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holding back the flood (zelda)

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holding back the flood (zelda) - Sam 9 Fév - 1:08


holding back the flood
@zelda pasolini




Sept jours. Cela fait déjà sept jours que Alcide est enfermé, et les choses n’avancent pas vraiment comme ils le souhaiteraient. C’est long, ces affaires juridiques, extrêmement long et frustrant. Il le sait, ça, Augustin, mais ça ne l’empêche pas de s’en agacer. Pas de date encore pour un potentiel procès, Aura et Julius sont toujours à fond sur le dossier. Il doit revoir Aura dans deux jours pour faire un point sur la situation, mais le tout reste un tel marasme qu’il bataille intérieurement pour garder espoir. En attendant, ils ont fort à faire. Le trafic continue à la même allure que d’habitude, et même s’ils ont dû revoir certaines zones de vente, il est impensable d’arrêter quoi que ce soit. La drogue doit continuer à être distribuée, l’argent doit continuer de rentrer – les jours de congés ça n’existe pas dans le milieu. Il faut garder la tête froide, et au bout d’une semaine, Augustin se dit qu’ils s’en sont assez bien sortis. Ce n’est que le début, certes. Mais la Camorra tient debout, un vent capricieux dans les voiles, certes, mais elle ne dévie pas de son cap.

Le retour d’Alfie a fait du bien au moral, à celui des troupes comme au sien. A deux, c’est plus simple, surtout que la présence de la récurrence de Dyonisos a pu calmer certains esprits peut-être tentés de défier son autorité mise à mal par les leaks de septembre. Pas qu’ils aient réussi s’ils avaient essayé, de toutes façons. Ce genre d’ambitions idiotes finit en général en liquidation pure et dure. Vite fait bien fait, pas une seule goutte sur le plancher. Ils ont des soutiens sur lesquels compter. Levi, Silas, Aura. Et Zelda, qui a passé une longue semaine à trimer au poste. Sa position dans les forces de l’ordre est un véritable atout pour eux, surtout dans les moments comme ceux-là. Elle a pu les prévenir de nombreuses fois avant que la police ne débarque à Little Italy pour faire des descentes, et ses actions ne s’arrêtent pas là. Avec elle, ils ont de grandes chances d’avoir un coup d’avance pratiquement à chaque fois. Pratiquement.

Elle reste ce soir là, Zelda, après la réunion des sous-boss qu’Alfie et lui ont convoquée pour discuter de la semaine à venir et faire un retour sur les événements récents. Il pose un regard curieux sur elle, finit sa conversation à mi-voix avec Alfonso. On pourrait croire qu’ils font des remarques sur ce qui s’est dit, mais en réalité ils se demandent si Gisella a changé son fournisseur de cacahuètes car elles n’ont pas l’air d’avoir le même goût que d’habitude. « Faudra lui demander. » La discussion se finit avec un haussement d’épaules et un regard amusé, puis Alfonso s’éclipse, a sûrement d’autres chats à fouetter. Augustin adresse un sourire un peu las à Zelda et s’approche d’elle en quelques enjambées, tire la chaise à côté d’elle de sous la table, puis hésite avant de s’asseoir. Le sourire se fait un peu plus complice, pour le coup, et il recule, pose une main sur le mini-bar. « Un verre ? » Il n’attend pas la réponse pour ouvrir la porte, sait très bien que Zelda ne refusera pas ça. Ça ne fait pas si longtemps ça que Zelda est passée sous-boss, mais cela fait un moment qu’il la connaît à la Camorra. Sa promotion n’est pas un hasard : elle bosse bien, les hommes la respectent, et elle sait jouer de son don et de sa position. C’est une maligne, une roublarde. Une dure à cuire. Et ça ne sera pas la première fois qu’ils se retrouveront autour d’un bon whisky, même si Augustin hésite en prenant la bouteille de Talisker à se sortir un peu de nectar. L’alcool n’a plus d’effet sur lui, il s’y est habitué depuis six mois… mais c’est toujours aussi frustrant. Il évite les excès maintenant, les conneries de l’été l’ont suffisamment calmé, merci bien. N’empêche qu’un peu de boisson, ça détend toujours. Et après une semaine à cran, il se dit qu’il l’a sûrement bien mérité.

