Cela faisait quelques jours que Kyan et moi étions ensemble, et nous faisions notre maximum pour nous voir et concilier notre travail respectif. J'allais parfois à l'église rien que pour avoir la chance de l'apercevoir, et si mon aimé me remarquais, je lui souriais. Parfois nous échangions quelques mots, pas de quoi éveiller les soupçons, mais assez pour étancher notre envie de nous voir en journée.
Cependant, je n'avais jamais eu l'occasion de montrer mon travail. Les soirées étaient longues et dès qu'il passait la porte pour rentrer la maison, si joyeuse et vivante avant, l'appartement revenait morne et vide. C'est pour ça que lorsque Sybille m'annonça que je travaillais ce soir là, mon excitation était à son comble: j'avais enfin une occasion de l'inviter!
J'envoyais un SMS: "Coucou mon trésor, je travaille ce soir au Silver Arrow, je voulais savoir si tu voulais venir me voir ! Emmène Sheitan s'il veut, sinon je t'aurais pour moi toute seule ;p À ce soir (je passe à 23heures, mais je pourrais manger avec toi! À ce soir, j'espère, Preeti"
- Sheitan ? Sheitan, réveille toi, y a un colis qui est arrivé pour toi ce matin. -
- Il est pour toi, c'est un cadeau de Noël en avance ! -
- C'est marrant, moi aussi je t'ai trouvé quelque chose. Attends... -
Je me lève et va directement devant ma bibliothèque. Je pousse deux livres bibliques et prend l'ouvrage qui était caché derrière. Avant que mon regard ne se pose sur le titre, je ferme les yeux et passe le relais à Sheitan. Il va désormais être le contrôleur de notre corps.
---
- Surprise ! -
J'ouvre les yeux sur un ouvrage magnifiquement relié de cuir aux pages d'or. D'ordinaire, je ne suis pas un rat de bibliothèque mais l'intention et le titre me font immédiatement avoir un sourire. "Justine ou les malheurs de la vertu" du Marquis de Sade. Je reste un instant devant mon cadeau, presque ému. Presque. Au moins cela m'aidera à rester abstinent.
- On ouvre le tien maintenant ! -
Je me dirige vers le carton qui m'attend sur le bureau et j'ouvre le cadeau que j'ai fais pour Kyan. A l'intérieur, des livres, sept pour être exact.
- Le Kamasutra ? -
- Édition illustrée ! -
- Merci... -
Je sens Kyan resté interdit pendant quelques secondes, ses pensées me sont cachées. Pendant un moment, je le laisse seul avec ses réflexions avant d'ajouter :
- J'me disais que tu pouvais t’instruire avant. Si tu veux, on le lit ensemble et je répond à tes questions si tu en as ! -
- Je préfère me fier à Preeti, mais c'est très gentil ! -
- Oh allez, Kyan, ce n'est QUE de la théorie ! Tu aimes bien ça, toi étudier la théorie, non ? Peut-être que ça te mettra plus à l'aise. -
Je sens que l'idée fais son chemin et séduit Kyan. Alors, je fais quelque chose que nous n'avons jamais pu faire ensemble : partager le contrôle du corps à deux. Allez, nous avons sept bouquins à lire ! Il ne faut pas traîner à présent ! Alors, nous nous mettons à lire ensemble et à commenter le livre. Nous nous disputons souvent, nous rions parfois. A ce moment, nous avons presque l'air de véritablement être deux frères dont l'un (le plus beau) donne une importante leçon à l'autre.
Kyan doute de plus en plus. A travers les pages et les chapitres, il se rend bien compte qu'une vie sexuelle satisfaisante est importante pour une femme. Il remarque qu'avant l'arrivée d'un certain puritanisme, l'Inde était un temple de la sexualité libérée et que la place de la femme y était majeure. Malgré tout, je tente de le rassurer.
- T'inquiètes pas, la première fois, c'est toujours nul. Surtout quand on est très amoureux. -
Allez savoir pourquoi, cela ne l'a pas rassuré du tout. Cependant, il lit avec ferveur l'ouvrage, passe sur les sujets qui ne le concernent pas mais je sens en lui un intérêt grandissant. Alors que la nuit est bien avancée, nous arrivons à ma partie préférée, les positions sexuelles ! A ce moment, Kyan ne peut s'empêcher de détourner nos yeux.
- Mais c'est quoi qui te bloque à la fin ? La pénétration ? -
- Pour l'amour de Dieu ! Sheitan ! -
- Alors en parlant de Dieu. Tu savais que son image avait été copiée de l'image même de Zeus ? Lui il s'y connaissait très bien en pénétration. -
Après une gêne, nous voilà finalement en train de rire.
- De toutes façon, il y a plein de trucs que vous pouvez faire sans pénétration. Tiens, ça par exemple ! -
Encore une fois, Kyan détourne les yeux de l'image de la femme agenouillée devant un homme.
- Il en est hors de question ! C'est tellement dégradant ! -
- Sinon, tu fais le contraire ! C'est toi qui ... -
Kyan regarde alors une position en particulier : L'offrande secrète. La femme est allongée sur le côté, une jambe repliée et l'homme au dessus chevauche la jambe restée allongée. Cette position n'a rien de particulier mais l'illustration dépeint parfaitement bien l'intimité du couple et l'extase des deux partenaires. J'admets que cette image donne particulièrement envie...
Nous passons la journée suivante, pendant les temps libres de Kyan à lire et à relire certains passages. Kyan passe d'un état de sur de lui en étudiant avec ferveur certains passages précis à un état de détresse totale en se sentant totalement dépassé. Le soir venu, il ne veut rien savoir et va se coucher tôt.
Quand vient à nouveau mon tour, je prend un soin tout particulier à m'habiller. Une chemise noire, une veste, une coiffure digne de ce nom et me voilà paré pour une soirée entre amis. Alors, mon téléphone se met à vibrer. Tiens ?
