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IF I EVER FEEL BETTER (LYRA)

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IF I EVER FEEL BETTER (LYRA) - Dim 11 Nov - 19:44


IF I EVER FEEL BETTER
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@lyra al khayzuran


Les images fusent dans son esprit. Plus que des images, des sensations. La douleur, explosive et rouge, d’une blessure par balle. L’épaule qui vole en éclat, transpercée par l’objet métallique. Puis, un coup brutal porté contre sa tête. Il sait qu’il s’est effondré, qu’on ne l’a pas rattrapé. Le bruit de ses chaussures traînées sur le sol de marbre se perd dans le vrombissement des flammes. Il ignore ce qu’il s’est passé ensuite. Le reste n’est qu’un ensemble flou ; un mélange d’inconscience et de semi-coma. De ses réveils douloureux, il ne garde presque rien. Sa mémoire semble avoir oblitéré les événements, coupant à vif pour exciser le souvenir. Il sait qu’il n’est pas resté seul, que les russes ont arraché de lui toutes les informations qu’ils pouvaient. Par flash, les visages se succèdent dans son esprit, n’évoquent rien si ce n’est la souffrance. Encadré de cheveux bruns, le visage d’une quarantenaire lui revient peu à peu. Elle seule n’était pas envoyée pour le torturer. Et pourtant, elle n’était pas une alliée. Elle ne l’a pas aidé, du moins pas de la façon dont il aurait voulu. Comment est-il sorti de là, il l’ignore. Le voile jeté sur sa mémoire l’angoisse et dans son sommeil, il s’agite.

Une dispute éclate, à la lisière de sa conscience. Est-ce réel ? Il en doute presque. Les voix se mêlent, résonnent contre les murs. Il ne perçoit pas la teneur de l’échange, seulement son caractère houleux. Le temps passe, les minutes s’égrènent. Combien, il n’en sait rien. Au bout de ce qui lui paraît un long moment, une porte claque rageusement. Un silence répond à l’écho, avant que le bruit de pas las se fasse entendre. Difficile de dire qui a remporté cette manche. Et, à vrai dire, du fond de sa somnolence, cela lui importe peu. Pour la première fois depuis longtemps, il n’est pas entravé. Pourtant, son corps est recroquevillé en un geste réflexe, désormais trop habitué à cette position. Lentement, ses yeux glacier s’ouvrent sur le monde. Le décor lui est familier, mais ce n’est qu’en voyant le visage inquiet de Lyra qu’il reconnaît son environnement. Il est dans sa chambre ; dans son lit. Elle n’a pas encore croisé son regard, et il a tout le temps d’observer son visage, visiblement abattu par la dispute qui vient d’avoir lieu. Il s’agite, et les couvertures bruissent doucement. « Lyra… » Sa voix est un croassement. Il peine à se reconnaître. Pourtant le son suffit à attirer l’attention de la jordanienne, qui le rejoint en quelques enjambées. Inquiète, elle s’agenouille près de lui, écartant une mèche de cheveux sales de son visage.


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IF I EVER FEEL BETTER (LYRA) - Mar 13 Nov - 22:31


IF I EVER FEEL BETTER
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@saturno bellandi

Les mots fusent, les voix s’élèvent. Trop fort. Plus que d’habitude. En réalité, Lyra n’a jamais entendu Finn s’énerver comme ça. Elle ne l’a jamais vu s’énerver tout court. Elle sait qu’il a pas aimé qu’elle se joigne à cette mission, qu’elle s’y jette corps et âme. Principalement parce qu’il s’agissait de Saturno. Elle lui a pas dit, seulement quand elle est revenue. Pourquoi l’inquiéter ? Il l’aurait peut-être même empêché de s’y joindre. Elle savait qu’il gardait ça pour lui, qu’il n’était pas friand de ses escapades, ou de ses liens avec la Nuova Camorra. Les mafias en général, en fait. Il s’inquiète, il rumine dans son coin, et ce soir il explose. Il balance tout ce qu’il a sur le cœur sans se retenir. Il balance et Lyra, ça lui fait mal. Elle comprend pourtant. Elle comprend l’inquiétude qu’il se fait et les risques qu’elle court. Elle sait qu’avec son intégration officielle, ça ne va pas en s’arrangeant. Alors, lorsqu’il claque la porte, elle sursaute, la mâchoire crispée. Elle avait rien à dire, rien à répondre. Parce qu’il a raison sur toute la ligne. Elle est plus seule, elle l’a lui, complètement étranger à ces histoires, et tenant à ce que ça reste ainsi. Elle a rien arrangé en ramenant son ex ici. La raison même de la mission. Saturno Bellandi. L’ex fiancé, le double, celui qu’elle ne voudra jamais effacer de sa vie, peu importe les blessures et la douleur. Ramené à la maison. Chez elle. Maintenant, chez eux. Pas l’action la plus intelligente à faire au sein d’une relation encore toute neuve. Pas le moment le plus habile. Et pourtant, la jordanienne avait pensé autrement. Il était hors de question qu’elle le laisse entre les mains de qui que ce soit d’autre. Hors de question qu’il soit ramené chez lui. Ca en faisait une cible facile qu’elle n’avait cessé de répéter. C’est pour cette même raison qu’il a atterri dans sa chambre, à l’étage, plutôt que dans celle d’amis à quelques pas de la porte d’entrée. Elle le sait, Lyra, la paranoïa guette. Mais elle préfère ça que de le voir encore disparaitre. Pourtant, la réaction de Finn lui broie les tripes. Elle aurait voulu le rattraper, mais il a besoin de souffler. Peut-être même se défouler. Elle veut pas le perdre lui non plus. Alors en ce moment, en plus d’avoir la tête prête à exploser, elle a les nerfs prêts à imploser.

Les mains qui passent sur ses yeux, pour essuyer les larmes qui ont fini par couler, Lyra finit par monter les escaliers. La porte ouverte délicatement, elle entre dans sa chambre. Elle reste là, un instant, à le fixer. Il semble tellement fragile. Ca aussi, ça lui serre le cœur. Elle le pensait intouchable. Elle le voulait intouchable. Parce que c’est éreintant de s’inquiéter pour quelqu’un à qui on tient autant. Elle referme la porte, s’avance vers la fenêtre, le regard perdu, la mine fatiguée. Elle sait pas combien de temps elle reste là, à regarder dehors. Mais lorsqu’elle entend les draps bougés, elle se tourne subitement. « Lyra… » Rien de plus à dire, rien à demander, la jordanienne réduit la distance à néant, vient s’agenouiller au bord du lit. Elle lui sourit doucement, difficilement. Le bout des doigts qui passe sur son front, qui dégage une mèche de cheveux. Elle a une boule dans la gorge, les larmes qui lui remontent aux yeux, pour une toute autre raison. « tu m’as manqué la belle au bois dormant. » elle s’essaie à l’humour, et c’est pas bien glorieux. Elle arrive même pas à rire, elle a juste envie d’éclater en larmes. « Tu veux quelque chose ? De l’eau ? » qu’il lui demande ni une clope ni un whisky, elle le lui refusera catégoriquement.



