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Deux poids deux mesures | Chase&Eamonn

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Deux poids deux mesures | Chase&Eamonn - Dim 1 Avr - 22:58


 


Il y a toujours deux poids deux mesures


La meilleure façon de courir, c’était encore celle de Chase. Suffisait de mettre un pied devant l’autre, et de recommencer.
Il y avait beaucoup de choses que Chase considérait très bien faire. Il était fier de sa profession, architecte c’est quand même super classe. Il aimait sa manière de s’habiller, de prendre soin de lui et de faire du sport, comme il était en train de faire en ce moment-même. Il savait qu’il était doué avec les gens, qu’un de ses talents cachés était de faire que les autres se sentent important à ces yeux, même si ce n’était pas vrai.

Cette dernière capacité était, en soi, assez facile à développer. Il suffisait d’écouter, après-tout, de se remémorer certaines choses à propos des gens, puis de leur en reparler après quelques semaines, quelques mois, ou la prochaine fois que l’on se voit. C’est toujours valorisant de se rendre compte que l’on a été écouté, que l’on a eu un impact sur la vie d’autrui, que l’on se souviendra de nous. Et cela, Chase l’avait bien compris. Il avait alors toujours su s’attirer la bienveillance d’autrui, autant que faire s’est pu, avant même que sa nouvelle nature ne pointe le bout de son nez.

Silphion. C’était comme cela que Chase avait nommé le monstre qui lui brûlait les entrailles, du nombril jusqu’entre les hanches. D’un désir malsain, animal, si difficile à contrôler et d’une nature presque honteuse pour quelqu’un d’autrefois si calme et rangé.
Il était venu rendre Chase dépendant des autres pour son propre plaisir. Il avait besoin de chair et de peau à caresser, prendre et posséder s’il voulait pouvoir se libérer des envies sans fin de son satyre.
Expliqué ainsi, on pourrait croire que Chase est l’esclave de ce monstre qui l’habite, mais en réalisé, il se prête bien volontairement au jeu et y trouve plus que son compte. Les cibles que choisit le satyre, Chase les aime aussi presque toutes. Il part alors souvent de bien bon gré à la chasse, tel le limier flairant l’odeur de sa proie, Chase se laisse porter par la force inarrêtable qui contrôle son bassin. Ces cibles, il leur trouve toujours quelque chose qui lui plait. Un détachement farouche qui fait de telle femme un défi. Une résistance instinctive qui donne à un homme une valeur bien supérieure. Ou tout simplement une tendresse qui scintille comme un feu follet dans des pupilles, qui ennivre Chase rien qu’à l’idée de le dévorer.

Et alors, l’homme sait se mettre à l’écoute, il sait dire ce que l’on veut entendre, attendre les bons signaux pour poser sa main exactement là où il faut, poser ses lèvres exactement quand il faut. Le satyre, lui, de sa magie antique et détestable, sait se faire désirer. C’est inexplicable, irrésistible, fichtrement efficace, même avec ceux qui, en temps normal, auraient tout fait pour éviter la compagnie d’un homme. Et cette magie, Chase ne la contrôle pas. Ce n’est pas lui qui décide lorsqu’elle prendra effet, et sur qui. Tout ce qu’il sait, c’est que lorsqu’elle commence à faire effet, Chase la sent émaner de lui, l’entourer d’une chaleur confortable qui lui donne confiance et l’enflamme encore plus que de raison. Il sent une chair de poule glisser de sa nuque jusque dans le creux de ses reins, et l’élan qui habite ses hanches redouble d’efforts pour arriver à ses fins.

Il n’y avait pour Chase que peu de moyens d’échapper à tout cela, en réalité. Parce que même si en règle générale c’était lui qui bénéficiait de toutes ces péripéties, leur fréquence en devenait presque handicapante, épuisante. C’était encombrant.
Chase pouvait donc choisir de ne plus parler à personne, parce que s’il était seul il n’aurait aucun souci avec tout cela. Il ne pouvait désirer personne s’il n’y avait personne à désirer. Mais dans un monde comme celui-ci, il était tout bonnement impossible de fermer les yeux en espérant ne croiser personne. C’était tout simplement dangereux.
Une deuxième option, c’était de s’occuper, de se défouler pour ne pas avoir assez d’énergie pour écouter le satyre. Ainsi, il avait une excuse plus que valable pour simplement rester chez lui.

Voilà pourquoi, ce jour-là Chase faisait du sport. Il en faisait beaucoup depuis que sa nouvelle identité avait fait surface. Premièrement pour se canaliser, mais aussi pour se remettre en forme. Il avait besoin d’être l’appât parfait pour se faire croire cible délectable et attirer pour mieux livrer à sa créature l’entrejambe de quiconque il jugeait désirable.

