La main avait violemment saisi la jeune femme. En y pensant, Aedan ignorait jusqu'à son nom. Il n'avait jamais demandé. La main autour de son cou, il posa chaleureusement sa bonne main sur son front. Sa respiration s’accéléra tel un sportif de haut niveau. Les longues heures d’entraînement permettaient à Aedan d’être suffisamment résistant à l’effort physique, et il contrôlait à merveille son souffle. Sa main prodigua des soins chaleureux à la jeune inconnue au regard plein de détresse. Peut-être est-ce ces yeux aubrun qui amenèrent le cœur d’Aedan à s’intéresser à elle. Peut-être se retrouvait-il dans ce regard, le lui de jadis. Puis, il accompagna son geste d’une violence verbale, comme pour exacerber le fait qu’il n’était pas une bonne personne.
La jeune femme fut rapidement relâché de l’emprise du géant. Aedan s’éloigna d’elle, non sans lui avoir brutalement prodigué l’ordre de partir. A mesure qu’il marchait vers les jardins, le géant entendit les mots venant de la jeune femme.
Pire qu’un chewing gum ! pensa immédiatement Aedan qui se retourna vers elle.
« Tu ne peux pas aider. » Le ton avait un arrière goût de chaleur humaine, laissant paraître Aedan presque concerné par le sort de la jeune femme malgré l’intransigeance de ses mots.
« Si tu viens, je ne pourrais pas te protéger. » . Cette fois, il n’y avait aucune astreinte dans ses mots. Au contraire, à l’écouter, on aurait presque pu dégager de la sympathie. Une première pour le colosse qui recula en direction des jardins en regardant la jeune femme.
Il s’arrêta alors net. Puis, il se dirigea à nouveau violemment vers elle. Il dégaina son arme, et la prépara à tirer. Il la tendit à Iris en la faisant tourner de façon très cinématographique.
« Ne parles pas aux inconnus. » . Petite plaisanterie sur un ton plus que sérieux, Aedan confia son arme à la jeune femme. Plus qu’à espérer qu’elle ne lui tire pas une balle dans le dos alors qu’il se dirigeait, une bonne fois pour toute vers les jardins.
- Spoiler:
Aedan confie son arme à Iris après avoir montré quelques signes d'intéressement à son égard
Il se dirige aux jardins.
Je n’ai rien vu venir. Oh je sais que je dois sans doute être pénible, je découvre un monde totalement dingue et tout me semble fou ce soir. Du coup c’est Aedan est la victime indirecte de ma volonté de comprendre. Jamais je n’avais pensé que tout cela puisse être possible. Pourtant cela semble logique maintenant qu’on y pense. Aedan ne semble pas avoir la patience de Clarence. Je crois que je l’énerve. Enfin, non, je suis totalement sûre. Son geste parle de lui-même. Il m’attrape la gorge, je pourrais presque être suspendue vu sa taille. Il fait bien trois têtes de plus que moi, j’aurais sans doute dû être plus méfiante. J’avoue que l’espace d’un instant j’ai peur, je ne le connais pas mais je sais que tuer une personne est dans ses cordes, il ne semble pas avoir d’état d’âme. Mon regard croise le sien, ne le perd pas. Je suis totalement sous son emprise et je ne sais pas comment je dois réagir. Je tente de bouger mais sa main m’étrangle littéralement, alors je dois minimiser mes gestes. Je le déteste. Je le déteste parce qu’il m’empêche de parler alors que j’ai mille questions et notamment un millier d’insultes dans ma tête. Je souffle bruyamment. Je le vois lever la main vers mon visage, je me méfie, j’ai un mouvement de recul, pourtant il ne me fait pas de mal. Au contraire. Il pose sa main sur ma petite blessure au front. Je sens de la chaleur, je reste totalement figée, je ne sais pas si je dois avoir peur… si je dis être impressionnée… enfaîte je ne sais pas quoi penser. Pourquoi il m’aide ? Je suis perdue. J’allais poser une question lorsqu’il me fait garder le silence. Je lui lance un regard noir. On reste quelques minutes comme ça puis il finit par relâcher mon cou. Je touche ma tempe et je ne sens plus que le sang qui a commencé à sécher. Il veut que je parte mais je ne peux plus. « - Non ! Laisse-moi venir… » Presque une supplication. « - T’aider… » Je tente de me rattraper encore un peu perturbée par son geste et son regard. 
