LONG LIVE THE KING
and may they all burn

il se répand, le chaos, se répand, le poison. elle le voit suinter dans leurs mots, dans leurs gestes, dans leurs cœurs. elle le voit goutter de leurs lèvres, s'étendre de l'un à l'autre, pour gangréner les âmes et distendre les liens. et elle s'en réjouit, la gosse, voudrait rire aux éclats, disperser sa joie mauvaise dans le vent. se contient, malgré tout, arbore le masque sérieux que les circonstances attendent, jubile pourtant à l'intérieur. c'est un jeu dangereux qu'elle joue, et plus l'adversité se fait reine, plus elle s'en réjouit.
tellement de pions, tellement d'acteurs sur la scène de cette tragicomédie. elle s'en délecte, la gosse, voit les failles et les points de faiblesse entre eux tous. deux femmes (@brónach e. mooney et @aislinn o'reilly) qui scellent leur affection d'un baiser public, et il faut toute la maîtrise de la gosse pour continuer à prétendre un chagrin qu'elle est loin d'éprouver.
ils mettent la reine en terre, poussière qui redevient poussière, et elle jubile, l'enfant. elle a été coupée, la tête de l'hydre, et elle compte bien en laisser repousser deux, quatre, mille. elle veut que la folie déchaine leurs rangs, que la discorde les mette à terre. et c'est désormais que sa tâche débute.
laisser traîner ses oreilles.
dissimuler les points de faiblesse, la douleur et les déchirements.
identifier les liens les plus fragiles.
et tout détruire.
alors elle suit la masse, suit le mouvement, suit la vague humaine, trop enthousiaste pour éprouver le besoin de se remplir la panse. la discorde était la seule nourriture qu'elle envisageait désormais de consommer; carburant spirituel pour les ténèbres qui la dévoraient sans retenue. elle se fait ombre parmi eux, piéta parmi les inconsolables, éclat de feu dans la nuit des vêtements de deuil. pleureuse parmi les pleureuses, oreille compatissante, main légère sur les épaules des endeuillés. ombres fuyantes, ses iris captent le mouvement de @éamonn mcnamara et @sinead reed qui s'isolent, et elle se réjouit, la gosse, rictus amusé au coin des lèvres. c'est un fil conducteur, fil d'argent sur lequel tirer pour détricoter l'ensemble de l'organisation. information après information, c'est un dossier qu'elle se réserve, arme qu'elle compte affuter pour l'avenir.
elle se fond dans la masse, la gosse, se sert un verre, s'en sert un second, leur contact froid dans ses deux paumes. elle ne compte pas boire, tout pour préserver la clarté de ses pensées — mais elle se consume de l'intention d'embrouiller les âmes et de délier les langues, d'insuffler les idées et d'abuser de la confiance avinée. alors elle s'avance, gracieuse, flamme ondulante dans les ténèbres, offre l'un des verres à @alan g. kaneved. 'en mémoire de la reine.' un sourire doux, vaguement attristé, les iris qui glissent vers mcnamara qui revient, et elle se joint au toast, la gosse, ne pense pas un mot qu'elle prononce.
feint de tremper ses lèvres dans l'enivrant liquide.
game on.

Citation :

noo-noo aime l'idée de semer le chaos, ENCORE. objectif de la soirée: faire boire les gens pour les faire parler et semer le doute parce que c'est rigolo (première target: alan).
(et c'est à peu près tout ce qu'elle fait)
(cette reloue)
(what would daddy say?)