Mettant alors un pied devant l’autre avant de recommencer, Chase faisait son jogging en un temps record. Il avait besoin de sentir ses jambes lui faire mal, ses cuisses se frotter, ses pieds frapper le sol. Les courbatures, les tiraillements. Cette délicate douleur, la sueur qui perlait dans sa nuque et coulait lentement dans son dos, ça l’excitait. Un rien l’excitait, vraiment. Qui il croisait dans sa course, il les déshabillait du regard, de haut en bas. Pectoraux saillants d’un inconnu dont les tétons perçaient à travers le tee-shirt. Poitrine légère tenue en place par une brassière que Chase avait prévu d’un jour retirer avec les dents.
Finalement, aller courir, était-ce vraiment efficace pour se changer les idées ? La dernière fois, il s’était même arrêté en pleine course pour répondre à l’appel du satyre. Et maintenant il revenait faire le même parcours, essayant d’ignorer le fait qu’il revenait dans l’espoir de retrouver ce gars de la dernière fois.

Dans ce parc, au bord de l’étang, sur un banc en face des grands oiseaux blancs, il était encore là. Ned, qu’il s’appelait. Lorsque Chase le vit, son cœur ne fit qu’un bon, son bas-ventre s’enflamma, et il ralenti jusqu’à s’arrêter. Il reprendrait son souffle, essuierait la sueur qui coulait de son front. Il retirerait ses écouteurs, et retournerait le voir.
Des souvenirs de leur dernière fois défilaient devant ses paupières. Sa timidité derrière sa force, sa peur derrière sa carrure si impressionnante. Sa naïveté derrière sa figure paternelle. Qu’il avait été délicieux. Chase avait adoré se présenter comme filet de sécurité lors de cette soirée de vulnérabilité qu’avait connu cet inconnu.

Chase arrivait alors vers Ned, insouciant et prêt à recommencer en fin de compte.

« Hey, Ned ! T’es encore là ? Comment tu vas ? »

Finalement, aller courir, ce n’était peut-être pas si efficace pour échapper au satyre. Peut-être ne pouvait-il le perdre qu’entre les reins des autres.
© Frimelda, sur une proposition de © Blork
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Deux poids deux mesures | Chase&Eamonn - Mer 4 Avr - 12:10


DEUX POIDS DEUX MESURES
chase & éamonn
Look at the situation they got me facin', I can't live a normal life, I was raised by the streets. So I gotta be down with the hood team, too much television watching got me chasing dreams. I'm an educated fool with money on my mind. Got my 10 in my hand and a gleam in my eye, I'm a loc'd out gangsta set trippin' banger. And my homies is down so don't arouse my anger, fool. Death ain't nothing but a heartbeat away, I'm living life, do or die, what can I say I'm 23 now, but will I live to see 24 ? The way things are going I don't know.


La dernière fois que j’avais dormi. Je ne m’en souvenais plus réellement, et je ne cherchais plus à le savoir, de peur d’éveiller d’autres souvenirs. J’avais vu le soleil se lever, puis se coucher et finalement, se lever à nouveau. Assis sur la chaise à la distillerie, je peine à me concentrer. Et ce n’était pas un problème qu’une drogue pouvait résoudre. Le moindre geste brusque ou bruit sourd me filait une tachycardie des plus désagréables. Les traits creusés, les cernes marquées, j’avais une sale tête, de celles qui témoignent de nuits trop arrosées. Si seulement. Bien trop à cran pour arriver à faire quoique ce soit de productif, j’ai droit à prendre le reste de l’après-midi. Non. J’avais besoin de rester et de m’occuper l’esprit, avec autre chose que des souvenirs foireux. Blême plus que d’habitude, j’avais l’air malade. Je prends mes affaires, revêtant mon imperméable avant de fermer la porte du bureau à clé. Tête baissée, je me retrouve à marcher le long des quais, là où l’eau est censée m’apaiser. Mais rien n’y fait réellement, alors je continue à marcher, ou du moins à mettre un pied devant l’autre, sans vérifier la destination. Cette fois, dans ma flasque, il y avait du neptra, et non pas de l’eau. J’en bois, gorgée par gorgée, sans prêter attention au regard inquisiteur des autres.

Sur le chemin, un vieillard vend des morceaux de pain sec. J’en prends un sachet, et je me retrouve assis sur un banc à nourrir les cygnes, majestueux cygnes. Leur aspect divin, gracile, me faisait penser à Siobhàn. Ils avaient quelque chose d’unique, d’aussi merveilleux que mystérieux. Dans leur magnificence, j’en étais l’admirateur. Aussitôt, je secoue la tête. Je n’osais même plus penser à Aislinn, ou enfin Siobhàn, parce que je n’en étais plus vraiment digne. Je ne le méritais pas. Je ne la méritais pas, et penser à elle m’était désormais prohibé. Au bord de l’étang, je lance quelques morceaux et je ne parviens pas à expliquer le lien qui se tisse entre les grands oiseaux blancs et mon esprit déjà bien altéré par la fatigue et l’alcool. Je sors alors une cigarette, l’allume et la consume en si peu de temps que je n’ai pas eu le temps de gêner qui que ce soit. Enfin, je me sens m’apaiser peu à peu. J’ignore le monde autour de moi, de sa mouvance à son bruit, je me concentre sur l’eau, seulement l’eau et les animaux. Je me surprends aussi à former quelques vagues, très légères, presque imperceptibles, jouant comme le ferait probablement un père et ses enfants. Mais quel père aurait pour enfants des cygnes. Je roule des yeux, et pourtant je continue. Pour une fois, je me sens en confiance, dans une sorte d’intimité précaire.