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IF I EVER FEEL BETTER (LYRA) - Mer 14 Nov - 17:10


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@lyra al khayzuran

Il n’a jamais été aussi heureux de la voir. Jamais aussi heureux de voir cette masse de cheveux bruns, cette peau dorée et ces émeraudes cerclées de rouge. Injectés de sang, les yeux traduisent à eux seuls les nuits sans dormir, l’inquiétude qui ronge, qui sape les fondations. Lui-même s’est cru perdu, abandonné dans les – métaphoriques – étendues sibériennes de la Bratva. Il a cru que son frère avait passé un pacte avec le diable rouge, qu’il avait trouvé là l’occasion parfaite de se débarrasser d’un élément gênant. Mais son sauvetage inopiné, dont il ne garde qu’un souvenir flou, à mis fin à la peur, à la souffrance. Jamais il ne s’était trouvé en pareille situation. Jamais il ne s’était trouvé si diminué. Lui qui se pensait fort et inatteignable, prenant suffisamment de distance et de hauteur avec ces guerres infantiles pour ne pas y être mêlé, s’est trouvé plongé au cœur même des festivités. Et les Russes ne se sont pas gênés pour se venger. Son corps en portera longtemps les cicatrices. Quant à son esprit, il doute d’être totalement guéri un jour. Mais la vue de Lyra suffit déjà à l’apaiser. Sa main tendre sur son front lui noue la gorge. D’un coup, il redevient un petit garçon blessé par la vie. Mais cette fois, les cajoleries de sa mère n’y changeront rien. Les yeux humides, il détourne le regard. « Tu m’as manqué la belle au bois dormant. » La voix est étranglée de sanglots contenus. Il sait que la jordanienne se retient ; comme lui le fait. Il ne pleurera pas. Même sous le regard des Russes, il ne s’est jamais laissé aller aux larmes. Hors de leurs griffes, il refuse de s’effondrer. Il se sait plus fort que cela. Pourtant, il garde les lèvres scellées, de peur de voir sa résolution voler en éclat. « Tu veux quelque chose ? De l’eau ? » Il hésite une seconde à refuser, avant de se raviser. Même s’il sait que rien ne parviendra à franchir la barrière de sa gorge serrée, il ne veut pas inquiéter la brune plus de que raison. « De l’eau, s’il te plaît. » Il n’aime pas entendre sa voix, à peine l’ombre d’elle-même. Mais il ne peut pas rester muet. Lyra hoche la tête et se tourne un instant pour prendre quelque chose sur la table de chevet. Il remarque, seulement alors, la présence d’un plateau. Soupirant, il se tourne dans le lit et entreprend de s’asseoir.

Appuyé contre la tête de lit, un vertige le saisit. Sans doute allongé depuis trop longtemps, le sang afflue brutalement dans son crâne. Un bourdonnement envahi ses oreilles et sa vue se brouille. Le malaise semble s’étirer une éternité et il sent la main fraîche de Lyra sur son front. Cela lui fait du bien mais la baisse de tension met plusieurs minutes à s’effacer. Le souffle court, luttant contre la perte de conscience, il cherche à tâtons la main libre de la jordanienne. « Ca va aller. » Un murmure, tandis qu’il hoche la tête. Peu à peu, il se sent mieux et parvient à fixer son regard sur le visage de Lyra. Une profonde expiration lui échappe et il tend un bras vers elle, lui enjoignant de le rejoindre. Elle ne se fait pas prier et grimpe sur le lit, prenant garde à ne pas lui marcher dessus. Précautionneusement, elle s’assoit à ses côtés et le laisse l’enlacer, l’attirer contre lui. Il soupire une nouvelle fois et appuie son menton sur le crâne de la jeune femme, après avoir embrassé son front. « Foutus russkofs, hein ? » Son ton traduit toute la haine qu’il a désormais pour eux. Inutile d’en dire plus. Se redressant un instant, il tend la main pour attraper le verre d’eau abandonné sur la table de chevet et que Lyra s’apprêtait à lui donner lorsqu’il a eu la bonne idée de s’asseoir. Il boit une longue gorgée avant de le reposer à sa place et de chercher la main de Lyra. Leurs doigts se nouent naturellement, trouvant aisément leur place les uns contre les autres. « Raconte-moi. Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » La question le taraude. Combien de temps est-il resté prisonnier ? Où était-il retenu ? Et surtout, pourquoi a-t-il subi tout cela ? Avant que la balle qui lui a transpercé l’épaule ne l’atteigne, il ne se souvient de rien. Les Russes se sont fait un plaisir de lui raconter, mais il refuse d’y croire. Lui, marionnettiste des vivants comme des morts, ne peut pas s’être laissé ainsi possédé.


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IF I EVER FEEL BETTER (LYRA) - Dim 18 Nov - 19:27


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@saturno bellandi

Ca la tue Lyra, de voir Saturno comme ça. Aussi faible, aussi brisé. Elle n’a jamais personnellement testé les méthodes russes, mais c’est de notoriété publique qu’ils n’y vont pas de mains mortes. Elle sait qu’elle doit s’estimer heureuse et chanceuse de s’en être sortie qu’avec de gros plaies et des blessures n’ayant atteint aucun organe vital. Pourtant, s’est passé près. Mais hors de question de s’en plaindre. Elle sait pourquoi elle a ses blessures, et pour qui elle les a eu. Si c’était à refaire, elle n’hésiterait pas une seule seconde. Agenouillée u pied du lit, la main qui le caresse doucement, elle est contente de le voir se réveiller, malgré le cœur qui se serre et la voix étranglée. Elle ravale ses larmes, autant qu’elle le peut. Elle est prête à se plier en quatre, juste pour apaiser la douleur qu’il ressent, quelle qu’elle soit. « De l’eau, s’il te plaît. » Un doux sourire, et elle se relève, s’exécute rapidement. Le plateau  proximité, elle sert un verre d’eau qu’elle lui apporte rapidement.
Mais elle reste là, un instant, un peu à distance pendant qu’il se tourne dans le lit. Il a pas l’air bien. Il a peut-être bougé trop vite. Le verre posé sur la table de nuit, elle se rapproche et vient poser sa main sur son front, encore une fois inquiète. « Ca va aller. » Il attrape sa main, mais elle a du mal à sourire, pas franchement convaincue face aux mots qu’il vient de prononcer. Elle sait pas bien si ce bras tendu, pour qu’elle le rejoigne et fait pour la rassurer, pour lui faire comprendre qu’il le pense vraiment. Elle se fait pas prier, la seule raison pour laquelle elle n’était pas encore à s’inquiéter, était la peur de lui faire mal. Alors avec délicatesse, elle grimpe dans le lit, s’assoit à ses côtés. Elle se laisse faire. Elle le laisse l’enlacer alors qu’elle pose sa tête contre lui. Pendant quelques instants, elle oublie le cœur meurtri, elle oublie la trahison, et elle oublie Anthea. Elle oublie qu’elle lui en veut à mort. Elle oublie que les premiers jours, si elle voulait le retrouver –sans savoir de quoi il retournait vraiment- c’était pour l’achever de ses propres mains. Un seul baiser sur son front, et elle oublie tout ça. « Foutus russkofs, hein ? » la haine qui transparait dans ses mots ne lui échappe pas, malgré une phrase en temps normale qui aurait pu se vouloir dérisoire, un peu moqueuse peut-être. Et la jordanienne, ça la fout sur les nerfs. Elle a plus l’impression de contrôler grand-chose depuis ce jour là, Nyx y compris. Et la chambre s’assombrit. Les ombres dansent, s’activent autour de ses mains, ses poignets, elle tente de les dissimuler mais rien à faire. Certaines s’évaporent, d’autres non. « Promets-moi de pas aller les chercher. » C’est pas franchement une question. Plus un ordre déguisé. Evidemment, elle ne se fait pas d’illusion. Elle ne lui dit pas ça, sur le long terme, seulement… D’attendre. Attendre quelques semaines, quelques mois s’il le faut. Il est trop faible, et elle sait que ça ne reviendra pas du jour au lendemain. Elle ne veut pas le récupérer entre quatre planches de bois. « Sinon c’est moi qui t’assommes. » Les ombres s’évanouissent enfin, et elle sent ses nerfs s’apaiser, enfin. Encore un peu plus lorsqu’il vient glisser ses doigts entre les siens. Ils se trouvent et s’accordent parfaitement, encore maintenant. Elle reste un instant le regard fixé sur leurs doigts enlacés. Y’a pourtant quelque chose qui a changé, elle le sent. Sa confiance ? Brisée. Elle le sait, seulement elle l’aime toujours autant. Ca changera sans doute jamais, mais elle lui en veut. Elle sert plus fort, oubliant un instant l’état dans lequel il est, peut-être que sa main aussi est douloureuse. Mais elle sert, comme pour s’assurer qu’il est bien là, et que c’est dans ses bras qu’elle se trouve. « Raconte-moi. Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » « Je remonte à quand ? » elle soupire, se serre un peu plus contre lui avant de déposer un baiser dans le creux de son cou. « De ce que j’ai compris… T’as été possédé… T’as tiré sur je ne sais quelle princesse russe. » le qualificatif est employé avec ironie, et au fond, elle se fout bien de sur qui il a tiré, c’est pas comme si elle connaissait grand monde là dedans. « Tout ce que je sais c’est qu’après ça… la soirée de l’Eden Manor, personne avait de nouvelles. » Et elle avait été elle-même dans un sale état pour s’inquiéter de quoique ce soit dans un premier temps, sans compter sa rancune… Et sa vie personnelle qui avait pris un tournant plutôt inattendu. Maintenant, avec le recul, elle se trouvait égoïste. Elle avait vécu sa vie, sans se soucier de rien dans un premier alors qu’il se faisait torturer. « Pendant trois semaines. Jusqu’à ce que.. je reçoive ton mot, ou le sms… que t’as réussi à faire parvenir dieu sait comment. Et... voilà. On a débarqué. Un joli bordel si tu veux mon avis. »



