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Suspended Memories - Jeu 5 Avr - 13:01

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Wolfreim Nörgaard ∞ Echo Nightingale


Paupières closes, Echo glissa, se laissa doucement immerger, bercée par les clapotis de l'eau brûlante sur sa peau. Elle laissa la mousse grimper sur ses cuisses, sa taille, puis sa poitrine, lécher son corps fourbu des ébats précédents, et une sensation de bien-être diffus l'envahit. Les nœuds de tension entre ses muscles se délièrent, la pénible et permanente angoisse qui plombait son ventre se ramollit, et une délicieuse langueur s'empara de son corps. Elle gonfla ses poumons, longuement, lentement, thérapie ignorée, inspira profondément les volutes fruitées expirées par la mousse. Du jasmin. Sans doute l'offrande d'une conquête trop vite oubliée ou la preuve indéniable du bon goût de Wolfreim quand il s'agissait de frivolités parfumées. Elle ne pouvait néanmoins que peu saluer son goût en matière de femme ; après tout, elle se tenait là, repliée contre lui, repliée du monde, absorbée par les inaudibles pop que faisaient les bulles quand elles éclataient, à se demander pourquoi elle continuait de se sentir mal, alors même qu'elle n'avait pas été si bien depuis des jours.

Le truc, c'est qu'elle se trouvait égoïste de le monopoliser pour passer quelques nuits par mois à ses côtés, et même parfois pour certains jours – lorsque les meilleurs moments s'allongeaient jusqu'à l'aube. Mais se refuser à lui n'était pas dans ses plans, pas maintenant, pas demain, pas quand elle pouvait enfin se contenter d'être elle-même sans risquer de provoquer la fuite de l'autre. En effet, l'acharnement de sa mère quant à son éducation dans la haute méritait une ovation ; la pauvre femme avait tout essayé, du psy aux menaces, des cachets au chantage affectif, et pourtant, rien n'avait fonctionné. Echo possédait un caractère épouvantable qu'elle n'encombrait d'aucune bonne manière – cash, mauvaise, fourbe, elle en passait et des meilleures. Et les maladies, les vices, qui saccageaient son esprit avec une aisance déconcertante avaient fini par migrer, par se répandre sur sa peau, évidence indéniable de sa propre folie.

Elle baissa les yeux sur le bas de ses cuisses qui émergeaient de la mousse comme deux sentinelles au garde-à-vous. Pêle-mêle, s'entassaient les cicatrices, hideuses, nombreuses, en des rosaces incompréhensibles ou en des fresques douloureuses. Mais que la salope en elle soit rassurée ; elles étaient toutes fatalement semblables à celles qui gravaient la peau de Wolf. Echo n'était pas pudique, elle ôtait ses fringues comme certains ôtaient la vie à Arcadia – facilement et sans remords. En revanche, ce qu'elle appréciait moins, c'étaient les questions qui survenaient à la vue de son corps meurtri. La plupart du temps, ça se finissait par un claquage de portes aux dents du trop curieux.

Wolf, lui, ne lui avait jamais demandé la provenance des cicatrices toujours recouvertes de plaies plus fraîches et elle ne lui avait jamais demandé d'où il tirait les siennes. En un accord tacite, ils taisaient les souffrances et se repaissaient de plaisir. Elle aimait ce deal et elle lui accordait une toute confiance pour le respecter. Une dizaine d'années qu'ils se connaissaient, une poignée d'entre elles qu'ils se fréquentaient, et en cette fraction d'éternité, il ne l'avait jamais trompée sur ce point.