Précaire mais pourtant nécessaire, j’entends une voix au loin. L’homme se plante devant. Lentement mes yeux se lèvent et je découvre un corps que mon esprit s’était appliqué à oublier. Encore là. Il me pistait ? Je passe mon doigt dans mon col, desserre ma cravate. Ce sont des perles de sueur froide qui coulent de ma tempe. Le teint livide, je me perds entre violence et indifférence. Une partie de moi ne voulait pas parler, seulement marcher et partir, loin. Et c’était probablement la chose la plus raisonnable à faire, mais c’est toujours l’excès qui l’emporte. Le regard noir, et puis bien trop vite vide, je le fixe. Je me raccroche à ce qui m’apaise, à savoir les cygnes. Comment tu vas ? Je me lève lentement, posément en refrognant la moindre pulsion qui me criait de le couler au fond de cet étang. J’allume une autre cigarette. Je ne peux même pas prononcer son prénom. « Comment ça encore-là ? » Je me concentre sur ce qui m’inquiète le plus, à savoir être suivi par celui qui avait su abuser. Encore une fois, il venait bafouer l’intimité que je m’étais construit. « Qu’est-ce que tu veux ? » La voix particulièrement grave et basse, je sens mes muscles se tendre alors que j’épie autour de nous, veillant à ce que personne ne s’attarde sur notre discussion.
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Deux poids deux mesures | Chase&Eamonn - Jeu 5 Avr - 21:49


 


Il y a toujours deux poids deux mesures


Il était exactement comme Chase s’en rappelait. Délicieux, désirable. Parce que perdu dans la multitude des rencontres qu’il a pu faire depuis que le satyre était venu prendre le contrôle de sa vie, il n’y avait rien de plus facile que de se laisser oublier un visage, un nom ou une soirée. Le collectionneur pouvait donc se vanter de ne pas l’avoir omis celui-ci, parce qu’il lui plaisait tout particulièrement. Grand comme une montagne, il lui rappelait son propre père, sous ses cheveux noirs et sa barbe de quelques jours. Cela avait quelque chose de confortant, de s’imaginer se blottir contre lui, entre ses bras que rien ne pouvait atteindre tant il était imposant. Son visage dur, carré, criait la masculinité et la virilité qui émanait de ce personnage, et pourtant la dernière fois qu’ils s’étaient rencontrés, il en était bien loin. Il était misérable, miséreux, effrayé et déprimé, il était le noyé submergé dont seule la main dépassait des vagues, espérant y trouver quelque chose à quoi s’accrocher.
Cette main, c’était Chase qui l’avait attrapée, parce que même avant d’être un satyre, il avait toujours été le premier à la tendre. Dans le creux de sa paume on y trouvait son cœur, et quiconque saisissait son aide se voyait toujours projeté quelque part très proche de lui. Ned n’y avait pas échappé, parce que sa fragilité, sa vulnérabilité l’avaient touchée. Chase, qui était le premier à être passé par là, savait pertinemment ce que ça faisait de se trouver désespérément seul lorsque l’on a bien besoin d’aide, et jamais il ne laisserait quelqu’un d’autre endurer cela s’il avait l’occasion de l’en empêcher. Et Ned s’était laissé approcher.

Puis le satyre s’en était mêlé, créature immonde, opportuniste, égoïste et sauvage. Sournoisement, subrepticement, elle était venue planter des idées malsaines dans les bonnes intentions de Chase. Il ne venait plus aider Ned, il venait en profiter. Lentement mais surement, sa magie destructrice s’était mise en marche, ses phéromones qui créent des intentions là où il n’y en avait nulle part.
Et pourtant, sur le moment, Chase ne s’était méfié de rien. Il avait laissé agir ses envies et ses pulsions. Il était rentré avec Ned, ils avaient partagé la nuit. Cet inconnu, timide et qui ne connaissait pas encore les plaisirs que peuvent procurer ses propres pairs, il avait fallu lui tenir la main. Mais c’était une naïveté et une pudeur qui n’avaient fait que renforcer les envies du monstre. Tout était nouveau pour Ned, cela se sentait, et le satyre s’en délectait.

De cette nuit, alors, Chase en avait de bons souvenirs, parce que Ned était l’une des personnes les plus attirantes qu’il ait pu conquérir ainsi. Et il ne blâmait en rien son satyre, car c’était grâce aux capacités de ce dernier qu’il avait pu s’assurer l’attirance de sa cible d’un soir. Alors, le prédateur était tout-à-fait heureux de tomber à nouveau sur celui qui, il l’espérait, serait peut-être plus qu’un coup d’un soir.

Et à sa grande surprise, bien qu’il ne le remarquât pas immédiatement, le satyre ne le travailla pas comme il le faisait d’habitude. Son pouvoir ne se manifesta pas. Quelque chose clochait, mais Chase s’en rendrait compte lorsqu’il verrait Ned se lever, tendu, contracté et visiblement bien mécontent de ces retrouvailles.
Ce n’était pas normal, son comportement n’était pas normal. Il était agressif, et Chase ne comprenait pas. Tout s’était pourtant bien passé, entre eux, la dernière fois. Il devrait peut-être même être reconnaissant envers Chase d’être venu l’aider alors qu’il déprimait tout seul en ce soir de pleine lune.

