You can have anything you want in life if you dress for it.

@Ikaar Killough ⊹ @HEDDA MUHARIB

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L’appartement était désert, dans un silence de mort habituel même lorsque les deux résidents, trois si l’on comptait le chien, étaient présents. Pas de grands bavards, ils ne l’ont jamais été et malgré les ronflements de Newt émanant du salon, c’était incroyablement silencieux si bien qu’il pouvait tout entendre. Du bruit émis par la cigarette se consumant dans le cendrier au froissement des tissus qu’il inspecte dans le dressing. Le téléphone sur le même meuble, vibre. Un message de sa sénéchale préférée auquel il répond seulement après avoir récupéré sa cigarette, clopant tout en envoyant son message avant d’écraser la cigarette terminée dans le cendrier et reposer le téléphone. Il était temps de se décider et de se bouger, il avait promis après tout et si, là tout de suite le moral n’y était pas, il se devait de maintenir l’illusion non.

Après mûre réflexion c’est une manteau gucci qui est enfilé, le reflet observé tandis qu’il se place devant le miroir. Le visage change, les cheveux roux abandonnés pour le visage de n’importe qui d’autres, quelqu’un dont il ne se souvenait même pas mais qui lui permet d’observer simplement la tenue sans avoir affaire à ses véritables traits. Pourtant il lui fallait bien les observer, et seulement une fois que le restant de la tenue est validé qu’il ne redevient lui-même. Un reflet qu’il observe un instant, avant de dessiner sur ses lèvres ce sourire satisfait qu’il se devait d’arborer. Mascarade aujourd’hui, qu’il tient tout en récupérant son téléphone puis ses clés sur le comptoir de la cuisine.

Aujourd’hui cela ne le concernait pas lui, mais elle.
Quelqu’un qui avait besoin d’aide plus que lui n’en avait besoin, quelqu’un qu’il pouvait aider, Hedda. Il en croisait des gens avec des vies compliquées, tous les jours. Souvent des inconnus, parfois des gens relativement proches ou à portée de mains. Le plus compliqué c’était être toujours entouré de ces terribles sentiments qui prennent le coeur, les dilemmes forts les douleurs qu’il pouvait sentir, les peur, les challenge. C’était pire que les amoureux transis, les gens heureux en amour qu’il ignorait royalement ou essayait d’oublier.

Eux, provoquaient un vide quand ils n’étaient plus dans les parages, le laissant coquilles vides. Et ceux n’était pas aussi chanceux, ne faisaient que le tirer vers le bas, toujours plus. C’est pourquoi il aidait. Pourquoi il avait proposé une simple sortie shopping pour remettre du baume au coeur de la Valkyrie. Avec plus d’assurance, elle se sentirait sûrement mieux et cela les soulagerait l’un comme l’autre d’un poids, qu’il se disait, une partie agissant pour le bien de la cadette quand l’autre, ne pensait finalement qu’à son bien personnel lorsqu’il se rendait à la tour Ikaros.


Pas besoin de voler, cette fois-ci.
Le chauffeur attendait déjà devant l’immeuble, prêt à accueillir l’homme au pas pressé qui s’enfonce sur la banquette arrière après de rapides salutations direction l’immeuble quelques rues plus loin, la tour devant laquelle le chauffeur s’arrête, ouvrant de nouveau la porte à son employeur qui en sort comme si tout ceci était parfaitement ordinaire, et ça l’était pour lui. Le chemin à l’intérieur de la tour est bien connu, l’ascenseur gagné rapidement jusqu’à l’étage adéquat sans que sa présence n’étonne vraiment. La tête haute et la démarche toujours aussi sûre de lui il salue les employés qu’il connaît et ouvrir la porte de la secrétaire sans frapper nullement, faisant son entrée, comme toujours. « C’est l’heuuuuure Hedda ! » qu’il claironne sans se soucier que ceci soit un lieu de travail. Il était pile à l’heure, voir un peu en retard en réalité et ne s’en formalise pas trop si c’était le cas, posant ses fesses sur le coin de son bureau, hypé par sa propre prestation. « Prête à partir ou Cian te torture avec ses emails ? » qu’il s’interroge, sinon il irait embêter quelqu’un d’autres - sûrement Cian, ou le géant - en attendant qu’elle soit disponible.

 

You can have anything you want in life if you dress for it.

