(asha) she sets her trap for him [flashback] - Mar 10 Avr - 19:31
(flashback) She sets her trap for him
asha ngu & tarek el khalfani
« Four weeks ahead, I thought that I should think some more. I'm fucked in the head, and my mind is turning into a whore. »
Étrange sentiment que celui d'être épié ; être à l'affût des faits et gestes d'un individu, qu'il s'agisse d'une intention louable ou malhonnête. La seconde possibilité était la plus courante et Tarek était bien placé pour le savoir. Persistant dans l'ombre de la ville avec une aisance déconcertante, il était le prédateur. On passait commande auprès de lui, easy peasy, comme sur un site web ; et lui, il exécutait - ou non, selon la volonté du demandeur -. Lui, une proie ? Jamais. Pourquoi l'aurait-il été ? L'insolent ne persistait que pour sa propre personne, aussi égoïste que la madre qui lui avait tourné le dos il y a des années de cela. Passer de l'autre côté ; être la proie de quelqu'un, sans pouvoir contrôler le déroulement de la chasse. Cela ne lui plaisait certainement pas.
Visage obscurci par l'agacement, il avançait. Un pas après l'autre. Son tête-à-tête avec la Lune était contrarié par la présence d'un intrus. Comme si cet individu gâchait un rencard amoureux avec l'Astre intangible, qui l'accompagnait depuis de si nombreuses années sans jamais rien lui demander en retour.
Bruissement d'un tissu qui n'était pas le sien.
Son œil tiqua, ses dents se serrèrent. Geste machinal, déguisement habile, le brun vérifie que la lame gravée à ses initiales trône toujours fièrement dans cette poche intérieure un brin vétuste, à force de sortir et de remettre l'objet à sa place attitrée. Non, définitivement ; il détestait ce sentiment d'oppression. Et il voulait savoir à quoi rimait toute cette comédie à l'interprétation résolument mauvaise. Lui au moins ne se faisait jamais remarquer.
Tarek se stoppa. Irritation, mêlée à de l'impatience ; son état d'esprit se traduisait franchement sur son joli minois. De sa poche arrière, il sortit son paquet de clopes, fraîchement acquis. Comme si de rien n'était. Il avait l'air con, à retirer l'emballage, au milieu d'une ruelle où la puanteur des égouts était atrocement vivace. Sans aucune considération particulière à l'égard de l'environnement, l'enveloppe plastique, aussi légère qu'une plume, sans toutefois partager sa grâce, se fraya un chemin jusqu'au bitume.
Les mains légèrement tremblantes à cause du manque de nicotine dans ses veines, une cigarette alla se coincer entre ses lèvres. Il l'alluma avec un briquet de fortune, abandonné sur la table d'un bar par son propriétaire originel et appartenant désormais à Tarek. Sentir la fumée délétère s'insinuer à l'intérieur de son corps lui procura une sensation d'apaisement. Physique tout du moins, car si le tremblement s'était rapidement effacé, son humeur ne s'était résolument pas améliorée. Finalement, ses doigts vinrent retirer de sa bouche le délicieux petit rouleau de tabac haché. Quitte à ce qu'on le prenne pour un malade échappé de l'asile au coin de la rue, le brun se mit à parler, afin de rompre le silence avec le pervers qui se permettait de l'observer discrètement. « Qu'est-ce que tu m'veux ? Tu crois que j'ai pas remarqué ton manège ? Je porte peut-être souvent des lunettes de soleil, mais j'suis pas borgne pour autant. » Entrée en matière en douceur, à moins que la méfiance innée du presque trentenaire ait finalement viré à la paranoïa.
« Vas-y, accouche. J'ai pas que ça à faire » ajouta Tarek, dont la patience s'était étiolée aussi vite que la fumée de sa clope s'était évaporée dans la nuit. La diplomatie, cela n'avait jamais été son truc ; de même que la politesse avait été évacuée à l'égard de l'illustre inconnu qui l'avait suivi jusqu'ici, jusqu'au vieux quartier de la ville. Le brun attendait une réponse à présent, à défaut d'avoir été sollicité directement dès le départ.
(asha) she sets her trap for him [flashback] - Jeu 12 Avr - 11:42
[Flashback] She sets Her Trap For Him
Tarek El Khalfani & Asha Ngu
« The street's a liar. I'm gonna lure you into the dark. My cold desire. To hear the boom, boom, boom of your heart. »
Première mission de l’éclaireuse. Premier recrutement pour gonfler les rangs des enfants terribles. A l’affut, le serpent a écouté, s’est informé, puis s’est lancé dans la traque. S’insinuant dans les moindres recoins de sa vie sordide. Des jours à le suivre dans l’ombre, à observer ses habitudes, ses occupations, ses obsessions. Tout pour une analyse sans faille, tout pour trouver la meilleure manière de l’amadouer, de le rallier à leur cause. Se glisser dans la nuit, contre les murs froids d’une ville à l’agonie. Derrière les piliers rongés par la moisissure et les mauvaises herbes. Une vibration a explosé dans ses reins quand la couleuvre l’a approché pour la toute première fois. On lui a expliqué, « tu reconnaîtras les tiens » - quoi que cela puisse réellement vouloir dire - c’est ainsi que cela se traduit chez la terrible, une vibration sensuelle au creux des reins, une pression particulière, entre l’agréable et le désagréable, entre le bien et le mal.
