nous attendre. Une fois que nous sommes devant la porte de la chambre, je donne un généreux pourboire à l'homme qui s'efface.

"C'est exactement cela, ma chère. J'espère que tu es au courant de ce qui se passe par la suite." Je lui dis en déverrouillant la chambre.

J'ouvre la porte et passe les bagages à l'intérieur. La chambre est déjà éclairée et m'a l'air particulièrement luxueuse.

Quand je passe mes bras autour de ma désormais femme, je ressens un désir ardent pour elle, comme si de la lave en fusion avait pris la place de mon sang. Je suis désormais libre de toutes règles et ce que nous nous apprêtons à faire l'est avec la bénédiction de mon Dieu et des siens.

Je soulève Preeti du sol et me perd dans un baiser qui frise la folie. Tout mon corps répond à ce simple contact en m'enflammant d'avantage. J'entre tout en serrant mon amour contre moi et surtout sans séparer nos lèvres, derrière nous, la porte se referme. Un coup d’œil m'informe sur l'emplacement d'un immense lit où je me laisse tomber, Preeti se retrouvant par dessus moi. Une dernière petite chose me gêne avant que je n'assouvisse pleinement la totalité de mes envies : j'ai peur de lui arracher une oreille avec tous ses bijoux.

Mes yeux dans les siens, je dis sur un ton presque autoritaire et teinté de désir profond.

"Retire tout..."

Pour toujours et à jamais

Sans se faire prier, elle s'exécute et tout ses ornements tombent au sol. J’hésite un instant à retirer moi-même le sari mais elle s'en charge en me laissant voir ses épaules, suivit de sa poitrine et finalement son corps en entier. Son corps, toujours couverts de marques de henné, forment comme une dentelle de nudité sur ses bras et ses jambes. Le contraste, presque artistique, entre le noir et le doré me laisse une seconde admiratif et incapable de bouger. C'est alors que ses étranges chaînes qui parent son corps m'apparaissent dans toute leur splendeur. Dans un souffle saccadé qui ne trompe personne, je murmure  :

"Tu es vraiment magnifique."

Je me redresse et vient jusqu'à elle, toujours à califourchon sur mes jambes. Prenant possession de ses lèvres, j'élude rapidement l'ordre donné.

"Non, pas encore très chère. Laisse moi m'occuper de toi d'abord."

Doucement, comme s'il s'agissait d'un trésor fragile, j'allonge Preeti sur le ventre contre les draps. Après avoir frotté mes mains l'une contre l'autre pour en minimiser les tremblements, je me lance dans un long massage de son cou, de son dos, de ses bras, de ses jambes ...

- Hey, vas-y molo sur les phéromones ! -

- Ne t'inquiètes pas, c'est juste pour qu'on soit sur la même longueur d'onde ce soir. -

- Ouais mais ... Ce serait dommage qu'elle ne puisse même plus marcher demain matin. -

Je souris à cette idée. Après avoir repoussé Sheitan au fond de mon esprit, je décide effectivement de ne plus user de mon pouvoir. Je me demande juste un instant si l'application de ces fameuses phéromones est plus efficace à certains endroit du corps que d'autres. Je testerai ça sans aucun doute.

Sous mes doigts, je sens les muscles de mon amour se détendre un peu, puis se tendre à nouveau d'une vibration familière. Ce soir, je souhaite que nous n'ayons pas la moindre pensée négative, je veux cette femme et je veux qu'elle me veuille en retour.

Nous revêtirons nos doutes et nos angoisses bien assez tôt, mais ce soir n'appartient qu'à nous.

Finalement, je retourne doucement Preeti avant de me placer sur elle. Ainsi, ses mouvements sont entravés mais ses mains sont laissées libres pour d'éventuelles caresses.

Avec un sourire qui fait écho au sien, je commence à déboutonner plus que tranquillement ma tunique, devenant de plus en plus lent à chaque bouton. Mes yeux plongés dans son regard, j'attends impatiemment le moment où elle n'en pourra plus de rester tranquille.

