Galatea ante nativitatem

Aut amat aut odit mulier, nil est tertium

Les lumières diaprant en circonvolutions des auréoles satinées qui couvraient les têtes délicieusement angéliques des démons revêtus de leurs plus beaux atours. Les vêtements reflétant sur les murs taillés leurs reflets d’or et d’argent, la richesse coulant à flot jusqu’à étouffer dans son écume sanguine toute la douceur de ce monde. Vittoria avançait de son pas de conquérante, l’Adamari Niké dans ses plus beaux lilas qui mettait en valeur ses cheveux bruns soyeux richement remontés d’un bijou argenté. Son membre gracile arrangeant sa mise, obombrant d’une sourire léger la flamme carnassière qui brûlait comme l’enfer dans ses yeux gris plus dur que l’adamantium. Rien ne semblait pouvoir se faire reculer l’ambition qui grignotait sa colonne vertébrale jusqu’à commander à son cerveau. La grâce dévorante d’une lionne qui se savait avoir dans les veines l’ichor de devenir une reine au dessus des mortels et au creux des immortels. Les doigts attrapant une coupe de pétillant qui glisse, explosant sur sa langue quand elle remarque sa cible. Alcibe Bellandi. Comme deux âmes en résonance, tel des résurgences qui s’embrassaient pour mieux s’embrassait. Sous leurs épidermes d’albâtre battait le même feu de violence souvent égoïste qui les animaient. La claquement de ses talons sur le sol, interrompant la discussion d’Alcide, si longtemps qu’ils ne s’étaient pas vu qu’elle lui réserva même une légère révérence et un sourire. « Quelle beauté ce soir, as-tu volé les charmes d’Aphrodite ? » L’ombre de sourire est remplacé par un véritable rire, cristallin comme les diamants qui ornaient ses oreilles. Presque naturellement, ils s’attrapent pour danser au rythme des envolées lyriques qui emplissent la pièce. La simplicité de la danse camoufle si difficilement la tension qui les agite, cette incapacité à être dans le même périmètre sans sentir leurs corps grondaient. D’amour ou de haine, il n’y avait que cette violence égoïste qui les rapprochaient pour mieux les éloigner. Et l’ambition de Vittoria, elle voulait le statut et la gloire, la richesse et le pouvoir quitte à se noyer dans sa propre ambition. Les mains d’Alcide sur sa taille gracile, son port altier alors qu’elle finit par lui répondre. « Je n’en ai point la nécessité. »La danse qui la emmène jusqu’à la sortie, jusqu’au lit de plume dans lequel ils auraient pu se laissent tomber. Comme des amants attentionnés. Mais seul le mur accueille sans aucune délicatesse le corps de la demoiselle alors que les langues se livrent un combat sans merci. L’héritier finit par lâcher lèvres rougeoyantes pour mordiller, voir mordre, le cou de l’Adimari. « Cette robe a été cousu à même le corps. »  L’un comme l’autre savaient qu’il ne restait que la possibilité de la déchirer. Avant d’eux-même se déchirer.  


