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La Cyanose des Corps {Marisol & Lucjan}

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La Cyanose des Corps {Marisol & Lucjan} - Lun 28 Oct - 13:28

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"Au début, on croit mourir à chaque blessure.
On met un point d'honneur à souffrir tout son soûl.
Et puis on s'habitue à endurer n'importe quoi
et à survivre à tout prix."

[Virginie Despentes]


L'odeur de la chair brûlée colle aux narines comme la graisse des saucisses que l'on grille au barbecue. Son estomac se soulève encore. Elle salive sans savoir bien pourquoi. Le visage calciné de Stan, la peau qui rôtit et fond éveille autant son appétit que son envie de gerber.

Je suis désolée, Stan...
Perdóname,
¡Perdóname !


Le sel de ses joues est un condiment infâme. Elle ravale un énième sanglot, les bras en écharpe autour du bide. Celui-ci braille, oisillon réclamant pitance, sans s'émouvoir de son état. Le trottoir est râpeux sous ses pieds. Une douleur lancinante et régulière lui rappelle qu'elle s'est écorchée les voûtes plantaires sur les graviers au bas de la fenêtre, en se réceptionnant après un saut inconsidéré.

Je ne voulais plus le voir.
Je voulais qu'il s’efface de mes yeux.
Stan.
Perdóname,
¡Perdóname !


Elle grelotte. Foutue blouse d'hosto ! Elle avance, elle se condamne à avancer. La lumière de l'aube lui vrille les rétines. Elle a la sensation qu'un marteau-piqueur s'acharne sur sa cornée. Quelques badauds matinaux la regardent passer. Curiosité passive, déjà diluée d'oubli. Un clochard ricane et la siffle, tout en frictionnant un vieux clébard dégueulasse entre ses paluches. Elle lui fait un doigt d'honneur. Le chien aboie. La Vie s'ingénie à lui souligner l'ordre des choses. Même le cul dans un carton, les hommes auront toujours la supériorité du regard.

J'ai tué le seul qui valait la peine.

Nouvelle buée lacrymale.
Nouveaux papillons de rage dans le bide.
Elle voudrait hurler, hurler jusqu'à ce que son diaphragme cède sous ses poumons. La lutte est inégale. Elle l'a toujours été. Elle endure depuis si longtemps qu'elle ne sait plus comment arrêter de se relever. C’est une mécanique inconsciente. Plus on la frappe fort, plus elle se dresse droite.

Je suis débile.
Je n'arrive même pas à mourir correctement...


Ce droit là, aussi, lui a été refusé. Et désormais, en plus d'être une paria parmi les petites vertus, elle s'affuble de l'étiquette d'assassin.  Elle se demande si la police a déjà retrouvé le corps de Price, si ils ne la poursuive pas déjà. La prison, ce sera peut-être reposant. Une sirène au loin la fait sursauter. Elle remarque alors les plaques de cuisson qui pullulent sur le derme de ses bras. Sa lèvre tremble.

Je suis un monstre.
Je suis un monstre !
Mamá, mamá,
¡Ayúdame!


Éperdue, elle se réfugie à l'ombre d'une porte cochère et se recroqueville sous l'arche. Le soleil est désormais un ennemi. Elle s'en cache, visage entre les mains. La porte s'ouvre soudain, si brutalement qu'elle en perd l'équilibre. Lorsqu'elle lève le nez c'est pour constater qu'un homme au visage émacié de croque-mort se penche sur elle.

- Non ! NON ...! croasse-t-elle.

