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Put your troubles down, it's time to celebrate !
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It would be, it would be so nice !
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Forget about the bad times, oh yeah !
One day to come together to release the pressure
We need a holiday

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La fuite avait beau être sa spécialité, cette fois, elle s’en allait accompagnée, grimpée à bord pour quelques jours de vacances au soleil, loin du chaos ambiant et des jeux de pouvoir d’Arcadia. L’idée, lancée au détour d’une conversation professionnelle, s’était muée de plaisanterie en proposition tout à fait sérieuse, appuyée par un besoin commun de changer d’air, et une mise au défi. Un tu ne quitteras jamais tes magasins et tu es trop austère pour t’amuser, avait suffi à lui donner envie de relever le challenge. En une semaine à peine, le séjour était programmé, la neige et les tourments abandonnés pour les plages aux eaux claires et la douceur du climat proche de l’équateur. Dans les valises à moitié remplies de crème solaire pour leur peau d’irlandais, se côtoyaient tenues d’été et lunettes de soleil. Le mot d’ordre était de profiter, délaisser les problèmes pour quelques jours d’interruption dans leurs vies dévastées, sans cesse en attente de nouveaux drames et d’affaires compliquées à résoudre. Khaos attendrait. Il serait toujours là à leur retour, tout comme les intrigues de mafias et leurs champs de bataille personnels. Il n’était pas question de tout laisser tomber ; seulement de s’aérer l’esprit, de pouvoir rire un peu et de se retrouver.

En famille, son cousin et sa nièce à ses côtés, cette escapade inattendue avait pris une tournure tout aussi surprenante. Ils n’étaient pas les seuls à rêver de ciel bleu et de plages de sable fin ; et si partir en vacances avec Ikaar après toutes ces années relevait de l’impensable, réserver un hôtel aux caraïbes avec des italiens éclipsait cet exploit. Elle avait bien émis quelques réserves, faisant honneur à sa réputation de rabat-joie ; mais puisque les conditions du séjour n’étaient pas négociables, elle n’avait plus qu’à se faire à l’idée. Du reste, la compagnie des invités surprises ne lui était pas désagréable. Bien au contraire. Mais la présence de l’un d’eux - une faiblesse révélée au fil des mois - la mettait à l’épreuve, et de ce fait mal à l’aise. Tel qu’elle le connaissait, Adimari en profiterait bien assez tôt et elle n’était pas impatiente.  

Aéroport quitté pour un taxi qui les menait à l’hôtel, la rousse déballa ses affaires dans la suite hors de prix et se glissa dans la salle d’eau pour enfiler une tenue adaptée au farniente. Après des recommandations déjà énumérées dans la voiture et dans l’avion, elle embrassa l’adolescente et la laissa faire sa vie, avant de rejoindre les autres ou les attendre à l’extérieur.

Déjà la chaleur berçait les corps et le coeur s’en gorgeait, apaisant le cerveau, forçant l’esprit à se détendre et oublier la maison, le travail - et le chat - laissés à des milliers de kilomètres. Humant le sel et l’air chaud, la divine une fois dehors offrit son visage au soleil, abreuvant son derme des rayons qui déjà le faisaient rougir sous ses assauts. Pour elle, la crème ne serait pas une option. Pas plus que ces foutus gants pourtant légers qui l’incommodaient déjà, et qu’elle contempla un instant avec tristesse et exaspération.
   