« Quoi qu’est-ce que je veux ? Je sais pas, je passais par là je fais mon jogging et je t’ai vu alors je suis venu te voir, c’est tout, » répondit-il, balbutiant presque. En lui, le satyre avait déguerpi et son instinct lui criait d’en faire de même, mais Chase restait. On pouvait sentir la surprise dans sa voix, face à celui qui se retournait contre lui sans prévenir. Qu’avait-il fait pour mériter un tel traitement ? « Vu l’état dans lequel je t’ai trouvé la dernière fois que je t’ai croisé, je voulais juste savoir si t’allais mieux ou pas. Qu'est-ce qu'il t'arrive ? »
© Frimelda, sur une proposition de © Blork
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Deux poids deux mesures | Chase&Eamonn - Sam 7 Avr - 16:03


DEUX POIDS DEUX MESURES
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Look at the situation they got me facin', I can't live a normal life, I was raised by the streets. So I gotta be down with the hood team, too much television watching got me chasing dreams. I'm an educated fool with money on my mind. Got my 10 in my hand and a gleam in my eye, I'm a loc'd out gangsta set trippin' banger. And my homies is down so don't arouse my anger, fool. Death ain't nothing but a heartbeat away, I'm living life, do or die, what can I say I'm 23 now, but will I live to see 24 ? The way things are going I don't know.


Cette nuit-là fut une leçon. Ce que les fins connaisseurs appelaient hybris, et que je me contentais d’appeler malédiction, avait frappé. Il n’y avait pas de honte, j’y étais habitué. Mais depuis cette sortie avec Méabh, qui avait été plutôt une bonne soirée à mon échelle, j’avais pris confiance. J’en étais arrivé à la conclusion que je pouvais vivre, pleinement, et que je n’avais pas à me cacher, peu importe l’état de la Lune et l’effet de ses chaînes. Tantôt dépressif, tantôt incontrôlable, j’avais pour coutume de rester cloitrer mais depuis cette soirée, j’avais fait un pas dans le vide, et la chute finit par en profiter aux charognards. La lune, à son premier quart, me poussait aux idées les plus sombres et aux instincts les plus faibles. Suicidaire, paranoïaque, il n’y avait rien à faire, sauf laisser passer et que les chaînes lunaires se distendent, pour finir par se rompre. Mais bien trop vite, je m’étais retrouvé l’esprit entravé un peu plus, qui finissait par se taire, laissant le corps se soumettre, hors de toute envie réelle. Résigné, j’avais laissé le charognard se repaitre de ma chair. Lorsqu’il eut fini son repas, et qu’il quitta la scène de son crime, l’attirance artificielle s’évapora et il n’y eut que le vide, vite mué en dégoût et en haine. Envers moi, d’avoir été aussi faible, envers lui d’en avoir abusé. Si je ne m’étais pas montré, ce jour-là, revenant au rituel habituel, peut-être que rien ne serait arrivé. J’étais finalement le seul responsable, et je finissais par me convaincre que j’avais fini par le chercher à force de jouer avec le feu. Je me savais vulnérable, et je m’étais exposé. Lorsque les souvenirs venaient heurter un peu plus mon instabilité notoire, je ne m’y reconnaissais pas. Cette nuit ne me ressemblait pas. Je le savais, parce qu’autant que mon corps, mon cœur et mon âme appartenaient à quelqu’un d’autre, à la chevelure de feu et au sourire divin. Je répondais à ses courbes, et à celles de ses semblables. Et depuis cette nuit-là, je ne me pensais plus digne d’un jour pouvoir les effleurer à nouveau. Parce que je me sentais sale, et qu’elle était pourtant si gracile.

Il n’y a pas une nuit où je ne me revois pas allongé, dans les draps encore souillés et où je suis seul, vide, souillé. Je me souviens être resté plusieurs heures sous une douche, à gratter et à aseptiser ma peau, jusqu’aux griffures, jusqu’au saignement. Désormais chez moi, les miroirs étaient retournés, embrassant les murs plutôt que mon reflet, que je ne supportais plus. J’étais sale, indigne. L’échec, la faiblesse, l’abus. Bafoué de mes entrailles à mon ego, je souhaitais remonter le temps, empêcher les évènements ou me cogner la tête suffisamment fort pour tout oublier. Je divaguais jusqu’à me perdre. Et puis, je me dis que le plus simple serait de ne plus jamais le revoir, sans avoir à le couler nécessairement dans du béton ou au fond des quais. Alors lorsqu’il s’arrête devant moi, perlant de sueur, mécaniquement, des souvenirs reviennent et je me tends. Je n’arrive plus réellement à faire la part des choses, entre ce que je devrais faire -partir, et ce que je fais -rester. Une fois de plus, je m’inscris dans la violence et l’impatience, mais aussi la stupéfaction de le voir d’un naturel avenant aussi déconcertant. Quel était son but ? Maintenant, il me prenait pour son jouet qu’il pouvait torturer à sa guise ? Venait-il admirer son trophée ? Mais il n’y avait aucune fierté à tirer, parce que le charognard m’avait pillé, alors que j’étais destiné à quelqu’un d’autre.