Malgré son épuisement, elle se défendra bec et ongles. Parce que Marisol Laciudad est ainsi, telle que je l'ai choisie.
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Lucjan Gédéon
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La Cyanose des Corps {Marisol & Lucjan} - Mer 30 Oct - 17:35


Il avait passé une nouvelle soirée dans la maison de Dieu. Soirée qui s’était éternisée. Soirée qui était devenue nuit. Nuit qui s’était muée en aube. Les derniers enfants du Seigneur avaient fini par soit se repentir, soit s’endormir. Lucjan avait longtemps été croyant, les origines obligent. Mais pas pour autant pratiquant. Il laissait cela à ses parents. Ils avaient prié pour lui. souvent. Longtemps. Ils avaient également remercié le Seigneur pour son don. Pour sa bienveillance. Pour plein de choses utiles, et d’autres tellement plus futiles. Il n’avait pas eu le cœur à leur en dissuader. Il était là leur Pilier. Leur Phare dans le noir. Il n’en était guère de même pour lui. il ne comprenait pas comment une Entité aussi divine soit-elle pouvait infliger de telles souffrances à Ses fidèles. Comment Il pouvait approuver une telle violence gratuite. Un tel débordement d’outrecuidance. Sa mère lui aurait répondu que les voies du Seigneur sont impénétrables. Elle n’avait pas tort. Un peu comme le cœur et la raison. Sauf que pour le coup, les deux auraient très bien pu s’unir dans leur désapprobation.

Il jugeait pourtant l’injustice pire encore au niveau même de la croyance profonde. À chaque catastrophe, à chaque cataclysme ; le croyant trouvait à justifier les actes de son Berger. À pardonner le Très-Haut sans pour autant accorder une telle miséricorde à son propre voisin. Il y avait de l’hypocrisie et un égocentrisme démesuré dans chacune des paroles exprimées dans ce lieu de culte. Il avait pourtant décidé de ne pas s’exprimer. De ravaler sa fierté. Il n’était pas ici pour débattre du bien et du mal ; dans tous les sens de leur définition première. Il était venu pour soigner. Pour apaiser. Et si pour cela il devait se faire passer pour l’enfant qu’il n’était pas, qu’il en soit ainsi fait. Après tout, il y avait d’autres voies toutes aussi impénétrables n’est-ce pas.

Il ne mentait pas. Il ne détournait pas la vérité. Ces gens avaient besoin d’aide. De soutien. Plus encore que le commun des (im)mortels car ils s’en remettaient pour cela uniquement au bon vouloir d’un mystère divin. Et n’est-ce pas exactement ce qui coulait entre les mains du géant de verre ? Non, il ne mentait pas. Il avait la possibilité de donner vie à leur espoir … quitte pour cela à les endoctriner davantage encore dans leur propre déclin. Il avait dû choisir. Il n’existait pas de bonne réponse. Il avait pris sur lui. Il le regrettait parfois. Mais jamais de venir en aide aux nécessiteux.

En silence il suit un des officiers jusqu’à une petite porte de secours. Lui aussi avait besoin de se reposer. De s’évader. Son talent était aussi précaire que précieux. Un don à ne pas négliger, mais pas pour autant en abuser. La guérison lui demandait de grandes quantités d’énergie et le prêtre l’avait sommé de rentrer. Pour son bien, autant que celui des paroissiens.
L’homme qui menait la danse était grand et maigre. Presque autant que lui. Au visage livide et tiré par la maladie. Il ne l’était pas. Ou du moins refusait-il d’en parler. Lucjan respectait ce choix. La nuit avait été longue et difficile pour tous. La maison de Dieu avait protégé de la foudre, mais la ville d’Arcadia n’avait pu être épargnée. Bientôt d’autres fidèles se rendraient à l’église en quête de rédemption et de réponses que personne ne pouvait leur apporter. Les prochaines journées promettaient d’être pour le moins animées. Lucjan avait hâte de rentrer et de serrer sa fille et sa femme dans ses bras. Tout contre son cœur. Juste pour s’assurer qu’il battait encore.

Il manque de rentrer dans son guide qui a pris halte dans l’entrebâillement de la porte grinçante. Il suit du regard le corps décharné qui se plie vers l’avant et vient poser une main parcheminée sur l’épaule de sa trouvaille.

- Mademoiselle, vous allez … AIE !

Il retire son bras avec violence et insultes, manquant d’éborgner le thaumaturge dans son dos. Celui-ci évite de justesse la réaction démesurée de l’homme pourtant connu et reconnu pour sa retenue. Il ne lui prête pas pour autant attention et déjà s’accroupit à proximité de la silhouette qui ressemble à s’y méprendre à un animal blessé.