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IF I EVER FEEL BETTER (LYRA) - Jeu 29 Nov - 15:02


IF I EVER FEEL BETTER
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@lyra al khayzuran

Perclus de douleur, son corps n’est qu’un vaste océan de souffrances. Chaque respiration est laborieuse, chaque mouvement rappelle son épaule transpercée à son bon souvenir. Pourtant il invite sans hésiter Lyra à le rejoindre. Plus que tout, plus que tout autre chose, il a besoin d’elle. Besoin de son contact rassurant, de son parfum aux effluves de foyer. La tête de la jordanienne posée sur son torse, un baiser délicat posé sur le plis soucieux entre ses sourcils, il tente de se détendre. D’oublier la douleur. Mais tout lui rappelle cruellement ce que les Russes lui ont pris. Sa force, sa dignité. Ils l’ont rabaissé, diminué. Dans leurs regards, il ne valait pas mieux qu’un chien. Plus d’une fois, il s’est retrouvé prisonnier d’illusions jaillies de sa mémoire, de son enfance. Plus d’une fois il s’est trouvé piégé dans le regard inquisiteur et méprisant de Scipio Bellandi, cherchant dans cet avorton de fils ce que son épouse avait pu voir. Saturno avait toujours su qu’il ne devait son salut qu’à sa mère adoptive, à l’amour inconditionnel qu’elle lui avait toujours accordé. Il savait que plus d’une fois, elle l’avait protégé de son mari et de son fils aîné. Cette fois, enfermé entre les griffes de la Bratva, il n’y avait eu personne pour le protéger. Personne pour le réconforter, lui dire que tout finirait par s’arranger. Torturé par les Russes, ils n’ont finalement fait que la moitié du travail. Le reste, son esprit s’en est chargé. En faisant remonter les souvenirs douloureux, en lui rappelant sans cesse à quel point il ne valait rien face à l’incroyable Alcide. A quel point eux, Hadès et Saturno, étaient insignifiants. Cette simple idée attise sa haine implacable et froide comme un incendie de glace et elle transparaît dans ses mots. Lui ne l’entend pas, pas vraiment. Trop absorbé par ses émotions. Mais il devine, aux ombres qui émanent de Lyra, que rien n’a échappé à la belle. « Promets-moi de pas aller les chercher. » Il lève un sourcil interrogateur. Crois-t-elle vraiment qu’il lui obéira, cette fois ? Sans répondre, il tend le bras pour attraper le verre d’eau et boire tranquillement. « Sinon c’est moi qui t’assommes. » Cette fois, un sourire se dessine sur ses lèvres. Malgré la menace, malgré les ombres, il n’a pas peur. Ce n’est pas que Lyra ne soit pas impressionnante. Mais sa haine l’habite tout entier et il ne s’arrêtera qu’après avoir pris la tête de la Bratva. « Je ne peux pas faire ça, et tu le sais. » Il ne prend même pas la peine d’avoir l’air désolé. Cette fois, elle devra se contenter de cela, car il ne reviendra pas sur sa décision.

Sans un mot de plus, il noue ses doigts à ceux de la jeune femme. Il aimerait lui dire, cependant, qu’il fera attention. Que son plan n’aura aucune faille, qu’il n’échouera pas. mais il n’est pas encore en mesure de réfléchir aussi loin et il ne préfère pas s’avancer. En temps et en heure, il réunira une armée. Pour l’instant, il réclame de savoir. Et sa question semble rendre nerveuse la jordanienne. « Je remonte à quand ? » Le baiser qu’elle offre à son cou n’est qu’une piètre tentative de distraction, et même elle le sait puisqu’elle poursuit sans attendre sa réponse. « De ce que j’ai compris… T’as été possédé… T’as tiré sur je ne sais quelle princesse russe. » Cela, il le savait déjà. La Bratva n’a pas été avare de détails. Ils le punissaient, et il devait savoir pourquoi. Il sait que Yuliya aurait pu y rester. Quant à l’autre, l’homme, on ne s’est pas donné la peine de lui en parler. Mais Zmeya Lyssanko lui a fait payer au centuple les blessures de sa fille chérie. « Tout ce que je sais c’est qu’après ça… la soirée de l’Eden Manor, personne avait de nouvelles. » Il déglutit péniblement. La soirée de l’Eden Manor restera gravée dans toutes les mémoires, la sienne en particulier. Quand il en aura retrouvé le souvenir. « Pendant trois semaines. Jusqu’à ce que.. je reçoive ton mot, ou le sms… que t’as réussi à faire parvenir dieu sait comment. Et... voilà. On a débarqué. Un joli bordel si tu veux mon avis. » Il sent une tension dans sa voix, qui le pousse à garder le silence. Inutile de lui demander ce qu’elle avait fait, elle pendant ces trois semaines. Le chiffre l’impressionne. Balloté entre inconscience comatique et éveils douloureux, il n’avait pas vu le temps passer. Trois semaines. Un instant, il ferme les yeux. Un temps perdu qu’il ne rattrapera jamais. Un esprit mutilé, un corps en lambeaux. Il ne vaut guère mieux qu’une poupée démembrée. Il inspire profondément, grimaçant sous les bleus et les fêlures de sa carcasse. Il s’efforce de retrouver son calme pour ne pas affoler Lyra. Il sait que ses mots risquent déjà de la mettre hors d’elle. « J’aurais leur peau. A tous. De leur tsar à deux balles au nouveau-né innocent. Il ne restera rien de la Bratva lorsque j’en aurais fini avec eux. » Le ton est catégorique, chargé d’une haine froide et aveugle. C’est une promesse qu’il se fait à lui-même et qu’il daigne seulement partager avec elle. Si elle souhaite le rejoindre dans sa vendetta, qu’elle le fasse. Il ne l’en empêchera pas. Il aura besoin de chaque main armée qui voudra bien se mettre à son service. Lyra, plus que quiconque, partagera son désir de destruction. Il l’espère, du moins.

Reprenant le fil de leur conversation, il reprend ses esprits et refoule la haine. Il n’a aucun reproche à faire à la jordanienne, sa colère n’est pas dirigée contre elle. « Pour ce mot, somme toute providentiel… Je crois avoir envoûté une fille. Et je crois aussi que je te dois des remerciements, ainsi qu’à tout ceux qui ont participé à mon… sauvetage. » Le mot lui écorche la bouche. Il n’avait jamais eu besoin d’être sauvé jusqu’à maintenant. Cette faiblesse, aussi passagère soit-elle, ranime quelque peu son courroux. Un autre crime ajouté à la longue liste de ceux déjà commis par la Bratva, et auxquels elle devra répondre. Chassant d’une caresse cette pensée, il laisse remonter à la surface un autre souvenir, bien plus récent celui-là. L’écho d’une voix colérique, à l’américain teinté d’accents irlandais. « Au fait, qui était-ce ? Cet homme avec qui tu te disputais. Je croyais être le seul à avoir ce privilège. » Ton ironique et taquin. Il espère lancer la conversation sur un sujet infiniment plus léger, pour détourner l’attention de la jeune femme de ses sombres desseins. « Ne me dis pas que tu as profité de mon absence pour me remplacer. » Il ponctue ces mots d’un baiser chaste, manière bien à lui de marquer son territoire. Si la Bratva lui a laissé quelque chose, c’est cela. Lyra, entre ses bras, bien vivante et toujours fidèle.