- Kyan, t'es invité ce soir. Preeti ... -
- Preeti ? Quand, où ? -
Bordel, il est totalement accroc ce type ... Kyan se calme bien vite en constatant qu'il fait déjà nuit noire.
- On peut y aller si tu veux. Je te laisse conduire le corps, à DEUX conditions ! -
- Lesquelles ? -
- Tu me laisse 24h entières la semaine prochaine et tu me laisse regarder le spectacle avec toi ! -
Kyan hésite et relis le long message. Je sens nos joues devenir en feu. Il constate que je suis invité aussi. Comme à son habitude, Kyan laisse ses pensées se poser. Il arrive devant le miroir et nous nous regardons.
- D'accord mais je garde tes vêtements... -
- Deal ! -
Bonsoir ma Déesse. Sheitan m'a prévenu de ton message. Tu peux compter sur moi, je serai là. Par contre, je crains pour ton plus grand malheur d'être seul. Tu veux manger après ou avant ? Bisous doux !
My fingers claw your skin, try to tear my way in. You are the moon that breaks the night for which I have to howl
Tant pis pour ton frère, on sera en tête à tête ! On mangera après que je sois passée, on ne sera plus pressés par le temps et tu pourras me dire ce que tu as pensé de moi !
22h26:
La soirée s'annonce, et je prépare mes affaires pour être prête. Ce soir, pas de danse traditionnelle, pas de danse de groupe. Ce soir, ce sera danse du ventre, seule. Je suis un peu nerveuse, mais en préparant ce qu'il me fait mes gestes professionnels cachent le stress.
J'ai enlevé mon sari, d'un bleu ciel qui se couple à merveille avec la couleur de ma peau, pour enfiler mes vêtements de danse. Le drapé tombe contre mes hanches, tandis que je met le haut, puis ajoute la ceinture ornée de centaines de chaînettes dorées entremêlées.
Je recompte mes bracelet de cheville, que je porte depuis mon enfance: des bijoux précieux, et surtout fragiles. Trois d'un côté, deux de l'autre, chacun d'une matière, chacun avec son histoire.
Je regarde le miroir et attache ceux-ci en chignon. Au pire des cas, je le détacherais en cours de route, et ça fera partie du spectacle. Je passe en coulisse et essaye de voir si Kyan est arrivé. La lumière de scène est déjà allumé, et la salle est remplie. Je ne le verrais pas avant, mais lui envoie quand même :
Quand j'aurais fini, tu peux me retrouver à la sortie des coulisses, sinon je te retrouverais bien ! À tous de suite, bisous tout doux
Quelques minutes plus tard, la scène est animée d'une lumière tamisée, et je lève les yeux vers le public, autant captivée par la musique que par son corps qui se coordonne avec le son.
Je souris alors que je lis le message. Pour peu, j'irais directement en coulisses pour aller la retrouver au plus tôt.
Nous voilà assis et les lumières s'éteignent. Cela est étrange pour moi de porter autre chose que ma sempiternelle chemise blanche. Le tissu est doux mais les côtés cintrés rendent le tout relativement inconfortable. Pour une étrange raison, je m'habitue et suis presque heureux que Sheitan soit dans ma tête, je me sens moins seul à ce moment.
Alors, Elle rentre sur la scène, Elle est seule, Elle se met à onduler au son de la musique entêtante. Sheitan et moi restons à la contempler, la bouche ouverte. Je me demande si à cet instant et pendant toute la durée du spectacle, je vais ressembler à moi-même ou à Sheitan.
- T'es vraiment un veinard... -
Je reste silencieux mais je suis on ne peu plus d'accord. Mes yeux suivent la courbe des hanches, les vagues du ventre, les coups secs de la taille. Et surtout, son visage totalement absorbé par la musique danse autant que son corps. Alors d'un seul coup, la vague de ses cheveux se détend et vient fouetter ses reins dans un mouvement particulièrement suggestif. Voilà que je me met à trembler comme une feuille.
- Hé ! On s'détend ! - J'entends dans un rire moqueur.
Trop rapidement à mon goût, le spectacle prend fin et je me lève pour applaudir, rapidement suivit par les autres clients. Je me sens presque gêné que d'autres que moi ont pu voir ce que j'ai vu, mais je me rassure en me disant qu'il ne s'agit que d'un show. Preeti regarde la salle et je vois son regard se poser vers moi. Je lui fais un signe et le la vois sourire. M'a-t-elle vue ? Je n'en attend pas plus pour virer Sheitan dans le fond de ma tête et me diriger vers la sortie des coulisses.
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Le son devient plus fort, et je laisse les ondes contrôler les mouvements. Mes hanches ondulent, lentement maison rythme, et je me revoit sur les jambes de mon aimé, au bord de l'envie, au bord de la luxure. J'échappe un sourire face au souvenir de ce desir entre le réel et le potentiel futur, avant de me reconcentrer sur le son.
Mes doigts frôlent le tissu qui se plie et fait parfois apparaître un pan de peau par une fente du drapé, remonte jusqu'au hanches, ce qui fait teinter les chaînettes, frôlent les côtes, le bord des seins, avant de glisser dans mon cou, détachant une cascade de cheveux brun jusqu'au bas des reins.
Mon ventre danse, symphonie musculaire complexe, et le mouvement s'éteint avec les dernières notes de l'a musique qui envoûtait quelques secondes auparavant.
Les applaudissements retentissent, et je tente de voir mon admirateur de la soirée, jusqu'à ce qu'il me fasse signe. Je souris avant de disparaitre en coulisses, et sans me changer rejoindre l'homme attendu.