Deux verres, deux bouteilles donc. Il se redresse et vient poser le tout devant Zelda sur la table avant de s’asseoir à côté d’elle. « Alors, Zelda. » Il ouvre la bouteille de whisky et remplit le fond de son verre, attend qu’elle fasse le fameux geste pour lui indiquer de s’arrêter, puis ouvre le nectar pour se servir à son tour. « Comment tu le vis, tout ça ? » Il lève son verre pour trinquer avec elle. La question est vague, englobe la situation bordélique qu’ils se sont tous pris dans la tronche. Promue il y a peu, puis jetée presque immédiatement dans les emmerdes du nouvel an. En première ligne, espion dormant dans les rangs de ceux qui ont foutu Alcide au mitard.





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holding back the flood (zelda) - Sam 9 Fév - 11:51


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@Augustin Esposito




Les jours passent plus lentement que des années ces derniers temps, s’alourdissant dans l’accumulation de péripéties absurdes, semblant déborder de son emploi du temps. Zelda jongle avec Chronos, défiant son aiguille en cherchant à sans arrêt à gratter quelques sursis, à empêcher la situation de s’envenimer d’avantage. Ces journées s’éternisent au poste, prenant soin de cacher sa curiosité derrière son voile de flic. Malgré les nuits interminables, elle se surprend à découvrir toujours de nouvelles anguilles, comme par milliers, sous la roche volcanique mafieuse. Elle ne flanche pas pourtant. Elle l’a demandé, elle l’a voulu. Véritable taureau lâché dans l’arène, c’est à elle de pourchasser le matador, et la fierté Athénienne ne saurait admettre aucune erreur. Toujours arrivée au mauvais moment, au fond, n’est-ce pas toute l’histoire de sa vie ? Cornue, certes, mais pas moins bestiale. Ainsi, plus qu’intégrée à la table où jacassent mille accents, la plupart agrémentés de remarquables gestes des mains, elle observe les messes basses en savourant les miettes d’un apéritif qui en vérité, a toute son importance. Véritable pain avant les jeux, bandeau pour aveugler tous les participants du jeu, éviter de réaliser qu’il n’y a aucun spectateur mais seulement des candidats perdus dans l’amphithéâtre même. Discours sur discours se sont enchaînés, mille nouveaux mots à assimiler, mille nouvelles tâches, mille nouveaux dangers. Sans parler de ces voix, celles que personne n’entend, les maudites bavardes de l’esprit qui crient et piaillent au sein même du crâne des invités. Ce genre de banquet a tendance à vite la fatiguer, mais l’habitude transforme bientôt la plaie en corne, comme toujours, c’est Chronos qui gagne et elle, se ressert un peu de vin. Sale habitude depuis un an et demi. Non, sale habitude depuis la date maudite où elle a vu le jour, anesthésiée, enfant bénie sous les ponts à grand coup de rhum blanc.