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IF I EVER FEEL BETTER (LYRA) - Ven 30 Nov - 20:07


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@saturno bellandi

Lyra les retrouve bien vite les bras de Saturno. Bien vite malgré sa colère et ses blessures enfouies quelque part, au fond de sa tête, au fond de son cœur. La peur de le perdre, aux mains des russes, avait surplombé tout le reste. Ca avait surplombé cette foutue histoire de flirt et sa tendance à condamner le manque de parole. Elle avait été jusqu’à s’occuper de lui. Il était hors de question que qui que ce soit d’autre ne le fasse. Lorsqu’il s’agissait de l’italien, de sa sécurité, sa confiance était réduite, plus que d’habitude. Elle ne l’aurait laissé entre les mains de personne. Pas sa femme, encore moins Alcide. Il fallait l’aider, il fallait s’en occuper pour qu’il récupère des forces, et le protéger, s’il le fallait. Qui sait, les russes seraient bien capable de vouloir finir le boulot. « Je ne peux pas faire ça, et tu le sais. » « je sais. Mais j’te demandais pas d’abandonner tes plans… seulement… pas maintenant. Tu veux ta vengeance, très bien. Mais pas une mission suicide, c’est tout ce que je te demande. Prends le temps qu’il faut pour y réfléchir et mettre toutes les chances de ton côté. » elle est pas prête à le retrouver dans le même état. Pas prête à revivre ça. L’inquiétude, la peur paralysante… Les envies de meurtre, viscérales, en découvrant finalement son corps.

Les doigts entremêlés à ceux de l’italien, elle se satisfait de ce contact, de le retrouver, au moins un peu. Elle sert un peu plus fort, oubliant presque que cette partie de son corps aussi, aurait pu être malmenée. Lyra sait pas vraiment par où commencer son récit. Ce qu’il se souvient, ce qu’il a oublié… Ce dont il ne vaudrait mieux pas parler. Y’a parfois des choses à passer sous silence. Elle est même pas certaine d’avoir tout suivi concernant l’Eden Manor, ayant ses propres conneries à gérer. Et pour être honnête, elle se fout bien de quel(le) russe il a pu trouer. Femme, homme… Peu importe. Elle est pas bien regardante, et c’est du pareil au même. Et au fond, elle se dit que ces blessés –ou ces morts, pour ce qu’elle en sait- c’était qu’une excuse à la con pour tester leurs méthodes de torture sur l’italien. Ils sont assez psychopathes dans l’âme pour n’avoir envie que d’une distraction, d’une nouvelle activité tordue pour faire passer le temps et satisfaire leurs pensées malsaines. Et visiblement, ils ont réussi leur coup. Elle réfléchit à chacun de ses mots, appréhendant d’en prononcer un de trop, un qui raviverait dieu sait quel souvenir trop douloureux. En attendant, c’est les siens qu’elle ravive. Ceux de cette période. De ce qu’elle ressentait, de ce qu’elle ne veut plus jamais ressentir. A cause de la douleur physique, la douleur morale, les deux causées par Luca, et celle qui a suivi. Le gout amer de la trahison, la bombe lâchée par Thea. Celle qui anéantit. Celle qui réveille les pires instincts. Elle sent son palpitant s’emballer, alors paradoxalement, c’est la main de Saturno qu’elle sert plus fort, l’auteur même de ses maux. « J’aurais leur peau. A tous. De leur tsar à deux balles au nouveau-né innocent. Il ne restera rien de la Bratva lorsque j’en aurais fini avec eux. » Elle ne dit rien, y’a rien à dire. Mais elle la sent. Elle sent Nyx qui s’impose, qui grandit. Nyx qui veut s’exprimer, et les ombres qui s’enroulent autour de son propre poignet, puis autour de celui de Sat. La déesse qui s’affirme, qui promet vengeance. Après tout, Nyx n’est pas issue du Chaos pour rien.

Lyra les observe ses ombres. Ces ombres qui font partie d’elle, qui se battent pour elle, la protègent. Elles ont pris partout. Celui de l’italien et de sa vengeance. Au fond, peut-être qu’elles détectent, elles aussi, que malgré tout, Lyra lui sera toujours fidèle. « Pour ce mot, somme toute providentiel… Je crois avoir envoûté une fille. Et je crois aussi que je te dois des remerciements, ainsi qu’à tout ceux qui ont participé à mon… sauvetage. » En temps normal, la jordanienne aurait fait une blague sur son charme et sa capacité naturelle à charmer les filles. Mais pas aujourd’hui, plus maintenant. Elle préfère se focaliser sur le reste. « Si j’avais pu venir toute seule, je l’aurais fait… Ca aurait juste été complètement foireux. Et c’est normal. » Le but était pas d’en faire une mission suicide. Pourtant, ça avait été dur de ne pas juste foncer dans le temps. De ne pas juste se laisser guider par ce que ressentait chacune cellule de son être. Mais la priorité, c’était de le récupérer sain et sauf, même elle, impulsive au possible, avait réussi à se raisonner. « Je t’aurais pas laissé dans ce trou à rat. » Peu importe à quel point elle lui en voulait. L’idée de l’achever de ses propres mains lui avait aussi fortement traversé l’esprit. Toujours mieux que des mains des russes. « Au fait, qui était-ce ? Cet homme avec qui tu te disputais. Je croyais être le seul à avoir ce privilège. » elle se crispe, Lyra, sent la culpabilité la saisir, ses sentiments la tirailler. Il se veut taquin, et elle l’entend. Après tout, ce serait pas la première fois qu’elle a un homme dans sa vie et qu’ils continuent, eux deux, peu importe ce qu’ils ont. Pourtant, elle n’a aucune envie d’être taquine. Aucune envie de rire. Il ne sait pas qu’elle sait. Il ne sait pas que Thea est passée par là. « Ne me dis pas que tu as profité de mon absence pour me remplacer. » Et voilà qu’il l’embrasse. Rien d’énorme. Un simple baiser comme il y en a eu des milliers entre eux. Mais celui là lui tord le cœur. Elle sent les larmes monter, ses yeux briller lorsqu’il a ses lippes contre les siennes. La culpabilité ? A peine. Tout le reste, par contre… Elle va pour se reculer, mais se ravise, et pose une nouvelle fois ses lèvres sur les siennes. Ca lui avait manqué. Putain de connerie. Sans doute le dernier. « Dis pas de conneries. Tu sais aussi bien que moi personne ne te remplacera. » C’est impossible, c’est trop particulier. « Il s’appelle Finn. T’es pas le seul à avoir eu quelques soucis à l’Eden Manor. » C’est plutôt à se demander qui n’en a pas eu. « Il a pris soin de moi après ça. J’étais incapable de le faire. » Et elle reste là dans ses bras malgré tout. Malgré Finn qui pourrait revenir, et péter un cable, à juste titre. « Y’a pas qu’avec toi que j’suis impulsive. Ou que j’en fais qu’à ma tête. Il a moyennement aimé les risques que j’ai pris pour le… sauvetage. J’sais pas trop. » Ou la Nuova de manière générale. Ou les liens qu’elle a encore et toujours avec Saturno. Ou le fait qu’elle l’ait placé dans son lit, d’accord ou non. « On est ensemble depuis… peu de temps. » qu’elle finit par avouer.