Enfin, lorsque je le rejoins, je lui souris, anodine :
Voilà Preeti et je reste figé sur place. Elle est encore en costume de danse. Je sais que j'ai un certain contrôle sur moi mais je sens que la limite n'est pas loin d'être franchie. Un coup d’œil dans la loge m'indique que nous sommes seuls, nous avons fait assez vite tous les deux pour se retrouver.
Je prend ma Déesse par la taille et la ramène derrière moi contre le mur pour l'embrasser. Je pense jamais n'avoir été aussi brusque dans mes gestes et aussi peu calme. En réalité, je tremble encore. Elle, tout contre moi, et moi en train de légèrement peser contre elle, elle à moi tout seul en cet instant et cela me fait un peu perdre la tête. Une main contre sa taille, directement sur sa peau, l'autre derrière sa nuque, caressant ses cheveux... Je n'ai plus envie d'arrêter. Elle m'a fait passé un point de non retour et je sens presque ma peau qui devient ardente à son contact.
Et alors, je me souviens vaguement qu'elle m'a posé une question, une personne arrive et je me décide à lâcher ma pauvre Déesse. Avide de savoir si elle avait été bien pendant le spectacle, nous ne nous sommes même pas salués. Qu'est ce que je vais bien pouvoir lui dire ? Je n'y connais rien en danse orientale. Tout était absolument parfait, ses gestes, sa grâce, son air doux et rêveur. Je me décide pour la vérité brut :
"Alors je me disais qu'on pouvait annuler le mariage, je viens directement te kidnapper pour faire de toi mon esclave. Comme cela, non seulement je pourrais à nouveau te contempler dès que j'en ai envie, mais en plus je serai le seul à le voir."
Mon aplomb disparaît instantanément. Qu'est-ce que je viens de dire ? Il me serait facile d'accuser le rapprochement que j'ai avec Sheitan ces derniers temps, peut-être même le fait de m'être habillé comme lui me provoque une certaine assurance, mais je pense sincèrement qu'il ne s'agissait que de mes mots, Des mots avides, instinctifs et irréfléchis. Je baisse la tête.
"Je te demande pardon, ce ne sont certainement pas des choses à dire..." Mais emballé comme je le suis, je ne peux pas m'empêcher de rajouter en relevant mes yeux dans les siens "On va plutôt faire le contraire, tu as besoin d'un esclave dévoué à ta cause, Déesse ?"
Sincèrement, j'espère de tout cœur ne pas lui avoir fait peur. D'un autre côté, je me dis aussi que si elle tenais tellement à ce que je vois sa danse qui, je vais l'admettre, m'a totalement submergé de désir ardent, c'était sans doute pour une raison subtile. Serait-ce un genre de préliminaires qui m'auraient été adressés ? Si c'est le cas, c'est particulièrement réussi. Je prend deux respirations profondes et prend la main de ma Déesse.
"Tu veux t'habiller avant qu'on aille manger ? D'ailleurs, tu veux aller où ? Je ne connais aucun endroit, tu t'en doutes."
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Lorsque je vois Kyan arriver aux coulisses, une joie intense me fait sourire automatique, puis je remarque son regard, intense, pressé.
Je n'ai pas le temps d'en savoir plus que sa main agrippe ma hanche, et mon corps est collé contre le sien, dos au mur de la petite salle vide.
Une main dans mes cheveux, l'autre qui enflamme ma peau nue à la ceinture, je perd mon souffle ...
Des pas arrêtent notre étreinte. Je reste une seconde pantelante avant de me décider à aller me changer. Le paravent est grand, mais peu épais, et la lumière de mon côté fait un jeu d'ombre de l'autre. J'enlève les piécettes, puis le haut, les accrochant négligemment sur le haut du paravent, puis le bas suis le reste.
Ses mots arrêtent mes gestes et me font rougir instantanément. Est ce que ça m'était destiné ? Oui, c'est sûr, je reconnais sa voix. Est ce que c'est réel? Mon coeur s'emballe.
Après quelques instants, il commence à s'excuser, mais reprend son ton avec humour . Je souris et passe ma tête par l'ouverture du paravent :
" Sinon on peut alterner, j'aime autant t'être soumise que t'être maîtresse, alors ce sera chacun son tour. Mais le mariage, j'y tiens !"
Mon sari mis, je sors, et mon élu est perdu dans ses pensées. Il me demande si je veux m'habiller, et je glousse, il n'a pas dû remarquer. Je répond légèrement :
"Je met ma cape et on va se faire un petit dhal à la maison si tu veux. Où un restau si tu veux, je connais un petit thaï sympa pas trop loin..."
La voilà disparue derrière le paravent pour s'habiller. Enfin, "disparue", pas spécialement parce que je vois ses courbes s'activer pour retirer son costume de danse. La ceinture glisse, puis le haut et...
Je me retourne dans l'instant. Qu'est-ce qui m'arrive ? Je porte mes mains à ma bouche. Mon cœur s'emballe comme jamais, je sens que je pers le contrôle. Preeti se montre, du moins son visage pour rebondir sur ce que j'avais dit. Autant dire que cela me fais frôler la crise cardiaque mais je lui souris amusé, je l'avais bien cherché, celle-là.
Enfin, elle sort habillé d'un sari bleu azur. Moi qui pensais que c'était la couleur rouge qui me faisait particulièrement de l'effet, je constate que non. Le bleu lui va merveilleusement bien. Je lui sourit franchement quand elle revient à ma rencontre. Tout contre son oreille, je lui glisse :
"Tu es magnifique ..."
J'envisage les deux possibilités. On ne va pas se mentir, si on va chez elle, on ne mangera pas. Nerveux comme je suis, ce ne serait pas une très bonne idée de nous isoler maintenant. Je regarde ma main qui tremble toujours et dit d'un air songeur.