Galatea ante nativitatem

Dei Gratia Regina

Le silence glaçant au creux de Vittoria’s, un silence qui grignote lentement les certitudes comme ce calme trop propre avant la tempête. Elle prend la forme d’un verre lancé à toute vitesse qui frôle les lourdes mèches chocolat avant de répandre sa richesse sur le mur et le sol. L’Adimari n’a pas frémi, parfaitement calme sur son ottomane sans que même sa paupière ne batte en voyant le vase la frôler. Pas plus qu’elle ne s’émeut des éclairs de colère qui transforment les yeux pers d’Alcide en tempête foudroyante. Elle a l’habitude, elle le connaît mais au lieux de vouloir l’apaiser, elle le titille. « Choisis-en un moins coûteux. Il date de l’époque Ming. » Son ton est comme celui d’un enfant alors qu’une tasse la frôle pour finir de l’autre côté. D’un air agacé, elle chasse les quelques gouttes de thé qui ont fini sur son visage. Son regard est fermé, pas le moins du monde impressionnée par les accès de colère qui viciaient les traits du Don. « Tu n’auras pas cette enfant. C’est un ordre. Je n’en veux pas. » L’Adimari retient un soupir, replaçant une mèche de cheveux avant de se diriger plus près de lui. Ce courage irraisonné dont elle faisait preuve faisait partie de ce qui avait toujours attiré le Bellandi dans les filets de cette naïade. Le pas glissant, séduisant de ses trémoussements comme une écume qui s’infiltre pour rattraper sa proie. Ou est-elle la proie constante ? Nonchalamment, elle recoiffe les cheveux d’Alcide qui avait perdu cette coiffure parfaite sous sa colère intense. Avant d’effleurer sa joue alors qu’il attrape sa main serrant son poignet violemment, sans le moindre intérêt accordé à son état. « Je l’aurais, elle s’appellera Bellandi et elle sera notre arme à tous les deux. » Des années qu’elle attendait son ticket d’entrée dans la cour des très grands, au milieu des bains de champagne et de sang dans lequel Vittoria éclaboussait de beauté son monde. Subtil sourire alors qu’elle dépose ses lèvres sur celle d’Alcide. « Le meilleur de nous deux, elle ne peut qu’être utile et nous permettre de mener ce monde dans la douceur d’un gant de velours pour une emprise d’acier. » La voix prenait des accents de certitude, le fin fil de l’avenir laissant entre apercevoir à ses yeux perçants le charme fatal dont sera fait cette infante, comme un outil au service de la Camorra mais surtout d’eux. Un charme dont Vittoria avait quelques embryons quand elle saisit la bouche d’Alcide ravageant ses lèvres pour sceller sa vision. Le Don avait confiance en la capacité de Vittoria a percé les mystères de l'avenir.

Galatea postquam nativitatem

A mari usque ad mare

Le clapotis des larmes du ciel qui commet contre les fenêtres un bruit constant qui fait soupirer la grande dame étendue dans canapé tout en grappillant des raisins accrochées à sa grappe. La femme a des grands yeux sombres rehaussée d’une belle chevelure à force d’être noire mais en théorie une sourire craquant dévoilant une adorable fossette. Mais si peu de personne peuvent voir s’étirer sur les lèvres pourprées ce sourire à ravir les âmes qui n’apparut pas sur ses lèvres quand une adorable tête blonde aux grands yeux pers qui dévoraient son visage apparut dans son champ de vision. L’enfant avait une robe rose pâle qui dévoilait une peau bronzée et surtout une tâche de boue qu’elle avait désespéramment tentée d’effacer sans que rien n’y fasse vraiment. Puis Galatea ne réussissait jamais rien à cacher à sa mère. Du haut de ses cinq ans, l’enfant n’avait jamais réussi à la prendre par surprise, toujours ses surprises comme ses bêtises étaient anticipées avec le même dédain ennuyé. Ses cheveux blonds soigneusement coiffés, elle affichait sa moue la plus adorablement emplie de regrets et de contrition. La fleur aux pétales d’or avait laissé le courant chaud de l’insouciance l’emporter, fuyant sa leçon si ennuyante pour partir jusqu’à l’eau. Cette eau si salée qui caressait ses pieds laissant quelques traces craquelées de son passage. Et le soleil qui frétillait contre sa peau comme un animal se réfugiant contre son cou. Elle n’y avait tout simplement pas résisté, ses désirs grignotant sa résistance sans la moindre de difficulté. La commandant jusqu’à faire désordre. Comme lorsque la leçon de grec ancien ne reprit jamais, la demoiselle s’étant effacée comme l’écume sur la plage de sa chaise d’écolière. Mais bien sûr Vittoria Adimari le savait, ses yeux perçaient les voiles qui embrumaient le futur et la vérité sans la moindre difficulté, non sans qu’une  odeur de souffre dissolve les narines à l’usage.