Elle soupira d'aise, laissa son visage basculer en arrière. Quelques mèches humides s'échappèrent de son chignon lâche, et s'accrochèrent à ses joues. Elle cala sa tête dans le creux de l'omoplate à disposition, laissa ses courbes s'encastrer correctement contre les muscles tendus, puis leva les bras, fit onduler ses mains recouvertes de mousse, les paupières alourdies. « J'ai beaucoup, beaucoup de respect et d'amour pour votre baignoire, Mr. Nörgaard. J'ai pensé que vous devriez le savoir. », murmura-t-elle, sourire en coin. Le nom fit remonter un geyser de souvenirs, du temps où ils se connaissaient à peine et où Wolf semblait être un des autres toutous en laisse de son père. Monsieur Nörgaard. Cheveux coupés en un carré ébouriffé, lèvres carmines, regard céruléen ; elle avait susurré ces deux mots plus de fois qu'elle ne pouvait le compter, innocente allumeuse, Lolita provocatrice des temps modernes, et elle payerait des millions pour revoir la tête que tiraient ses parents pendant ses petits jeux de garce, ne serait-ce qu'une fois. En revanche, elle aurait préféré qu'une amnésie partielle frappe la mémoire de Wolf ; qu'elle se souvienne de ses hontes, c'était une chose, mais qu'il en ait été le témoin s'avérait encore aujourd'hui plutôt humiliant.
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Suspended Memories - Lun 9 Avr - 0:18


Pour certaines religions, l’acte charnel ne se limitait pas à être une méthode primitive mais nécessaire pour procréer et ainsi préserver l’Humanité de toute disparition – une disparition qui ne serait pas de refus au vu des dégâts que l’Homme occasionnait sur son environnement – mais une façon d’avoir un « avant-goût » du Paradis. « Septième Ciel » ou « Porte du Paradis », la conclusion sur le sexe revenait au même point : plaisir, et plénitude. Wolfreim n’échappait pas à cette règle.

Lorsqu’il émit son dernier râle, qu’il fut pris d’un soubresaut de plaisir et – une fois l’affaire finie – qu’il s’écroula aux côtés du corps qu’il avait pris d’assaut, un sourire béat se dessina sur ses lèvres. Aucune drogue ou aucun alcool n’avait réussi jusqu’à maintenant à lui offrir similaires sentiments et sensations. De plus, les deux premières substances avaient tendance à lui offrir d’amers lendemains, alors que cet acte n’avait aucune conséquence négative.

Il fut une époque où un tel acte pouvait entraîner à la création d’une autre vie. Cependant, ce temps était révolu. Dorénavant, il était possible de contrôler exactement toute future vie, et ne plus être totalement esclave du Destin et de ses surprises. Certes, il y avait toujours un semblant de risque mais le Chasseur faisait grand attention avec ses amantes pour que ces dernières soient irréprochables sur ce point-là. Même dans sa prime jeunesse, lorsqu’il découvrait sa sexualité et celle de l’autre, la simple idée qu’il y avait un « risque » d’enfant avait le don de freiner ses jeunes ardeurs – un frein dont il n’avait jamais eu honte.

Echo n’échappait pas à cette règle. Séduisante au fil des années, il serait mentir de dire qu’il n’avait jamais ressenti le moindre désir à son égard jusqu’à ce qu’ils se décident à passer à l’acte. Un désir qui avait connu mille frein : trop jeune, ou encore trop insouciante. Aujourd’hui, ces deux freins n’existaient plus vraiment. Elle était devenue une femme mature et indépendante, qui assumait ses désirs et qui savait être maîtresse de son corps. Un corps ravagé au grand dam de Wolfreim, un corps sur lequel il n’avait absolument nul droit. Il n’était qu’un amant de passage, qui aurait à disparaître le jour où l’un d’eux – ou les deux – aura une relation sérieuse et durable avec une autre personne.

Après l’acte, l’un comme l’autre optait pour un bain. Si l’homme n’était pas frivole et se passait bien des artifices comme la mousse, il n’était pas toujours le cas de ses amantes. Si beaucoup s’était contentée de suggérer, ou de se plaindre, l’une avait pris la liberté d’apporter une boîte de billes moussantes pour bain, odeur Jasmin. Depuis, il n’était pas rare qu’il se retrouve dans un bain moussant et odorant – une chose qu’il n’aimait guère, mais qu’il se gardait d’exprimer. Il n’était pas homme à embêter et à gaspiller sa salive pour ce genre de choses futiles.