"C'est vraiment impressionnant l'effet que tu as sur moi." Puis, je prend Preeti par la main et lui répond sur un ton joyeux "Allons au restaurant ! Sinon, je risque d'être incontrôlable si on va directement chez toi. En plus, je n'ai jamais l'occasion d'aller manger dehors. Ça nous fera un rendez-vous à l'extérieur pour de vrai."
Les autres nous regardent étrangement alors que nous marchons côte à côte. Enfin, je n'ai pas l'habitude de ce regard là, pour peu, je m'enorgueillirai presque de ma ravissante compagne. Je sais que je devrai m'empêcher de ressentir cela mais j'ai du mal : je me trouve incroyablement chanceux. Je sens un sourire béa naître sur mon visage.
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Lorsque je lui répond, je vois que mon trésor rougit. Est ce que c'est la chaleur, ma prestation... Le désir? De toute les façons ça le rend particulièrement charmant.
Ma remarque lui pose un sourire sur le visage, et cela me surprend de nouveau: où est passé mon prêtre intimidé ? Je lui souris en dépliant mon sari, puis me reconcentre sur le vêtement, avant de sortir.
Son sourire me fait craquer, et je profite du moment pour lui faire un câlin. Il me murmure des compliments, et je sens la chaleur me monter aux joues. Je me sépare de son corps provisoirement, tourne sur moi même avant de détailler:
" Les vêtements moins formels te vont bien aussi! On dirait presque le style de ton frère... C'est lui qui a choisit ?"
Leur relation a l'air de s'être améliorer, et cette pensée me rend heureuse. Étant fille unique, le lien entre frères et soeurs m'avais laissé envieuse pendant mes années d'enfance. Il aurait été dommage qu'ils n'en profitent pas!
Je me rapproche de nouveau et remarque les tremblements qui m'inquiète, jusqu'à ce que mon élu en parle... C'est moi qui provoque cette réaction?
"Tu es sûr ? Et qu'est ce qui provoque ça chez moi? C'est presque inquiétant... Tu es sûr que ce n'est pas autre chose?"
Sa réponse me laisse pantoise. Incontrôlable? Je lui fait un sourire de malice et, d'un air de défi, je m'exclame:
"Je vois, j'ai plus d'effets que j'aurais pu en penser! Finalement, j'imagine que je serais là maîtresse plus souvent que je ne le pensais "
Je lui prend la main et nous disparaissons du club qui continue de se remplir. Je sens bien quelques regards, qu'ils soient d'envie ou de surprise, mais je n'en prend pas note: après tout, ma tenue orientale est un aimant à curieux... J'espère que cela ne dérange pas mon trésor.
Je me tourne vers lui pour lui poser la question, mais son sourire fier répond sans mots, et je lui souris avant de l'embrasser à la naissance des lèvres, pointant une devanture en néons rouges annonçant le petit restaurant.
"Finalement, je crois que tu aimes qu'on soit ensemble en public... Malgré ta première demande!"
"En fait, c'est la chemise de Sheitan. J'ai quand même bien failli me changer avant de partir."
Je vois Preeti qui regarde ma main également, elle a l'air presque inquiète. Cela me fait doucement rire, pour ma part, il est évident que ce n'est que mon extrême nervosité qui se fait ressentir doublée d'une intense excitation mais je prend tout de même le temps de rassurer ma moitié :
"Oui, je suis certain que ce n'est pas autre chose. Cela ne m'arrive que quand tu es à proximité. A dire vrai, si tu savais ce qui se passe dans ma tête, tu minimiserais les tremblements."
Sa réponse me laisse totalement sur le carreau. Je baisse les yeux et sens immédiatement le rouge me monter aux joues. J'ai trop joué avec le feu et ce genre de conversation me met un peu mal à l'aise, surtout ce terme en fait : "maîtresse" n'est pas du tout approprié au genre de relation que j'aimerais avoir avec Preeti. Pendant un moment, je reste silencieux et la faim m'a totalement quitté. Je sais que je ne dois m'en prendre qu'à moi même quand mes mots ont dépassés ma raison.
Preeti brise le silence en disant quelque chose qui ne manque pas de sens :
"Tu as parfaitement raison. Je sais que je ne devrai pas éprouver de la fierté à ce qu'on nous voit ensemble mais j'ai du mal à m'en empêcher. C'est très orgueilleux de ma part et je le regrette de ressentir cela. Mais effectivement, cela n'aurait pas été pareil si je n'avais pas pu faire ça..."
Je lâche la main de ma promise pour l'enlacer directement par la taille alors que nous entrons dans le restaurant. Mon nouveau rôle est très étrange à revêtir mais semble me correspondre tout de même.
Nous voilà dans le petit restaurant Thaï presque vide à cette heure. Le serveur a la délicatesse de nous installer dans un endroit intime et tranquille. Assis en face de Preeti, je ne peux pas m'empêcher de lui sourire encore. Dans un élan de désir, je prend sa main délicate et me met à lui embrasser tous les doigts.
"Tu as bien plus de pouvoir sur moi que tu ne pourras jamais le concevoir, tu sais. Tu as ma vie entre tes mains."
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Sa réponse me rassure et m'amuse en même temps :
"Et qu'est ce qui se passe dans ta tête? Je suis curieuse."
Les yeux se baisse, et je vois la limite de mon trésor. Plus loin que je l'avais pensé, mais atteignable. Cette réaction à au moins le mérite de m'informer sur lui.
Le silence est presque tendu, et pour le rassurer j'ajoute en prenant mon compagnon dans mes bras:
" Mais plus que tout, être ta femme sera la plus grande des joies "
La nuit est fraîche, et je me resserre contre Kyan en posant ma tête contre son épaule une seconde. Je lui souris en rajoutant :
" Donc la luxure et l'orgueil. Nous commençons vraiment à cumuler ! "
Sa main me lâche pour se déposer contre ma hanche, et je ressens une vague de satisfaction : malgré son sentiment, il a l'air d'apprécier leur proximité même en dehors du petit appartement attenant à l'hôtel.