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IF I EVER FEEL BETTER (LYRA) - Dim 2 Déc - 20:41


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@lyra al khayzuran

Il sent la fatigue et l’abattement émaner d’elle. Chose rare, venant de Lyra. D’ordinaire toujours si forte, si prompte à monter au créneau. Cette fois, entre ses bras, il sent que quelque chose ne va pas. Depuis ses brumes, il se rend compte qu’en son absence, des choses se sont passées. Il n’est pas le seul à avoir souffert. Et même s’il ignore encore à quel point ça a été le cas pour Lyra, son expression suffit à le renseigner. « Je sais. Mais j’te demandais pas d’abandonner tes plans… seulement… pas maintenant. Tu veux ta vengeance, très bien. Mais pas une mission suicide, c’est tout ce que je te demande. Prends le temps qu’il faut pour y réfléchir et mettre toutes les chances de ton côté. » Son ton las trahit à lui seul son état. Il médite un instant, répondant instinctivement à la main serrée. Il voudrait la rassurer, lui dire que plus jamais un tel cauchemar n’arrivera plus. Mais c’est impossible. Lorsque sa vendetta sera amorcée, lorsqu’il se sera mis en marche, il ne pourra pas garantir sa propre sécurité. Même lui n’est pas à l’épreuve des balles. « Pas tout de suite. » Seule concession qu’il peut faire. Il sait que pour l’instant, il n’est même pas en mesure de sortir seul de ce lit. Alors éliminer toute une mafia… Les souvenirs que Lyra évoquent le font bouillir et sa promesse jaillie, violente, virulente. Il le sait, il ne devra laisser aucun survivant. Les représailles sont le point de départ de la guerre, et il entend remporter le conflit avant même ses prémices. Les ombres qui émanent de Lyra ont des airs d’assentiment. Il sait qu’il pourra compter sur elle. Elle, l’incarnation de la Nuit. Quasiment son bras droit. En lui, l’infernal s’agite. La guerre fait partie de son passé. Il y a des millénaires, il l’a vécue. Il a goûté à l’ivresse des combats, à l’incertitude des batailles. Et surtout, il a savouré la victoire. Elle n’a été que de courte durée pour lui. Il en a longtemps payé le prix, en a même conçu de l’amertume. C’est à l’issue d’une guerre qu’il a hérité des Enfers. C’est désormais à l’issue d’une autre qu’il espère conquérir un second trône.

« Si j’avais pu venir toute seule, je l’aurais fait… Ca aurait juste été complètement foireux. Et c’est normal. » Il fronce les sourcils. L’imaginer seule au milieu de ce chaos ne lui plaît pas. Il la sait forte, capable de se défendre. Mais son instinct lui dicte de la protéger, de la préserver. Il la veut à ses côtés lorsqu’il fera feu pour la première fois sur la Bratva. Mais il la veut saine et sauve, car l’idée de la perdre lui est insupportable. « Même avec toute la volonté du monde, tu n’aurais rien pu faire. » C’est un simple constat, sans reproche ni amertume. Inconsciemment, son étreinte se resserre sur l’épaule de la jeune femme. Elle n’a pas à se reprocher quoi que ce soit. Lui ne le fait pas. « Je t’aurais pas laissé dans ce trou à rat. » Il embrasse son front, d’abord sans un mot. Il sait qu’il aurait eu la même réaction. Que, sachant Lyra en danger, aux mains de l’ennemi, rien n’aurait pu l’arrêter. Il n’a jamais douté que tel serait le cas pour elle. Ils se le sont toujours promis, sans jamais le dire ouvertement. Mais le vivre, c’est autre chose. « Merci. » Sa voix s’étrangle à peine, et il lui faut plusieurs minutes de silence avant de la questionner. Manière de détourner l’attention de Lyra, et d’enfouir ses émotions. Il n’est pas habitué à laisser libre court à ses sentiments, à les laisser le submerger. Cette faiblesse ne lui plaît pas, mais pour l’instant, il y est contraint. Il se reprendra plus tard. Contre lui, Lyra n’est pas sereine. Alors il tente de la dérider. Son baiser a tout l’effet inverse et il desserre légèrement son étreinte. Pourtant elle revient le chercher, l’embrasse en retour. Il n’est pas sûr de comprendre. « Dis pas de conneries. Tu sais aussi bien que moi personne ne te remplacera. » Aussitôt, une pointe de culpabilité l’assaille, en même temps que les souvenirs d’une après-midi lointaine. Il l’avait occulté, mais il a bel et bien rompu sa promesse. Simplement en rendant visite à Anthea. Néanmoins, il n’a jamais menti. Rien ni personne ne remplacera Lyra.

« Il s’appelle Finn. T’es pas le seul à avoir eu quelques soucis à l’Eden Manor. » Il fronce une nouvelle fois les sourcils. Il devine qu’il y a encore d’autres choses qu’elle ne lui a pas dites. Pour autant, il ne l’interrompt pas. « Il a pris soin de moi après ça. J’étais incapable de le faire. » L’inquiétude le prend à la gorge. Si elle a été blessée, elle n’en a rien dit. Seules les plaies consécutives au sauvetage, encore en voie de guérison, ornent sa peau. Il n’aime pas l’imaginer prostrée dans un lit, incapable de se lever. Il ne dit rien, encore une fois. « Y’a pas qu’avec toi que j’suis impulsive. Ou que j’en fais qu’à ma tête. Il a moyennement aimé les risques que j’ai pris pour le… sauvetage. J’sais pas trop. » Un soupir lui échappe. Sur ce point, il ne peut qu’être d’accord avec l’inconnu. Lui non plus n’aime pas savoir qu’elle a risqué sa vie pour lui. Pourtant, il ne peut le nier, sans elle il serait encore prisonnier de la Bratva. Il s’apprête à ouvrir la bouche, mais elle le coupe sans le vouloir. « On est ensemble depuis… peu de temps. » La nouvelle lui pince immédiatement le cœur. Ça n’est pas la première fois que Lyra a un amant autre que lui. Mais il décèle autre chose derrière les mots. Une réalité plus tangible, malgré la courte durée qu’elle évoque. Ensemble. Ce mot lui rappelle une époque révolue. Dix années en arrière, Lyra et lui étaient ensemble. Ils n’ont jamais cessé de l’être, à leur manière étrange et inhabituelle. Mais ils n’ont jamais été réellement un couple. Ils ont laissé passer leur chance, et puis il s’est marié. Sans doute la pire erreur de sa vie, avec le recul. Son mariage n’avait eu qu’un but utilitaire, destiné à unir son nom à celui d’un politicien véreux trop heureux de se faire un allié au sein de la Nuova Camorra. Le désastre qui en a résulté lui a au moins appris quelque chose : la notion de couple est surfaite, idéalisée par une société en mal d’affection. Il croyait Lyra sur la même longueur d’ondes. Il croyait que c’était à cause de cela que leur mariage à eux n’avait jamais eu lieu. Et la voilà maintenant avec un irlandais qui claque les portes. L’idée ne lui plaît pas. Pas du tout.

« Si tu es avec lui parce qu’il t’a soignée… Tu ne lui dois rien, Lyra. » Son ton se charge de colère. Il sait, pourtant, qu’elle n’est pas le genre de personne à exprimer ainsi sa reconnaissance. Mais c’est la seule raison qu’il est capable d’imaginer. Lyra, avec un homme. Un autre homme. Il ne va pas se mentir, il est soudainement très jaloux. Jaloux que quelqu’un ait réussi là où il a échoué. Il sait que sa relation avec Lyra est hors-norme, et que rien ne pourra la mettre en péril. Mais il se sent inexplicablement menacé. Et au fond, sa propre hypocrisie ne lui échappe pas. Il sait que cette situation n’est pas si éloignée de celle qu’ils ont vécu quelques mois auparavant, la dimension familiale en moins. Mais c’est l’idée même de couple, d’exclusivité, qui le dérange. Car, au vu de la crispation qu’il a ressentie quand il l’a embrassée, il devine qu’elle sera fidèle à l’irlandais. Entre eux, la notion de tromperie n’a jamais existé. Elle a toujours toléré ses nombreuses maîtresses, de même qu’il a toléré ses amants. Mais cet homme, qui se permet de lui crier dessus, de remettre en question ses choix, de la faire culpabiliser d’avoir pris part à son sauvetage… Cet homme n’a pas sa place dans la vie de Lyra. Il se raidit contre elle, d’un coup trop sérieux. « Je n’aime pas du tout l’idée de te savoir avec un type pareil. Qu’est-ce qu’il va exiger de toi, bientôt ? Que tu restes sagement à la maison en préparant le dîner ? » Son ton est dur, tranchant. Il sait déjà que cette discussion va épuiser le peu de forces qu’il a récupéré. Mais il n’entend pas laisser Lyra aux mains d’un homme qui se mettra entre eux.


