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King of Thorn by Interflora - Tadeo

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King of Thorn by Interflora - Tadeo - Sam 30 Nov - 16:36

« Le numéro que vous avez demandé n’est plus attribué. »

Ma main ganté de latex se glace en entendant la voix froide sortant du haut-parleur. Aussitôt, l’écran où se trouvait écrit le nom Flores sombre dans l’obscurité. Derrière, au loin, sous les lumières fades des néons apportés pour l’occasion, un gémissement résonne, accompagné d’un léger souffle, comme celui d’une brise dans le feuillage. Je ne sais pas quoi faire, pour l’instant, pour le moment.

Désemparé.

Je contemple la scène. On m’a donné un nouveau thaumaturge pour l’entraîner au vol d’organes, à maintenir les patients en vie pendant que je découpe la peau et pénètre la chair. Ses yeux virevoltent de ma silhouette au gisant tel ceux d’un lapin pris entre les phares d’une voiture, paniqué, ne comprenant ce qui lui arrive. Je dois répondre à son regard de la même manière, à sombrer dans l’incompréhension en voyant mon éphémère patient et en contemplant, incapable, la panique du jeune homme.

« Il n’y a rien à faire d’autre que nettoyer. »

La scène semble surréaliste. Une chambre abandonnée d’un hôtel délaissé ; tout est miteux, détruit, poussiéreux. Le genre d’immeuble que personne ne regarde, excepté les sans-abris, excepté la police qui chasse les déshérités et, parfois, les artistes incompris qui viennent signer du bout de leurs sprays les murs fissurés.
Il y a dans une suite, au dernier étage, pourtant des âmes qui vivent, des silhouettes qui viennent subrepticement. Des fantômes de tissu aux visages couverts par des masques et aux doigts mus en scalpels. Le bois du plancher grince sous leurs pas discrets, la poussière tombe à l’étage inférieur, et personne n’est là pour éternuer, pour remarquer leur présence.
Au dernier étage, les chambres avaient un lavabo en plus d’une douche, et bien que l’eau ne soit plus courante ici, que les canalisations soient vierges de toute goutte liquide,  cette vasque de faïence peut encore être remplie. C’est ce qui a confirmé le choix d’habiter cette chambre en particulier. Pour le laver le sang, les outils ; comme un bénitier absolvant le derme des malfaiteurs.

Gémissement.

Le lit avait été pris, saisi par les huissiers sans doute lors de la mise en banqueroute de l’hôtel, il en demeure pourtant sur le sol les marques des pieds du précédent sommier. écho du passé, un lit de fortune trône à sa place, ancré à l’emplacement idoine. Du Soleil couchant, traversant un rideau en flanelle effilochée et jaunie par le temps, couvre de rais ocres l’homme dormant. Les reflets auraient dû être blanc, sur les draps immaculés, quoi que tâchés de sang ; les reflets auraient dû paraître froid et morne sur ce cadavre respirant encore ; les ombres auraient dû être nettes, des formes humaines, oblongues et élancées, saillant entre le plancher et le mur devenu pisseux suite à l’emprise du temps.

Maquis.

Au lieu de cela, sur le crépis, les ombres dansent, gréant sous la coupe du vent, grandissant à mesure que le souffle de l’homme s’étiole. Un crépitement pernicieux résonne sous le tissu opératoire, comme une limace de bois qui croît sur l’épiderme, qui pousse le coton et ronge la chair. Ce murmure, cette chanson des sous-bois, ce silence des arbres flottant dans la brise, des racines poussant l’humus, se trouve ici, au milieu de la ville.

Jungle.

Autant urbaine que pragmatique, qui apparaît ici, dans cette hôtel oublié, sur le corps d’un homme kidnappé. Des plantes tropicales, qui respirent l’été et la chaleur, l’humidité préservé par la canopée dense des forêts méridionales, des feuilles épaisses, des tiges aux ronces acérées, des fleurs au parfum enivrant et probablement toxique. Mais nulle terre, nulle graine. Seulement une plaie béante, une crevasse sanguinolente.

Serganto.

Alors que je vois le bosquet croître au milieu de la pièce, l’éclair de conscience me fait comprendre qui je dois appeler. Et bien qu’Alejandro ne soit plus là, j’ai toujours des gens en qui j’ai approximativement confiance, du moins sur ce sujet-ci.