"C'est drôle, mais je n'ai pas l'impression que tu ais beaucoup de regrets à ce sujet lorsque tu fais ça !"
Nous nous plaçons dans un coin, le peu de clients déjà en fin de repas. Et elle remarqua son peu d'appétit malgré l'heure tardive. La main de Kyan se posant contre la sienne lui fit oublier ses pensées, et un frisson lui donna la chair de poule lorsque ses lèvres se mirent en contact de ses doigts. Elle rougit et murmura :
" Je n'ai pas besoin d'avoir du pouvoir sur toi. Tant que nous nous aimons, je serais heureuse!"
Le serveur amena les cartes et elle dit avec un sourire géné :
"Je n'ai pas très faim, ça ne te dérange pas si on ne prend qu'un plat? Enfin, mange à ta faim quand même ! "
Ce qui se passe dans ma tête ? L'illustration de la position de l'offrande du Kamasutra. Preet sous moi, le dos cambré par le désir, moi dans ses yeux à me délecter de son extase. Qu'est-ce qui me prend de penser à ça maintenant ?
"Je pense à... voilà que je ne peux même plus répondre à la question tellement les informations et les images se suivent : la danse de ma Déesse, ses gestes, ses lèvres, ce soir... j'avale ma salive péniblement "À toi. Après ce spectacle... Je pense que je ne suis plus tout à fait le même"
Alors que nous nous dirigeons vers le restaurant, elle me parle des deux pêchés capitaux qui m'animent. S'il y en a un que je ne peux plus refouler, je fais mon possible pour ne pas ressentir l'autre. Preeti, ma femme, et pourtant je ne dois jamais la considérer comme acquise. Une déesse et un déchu... Encore une fois, je garde le silence sur la remarque.
Par la suite, Preeti me fais remarquer à quel point je suis à l'aise dans mes gestes avec elle. Cela me fait rire car effectivement, cela me vient étrangement naturellement. J'espère sincèrement que le reste de la soirée se passera aussi normalement, mais j'en doute.
"moi non plus, je ne suis pas affamé. Plat unique, c'est parfait. Tu m'excuses juste une seconde ?" dis-je en lâchant à contre coeur les mains de ma chère et tendre.
Je me dirige alors vers les toilettes pour me passer de l'eau froide sur le visage...le reste de la soirée... j'ai évité d'y penser mais me voilà au pied du mur à présent. Mes mains sont parcourues de tremblements légers mais irrépressibles. Je sais que je vais bientôt perdre le contrôle. Et alors, que se passera-t-il ? Je vais être victime d'une attaque cérébrale ? Je vais utiliser le pouvoir du démon pour prendre quelqu'un de force ?
Contre la porte des toilettes, la tête en arrière, je ferme les yeux et me lance dans la seule chose qui peut me venir en aide à cet instant. La prière. Je m'en remets à mon Dieu directement en lui confessant le mal qui me ronge. Sa réponse est Preeti, j'en suis certain. Je n'ai pas à avoir honte.
J'ouvre les yeux, j'ai retrouvé le contrôle et une certaine paix intérieure.
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À moi? La réponse était floue, mais le regard perdu de mon chéri retiens la question qui me titille. À la place, je l'embrasse tendrement, enlaçant mes doigts dans les siens.
Sur le chemin, Kyan reste silencieux, presque pensif. Une chanson me revient en tête, et mon fredonnement nous accompagne jusqu'au portique du restaurant.
Je souris. Est ce que son estomac aussi est noué ? J'acquiesce avant de le défier :
"Va, si le serveur passe avant toi je te commande le plat le plus épicé !"
Sa silhouette disparaissant dans un coin du mur, je regarde la nuit à la fenêtre. Il se met à pleuvoir doucement, et les phares allument les gouttes nouvelles sur l'asphalte. Les rares passant se protège de la bruine sour les devantures des maisons environnantes. Le son des gouttes qui tapent aux carreau me relaxe.
"C'est la première fois que je vois Kyan de nuit", je pense, rêveuse. Elle le voit mentalement, la main dans ses cheveux, le corps pressé contre le sien, le mur derrière elle, le coeur qui bat trop fort, la chaleur qui se diffuse entre ses cuisses...
Je secoue la tete pour réprimer les sensations. La patience est la plus grande des vertus, et je le savais, je la mettais à rude épreuve. Mais c'était nécessaire, et elle repensa les mots qu'elle avait déjà exprimés : elle attendrait son signe, à lui .
Alors que je me lave les mains, mon regard se croise dans le miroir. J'ai un sourire en me voyant dans les habits de Sheitan. Malgré tout, je suis conscient que je ne lui ressemble pas, notre timbre de voix, nos regards, nos tiques de visage et même nos yeux sont différents. A ce moment là, je ne vois que moi dans mon visage.
Avant de retourner à ma table, je me demande un instant si je dois demander à Preeti si elle serait prête elle-même ce soir. Ce serait sans doute plus honnête mais moins spontané. L'idée de lui demander pour finalement me défiler au dernier moment me terrifie aussi. Il ne faut pas que je m'ajoute plus de pression ou je risque de vraiment tourner de l’œil. Je me répète que je dois faire confiance à Preeti une dernière fois avant de sortir des toilettes.
Ma Déesse est là où je l'ai laissée, assise à notre table. Mes mains ne tremblent plus et je ressens une détermination assez agréable. Tout se passera bien. Une idée rassurante et bienvenue fait son entrée dans mon esprit : le fait qu'elle me pardonnera certainement si je fais des erreurs. Alors je me dirige vers elle comme on fait un plongeon vers l'inconnu.
