Le cimetière des empires, le tombeau de toutes les ambitions. Une bien charmante destination pour un voyage d'affaire, L'homme avait largement les moyens de voler dans les meilleurs jets. Rouler dans les voitures les plus sublimes, probablement que n'importe quel criminel aurait plongé dans ce luxe sans une onde d'hésitation. Depuis son premier pas Eviör n'avait eu de cesse de lutter contre le monde entier, la violence brute lui servant d'unique moteur pour se faire survivre. Jamais il n'aurait dû être plus qu'un soldat, un tueur à la solde des puissants, un anonyme dans la masse surpassé par une absurde légende sanglante à son sujet. On peut le dire être un hors la loi de base n'était pas fait pour lui, c'est pourquoi cette fois comme les autres. Le garçon avait opté pour un avion cargo militaire, rustique lourd et robuste. Un engin partagé avec des hommes à lui ex commandos tout comme avec des troufions encore dans l'active, il fallait être une nouvelle recrue pour oser demander qui était ce mec et ses gros bras dans le fond du transporteur. Tout marine savait qui était le capitaine Ingstad, un homme fiable et un combattant sans peur. Il pouvait arroser à millions les grands hommes de cette planète, tout en restant l'homme simple buvant une bière dans le trou du cul de Afghanistan entouré de ses frères.

C'est pour eux et pour Aika qu'il avait bâtit un véritable empire de la pierre précieuse, un trafic lucratif et mondial pour rendre justice aux soldats oubliés, pour mettre à l'abri du besoin son épouse adorée. Pour elle il avait construit une grande maison et jamais elle n'avait manqué de rien. Eviör ne pouvait être qualifié de héros pour autant, faisant ce qu'il avait à faire que cela soit noble ou non. Autour de lui on avait rit, raconter des foutaises de guerre pour
impressionner les nouveaux. Lui s'était mué dans son silence, le silence de ceux qui avaient perdu tellement. Aussi qu'un passager ne l'avait déranger, respectant son retrait volontaire. " Arrivée sur sol dans dix minutes !" Avait hurlé une voix grésillante dans les haut parleurs de la cale, un signal sonore mettant tout le monde aux aguets. Il était temps de préparer son paquetage et de plonger pour certains dans l'enfer de la guerre, Eviör demeura dans l'appareil jusqu'au dernier actif descendu sur le tarmac. Hors de question pour lui de sortir comme un pseudo seigneur en premier, il avait au contraire observé une posture droite et immobile en attendant son tour.

" Cooper, récupère le paquet avec deux gars on bouge dans 5'" L'individu, deux fois plus grand et surtout plus large qu'Eviör s’exécuta sans broncher. Usant deux personnes de plus pour traîner sur le sol métallique une large boîte en bois, parsemée de trous de balles. Tout était fait pour qu'une personne puisse y tenir sans mal en ne manquant pas d'air, il y avait de plus dans la caisse de quoi boire et manger si besoin. La moindre des choses pour quinze heures de vol, on lui avait demandé de tester une potentielle recrue ou de l'abattre si besoin. Chose qu'il ne comptait pas faire quoiqu'il arrive, même pour enlever cette fameuse inconnue il avait prit soin de rendre cela le plus humain possible. Un mouchoir imbibé d'un liquide soporifique, s'assurant au passage qu'aucun gros bras ne profite d'une femme inconsciente.

Il avait donné comme instruction qu'on la fasse sortir de sa petite prison, qu'on la balance sous bonne garde dans la douche commune la plus proche pour qu'elle s'y change et puisse se laver. Il se devait au même moment de préparer la suite de son voyage d'affaire pas le temps de faire la nounou, personne ne devait lui parler ni même lui accorder la moindre attention superflue. Une bonne journée passa alors, la prisonnière attachée solidement dans un hangar baignant dans une chaleur presque suffocante. Parfois un gardien venait à elle lui balançant une eau glacée sur le corps à grands coup de sots rouillés, elle pouvait entendre les hélico haut dans le ciel, les véhicules de la base longeant régulièrement la tôle environnante. La soirée s'annonçait alors qu'Eviör poussait enfin la porte grinçante menant vers l'extérieur, arborant une tenue basique t-shirt noir, pantalon militaire et rangers impeccablement cirée. Une grosse barbe lui recouvrant le visage, lui donnant un air plus sauvage qu'il ne l'était en réalité. Après avoir tiré une chaise pour la placer en face de celle de Herkja il y prit place, il avait ensuite farfouillé dans sa poche pour en sortir une balle.

Balle qu'il déposait sur le sol poussiéreux: Pour le reste du monde tu es déjà morte, cette balle va finir dans ton crâne dans les prochaines heures. Tu peux choisir de crever vite, ou alors de souffrir et mourir de toute façon. Je veux tout savoir sur toi, ce que tu mange le matin, ta chanson favorite, tes liens avec la Bratva, si tu chante sous la douche et combien de personne tu as tué."