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Que j'me maquille pour t'rentrer dedans (amyntas)

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Que j'me maquille pour t'rentrer dedans (amyntas) - Jeu 29 Mar - 1:12

La nuit et le matin dansent un tango imprécis.
La pluie poisseuse soulève l’odeur de la rue.
Une rangée de cils flotte dans une flaque trouble.

Sous les réverbères, quelques moustiques rappellent que merde quoi c’est le printemps tout de même.

Une épaule contre la benne à ordure saupoudrée de rouille.
Un bout de cuisse écorché, la résille déchirée.
La perruque dégorge du rose sale. Goutte après goutte.

Et pourtant, je reste toujours aussi glamour.
Faut l’faire.

Le ciel se fait ronger par les nuages, prend doucement une couleur ecchymose.
C’est joli, un peu.
C’est comme pour tout ici, faut pas s’y attarder trop longtemps si on veut garder une bonne impression.

Expiration ou soupir, à force je ne fais plus le distinguo.

Au loin, une ambulance geint.
Le vent fait grincer les cannettes contre le trottoir.
Les clubs éructent leurs derniers boumboumboum.
Ca danse encore, ça s’embrasse encore.
Ca vit encore.
Encore quelques minutes, une heure peut-être, encore un peu d’espoir pour eux.
Pour nous.

Les sons retombent, un à un, assourdis par les heures matinales.
Les rêves électriques se dispersent peu à peu.
A mesure que les électrons s’apparient sous les mêmes draps.
La liberté oubliée dans cette brume épaisse que les liquides et les poudres forment au creux des boîtes crâniennes.
Chimie des consciences, relations en chaîne.
Je ne sais pas trop si c’est beau ou déprimant.
Quelque part, un chien aboie désespérément mais finit par se taire.
Brave bête.

Rien ne bouge sous l’averse.

Arcadia n’est pas encore levée.
Il ferait presque bon vivre dans ce silence de décuve.
Après tout, il suffit de respirer par la bouche.

J’ai envie de rire, ça ne monte pas.
J’ai épuisé les stocks.
Trop donné, trop vidé.
Il n’y avait pourtant pas eu grand monde ce soir.
Le mercredi a toujours cette saveur particulière, un peu amère, un peu fade.
Coincé au milieu de la semaine, englouti dans les obligations.
Sans les promesses du lundi, sans la liberté des vendredis.
Sans les pourboires du samedi.
Entre mes faux seins, quelques dollars chiffonnés se serrent les uns aux autres. Je n’ose les déranger, ils ont l’air de si bien se réconforter, lovés au fond de la brassière de dentelles. Certains de leurs congénères ont fait leur chemin jusqu’à ton scrotum. Je ne me rappelle pas exactement comment.
Ca doit être ça, la magie du théâtre.
On se donne, corps et âme, on se perd, jusqu’à s’oublier. Jusqu’à ne plus savoir, jusqu’à ne retenir que l’essentiel. Qu’ils m’ont aimé, que je les aime, qu’on s’aimera encore. Que passé, futur, tout se mélange au présent. Que nous nous conjuguons sous toutes les formes toute la nuit.
Pour à peine cinq dollars l’entrée.

Le cuir élimé du perfecto chouine contre l’acier humide.
L’eyeliner n’est plus qu’un souvenir pénible.
Quelques ongles ont fait le grand saut, perdus en vol dans le tutu qui ligature ma taille.
Par réflexe, je souris un peu.
La sensation de bonheur picote encore un peu, au bord des lèvres. Sans doute les bons moments qui s’accrochent.
Mais je crois aussi que l’alcool nous prépare une nausée.

Les paillettes balayées sur l’asphalte crevassé.
Spirales magnétiques, volutes étonnantes.
C’est beaucoup trop joli pour cette ruelle merdique.
Les cendres m’arrachent un éternuement presque (presque) viril.
Oh que vois-je à l’horizon ? Ne serait-ce pas une belle bronchite ?
Je t’entends grogner, au fond du lobe frontal que nous partageons.
Ouais, ouais, j’me dépêche.
Encore une clope et on y va.
L’arrière du crâne tape nerveusement contre le mur.
Le rouge-à-lèvre s’agrippe au filtre ramolli.
La fatigue gigote sous les paupières.
Encore un moment et ça ira.