L’esprit en paix, l’esprit ailleurs, il fut arraché de ces autres contrées par la voix de la malicieuse Echo. Ses paroles arrachèrent un rire forcé à Wolfreim.

- Oh miss Nightingale, je vous remercie beaucoup pour ce compliment. Cependant, je ne pense pas qu’il est approprié qu’une jeune demoiselle comme vous exprime ce genre de pensées
, répondit-il, jouant au jeu, celui où elle avait été une scandaleuse Lolita, et lui un client gêné du père de famille. Je te jure, un miracle que je n’ai pas fini derrière les barreaux pour pédophilie, glissa-t-il.

Il ne pouvait pas compter le nombre de fois où la demoiselle avait tenté de la séduire, tantôt par quelques allusions implicites, tantôt par des gestes extrêmement osés qui l’avaient plus mis mal à l’aise qu’excité. Il se souviendra encore de ce jour où elle s’était aventurée dans son lit, quand il avait été paralysé par une énième blessure et par un énième produit. Les minutes et les heures qui avaient suivi n’avaient été qu’un long tourment : allait-il finir en prison ?

- Dis-moi Echo, tu me jouais ces jeux pour énerver tes parents, ou parce que t’avais vraiment flashé sur moi ? demanda-t-il, une question qu’il n’avait jamais pensé à poser jusqu’à maintenant.
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Suspended Memories - Jeu 12 Avr - 11:35

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Wolfreim Nörgaard ∞ Echo Nightingale


Wolfreim ne représentait qu'un temps-mort, une trêve dans le temps, placidement choisi parce qu'il se trouvait à ses côtés depuis une dizaine d'années. Un choix du cœur – parce qu'elle l'appréciait – tout autant qu'un choix de raison, au côté duquel il devenait évident, simple, d'éviter certaines insidieuses pensées – le mystère autour de l'origine de ses pulsions macabres, l'avenir-conséquence que finiraient par lui offrir ses addictions, la pression de la Calavera pour qu'elle les rejoigne. Tout disparaissait sous les bulles, problèmes temporairement noyés dans l'eau claire et brûlante. Et enfin, elle se retrouvait, il n'y avait plus la détective privée, la furie, la complication, il ne restait plus qu'Echo, la femme, celle qui ne sentait pas ses épaules ployer sous le poids de son monde bancal.

« Oh miss Nightingale, je vous remercie beaucoup pour ce compliment. Cependant, je ne pense pas qu’il est approprié qu’une jeune demoiselle comme vous exprime ce genre de pensées ». Elle n'était pas une jeune demoiselle, et il n'y avait pas de comme vous qui tienne. Comme vous exprimait une généralité et Dieu, l'enfoiré, dans sa grande bonté divine, n'en avait pas fait des comme elle en masse. Il s'était sans doute dit qu'une seule suffirait à foutre la merde parmi les Hommes et qu'Il ne pouvait pas leur faire l'affront d'en imposer d'autres. Echo émit un petit rire amusé et se fit plus lascive contre lui. « Vous seriez choqué, Mr Nörgaard , de savoir ce que je trouve approprié ou non. ». A être toujours aussi sérieuse, Echo en oubliait parfois combien elle pouvait être joueuse, et surtout, combien elle aimait ça. Cette partie squelettique d'elle, qui s'accrochait à force de volonté ; l'insouciance, le plaisir. Si tu n'arrêtes pas de froncer les sourcils, ton visage sera constellé de rides avant même la vingtaine, avait pour habitude de lui dire sa mère, toujours d'excellent conseil. Alors, Echo continuait de froncer, froncer jusqu'à en avoir l'air perpétuellement emmerdée par le monde et c'est ce qu'elle avait fini par ressentir. Les rides, elles, se faisaient plus discrètes que dans les prévisions avisées de sa génitrice.