@IKAAR KILLOUGH ⊹ @HEDDA MUHARIB

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Les formules d'usage et de politesse, ça avait du bon mais au bout du cinquante huitième mail à envoyer, Hedda commençait à avoir une folle envie d'insulter plutôt les pères, les mères voir les chèvres des destinataires.
Certains clients se contentaient d'un copier-collier, d'un mail d'usage tout ce qu'il a de plus classique. Des gens normaux, quoi...
De même, ils répondaient le plus souvent en trois lignes maximum pour ne pas dire trois mots parce que de un, ils n'avaient pas de secrétaire, de deux...ils étaient absolument flippés de l'informatique et du langage qui ne pouvait que se lire et non s'observer sur le visage de son interlocuteur.
D'autres au contraire racontaient leur vie, pièces jointes comprises, exigeant d'Hedda qu'elle lise tout avec attention et y répondre avec une diligence empressée, des courbettes informatiques et autres parce que hé ho, ils étaient clients et allaient verser de l'argent à cette foutue entreprise, non?

Non, avait bien envie de répondre Hedda. Le rapport de puissance ne tenait pas à l'argent même si oui, Ikaros se faisait engager pour des contrats rémunérés, mais à la force. Ces gens qui écrivaient de longs mails comme si tout leur étaient dûs ne possédaient rien en réalité et devaient acheter la force d'autrui pour régler leurs problèmes. Au bout du cinquante huitième mail, Hedda n'avait plus la moindre once d'empathie en elle pour compatir. Heureusement, la jeune femme était en train de terminer sa journée. Elle quittait plus tôt aujourd'hui quand Eskel ne rentrerait que tard, lui. Comme à chaque fois que cela arrivait, ils avaient passé la matinée dans les bras l'un de l'autre simplement à s’enivrer de leur présence commune jusqu'à arriver presque en retard au travail.
Hedda n'aurait cependant pas à l'attendre seule, blottie dans l'un des pulls du brun jusqu'à son retour. Pas aujourd'hui, quand une autre tâche l'attendait.

Eskel le lui avait répété sans relâche : non elle ne risquait rien. Il ne mentait pas, bien qu'Hedda l'ait senti inquiet pour elle. A son tour, la jeune femme avait essayé de le tranquilliser : elle aussi, elle ferait des efforts. Cela irait...
Eskel... n'y tenant plus, Hedda attrapa son téléphone pour lui envoyer une de ces images qui les faisaient sourire tous les deux. Cela aussi, ça l'apaisa...

Le bruit de l’ascenseur la fit sursauter, comme d'habitude. Un réflexe de lapin, un jour elle s'en débarrasserait. Bientôt, la porte de son propre bureau s'ouvrit, Ikaar entra.

”Bonjour Monsieur, j'éteins l'ordinateur et c'est bon. Ne parlons plus de mails sinon je risque de mordre quelqu'un par inadvertance...”, essaya-t-telle de sourire bien que timide. Comme d'habitude, l'homme à moitié assis sur le bureau de la secrétaire était habillé avec une élégance qui semblait toute naturelle chez lui.
Sans doutes allait-il lui-même soupirer et secouer la tête devant le jean d'Hedda et son pull oversize, qui n'appartenait pourtant pas à Eskel cette fois-ci. A l'extérieur, elle ne cessait de cacher sa silhouette, s'interdisait tout dessin, tout motif.
Parfois, des couleurs revenaient et parfois non...

Ikaar souhaitait s'occuper de cela justement, trouver à Hedda des vêtements dans lesquels être bien et ne plus se cacher. Des vêtements dans lesquels chauffer Eskel un peu aussi certainement, mais cela la jeune femme n'était pas encore prête à l'entendre.

”Je vous suis.”

Epaules tendues, Hedda semblait pareille à un petit soldat prêt à affronter le combat et les lignes ennemies. Le shopping serait une épreuve pour elle, qui avait perdu pied avec son propre corps et ne savait plus ce qui était bien de ce qui était mal.

Tête droite, elle suivit Ikaar à l'extérieur, inconsciente encore que l'autre comptait l(amener dans des magasins qu'elle n'aurait jamais pensé fréquenter.

”Merci de m'emmener” déclara-t-elle finalement, sincère. Devant eux, des vitrines de toutes sortes avec des pièces de vêtements qui donnaient l'impression d'être comme dans un film.

”Holy Shit" ne put retenir Hedda, impressionnée. "D'accord, je vois. Effectivement je fais quand même bel et bien clocharde à côté...Oups? ”