Je me redresse, me détache de mes appuis, plonge tête la première dans la confusion.
Le monde vacille un peu trop pour ces cuissardes argentées où je me suis perchée.
Les pas claquent comme des applaudissements.
Sans doute ironiques, mais je les prends aussi.
Faut bien vivre de quelque chose, pas vrai ?
Sourcils froncés.
Vrai ou faux, qu’importe, on nait pas drag pour s’encombrer de la réalité.

J’avance, j’avance, j’avance.
De raccourcis en détours.
De rues en impasses.
Je m’essouffle, je me perds, je m’en fous.
Les lumières s’égrainent, les silhouettes passent, fondues dans l’ombre des buildings, brouillés dans mon allure.

Et le bruit des pas qui me précède autant qu’il me suit.
Béton. Chewing-gum. Morceaux de verre.
Incessant.
Béton. Mégot. Préservatif.
Obsédant.
Béton. Emballage de hamburger. Fluide peu identifiable.
Rassurant.
Béton… non.
Non ? Non.
Métal.
La vibration remonte de l’aiguille qui me sert de talon jusqu’à la cheville.
Je parviens à ne pas tomber, ne sais pas trop comment.
Le raclement de mes semelles fait comme des échardes dans le silence.
L’air perplexe cède à l’ahurissement concret.

Je me penche, tes genoux craquent. Car apparemment on a quatre-vingt-neuf ans à présent.
Les paumes engourdies se referment mécaniquement.
Je me redresse, ignore la douleur qui s’acharne contre les lombaires.
Les yeux clignent à toute vitesse, comme si je voulais pas comprendre ce que j’ai ramassé.

Un flingue.

Large. Mat. Létal.
Un flingue.
Un frisson.
Tes mâchoires se referment sur ta lèvre inférieure, dérangent les traits de ma bouche.
Les pensées se délitent. Les opinions se mélangent.
Déjà la mémoire s’enclenche, les tympans se crispent à ces mots.
Le pouce contre la crosse, l’index à la gâchette.
Le conditionnement ne souffre pas le nombre des années.

Je relève le visage, m’écarte de l’abrutissement.
Le champ de vision complètement bouché.
Des bottes. Des fesses.
Des dos. Plein de dos.
Une forêt de colonnes vertébrales.
Un essaim de clavicules.
La rotation curieuse. Les torses tordus.
Et puis les regards. Un. Deux. Cinq peut-être. Dix ? Je n’ai plus le temps de compter.
Plus l’envie non-plus.
Car ce sont des yeux bien trop familiers que je viens d’apercevoir, tout là-bas, surnageant déjà loin dans la merde.
Ses yeux.
Quel con.

- Gentlemen.

Start your engines.

Je sais pas pourquoi j’agis.
J’me sens conne.
Je me replace, droite, fière.
J’me sens belle.

Essaye de me débarrasser de ton air inoffensif.
Au moins le canon est pointé du bon côté.

- I’d advice you to leave this party.

Le bras est tendu. Ne tremble pas.
J’fais semblant de ne pas être troublée.
Je lipsync la confiance.

Quelque chose me dit que ce public m’adore déjà.

- Orgies always get messy when queens come to play.

Un sourcil parfaitement dessiné se lève.
Le maigre triceps tressaute.
Le sourire que je leur adresse est carnassier.
Le regard que je lui adresse est âpre.

- Move.

Lui.
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Que j'me maquille pour t'rentrer dedans (amyntas) - Dim 1 Avr - 14:30