- « Calmez-vous, nous ne vous voulons aucun mal. »

Il tente d’attirer l’attention de la jeune femme vers lui ; loin du pantin désarticulé qui gesticule dans son dos. Loin des menaces. Loin du langage si peu châtié. Si près de la maison de Dieu, quel vilain péché. Il se retient bien de se moquer. Cela ne se fait pas … n’est-ce pas ?

- « Ne le regardez pas, concentrez-vous sur moi et sur ma voix. »

Il finit par détourner légèrement son regard vers l’arrière. Vers celui qui le fusille du sien. Vers celui qui ne s’avère pas aussi bon pratiquant qu’il aimerait le faire croire à toute la communauté crédule de cette si jolie paroisse. Les apparences, encore et toujours. Personne n’y échappe. Jamais.

- « Laissez-nous, voulez-vous. »

Ce n’est pas vraiment une proposition. Et déjà il reporte son attention ailleurs et offre à l’inconnue en blouse blanche un ersatz de sourire. Sans exagérer. Sans l’imposer. Sa voix est douce. Sucrée. Comme du miel liquide qui vient accompagner le thé.

- « Est-ce que vous me comprenez ? »

Son Espagnol est plutôt bancal, donc il préfère ne pas l’en effrayer. Outre l’Anglais, il ne parle que le Hongrois et quelques dérivés plus exotiques … il n’est pas certain que cela lui sera d’une grande utilité ce soir.



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La Cyanose des Corps {Marisol & Lucjan} - Mer 30 Oct - 21:54

La panique décuple ses réactions. Elle est désespérée et terrifiée.

Fuyez, malheureux !
Fuyez, je risque de vous tuer !


Cependant, ses gestes s'avèrent très vite brouillons, amollis par la décharge de son don, la fuite, et les carences qui la fond sonner creux. Elle a besoin de se remplir, de remplir cette carcasse avide qui semble l'aspirer de l'intérieur. Une voix douce englue ses sens. Dans le brouhaha hargneux des langues qui claquent, ce timbre dissone agréablement. La jeune femme agrippe les bras qui lui sont diligemment offerts, respire ce parfum d'homme inconnu. Elle ne consent au calme que par épuisement, et peut-être, aussi, par curiosité.

- Est-ce que vous me comprenez ?
- Si... je.. je veux dire "oui"
, articule-t-elle faiblement. Je suis américaine, déclare-t-elle, piquée au vif qu'on la prenne pour une sans-papier.

Malgré le fond de reproche manifeste de sa phrase, elle se blottit contre lui, tête enfouie dans sa chemise.

- La lumière.... gémit-elle. Il y a trop de lumière.... Le soleil...

Me fait mal...

Sa peau est un manifeste évident de ses plaintes : coups de soleil, cloques, craquelures, abîment un derme pâle et fin comme de la porcelaine. Ses pieds sont en sang. Elle semble tout droit échappée de l'asile dans son pyjama chirurgicale. Une sirène de police qui hulule à travers la fenêtre l'agite fébrilement.

- Aide-moi! supplie-t-elle à l’inconnu en prenant sont visage anguleux entre ses doigts. Elle s'accroche,  tremblante, à son cou, le regard écarquillé, à l'affût de son assentiment.  Elle a faim, elle a froid, elle le veut. Tout cela en même temps et plus encore. Tourbillon d'un vortex qui siphonne ses entrailles.

Elle est belle, ma Marisol, dans sa détresse éperdue, séduisante dans sa fragilité. Elle me rappelle une ère d'innocence révolue, quand je brillais au firmament, subjuguant les bergers et fascinant Inti, lui même, au point d'être jalousée de Quilla. C'était une époque où j'avais foi en nos mâles pour nous protéger.
Une erreur corrigée par les avanies du temps.

- Promets-le...