LONG LIVE THE KING

L'illusion d'accompagner un fantôme dans son deuil, son bras étreignant une enveloppe charnelle pas plus habitée que celle de leur défunte reine. Elle traîne à ses côtés un corps à la rigidité cadavérique symptomatique d'une absence aussi pesante que son silence. La courtisane apathique la met mal à l'aise, suffisamment pour qu'elle relâche son emprise dès lors qu'elle l'a amené à bon port, dans l'espoir que la présence des autres parviendra à la sortir de son inertie. Elle reste pourtant aux côtés de @Brónach E. Mooney et observe du coin de l’œil ses muscles se raidir encore davantage d'un air inquiet. Mais c'est une autre présence qui attire son attention, par une remarque inopinée, en tel décalage par rapport à l'atmosphère étouffante qu'elle ne put retenir un léger rire mutin, lâché dans un souffle. Elle se tourna vers l'auteur de la plaisanterie (@Romàn Falco) et, une fois confrontée à son épaule, due se résoudre à lever la tête pour apercevoir son visage. L'un de ceux qu'elle avait déjà pu entr'apercevoir sans jamais pouvoir mettre de nom dessus. « Vous avez pas reçu le mémo ? C'est grâce à ça que j'ai réussi à rentrer. » Il est vrai que maintenant que cela avait été porté à son attention, nombreux étaient ceux aux têtes cuivrées déambulant entre les allées. À se demander si cela n'était pas même un critère d'application. Elle avait au moins ça, à défaut d'un nom irlandais. « Je vous laisserai pleurer sur mon épaule, c'est promis, si vous craignez pas les lumbagos. » Elle lui retourne son sourire, reconnaissante qu'il lui ait adressé la parole chaleureusement, suffisamment pour le deuil environnant lui paraisse moins pesant. Elle jette alors un œil à la courtisane, espérant la voir plus détendue mais il n'en est rien. Elle ne semble plus ailleurs mais bien présente, trop pour un seul corps. Possédée par des démons divins, prise dans une réaction viscérale inexpliquée, la voilà qui s'élance vers une de ces nombreuses têtes rousses – ô comme la plaisanterie de son compagnon était à propos – et l'impact brutal attendu ne vient pas de leurs poings mais de ces lèvres qui s'entrechoquent férocement.

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Son verre tenu fermement en main, elle en vida le peu qu'il en restait d'une traite et en profita pour humidifier ses lèvres sèches de quelques gouttes d'alcool, avant de trouver une bouteille pour le remplir à nouveau. Une fois le cercueil finalement enseveli après des esclandres dont ils auraient tous pu se passer, le cortège s'en était allé honorer leur reine comme il se devait, en se restaurant et en buvant jusqu'à plus soif.
Si sa présence au cimetière lui semblait indiquée, tant pour respecter Fiona qu'Ikaar, elle lui semblait ici inopportune. Le deuil devient intimiste entre ces quatre murs. La leprechaune peu habituée à la discrétion resta alors délibérément à l'écart, observant l'élite du royaume serrer leurs rangs comme pour mettre en porte-à-faux leurs détracteurs. Mais son compagnon dont elle ignorait toujours le nom, moins moralisateur que les autres, était encore à ses côtés alors que le sénéchal (@Éamonn McNamara) prit la parole pour rendre hommage à une reine qu'elle a à peine connue. Elle leva malgré tout son verre et eut une pensée pleine d'admiration pour l'homme à côté d'elle, assez courageux pour supporter cette journée sans whisky. « Anja Dragović. » glissa-t-elle à son tour en guise de présentations au dénommé @Romàn Falco, le suivant du regard alors qu'il tourna les talons pour s'en aller. Elle hésita à le suivre, à prendre ses jambes à son cou pour aller se bourrer la gueule ailleurs mais @Ikaar Killough leva alors la voix et elle ne put se résoudre à partir sans l'avoir écouté. C'est pour lui qu'elle avait le plus de peine car lui seul perdait une sœur tout en devant supporter le poids d'une couronne dont il n'avait jamais voulu et qu'il devait pourtant déjà endosser, pour ramener la paix dans son royaume. Lorsqu'il eut fini son discours, elle avala cul sec le fond de son verre avant de le poser sur une table non loin de là et, après s'être assurée que son ami était bien entouré, s'en alla à son tour.