Elle réfute un tic sous l’absence de nicotine. Elle s’est jurée d’arrêter, quelques années auparavant. L’addiction revient pourtant, comme un son de clochette absurde, bien moins menaçant au fond que la liqueur sans cesse réclamée derrière ses lèvres roses. Voilà Augustin qui s’approche, seul rescapé de la soirée, avec cette mine à la fois grave et douce qu’elle a finit par apprécier chez son aîné. Confiez à un cheval nomade toutes les brides que vous voudrez, il ne manquera jamais de tirer sur les rênes à la moindre éventualité. Immobile, elle se laisse tenter. Pas un mot, pourtant d’un simple regard, elle sait ce dont il est question. Dans un soupir à peine mimé, elle tend son verre, sans réellement s’amuser à jouer les désespérées. Ce whisky, elle en rêve depuis la veille. Quatre fois déjà qu’elle annule son entretien avec les alcooliques anonymes : aucun intérêt, son penchant à elle n’a rien à voir avec ce genre de travers. Et alors que le liquide la taquine, coulant et coulant encore et qu’Augustin attend, elle le sait bien, un geste pour le stopper, elle le laisse couler et couler toujours, jusqu’à un fond qui n’en est même plus un. Elle ne se saisit pourtant pas de suite sa proie, docile, patiente, sage Zelda, et tourne plutôt ses yeux fauves vers son interlocuteur, qui semble réclamer un peu de son honnêteté. « Je n’en sais rien Augustin, ne devrais-je pas vous dire que tout est sous-contrôle et que je ne suis absolument pas inquiète ? C’est ce que vous seriez en droit d’attendre d’une nouvelle recrue chez les grands, non ? » Elle fait en soupirant un peu, haussant les épaules. « Les temps sont durs mais l’avenir sera meilleur. » Elle lance sans grande conviction. Pas qu’elle doute le moins du monde de leur capacité à s’en sortir non, mais c’est qu’elle n’a jamais vraiment aimé ce genre de tournure toute faite digne d’une philosophie trop simpliste. Même Augustin le sait, le fantasque n’a jamais réellement fonctionné avec l’absolue réalisme de Zelda.« Je n’aurais pas pu rêver de meilleur bizutage, après tout. » Souffle-t-elle cette fois en se saisissant de son verre, dans un léger sourire plus confiant, venant faire s’entrechoquer les deux récipients en cristal, tandis que bientôt le liquide s’écoule le long de sa trachée, réchauffant son corps sec de jolie poupée. « À la fange bientôt redorée, j’en suis persuadée. » Qu’elle trinque pourtant les lèvres closes, dans un petit sourire dont elle a le secret, mêlant malice et maturité, d’une voix résonnant seulement dans le cœur génial de sa boîte crânienne.





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holding back the flood (zelda) - Jeu 21 Fév - 13:48


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@zelda pasolini




Un fond de whisky est une image qui ne colle pas vraiment avec la réalité de ce qu’il se passe dans le verre de la jeune femme. Augustin ne fait pas de remarque, connaît intimement ce genre de difficultés pour s’être débattu avec pendant bien des années, et ne pas encore totalement s’en sortir, s’il faut être honnête. Il a connu une période de mieux, à l’automne, et puis récemment tout a l’air de repartir en sucette. C’est facile, trop facile de se réfugier dans l’alcool, cet ami réconfortant et qui a l’avantage de trahir sans porter aucune culpabilité. La faute revient au buveur, toujours. Les regrets également.

L’histoire de Zelda, Augustin la connaît sans en avoir tous les détails, pudeur d’une relation professionnelle qui pourtant s’est approfondie depuis septembre. Ils y arrivent, petit à petit, à devenir pratiquement ce qu’on pourrait appeler des amis. Zelda l’a beaucoup aidé avec sa télépathie apparente et lancinante, et ce lien est un lien assez unique. Elle connaît son esprit maintenant, et lui commence à apprivoiser le sien, doucement. Cette addiction pourtant, il n’a pas à la comprendre. Il la partage, comme beaucoup d’autres âmes perdues en ce monde. Il n’y a pas à s’exprimer là-dessus, c’est un soutien qui se veut mutuel et silencieux. Zelda répond avec une lassitude gracieuse qui le fait légèrement sourire. Les mots sont pleins de la franchise et de la sagesse qu’il lui connaît, peu étonnante de la part d’une réincarnation d’Athéna. Non, tout ne va pas, la situation est difficile à appréhender et à maîtriser. Mais ce n’est pas la première crise à laquelle ils font face, bien que certainement l’une des plus compliquées à gérer. Zelda tiendra son rôle à merveille, pourtant, il n’a aucun doute là-dessus.

Augustin lâche un petit rire à sa remarque sur le bizutage. « C’est certain, » convient-il, la regardant d’un œil amusé. « Je t’assure que rien n’était planifié, » continue-t-il, puis les verres tintent et ils trinquent. Le nectar a un goût qui n’a rien à voir avec le whisky, mais au fil des mois il s’y est habitué et commence à y prendre goût, ne le buvant plus simplement pour oublier ses problèmes. La voix de Zelda inonde son esprit de ses teintes chaudes et sinueuses, il sourit et lève les yeux de son verre. Parler ainsi avec Zelda c’est différent. Différent de quand il capte les pensées des autres, car là c’est elle qu’il ressent résonner en lui. C’est comme écouter un morceau de musique à la radio, puis aller s’imprégner de cette ambiance unique dans une salle de concert, au plus près des instruments, sentir les notes faire battre le cœur en rythme. Il l’observe un instant sans rien dire, songeur, acquiesce simplement pour témoigner son accord. Lui aussi y croit. Il le faut.