« Je te jure, un miracle que je n’ai pas fini derrière les barreaux pour pédophilie ». Cette fois, la belle rit à gorge déployée. Oh, bon sang, ne me le rappelle pas. Sauf qu'elle s'en rappelait très nettement, pas besoin que les paroles de Wolf remuent de sombres souvenirs oubliés ; ils étaient toujours restés ancrés dans sa mémoire comme de foutus tatouages, indélébiles, honteux et d'une présence foudroyante. Peu importe les litres d'alcool qu'elle ingurgitait ou le nombre de rails qu'elle s'enfilait, si Wolf se trouvait en sa compagnie, le souvenir de ses années Lolita demeurait. Quelques doigts paresseux qui traînaient sur sa cuisse, quelques escapades nocturnes pour lui rendre visite après de nouveaux cauchemars, une poignée de clins d’œil subjectifs. Elle secoua la tête, perplexe par sa propre détermination passée. « La prison, ça forge le caractère, non ? ». Echo remua distraitement un amas mousseux au niveau de son genou, puis haussa les épaules, sourire fantôme aux lèvres. « Aucun risque, de toute façon. Tu faisais preuve d'un sang-froid à toute épreuve. ». Il ne lui avait jamais rendu une seule œillade appuyée, n'avait jamais profité de ses provocations pour tirer d'elle quoi que ce soit, gentleman d'un autre temps. Et plus il esquivait, plus la jeune séductrice insistait.

« Dis-moi Echo, tu me jouais ces jeux pour énerver tes parents, ou parce que t’avais vraiment flashé sur moi ? ». Cette question, elle ne se l'était jamais posée, parce que la réponse lui avait toujours été d'une évidence frustrante. « Ne me force pas à répondre, Wolf, je ne voudrais pas te vexer. », plaisanta la blonde, avant de soupirer doucement. « Aussi séduisant sois-tu, ma colère à l'époque dépassait de loin ton charme. ». Toute cette mascarade, elle lui avait été inspirée par ses parents, bien entendu. Parce qu'ils étaient les seuls qu'elle ne parvenait jamais vraiment à pousser à bout. Parce qu'ils lui portaient une espèce de mépris qu'elle n'avait jamais compris, et donc probablement pas assez d'intérêt pour se soucier, pour s'énerver pour de bon. Pour se révéler. Wolfreim n'avait été qu'un instrument de plus pour la petite désespérée en mal de reconnaissance, l'outil de sa vengeance, et pourtant, son père n'avait jamais moufté. Visiblement, papa se foutait pas mal de savoir si sa fille mineure se ferait sauter par son associé plus âgé.

Elle ravala un rire sardonique, puis inclina son visage sur le côté, pour effleurer de ses lèvres la peau couturée de l'épaule de Wolf. « Si j'avais vraiment essayé de te séduire... », murmura-t-elle, amusée, « tu serais probablement en prison à l'heure qu'il est. ».
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Suspended Memories - Dim 15 Avr - 18:46


Wolfreim lançait un regard interrogateur à la blondinette lorsqu’elle clamait qu’elle avait bien des pensées adultes dans sa petite caboche – enfin, la caboche adolescente de cette époque révolue au grand bonheur de bien du monde. Il se demandait sincèrement à partir de quel âge la sexualité d’une fille s’éveillait. Pour un garçon, c’est assez évident et ne se résumait qu’au développement, à l’activité et à la réaction de la chose entre les jambes. Or, une fille n’avait pas un tel attribut visible. Cependant, la question ne se posait pas juste sur les adolescentes mais également sur les femmes matures : il n’était pas toujours évident de savoir sur quel pied danser. Un court instant, son esprit glisse sur une brunette aux apparences froides : serait-elle réceptive à ce genre d’échange ?