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Lorsqu’on lui avait annoncé le voyage, Jules avait eu du mal à comprendre. Pourquoi Ikaar tenait-il à l’emmener aux Caraïbes avec sa cousine ? Elle n’avait pas de mauvaises relations avec Siobhán, au contraire... Mais la démarche l’avait prise de court. Néanmoins, elle n’avait pas refusé : un coup de fil à Jan et la voilà en train de boucler ses valises. Et pour Newt ? La patate resterait sur Arcadia, confiée aux mains délicates de personnes de confiance... En promettant bien sûr d’appeler régulièrement pour avoir des nouvelles de leur bébé. Ce n’était pas un enfant mais c’était tout comme, la bestiole leur apportant autant de bonheur mais moins de problèmes. Bien sûr, lorsqu’elle avait annoncé son départ, Pace avait immédiatement signé pour les rejoindre, sans la moindre hésitation : il aurait été étonnant qu’il fasse le contraire, il aurait très bien pu s’embarquer dans des activités bien moins amusantes qu’un voyage au bord de mer si cela lui permettait de garder un œil sur Jules et sur Ikaar. L’italienne savait parfaitement que Pace était sur ses réserves concernant son colocataire, pour des raisons qui lui étaient propres et qu’il n’avait pas voulu étaler si ce n’est une fois lorsqu’il avait dit de surtout ne jamais approcher Killough au risque d’attraper toute sorte de maladies.

Mais aux dernière nouvelles, Jules n’avait jamais entendu parler de maladies ? Bon, tant pis. Elle ferait plaisir à Pace pour cette fois.

En tout cas, c’est une fois aux Caraïbes que Jules réalise l’étendue de la fortune familiale Kearney-Killough. Ils n’avaient lésigné sur rien et même si les Adimari n’avaient pas à rougir de leurs économies, Jules n’avait pas l’habitude d’en bénéficier librement. Bon, elle n’avait pas réussi à négocier de partager sa chambre avec Ikaar, il ne faut pas trop en demander et de toute façon, elle savait bien qu’elle finirait par le rejoindre dans la nuit, les habitudes ont du mal à disparaître même à des kilomètres de la maison... Du haut de ses trente ans, elle avait l’impression de régresser à quinze quand Pace était dans les parages. Oh bien sûr, elle jouait parfois dessus, facile quand il fallait se dédouaner et son frère aîné était enclin à la croire dès qu’elle battait des cils, d’autant plus que depuis leur dispute concernant le mariage, il était bien plus coulant avec la demoiselle. Jules avait réalisé qu’elle était allée trop loin à ce sujet et essayait de recoller les morceaux avec celui qu’elle considérait comme son plus grand allié.

Arrivée dans sa chambre, elle décide de se mettre en condition : oublier le froid d’Arcadia pour l’eau salée des Caraïbes, adieu les imperméables, bonjour les paréos. Tentant d’ouvrir sa valise, la jeune femme a déjà enfilé son maillot de bains sous ses vêtements mais encore une fois, elle était tout à fait consciente que son frère ne laisserait aucun regard couler sur elle, aussi elle s’était arrangée pour emporter un kimono léger, glisse ses lunettes de soleil sur sa tête et sort affronter la plage. Le sable fin, l’eau à perte de vue... L’eau. Beurk. Mais peut être était-ce le moment d’affronter enfin sa crainte... À peine sortie, elle croise Siobhán, contemplant les gants sur ses mains. Ici, ils étaient entre dieux, et tous savaient plus ou moins qui abritait qui, mais c’était toujours un mystère concernant la rousse. Aussi, elle décide de prendre les devants et de briser la glace, sans parler pour autant de ce qui semble la gêner : «  Merci pour l’invitation. J’espère que mon frère n’a pas trop insisté... » Si elle savait. Haussement d’épaules : «  Ce n’est pas grand chose mais je pourrais au moins offrir le dîner. » Pas grand chose quand on voit le luxe, ouais. Mais c’est l’intention qui compte à ce qu’il parait.  
   