« Tadeo, lâché-je dès que le son de sa voix apparaît à mon oreille. Il faut que tu viennes, il y a eu un accident et la situation m’est hors de contrôle. »  

Je regarde alors dépité le thaumaturge brandissant dans sa main un scalpel usagé, désormais couvert de fougères.
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King of Thorn by Interflora - Tadeo - Mer 11 Déc - 10:01

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Je n'ose plus remuer le moindre muscle. Bronach s'est endormie profondément, blottie contre moi, en oubliant de me bannir de son lit. Sa sacro-sainte chambre me reste interdite mais après avoir froissé les draps selon son bon vouloir. Je savoure l'instant de grâce et l'expression juvénile de son visage détendu. Il n'y a rien de Badb dans cette expression assoupie, Il n'y a que Bronach. Bro et sa sempiternelle mauvaise foi.

Si jamais elle se réveille, je me prends un jet de botte dans la gueule.

Le téléphone vibre sur la table de nuit. Il s'agit du mien. Je tâtonne pour l'atteindre et couper court à la maudite interruption. Le numéro qui s'affiche est celui d'Aurelio. Dilemme. Je sais qu'il a une transaction en cours en ce moment même. Il n'aurait pas pris la peine de me contacter si ça n'était pas une urgence. Chier. J'aurais aimé continuer à observer Bro, quelques heures encore, arrachées à sa fierté.
Le business reste, malheureusement, une priorité.

Avec doigté, délicatesse -et beaucoup trop de regrets- je me soustrais à son étreinte. Elle remue vaguement dans son sommeil, s'agitant face au vide soudain. Barbecue en profite alors pour se glisser contre elle. Une vraie peluche qu'elle sert avec un sourire bienheureux. Putain, je prendrais bien une photo pour la faire chier, mais le flash risque de m'être fatal.
Le téléphone, lui, vibre toujours.
Je sors de la pièce sur la pointe des pieds et ferme la porte.


Ça a intérêt à être important, Nava, où je te fume.

- Quoi ?!
- Tadeo....
Je perçois immédiatement la panique dans sa voix. Il faut que tu viennes.
- Que se passe-t-il ?
- Il y a eu un accident et la situation m’est hors de contrôle.
- Bouge pas. J'arrive.
fais-je avec gravité.

Je raccroche et cours m'habiller en quatrième vitesse. Je roule des épaules et sautille un peu, comme un athlète prêt au combat. La téléportation m'est encore fraîche. Elle nécessite une extrême concentration. Je jugule ma respiration comme pour méditer et ferme les yeux. La salle d'opération du vieil hôtel que nous avons investi pour nos opérations clandestines se dessine à l'ombre de ma cervelle. Je reconstitue mentalement chaque élément de la pièce et transpose la présence d'Aurelio au centre.

- Maintenant...

Murmure qui s'effiloche dans le vide. Je me sens aspiré jusqu'aux tréfonds de mes os. Lorsque mes paupières s'ouvrent c'est pour se perdre dans un  océan de verdure et de sang.

- ¡Por dios! que je lâche estomaqué.
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King of Thorn by Interflora - Tadeo - Sam 4 Jan - 0:17

Exclamation.

A peine le téléphone raccroché, à peine mon regard désabusé contemplant la scène, que je l’entends. Une voix familière, presque rassurante par sa simple présence, qui fait écho dans mon dos ; il n’était pourtant que lointain il y a quelques secondes. Je me souviens alors de sa sorcellerie, de son tour de passe-passe qui nous avait sauvé quelques jours plus tôt, des jours où ma mère respirait encore, où Alejandro avait encore les pieds sur le sol arcadien, et nous avait instantanément amené d’un point A à un point B.

Fracas.

Peu après son cri de terreur et de surprise, d’incompréhension sans doute, je perçois le son cristallin du scalpel tombant au sol. Des mains du soigneur il est tombé, surpris par l’arrivée inopinée de mon supérieur direct, trop stressé aussi car peu habitué à la magie ambiante, aux plantes qui poussent des organes des humains et d’autres se téléportant comme des super héros de jeux vidéos ou séries télévisées.

« Ce doit être, sifflé-je, le Quetzalcóatl qui prend son essor. »

Je le sens, tout au fond de ma psychée, serpentant dans mon âme, grimpant sur mon squelette pour s’insinuer dans mon cortex et empoisonner mon cerveau. Je l’entends, ce crépitement lointain, intérieur, des squames humides qui s’extraient de la mue opaline, ce suintement des écailles colorées qui s’extraient hors de la tanière du serpent, de son refuge, de son repaire séculaire. Je ne suis que son œuf et il cherche à éclore, à briser la coquille qu’est mon épiderme, à dévorer mon âme car pour le dieu qu’il est, je ne suis que son premier repas, que son fécond humus, que la chaleur qui le couve.  

« Il est décédé. Ses organes, insisté-je, sont inutilisables. »

Malgré mon stoïcisme, mon phrasé me semble creux, ma langue gaspille ma propre salive. J’énonce des faits sans intérêts, j’avance des mots que les simples yeux peuvent constater.

Panique.