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IF I EVER FEEL BETTER (LYRA) - Mar 4 Déc - 14:48


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« Pas tout de suite. » Un léger signe de tête pour lui signifier qu’ils sont d’accords. De toute façon, elle sait qu’elle n’a pas d’autres choix. S’il a déjà l’habitude d’être bornée et qu’elle arrive parfois miraculeusement à le faire changer d’avis, elle sait que sur les histoires de vengeance, ça ne sert à rien de tenter le coup. Et puis, elle pourrait difficilement être convaincante. Elle comprend ce besoin de vengeance, Nyx plus encore. Elle veut seulement qu’il récupère pleinement. Pas seulement qu’il soit capable de tenir debout plus de dix minutes. Elle a besoin qu’il y réfléchisse sérieusement, qu’il ait un plan en tête, quelque chose, sinon c’est elle qui se trouvera sur son chemin. Hors de question qu’il fonce dans une mission suicide. Elle ne le supporterait pas. Alors elle se cale un peu plus contre lui, ses doigts entrelacés au sien, à profiter de cette sensation familière retrouvée.

Mais Lyra sait que quoi qu’il arrive elle le suivra. Quoi qu’il arrive, elle en crèvera si ça doit en venir là. Elle l’a peut-être pas épousé, mais elle lui a bien, dans un vœu silencieux, juré fidélité. Pas comme un soldat, juste comme une âme sœur. Et ça lui a demandé une foutue de volonté que de ne pas juste foncer tête baissée. Elle se serait retrouvée enchainée avec lui, et ils auraient été dans une belle merde. « Même avec toute la volonté du monde, tu n’aurais rien pu faire. » La jordanienne le sait, et ça la rend dingue, ce sentiment d’impuissance. Bien que le principal est qu’ils aient réussi, d’une manière ou d’une autre. Peut-être trop tard, qu’elle s’est parfois dit, en voyant l’état de l’italien. Recroquevillé, amoché, des cauchemars plein la tête. Elle donnerait tout pour pouvoir l’aider un peu, prendre de cette douleur, et la faire sienne, quelques instants. « Merci. » La tête qui tourne doucement, et ses lippes déposent un baiser dans le creux de son coup. Pas de quoi. Lyra sait ce que ça lui coute que d’être dans ce état là, aussi faible, ou d’avoir eu besoin d’être sauvé. Peu importe, sur ce coup là, elle se fout de bien la fierté de Saturno, tant qu’elle l’a récupéré. Et le baiser qu’il lui offre est doux, familier… et pourtant, elle se crispe malgré elle, le souvenir de sa sœur qui flotte au dessus. Les trippes qui se tordent, le cœur qui se serre. Pourtant, elle revient à la charge, encore une fois. Elle en a besoin. De lui, de ce contact, d’eux.
L’aveu qui franchit la barrière de ses lèvres. Un nouveau mec. Ca faisait longtemps. Ca a beau être que le début, elle sent quelque chose différent. Pourtant, faire une croix sur l’italien, sur ce qu’ils ont, ça lui semble infaisable. Lyra voit bien que ça lui plait pas. Malgré son état, il trouve le moyen de tirer une sale gueule. Sourcils froncés et soupirs… C’est jamais bon. Et surtout, elle le connait par cœur. Elle-même a du mal à laisser les mots sortir. Elle l’aime vraiment Finn, mais Sat… Personne ne pourrait comprendre. Et elle s’en est toujours voulu de pas l’avoir épousé. D’avoir été trop jeune, trop flippée. Et peut-être qu’au fond, elle lui en a voulu de pas avoir attendu. Ca aurait dû être eux.

« Si tu es avec lui parce qu’il t’a soignée… Tu ne lui dois rien, Lyra. » un rire un peu nerveux qui franchir la barrière de ses lèvres. N’est-il pas censé la connaitre par cœur ? « tu crois vraiment que j’suis avec lui parce qu’il m’a soigné ? » c’est même une vraie question. Plus rhétorique qu’autre chose, en réalité. Peut-être que ça s’est fait vite. Trop vite. Peut-être que son cœur était en pleine tempête, peut-être que le timing était loin d’être parfait. Mais elle sait aussi que ce qu’elle ressent, c’est vrai. Et y’a tout qui est un peu embrouillé. Ses sentiments pour Sat, sa colère, sa rancune, sa fidélité, ses sentiments pour Finn, son incapacité à tirer un trait sur l’italien, l’attrait qu’il semble avoir pour sa sœur. Putain de drame. Elle déteste ça et elle est en plein dedans. C’est comme si tout lui échappait. Comme si tout se déroulait sous ses yeux et qu’elle était incapable d’agir. La brune ne sait même pas si elle est capable de continuer la conversation, pas certaine de ce que ça donner. Et pas certaine de vouloir le savoir non plus. Elle le sent se raidir, et elle retient un soupir. Au fond, elle sait déjà ce qu’il va dire. Du moins dans les grandes lignes. « Je n’aime pas du tout l’idée de te savoir avec un type pareil. Qu’est-ce qu’il va exiger de toi, bientôt ? Que tu restes sagement à la maison en préparant le dîner ? » « t’aimes pas l’idée de me savoir avec un type tout court ! » qu’elle répond du tac au tac. En réalité, la réciproque est tout aussi valable. Si elle a toujours réussi à supporter ses nombreuses conquêtes, à les accepter à la manière dont on gère les nuisances, à attendre qu’elles finissent par partir, elle n’avait jamais été ravi pour autant. « Arrête… tu sais très bien que si on me dit trop quoi faire, je dégage. » elle lève les yeux au ciel, parce que ça l’agace doucement. Doucement seulement. Parce que sa jalousie lui a toujours plu. Sa jalousie lui a toujours prouvé qu’il tenait à elle. Que même après dix ans, elle avait toujours une place particulière. Seulement aujourd’hui, c’est différent. C’est pas qu’à propos de Finn. Sa crispation, aussi triste que ça soit, n’a rien à voir avec l’irlandais. Certes, ce n’est plus un geste qu’elle devrait se permettre, mais sa crispation vient de ce qu’elle sait, de ce qu’elle continue d’imaginer. Quinze mille scénarios où il préférerait embrasser sa petite sœur plutôt qu’elle. Et ça, même avec tous les efforts du monde, elle est incapable de le cacher. « Tu sais ce que j’aime pas, moi ? qu’on ne tienne pas, parole. J’aime pas être prise pour une abrutie, j’aime pas gueuler après ma sœur ou devoir me justifier sur quoique ce soit. Mais je t’en prie, Sat’, dis moi quel genre de mecs il me faut ? Puisqu’apparemment je choisis mal. Ca ou… le mec en question finit par se marier et ensuite flirter avec ma sœur. » elle a un nœud dans la gorge, la colère au bord des lèvres, qui menace d’exploser, plus facilement que d’habitude. Parce qu’elle épuisée. A cause de sa propre expérience à l’Eden Manor, de la récupération lente et délicate. Mais aussi à cause de la dispute avec Thea, des sentiments qu’elle a ressassé pendant plusieurs jours –voire plusieurs semaines… Et finalement à cause de son escapade dans le quartier russe, duquel elle n’est clairement pas sortie indemne. Ca fait des semaines qu’elle devrait être complètement à l’arrêt pour se repose comme il se doit, mais rien à faire, elle continue de bouger, dans tous les sens.  Elle se tourne légèrement, pour lui faire face, même plus la force de se lever, comme elle l’aurait fait en temps normal. « Laisse tomber, j’ai pas envie d’avoir cette conversation. » elle est lasse, et elle veut pas parler de Thea. Elle veut pas savoir pourquoi il a brisé sa promesse. Elle veut encore moins savoir ce qu’il pense vraiment de sa cadette. En réalité, elle a pas plus envie de parler de Finn. Elle veut pas s’expliquer, et encore moins lui dire ce qu’elle ressent. Pas au milieu d’une pseudo engueulade, pas pleine d’amertume. Et aussi parce que ça ne fait que peu de temps qu’elle est avec l’irlandais. « Puis tu dois te reposer. » Elle aussi, ça lui ferait du bien, de se reposer encore, de reprendre une semaine à seulement rester dans son lit. C’était pas bien glorieux, encore moins glamour, mais il faudrait au moins ça. Elle baisse la tête, ferme les yeux et se masse les tempes, en espérant que ça fasse passer le début de mal de crâne. Et le mal de cœur.