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Hors de question.
C’était la première chose que Pace eu envie de dire en entendant sa jeune soeur parler de ses projets pour les vacances, une escapade dans les Caraïbes avec son colocataire. En temps normal, laisser sa soeur filer c'était déjà de l’ordre de l’impossible et il avait cédé, déjà, lorsqu’elle était partie vivre chez lui. De quoi le faire fumer de rage, littéralement, le brasier prenant l’épiderme dès qu’il était trop contrarié. Et le sujet était effectivement contrariant, même si le rouquin n’ était pas détesté par le Dieu des forges, qui le trouve simplement extrêmement lourd - ce que tout le monde s’accorde à dire - un peu comme pour lui. Et il était là, le soucis. Il savait très bien comment il était… alors qu’il soit si proche de sa soeur, c’était tout sauf une bonne idée. Pourtant , c’est tout l’inverse qui se précipite hors de ses lèvres à la mention de la compagnie qui l'entourait durant le voyage. Sa cousine. Nul doute qu’ils étaient un paquet dans cette famille comme eux, l'était, avec les cheveux roux en moins et un taux de perte beaucoup moins élevé que chez les Irlandais. C’est pour ça qu’il se permet de fouiller, l’espace d’un instant dans les méandre d’internet. Le téléphone collé aux oreilles véritable antenne pour ses pouvoirs, il suffisait de chercher des informations, un nom en particulier qui revient sur la réservation pour un séjour dans les prochaines semaines, Siobhan Kearney, Je viens. qu’il a lâché à la vitesse de la lumière, trouvant là une parfaite occasion de surveiller sa soeur sans passer pour le frère trop insistant et méfiant, mais aussi s’amuser un peu. Quoi de plus sympathique après tout ?

Et puis, les vacances, il n’en prenait quasiment jamais. Parfois c’était pour rentrer en Italie et franchement, qui pouvait appeler cela des vacances à être avec ses parents et ses frères et soeurs, ses neveux nièces et cousins toute la journée ? C’était un bordel sans nom, bruyant et même si parfois, c’était une bonne façon de revenir en enfance c’était aussi une plaie, au bout d’un certain temps. Après il y a eu l’armée, puis le travail. Les vacances sont donc moindre et avec la responsabilité d’Elio sur les épaules plus que l’amusement général. Mais avec Elio laissé à sa grand-mère et la perspective de se dorer au soleil dans les Caraïbes, sans parler de la présence de l’herboriste… Ça s’annonçait plutôt sympathie, si bien qu’il trépigne un peu d’avance dans l’avion malgré la sélection de filme moisie et la perspective de croiser le rouquin collant.

Sur place, ses affaires sont balancées dans sa chambre à vive allure et la chemise hawaíenne est aussitôt enfilée, avec le short de plage qui va avec, d’une crédibilité moindre mais talement dans le thème des vacances. Au moins, ici il faisait plus chaud et le dieu n’allait pas s’en plaindre, pas quand les tongs remplacent les bottes d’hiver et le collier de fleur - qu’il n’avait malheureusement pas, c’est pas hawaí ici - remplaçait les écharpes en laine… La vie. ien entendu il fallait rejoindre les autres désormais. L’italien avait déjà trop perdu sa soeur des yeux, et puis, ils devraient parler un peu de ces histoires de mariages, de leurs engueulades… de tout. Chaque choses en son temps, le temps de prendre ses lunettes de soleil posées sur le lit et fermer la porte, rejoignant les autres. Facile de trouve les deux femmes, sa soeur et la rouquine, même de dos. Et la conversation le mentionne.. Ça commence bien. « Moi ? Insister ? Tu me prends pour qui frangine ?» qu’il glisse en s’approchant d’elles, toujours aussi sûr de lui, chiant.. et amusé de tout il semblerait. Il dépose une bise dans les cheveux de sa soeur en les rejoignant, puis un regard à l’irlandaise… Quand il pense à ce maudit chat. « On va s’arranger t’en fais pas… au pire, c’est moi qui régale pour les vacances d’hiver au coin du feu. » C’était pas mal comme projet, soudainement il imaginait la raclette, le vin chaud, la peau de bête devant la cheminée et … Et puis non, en fait ć’était pas une bonne idée. Pas pour tous en tout cas. La seule chose que le rouquin avait intérêt à faire tremper c’est un bout de pain dans la fondue. Il allait garder les yeux ouverts tout le voyage oui.. y'avait intérêt.
   