Une pensée qu’il mit bien vite de côté lorsque la voix d’Echo résonnait à nouveau dans la pièce, prétendant que la prison forge les caractères.

- J’ai fait quelques visites en prison. Cela ne forge en rien un caractère. Soit t’en sors comme t’étais, soit t’en sors en lopette
, soupire-t-il. Aucun commentaire amusant ou taquin autorisé, Echo. Je préviens.

Il évitait de dire pourquoi « lopette ». Soit les hommes finissaient par être la petite pute des plus gros bras – et à se mêler au trafic même à la sortie de prison, soit les hommes savaient s’imposer – et rester maître de leur destin. Evidemment, Wolfreim avait fait partie de cette seconde catégorie, n’ayant pas hésité à mettre à terre une ou deux personnes influentes à terre le premier jour et à soudoyer bien des gardiens les jours suivants. Il avait même réussi à finir comme arbitre dans certains conflits internes ou conflits entre « clans ». Il finissait toujours par être arbitre, un jour ou l’autre, dans tous les environnements ou groupes qu’il avait eu à côtoyer ou qu’il côtoyait.

- Oh. Quelles sont vos techniques imparables de charme ? demanda-t-il avec une fausse voix innocente. [b]Sauf qu’aujourd’hui, y a un peu de triche. On peut dire que la Nature vous a offert un corps plutôt joli Miss Nightingale, un corps qui a su se développer admirablement avec le temps[/b], dit-il, tout en glissant une main d’un sein jusqu’à l’intérieur de la cuisse de la dame – non loin de son intimité, soufflant sur la nuque de cette dernière.

Il aurait pu continuer son petit jeu mais il ne le fit pas. Il préférait donner la réplique à Echo, qui l’avait plutôt piqué dans sa curiosité. Alors, il arrête son jeu. Les mains rejoignent les rebords de la baignoire, la tête se renversant un tantinet à l’arrière, et le regard posé sur le crâne de la dame. Il doutait sincèrement qu’elle lui offrirait une réponse satisfaisante car, clairement, à cette époque-ci, elle avait été surtout une Lolita et il n’était guère intéressé à jouer avec de petites filles.

A bien y réfléchir, sa première copine avait été plus âgée que lui et les premières années de sa vie « sexuelle », il avait montré plus d’intérêt aux femmes avec de l’expérience qu’aux plus jeunes voire à celles qui avaient son âge. Aujourd’hui, à quarante ans, il avait juste appris à apprécier les différents corps – la spontanéité et l’ardeur de la jeunesse, ou l’expérience et l’assurance de femmes matures.
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Suspended Memories - Mar 24 Avr - 22:58

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Wolfreim Nörgaard ∞ Echo Nightingale


« J’ai fait quelques visites en prison. Cela ne forge en rien un caractère. Soit t’en sors comme t’étais, soit t’en sors en lopette ». Une réponse aux airs d'aveu morbide, ainsi soupirée, mais qui éveilla sa curiosité. Elle connaissait Wolfreim. Mais pas vraiment, en fait. Elle saisissait de lui ce qu'il voulait bien lui donner et gardait les informations les moins reluisantes pour lui, et l'inverse était tout aussi vrai ; Echo donnait au compte-goutte, des données personnelles ci et là, jamais trop importantes, jamais trop sérieuses. Parce que leur relation ne se définissait pas par son sérieux, simplement par sa régularité, son ancienneté et l'amitié en demi-teinte qui l'accompagnait. Néanmoins, elle restait intriguée et s'il voulait bien en parler, plus tard peut-être, elle lui demanderait ce qui avait bien pu causer la perte temporaire du digne M. Nörgaard.