Inconsciemment, tu choisis déjà tes alliés.
Et les miens.
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Lucjan Gédéon
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La Cyanose des Corps {Marisol & Lucjan} - Ven 8 Nov - 8:16


Les mots sont visiblement mal choisis. Il parlait de sens et non point de langage. Une barrière tout aussi difficile à franchir, si pas plus. Dans un élan de panique, il n’est pas rare de se retourner vers nos instincts primaires. Ainsi pris au piège par la force des choses, l’animal n’a pour se défendre rien de plus que son corps à disposition. Canines pointues et griffes acérées, il n’en faut guère plus pour se protéger.

Le choix de son phrasé la fait réagir. Elle claque des dents et le reprend. Bien sûr qu’elle est Américaine. Tout comme lui. Pourtant, l’aurait-elle seulement deviné en le rencontrant dans un pareil état démuni ? Elle agrippe ses bras à l’image d’une rescapée. Bouée de sauvetage inespérée, en pleine dérive lors d’un violent orage. Matérialisation d’une utopie éphémère. Il ne tente pour autant pas de l’en dissuader.
Elle sert probablement un peu trop fort. Ce n’est pas grave. Il ne la repousse pas.

Elle se tire à lui. Vient se coller contre sa chemise chiffonnée. Se réfugier dans le creux d’un cocon parental. C’est l’impression qu’elle lui donne, celui d’une enfant perdue. Égarée, elle l’autoproclame étoile du berger. Délicate ironie quand l’on connait le lieu du crime pour commettre un tel péché. Les bruits dans le noir la font trembler. À travers l’écho d’une sirène de détresse, il la sent se crisper. Elle agrippe plus fort. Elle se blottit davantage contre lui. Un instant seulement. Lorsqu’il s’apprête à intervenir, elle le coupe de court. Elle colle ses paumes abîmées contre son visage carbonisé. Il laisse la chaleur s’échapper. Le grignoter. Il devine de minuscules bouches affamées doucement ricaner. Il doit avoir bon goût. Il continue à lui sourire en retour. Minuscule ligne sinusoïdale qui vient redessiner ses lèvres parentales. Il n’a pas besoin de parler pour s’exprimer. Pas plus que cette inconnue n’a besoin de quémander pour se voir octroyée.

À son tour de passer une main de velours sous son menton éhonté. Une légère pression à peine, juste de quoi l’obliger à le regarder. Dans les yeux qui lui font face, brûle l’ombre d’une flamme. Elle perd de son ampleur. De sa couleur. Il se tient prêt à insuffler.

- « Je le promets. »

Ce n’est pas une parole en l’air. Aucunement une succession de mots rassemblés à la hâte pour faire joli. Ce qu’il dit, il le pense. Un pacte silencieux qui se grave dans les os de son crâne et s’immisce dans les prémices de son âme. Lucjan est ainsi. Elle ne le sait probablement pas. Mais cela importe peu. il était là, parfaitement au bon endroit. Après tout, le hasard n’existe pas.

- « Tu as faim et tu as froid. Viens avec moi. »

Sa voix reste emplie de cette douceur innée. De cette tonalité qui inspire confiance, qui adoucit les mœurs. Un deuxième don, qui pourtant passe souvent sous l’ombre du premier. Il n’est pas pour autant jaloux, ni même envieux. Il y a bien assez de place à départager.

Tout comme elle jusqu’à présent, il n’attend aucunement son assentiment. Il libère son menton à peine emprisonné et glisse son bras étrangement musclé sous les genoux repliés. La soulever lui demande un effort si infime qu’il est à se demander qui des deux entités a été le plus sous-estimée.

- Est-ce bien judicieux monsieur Gédéon ?

Son guide est réapparu dans l’embrasure de la porte. Curieux ou envieux, est-ce seulement important ? Difficile, également, de comprendre si sa question est inquiétude ou blasphème. Craindrait-il donc que le guérisseur ramène cette impure endéans l’enceinte de ces murs ?
Lucjan se retourne afin de lui faire face. Son expression inchangée. Tout contre son torse blotti, le fruit d’un dur labeur. La confiance ne s’achète pas, elle se mérité.