« Je dois te remercier encore, pour ton aide, » reprend-il après un moment de silence, fait tourner distraitement le verre sur la table, geste d’habitude. « Cette chose, » il tapote de l’index sur sa tempe, « est un muscle difficile à maîtriser, et capricieux. » Il hoche la tête doucement, comme s’il réagissait à ses propres paroles. Il se souvient des débuts, de la panique, les émotions étrangères et incontrôlables. La difficulté à se recentrer sur lui-même. C’est un don fort utile, mais qui peut aussi être un véritable poison.

« J’ai encore des difficultés, mais sans toi j’aurais probablement dû m’enfermer pendant des mois. Je suis vieux tu sais, j’apprends moins vite. » Il rit un peu à cette pensée, mais ce n’est pas totalement faux. C’est probablement ce qui aurait pu lui arriver, en fait. « Je pense souvent à ce que tu as dû vivre, à seize ans. Lorsque ça t’es tombé dessus sans prévenir. » Les yeux l’observent tranquillement, une certaine curiosité dans le regard. Il se souvient des balbutiements de son propre pouvoir, la sensation d’être dépassé, déboussolé mais surtout l’envie de parfaire ce don difficile et pourtant un cadeau du ciel.





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holding back the flood (zelda) - Lun 25 Fév - 23:19


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@Augustin Esposito




L’immense table a quelque chose de presque comique dans son étrange néant soudain. La pièce désormais vidée, ils ne sont plus que deux, reliés par une alliée commune : la div’ bouteille entamée. La voilà qui se laisse aller à s’y tremper les lèvres, adressant un petit sourire en coin à son supérieur qui dans son infinie grandeur, a quelque chose de toujours quelque peu malicieux. Ces deux là se sont rapprochés depuis peu. Du simple lien entre supérieur et employé dont elle devinait seulement les sournoiseries de loin, elle est désormais capable de les lire en face. Augustin a été le premier à réclamer quelques jeux de l’esprit, tel Prométhée montant au ciel, il avait voulu voler le feu, apprendre à le maîtriser. Son coté pédagogue l’avait poussée à dire oui, d’autant plus que sa curiosité à l’égard de son supérieur dont la divinité avait rapidement fini par se dévoiler. Un esprit si espiègle ne pouvait revenir qu’au grand Hermès, dont les ailes se devinaient bientôt en batifolant dans l’invisible de son dos. Une pensée candide aurait pu penser que l’infini sérieux d’Athéna aurait vite fait barrage à une telle tendresse de l’humeur, mais elle y est au contraire très sensible, s’amusant tout autant de son ton toujours doucement taquin. D’exercice en exercice, de pensée en pensée, Augustin n’a plus rien d’un étranger. Leurs pensées ont quelque chose qui tenait de l’évidence, leurs deux dons créaient une véritable proximité, mais bien plus encore, ils avaient quelque chose en commun. Désormais presque capables de se comprendre sans parler, elle s’amusait à le taquiner de la pensée, trinquant sans mouvoir ses lèvres réclamant déjà la liqueur plus banale qui se trouvait dans son propre verre. « Ne me remerciez pas, ce fut plus qu’intéressant de voir les effets d’un tel don d’un point de vue extérieur. » Elle secoue la tête en faisant légèrement tourner le whisky au fond de son verre, glissant une mèche de ses cheveux derrière son oreille en affichant un petit sourire. « Vous savez, vous avez véritablement progressé à toute allure. Je ne suis pas certaine d’avoir été aussi efficace à l’époque. Vous êtes un élève brillant.» Elle n’use pas de superlatifs au hasard. Les éclairs de soirées entières à se tenir le crâne entre les mains lui reviennent en mémoire, la torture des premiers murmures au sein de l’esprit, l’impression de basculer dans la folie. Ses seize ans avaient véritablement été un véritable enfer pour une gamine déjà bien assez déséquilibrée, dont la vie ne tenait qu’à un fil. Elle s’était laissée envahir par les mots des autres, basculant peu à peu dans un véritable enfer sartrien. C’est une chose qu’elle avait absolument voulu éviter à Augustin, s’étant entêtée à lui enseigner à construire avant tout une barrière efficace aux pensées parasites. Ce don est aussi un véritable fardeau, encore aujourd’hui, des mots indésirables lui parviennent encore à des moments d’inattention, de quoi l’endurcir toujours un peu plus… Ou peut-être la faire basculer d’avantage dans l’alcool. À cette pensée, elle avale une autre gorgée de whisky. « Disons que ça m’a au moins permis de forger d’avantage mon caractère. » Fait-elle en haussant un peu les épaules, avant d’inspirer. « J’étais une gamine absolument perdue, en perpétuelle recherche d’identité, venant d’un orphelinat, passant le plus clair de mon temps dans la rue… Le don, ça a été le premier signe d’un autre avenir possible. » Son regard se perd une seconde à la pensée de ce qui l’attendait à l’origine, de son avenir tout tracé, de la perdition éternelle qui la guettait. « Athéna m’a sauvée, on peut le dire. » Elle souffle dans un petit rire, presque amusée par sa propre dévotion. La gamine sans père ni mère, devenue déesse de la sagesse, quelle drôle d’idée. « Mon enveloppe était peut-être abandonnée de tous, mais mon âme avait bien quelque chose de sortie de la cuisse de Jupiter. » Qu’elle poursuit, sans doute un peu euphorisée par le verre qu’elle vient de terminer. Les mots coulent plus facilement avec Augustin, ces deux là ont le même humour. Elle, si discrète, si secrète, s’ouvre plus facilement devant l’âme qu’il a accepté lui aussi de lui dévoiler en lui ouvrant son esprit. « Mais assez parlé de moi, vous savez que je n’aime pas ça. » Elle secoue la tête en reposant un peu son verre vide. « Vous, parlez moi de vous, de vos escapades, de vos âneries. » D’épopées qu’un père raconte à son fils avant de dormir.