Pour toujours et à jamais

A peine ses muscles se tendent que déjà, Preeti sent la tricherie. Je ne pensais pas que le pouvoir faisait aussi rapidement effet et je m'amuse à penser que, finalement, il n'y est peut-être pas pour grand-chose dans son désir pour moi. Je passe un doigt sur ses lèvres pour éluder à nouveau la question, sachant pertinemment que des phéromones s'y trouvent encore. Peut-être que là, ce sera terriblement plus efficace que dans le dos, qui sait ?

"Shhhh... Je veux juste essayer de te faire passer une nuit de noce aussi parfaite et merveilleuse que toi..."

Je retire mon doigt pour continuer le massage sensuel que j'ai commencé.

Quand je la retourne et qu'elle me fait face avec ces yeux là : ardents et avides, je ne peux m'empêcher de trouver cela encore plus excitant que sa tenue. Puis, elle m'embrasse, me faisant goûter à mon propre pouvoir. Cela répond parfaitement et immédiatement à ma question. Ça m'explique aussi du même coup pourquoi Sheitan a la manie de se caresser les lèvres du bout des doigts quand il est en chasse.

Finalement, ma tunique tombe et vient rejoindre presque délicatement son sari comme un amant recouvre sa chère et tendre.

Je ferme les yeux et les poings, me concentrant un moment avant de retirer un peu maladroitement mon pantalon et me replacer contre ma femme, ses jambes autour de ma taille. A cet instant, nu contre sa peau, je ne ressens plus aucune appréhension, aucun interdit, plus rien de moral ni de physique ne peut me contraindre à ne pas savourer pleinement ce moment.

A son contact, je suis devenu un homme de chair et de désir. Je sens l'accomplissement de cette transformation à cet instant précis. Le début d'une nouvelle existence, d'une nouvelle vie, d'une union sacrée et charnelle entre elle et moi... tout cela débute ce soir et j'espère n'en caresser que la surface en cet instant.

Je m'allonge contre son corps pour reprendre ses lèvres avec les miennes. J'ai rêvé ce moment tellement de fois que je n'ai aucune pensée cohérente concernant l'avenir à cet instant,
Trop d'idées,
Trop d'envies,
Et si peu de temps,
Le temps d'une nuit.

Dans cette étreinte, je me perd totalement, l'esprit complètement embrumé. Je n'ose faire le premier pas car je sais que le feu prendra beaucoup trop vite. Un coup d’œil vers la table de nuit me renseigne sur le fait que mon cher frère à pensé à tout.

"Tu souhaites qu'on se protège, ce soir ?"

Pour toujours et à jamais

"Toi aussi, tu m'as manqué. Si tu savais ..."

Cette déclaration ravive les phéromones qui viennent à nouveau picoter mes doigts. Tant pis, ou plutôt ... tant mieux, notre nuit sera vraiment à nous en cet instant.

Je baisse la tête un instant après la réponse. Ce n'est pas que je rejette l'idée mais c'est juste qu'après tout ça, je sais que notre séparation corporelle sera désagréable à la limite de la douleur.

Souriant à Preeti, je lui murmure :

"Soit alors, je reviens tout de suite."

Je me décroche d'elle et immédiatement, le bien-être me quitte et me laisse un vide intérieur réellement désagréable. Je minimise avec peine cette sensation mais elle a rarement été aussi vive qu'en cet instant. Finalement, je me retrouve sans aucun contact, libre pour attraper un des petits sachets qui m'attend sur la table de nuit.

Quand je reviens sur le lit, les doigts encore brûlant et l'envie de continuer mes expériences toujours intact, j'attrape une cheville de Preeti, faisant teinter les grelots. J'amène son pied jusqu'à mon visage et lèche sa plante de la pointe au talon. Je passe son autre cheville sur mon épaule et continue de remonter tranquillement. Juste avant d'atteindre son point de désir, je passe juste le bout de mes doigts picotant de pouvoir sur les pétales délicates de Preeti et de m'en enduire aussi les lèvres avant de les plaquer contre elle.