J'arrive à sa hauteur et passe une main sur son épaule avant de m'assoir en face de la femme de mon cœur.
"Je suis désolé mon amour, je suis tout à toi. Tu as déjà commandé ?"
Je reprend sa main où je l'avais laissée et caresse ma joue dans sa paume en fermant les yeux pour en apprécier le contact. J'ouvre les yeux et en la regardant, je me sens enfin prêt à répondre :
"Ma chérie, tout à l'heure je me disais ... enfin, je me demandais ..."
Ce n'est pas le moment de flancher à présent.
"Je me demandais si on pouvais passer chez toi après manger. C'est rare que j'ai toute ma nuit de libre, je me disais qu'on pouvait en profiter. Si tu es d'accord, bien sur."
Voilà, j'ai arrêté de respirer. J'attends sa réponse comme si ma vie en dépend, c'est d'ailleurs un peu le cas.
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Une main chaude et rassurante me sort de ma rêverie nocturne. Mon trésor se met en face de moi, et je lui prend la main en souriant.
"Pas encore, tu as de la chance!"
Kyan prend ma main et pose son visage dans son creux. Je fond d'amour et caresse l'arête de sa mâchoire, la paumette, frôle l'ourlet de sa lèvre. Ses yeux se ferment , et j'en profite pour détailler ses cils recourbés, sa bouche qui m'attire inexorablement...
Les paupières s'ouvrent, et j'y vois de la détermination. Pourtant, il hésite sur les mots, et je continue à le câliner pour le détendre.
Sa demande me stupéfie. Ce soir? Aujourd'hui ? Mon coeur saute un temps. Je le répond en bégayant :
"Oui... Oui bien sûr !"
Je me reprend, et rajoute d'une voix enthousiaste :
" Plus je passe du temps avec toi, plus je me sens bien, alors... Je suis très heureuse que tu veuilles rester plus ."
Et j'en profite pour déposer un petit baiser contre les lèvres de mon aimé.
Sa réponse vient enfin, emprunte d'hésitation, non, d'incrédulité, puis, son timbre se teinte d'excitation. Je soupire de soulagement. Sa main toujours dans la mienne, j'en profite pour tirer doucement sur son bras pour attirer ma Déesse vers moi avant de me pencher par dessus la table pour l'embrasser. Mes mains se posent sur sa nuque pour faire durer un peu le baiser.
"... Ce sera en tout bien tout honneur, bien évidement." J'ajoute en plaisantant alors que je m'assoie à nouveau.
C'est alors que je remarque que la serveuse se trouve là, à attendre notre commande. Je m'excuse platement et parcourt le menu en biais très très rapidement. Naturellement, je choisis un plat dans la section végétarienne.
"Un khao pat légumes et gingembre, s'il vous plaît. Je vous remercie."
Une fois nos commandes passées, je reviens sur ma Déesse. Je n'arrive toujours pas à croire à la chance que j'ai. Mes yeux la dévore du regard, son visage souriant, ses yeux si profond que je m'y noierais volontiers, sa bouche tellement désirable à présent que je me l'autorise, sa voix teinté d'accent exotique...
"Ça t'es déjà arrivé te demander ce qu'il se serait passé si on s'était rencontré à New-York ? Avant l'accident, bien entendu. Tu penses qu'on se serait ne serait-ce que regardé ? J'étais vraiment très imbus de moi-même à l'époque. Mais en même temps, tu es belle à damner un prêtre ..."
My fingers claw your skin, try to tear my way in. You are the moon that breaks the night for which I have to howl
Le regard de Kyan s'adoucit, et je comprend qu'il attendait ma réponse avec appréhension.
Sa main se fait plus forte, et sa force soudaine m'entraîne en avant. Je n'ai pas le temps d'être surprise que nos lèvres rentrent en contact, échauffant mon corps entier, me faisant rougir de plaisir. Son autre main se passe dans ma nuque, se qui me fait frissonner tandis que je dépose la mienne contre sa joue.
Après ce baiser inattendu et excitant, mon amour ajoute une phrase dont le ton ne va pas avec le sens de ce qu'il dit. Ça m'amuse, et je lui répond:
"Évidement, en tout bien tout honneur..."
J'emprisonne une de ses jambes entre mes genoux, un sourire innocent sur le visage.
La serveuse arrive, et mon compagnon s'empresse de choisir. Je ris sous couverture, et commande un Yam hoy kraeng luak, plat totalement exotique pour moi qui n'avait pas grandit près de la mer.
Je regardais mon amour me déborder des yeux, curieuse de se qu'il pouvait bien penser. Pourtant, lorsqu'il me posait sa question, je restais un moment silencieuse, pensive, avant de répondre :
" Ils y auraient eu peu de chance que nous nous rencontrions là bas. Je ne sortais que pour la danse, ou les courses. J'étais marié. C'est aussi pour ses raisons je crois... Que les dieux ne nous ont amenés l'un vers l'autre qu'ici, et maintenant. "
Et j'ajoute en murmurant :
" Bien que tu m'aurais plû indubitablement. Et toi, qu'en penses-tu?"
J'éclate de rire devant son ton faussement formel en répondant sur le même ton que moi. Et je m'arrête immédiatement, nos jambes se frôlent avant qu'une des miennes se fait emprisonner entre ses genoux. Son regard soutien le mien et je comprend qu'elle est plus que d'accord pour passer la nuit avec moi, quoi qu'il se passe. Cela me rassure profondément.
Souhaitant jouer moi aussi, je garde un ton embarrassé sur le visage avant de glisser ma main directement sur son genoux. En me penchant légèrement sur le côté, j'arrive même à effleurer l'extérieur de sa cuisse que je continue de caresser, l'air encore plus innocent que le sien. Je remercie mes années d'expérience dans l'abstinence pour garder une telle emprise sur moi-même. Je m'autorise même à lui faire un petit clin d’œil.