Elle emmêle mes pensées, m’empêche d’agir ; elle, plutôt que le dieu, elle, réelle émotion prosaïque éloignée de ces contemplations métaphysiques sur la croissance d’un dieu en mon esprit, c’est elle que je dois contrôler, avant le dieu, avant quoi que ce soit. J’inspire profondément ; la présence de Tadeo me rassure, m’ôte l’épouvante de la solitude face à cette tempête. Et quand bien même il m’engueulerait, j’ai l’excuse de voir ma puissance croître. J’inspire une seconde fois face au spectacle des plantes grandissantes.

Parfum.

Familier.

Rassurant.



Une question parasite mon esprit.

« Doc ? Aurelio ? »

Mais aussitôt elle disparaît sans même pouvoir la saisir. Mes regard tombe sur le thaumaturge. Son scalpel git à ses pieds, avec au bout de sa lame une immense corolle d'hibiscus grandissant. Et, au bout de son doigt, comme des volutes de fumée s’échappant d’un plat, des arabesques de bois ornées de feuilles et de fruits. Je  reconnais aussitôt, comme frappé par mes souvenirs de toxicologie, une des plantes nécessaires à la fabrication du curare.

« Sors, éloigne toi de moi, ordonné-je. La distance devrait suffire à ce que la plante ne pousse plus. »

Mais on voit déjà, oppressé et écrasé par la pression des racines, le cartilage de son index former un angle improbable.
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King of Thorn by Interflora - Tadeo - Dim 12 Jan - 11:03

L'habitude des masques me fait regagner ma composition aussi vite que la surprise m'a trahi. Avec un froncement de sourcil j'observe le scalpel chuter des mains de l'infirmier maladroit. Une voix fuse dans mon dos, épuisée, blanche de timbre.

- Ce doit être le Quetzalcóatl qui prend son essor.

Je m’approche d'Aurelio. Son regard hanté me souffle qu'il est plus affecté que son discours ne le laisse deviner. Je l'attrape fermement par la nuque. Ancre avec le réel. Je cherche le contact avec ses yeux.

- Aurelio... ? Aurelio, tout va bien se passer, dis-je avec un calme que j’espère communicatif.
- Il est décédé. Ses organes sont inutilisables.
- C’est secondaire pour le moment. Je suis avec toi, Nava. On va gérer ça tout les deux. Entendiste ?


Je capte une ombre dans ses prunelles, un éclair de panique qui le renvoie à son humanité. Très bien. Il sort peu à peu de sa sidération. Ses muscles se détendent progressivement sous ma paume. Nous nous tournons presque en cœur vers l'assistant désespéré qui couine de frayeur. Une nouvelle recrue.

Chier.

-Sors, éloigne toi de moi... La distance devrait suffire à ce que la plante ne pousse plus.

Je hoche la tête en signe d'assentiment.

- Tu ne bouge pas d'ici, fais-je avec autorité. Je reviens.

A grandes enjambées je me dirige vers le malheureux estropié. J'agrippe son col et dans la foulée suivante nous voilà disparus. Je le lâche au QG, sous l'agence immobilière, créant un vague remous parmi les hommes en faction. Ils me reconnaissent bien vite, davantage quand je dispense quelques ordres pour prendre en charge le blessé. Comme anticipé par Nava, la plante fane et se rétracte jusqu’à noircir et disparaître en poussière, laissant l'index tordu à l'inverse du métacarpe. On se croirait dans un cartoon. Je fais retirer sa blouse à notre homme.

- C'est quoi ton nom ?
- José...
parvient-il à articuler entre deux renvois de bile.

Je m'accroupis auprès de lui.

- Ecoute moi José... pas un mot de tout ceci. Chuis clair....
- Mais...
- Pas. Un. Mot. José...
Syllabes égrainées une à une, regard perçant. Tu ne rends compte qu'à moi pour le moment.  Pas à Camila, ni aux capitanos : à moi seul. Suis-je clair ?

Il acquiesce lentement, pétrifié par la menace latente.

Je me redresse et l'abandonne aux bons soins des nôtres. Je pousse un soupir et me masse l'arrête du nez. Troisième saut en moins  de trente minute. Je n'étais déjà pas frais...

Fait vraiment chier.

Me voilà reparti en direction d'Aurelio. Cette fois j'accuse un certain vertige à l'arrivée. Je me rattrape au premier angle de meuble à ma portée. Une branche de figuier, en l'occurrence.  Cette blague. Je mets quelques poignées de secondes bien grasses à retrouver mes esprits. J'empêche solidement mon esprit de dériver vers les draps où pionce une certaine bienheureuse. Je me racle le visage d'un revers de pogne.

Le boulot n'est pas fini.

- Nava ? Fais-je à destination de la forêt vierge opaque qui me bouche la vue.
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