Habillée d’une tenue simple, jean noir, débardeur gris qui complimente les courbes sensuelles et le ventre plat, dur, des chanceuses dont aucune graine ne s’est encore plantée dans les entrailles. Cheveux lâchés et regard perçant. A l’intérieur pourtant l’assurance ne se fait pas aussi grandiose. Doutes qui l’assaillent et tiennent à distance le sommeil du brave. L’extérieur est d’acier. La proie est en marche dans les ruelles, le prédateur se déplace à sa suite. Près d’une ruelle sombre, pas un chat en vue, rien que lui et elle et la lune comme complice de cet échange. Les informations sont collectées : homme sans pitié, homme déchu, homme corrompu. Mais puissant, déterminé, le candidat parfait. Tout est bon pour prendre le pas sur la Bratva, faction ennemie et si puissante. Rien que le mot envoie des hauts le cœur, enfant conditionnée à la perfection.
Les reflets de la lune glissent sur sa peau d’ébène, il est temps de faire un peu trop de bruit, se dit la belle. De se faire remarquer au moment le plus opportun, qu’il se croit en pleine maîtrise d’une situation qui lui échappe. Le décor est posé alors qu’il l’entraîne dans une ruelle sombre, les mains un peu tremblantes, il allume une cigarette. Une de ses multiples addictions dont elle a pris note. Parfait. Les enfants Terribles disposent de substances psycho actives à foison, certaines dont il n’a sans doute même jamais entendu le nom. Et puis la voix rauque perce le silence assourdissant d’une nuit qui ne fait que commencer. Le jeu peut commencer.
Une main dans les cheveux pour se donner contenance, puis le regard translucide qui se transforme en l’innocence incarnée, des gouttes salées qui apparaissent dans le coin des mirettes. Une posture moins féline, le souffle un peu coupé, la comédienne peut se montrer.
« Pardon, je ne voulais pas …Enfin je veux dire, vous êtes Tarek ? » Elle joue de sa voix qui se fait tremblotante et hésitante. Asha n’existe plus et a laissé place à une jeune ingénue. « On m’a dit que vous pourriez m’aider avec … euh mon problème. » Les mains se croisent et le doigt tripote la bague en argent à l’index, seul vestige d’une amitié passée. « Je m’appelle Trish. »
(asha) she sets her trap for him [flashback] - Lun 16 Avr - 20:22
(flashback) She sets her trap for him
asha ngu & tarek el khalfani
« Four weeks ahead, I thought that I should think some more. I'm fucked in the head, and my mind is turning into a whore. »
Première règle dans cette ville remplie de mafieux de toutes les sortes : ne jamais se fier aux apparences. Basique. Simple. Méfiance de mise, puisqu'il était incapable de savoir à qui l'on avait à faire au premier abord. Dès lors, la plus innocente des brebis pouvait très bien se révéler être Satan en personne. Chimères aux allures divines se pavanant dans les rues d'un endroit qui se fichait pas mal des lois édictées par le gouvernement. Car ici, le gouvernement, c'était eux. Inutile de les citer, tellement cette présomption n'en était pas une ; l'évidence crevait les yeux. Sauf les aveugles, qui persistaient à croire qu'il existait tout de même une justice. Rien que celle du plus malin à Arcadia.
Alors, bien entendu, Tarek se donnait des airs d'agresseur dès le départ. Sans même soupçonner par la même, l'activation de l'une de ses capacités divines ; avec cette aura intimidante, permettant d'éloigner les lumières qui se permettaient d'approcher un peu trop près son obscurité. De toute façon, il n'avait pas envie de perdre son temps avec des individus qui ne le méritaient pas ; ou qui ne le payaient pas. En l’occurrence, son manque de respect n'était pas rédhibitoire auprès de ce serpent, qui s'était permis de le filer. Comme si cette beauté à la peau d'ébène pensait pouvoir le duper, en usant de la protection rassurante de son élément de prédilection.Si seulement cet idiot savait ce qui l'attendait.