Ce soir de premier quartier de lune avait été ma malédiction, et elle continuait. Mal à l’aise, agressif, je voulais seulement qu’il parte et qu’il continue sa route, sans se soucier de moi. Je ne voulais pas de son attention, ni de ses intentions. Je ne voulais rien de lui, comme je n’avais jamais rien voulu de lui par ailleurs. Le voilà qu’il balbutie, et que je l’intimide. Je n’approche pas, je me contente de serrer les poings, jusqu’à me planter les cuticules dans l’épiderme. Je demeure silencieux, les mots sont bloqués dans ma gorge. Comment lui expliquer que ce qu’il avait vu était habituel mais ce qu’il avait fait, lui, ne l’était pas. « J’irais mieux si tu m’avais jamais trouvé. » Le palpitant se serre alors que les images s’accumulent, et que j’enfonce un peu plus mes ongles dans la paume de ma main. Je sens le liquide ruisseler lentement, alors j’empêche le liquide carmin de souiller le sol, en serrant plus fort mes poings. Je plante mon regard dans le sien, j’ose enfin, la voix tremblante et les yeux injectés de sang, humidifiés par la colère, envers moi, envers lui. Il m’avait détruit. « Tu voulais savoir ? Je crois que tu t’es déjà assez servi comme ça et que tu en sais assez ? » La respiration est bloquée, chaque geste est crispé. Je me sens perdre patience, la force se troquant peu à peu. Je continue à regarder autour de nous, d’un air mauvais et paranoïaque. « Si tu veux un conseil, tu devrais continuer à courir. » L’avertissement retentit, alors que l’homme ne le mérite pas. Je ne sais pas très bien ce qu’il mérite, ou non. Je sais seulement que le prévenir était surtout un moyen pour moi de garder un semblant de contrôle.
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Deux poids deux mesures | Chase&Eamonn - Mer 18 Avr - 9:47


 


Il y a toujours deux poids deux mesures


« Tu te fous de ma gueule ? » fut la première chose qui traversa à la fois l’esprit et les lèvres de Chase. Mais qu’est-ce qu’il racontait, ce type ? La dernière fois qu’ils s’étaient vus, Ned était au fond du gouffre, et maintenant il allait presque raconter que c’était de la faute de Chase ? Non, ça n’allait pas se passer comme ça. La surprise était passée, et il était hors de question pour Chase de se laisser marcher ainsi sur les pieds. Il l’avait trop fait par le passé, ça ne recommencerait pas.

« Servi de toi ? Mais tu vas pas bien hein. Faut être deux pour baiser je te rappelle, et t’étais plus que partant. Tu cherches juste une excuse parce que t’as honte d’avoir pris ton pied avec un mec, c’est tout. »

Chase avait lâché ces mots avec tout le dédain du monde imprimé sur sa langue. Agacé, vexé, blessé dans sa virilité lui aussi finalement. Parce qu’il n’avait jamais accepté ce que les hommes hétéros, les « normaux » qui avaient eu tant de chance, avaient à vouloir tant protéger leur virilité en rejetant tout ce qu’ils ne considéraient pas comme viril. Cette masculinité toxique, machisme internalisé qui les fait vouloir être plus homme que les autres, à toujours vouloir jouer à qui a la plus longue. Alors, pour ces hommes-là, être proche d’un autre, c’était comme de la leur raccourcir de moitié, dans cette course effrénée aux centimètres symboliques et divinisés.

Que Ned n’ait plus envie qu’ils se revoient, le satyre pouvait le concevoir. Après tout, ils n’étaient mutuellement redevables de rien, bien que Chase eut quand même l’impression qu’on lui devait un minimum de gratitude aux vues de l’état dans lequel il avait trouvé l’autre.
Chase avait passé sa vie à être émotionnellement déçu. Attiré par les angles saillants de ceux qui préfèrent les courbes délicates. Il s’y était toujours fait, à l’idée que l’on ne veuille pas de lui.

Mais qu’on lui crache ainsi à la gueule, c’était hors de question. Chase avait eu trop de mal à s’accepter lui-même comme il était, trop religieux pour croire en une décision divine en ce qui concernait là où allait son cœur. Il s’était cru objet du diable, sujet à une tentation du malin qui ne l’enverrait que dans les flammes souterraines. Il s’en était infligé les neufs cercles de l’enfer pour rejoindre Satan au centre de la Terre, parce qu’il n’était pas normal. Encore hanté par les regards tristes et endeuillés de sa famille lorsqu’il osait enfin tenter sa chance au bonheur. Encore habité par les prières à répétition que lui conseillait son prêtre pour se repentir de ses pensées soi-disant malsaines. C'était comme s'il était mort aux yeux de tous.