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holding back the flood (zelda) - Jeu 28 Mar - 12:03


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@zelda pasolini




Il est vrai que cette expérience a dû être fascinante pour Zelda, observer les balbutiements d’un pouvoir qu’elle expérimente personnellement depuis bien des années. Augustin se demande ce qu’il ressentirait s’il rencontrait quelqu’un d’autre qui soit capable de se téléporter. Beaucoup de curiosité, sans doute, l’envie d’échanger sur une expérience commune couplée à un besoin de supprimer l’individu afin de rester unique dans son privilège. En fait, il ignore quelle facette prendrait le dessus, en réalité. Peu importe, la situation ne se pose pas pour l’instant et il en est bien content.

La télépathie cependant est un don qui peut très vite isoler, et Augusitn imagine sans problème l’enfer que Zelda a dû vivre, et devine que son affection pour l’alcool n’est pas non plus venue de nulle part. Tout le monde a ses démons. Il sourit à la jeune femme et son regard est happé par le geste circulaire de sa main gracieuse, agitant nonchalamment son verre de whisky de l’exacte même façon qu’il vient de le faire quelques secondes plus tôt. Le consigliere relève les yeux vers la sous-boss, se demande si c’est une imitation inconsciente ou si c’est déjà arrivé plutôt. Il cligne des paupières. Sûrement une coïncidence. Cela reste tout de même assez amusant.

Il hausse les épaules d’un air modeste à ses félicitations, ne répond rien. S’il a pu conserver un semblant de santé mentale, c’est en grande partie parce qu’elle était là pour le guider, le prévenir des dangers de l’esprit lui apprendre à s’en protéger. A cinquante et un ans, il n’était pas prêt à recevoir les maux des humains en pleine tête, surtout après une vie entière passée à éviter l’empathie comme la peste. Il l’écoute parler, lui raconter son expérience compliquée. Forger son caractère, c’est certain, et le résultat est assez impressionnant. Zelda est une femme accomplie, qui ira loin et a déjà progressé de façon formidable. Il hoche lentement la tête à ses mots, sirote son nectar, rit à son évocation de la cuisse de Jupiter. « J’imagine bien Alcide te tirer de sa cuisse, » plaisante-t-il, poursuivant sur la lancée de Zelda. Il secoue la tête, toujours un peu ennuyé de penser à son ami enfermé en prison. Il n’arrive pas vraiment à se faire à cette idée stupide que Alcide est derrière les barreaux et qu’ils ne savent pas quand ils pourront l’en sortir.