- « Que ton Seigneur ne s’inquiète donc pas, je l’emporte avec moi. »

La vérité blesse, mais l’homme a développé cette extraordinaire capacité qu’est l’oubli. Il ne garde en mémoire que ce qui l’intéresse ou peut lui apporter profit. Le fidèle aura beau le tenir en grippe, il ne pourra pas pour autant aller se confesser. Il serait là avouer un des plus vils péchés.
Il se contente dès lors d’un simple hochement de la tête avant de refermer la porte derrière lui. L’Homme et sa foi, décidemment Lucjan jamais ne comprendra.

- « Accroche-toi bien, ce n’est pas très loin. »

Attentif à sa réticence face à la lumière du jour, il longe les ruelles les plus sombres et les coins d’ombre. Cela l’oblige à faire quelque détour, mais là encore il n’en a cure.
Le silence de leur avancé n’est ponctué que par un léger fredonnement que laisse échapper le géant. Un air de berceuse qu’il a si souvent humé sous les assauts répétés de Dayanara. Il n’est peut-être pas très bon artiste, il n’en reste pas moins un papa prince aux allures de Charmant.

Ils pénètrent sa demeure en longeant la cour. La porte qui donne sur le jardin n’est pas fermée à clé, ce qui pourrait paraître insensé. Avec douceur, il vient la déposer sur une chaise dans le coin cuisine. Le décor est simple, à l’image de son hôte. Des touches de famille viennent, entre autre, ponctuer le réfrigérateur.

- « Je vais te préparer quelque chose à manger. »

Et déjà il s’affaire tel un véritable maître des lieux, vaguant de droite à gauche au gré des ingrédients.

- « Est-ce que tu souhaites en parler ? »

Nulle obligation dans la question. Il n’est pas de nature curieuse. Mais cela pourrait assurément l’aider. Alors si elle le veut, il est là pour écouter.



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La Cyanose des Corps {Marisol & Lucjan} - Sam 9 Nov - 17:41

L'homme a une voix douce, une aura rassurante, un air gentil. L'expérience voudrait qu'elle s'en méfie : les Loups les plus cruels sont souvent les plus suaves. Pourtant, elle est trop affaiblie pour émettre la moindre résistance. Sa fierté, égratignée, n'est qu'un vague bruit de fond, tout juste un murmure.
L'homme promet.
Et dans cette affirmation résonne son engagement de thaumaturge. Tu l'ignores encore, Marisol. Tu ne sais encore rien du divin et de ses usages. Tu apprendras. Je te guiderais, jusqu’à ce que tu prennes pleinement conscience de mon existence. Mon bel instrument, mon élue, mon étoile sauvage.

Je me sens si vide...

Qu'à cela ne tienne ! Use de ce pion que la destinée te propose. Il décèle d'ailleurs tes besoins aussi promptement que le plus loyal des serviteurs. Il fera un bon valet.

Il est gentil...

Et tu es bien niaise, ma foi. Qui l'eut cru, après tant d'année à n'être qu'un objet entre leurs doigts bouffis de virilité ? Une caresse, un mot tendre et te voilà déjà conquise. Sotte enfant !

Gédéon... C'est un drôle de nom.

Tu es sourde à mes remontrances, j'en suis agacée ! Puisque tes ventres t'obnubilent à ce point et que le jour est déjà haut, je te laisse te morfondre dans les bras de cet idolâtre. Va, repose-toi, gorge-toi de ce qu'il a à t'offrir, je te laisse la main pour cette fois. Je dois explorer ce nouveau corps qui est mien.

***

Jamais personne ne m'a porté en princesse de la sorte.
Jamais personne ne m'a considérée comme une créature fragile à protéger.
Jamais n'a-t-on songé à m'affubler de blanc pour m'épouser.
Trop de caractère, trop de gouaille, trop d'idées, trop indocile, trop acharnée. Moi, j'ai le droit aux insultes, aux œillades sales, aux coups de bites, aux coups tout court.
Parfois, il m'arrive de penser que j'ai mérité ce sort, que si j'avais joué le jeu du patriarcat, j'aurais gagné un protecteur, un mari qui aurait financé la chimio de Mama, qui l'aurait sauvée peut-être.