« Aucun commentaire amusant ou taquin autorisé, Echo. Je préviens. ». Ne la connaissait-il donc pas encore pour lui donner un tel avertissement ? Plus le non tonnait haut et fort, et plus Echo se retrouvait submergée par la tentation de dire oui. Elle aimait nager à contre-courant et au nom de la liberté, elle se faisait toujours un malin plaisir de n'écouter personne. « Sinon quoi ? », ronronna-t-elle à son oreille en s'étirant lascivement. « Oh, Wolf », soupira la jeune femme, d'une voix faussement lasse, « tu devrais savoir que les menaces ne font qu'attiser mon sarcasme. ». Elle se garda toutefois d'insister ; les ordres ne l'empêchaient pas de l'ouvrir, mais le ton avec lequel il avait raconté cette anecdote l'en dissuada. Elle ne voulait pas que le bain agréable se transforme en champ de bataille humide à cause d'elle, pas cette fois.

« Oh. Quelles sont vos techniques imparables de charme ? ». Taquin à son tour, comédien ingénu en phase de commettre un méfait. « Sauf qu’aujourd’hui, y a un peu de triche. On peut dire que la Nature vous a offert un corps plutôt joli Miss Nightingale, un corps qui a su se développer admirablement avec le temps. ». Flattée, Echo ne l'était pas, mais peu de compliments l'atteignaient vraiment. Il y en avait tellement des corps semblables aux siens – de la peau, de la chair, des os – et nombre d'entre eux n'était pas aussi couturé que le sien. Parfois, quand elle prenait le temps de s'observer, la ressemblance la frappait, elle était comme cette poupée, la Sally de Tim Burton, monstre de Frankenstein, tas de chiffons au féminin avec une bouche trop prompte à la parole.

Le souffle sur sa peau, le fourmillement sur la peau, près, si près, l'arrachèrent à ses pensées et elle esquissa un sourire malicieux. « À l'instar des magiciens, une femme ne révèle pas ses secrets, ou tout le charme s'évente. ». À son tour de s'aventurer au-delà du conventionnel – une limite qu'ils avaient de toute façon explosée depuis fort longtemps, depuis que Wolf avait cédé aux avances plus subtiles, au charme plus mature ; les doigts qui plongent, puis disparaissent dans la mousse, la peau qui effleure, qui palpe la chair, qui remonte doucement, qui alterne entre l'intérieur de ces cuisses musclées qui l'entourent, puis l'extérieur, moins sensible. Visage tourné vers son épaule, le murmure se fit enjôleur. « Il faut garder la magie intacte pour que mes parades soient efficaces. ». Cette fois, les doigts se perdirent jusqu'à la chair, la vraie, et Echo se fit taquine sans avoir besoin de mots. L'exquise caresse dura quelques secondes, avant qu'elle ne retire sa main, demandant d'une voix plus grave. « Je ne sais pas, c'est toi le cobaye, qu'en penses-tu ? ». Visiblement, lui non plus n'avait pas besoin de mots pour confirmer qu'il appréciait, elle le sentait contre elle.

Elle revint se caler tout à fait contre son torse, puis ferma les yeux, étourdie par la chaleur du bain, murmurant : « Quant à la triche... ». Ses pensées devinrent songeuses à nouveau, son rire claqua, sec dans l'atmosphère emplie d'eau et de bulles. « La triche compense les autres trucs qui déconnent, donc ça me va. ». La langue, par exemple, qui se faisait un plaisir à cracher le cynisme, la mauvaise foi et les provocations qu'elle gardait si jalousement en son sein. Les cicatrices, aussi, trop nombreuses pour pouvoir les compter et qui faisaient dégringoler l'estime qu'elle se portait à elle-même d'au moins cent points. Et cet acharnement à la solitude, qu'elle ne brisait que ci et là, sans jamais vraiment s'impliquer. Comme aujourd'hui. Comme toujours. Parce que parfois, elle se supportait à peine et qu'elle ne pouvait pas imaginer qu'un autre puisse le faire à sa place. Le corps était un atout, un outil, mais viendrait le temps où il ne lui servirait plus à rien, rongé par les coupures, et ce jour-là, il ne lui resterait plus grand-chose.
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Suspended Memories - Dim 13 Mai - 20:48