Chase s’était lui-même torturé pendant des années avec comme instrument cette masculinité toxique que l’on revenait sans cesse lui remettre devant les yeux. Il était homme, il n’était pas femme. Il ne devait pas aimer les hommes, il était fait pour aller avec les femmes. Mais il aimait les hommes, il n’aimait pas les femmes.
A l’origine de tous ces malheurs, ces deux lettres qui séparent homme et femme. Cette dualité terreau du machisme qui pousse les hommes à vouloir être supérieurs aux femmes. Alors tout ce que l’on réserve aux femmes est indigne d’un homme. Combien de fois disait-on aux garçons « Soit un homme » pour qu'ils arrêtent de pleurer ? Pourquoi devrait-on dire de celui en charge d’un foyer qu’il était « L’homme de la maison » ? Qu’est-ce qui poussait les garçons à rejeter d’eux-mêmes « les trucs de filles » ?
Enfant, Chase avait été le premier à vouloir jouer à football, à la bagarre et à la guerre, et c’était adolescent qu’il était devenu victime de sa propre façon de penser.

Et Ned aussi venait de passer de l’autre côté du diptyque. Il s’était senti bien, peut-être même trop bien, dans les bras d’un homme, donc cela ne pouvait que signifier qu’il devenait femme. Et cette atteinte, cette fissure dans une virilité de porc-celaine, il ne la tolérait pas. Il lui fallait un fautif, quelque chose ou quelqu’un à blâmer pour cette erreur qu’il pendait avoir commise. Ned ne pouvait cependant pas blâmer sa propre faiblesse, évidemment. La faiblesse, l’acceptation de ses failles et de ses misères, c’est pour les femmes. « Soit un homme. »

Il en restait que Chase. Visiblement tentateur efféminé qui jouissait du malheur des autres, qu’il causait lui-même.

Mais Chase n’accepterait jamais ce rôle. Ce n’était pas à lui de porter la culpabilité des autres, il l’avait déjà bien assez fait, se laisser rabaisser pour que les autres prennent de la hauteur dans leur course à la virilité.

« Que je continue à courir ? Sinon quoi ? » Il marque une pause, croise les bras. Il regarde Ned de haut en bas, confiant. Il n’a plus peur, il est en colère, il est confiant. Il parle à voix haute, dans ce lieu public, parce que lui n'a pas honte. « T’as peur que je te contamine ? De prendre goût à te faire sucer par des mecs ? »
© Frimelda, sur une proposition de © Blork
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Deux poids deux mesures | Chase&Eamonn - Mar 24 Avr - 17:03


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L’agression revient. Il abuse, encore. Il profite, toujours. Mais la différence résidait dans le fait que je n’étais plus sous l’emprise de la Lune. Je n’étais plus vulnérable, ou faible. Alors, lorsqu’il demande si je me fous de lui, j’aimerais lui dire que oui. J’aimerais que toute cette histoire ne soit qu’une vaste blague, et que je ne le connaisse même pas. Pas même différemment, je voulais qu’il devienne partie du néant. Sa surprise, son air surpris. Tout sonne faux, et pourtant, c’est un excellent acteur. A croire qu’il s’est trompé de vocation. Il s’explique, parle fort. Il est expansif, lorsque moi, je suis discret, honteux et mal à l’aise. Ce n’était pas une question de sexe. Et puis, il parle de prendre son pied et un frisson de dégoût parcourt mon échine. Face à un tel aplomb, je reste bouche-bée. Alors que je m’évertuais à la protection des miens et de mes proches, j’étais incapable de me défendre moi-même, et seul.

Désemparé, je ne fais que serrer les poings, me confondant entre rage, colère mais aussi dégoût que l’homme désormais m’inspirait. « Tu étais seul ce soir-là. » Je plante mon regard dans le sien. « Je suis revenu quand toi tu es enfin parti et que tu m’as mis dans un état encore pire que celui dans lequel tu m’as trouvé. J’ai pas pris mon pied, personne le prend avec des personnes comme toi. » Maintenant, c’est moi qui agresse. Je sors des mots alors que je rêve de lui planter les lames de ma veste pour lui crever les yeux. Et lorsque je disais des personnes comme lui, je parlais de ceux qui abusent et qui prennent, sans se soucier du reste. Homme, ou femme, ils étaient tout bonnement mauvais, corrompus jusqu’à la moelle pour avoir le goût de détruire autrui par des chemins sinueux. Ils prêchent le bien pour endormir les sens et l’esprit, et s’épandre dans leurs propres pulsions malsaines. C’était une maladie, celle du prédateur. Et vu son aplomb et son approche banale, je me demandais s’il n’était pas atteint de psychopathie.

Je le vois vexé, blessé. Lui aussi, souffre. Tant mieux. Je n’étais pas du genre à me réjouir de la souffrance des autres, mais il l’avait cherché. Je ne voyais pas encore vers où il m’amener, vers le terrain glissant de l’homophobie et d’une virilité mal placée. Je sentais qu’il nourrissait un complexe vis-à-vis de ses confrères. Je ne voulais pas comprendre plus, parce que ce n’était pas un ami qui méritait une oreille attentive. Il ne méritait pas non plus d’utiliser ses faiblesses contre lui. Il ne méritait que l’indifférence, le mépris. Je fixe les cygnes à nouveau, pour y trouver un semblant de paix. Il me semble comprendre leurs chants, à moins que ce ne soit les effets du neptra. Je n’avais jamais eu besoin de personne. Je savais être redevable à ceux qui m’avaient tendu une main amicale, et non armée de mauvaises intentions. Je ne lui devais rien, sauf peut-être sa propre mort.