Mais je ne suis que moi.
Marisol Laciudad.
Indomptée et indomptable...

Je me blottis contre le torse de l'inconnu. J'hume la chaleur de sa peau, sa fragrance musquée nichée dans le tissu de sa chemise. Je m'enroule dans le revers de son manteau pour me protéger des rayons ardent de l'extérieur. De la traversée de la vile je ne garde qu'un souvenir vaporeux et des perceptions éthérées. Le décor change sans que je n'en saisisse la subtile transition.

La cuisine est vaste, mais chaleureuse, familiale. Mon instinct ne s'y trompe pas : il y a sur la porte du frigo des post-its, des photos, des magnets en forme de lettres scolaires et des dessins d'enfant...  


- Tu es papa... Que je balbutie, plus pour moi-même que pour lui. Je me sens brutalement honteuse d'être là et terriblement déplacée. Ta femme ne va pas apprécier de voir une inconnue dans son foyer.

Une inconnue à moitié dénudée qui plus est, affamée par le Vide, désireuse d'un peu plus que des miettes d'étreintes. La seule chose qui muselle mon envie de me pelotonner à lui c'est ce corps meurtri et la sidération du choc. Les bonnes odeurs de petit déjeuner embaume soudain l'air et mon esprit se focalise sur ce ventre là, plutôt que l'autre.

- Est-ce que tu souhaites en parler ?

Je secoue la tête à la négative moins par méfiance que par pudeur.

- Marisol... C'est mon nom. Je lève le regard vers lui. Toi, tu t'appelles Gédéon ?
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Lucjan Gédéon
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La Cyanose des Corps {Marisol & Lucjan} - Mer 4 Déc - 8:08


La maison est encore silencieuse à cette heure matinale. Ce qui est plutôt inhabituel avec un enfant de sept ans qui découvre et redécouvre chaque jour les joies de la vie. Et Dayanara est ainsi. Emplie de vie, débordante d’amour et de tendresse, véritable ouragan émotionnel. En d’autres temps, elle aurait la première à se vanter les mérites de l’hôtesse parfaite. Sans le moindre doute aurait-elle dressé la table telle une véritable artiste new age avant d’inviter peluches et poupées diverses à une dégustation de thé. Bien sûr le camion pompier et un jouet en costume de justicier seraient venus compléter le tableau. Elle aurait occupé l’invitée en lui contant mille et une histoires aussi fantasques que fantastiques, tout en aidant son père à préparer le petit déjeuner. Mille pattes touche-à-tout. Pile d’énergie verte qui se recharge non seulement à l’énergie solaire, mais également au contact de toute émotion quelle qu’elle soit. Infatigable bonne humeur. Même si, origines maternelles obligent, le caractère bien trempé d’une Dawson.
Lucjan sourit tandis qu’il s’affaire sur le plan de travail. Il n’avait aucun mal à imaginer sa princesse venir aiguayer la triste enveloppe de cette jolie inconnue. Dayanara l’aurait, sans le moindre doute, fait passer un interrogatoire du tonnerre. Allant de son prénom, à sa date de naissance, à l’origine de chacune de ses blessures, sans omettre le prénom de son chat, la couleur préférée de sa maman ou encore quel côté du pain elle préfère tartiner de beurre.

En absence de la demoiselle, la maison semblait bien calme et presque … amorphe. C’est une des raisons pour lesquelles Lucjan y passait si peu de temps en journée.