Si réellement l'endroit avait son importance, la réaction de ma femme devrait être très intéressante. A cet instant, je suis totalement ivre de son contact, de sa peau, de mon pouvoir et de la nuit qui nous attend.

Pour toujours et à jamais

A cet instant, les inquiétudes et les ombres semblent avoir refoulé pour nous laisser un instant de répit. Ce soir, ma belle, tu es à moi. Son geste, sa main sans mes cheveux semble me dire exactement la même chose. Le délicieux contre-coup de mon pouvoir faisant déjà son effet, je n'ai plus qu'une seule obsession, plus qu'un seul désir : ma femme.

Sa voix vibre un instant, presque menaçante avant d'être perdue dans son orgasme qui l'emporte. Son corps est violemment tendu d'un coup ce qui me surprend totalement. Je continue un instant le mouvement de ma langue, plus doucement, afin de l'aider à atterrir en douceur.

Une fois les soubresauts atténués, plusieurs longues et délicieuses minutes après, je regarde Preeti tendrement avant de lui demander :

"Tout va bien, mon amour ? Tu voulais me dire quelque chose, peut-être ?"

Je viens sur son corps à nouveau pour venir l'embrasser, caressant ses jambes de part et d'autre de mon bassin. La nuit vient à peine de commencer, et j'ai l’intention de pleinement en profiter.

Pour toujours et à jamais

Le regard de Preeti change sensiblement. De perdue dans les méandres du plaisir, ses yeux semblent s'animer d'un sentiment nouveau. J'en suis là de mes réflexions quand sa bouche prend pleinement possession de la mienne, me laissant dans une béatitude qui m'empêche de prévoir ce qui va arriver.

Pendant un moment, je suis persuadé qu'elle souhaite me chevaucher et je me prépare à la prévenir que je n'ai pas encore mis en place la protection. Mais alors, sa bouche trace un sillon de feu sur ma peau qui ne laisse place à aucune autre interprétations. Je m’apprête à protester et refuser cette faveur quand mon corps me trahis, révélant son approbation par une sulfureuse tension directement entre ses doigts.

Enfin, mon esprit passe aussi du côté des traitres en me rappelant pernicieusement le souvenir de l'avion : de notre discussion, du fait que j'ai accepté ses arguments, que cette nuit est aussi sa nuit, et enfin ... de l'expérience en elle-même. En cet instant, je me maudis d'être aussi servile sous ses charmes. Je déglutis et sans même réfléchir réellement, je dis en fermant les yeux :

"Je t'en prie, fais ce que tu veux de moi."

Après tout, je suis à elle. Je n'ai pas d'autre choix, pas d'autres solutions. Je soupçonne même que mon hôte spirituel y soit pour beaucoup dans ce manque de libre arbitre.

Malgré mes yeux fermés, mon esprit se rappelle très nettement de sa tenue actuelle. Ses bijoux de corps teintent harmonieusement à mes oreilles et ne laisse la place à aucun mystère concernant son corps nu, offert et paré. Je glisse une main sur sa joue pour venir se perdre dans ses cheveux.

Je soupire allégresse, attendant la suite avec impatience.

Pour toujours et à jamais

Comme lors de la dernière fois, mon cœur s'emballe trop vite, trop fort.
Cette fois, je ne trouve plus aucune raison de refuser et toute tentative est facilement balayée par ma propre envie qui a tendance à prendre toute la place. Le contrôle des évènements, si judicieusement et délectablement ravi, ne me manque presque pas.

Cela ne me plaît toujours pas de faire ça, ayant toujours peur de lui faire mal, de la contraindre à quelque chose qui la dégoute au final, et l'idée de prendre du plaisir à ses dépend est quelque chose que j'ai du mal à accepter. Mais ses arguments, ses lèvres, sa langue, ce qu'elle me fait contraint tous les doutes, toutes les excuses au silence.