Je médite un peu sur ce qu'elle me dit. C'est sur que nous aurions peu de chance de nous croiser. J'étais souvent en voyage ou dans mon église. Le fait qu'elle dise qu'elle pense que nos dieux nous ai rapproché est une conviction que je partage et à laquelle je tiens tout particulièrement, j'approuve de la tête. Alors elle conclue sur quelque chose qui me laisse sans voix et qui arrête même ma main.
"Parce que je plais aussi physiquement ? Je veux dire, à ce point là ?"
Cela me laisse songeur sur l'un des passages du Kamasutra qui expliquait à quel point l'attirance physique d'une femme pour son homme était important. Malgré tout, je ne pensais pas que j'avais un physique propre à attirer les femmes, encore moins une Déesse. Jamais on ne m'avait fait d'avances auparavant, même parmi les personnes qui ne connaissaient pas mon obédience.
Elle me demande mon propre avis. A l'époque, j'étais droit et incorruptible, malgré tout, je ne pense pas que j'aurais été indifférent à son charme. Sans démon dans la tête et ayant toutes mes nuits pour moi, la question est dure à répondre.
"Je te l'ai dit, je ne pouvais pas tomber amoureux d'un physique. Par contre, si on s'était rencontré dans des circonstances qui nous auraient permis de parler, je me serais senti sans doute très attiré par toi. En tout cas, j'aurais voulu être proche de toi... Par contre, si je t'avais vu danser, là, mes convictions auraient été lourdement mises à mal. J'aurais certainement pensé que ton mari était l'homme le plus chanceux du monde, avant de sévèrement me punir pour avoir eu de telles idées."
... et je suis sur le point de prendre sa place ! Ma main continue sa petite balade alors que nos plats arrivent. Comme à mon habitude, je baisse la tête pour ma petite prière d'avant manger, même avec une main sur la jambe de mon amour, je me sens de devoir remercier pour ce repas. Une fois fait, j'attrape ma fourchette et souhaite un excellent appétit à ma chérie.
My fingers claw your skin, try to tear my way in. You are the moon that breaks the night for which I have to howl
Son rire fait éclater mon coeur de joie, mais lors de sa capture, c'est à moi d'éclater de rire devant son regard surpris.
Pourtant, je n'avais pas prévu sa surenchère, et le contact de sa main me fait presque pousser un cri de surprise. Je le regarde un instant avec de la stupéfaction, puis mon esprit change: s'il joue, on va jouer!
J'avance ma chaise et enlève mes chaussures avant de glisser une de mes chevilles contre son talon, remontant lascivement son pantalon avec un grésillement caractéristique: un de mes bracelet de cheville à un grelot accroché en amulette. À son clin d'oeil je répond un sourire éclatant et joueur.
Ma réponse à l'air de le laisser songeur, et lorsque mon murmure atteint ses oreilles je vois sa mâchoire tomber, et son câlin sous la table s'arrête. Sa réaction est tellement mignonne que je lui répond avec un rire cristallin:
" Mais mon chéri, j'aime énormément de choses chez toi, et même si le physique n'est pas la première chose qui m'ait séduite, tu me plaît beaucoup physiquement ! C'est si étonnant? "
Sa réponse correspond à peu près à mes pensées, mais je lui fait un clin d'oeil à l'allusion de la danse et dis sur le ton de l'humour :
"tu ne tombe pas amoureux d'un physique, mais lorsqu'il se meut d'une certaine manière ça donne à réfléchir ? Je ne pensais pas que la danse changeait tant les choses! "
Mon mari, l'homme le plus chanceux du monde? Mon esprit devint un peu plus sérieux une fraction de seconde, avant que les souvenirs retournent dans leur cercueil planqué au fond de ma mémoire.
" Je ne sais pas s'il était chanceux... Je sais juste que je préfèrerais de loin notre mariage à mon premier."
Sa main me caline, et je sens que ce contact n'est pas anodin pour moi. Je me répète intérieurement "La patience est mère de toutes les vertus" comme une prière, ce qui n'empêche pas mes cuisses de se serrer un peu, enserrant plus le genou prisonnier de mon joueur...et c'est avec peine que je tente de me concentrer sur le plat tout juste arrivé, les baguettes tremblant légèrement dans mes doigts. D'une voix presque frêle, je lui répond:
"D'être attirant pour une Déesse telle que toi ? Oui, c'est assez déstabilisant."
Je me surprend à constater que ce petit jeu ne me fait pas peur, comme quand on s'est embrassé. Cependant, je ne peux m'empêcher de foncer les sourcils et prendre une inspiration alors que je sens son pied remonter le long de ma jambe.
Quand son pied atteint le milieu de mon mollet, je suis obligé de fermer les yeux et de me mordre la lèvre. Subir une caresse n'est pas pareil que la donner, déjà, des frissons de plaisir assaillent mon corps.
"Je ne pensais pas que la danse changeait tant de choses non plus. Sinon, j'aurais réfléchi à deux fois avant de venir te voir. Tu étais envoûtante, c'était presque irréel."
Pendant une seconde, le regard de ma Déesse s'assombrit et je regrette d'avoir mentionner son mari. J'ai toujours évité de lui en parler alors que j'aurais énormément de questions à lui poser à propos de son premier mariage. Heureusement, ce n'est qu'un passage très furtif et ses yeux deviennent à nouveau joueurs. Je me prépare à déclarer forfait.
Seulement... Preeti a approché sa chaise de moi dans son mouvement pour me faire perdre pied. J'en profite alors pour glisser ma main un peu plus loin, et, très lentement, je glisse ma main de l'extérieur à l'intérieur de ses cuisses qui se sont serrées dans l'opération. Je la regarde et la détaille pour me délecter de chacune de ses réactions. Rapidement, j'arrive à retrouver un air innocent.