La rage s’immisce peu à peu, se ressent encore plus. Il y a trop de monde. Beaucoup trop de monde. Les cygnes s’en vont, ils se détournent du lugubre spectacle qui s’annonce. Je devais me calmer, détourner l’attention, calmer la tension. Tout se bouscule, se précipite et je redeviens vide. Je me revois alors sur le chemin retour de la chambre d’hôtel miteuse, désarçonné et souillé. J’avais eu le regard vide, et pour la première fois depuis cet accident, je retrouvais une flamme, mais qui me consumait car son foyer n’était que haine et rage. Je n’avais jamais eu aucun doute quant à ce qui m’animait, les courbes féminines délicates, dont je m’étais amouraché de certaines. Le respect pour elles engendrait la discrétion. Lui, ne me respectait pas. Il ne l’avait jamais fait, et continuait, en parlant fort de ce qui relevait de l’intime. Il était vulgaire, à la langue aussi sale que le corps. Je n’avais été qu’un jouet dont il s’était délecté à briser et à manipuler. Le consentement biaisé, originellement inexistant, je l’avais laissé faire. J’étais las.

Je le vois croiser les bras. Chase me dépeint, de haut en bas. Il se sert, encore. Quelques gens se retournent. J’ai la nausée, des images qui me reviennent. Mais cette fois, c’était trop. Je me sentais perdre le contrôle. Alors que j’avais les bras tendus le long du corps, je le laisse tout juste déblatérer son poison pour lui planter mon poing dans sa mâchoire. Ce n’était pas suffisant, j’en voulais plus encore. Je voulais le faire souffrir. J’ignore les cris et les gens qui se précipitent. Une personne, deux, puis trois. Aucune ne parvient à m’empêcher à me diriger vers l’agresseur désormais agressé. C’est finalement le quatrième qui m’attrape et me maitrise en m’assénant un crochet du droit qui me fait perdre mon équilibre. Je vois le regard des autres. J’entends leurs mots. « C’est un lâche, il s’attaque à plus petit que lui. » Je fais un pas, pour tenter de me défendre. Ils reculent, je vois le dégoût dans leurs regards. Je balbutie. Un rempart s’érige, les passants protègent Chase alors que je cherche un soutien dans cette foule haineuse. Je ne vois personne. « Vu sa carrure, il devrait faire attention à ce qu’il fait. » Et puis ce même mot qui se répète, un lâche. J’essuie le sang qui coule de mes lèvres. La folie, voilà ce qui s’emparait de moi désormais, et voilà ce que les autres voyaient. Je retiens ma rage, je grogne alors que je rêve de crier. Finalement, je tourne les talons.
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Deux poids deux mesures | Chase&Eamonn - Sam 28 Avr - 18:59


 


Il y a toujours deux poids deux mesures


A peine la mâchoire tendue de Chase avait-elle eu le temps de se refermer que l’on venait essayer de la disloquer. D’un coup de poing, fort, violent, totalement prévu, le temps d’un instant tout devient noir, l’homme est sonné. Il perd l’équilibre, recule surtout, pour s’éloigner du danger, le temps de revenir à soi. Eamonn et ses gros bras qui avaient fait perdre la tête à Chase, rien que pour le plaisir de se perdre en leur sein pour une soirée qui n’avait pas duré. Ses gros bras qui faisaient quand même vachement mal.

Et la mâchoire endolorie, Chase est bouche-bée. Il ne l’avait pas vu venir, celle-là. Il recule encore, parce que Ned avance doit vers lui, pour recommencer, pour continuer. Ses yeux sont froids, ils ne le lâchent pas, fixés sur leur proie dans un regard prédateur qui glaçait le sang de la cible, qui n’osait rien faire de plus que continuer à s’éloigner. Il avait peur. Il n’avait peut-être jamais eu aussi peur. Qu’allait-il lui faire ? Il n’avait aucune chance face à cette montagne de muscles, il ne pouvait que s’enfuir.

Mais qu’avait-il bien pu lui faire pour qu’il se mette dans un état pareil ? Tout ce qu’il racontait, que Chase s’était servi de lui, c’était d’une absurdité sans nom, mais était-ce une raison pour en arriver là ? Ça ne pouvait qu’être absurde.

Et des inconnus s’interposent, essayent d’arrêter Ned, de l’empêcher d’avancer en sauveteurs bénévolants. Un premier échoue, un deuxième échoue, un troisième aussi. Il n’y a qu’un quatrième, aussi imposant que celui qu’il vient affronter, qui réussit enfin à l’arrêter d’un crochet du droit à Ned à son tour. Œil pour œil, dent pour dent. C’est ainsi que le monde finirait aveugle, mais un dernier homme y serait borgne et il serait le roi de ce monde.

Chase a eu énormément de chance, qu’on ne l’ait pas laissé seul affronter Ned. Il n’aurait eu aucune chance. Il aurait seulement pu s’échapper, s’enfuir à toute allure comme le permettait le satyre, à une vitesse surnaturelle. Il s’en était servi, instinctivement, pour prendre du recul après le premier impact contre la joue qu’il massait d’ores et déjà.
Les deux hommes se regardèrent en chien de faïence, mais dans le regard de Chase, toujours la même incompréhension. Qu’avait-il fait qui mérite une telle réaction ? Qu’est-ce qu’il ne comprenait pas dans ce puzzle ? Il lui en manquait des pièces, pourtant primordiales si l’on voulait avoir toute l’image.
Quand ils avaient été ensemble, Ned n’était pas retenu contre sa volonté, contrairement à ce qu’il pouvait bien raconter. Qu’est-ce qui avait changé ?