Autant dire que Galatea n’en menait pas large devant les yeux noirs de sa mère. Ils ne l’étaient pas vraiment, plutôt marron très sombre. Mais tout le monde clamait qu’ils étaient noirs, c’était même la première chose qu’on déclarait souvent sur cette dernière. C’était simplement l’intensité du regard qui attrapait pour s’accrocher comme une toile d’Arachnée. Son regard était extrêmement stable, d’une intensité qui figer sur place certains de ses interlocuteurs ou les faisaient détourner le regard. Ses paupières sont plutôt d’un brun tel du bois sec, cassant mais pleins de rainures qui en font toute la valeur. Droite dans sa posture altière, la Madonne laisse sa fille entrer dans son bureau dans le silence alors que Galatea tortille ses mains dans son dos, là où Madre ne pouvait les voir. Elle espérait. « Pour quelle raison t’es-tu absentée de ton cours ? » Ses dents enfantines mordillaient sa lèvre, elle essaye de se tenir aussi droite que possible mais elle n’y réussit pas véritablement. « Bah … Je voulais aller voir la mer. » Ses yeux se baissaient, s’abîmant sur le sol pour ne pas affronter le regard de sa mère qui gronde au dessus d’elle. Elle ne bougeait pas, statut de sel attendant de finir diluer dans la colère si acide de sa mère. Elle préférerait presque les colères de son Padre qu’elle ne voit jamais. Simplement parce qu’à ses yeux d’enfant, sa mère faisait bien plus peur. Ce calme intense qui n’empêchait rien des punitions et des outrages jusqu’à rendre malléable la fillette. « La mer. Es-tu définitivement idiote ? » Il ne semblait exister aucune réponse acceptable, soit elle déniait et alors sa décision serait engueulée soit elle acquiesçait et la bêtise n’avait jamais été une option.  

« Je vous prie de m’excuser mère, cela n’arrivera plus. » Les prunelles comme ancrés au sol, elle ne lâche plus les arabesques dorées qui empêchent son attention de dériver. Au creux des oscillations de sa bonne conscience, Tea a l’obéissance inconstante déjà, son attention variant selon les plaisirs qu’elle désire incessamment. Et elle avait voulu voir la mer. Déjà, elle sent s’éloigner la contrition affichée et ressentie pour lever des yeux innocents d’outrage vers Vittoria. « Mais Mater, vous avez dit que le monde est un ciel étoilé de désirs qu’on doit saisir quand l’envie nous prend. » Les paupières n’ont même pas pu cligner que déjà sa joue devient rouge sous la coup partie si vite. Les larmes salées montent dans ses yeux, ersatz ratée de mer qui l’attire sans cesse. L’Adimari a les yeux si calmes, illisible comme la nuitée hiémale alors que sa voix est comme la caresse de la soie. Si la soie était aussi glaciale que la neige d’hiver, sa main olive effleurant la douceur fleurée de la joue de sa fille, rouge comme le sang. « Ma chérie, tu dois te saisir de tout cela, mais jamais ô grand jamais contre la volonté de tes parents. Contre ma volonté. » La joue frôlée comme pour effacer la douleur mais le poignet serré dans les serres de sa mère, Galatea ne peut que hocher la tête en essayant de retenir les larmes qui menacent de dégringoler.

Non nisi parendo vincitur

Les fils d’or savamment travaillé pour donner du volume à un chignon qui ne laissait s’échapper aucune mèches de son joug intenable. La peau comme liftée, maquillée d’une main légère mais tout de même sculptant le visage de l’enfant. Ses yeux brillent des paillettes qu’on a déposé sous ses yeux, ses lèvres semblent comme le bourgeons d’une rose éclairée par la lumière de l’aube dans sa robe de pétales de rose sur un corset d’herbe verte. Un travail d’orfèvre pour mettre en valeur le joyau d’à peine dix ans dans l’une des soirées les plus en vues de Little Italy voir de tout Arcadia. La Vittoria’s Secret.