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Ah ! Alors comme ça, on pense se débarrasser de Basilio aussi facilement ? Basilio ne se sème pas : il est toujours partout. Et puis, c’est qu’il est un peu spontané le mexicain quand sa fierté est piquée. Sans réfléchir, il a payé le premier billet pour les plages de sable fin et en quelques heures à peine sa valise était soigneusement prête, ses directives sagement données à ses subordonnées (évidemment, il prétend aller rencontrer des grandes pompes mafieuses au lieu de dire qu’il va se dorer la pilule au soleil mais que voulez-vous, ça passe mieux en société). C’est un homme organisé, le Commandante : il a tout prévu pour passer un bon séjour, encore plus en sachant exactement qui serait présent pour ces quelques jours au paradis.

Avait-il été invité ? Certainement pas. Mais il est comme ça, Basilio : il aime bien les surprises. Il imaginait déjà la tête de Siobhan lorsqu’elle le verrait débarquer comme une fleur à leur hôtel. Tout été déjà prévu : l’hôtel ? Identique. La chambre ? La plus proche de la leur. Après tout, est-ce que ce sont vraiment des vacances si Ikaar et Basilio n’étaient pas réunis sur une île paradisiaque ? Tout avait débuté d’un seul message, un simple texto du Roi qui l’informait de son départ imminent et presque un peu soudain pour Hawaii. Bon, il faut admettre que le mexicain n’aurait jamais imaginé Ikaar, blanc comme un cul, aller cramer au soleil mais après quelques petites recherches, quelques sourires et quelques dollars glissés, le Commandante avait fini par apprendre que le duo Kearney-Killough emportait avec lui la tornade Adimari et pas des moindres. Les choses allaient être très intéressantes… Surtout avec lui dans l’équation.

A peine arrivé à l’hôtel, Basilio laisse tomber ses costumes propres habituels pour une tenue de circonstances, à savoir une chemise, un short et des lunettes de soleil. Il aurait pu compléter sa panoplie d’un chapeau, mais voilà, il avait croisé une boutique de souvenirs sur le chemin et il n’avait pas pu résister à l’envie d’acheter une demi-dizaine de colliers de fleurs pour lui et ses futurs compagnons de vacances. Il fit un rapide crochet par le bar de l’hôtel pour se saisir d’une tequila et en repérant la rousse qui s’approchait dangereusement des rayons du soleil, il fait son plus beau sourire, prend sa plus grande inspiration et…  

« HOLAAAA ! Quelle coïncidence, c'est dingue ! Vous auriez du me prévenir ! » Et voilà. Bas est là. Et vous allez le sentir passer.
   

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Des vacances.
Comme si des vacances étaient une bonne idée, maintenant au milieu du bordel qu’était Arcadia.. la réponse, c’était surement oui. Oui car ils pouvaient décompresser loin de tout, oui parce que c’est Siobhan qui l’avait proposé, il avait même réussi à convaincre Siobhan d’inviter Jules aussi.. Ce qui avait aussi entraîné la venue de Pace. Deux Adimari pour le prix d’un il semblerait, la raison de l’insistance de Pace lui étant totalement inconnue jusqu’à leur départ, en fait. C’est là qu’il avait compris, il s’intéresse grandement à sa cousine. Un fait qui l’amuse assez et dont il pourrait jouer si le coeur lui en disait, si on l’emmerdait trop.