L'étincelle vient, petite mais terriblement puissante. Elle s'approche pour m'embraser mais à cet instant, mon amour ralenti et il me faut toute la volonté du monde pour ne pas bouger. Mes mains aux doigts emmêlés dans ses cheveux se retirent pour éviter tout geste regrettable sous le coup d'une folle envie. Pourquoi freine-t-elle ? Ne souhaite-t-elle pas aller jusqu'au bout ? C'est une chose que j'aurais parfaitement pu comprendre si je n'avais pas été aussi asservi à ce qu'elle me fait, je ne peux m'empêcher de ressentir une violente frustration et ma bouche ne peut pas rattraper le gémissement caractéristique d'un plaisir dépossédé.

Je redresse la tête et nos yeux se rencontrent. Je remarque alors que tout est parfaitement calculé, maîtrisé. D'un sens, cela me rassure car contrairement à ce que j'aurai pu le croire, elle n'est pas dégoutée par la chose, d'un autre côté, elle ne perd rien pour attendre...

Ses mots me font perdre la tête.
Magnifique fusion du corps et de l'âme qui va tout emporter.

Ma réponse se perd dans les méandres du plaisir. Impossible de dire s'il s'agit d'un assentiment, un remerciement, une supplique... sans doute un mélange des trois totalement incompréhensible.

Finalement, voilà ma Déesse bien décidée à donner le coup de grâce, du moins je l'espère. Ses mouvements s'accélèrent délicieusement, relançant mon extase bien au delà de ce que je pensais être apte à supporter. Ma tête se renverse à nouveau en arrière, mes doigts se mêlent à nouveau à ses cheveux. Mes oreilles bourdonnent et mon regard se brouille. Tous mes muscles, tendus à l'extrême, se sont mis à être parcourus de spasmes. Vais-je seulement survivre à cette vague de lave en fusion que mon amour va me faire subir ?

"Preeti ... Je ... "

Pas le temps de prévenir convenablement.
L'étincelle enflamme tout et me voilà totalement hors du temps.
Comment je m'appelle, où je suis ? Ce genre de questions me paraît bien dérisoire à présent. La petite mort qui me prend est d'une violence inouïe presque douloureuse mais tellement délicieuse.

Quand je reprend mon corps, il est en nage, parcouru de tremblement, avec le cœur qui bat beaucoup trop vite et la respiration saccadée.
Sa peau a fait beaucoup, sa maîtrise à fait le reste, sa déclaration d'amour en a encore ajouté.
L'orgasme infiniment plus que parfait.
Comment a-t-elle fait ça ?

"Je ne te le dirai jamais assez, mon amour, tu m'as rendu totalement dépendant de toi. Jamais je ne m'habituerai à ça..." ma voix est essoufflée, encore sous le coup de saccades.

Oui, à présent je comprend toutes les victimes de la luxure, je comprends l'attirance physique, je comprend l'addiction que cela engendre.
Je comprend Sheitan.

Je me redresse, assis sur le lit et regarde ma femme en souriant.

"Alors comme ça tu as voulu me frustrer ? Quel dommage que j'ai adoré alors..."

Finalement, n'y tenant plus, je saute sur le corps encore paré de bijoux de Preeti pour l'embrasser, la renversant en arrière, goûtant à mon plaisir encore dans sa bouche. C'est une sensation étrange mais qui ne me dérange absolument pas.

C'est seulement à cet instant que les battements de mon corps consentent à vouloir se calmer un peu. En contrepartie, mon esprit se remet très facilement en ébullition face à tout ce que je pourrai faire actuellement.
Non, il faut que je me calme sinon mon propre corps ne pourra pas supporter mais déjà le manque se fait sentir, le manque de la peau de mon unique amour, son goût, son odeur, son contact.

"Tu veux passer aux choses sérieuses ou tu as une autre idée en tête ?"

Pour toujours et à jamais

Sa peau nourrit la mienne d'un contact profond, encore inédit. Jamais je n'avais été aussi sensible de toute ma vie, j'ai l'impression de prendre feu à chaque endroit que Preeti effleure ou touche. Dans ses yeux, je la vois et je vois aussi la Déesse qui est en elle. A cet instant, elle ne sont pas deux, elle sont une seule et même personne : la femme de ma vie. Peut-être que Sheitan prend possession de mes sensations lui aussi et très franchement, peu m'importe à cet instant, je n'ai pas envie ni l'énergie de le repousser.