« Arrêtez de bouger, par Héra. Comment voulez vous que je puisse finir de vous mettre cette robe. Vous savez que vous devez faire bonne impression. » La voix de Livia état stridente, comme épuisée par l’humeur intenable de la fillette. « Mais cette robe est désagréable. Elle pique. Et je ne l’aime pas. » La gouvernante soupire devant le nouveau caprice, après celui pour la coiffure et les plaintes . « Votre mère aime la robe et moi aussi. On ne vous demande pas un avis mais d’être belle. » D’un geste un peu sec, la robe est fermée sur la peau de l’enfant qui rougit. « Et souffrir pour être belle. »

Galatea fit la moue, la bouderie modifiant les traits adorables de son visage contrariée de voir ses envies refusées et surtout contrariée d’être mouchée aussi facilement. Du haut de ses dix ans, l’enfant est toujours aussi jolie, faisant la fierté de ses parents. Surtout la fierté de sa mère il fallait bien l’avouer. Pour sa grâce et son intelligence discrète qui brillait dans ses yeux, ce dos toujours droit grâce aux années d’équitation qui la formait. Le pas était aérien, sculptée avec soin par les doigts maternelles années après années. Les caprices parfois acceptés mais ce soir rien ne lui permettait d’espérer obtenir quoi que ce soit, tout devait être parfait. De la forme des boucles au tombée de la robe, c’était comme la résurgence de l’étiquette Versaillaise avec le goût du sang des complots romains. Dans les boyaux d’Arcadia, les apparences prenaient toutes leurs dorures pour camoufler le sang qui couler sous le tapis finement brodé. Comme une parodie grotesque de cour royale.

Et au milieu, Vittoria dirigeant telle une maîtresse d’orchestre ce monde, les fils du futur dans ses mains comme ceux de sa fille. Architecte au regard perçant, elle papillonnait de cette présence écrasante si volubile et attentive qu’elle en écrasait l’assemblée. Et sa fille comme marionnette à la beauté comme l’aube frémissante sur lesquels les regard se posent quand elle entre à la suite de sa mère et sa robe violette sombre. Telle une éminence grise aux soirées si reconnues. « Que la fête commence. »


Notas Galatea

Ama et fac quod vis
_ elle est surnommée Principessa par les rumeurs mondaines et Thea ou Gally par ses amis et ses proches à l’exception de ses parents, notamment sa mère
_ elle a eu sa première relations exuelle à 15 ans, une jeunesse qui n’empêche pas tout le monde de s’intéresser à ses formes et à sa vie pour cette raison
_ elle a une attirance certaine pour les femmes aussi
_ mécène, elle a réussi à convaincre ses parents d’investir dans différents artistes pour faire briller différents artistes auxquelles elle tient. Sa préférence va à la peinture et la sculpture, notamment le Bernin. Tea possède la reproduction de certaines de ses statues dans sa chambre.
_ croyance sinusoïdale, malgré la croix qui souvent orne sa poitrine, la demoiselle laisse assez peu les préceptes catholiques dirigées sa vie. Quelques moments à la messe, quelques heures de confessions. Comme une apparence pour vivre avec le poids des vices qui l’écrasent, ô adorable pécheresse.
_ l’une des it girl d’arcadia, ses fêstes sont des grandioses parties sans la moindre limites vouées à l’hédonisme entre sophistications et chic. Elle aime le rose, la beauté des statuts d’albâtre et les pétales de roses recouvrant le sol de marbre.
_ Toutes ses tensions qui se diluent dans les vagues de la mer qui l’envahisse, son corps en résonnance avec les ondes marines dans lequelles elle se plonge
_ jouet entre les mains de ses parents, elle est envoyée pour séduire définie et utile par sa beauté. Pour le reste, ce n’est qu’une princesse de la Camorra qu’effleure bien peu de choses
_ Elle a une tendance à devenir addict simplement. Evitant souvent la drogue, elle se laisse extrêmement simplement étourir de la dopamine qui envahit ses veines et dirige son cerveau
_ Dictatrice du bon goût, elle a un sens du style très développée, souvent acide dans ces commentaires sur les tenues des personnes de son entourage