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IF I EVER FEEL BETTER (LYRA) - Ven 7 Déc - 23:50


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« Tu crois vraiment que j’suis avec lui parce qu’il m’a soigné ? » La question de Lyra, même s’il sent bien qu’elle n’attend pas vraiment de réponse, le heurte. Ses propres interrogations lui paraissent pourtant légitimes. « Je ne sais pas, à toi de me le dire. La Lyra que je connais ne se serait jamais laissé enchaîner. » Réminiscences de leurs fiançailles mises à mal, de leur mariage avorté. Il ne lui en a jamais tenue rigueur. Pas ouvertement. Mais il lui est arrivé de lui en vouloir, de regretter ce qui aurait dû être. Après son mariage avec Ofelia, il a senti qu’il avait franchi un point de non-retour. Que plus rien ne serait pareil. Il se sait responsable, du moins en partie. Lui seul a mis une barrière en forme d’anneau entre Lyra et lui. Elle, en revanche, a refusé de se lier à lui alors qu’ils en avaient encore l’occasion. Bien sûr, personne n’aurait pu prédire l’avenir. Personne n’aurait pu prévoir la tournure des événements. Ni ceux d’il y a dix ans, ni ceux qui viennent d’arriver. Et surtout pas que la jordanienne accepterait un jour de donner à un autre ce qu’elle lui a refusé. Il lui fait connaître son opinion sur un ton dur. Et aussitôt, elle s’insurge. « T’aimes pas l’idée de me savoir avec un type tout court ! » Il ne peut pas vraiment nier. Il se renfrogne, lui jette un regard peu amène. L’accusation a un drôle d’écho, surtout venant d’elle, qui ne supporte pas de le savoir avec une autre femme. « Arrête… tu sais très bien que si on me dit trop quoi faire, je dégage. » Il la voit lever les yeux au ciel et ne peux s’empêcher d’esquisser un sourire malgré son propre agacement. « Je sais, oui. » Remarque lâchée sur un ton mi-ironique mi-amusé.

« Tu sais ce que j’aime pas, moi ? qu’on ne tienne pas, parole. J’aime pas être prise pour une abrutie, j’aime pas gueuler après ma sœur ou devoir me justifier sur quoique ce soit. Mais je t’en prie, Sat’, dis moi quel genre de mecs il me faut ? Puisqu’apparemment je choisis mal. Ca ou… le mec en question finit par se marier et ensuite flirter avec ma sœur. » Progressivement il se décompose. Se raidit contre la jeune femme, avant d’ôter son bras et d’agripper la couverture. Il la rejette brutalement et s’assoit au bord du lit. La tête lui tourne mais il essaie tout de même de se lever. Il vacille sur ses jambes et se rassoit, blême de rage. Même cela, il ne peut pas le faire. Se lever et partir, pour fuir la confrontation. Dents serrées, il tourne à peine la tête vers elle. « Peut-être que si tu l’avais épousé la première, ça ne serait pas arrivé. » Il s’en veut immédiatement, mais impossible de rattraper ses mots. Ils flottent entre eux comme une déclaration de guerre. Sa colère se dégonfle automatiquement, comme un ballon de baudruche. Ses épaules s’affaissent et il baisse la tête, fixe ses pieds nus posés au sol. « Excuse-moi. » Sa voix trahit son épuisement. Son mouvement de colère a suffi à le vider de toute énergie. Lyra doit l’entendre, ou être aussi exténuée que lui. « Laisse tomber, j’ai pas envie d’avoir cette conversation. » Lentement, il hoche la tête, avant de se laisser tomber en arrière sur le lit. Il se recroqueville sur lui-même, cherche à tâtons la main de Lyra. « Puis tu dois te reposer. » Il fini par attraper sa main et reste inerte. « Si on pouvait tout recommencer à zéro… » Regret amer. Mais il sait que jamais ils ne pourront revenir en arrière. Ni revenir à leur première rencontre, ni à l’instant fatidique où Lyra a refusé de l’épouser, ni au jour de son mariage avec Ofelia, ou de sa seconde rencontre avec Anthea. En vérité, il ignore quand tout à commencer à déraper entre eux. Probablement quand il a accepté d’ouvrir ses bras à cette petite jordanienne forcée par son père à épouser un homme dont elle ignorait tout. Probablement quand il a accepté de lui faire une place, de laisser éclore entre eux des sentiments bien différents de ceux qu’ils avaient prévus. « Je suis désolé que rien ne se soit passé comme on l’avait envisagé. » Il englobe tout dans ce rien. Leur plan initial a foiré en beauté, et à partir du moment où ils se sont aimés, tout à déraper. Les choses sont devenues compliquées, ambigües. Il a toujours su que sans la panique de Lyra, il y a dix ans, c’est probablement elle qui attendrait son enfant en ce moment. Elle qui s’inquièterait de le voir rentrer tard. Et c’est en épouse légitime qu’elle prendrait soin de lui après son passage chez les russes. Un soupir las lui échappe et il se redresse, plantant ses coudes dans ses genoux. La fatigue le submerge. Il veut juste fermer les yeux, dormir et oublier.  


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IF I EVER FEEL BETTER (LYRA) - Dim 16 Déc - 12:41


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« Je ne sais pas, à toi de me le dire. La Lyra que je connais ne se serait jamais laissé enchaîner. »  Elle bout, parce qu’il appuie là où ça fait mal. Pas besoin de s’être fait passer à tabac pour parfaitement ressentir cette douleur là. Y’a aucun doute là-dessus, Saturno la connait mieux que personne. Et s’il devait y’en avoir un à qui elle se serait laissée enchainer, c’était bien lui. Les circonstances s’en étaient mêlées. Trop jeune, trop immature, trop fière. Trop submergée par des sentiments qu’elle ne comprenait pas. Un véritable tournis qui l’avait fait fuir. Elle s’était brisée le cœur elle-même. Et elle avait eu peur que ça change tout entre eux. Vraiment tout. Qu’il ne veuille plus la voir, qu’il ne comprenne pas. Rien de tout ça et pourtant, le coup fut violent à le voir ans une autre relation. Relation qui se voulait plus sérieuse que les autres. Il avait même l’air réellement attaché au début, à Ofelia… Et le mariage. Point de non retour. Manière de signifier que leur passé était bien passé. Chance passée. « Je sais, oui. » sourire léger, à peine visible quant à l’ironie de la situation. Elle a beau être en couple, elle n’en reste pas moins elle-même. A mettre les points sur les i quand il le faut, ou à possiblement se barrer si ça ne lui convient plus.