Ce regard est unique, brûlant comme sa peau, avili et en demande, autant que prédateur. Alors que je lui rend ce regard, sans doute plus dominant et affamé qu'autre chose, me découvrant dans ses yeux comme un reflet dans un miroir de l'âme. Alors me voilà, je suis cela désormais, un amant aimant, un mari lié pour la vie. Et la voilà, elle, Preeti, ma femme adorée dont le simple contact me fait perdre la tête et qui peut exiger ce qu'elle veut de moi d'un regard.

Non, je ne m'y habituerai jamais.

"Oui. A toi, pour commencer..."

Je passe mes mains sur ses joues avant de les descendre dans son cou pour aller caresser sa poitrine, faisant teinter les chaines en une douce harmonie. S'il y a quelques temps, je n'aurai certainement pas osé un tel geste sans avoir demandé l'accord de la dame par écrit au moins trois mois à l'avance, voilà que je me surprend à presser un peu plus cette fantasmagorique poitrine.

"A l'amour aussi. Je pensais connaître ce sentiment mais à présent, je commence à douter d'avoir même été vivant avant de te rencontrer."

Dans son dos, mes mains passent sur ses hanches puis sur ses fesses avant d'abandonner, à regret, sa peau. Me saisissant d'un sachet métallisé, je le déballe totalement à l'aveugle. A présent, je suis certain du savoir faire de Sheitan lattant dans mes gestes. Je n'ai pas le temps d'aller bien plus loin que son corps se met à danser contre le mien, tant comme une supplique que comme une provocation. Heureusement, la protection est bien en place et je peux enfin laisser mon esprit se concentrer sur l'essentiel. Mon corps ne se fait pas prier pour réagir, se tendant des pointes de mes pieds jusqu'à me faire dresser les cheveux sur la tête.

"Et à ça non plus. Je pense que j'ai encore beaucoup à découvrir." même ma voix est tendue.

Assise sur moi, mon corps redressé contre le sien, je me nourris de ce contact de peau qui m'a énormément manqué et dont je sais que je ne me passerait plus jamais. Quand sa phrase vient contre ma bouche, je ne peux m'empêcher de gémir d'impatience.

"Être en toi. C'est tout ce que je veux."

Ces simples mots m'asservissent totalement. Si seulement le temps pouvait s'arrêter pour nous deux en cet instant.

"Tu es mon paradis sur terre, je t'aime."

Voilà que nous sommes tous les deux juste avant de fusionner pour la toute première fois depuis que nous sommes mariés aux yeux de tous les dieux. Est-ce que cela fait une différence, finalement ? Je n'en sais rien, sans doute que le changement n'est que pour nous deux.

Juste avant que nos corps ne s'assemblent, je m'essaye à quelque chose de nouveau. Passant ma main sur son visage, le pouce contre ses lèvres, je vais essayer de faire en sorte de partager la décharge électrique avec mon amour. Très sincèrement, je ne sais pas si mon pouvoir en est capable mais je vais essayer, c'est une sensation tellement intense...

Quand nous fusionnons finalement, c'est plus qu'une simple vibration qui traverse mon corps, c'est comme si j'étais véritablement frappé par la foudre. Mes repères temporels et matériels se perdent totalement et me porte jusqu'à une jouissance violente. Je sais désormais que cela vient du Satyre que je suis devenu, comme un bien-être purement instinctif qui me pousserait à retrouver cette sensation encore et encore, toujours plus vive.

Notre danse de couple intime s'entame enfin. Je porte le corps de Preeti contre le mien, ardent et tendu. Ses yeux sont aussi enflammés que sa peau et nos lèvres viennent se chercher pour se trouver, nos langues se câlinent et nos souffles se mêlent.

Enfin ...