En attendant les autres il s’était calé dans un des luxueux fauteuil sur la terrasse, enfoncé dans celui-ci son téléphone à la main il continuait à envoyer des messages à propos du travail, attendant que tout le monde soit réuni pour se lever. Il pouvait déjà voir sa cousine, première arrivée puisqu’il pouvait sentir sa présence au milieu des autres personnes dans les parages qu’il entendait, puis c’était Jules et enfin, Pace, qui s’incruste dans leur conversation, commentaire lourdeau sur l’hiver au coin du feu. Il voulait vraiment se taper sa cousine. En rangeant son téléphone dans la poche de son short, le roi se lève du trône en jonc, rejoignant l'attroupement en lançant un « Déjà ? tu perds pas de temps. » qu’il adresse à Pace tout en s’arrêtant près de Jules. Il s'apprêtait à répondre, quand un cris derrière lui se fait entendre et la voix, familière, claironne. Bas ? Bas en vacances ? Curieusement voir un commandante n’aurait jamais dû rassurer Ikaar, jamais avant ça et pourtant, Basilio, c’était comme mettre un peu plus de piquant dans les vacances et un peu de détente étrangement, un peu de fantaisie bien méritée. Il était rare de voir Ikaar s'exclamer de quelque chose ni même montrer qu’il était heureux, et pourtant, voir son ami et sa tequila suffisait pour qu’un peu de lumière n’anime de nouveau le monarque « Basiliooo mon pote ! Qu’est-ce que tu fais là ! » il jubile, lui aurait bien foncé dessus si l’alcool n’était pas un précieux liquide qu’il n’allait pas gâcher mais le dieu en sautillait presque. Au moins les vacances s'annoncent mouvementées, et ça, il appréciait énormément. « Tu connais ma cousine Siobhan, non ? Et Jules bien entendu, ma coloc’ et son frère. » Oh surement que oui, fort probable en tout cas. Il avait déjà parlé des deux en tout cas. Quoi de plus normal entre chef de mafia

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La jeune Adimari fut la première à la rejoindre sur la terrasse de l'hôtel. Siobhan et elle ne se connaissaient pas vraiment, et comme toujours, l’herboriste avait des réserves, parce qu’elle la savait proche d’Ikaar et qu’ils n’étaient pas du même camp. Tout ça était nouveau pour elle, difficile même à concevoir tant elle avait pâti du choix de ses fréquentations. Qu’on puisse s’entendre ou partager une relation tout en servant les intérêts de deux clans ennemis (même s’ils ne l’étaient plus autant qu’auparavant) lui semblait même inacceptable, car bien trop dangereux. Et ce même si elle glissait elle aussi vers cette pente vertigineuse, en lançant des invitations à visiter sa salle de bain au frère aîné de la jolie détective. Peut-être bien qu’à la fin des vacances, elle suivrait leur exemple et se sentirait moins coupable ? Ce n’était vraiment pas gagné...

« Je t’en prie », répondit-elle à la brune, un sourire étirant ses lèvres ; elle se garderait de lui dire que ce n’était pas vraiment ce qu’elle avait imaginé comme séjour en famille, car Jules n’y était pour rien et ne méritait pas ce commentaire désagréable. Elle n’en voulait pas non plus à Ikaar, au fond, mais comprenait avec une pointe de déception qu’il n’était simplement pas prêt à passer du temps avec elle, seulement.
Quant à la mention de Pace, la Belladone grinça des dents, se demandant plutôt quand il n’insistait pas, avec beaucoup de mauvaise foi dans l’expression…
Elle regrettait de moins en moins ce trait de sa personne mais elle ne l’aurait avoué pour rien au monde. Et sa présence ici ne lui était pas aussi désagréable que son attitude l’avait parfois laissé entendre. Seulement, il y avait trop d’informations et de sentiments à gérer : le malaise de la dernière fois, les taquineries des autres et leur regard, son cousin qui l’avait sûrement déjà percée à jour - un dernier point qui la rendait littéralement furieuse... Vraiment, tout aurait été beaucoup plus simple et l’herboriste plus aimable si le dieu des forges et elle n’avaient été que tous les deux.

D’ailleurs, malgré le bond que fait son coeur dans sa poitrine et les braises qu’il ranime en se rapprochant d’elles, elle n’a qu’une moue boudeuse à lui servir, le regard détourné pour éviter de lui concéder un sourire trop éloquent. La perspective de ces vacances au coin du feu provoque un frisson qu’elle réprime avant de tomber nez-à-nez avec le dernier élément perturbateur de l’équation.

Vasquez, vraiment ? Elle ne peut s’empêcher de lancer un regard outré au souverain qui les a rejoints, se demandant si cette plaisanterie là est aussi de son fait. Après ce véritable défilé de-personnes-qu’on-n’attendait-pas, elle ne s’étonnerait plus de rien. Ce séjour au soleil ne ressemblerait décidément pas à ce qu’elle avait imaginé.