- « Amina m’aurait renvoyé te chercher si j’étais arrivée à la maison sans toi. »

De sa voix découle l’amour qu’il éprouve pour elle et l’amusement qu’il tire à imaginer un tel scénario. Sa femme lui aurait frappé l’épaule en l’assiégeant de fausses insultes. Il l’aurait taquiné en retour quant à ce rôle de Mère qui lui colle tellement à la peau qu’il était toujours possible pour elle de postuler. S’en serait suivi une folle course-poursuite autour de la table de la cuisine jusqu’au salon avant qu’elle ne l’oblige à aller récupérer la pauvre créature esseulée qu’il avait OSÉ abandonner à son triste sort à l’abri de la porte de service d’une maison de Dieu.

- « L’orage de la nuit dernière a causé beaucoup de remous en ville. Amina et Dayanara sont allées ravitailler le moral des troupes. »

Qu’il rajoute, comme pour justifier leur absence. Elle n’avait rien à craindre d’une explosion d’attention et de boucan attendrissant. Elle n’avait pas à se crisper quant à empiéter sur un terrain déjà conquis. Certes elle n’avait rien à craindre d’Amina … mais comment ne pas s’en persuader ? Après tout, un inconnu à ce point altruiste … soit il mentait sur ses propres intentions, soit il venait de ramener une proie vivante à son ogresse de femme. Les hypothèses étaient aussi variées que variantes et tout (du moins la plupart) tenaient parfaitement la route. Le couple Gédéon sortait vraiment du lot. Et sans les connaître … toute âme un tant soit peu apte au raisonnement, trouverait leur comportement dans un premier temps louche et sujet à interprétation. Ils avaient toujours été des marginaux. C’est peut-être même ça qui les avait rapproché. Mais depuis qu’ils étaient ensemble … ô il n’y avait pas de mot assez fort que pour décrire la fantaisie de leur évolution.

- « Aussi oui. Mais la plupart des gens m’appellent Lucjan. »

Qu’il prononce avec une touche d’exotisme européen. Seul Amina le prononçait de la sorte. Même ses parents avaient préféré opter pour la connotation à la sauce américaine. Il avait également écopé d’une multitude de surnoms en tout genre, mais il n’était peut-être pas nécessaire de les dévoiler en début de parcours. Elle pourrait même l’affubler d’un propre surnom si cela pouvait lui faire plaisir. Cela rajouterait une touche de magie à leur rencontre.

- « C’est un très joli nom en tout cas. »

Il le pensait sincèrement. Dayanara en aurait été immédiatement amoureuse. Elle aurait insisté pour en comprendre toute la complexité, l’étymologie, le pourquoi du choix parental … il valait peut-être mieux qu’elle ait accompagné sa maman sur l’île pour la journée. Une telle rafale de questions aurait fait pâlir même le plus avérés des journalistes d’Arcadia.

- « Mange autant qu’il te plaira. Je peux en refaire au besoin. »

Et sans vraiment savoir comment il avait réussi à dégoter tous ces délicieux mets en si peu de temps tout en continuant de mener la conversation, il avait déposé sur la table des œufs et du bacon, ainsi que des toasts chauds tartinés au beurre salé et même une assiette de pancakes en forme de Mickey. Il ajoute quelques fruits de saison, avant de lui servir un bol de chocolat chaud encore fumant avant de se rendre compte que celui-ci ne se prêtait peut-être pas à la situation.

- « Désolé, c’est l’habitude. Tu préfères du thé ou du café ? »

Il devient bien avoir ça quelque part non ? Déjà il commence à ouvrir les portes du garde-manger en quête de l’or noir. Il avait beau ne pas être amateur de la chose, il était arrivé par le passé que des invités surprise s’étaient insurgés de sa cruelle absence en ces lieux.

- « Tiens bonjour toi, qu’est-ce que tu fais là ? »

Et il extirpe une figurine petit poney, fourbement cachée derrière un paquet de céréales colorées. Il la dépose sur le plan de travail et poursuit sa quête.

- « On a sûrement déjà dû te le dire, mais tu ne devrais pas faire aussi facilement confiance à un étranger. »

Et lui non plus d’ailleurs.
Voilà ce que Amina lui aurait reproché.