Pour toujours et à jamais

Mon amour ? Une graine ? Voilà qui est intéressante comme idée. Une autre cependant fait son apparition dans mon esprit : le double sens du mot "semence", ma semence germe et grandit. Même dans ce genre de circonstances, j'ai l'esprit encore beaucoup trop fertile. C'est avec peine que j'essaye de refouler cette envie pour le moment. Tout m'y fait penser, est-ce notre mariage, est-ce Preeti, est-ce du au fait que j'accepte seulement d'être un satyre à l'heure actuelle ? Peu m'importe, c'est là. Il faut que je me fasse une raison mais le moment n'est pas encore venu.

Sa phrase me fait rire. Sept vies à la supporter ? Qu'en termes fort peu élogieux cela est dit.

"Ma chérie, arrivé au terme de nos sept vies, tu le sais que tu me déclarera encore ton amour et tu me demandera en mariage dans la même soirée."

Même si c'est contraire à toutes mes croyances, peut-être que dans une certaine mesure, ce n'était pas la première fois qu'on était ensemble ou qu'on s'était marié. Peut-être même que notre union était voulue par des entités divines qui nous sont totalement inconnues et qui dirigent nos actes. C'est sans nul doute l'idée la plus stupide que j'ai pu avoir depuis très longtemps mais dans le brouillard du délire dans lequel je nous ai mis, ce genre d'imagination délirante est possible.

D'ailleurs, je ne sais absolument pas si ce que j'ai fait a marché ou pas mais Preeti entre dans une extase absolument divine. Je sens ses cris étouffés dans mon cou et cela hérisse mon épiderme d'autant plus. Quel intérêt d'ailleurs ? Est-ce par honte ? Non, plus maintenant. Simplement pour ne pas me donner le privilège d'entendre l'étendue de son plaisir ? Je me pose décidément beaucoup trop de questions et ne cherche pas assez de solutions.

"Pourquoi caches-tu tes cris ? Moi, je veux t'entendre pleinement..."

A ces mots, j'attrape ses hanches pour l'avoir au plus proche de moi, rendant notre danse plus rapide et plus profonde. Une main contre ses fesses, j'en profite pour caresser la délicate courbe avec la même impudeur que j'avais eu avec ses seins.

Il n'y a pas de bijoux de corps à cet endroit, ce qui me laisse tout le loisir d'explorer l'entière douceur de sa peau. Sans spécialement savoir ce que je fais ni si j'ai vraiment le droit de le faire, je laisse un de mes doigts se glisser entre les deux magnifiques rondeurs de mon épouse. En pleine conscience, jamais je ne me serais laisser aller à faire ça, mais ayant fait le serment de profiter pleinement de cette nuit, je ne m'autorise pas à m'encombrer de barrières ou de règles. Seule Preeti a le pouvoir de m'arrêter. Je laisse donc cette main là où elle est pour m'aider à accélérer notre mouvement.

Bien malheureusement, notre danse de plus en plus rapide, mes caresses, les siennes, tout cela se retourne contre moi. L'étincelle de l'orgasme se fait déjà sentir et si je ne fais rien pour l'arrêter, je sais que ce sera particulièrement explosif mais sans doute un peu rapide, peut-être trop pour mon amour.

Je m’appuie alors contre Preeti pour renverser ma belle sur le dos. Pour ma part, je me redresse pour contempler son corps.

"Tu es vraiment magnifique..."

Pas étonnant que je me sente partir à peine notre danse entamée. Absolument tout en elle éveille mon désir et exacerbe mon plaisir. Un mot de sa magnifique voix, un regard de ses yeux à l'étrange lumière, sa peau et son odeur, tout semble avoir été scrupuleusement étudié pour mettre le feu à mon corps.

Soulevant une de ses jambes pour la mettre contre mon torse, sa cheville qui tinte de bracelets sur mon épaule et me penchant légèrement vers l'avant, je suis juste avide d'entrer encore plus profondément en elle. Sous le coup de cette sensation nouvelle, je m'abandonne à mordre sauvagement cette délicate cheville près de mon visage tandis que nos bassins continuent dans leur élan en une chorégraphie toujours plus rapide.

L'étincelle est toujours là, aux aguets, et il n'en faudra plus beaucoup pour qu'elle embrase absolument tout.