La jeune femme détourne la conversation sciemment, et Augustin a un sourire amusé. Oui, il l’a appris qu’elle n’était pas trop à l’aise à parler d’elle-même, mais au cours des derniers mois ce lien lui a permis d’en savoir plus sur elle qu’il n’aurait probablement pu en savoir en des années de relations professionnelles. « Mes âneries ? » demande-t-il en haussant les sourcils d’un air faussement innocent. « J’ai toujours été tout ce qu’il y a de plus sage, » assure-t-il avec un sourire accompagné d’un clin d’œil complice. Il finit son verre tranquillement, s’en ressert un dans la foulée. La chaleur du nectar le prend doucement, il se laisse un peu plus aller contre le dossier de sa chaise, appréciant ces instants de détente après une grosse journée, une semaine éreintante. Peut-être que demain matin il s’accordera une grasse matinée. A voir.

Il relève le regard, croise celui de Zelda qui n’a pas lâché l’affaire, et a un petit rire. « Je crois que je n’aurais pas assez d’une soirée pour te raconter toutes mes conneries, » confie-t-il, conscient qu’au cours de leurs séances elle a dû tomber sur quelques bribes de souvenirs assez ridicules. « Quand j’étais jeune, on s’amusait à braquer des banques en Europe, mon frère et moi. » Sourire attendri à l’évocation de Benicio et de cette époque dorée pendant laquelle ils ont écumé les coffres forts, une époque à laquelle ils se pensaient indestructibles. « On se prenait pour les rois du monde. On faisait des fêtes à n’en plus finir pour célébrer nos butins, on ne savait pas toujours quoi faire de tout l’argent qu’on avait. C’était une belle époque. » Un petit soupir un brin nostalgique, les yeux fixés sur le mur en face, il arrive maintenant à se rappeler de ces années avec la tendresse d’un ancien, conscient qu’ils étaient complètement idiots et ne savaient rien de la vie. « Il y a beaucoup de choses que je regrette, mais ces soirées là restent de bons souvenirs. » Après tout, Nina est née d’une de ces nuits d’ivresse, et même s’il sait l’avoir condamnée, il ne peut regretter de l’avoir enfantée. Il n’en dit rien cependant, fait de nouveau tourner le verre entre ses doigts sans s’en rendre compte. L’évocation de Nina lui serre toujours les tripes, c’est une douleur qui ne s’en ira jamais complètement.

Il sort de ces pensées un peu tristes et reporte son attention sur Zelda, étire un sourire amusé. « Je crois que l’un des meilleurs moments dont je me souviens, c’était dans un petit village en Italie. Il n’y avait que mon frère et moi, et il y avait un bal musette ce soir-là. » Il se remémore la place du village éclairée de guirlandes lumineuses aux couleurs vives, la chaleur de l’été qui leur léchait la peau, les odeurs de la campagne et de la nourriture braisée, les rires de Benicio et la saveur de la peau d’une des locales, cette jeune femme qu’il avait faite sienne le temps d’une nuit. Augustin hausse les épaules, un peu surpris de s’en souvenir aussi clairement. Etrangement, il se dit qu'elle lui ressemblait étrangement, à Zelda. Peut-être est-ce une déformation de sa mémoire, qui faute d'un souvenir assez puissant, se raccroche au visage qui lui fait face. « Comme quoi, parfois ce sont les choses les plus simples qui nous marquent, au final. »

Il reprend une gorgée de nectar, se laisse porter par la douceur du souvenir, l’apaisement que lui procure l’alcool divin. Il repose les yeux sur Zelda, un sourire espiègle sur les lèvres. Qu’elle aime ou pas, il ne va pas la lâcher comme ça. « Et toi ? Si tu devais choisir, quel serait ton plus beau souvenir ? »





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