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La Cyanose des Corps {Marisol & Lucjan} - Ven 27 Déc - 21:57

-Amina..., répète-t-elle sans déterminer s'il s'agit de la fille ou de l'épouse.
- L’orage de la nuit dernière a causé beaucoup de remous en ville. Amina et Dayanara sont allées ravitailler le moral des troupes.
- Amina... Dayanara...


Si exotique...
Qui est l'épouse?
Qui est la fille ?


Elle butte de nouveau sur cette question insoluble. Bien entendu, les hommes de bien ont déjà une bague à leur doigt, une conjointe à leur bras, une famille qui les aime. Personne ne marie les femmes comme Marisol Laciudad. Voilà ce qu'elle se martèle en regardant l'assiette fumante.

- L'orage ?
balbutie-t-elle, brusquement noyée en elle même. Je me souviens...

La pluie.
Le sel.
Le chagrin et le ciel.


- Je voulais disparaître.... Mais la lumière.... La lumière n'a pas voulu.


Sa lèvre tremble. Un trop plein d'émotions vives déferle et écrase ses neurones. Les paroles de l'homme sont recouvertes par les eaux ascendantes. Marisol plante brusquement sa fourcette dans la nourriture et dévore frénétiquement. Ce corps est vide. Ce corps a Faim. Elle s'emplie la bouche à s'étouffer. Il faut combler, combler se vide, cette espace vacant, ce rien humide et terriblement solitaire. Elle déglutit, douloureusement, chassant les sanglots par plus de bacon, plus d’œufs, plus de beurre, plus de matière. Sans gout, couleur ou plaisir.

Sans vie.

Incrédule, elle observe l'homme aux doux palabres, converser avec un poney pailleté. Son poing se sert autour du manche du couteau.

- On a sûrement déjà dû te le dire, mais tu ne devrais pas faire aussi facilement confiance à un étranger.

Sursaut brutal de colère.
Marisol brandit le couvert, pointe dressée vers la gorge de Lucjan. Puisque tel est son nom.

- On a surement du te le dire, articule-t-elle, la voix cassée par une souffrance séculaire. Tu ne devrais pas laisser entrer n'importe qui chez toi.... Lucjan Gédeon, crache-t-elle, roulant le "j" sur sa langue. Tu ne sais rien. Rien du tout. Tu agites ta gentillesse et ta vie bienheureuse devant ceux qui n'en ont jamais eu. On ballote pas du pain devant un affamé sans risquer d'y perdre sa main !

Les larmes coulent, elle les essuie d'un revers de manche pugnace. Un geste de guerrière. Je veille sur elle désormais, infusant ma force à sa sourde oreille.

- Non... Fait-elle, croyant déceler un mouvement labial chez son interlocuteur. Je ne veux pas de ta pitié.

Elle ne sera pas une victime :jamais.
La jeune femme se rassoie avec lenteur, animal blessé, craintif. Elle pose finalement l'ustensile culinaire entre eux, rempart dérisoire, et recommence à manger, plus dignement cette fois.

- Pourquoi perdre ton temps avec une "Marisol" quand on a une "Amina" ou une "Dayanara" ? Tu devrais retrouver ta femme et ta petite fille, "Papa". Sers les fort contre toi. Demain, elles ne seront peut-être plus là et ta vie n'aura plus aucun sens. Demain... Tu seras peut-être seul au monde et foudroyé par un éclair...

Elle repousse son assiette vide.

- Merci, pour le repas, Lucjan,
dit-elle finalement.

Elle quitte la table, fait quelques pas honorables mais vacillants avant que ses jambes épuisées ne cèdent sous son poids. Écroulée sur le sol de la cuisine, elle est prise d'un fou rire terrifiant.

- Putain, même pas foutue de réussir sa sortie... Même pas.... Vasy, moque-toi, Gédéon, moque-toi ! Que toute cette PUTAIN DE BLAGUE FASSE MARRER AU MOINS QUELQU'UN ! Glapit-elle en frappant le carrelage.

Ma mère est morte.
J'ai tué mon "Père".
Que me reste-t-il ?


Moi, petite Marisoleil.
Moi je suis là.

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