Et ces inconnus, qui avaient pris le côté de Chase, ils se mêlaient à tout ça, qui traitent Ned de lâche alors que quelque chose ne va clairement pas. Il y a quelque chose qui cloche. Et finalement, Ned tourne les talons. Il s’en va. La respiration de Chase se débloque enfin, mais la boule qui lui contracte les entrailles, la peur, elle est encore là et mettra du temps à partir. Alors lui aussi doit partir. Il ne parlera plus à Ned, Chase abandonne. Il remercie ses bienfaiteurs qui sont venus l’aider, content que les choses n’aient pas dégénéré à cause de lui, mais il le fait rapidement avant de repartir. Malgré sa tenue, son objectif premier qui était de courir, Chase repartira lentement. Il ne remettra pas ses oreillettes pour écouter de la musique, parce qu’il veut entendre si quelqu’un arrive derrière lui. Et plus jamais Chase ne sera certain d’être en sécurité. Eamonn, c’est un irlandais, il est probablement mélangé à des affaires pas nettes. Et il veut la mort de Chase. Il l’a lu dans ses yeux. Des menaces de mort non proférées, mais pensées si fortes qu’elles ne pourraient que se réaliser.

Et c’était terrifiant, de savoir que quelque part, ailleurs, quelqu’un voulait ta mort. Et qu’il passerait peut-être à l’action. Peut-être pas. Tout dépendait de s’il en avait l’énergie ou pas. Peut-être bien que oui, peut-être bien que non. Alors Eamonn, qui tenait la vie de Chase entre ses mains, n’avait qu’à serrer pour l’étrangler, pousser pour l’étouffer, frapper pour l’assommer. Selon son bon vouloir. Tout ce que Chase pouvait espérer en rentrant chez lui après cette rencontre qu’il n’aurait pas dû avoir et encore moins apprécier, c’était un peu de clémence de la part de celui qui, visiblement, n’en avait jamais reçu.
© Frimelda, sur une proposition de © Blork
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Deux poids deux mesures | Chase&Eamonn - Mar 1 Mai - 14:58


DEUX POIDS DEUX MESURES
chase & éamonn
Look at the situation they got me facin', I can't live a normal life, I was raised by the streets. So I gotta be down with the hood team, too much television watching got me chasing dreams. I'm an educated fool with money on my mind. Got my 10 in my hand and a gleam in my eye, I'm a loc'd out gangsta set trippin' banger. And my homies is down so don't arouse my anger, fool. Death ain't nothing but a heartbeat away, I'm living life, do or die, what can I say I'm 23 now, but will I live to see 24 ? The way things are going I don't know.


Le contrôle disparait et c’est la rage qui l’emporte. Dévastatrice, sans la muraille de passants, je ne donnais pas cher de sa peau, déjà gangrénée, et pourrie jusqu’à sa moelle. Je me retrouve vite piégé par ma carrure et les apparences. Lui, l’être fragile, frêle et sensible, bien intentionné, et attentionné, qui prend seulement des nouvelles d’un « ami », pour qui il s’est inquiété, dans son immense voire infinie bonté. Chase l’altruiste, le débonnaire même. Et la récompense à ses intentions louables ? Le sol, et surtout son visage contre terre. Il ne comprend pas, il ne veut pas comprendre. Sa mauvaise foi est probablement ce qui me dégoûte le plus dans son regard. Lui, le perfide et sournois prédateur, qui n’obéit qu’à ses envies qu’il fait passer en besoin. Lui, qui manipule et change le prisme de la réalité, sous couvert d’un sourire un peu trop mielleux. C’en est trop. Alors je perds pied, je perds le peu de patience qu’il me restait et le poing s’écrase sur sa figure. C’était irrésistible, irrépressible même. Je n’étais plus faible, sous cette influence lunaire étrange. J’étais persuadé qu’il ait mis quelque chose dans mon verre, ou dans une seringue, je n’en savais rien. Ce que je savais, c’était que ce n’était pas moi. Je n’étais pas là. C’était une sensation étrange et malaisante. Dès qu’il avait quitté la pièce, j’étais revenu à moi et j’avais pris toute la conscience des événements, tout en ignorant ce qui me rendait le plus fou. Il n’y avait pas de classification, aucune pensée rationnelle. La colère, la haine envers lui, et puis aussi envers moi, pour finir par me dire que c’était une leçon, et qu’il ne fallait jamais être faible. J’avais voulu jouer, avec la Lune, alors que j’en étais esclave, et voilà ma récompense. Le dos tourné, le méfait accompli, insuffisant, frustrant même de ne pas avoir pu lui ôter un membre un deux, j’entends sa voix et les remerciements qu’il profère. Du poison, encore, que sont ses paroles. Je crache mon sang sur l’herbe et marche, ou erre plutôt, sans aucun but et le regard hagard, peinant à trouver un quelconque point de repère.
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