Wolfreim connaissait dorénavant suffisamment la jeune femme pour interpréter ses gestes, ses tons de voix ou encore ses regards. A nouveau, comme tant de fois, aucune de ses flatteries n’émoussait ou ne convainquit la jeune femme comme ses autres maîtresses – tantôt rougissantes, tantôt flattées, tantôt heureuses, tantôt joueuses juste avec ces quelques mots doux. Et à nouveau, il cherchait à comprendre.

« Les cicatrices s’estompent avec le temps, et elles deviennent une part de toi, Echo »
aurait-il voulu dire mais il se retint. L’origine des cicatrices de la blonde différait sûrement des siennes. Lui, il les avait récolté pour la Bratva – cause noble, ou cause honteuse, seul Dieu ou tout autre force mystique pouvait en juger – et il avait su accepter ce corps criblé de stries blanches. Il n’était plus ce jeune homme obnubilé par son corps, et par les avis de la gente féminine. Par contre, « elle », Echo, il ne pouvait attester ou certifier de l’origine de ses cicatrices. Seules des hypothèses et possibilités flottaient dans son esprit, et aucune n’était reluisante, ou joyeuse.

Des pensées qui s’évanouissaient lorsque la blonde s’aventura au-delà du conventionnel, et un silence qui se brisa avec un râle de frustration. Il pouvait être un homme expérimenté, mature et même fatigué pour certains, mais il n’en restait pas un homme avec ses faiblesses et ses désirs.

- J’envie les femmes. Lorsque vous êtes à nu, vous ne l’êtes jamais vraiment.


Qu’est-ce qui pouvait véritablement trahir les sentiments et pensées d’une femme – inconnue ou familière - ? Quelques mamelons qui durcissent ? Une plus grande humidité au niveau de l’intimité ? Un corps légèrement plus chaud, plus tendre ? Un petit éclat dans le regard ? Quelques cris poussés durant l’acte ? Pouvait-on vraiment se fier à ces petits signes, qui peuvent être changeants d’une femme à une autre, voire même simulés ou mensongères ?

L’homme n’avait pas ce luxe. Sa virilité était l’indicateur tout indiqué dans toute relation avec une femme – aimée ou non aimée. Certes, le romantisme pouvait se frayer un petit chemin dans un couple, et même l’admiration, mais tout finissait toujours par la même chose : un homme était simple à comprendre – sauf s’il se mure dans le silence et l’exil – et non la femme. Connaître une femme ou quinze femmes ne changeaient en rien à cette méconnaissance. Il était impossible de savoir quand une femme pouvait être sincère ou mensongère, quand son désir était là ou non. Soit l’homme doit se mettre à nu et attendre son bon vouloir, soit il devait patienter pour les premiers gestes de l’autre – gestes qui peuvent être l’expression d’un désir sexuel ou de manipulation. L’incertitude planait, toujours.

Un simple soupire s’échappe. Exaspération, ou désir, il ne saurait dire à moins que ce ne soit un subtil mélange.

- On ne sait jamais ce que vous désirez. Mais vous savez toujours ce que l’on désire. Tu dois bien sentir ce que je veux. Mais moi, je ne sens rien. Que veux-tu, Echo ?