Signe de tête respectueux pour le Commandante, elle se raidit pourtant et se rapproche de Jules, la voix si douce et claire qu’on ne la croirait pas un instant perturbée. « Tu veux qu’on s’avance sur la plage ? » Et comme si ça ne suffisait pas, c’est en changeant de direction qu’elle surprend les regards brûlants de midinettes en bikini, cherchant à capter l’attention du dieu des forges par des gestes discrets et des sourires charmeurs.

La peau rougit instantanément, cette fois non pas de gêne ni sous la morsure du soleil, mais de cette pointe de jalousie dont elle ne sait que faire - si ce n’est l’ignorer. « On peut aussi aller au bar », s’empresse-t-elle d’ajouter, le ton des plus amers alors que sa mâchoire se crispe d'animosité. Surprenant de sa part, mais sur les plages des Caraïbes, les options sont réduites et à l’instant, tout lui semble bien mieux que de rester sur place...

   

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Pour être absolument honnête avec elle-même, Jules se sentait assez impressionnée par l’image que renvoyait Siobhan. Ikaar lui avait déjà parlé de sa cousine et elle s’était formé une impression dans son esprit qui jure légèrement avec ce qui est finalement en face d’elle. Pourtant, les lèvres de la rousse finissent par s’étirer en un sourire, qui fait relâcher un peu les épaules de l’italienne et alors qu’elle allait répondre, elle entendit son frère arriver derrière son dos. Avec le temps, Jules avait apprit à reconnaitre les pas de chacun des membres de sa famille et même ceux qu’elle n’avaient pas entendus depuis longtemps ne faisaient pas exception : contre toute attente, ceux de Pace étaient relativement discrets (contrairement à son caractère, mais c’est un autre sujet). La présence de Pace la rassurait un peu, elle se serait sentie bien mal à l’aise seule entre Ikaar et et Siobhan. Affaissant ses épaules, la brune lâche un faux soupir désespéré : « Bien sûr… Tu es d’une délicatesse sans limite ! » Lui lance-t-elle alors qu’un sourire un coin monte sur son visage d’ordinaire si triste. Elle était heureuse, ici et maintenant, loin d’Arcadia, loin de Marcus, loin de ses obligations. Dans quelques jours, ses responsabilités reviendraient… Mais pour le moment, elle pouvait simplement profiter des cocotiers. « Au coin du feu, hein… » elle ricane, la miss.

Soudain, l’apparent calme et les taquineries s’achèvent quand une voix plus grave s’élève derrière eux et Jules pourrait jurer entendre cette voix être accompagnée d’une petite musique exotique parce que qui voilà ? Basilio Vasquez. Aaah, comme si elle ne le voyait pas assez, ce type à toujours s’inviter chez eux pour foutre le bordel dans l’appartement jusqu’à ce qu’Ikaar rentre. « Oh non, pas lui… » Le voilà, il a déjà un verre à la main et il est recouvert de colliers de fleurs, avaient-ils vraiment besoin de ce genre d’animation ? Un espoir traverse son regard quand Ikaar finit par les rejoindre mais lui, c’est plutôt de la joie qui le remplit lorsqu’il voit son ami. Levant les yeux au ciel, Jules lâche un profond soupir : « Dieux du ciel… » Peut-être une mauvaise expression mais après tout, le duo Basilio/Ikaar méritait bien qu’elle jure. Lançant un regard plein de désespoir à son aîné (et un brin manipulatrice pour éveiller en lui son côté protecteur), elle lance : « Par pitié, j’espère que sa chambre est loin de la mienne, il ne s’est jamais remit de mon refus de passer une nuit ensemble. » Puis, elle qui d’ordinaire ne buvait que lorsqu’elle y était invitée et peut-être un peu de force, elle s’emballe en répondant à la rousse : « Le bar c’est une bonne idée, je vois que notre invité surprise a commencé les festivités, on devrait suivre ! » Vite vite vite, parce que le mexicain là, on sait jamais où il va les emmener.