Pour toujours et à jamais

La prochaine fois ? Je me plaît à en rêver comme d'une réalité. Nous retrouver, elle et moi, encore et encore. Y avait-il un plus beau fantasme ? Mon esprit actuel est trop perdu dans les volutes de la rêverie pour me permettre d'imaginer que ce ne sera sans doute pas possible. Je veux y croire, voilà tout.

Sa question fait réagir Sheitan, si Preeti était un homme ? L'aimerais-je quand même ? Comme à chaque fois, ce genre de questions me pousse a la réflexion et à l'honnêteté.

"Je suis désolé, mon amour, mais tu es bien plus qu'un genre pour moi. Je t'aimerai et te désirerai que tu sois homme ou femme puisque c'est toi qui m'a fait connaître le désir."

Mais Sheitan se manifeste et apporte quelques précisions à mon affirmation. Après tout, le Satyre avait passé sa vie à préféré les femmes, pour une seule et unique raison.

"Mais je te préfère avec un corps de femme. Parce qu'il est apte à recevoir des orgasmes encore et encore, et encore ..."

Redressant Preeti contre moi, je murmure à son oreille :

"Ça va durer, ne t'inquiètes pas... Jusqu'à ce que tu me supplie d'arrêter."

Ce bien être qui m'anime continue, lattent. C'est étrange. Un nouveau pouvoir ? Il ne vient pas de moi, je regarde Preeti dans les yeux comme pour avoir une confirmation de quelque chose que je sais déjà. Elle aussi souhaite que notre nuit ne soit qu'à nous.

Soit Déesse, tes désirs sont des ordres.

Dompter son corps est quelque chose que je n'avais jamais appris à faire, être simplement à l'aise et savoir reconnaitre l'envie et le désir. La chose la plus étonnante est que j'avais appris son corps avant le mien. Apprivoiser le corps de Preeti avait été un véritable délice, et elle avait fait de même avec le mien.

Sa peau commence déjà à s'enflammer et je laisse ma propre étincelle prendre de l'ampleur. C'est quand mon nom est prononcé que je ne répond plus de rien et prononce celui de Preeti en retour. L'explosion emporte tout sur son passage et ma morsure se fait plus forte sur sa cheville. Jamais la chaleur n'avait été aussi ardente, jamais ce sentiment de plénitude n'avait été aussi fort.

Encore essoufflé, mes yeux viennent à la rencontre de ceux de mon amante. Après l'amour, elle est tellement désirable que je suis persuadé qu'il s'agit d'un subterfuge pour que jamais je ne me rassasie d'elle.

Cela marche à la perfection.

"Viens, mon amour."

Passant un bras sous ses épaules et sous ses jambes, je porte ma Déesse jusqu'à la salle de bain où je l'installe dans l'immense baignoire déjà à demie remplie d'eau où flottent quelques pétales de fleurs. M'installant derrière mon amour, je commence à arroser son corps avant de faire mousser le savon pour laver sa peau.

"Et toi, tu m'aimerais quand même si j'étais une femme ? Ou si je n'étais pas un Satyre ?"

Pour toujours et à jamais

Preeti à l'air fatiguée et je suis rassasié ... pour le moment.

Son corps contre le mien dans le bain est quelque chose de délicieusement différent. Je dégage un instant les cheveux de Preeti pour l'embrasser dans la nuque. En réalité, mon pouvoir commence à entamer ma conviction à ne pas dormir et le bain me plonge dans une détente qui me surprend moi-même. Finalement, je laisse la chaleur et les effluves faire le reste et commence à fermer les yeux alors que je lave la peau douce de Preeti.

Sa phrase me fait réfléchir dans ma détente. Je le sais, si Sheitan n'avait pas été là, nous n'aurions sans doute pas été ensemble. Déjà, je suis persuadé que je serais resté à New-York parce que c'est lui qui m'a poussé à partir. Quand bien même, je pense que notre relation aurait été sans doute moins vivante, plus simple mais moins pimentée et jamais je n'aurais connu cette ivresse charnelle que seule mon âme-sœur peut m'apporter.

Sa dernière phrase me fait rire. Il est temps d'être en paix avec sois-même.