« Que veux-tu pour être enfin satisfaite ? »
. Voilà la question qui lui brûlait sincèrement les lèvres mais qu’il se retint de poser. Pour ne rien briser. Pour ne pas brusquer. Il laissait à la demoiselle l’appréciation de la question, et la réponse à donner.
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Suspended Memories - Ven 15 Juin - 14:26

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Wolfreim Nörgaard ∞ Echo Nightingale


« J’envie les femmes. Lorsque vous êtes à nu, vous ne l’êtes jamais vraiment. ». Echo aurait pu se la jouer féline, prendre les mains de l'homme, puis les poser sur elle, sur sa peau, en imprimer les paumes sur ses courbes. Elle aurait pu lui demander si, vraiment, il pensait qu'elle n'était pas à nu, là, ses formes épousant les siennes, mais l'orage grondait à présent au sein de ses pensées et l'envie de taquiner, de jouer, avait fondu comme neige au soleil. Et si elle n'avait pas glissé une laisse à sa langue, elle lui aurait sans doute demandé s'il le pensait vraiment. Parce que elle, elle se sentait tout le temps à nu, fragile par-dessous le cynisme crasse, vulnérable sous l'omniprésente colère qui l'animait. À nu, parce qu'on lisait en elle comme dans un livre ouvert. Echo Nightingale, page 22, n. féminin : personne abîmée, SRF (nda : sans relation fixe), dont on peut deviner l'animosité permanente d'un simple coup d’œil. Ne pas approcher. Peut mordre par fierté.

Elle ne dit rien de tout cela, bien entendu. Les discussions sérieuses, les débats grandiloquents et bourrés de philosophie jusqu'à l’écœurement, ce n'était pas pour elle, pas en présence de Wolfreim. Wolfreim se résumait à une friandise, un délice dont on se délectait en-dehors de son quotidien, une fois de temps en temps, c'est tout.

« On ne sait jamais ce que vous désirez. Mais vous savez toujours ce que l’on désire. Tu dois bien sentir ce que je veux. Mais moi, je ne sens rien. Que veux-tu, Echo ? ». Ce vous, jeté négligemment, comme s'il parlait soudain à la représentante des femmes ! Elle ne savait pas ce que voulait les autres, elle s'imaginait qu'au final, le sexe d'une personne avait bien peu d'importance. Tout le monde voulait des trucs qui, au fond, se ressemblaient. Se sentir en sécurité. Trouver une compagnie pour étouffer la solitude des nuits glacées d'hiver. Manger à sa faim. Obtenir une promotion. Se venger. Les désirs n'étaient ni exclusivement féminins, ni exclusivement masculins, tout le monde se les partageait, alors le vous ne tenait pas, selon elle. Peut-être qu'un nous aurait davantage convenu, mais Wolfreim comprenait les hommes. C'est toi qu'il ne comprend pas. Elle haussa une épaule tendue de façon faussement décontractée et força un sourire crispé sur ses lèvres humides. Qu'est-ce qu'une cinglée comme toi pourrait bien vouloir ? « Je ne sais pas. Des tas de choses. ». Oui et non. Pourquoi avait-elle l'impression de répondre à une question piège ?

Elle se redressa, la nuque raide. Fatigue et drogue ne cohabitaient pas avec brio dans son organisme : elles tamponnaient son corps de courbatures voraces et lui trouaient le crâne. À moins que cette discussion, trop éloignée de leurs tête-à-têtes habituels ne soit le malheureux coupable. Elle secoua la tête, puis emprunta une expression enjouée lorsqu'elle lui jeta un coup d’œil par-dessus l'épaule. « Des fraises. Les mêmes droits que les hommes. Peut-être un deuxième chien. ». Sérieuse sans l'être. Elle savait qu'il ne s'attendait pas à cette réponse, mais elle ne pouvait rien lui offrir de plus. « Et toi, puis-je oser demander ce que tu veux ? Ne me réponds pas toi, parce qu'il ne peut pas y avoir que ça. Même si c'est vrai que je prends beaucoup de place dans cette baignoire. ». Une question qui servait avant tout de distraction, elle devait l'admettre. Parler de lui pour ne plus évoquer son propre sujet, s'éloigner de la réalité, de ce qui faisait mal, de toutes ses incertitudes, pour se concentrer sur lui, le roc infaillible qui savait ce qu'il voulait et quand il le voulait. Putain qu'elle enviait cette confiance !
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