Elle perd vite son sang froid, Lyra. Pas étonnant vu les derniers évènements. Pas surprenant vu le trop plein d’émotions. Elle accumule depuis quelques temps. Et même elle, ne peut tout contenir indéfiniment. Il se décompose, et elle le snt se raidir. Rapidement, il s’écarte, tente de se lever. Trop tôt. Et malgré l’agacement, elle s’inquiète encore, prête à sauter du lt en cas de pépins. Prête à le soutenir, encore. « Peut-être que si tu l’avais épousé la première, ça ne serait pas arrivé. » Le silence se fait. Pour lui comme s’il tentait de déterminer si ces mots étaient bien sortis de sa bouche, et pour la jordanienne… A réaliser ce qu’elle venait d’entendre. Pourtant, malgré le silence, la difficulté à encaisser, l’effet a été immédiat. Le cœur qui se serre, l’impression de se prendre une baffe… Et sans doute de l’avoir mérité. Elle se le reproche et le regrette depuis dix ans. Elle vit avec ce poids, d’avoir manqué le coche, depuis tout ce temps. Celui de n’avoir aucune légitimité. Pas vraiment, en tout cas. De devoir conjuguer, malgré tout, avec les amantes, la femme bien que pas si encombrante que ça. Ca aurait dû être elle. Si elle a toujours eu peur d’être considérée, à la longue, comme les autres, de se demander, si ça aurait fini comme pour son mariage avec Ofelia, lassé avec le temps… Elle s’est aussi rêvée à imaginer faire la différence. A le rendre fidèle, juste pour elle. Et merde que ça fait mal de se dire qu’elle a laissé passer sa chance. De se dire qu’au fond, elle a aucun droit sur ses relations et sur sa vie. Pas plus que n’importe quel autre proche. Mais maintenant, elle ne peut s’empêcher de se demander aussi, s’ils avaient été mariés, est ce qu’il aurait tout de même fini par regarder Anthea de la même manière ? Les fils du destin. Entremêlés ou foutrement parallèles. A se rejoindre, ou prendre des chemins diamétralement opposés. Impossible de le savoir. « Excuse-moi. » Il semble épuiser. Autant qu’elle. Elle déglutit, passe ses mains sur son visage. « J’imagine que je l’ai mérité. » qu’elle lache sur le même ton en lui conseillant de se reposer. Et plus encore, parce qu’elle n’a pas la force d’avoir cette conversation, malgré le poids que ça lui fait sur le cœur. Mais il ne cherche pas à s’extirper une nouvelle fois du lit, et c’est presque étrange de le voir lache prise, en se laissant tomber en arrière sur le lit. Saturno recroquevillé sur lui-même… Une image qu’elle n’imaginait pas voir un jour. Une nouvelle fois, elle finit par sentir sa main chercher la sienne. Ca lui fout les larmes aux yeux, encore un peu plus. La jordanienne l’attrape, et sert maladroitement ses doigts entre les siens. « Si on pouvait tout recommencer à zéro… » Seulement ils ne pourraient pas. Malheureusement, qu’elle se met à penser. Ce qui est foutrement injuste pour Finn. Il a jamais demandé à avoir une copine au passé aussi imposant, aussi peu clair. On refaisait des mondes avec un si. Avec un si, malgré son jeune âge de l’époque, son immaturité certaine, elle aurait pris une autre décision. Peu importe la suite. Elle aurait foncé tête baissée, elle aurait aussi mis son ego de côté. Une petite victoire pour son paternel, l’amour certain pour elle. La passion, bien qu’un peu destructrice, en guise de compagnon. Elle aurait continué de porter sa bague. Elle aurait continué de froisser ses droits, en toute légitimité. « J’sais que j’aurais dû t’épouser. » qu’elle lache à voix basse. C’est pas vraiment une excuse, seulement un regret, qu’elle exprime pour la première fois à voix haute. Ca a toujours été sous-entendu, mais maintenant elle le dit. « Je suis désolé que rien ne se soit passé comme on l’avait envisagé. » « J’suis désolée de pas avoir été au bout. » qu’elle ajoute dans un soupir. « J’ai regretté cette décision pendant des années. Et tu sais que ça sera toujours le cas » Et au fond, il devait s’en douter. Elle bouge doucement dans le lit, vient se mettre derrière lui, les jambes écartées de chaque côté pour se coller doucement contre lui. La tête délicatement posée contre son dos. Ca fatigue la colère et les ressentiments. C’est épuisant les regrets. Ca bouffe de l’intérieur, et ça réveille le pire chez elle. Lyra dépose un baiser sur la nuque de l’italien, et reste un instant ainsi, le bout de son nez qui frôle son épiderme. « Tu veux que je te laisse dormir ? »




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IF I EVER FEEL BETTER (LYRA) - Mer 26 Déc - 20:55


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@lyra al khayzuran

Aussitôt les mots prononcés, il les regrette. Leur violence lui saute à la gueule et il ne peut qu’imaginer comment ils résonnent aux oreilles de la jordanienne. Elle qui porte cette responsabilité depuis dix ans, se voit encore reproché son indécision. Il sait qu’il a aussi ses torts. Il n’aurait pas dû s’attacher à cette petite fille aux allures de princesse rebelle, il n’aurait pas dû la laisser prendre tant de place dans sa vie, avant même qu’elle rompe leurs fiançailles. Mais, bien malgré lui, les sentiments se sont installés. Et après toutes ces années, après toutes les passades qu’il a eues, après son mariage avec Ofelia, rien n’a changé entre eux. Toujours cette attirance, toujours cette complicité. Il aura fallu Anthea pour mettre à mal cette relation. Anthea, qu’il désire malgré lui, malgré Lyra. Anthea, que sa raison le pousse à rejeter. Anthea, que son corps réclame. Son esprit s’acharne à effacer l’image qui s’impose, alors qu’il s’excuse. Lyra n’a pas à subir ses reproches. Elle sait déjà parfaitement ce qu’il a pensé et pense encore de la situation, dix ans après. Elle est suffisamment intelligente pour savoir que ses mots sont dictés par un mécanisme d’auto-défense plus que par une véritable rancœur. Il ne les pense pas, pas au plus profond de lui. « J’imagine que je l’ai mérité. » Il ne répond pas, se laisse tomber sur le lit et cherche sa main, qu’il serre dans la sienne. Ses regrets sont lourds. Ca aurait dû être elle, qu’il se répète. Elle, dans l’allée vers l’autel. Elle, au ventre arrondi par un enfant à naître. Elle, avec qui il partage sa vie. Pas Ofelia et son amertume, sa fragilité et sa haine. Il l’a aimée fugacement, alors que Lyra est une âme-sœur, un complément de son être morcelé. Quant à Anthea… elle n’est qu’une utopie irréaliste. Un rêve inaccessible, peu importe combien de temps il lui court après. « J’sais que j’aurais dû t’épouser. » Il porte sa main à ses lèvres pour l’embrasser, avant de lui répondre. Il ne veut pas l’enfoncer encore plus loin dans ses remords. Elle n’a pas besoin de ça pour s’en vouloir. Fatigué, il se redresse pourtant dans le lit, s’asseyant au bord du matelas. « J’suis désolée de pas avoir été au bout. J’ai regretté cette décision pendant des années. Et tu sais que ça sera toujours le cas. » Il hoche la tête, acquiesçant à ses paroles. « Moi aussi, je regrette. Mais je ne pouvais pas te l’imposer. » Il la laisse le rejoindre, se coller à lui, le bruit des draps froissés emplissant la chambre. Il s’interrompt et attend qu’elle soit calée pour reprendre. « Mais j’aurais dû te reposer la question régulièrement. Attendre que tu sois prête... » Et il sait que lui aussi a laissé passer sa chance. C’est désormais un irlandais avec une tête de Monsieur-Parfait qui occupe sa place dans le lit de la jordanienne. Il s’en mord les doigts. Mais c’est trop tard. Lui est coincé dans son mariage avec Ofelia, et malgré ses regrets Lyra semble heureuse avec Finn, suffisamment pour le défendre contre lui. Il ne s’attendait pas à voir ce jour arriver, et pourtant, ils en sont bien là. A ce croisement de leurs chemins, où leurs vies se dessinent, se croisent et s’écartent. Peut-être est-il temps que l’un et l’autre prennent leur envol, après tout ce temps. Mais lui n’en a aucune envie. Et il se doute que Lyra n’est pas prête non plus à renoncer à leur histoire.

Son baiser frais déclenche une vague de frisson qui lui hérisse le poil. Son corps chaud contre son dos l’invite au sommeil et il ne retient pas un bâillement. « Tu veux que je te laisse dormir ? » Il ricane un instant, amusé à l’idée du nombre d’heures qu’il a déjà passé à dormir, et du temps qu’il lui faudra encore pour se remettre. Son corps perclus de douleur réclame violemment un coma réparateur de plusieurs jours. Il tourne légèrement la tête vers elle, sourire ironique aux lèvres. « Uniquement si tu restes avec moi, pour une dernière nuit ensemble. » Le ton indique clairement la plaisanterie. Il n’est de toute façon pas en état de penser au sexe. Se relevant précautionneusement, une main sur le bord du lit et l’autre arrimée à celle de Lyra, il se recouche et entraîne la jordanienne avec lui sous les draps, pour une dernière longue nuit à deux. 


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