"Est-ce que tout va bien ma chérie ? Je te trouve un peu ... fiévreuse."
Je remarque alors avec amusement que mon propre plat est déjà presque fini. Jamais je n'avais dévoré un repas aussi rapidement.
"Tu sais, si tu ne te sens pas prête, je peux attendre ..." je dis cela en appuyant ma caresse un peu plus fort, effleurant sa peau de mes ongles. Je m'aventure aussi légèrement plus loin.
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"Tu ne devrais pas tant te sous estimer mon amour."
Mon petit jeu à l'air de faire effet, et je remarque le regard de mon compagnon s'assombrir de désir, avant que les paupières se ferment et la lèvre se plissé. Bingo.
Je glousse, et stoppe mon geste, laissant ma cheville innocemment près du tibia de mon trésor en perdition.
Face à la remarque, je souris en lui faisant un clin d'oeil:
"Je redanserais pour toi alors, si tu a aimé !"
Ses doigts se dirigent dans l'intérieur de mes cuisses, et si son genou n'était pas entre elles aussi, je les aurais fermées. Mes joues sont en feu, et par réflexe ma main attrapé la sienne. Je respire pour retenir le dekr qui monte, puis une idée surgit.
Je déplace la main plus haut , à mi-cuisse, puis la place à l'intérieur : quelques centimètres sépare ses doigts de l'origine de mon brasier. Je jubile.
" C'est vrai, j'ai besoin de repos. J'ai hâte de rentrer...
Je finis rapidement mon plat, et manque de gémir en sentant ses doigts appuyer leurs caresses.
L'idée que je peux avoir un spectacle de danse rien que pour moi fait son effet. J'ai du mal à penser à autre chose à présent et, pour peu, je serai ravi que ma main soit sur sa cuisse et pas le contraire.
Alors, Preeti continue notre petit jeu et j'ai le droit de m'aventurer plus loin. Je la regarde, elle n'hésite pas, n'a pas peur et semble n'avoir aucune raison de douter. Elle semble simplement troublée et cela me fait rire quand elle évoque son envie de rentrer vite.
Je regarde ses yeux qui sont devenus ardents, sa bouche entrouverte avec une respiration rapide encore entre ses lèvres. Preeti n'a jamais été aussi désirable qu'à cet instant. Il me faut presque me retenir de ne pas bondir par-dessus notre table pour aller la rejoindre.
Finalement, je prends un ton léger pour ajouter :
"Très bien. Allons te coucher. Je dormirai sur ton canapé alors..."
Je sors mon portefeuille pour payer, laissant un généreux pourboire. Et je vais chercher ma Déesse par la taille pour enfin sortir du restaurant. Dans le creux de son cou, je dépose mes lèvres délicatement avant de glisser dans son oreille :
"Tu as raison, nous allons attendre sagement jusqu'au mariage. Ce sera plus convenable"
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Nous nous retrouvons bientôt dehors, encore protégés de la pluie battante par la devanture du restaurant . La chaleur qui se diffuse en moi ne me fait pas sentir le froid extérieur, et lorsque les lèvres de mon aimé se pose dans mon cou je ne peux réprimer un frisson de désir.
Son murmure me fait rire, et je lève les yeux au ciel, dans une prière silencieuse pour ne pas craquer. Au bout d'un court silence je lui murmure en guise de réponse :
"En tant que prêtre, tu peux nous déclarer mariés? Parce qu'avec ce que tu me fais ressentir, le mariage devra être Express !"
Je m'accroche à son cou, posant les lèvres contre sa jugulaire battante, remontant sur l'arête de sa mâchoire avant d'atteindre la bouche si desirable, d'abord doucement, puis plus intensément avant de finalement glisser ma langue contre la sienne.
Lorsque notre étreinte se dénoue, je me met à rire en regardant le déluge:
"Non, pour un mariage catholique, il faut forcément en référer à quelqu'un d'autre, sans compter ta conversion, notre période d'abstinence obligatoire, ma pénitence de un an..."
Je ne peux pas continuer. Preeti m'embrasse, dans son étreinte, je sens son désir ardent s'entre mêler au mien. Je remercie silencieusement mes dernières bribes de contrôle, sinon, j'aurais perdu ma virginité sur le parking. Je lui rends fougueusement son baiser, me découvrant plus passionné de secondes en secondes, une main caresse les cheveux de ma chère et tendre tandis que l'autre, initialement sur la taille, se glisse derrière le tissu pour venir frôler ses reins. Heureusement, Preeti nous arrête.
"Non. Désolé, je ne sais pas conduire.
Je retire ma veste pour la mettre sur les épaules de Preeti. Je la prend dans mes bras en l'enserrant par la taille, ma tête encore dans son cou. Nous faisons face au déluge. Un coup de tonnerre se fait entendre.
"Bon, je n'aurais pas le choix pour ma douche froide, du coup. Prête à courir ?"
Je me rappelles ce qui s'était passé la dernière fois que j'avais essayé de courir. J'hésite mais je me dis que Preeti imprimera notre rythme et je n'aurai qu'à la suivre.
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Je m'etrangle presque. Ma conversion?? Il va falloir qu'on discute des modalités ... Mais pas ce soir.
Je regarde la rue qui s'inonde.
"Tu as déjà vu une mousson?"
J'enlève mes chaussures, et mes bracelets tintent, libérés de l'étroitesse du cuir. J'ajuste mon sari, le remonte aux cuisses, le tissu au plus proche du corps pour ne pas se gonfler d'eau. Finalement, j'attache mes cheveux dans une tresse rapide, et enlace une dernière fois Kyan tant qu'on est sec.
"Je suis prête. Tu cours vite?"
Et, volant un dernier baiser, je m'élance dans la rue vide, l'echo répercutant mon rire dans la nuit.