  Que j'me maquille pour t'rentrer dedans
hyacinthe & amyntas

« And if the birds are just all the words flying along, singing a song, what would they do ? If they just knew what they could do.  »
Les relents d'ordure lui soulèvent le cœur. La ruelle pue à plein nez et le monde tremble devant tes yeux humides. Il s'est enquillé plusieurs verres de whisky bon marché avant de sortir, vacillant, de l'appartement minable d'un collègue dont le nom s'est déjà égaré dans les méandres de son esprit. Il se rappelle juste l'air chafouin de celui-ci, et sa main légère lorsqu'il était question de servir du neptra à son invité. Amyntas se maudit, maudit cet alcool vil, son collègue ainsi que ses descendants. Dans la tête du flic, tout reste à peu près clair, mais ses mouvements sont ralentis. Il aurait dû s'enfiler un casse-dalle avant de jouer au con. Amyntas l'ivrogne, même pas capable de tenir sa liqueur. lui chuchote une toute petite voix. Ptêtre, se surprend-t-il à répondre avant de donner un coup de pied rageur dans une benne à ordure. Il ferme les yeux quelques instants, s'imprégnant de l'atmosphère nocturne qui dévore peu à peu les rues d'Arcadia.

Il se surprend à inspirer, détectant derrière les odeurs viles, les fumets plus délicats des arrières cuisines des restaurants bourdonnant de monde. Sa main, tremblante, vient se poser sur son cœur, qui tambourine dans sa poitrine. Est-ce que cette soirée est différente d'une autre ? Il a l'impression de s'enfermer dans le quotidien écœurant et crevant d'un homme solitaire. Si ce n'était cette force étrangère qui l'habitait, il serait déjà six pieds sous terre, à valser avec son épouse. Sa poigne vient farfouiller dans la poche de son blouson. Pas de clopes. Merde. Il cueille le regard un peu ahuri d'un plongeur qui s'empresse de regagner l'intérieur du restaurant. Titubant, il continue à avancer, s'enfonçant peu à peu dans les entrailles de la cité.

Bientôt, il se perd - mais cela n'a aucune importance. Avec un peu de chance, Amyntas regagnerait son quartier - pas si loin de là. Sinon, il pioncera dans les ombres d'une petite impasse. C'est déjà arrivé, c'est pas beau mais c'est arrivé. S'arrachant à ses plans pour la soirée, il commence à distinguer les silhouettes qui l'encadrent. Il n'y faisait trop attention - après tout les gens de son genre sont foison en ce début de nuit. Il s'arrête, les semelles de ses godasses raclant sur les pavés. Deux types à l'air patibulaires lui barre le chemin. "J'peux vous aider messieurs" articule-t-il, la bouche pâteuse. Aucune réponse. En quelques secondes, il tente d'attraper son flingue et de le pointer vers les types. Son arme de service lui glisse des mains pour atterrir quelques mètres plus loin. Il n'a pas le temps de réagir qu'un poing lui martèle le côté de la figure. La douleur le fait un peu sortir des limbes de l'alcool, faisant affluer l'adrénaline dans son système. Il crache un peu de sang par terre avant de planter son regard dans celui du mec qui lui fait face. Son talon s'abat sur le mollet de son compère, tandis que son coude éclate les dents du troisième. Il y a en a sans doute plus, mais pas le temps de compter. Des mecs comme ça, il en a déjà rencontré : pas malins, maladroits, du genre qui préfère se promener en bande. C'est ptêtre qu'un avertissement, pas forcément une mafia, juste une petite bande qui veut faire déguster le flic qui les a fait chier.

Amyntas a joué d'imprudence et il le paie désormais. Son dos frappe soudainement le sol. Il ne peut plus que s'allonger et déguster - comme d'habitude, bien que la chose était devenue plutôt rare. Un des types braille, suivi d'un deuxième puis le silence. La seule lumière de la petite ruelle découple une silhouette aveuglante pour son œil encore valide, l'autre timide sous la paupière gonflée. Son ange gardien a débarqué et il se demande si les mecs lui ont pas bousillé la caboche au point qu'il commence à délirer.

Parce que son ange, il le connaît.

"Hyacintheputaindemerde" lâche-t-il dans un gargouillis. Le flingue entre ses mains parfaites, il se dit qu'il a merdé et que la fortune a décidé de le récompenser en même temps que le punir. Lentement, il se relève tandis que ses agresseurs tentent de faire un peu de sens dans cette foutue situation. Son corps est cabossé, maladroit mais il parvint à rejoindre la personne qui vient de lui sauver la peau. Les types ont l'air halluciné, mais ils veulent pas merder. Ces petites frappes tiennent trop à leur peau pour risquer de se la faire trouer. 
(c) DΛNDELION
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