Regard torve qu'il adressa en direction de l'arrivante. Tarek la toisa, sans aucune gêne. Parce qu'elle lui avait fait la même, en l'épiant ; non, il ne l'oublierait pas si facilement, et oui, il la détestait déjà pour cette seule raison. Damoiselle en détresse au premier abord, semblait-il. Une voix tremblotante, des glandes lacrymales actives. Puis, elle l'appela. La réaction ne se fit pas attendre, et il se braqua presque immédiatement ; parce que c'est par vrai prénom qu'elle l'appela. Ses yeux se plissèrent un peu plus, dans une tentative vaine d'élucider le mystère qui venait de se dresser devant lui. Le ci-dénommé Tarek reprit une taffe, en observant la comédie qui prenait place ainsi, dans une ruelle nauséabonde. Ses lèvres frémirent, parce que la belle femme semblait le prendre pour un con ; car elle continuait, avec sa gestuelle empreinte de fébrilité.
« Trish, hein ? » répéta le brun, en passant une main dans sa touffe bouclée. « Et bien Trish, le magasin est fermé. On aurait dû te prévenir que les contrats à l'arrache, c'pas mon truc. » Il aurait pu accepter sans faire d'histoires, si elle la lui avait pas faite à l'envers. « On m'la fait pas à moi ; et j'me permets de douter ouais. Tu m'as pisté, et j'ai comme l'impression que ce n'est pas ta première fois, malgré les airs que tu te donnes. » Ses paroles avaient le mérite d'être claires. Il mettait d'ores et déjà les points sur les "i". Même s'il allait finir par se faire avoir comme un débutant. « Alors stop, on rembobine et retour à la case départ. Qu'est-ce que tu me veux ? » Tarek attendait toujours une réponse. Sauf que sa patience s'étiolait.
(asha) she sets her trap for him [flashback] - Ven 27 Avr - 11:33
[Flashback] She sets Her Trap For Him
Tarek El Khalfani & Asha Ngu
« The street's a liar. I'm gonna lure you into the dark. My cold desire. To hear the boom, boom, boom of your heart. »
Feindre, jouer, se déguiser, paraître et disparaître. Une ribambelle de mots pour décrire ce que tente l’éclaireuse. Première mission, premiers essais. Le tester aussi. Les larmes sur ses joues vont-elles le berner ? Et la fragilité de sa voix, et la douceur de ses yeux ? Tout un arsenal pour un seul objectif : tromper la cible. S’il se laisse prendre aussi facilement, la brune repartira, aussi souplement qu’elle est venue. Avec la déception de deux semaines de traques pour … rien. S’il la démasque, alors elle lui accordera un peu de son temps si précieux. La nouvelle éclaireuse doit faire ses preuves, et elle n’a pas une minute à perdre.
Le myocarde s’agite sous la cage thoracique alors que l’attention de l’Enfant est entièrement tournée vers Tarek, première erreur, celle de prononcer son prénom. On ne le fait pas ainsi dans une ruelle. Le mettre sur ses gardes et qu’il se sente pris au piège, voir comment il peut s’en sortir quand il est acculé. Les préceptes appris tournent en boucle dans son esprit. Dansent autour de son âme. Elle se laisse dévisager, tandis qu’il reprend une bouffée de sa cigarette. Elle cille un peu, parce que c’est son rôle, mais à l’intérieur, Asha approuve. La méfiance, elle connaît. Elle respecte. Une aura se dégage de l’homme, un aura qu’elle a déjà ressenti dans certaines situations, qui l’empêcherait presque de bouger ou qui pourrait la faire partir en courant, si elle était une simple humaine comme les autres. Mais tel n’est pas le cas, s’en est-il rendu compte ? Son visage caramel ne laisse passer aucune émotion, aucune qu’elle ne peut déchiffrer et utiliser à son avantage. Il est doué, comme une évidence.
La voix de l'homme se fait enfin entendre, et son palpitant rate un battement. La jeune est encore toute nouvelle, pas assez expérimenté peut-être, bien qu’elle ne le reconnaîtrait pour rien au monde. Elle a des gens qui comptent sur elle. La respiration se retient, et s’expire lentement, la manipulation peut débuter puisque la tromperie a été démasquée. Un rire sonore se répand alors que sa main vient effacer toute trace de larme sur ses joues, et lorsque ses yeux s’ouvrent à nouveau, la dureté a remplacé toute trace de faiblesse. « Bien joué. Tu m’excuseras je l’espère mais je devais vérifier tes capacités. Si tu n’étais même pas capable de remarquer ce manteau de tromperie, tu n’aurais pas pu effectuer ce que j’ai à te proposer. » La tête se penche sur le côté, un autre masque a pris la place du précédent. La princesse fragile est devenue la cliente forte. « J’ai besoin de tes .. services. Et on m’a dit que le magasin n’était jamais fermé pour qui pouvait payer. » Le changement de visage est immédiat et surréel. La voix est descendue d’une octave, le corps s’est affermi. « J’ai de quoi payer. »
Car Asha compte faire d’une pierre deux coups. Recruter un homme avec du potentiel et en éliminer un qui la gêne. Son plan est parfait, le piège peut se refermer. Si seulement elle savait…