"En fait, mon amour... Je n'ai pas de Satyre, j'en suis devenu un. Tu m'y a d'ailleurs un peu aidé."

Je ne parle pas seulement de l'accident mais aussi et surtout de la suite, depuis que je suis arrivé en Arcadia. Malgré tout ce que j'ai pu subir avec ma nouvelle nature, j'ai été au bord du gouffre mais toutes ces épreuves m'ont amenées jusqu'ici, dans cette baignoire, avec la femme parfaite. Fort de ces pensées, je serre son corps chaud contre le mien.

Quand enfin, je me décolle, je m’aperçois que les yeux de ma belle se sont fermés pour sans doute ne plus s'ouvrir jusqu'au lendemain. Je suis certain que ce ne serait pas une très bonne idée de commencer notre vie maritale en profitant d'un corps magnifique mais inconscient.

"Allons dormir."


Le soleil chauffe déjà la chambre. Les souvenirs de la journée d'hier m'arrivent par vague incertaines.

Je suis allé en Inde
Je me suis battu
Je me suis marié
J'ai dansé
J'ai fais l'amour

Tant de choses qui sont en totale adéquation avec ma vie de ces derniers temps et qui me semblaient hors de portée il y a seulement quelques mois. Encore dans les brumes du sommeil, j'espère sincèrement que tout ceci n'aura pas été qu'un rêve magnifique. Fort d'une certaine hésitation malaisante, j'ouvre les yeux pour voir devant moi la chevelure d'ébène étalée sur l'oreiller. Je soupire de soulagement.

Malgré la chaleur, je serre ce corps contre moi, nus l'un contre l'autre. Cette idée m'éveille d'un coup comme une décharge électrique. Je me penche pour embrasser sa bouche. Sans aucun doute, cela non plus je n'aurais jamais osé le faire sans son consentement explicite. Ma langue vient chercher la sienne pour une première danse.

Quand ses yeux s'ouvrent sur les miens, je me fend d'un sourire avide et je murmure contre ses lèvres :

"Bonjour, mon amour."

Qu'est ce que ...

Sheitan et Kyan, nous sommes ...

Mais ça n'a duré que le temps d'un instant avant que je ne prenne la place dans notre conscience. Moi, Kyan ? Oui, je crois. Est-ce que ça s'est vraiment passé ? Quelle sensation étrange, pas désagréable mais encore trop étrange pour que je puisse pleinement l'envisager dans sa globalité.

"Comment tu vas en cette première matinée, désormais légalement captive de mon amour ?"

Patience, Sheitan, nous n'en avons pas encore fini.

Pour toujours et à jamais

Je sursaute quand elle se redresse brusquement et reste muet comme une carpe pendant ses explications. Enfin, j'échappe un ricanement incrédule. Notre soirée gâchée ? Et puis quoi encore ? Nous étions simplement fatigué tous les deux, enfin elle plus que moi, et nous avions grandement abusés de nos pouvoirs respectifs, rien de bien méchant à cela.

"Non, tu viens juste de te réveiller simplement. Pour ma part, j'en ai bien profité. Tu es bien plus docile quand tu dors. C'était très agréable d'avoir pu faire ce que j'ai toujours voulu sans oser le demander."

Fier de ma blague, je retombe sur le dos, les bras derrière la nuque comme l'amant épuisé que je suis supposé être en cet instant. Aurait-elle mordu à l’hameçon ?. Finalement, n'y tenant plus, j'éclate de rire. Finalement, ma bouche est prise d'assaut par la sienne. Y voyant une magnifique perche tendue, je met le turbot et me redresse pour intensifier le contact.

Toute envie de gâcher le moment m'a définitivement quitté. Mon amour est là, nue sur moi, que puis-je faire d'autre que de la contenter ? La protection en place, je laisse ma chère épouse me chevaucher en ondulant comme elle sait si bien le faire.

"Tu es vraiment un fantasme vivant, mon amour."

Je parviens à articuler avant de sombrer à nouveau dans les limbes du désir. Toutes nos matinées communes seront ainsi ? Je l'espère sincèrement.